Chapitre 9

A près ces fameuses 'retrouvailles', Tom est resté totalement assommé par son orgasme. Il n'en revenait pas. Il venait de faire l'amour avec Bill, dans sa voiture. Après avoir reprit ses esprits, il s'est rhabillé et est rentré chez lui. Il a mis quelques temps à se rendormir, revoyant les courbes de Bill bouger au rythme de ses coups de rein. Tom en rougit encore. Le brun l'a toujours attiré. Depuis ce fameux soir où Bill a fait son overdose, Tom sais qu'il tient au brun. L'aimer ? Il ne le sait pas vraiment. Mais il sait qu'il tient beaucoup à Bill.

L e lendemain, matin, Tom arrive en avance pour amener Bill à son travail. Il a surtout envie d'échanger quelques mots sur ce qu'il s'est passé la veille. Il a alors la bonne surprise de voir le brun arriver lui aussi plus tôt. Le styliste monte à l'arrière et pianote déjà son téléphone. Il remarque alors que Tom ne démarre pas.

- Tu attends quoi là ?

- Bonjour à toi aussi. On pourrait parler Bill ?

L 'androgyne soupire légèrement. Il ferme son portable et croise les bras. Tom se retourne sur son siège et regarde Bill dans les yeux.

- Je peux juste savoir où ça va nous mener ?

- De quoi ?

- Ce que nous avons fait cette nuit.

- Quoi ? On a baisé et voilà. C'était très bon, j'avoue. Je t'ai donné ce que tu voulais et c'est tout.

T om n'en revient pas. Bill parle avec une telle froideur dans la voix.

- Ce que je voulais ? , reprend le dreadeux.

- Tu crois que je n'ai pas remarqué ta façon de me regarder ?

- Et toi, tu crois vraiment que je ne te considère que comme un mec à baiser ? , réplique Tom.

B ill reste fixer son chauffeur sans ciller. Tom vient juste d'avouer au brun qu'il avait un minimum de sentiments pour lui et il ne réagit même pas. Il finit par hausser les épaules

- Je n'ai fait que te remercier.

- Pardon ? Et me remercier de quoi ?

- De m'avoir aidé ce soir-là , répond simplement Bill

A l'entente de ces quelques mots, Tom blêmit.

- Attends, t'es en train de me dire que je cherchais un remerciement de ta part pour t'avoir sauvé la vie ? Et la seule chose qui t'es venue à l'esprit c'est une partie de baise ! , s'emporte le blond.

I l n'en revient vraiment pas. Il sait que Bill peut être une vraie pourriture mais à ce point... Le dreadeux secoue légèrement la tête comme pour tenter de se réveiller de ce foutu cauchemar. Mais en voyant le visage du brun, il sait que tout ça est vrai.

- T'es un vrai salaud , reprend Tom doucement.

- Pardon ? Je ne te permets pas. Modère tes propos à mon égard. Tu n'es que...

- Je ne suis que ta chose ? C'est ça Bill ? , coupe le dreadeux. Tu ne t'es jamais dit que j'avais un minimum de sentiments ? Mais merde Bill ! Je ne suis pas comme toi moi ! Je ressens quelque-chose ! Je ne me joue pas des gens pour obtenir ce que je veux !

T om ne rajoute rien. Il essaye d'avoir un minimum de réaction de la part de l'androgyne. Mais rien. Bill encaisse sans aucune émotion visible sur son visage. A croire qu'il est vraiment sûr de lui.

- Et tu vas faire quoi Tom ? Me supplier d'avoir une histoire avec toi ou d'autres conneries du genre ?

- Je démissionne.

L es mots claquent dans l'air et Bill a l'impression de se prendre une vraie gifle. Il en ouvre grands les yeux et finit par froncer les sourcils.

- Mais bien sûr. Alors que tu as toujours des dettes ?

- Rien à foutre. Je ne vais pas rester bosser pour quelqu'un qui se fout de ma gueule, qui me prend pour sa boniche, qui m'empêche d'avoir une vie et surtout qui m'a fait avoir des sentiments pour un vrai salaud. Je démissionne Bill. Tu dois être content, t'auras même pas besoin de me filer de prime de licenciement.

L e dreadeux détache sa ceinture et sort de la voiture. Bill fait de même pour venir se poster devant Tom.

- Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas me laisser , tente le brun.

- C'est ce que je fais. J'espère que tu te rendras compte à quel point tu es seul et que personne à part moi ne t'aime pour ce que tu es réellement. En fait, celui que j'aime réellement c'est l'ancien Bill. Pas ce mec imbu de sa personne que tu es devenu. Au revoir Bill.

E t il ne laisse pas le temps au chauffeur de dire quoi que ce soit en se retournant pour monter dans son taxi et partir. Tom se demande encore ce qui a bien pu lui passer par la tête. Mais il sait ce c'est la meilleure chose à faire. Il en souffre déjà. Il est plus attaché à Bill qu'il le laisse paraître. Mais ça ne peut pas continuer comme ça. Tom en souffrira encore plus en restant. Bill s'est servi des sentiments du blond pour arriver à ses fins. Tom reprend alors le chemin des rues de New-York qu'il connaît si bien. Il se sent enfin redevenir lui-même et exister pour ses clients.


[...]


- Attends... T'es en train de me dire que tu as couché avec Bill Kaulitz ! , s'exclame Georg, encore sous le choc de la révélation de son ami.

- Oui et ?

- Ben ça fait quoi de coucher avec une célébrité ?

T om en est limite blasé là. Il est venu chez Georg pour parler de toute cette histoire mais il le regrette presque. Clara donne une tape sur la tête de son petit-ami.

- Tu ne vois pas qu'il a besoin de parler ? , réprimande la jeune femme. Vas-y Tom, explique-nous.

- Ben en fait, il a joué sur mes sentiments pour réussir à coucher avec moi. Ce qu'il a réussi à faire au final.

- Surtout que tu n'es pas du genre à coucher comme ça pas vrai ? , reprend Clara.

- ... Oui... , répond Tom en baissant le visage.

L a jeune femme a tout de suite remarqué la peine et la détresse de son ami quand celui-ci leur raconta tout. Cela se voyait qu'il avait besoin d'en parler et surtout, qu'il en souffrait. Georg semble alors enfin se réveiller.

- Attends... Alors ça veut dire que tu es... Amoureux de ce mec !

C lara lève les yeux au ciel en voyant avec quelle lenteur il comprend les choses. Tom rougit légèrement et regarde ailleurs, gêné.

- Je... Georg, évite d'utiliser ce mot-là s'il-te-plait.

- Pourquoi ? Après tout, c'est le cas.

- Oui mais les deux seules fois où je l'ai été, j'en ai souffert. La preuve aujourd'hui. Je crois que je vais arrêter d'aimer les gens.

L e dreadeux est vraiment abattu. Il n'a jamais pensé que ça arriverait à ce stade. Au début, il n'a pas voulu y croire. Mais ce fameux soir où Bill a fait une overdose, le chauffeur s'est rendu compte à quel point il tient à l'androgyne. Il soupire légèrement. Tom se dit qu'il devrait vraiment arrêter d'aimer, cela ne fait que faire souffrir. Il ferait mieux de continuer sa petite vie et s'en contenter. Clara se lève et va le prendre dans ses bras en guise de soutien.

- Et ton job , demande Georg.

- J'ai démissionné et je vais reprendre mon boulot de taxi. Là au moins je n'aurai plus de problèmes.

O ui, là au moins il pourra faire les horaires qu'il veut. Même s'il sait que cela va être dur pour rembourser toutes ces dettes. Mais il s'en sortira, il le sait.

- Il a essayé de te recontacter ?

- Non, pas encore. Ce n'est arrivé que cette après-midi.

- Et s'il le fait ? , s'enquit Clara.

T om se mordille la lèvre inférieure. Il n'a pas vraiment pensé cette option.

- Je ne me laisserai plus faire , répond le blond. J'ai beau avoir des sentiments pour lui, il s'est servi de moi. Il m'a toujours considéré comme son chauffeur, un moins que rien à ses yeux. Je ne suis rien pour lui.

L e dreadeux n'arrive pas à empêcher quelques larmes de couler le long de ses joues. Cette histoire le rend vraiment mal. Il se sent comme trahi par Bill. Il s'est moqué de lui, de ses sentiments. Alors que Tom a toujours été sincère avec l'androgyne. Il reste parler de tout ceci avec ses amis encore un bon moment avant de rentrer chez lui. Il se laisse directement tomber dans le canapé et son chat vient immédiatement se blottir contre lui. A croire que les animaux sentent vraiment quand on va mal.

U ne bonne demi-heure passe durant laquelle Tom ne fait que repenser à tout ce qui est arrivé. Il essaye de suivre la télévision, mais c'est peine perdue. Il sent alors son chat se tendre sur lui et il finit par miauler de mécontentement.

- Hey... Qu'est-ce qu'il se passe ?

A peine a-t-il prononcé cette phrase que le dreadeux entend frapper. Il fronce les sourcils avant de se lever et se diriger vers l'entrée. Qui peut bien venir le voir aussi tardivement ? Il ouvre enfin la porte et ce qu'il voit le laisse totalement interdit. Bill. Bill est devant lui. Tom aurait pu oublier qu'il pleuvait s'il n'avait pas vu le brun aussi trempé. Ses habits dégoulinent d'eau et ses cheveux mouillés collent à son visage. Malgré la pluie qui a dû tremper son visage, Tom peut clairement voir le styliste pleurer. Ses yeux sont rouges et un trait noir dû à son maquillage est dessiné sur chacune de ses joues. Le dreadeux n'a qu'une envie, laisser le brun rentrer. Mais il ne bouge pas. La rancœur est toujours là.

- Tom... , commence Bill.

S on nom sonne comme une douce plainte à ses oreilles. Le blond ne bouge toujours pas, il n'y arrive pas. Il ne détache pas ses yeux de ceux du brun. Bill tremble de froid mais il n'ose aucun mouvement. Il sait qu'il risque à tout moment d'être rejeté par son ancien chauffeur. Tom semble enfin réagir.

- Rentre chez toi Bill. Il ne vaut mieux pas que tu attrapes froid.

- Pardon , articule difficilement le brun.

- C'est un peu tard pour ça.

T om reste fixer Bill d'un air qui se veut froid mais il n'arrive pas à s'empêcher de s'inquiéter pour le brun. Sans qu'il ne s'y attende, les sanglots de Bill redoublent. Il commence à avoir du mal à respirer. Tom va pour refermer la porte mais la voix du styliste retentit fortement.

- Me laisses pas Tom ! Je t'en prie...

L e dreadeux n'en croit pas ses oreilles. Il a stoppé tout mouvement et reste fixer Bill qui est vraiment dans un triste état.

- Et pour quoi faire Bill ? Pour continuer à me faire humilier ? Pour que tu me prennes pour un moins que rien ? , énumère le blond.

- Non... , murmure l'androgyne alors qu'un autre sanglot s'empare de lui, le faisant trembler violemment.

- Pour que tu continues à te moquer de moi ? , continue Tom. Pour que tu me fasses croire que tu m'apprécies alors que tu voulais juste qu'on baise ?!

T om s'emporte et Bill en sursaute tout en baissant encore plus le visage. Il s'en veut. Mais pour Tom, le mal est déjà fait. Bill n'avait qu'à s'en rendre compte avant. De plus, il le fait souffrir depuis trop longtemps.

- Ça ne sert à rien Bill. Ton numéro ne marche pas. Si jamais je reviens, cela durera combien de temps ? Deux jours ? De toute façon tu redeviendras le Bill arrogant.

- Tom, je t'en prie... , essaye le brun.

- Et toi qui disais que tu n'étais pas conformiste. Même être simplement mon ami te fait peur devant le regard des autres. Tu me déçois.

E t c'est le cœur lourd que Tom referme la porte de son appartement avant de craquer devant Bill. Il se laisse glisser contre la porte alors que les pleurs du styliste retentissent toujours. Tom ramène ses jambes contre sont torse tout en répétant des 'Je t'en prie, pars...' murmurés alors que ses bras entourent ses jambes et qu'il enfouit son visage dans ceux-ci. Tout n'a pas fait que changer. Tout est à présent terminé.

FIN CHAPITRE 9

 

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