EPILOGUE


Ca doit être le centième soupir que je pousse. Le paysage défile et jamais il ne m'a paru aussi lugubre. Personne ne parle dans la voiture, j'ai pris place à l'arrière et je fais la gueule, ouvertement. Andi me jette bien quelques coups d'oeil, dès fois, et Georg, bin lui il a bien essayé de faire la conversation, mais a vite laissé tomber quand il a vu que j'allais pas répondre pendant un bout de temps.

On arrive en bas de chez moi et finalement, Georg nous dit qu'il peut pas rester plus longtemps. Il explique en me regardant d'un air accusateur que :

-T'as pris tellement de temps à parler avec l'autre, là, que maintenant je dois y aller. J'ai plus le temps de te parler, mais je reviendrai ce soir, si tu veux.

Si je veux ? Putain, j'éclate de rire tout de suite ou alors je le laisse démarrer avant ? Je l'ai attendu quoi, des années et il pense que d'un coup, parce qu'il est décidé, je suis dispo ? Ouais, viens donc me parler ce soir, toi, qu'on rigole un peu...Tu vas être bien reçu !

Ok, inutile de passer ma mauvaise humeur sur tout ce qui bouge. Tout ça parce que...parce que Tom. Alors j'essaie de récupérer un minimum de politesse qui devait me rester dans le fond de la gorge et lui dis :

-Est-ce qu'on peut se voir demain, plutôt ? Parce que je suis fatigué, je vais récupérer un peu, et j'ai peur de dormir encore quand tu vas passer.

Andi ouvre grand la bouche sous l'étonnement, normal, avant de partir Georg m'aurait dit ça, j'aurai...je serai déjà en train de le tirer par le fond du pantalon dans les escaliers. Là, je veux juste qu'il s'en aille. N'empêche, il a l'air supris lui aussi. Mais il dit rien de plus et après avoir enlevé mes valises de son coffre, il nous salue et repart. On prend chacun une valise, avec mon pote et nous voilà bientôt devant mon appartement.

Ca sent le renfermé, c'est sombre, ça veut rien dire. Tout est moche et lugubre sans Tom, ça va être super, je sens. Je m'affale dans le fauteuil et après m'avoir regardé bizarrement, Andi va ouvrir un peu partout et revient s'assoir en face de moi :

-Alors, raconte !

Je m'affale encore plus, ferme les yeux et grogne un :

-Y a rien à raconter. C'était cool.

-Dis, m'oblige pas à te tirer les vers du nez. Raconte-moi. C'était qui le gars avec toi ?

-Tom.

-Ouais, ça j'avais compris. Tom et ?

-Bin Tom et puis c'est tout, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'étais sur le bateau, on a fait connaissance, on est revenu, il m'a aidé pour mes valises, voilà, fin.

-Fais pas chier, tu fais la gueule depuis que t'es monté dans la voiture, tu crois que j'ai pas vu comment tu le regardes, t'es sorti avec lui pendant la croisière ?

Ah, voilà, sortir...On appelle ça comment, ce qu'on vient de vivre ? Parce que je me vois mal lui dire « oh sortir, non, couché oui, tout le temps, souvent, tous les jours... » putain...
Alors je réponds simplement :

-Ouais, on est sorti un peu ensemble et là c'est fini. Bon, je vais me changer, après je vais dormir.

-Me fous pas dehors maintenant, de toute façon je partirai pas. Allez, raconte-moi, je vois bien que tu vas pas bien, Bill. T'es tombé amoureux de lui ?

Pendant un instant je dis plus rien. J'ai pas envie de parler de ça. J'aimerais garder tout ça pour moi, partager ça avec personne, que ça reste mon histoire à moi, mon secret à moi, ma blessure à moi, en parler, c'est comme s'assurer que la blessure est là. Mais Andi reprend la parole :

-Ok, t'es tombé amoureux de lui...Bin ça alors ! C'est pour ça que Georg t'intéresse plus ? Parce que j'ai bien vu que t'étais pas emballé plus que ça quand je t'ai dis qu'il était venu avec moi.

-Désolé.

-Pfff...Tu veux pas essayer de dire plus d'un ou deux mots, pour voir ? Je comprends aussi les grandes phrases !

Je souris un peu, ce con arrive toujours à me faire rire, tant mieux. Mais j'aimerais éviter de parler de ça maintenant. Alors je lui dis juste :

-Ecoute, c'est vrai, je...suis sorti avec Tom, et c'était génial, et c'est vrai aussi que Georg, ça me dit plus rien, plus rien du tout. Et autre vérité, ouais, c'est à cause de Tom, parce que putain, je l'aime ce mec, à en crever, mais j'ai pas trop envie d'en parler maintenant, je suis fatigué, j'ai pas la tête à ça, alors si tu veux bien, on en parle un autre jour. De toute façon, avec Tom c'est fini maintenant, point barre. Chacun chez soi, et les vaches seront bien gardées. Voilà, pour les grandes lignes. Les détails, ce sera dans un prochain épisode.

Heureusement Andi comprend, il change de conversation et me donne des nouvelles de nos amis, me raconte dans les grandes lignes deux trois trucs qui se sont passés pendant mon absence. Je l'arrête quand il va pour commencer à me parler de Georg et de son soudain revirement de situation. Il finit par me laisser et on s'étreint en se promettant de se revoir le lendemain. La porte à peine fermée, je suis déjà en train de penser à Tom.

Je réalise soudain que j'ai même pas pris son adresse, un numéro quelconque, même pas une adresse mail, rien ! Il a rien de tout ça de moi non plus, c'est con ! On aurait pu se donner des nouvelles, se parler un peu par le biais d'internet, et là non, on fera rien de tout ça, putain de parenthèse bien refermée !

Rageusement, je rejette l'idée de défaire mes valises et vais m'allonger directement. J'ai rien prévu pour aujourd'hui. Avant de partir, j'avais prévu de passer cette journée avec Andi en arrivant, lui raconter combien cette croisière était merdique, en rire avec lui et chercher un nouveau plan d'attaque pour attirer Georg un peu plus. Là, je me retrouve roulé en boule sous ma couverture, encore habillé, à essayer de me persuader que l'odeur de Tom est encore sur moi. Je me remémore quelques moments où j'étais encore avec lui et de force finis par m'endormir.

Et j'ai dormi toute la journée. J'ai lu une fois que la tristesse et la dépression, ça fait dormir tout le temps, je dois être bien atteint. Quand je me réveille, ma première pensée c'est « aller retrouver Tom » et alors, je me rappelle que Tom, c'est fini, je suis chez moi. L'angoisse m'étreint et j'ai l'impression que je vais pas pouvoir le supporter.

Je roule sur le dos et fixe le plafond, tout ce à quoi je peux penser tourne autour de Tom, et si j'avais fait une connerie ? J'aurais dû le lui dire, que je l'aime, j'aurais dû écouter ce qu'il avait à me dire, peut-être qu'on aurait pu trouver une solution, ensemble ? Je ferme les yeux sous la déception et déglutis plusieurs fois pour avaler la grosse boule qui m'empêche de respirer correctement. Mon esprit divague tout seul, l'image de Tom me revient, son sourire, la façon qu'il a de mordiller son piercing quand il est nerveux ou inquiet ou même énervé. Ses yeux...ses yeux surtout, qu'il posait sur moi, me caressant doucement avec...j'adorais ça, il me déshabillait d'abord du regard, avant de le faire avec les mains, rien qu'avec son regard, je frissonnais...

Rien à voir avec les yeux globuleux de Georg. Ok, il a pas les yeux globuleux, c'est encore de la mauvaise foi, mais il m'a jamais fait le même effet que Tom. Avec Tom c'est...c'était tellement évident ! Et il m'aimait aussi, sûrement. Je l'ai pas rêvé, je me suis pas imaginé tout ça, les expressions de son visage quand il me faisait l'amour. Tout ce qu'il me murmurait pendant qu'il me prenait, tout ce qu'il m'a dit encore quand à mon tour je lui ai fait l'amour.

Mon coeur se serre un peu plus quand je repense à ce moment unique, le moment où il s'est donné à moi. Et ça me fait penser vaguement à une conversation qu'on a eu, au lit. On parlait de notre sexualité, il m'avait confié avoir toujours été le « dominant » et comme un coup de poignard, une de ses paroles me revient en mémoire, en pleine gueule, même :

-Non, moi j'ai jamais été dominé. Le jour où je laisserai ce contrôle à quelqu'un, c'est que pour moi, ce sera LA personne, la bonne, la seule. Celle que j'aime plus que tout, celle pour qui je pourrais crever. Celle que je quitterai jamais...

Et d'un coup je me redresse sur mon lit, choqué ! Putain ! Comment j'ai fais pour passer à côté de ça ? Je réalise alors qu'il m'a donné sa première fois, comment j'ai pu oublier ce dont on avait parlé ? Je devais être tellement étonné, nerveux, excité aussi comme toujours quand je suis avec lui, qu'il me demande de le faire, que je me suis plus rappelé que ça allait être sa première fois, et au vu de ce qu'il a dit, son Unique personne...c'est moi ?! Je me lève rapidement et attrape mon portable pour appeler Andi, vite, avec un peu de chance on peut arriver à temps au port, il sera encore là. Le bateau devait repartir ce soir, mais j'ai pas fais attention à l'heure qu'il m'a donné, tellement je voulais pas entendre parler de ça. Peu importe le reste maintenant, putain, j'ai encore plus de raisons de croire qu'il m'aime et je veux vraiment pas passer à côté de tout ça. J'ai été con, très con, plus que con, comment j'ai pu le laisser partir ? Il m'aimait, putain, pour de bon ! Il a dû penser à ce seul moyen, vu que j'ai pas voulu le laisser dire !

Il est très tard et Andi met un peu de temps à répondre. J'insiste et il finit par décrocher la voix pâteuse et j'arrive juste à lui demander en essayant de ne pas lui éclater les tympans :

-Vite Andi, viens me chercher, emmène-moi...Le port...Tom...Vite, je t'expliquerai...Viens tout de suite !

J'ai dû lui faire peur parce que le temps pour moi de me recoiffer vite fait, lisser rapidement de ma main mes vêtements et me voilà en train de courir dans les escaliers pour rejoindre mon pote qui est déjà en bas, il habite pas loin heureusement, toujours en pyjama et l'air effaré. Il me regarde de haut en bas quand je saute à côté de lui et il demande anxieusement :

-Quoi, bordel, qu'est-ce qu'il y a ? J'ai cru que tu faisais un infarctus ou un truc du genre, putain ! Jamais me fais plus ça !

-Ok, démarre, démarre, emmène-moi au port, faut que je retrouve Tom le plus vite possible, magne !

-Mais qu'est-ce qui se passe ?

-Faut que je le voie, faut que je lui dise que...je peux pas le laisser partir ! Dépêche-toi, tu roules trop doucement ! Putain, donne je vais conduire ! Mais vas-y, me regarde pas, regarde la route et accélère moi ça !
-Hey, ça va, doucement ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je suis complètement hystérique :

-Faut que je le rattrape, Andi, il peut pas partir, je peux pas le laisser faire ça, il...on s'aime vraiment !

-Ah parce que jusque là, tu le savais pas ?

-Si, moi ça fait longtemps que je sais, pour moi. Mais...ce serait trop long à te raconter, Andi. Tu peux pas aller plus vite ?

-Je fais aussi vite que je peux, disons que j'aimerai pas qu'on finisse par se faire arrêter pour excés de vitesse, et je sais pas faire voler la voiture sinon, tu penses bien qu'on serait déjà arrivés ! Arrête de t'exciter comme ça, tu me stresses ! Le bateau devait repartir quand ?

Ma voix s'étrangle en répondant :

-Ce soir-même ! Je sais pas à quelle heure...Putain, pourvu qu'on arrive à temps, faut pas qu'il parte sans savoir...Oh, je suis trop con, trop con ! Pourquoi j'ai attendu, pourquoi j'ai pas voulu qu'il...Comment j'ai pu oublier que...

Je continue de me lamenter à demi-mots, Andi a arrêté de me demander de quoi je parle. On arrive à peine que je sors déjà de la voiture et heureusement pour moi, l'endroit où était ancré le Gigantic n'est pas surveillé. Je cours, Andi à ma suite, râlant d'être en tenue de nuit. On croise aucune personne, et j'arrive rapidement sur le quai. Là, je me fige, paralysé...plus de bateau. C'est pas possible, je dois rêver, j'ai dû me tromper ! Je tourne un peu sur moi-même mais aucun doute, le bateau est déjà parti. Et comme pour me narguer, je vois ses lumières, loin dans l'océan. Ca devait pas faire si longtemps qu'il était parti alors...

Je remarque à peine qu'Andi arrive derrière moi, je sens vaguement qu'il pose une main sur mon épaule. Ma vue se trouble, même les lumières du bateau, qui ressemblent à de petites loupiottes, je les vois plus, complètement aveuglé par mes larmes qui coulent en abondance. Je me laisse glisser à genoux sur le sol dur et froid et gémis plaintivement des :

-Merde ! Trop tard ! Il est parti, putain, il est parti...Merde, alors c'est fini ? Il saura jamais...

Andi me relève doucement et me serre contre lui, je suis trop sonné pour faire quoi que ce soit. Il murmure des paroles de réconfort mais je me sens glacé à l'intérieur. J'entends qu'il me chuchote :

-Shhht...Allez, Bill, ça va aller...Calme-toi, je suis là, ok ? Ca va aller...On essaiera demain de faire en sorte de...on essaiera de trouver un moyen de le contacter, ok ?

-Trop tard, Andi, trop tard...C'est fini, vraiment fini...pour de bon...

Je m'en veux, je me hais, je hais ce putain paquet de céréales qui a tout bouleversé, je hais ce foutu destin qui m'a fait le rencontrer, être aussi heureux et amoureux pour mieux me briser après. Je hais mon égoïsme, ma lâcheté, ma connerie sans bornes, ma peur, mon entêtement à croire que ne pas lui parler aurait été mieux pour nous deux...Parce que pour la deuxième fois aujourd'hui, je perds Tom, aprés avoir réaliser qu'il m'aimait et que ça aurait pu, ça aurait dû être différent...

Je fixe encore la mer jusqu'à ce que les lumières disparaissent et on reprend le chemin pour rentrer à la maison. J'étais sûr d'arriver à temps, je serais monté sur le bateau, je l'aurais cherché, je me serais jeté à son cou...Putain, ça sert à rien d'imaginer tout ce que je lui aurais fait si j'avais été moins nul. Comment me pardonner après ça ?

Andi me dépose devant chez moi, et c'est complètement hagard, anesthésié, mort même à l'intérieur, que j'entre chez moi, sûr d'être maudit. Maintenant, qu'est-ce que je vais bien devenir ? Comment est-ce que je vais survivre ? J'en sais foutre rien...je sais juste qu'il va falloir continuer d'avancer, si je peux, avec ces souvenirs, ces regrets, un amour immense à l'intérieur de moi et le prénom de Tom à jamais gravé dans mon coeur...

(Exceptionnellement POV de Tom)

Trois mois. Trois longs mois ont passé et je me sens...fébrile, nerveux, anxieux, heureux aussi, enfin je crois. J'ai envie de vomir. J'ai les mains moites et la tête qui me fait mal. Est-ce que j'ai pris la bonne décision ? A cette question, une seule réponse, un seul visage, un seul sourire...Bill. Et je sais que j'ai eu raison.

J'avais plus envie de continuer comme ça, il fallait que je le revoie, à tous prix. Cette fois-ci, qu'il le veuille ou non, il écoutera ce que j'ai à lui dire, parce que je refuse de continuer le reste de ma vie à me demander ce que ça aurait donné lui et moi. Bon sang, ce qu'il me manque, depuis que je suis reparti, je vis plus, je survis.

Je me souviens encore de cette croisière qui a changé tellement de choses pour moi, ma rencontre avec un certain brun qui avait l'air malade sur le pont. Je l'avais vu de loin et avais été intrigué par son style. J'avais juste voulu faire la conversation et j'ai croisé son regard noisette. Il m'a plu, tout de suite. Et je savais pas dans quoi je me lançais, à vouloir faire mon joli coeur avec lui. J'ai joué et j'ai perdu. Jamais une aventure ne m'avait touché à ce point. Jamais personne avant lui ne m'avait fait envie à ce point, jamais j'avais aimé comme ça, tout simplement.

J'ai voulu le lui dire un bon million de fois, mais depuis que j'ai entendu sa conversation avec Gus, j'ai voulu respecter sa décision. Moi-même je savais pas trop quoi faire. J'avais une vie avant lui, des tas de projets que j'ai toujours, des tas d'envies...mais la plus forte c'est celle d'être avec lui. Ma vie est vide de sens depuis que je suis reparti et que je l'ai laissé en Allemagne.

Alors j'en ai eu marre, j'ai fais la seule chose qui me paraissait censée, j'ai fouillé dans les affaires de mon père, dans ses dossiers, sur le bateau et retrouvé l'adresse de Bill. Je vais aller le voir, et il va m'écouter, jusqu'au bout. Je peux pas croire qu'il ne m'ait pas aimé, il me l'a même dit, le soir où il était si bourré, ce fameux soir où il m'aurait vu avec Lara. Bien-sûr, je lui ai pas dit de tout ce dont on a parlé, il en aurait été trop choqué, trop mortifié, il avait tellement peur de ses sentiments, de les dire, d'entendre les miens. Tout ça, parce qu'on allait être séparés aprés...En même temps, je le comprends, quelle solution on aurait trouvé ? On se connait à peine, finalement, j'allais quoi, lui demander de tout plaquer ? Ou tout plaquer moi-même ? Combien de fois je me suis posé toutes ces questions ! Et j'avais peur, moi aussi, peur que malgré tout, son Georg, il en soit toujours amoureux et que cette croisière l'a juste distrait un peu en attendant qu'il le retrouve. Comment j'aurais fait ? Où est-ce que j'aurais habité ? J'y ai tellement pensé à tout ça et depuis j'y pense toujours, j'ai continuellement dans la bouche un goût amer, le goût de mon regret de ne pas lui avoir parlé malgré tout.

J'ai essayé de me persuader que c'était fini, et bien fini, et que j'allais reprendre ma vie là où je l'ai laissée. Et l'aprés-Bill ça a été terrible, horrible, je savais même pas que j'en étais amoureux à ce point ou alors j'ai voulu ignorer. J'ai aimé faire cette croisière avec lui, ce qui avait commencé par de fabuleuses parties de baise s'est transformé en dépendance totale. Je sais même pas quand ça a commencé, je sais juste que rapidement je me suis rendu compte que j'y étais attaché. Il m'a jamais vu le regarder dormir, je faisais que ça, comme un con, complètement émerveillé. Rapidement, je le baisais plus, je lui faisais l'amour, je m'abandonnais totalement, je le sentais dans le même état et ça me bouffait de pas pouvoir le lui dire.

Quand je ferme les yeux, c'est lui que je vois, souriant, riant, parlant de tout et de rien. Je le revois sous moi, complètement tremblant dans mes bras, mon état étant pas meilleur, gémissant et se mordant la lèvre parce qu'il aime ce que je lui fais...putain, depuis je suis devenu fou, complètement fou. Depuis que je suis rentré, j'ai même pas essayé d'avoir une relation avec quelqu'un, je m'en sens incapable. Moi pourtant si libre, si coureur, comment il a fait pour m'accrocher à ce point ?

Alors l'avenir, mon avenir ce sera lui, ou ce sera rien. Je vais le rejoindre pour lui dire tout ça et advienne que pourra. Je sais même pas s'il a déménagé, s'il veut de moi, s'il a quelqu'un dans sa vie maintenant. Je sais juste que je le veux, lui et seulement lui, et qu'il y a pas si longtemps, il avait l'air de vouloir la même chose alors à moins qu'il me dise le contraire lui-même, je refuse de croire que ça a changé.

Et surtout, il a été le premier que j'ai laissé me dominer, on en avait parlé une fois, mais il semble qu'il n'y ait pas prêté plus d'importance que ça. Mais moi, j'oublierai jamais. Son visage me hante constamment, je revis sans cesse le moment où il m'a fait l'amour, l'expression qu'il avait...Je l'aime tellement que j'aurai accordé ce droit à personne d'autre, et je regrette pas de m'être donné à lui, ça a été comme j'avais prévu, intense, troublant, tellement plus que bon...L'avoir en moi, le sentir me prendre avec force et douceur mélangées, me faire jouir puissamment par ses coups de reins enivrants, le sentir en transe sur moi et en moi, le sentir jouir tellement fort qu'il en a pleuré et tremblé sans pouvoir s'arrêter et me tenir contre lui, complètement enivré avec une seule envie, celle qu'il me possède de nouveau. Voilà où j'en suis, les pensées bousculées, le coeur battant, dans un taxi qui me mène à l'appartement qui va m'accueillir pour deux semaines. Parce que j'en ai eu marre, j'ai donc pu trouver son adresse et il y a un mois et demi de ça, j'ai décidé de venir, pendant mes vacances. Mais j'allais pas venir dans le vide alors par le biais d'internet j'ai trouvé une location saisonnière, un meublé, et je vais rester en Allemagne, dans la ville où Bill habite et ce, pendant deux semaines. Aprés on avisera. Quand je l'aurais revu j'en saurai plus.

Putain, ce que je peux être nerveux...pour la centième fois ou plus je tripote sa gourmette qui est devenue la mienne, qui ne me quitte plus depuis. J'ai donné l'adresse au chauffeur et il me dit qu'on est bientôt arrivés. Je connais pas l'endroit, pas du tout, je sais juste que bientôt je serai en face de lui, pourvu qu'il m'aime, c'est tout ce que j'espère. Et si c'est pas le cas, j'aurais au moins essayé. Après je pourrai me laisser crever. Parce que sans lui, ça a pas de sens et je refuse d'y penser.

Trois mois que j'attends ce moment, trois mois que j'en crève de plus le voir, de plus sentir son odeur qui me rend fou, de plus le toucher, toucher sa peau qui m'a rendu dingue dès la première fois, trois mois invivables sans lui. Je me demande comment j'ai fais pour y arriver jusque là !

Le chauffeur s'arrête devant un immeuble et je comprends qu'on est devant chez Bill. J'ai préféré venir ici en premier, si tout se passe bien, on ira déposer ma valise au studio que j'ai loué, ne connaissant pas la ville j'aurais été emmerdé après pour trouver l'adresse de Bill. Je regarde partout autour de moi, c'est une jolie ville, j'avais pas remarqué tellement pris dans mes pensées.

Je repère immédiatement son nom sur la boîte aux lettres et prend l'ascenceur jusqu'au 5ème étage. C'est là qu'on va rire, il va ouvrir la porte et me voir derrière avec ma valise, putain, il va prendre peur ! Je décide alors de laisser ma valise dans le couloir, près de l'ascenceur y a une porte où se trouvent les escaliers de secours. J'y dépose ma valise et vais jusque devant la porte de Bill. Voilà, on y est.

J'ai le coeur qui bat encore plus vite, j'ai la trouille de ma vie. Avant de frapper, j'ai le réflexe stupide de baisser la tête et m'inspecter une dernière fois. J'ai voyagé toute la nuit, je suis crevé, je dois avoir l'air froissé comme mes vêtements mais plus que tout, j'ai envie de voir, le serrer contre moi, lui dire que je l'aime et l'écouter me dire la même chose. Ca va marcher, il faut que ça marche. Je sais pas ce que je vais faire si jamais il veut pas de moi. Mais j'ai d'un coup le flash de son visage si beau et le coup que ça me porte au coeur me fait comprendre une fois de plus que j'ai raison d'essayer.

Je sonne. Quelques secondes aprés, aucune réponse. Putain, il manquerait plus qu'il soit pas là, ou que quelqu'un d'autre ouvre la porte, son petit ami par exemple, ou un étranger qui aurait pris sa place parce qu'il aurait déménagé, ou même, je suis peut-être trompé d'adresse. Non, je déraille, c'était bien son nom sur la boîte aux lettres en bas. Je sonne encore et je reconnais sa voix de l'autre côté qui crie :

-Ouais, ça va, ça va, je viens !

Mon coeur s'accélère, putain, on y est pour de bon...

La porte s'ouvre et je reste paralysé par la peur pendant que ses yeux se posent sur moi, indifférent, et qu'il dit :

-Oui ?

Je sais pas quoi dire, il est juste...beau, magnifique, exactement comme dans mon souvenir avec peut-être l'air un peu plus fatigué. Je note rapidement qu'il est pied nus, habillé d'un tee-shirt et d'un bermuda uniquement. Ses cheveux sont mouillés, preuve qu'il sort à peine de la douche et son visage est dénudé de maquillage. Et lentement, je vois dans ses yeux qu'il commence à me reconnaître, à réaliser que je suis là. Ses yeux s'ouvrent grands, sa bouche aussi, il trébuche un peu et s'accroche à la porte d'entrée comme s'il allait tomber, je peux même voir sa main trembler sur la poignée. Je rirai, si j'étais pas aussi ému moi-même. Il cligne des yeux et souffe d'un ton hésitant :

-Tom ?

Je tente un minuscule sourire et réponds simplement :

-Bin ouais, c'est moi.

Tout le reste doit prendre quoi, cinq secondes à peine, parce que j'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'il est déjà dans mes bras, me bousculant jusqu'à presque me faire tomber par terre, sa bouche partout sur mon visage, mes mains partout dans son dos. On se serre fort, je crois même qu'il doit être en train d'étouffer dans mes bras, mais je le lâcherai pas, je le lâcherai plus...Je respire de nouveau, il est apparemment aussi content que moi, de me voir. Il arrête pas de répéter entre chaque baisers qu'il dépose sur tout mon visage :

-Oh putain, Tom...Bon sang, c'est bien toi ? J'arrive pas à y croire...

Et soudain il se détache de moi et recule un peu :

-Oh désolé, désolé, je...je voulais pas te sauter au cou de cette façon !

Il rit mais ça a l'air nerveux. Il s'écrie :

-Oh, mais entre, Tom, entre donc ! Avec tout ça, j'oublie de...entre !

-Euh...

Il avait déjà reculé pour me laisser passer, fronce les sourcils immédiatement quand il voit mon hésitation et demande :

-Quoi ? Tu veux pas entrer ?

-C'est pas ça mais...

Comment je peux lui dire que je suis là avec ma valise, que je peux décemment pas laisser dans les escaliers ?

-Bin...c'est que j'ai...ma valise et elle est...euh...

Il ouvre les yeux, étonné et me coupe en ordonnant :

-Va la prendre.

Alors j'hésite plus et me détourne de lui pour aller la chercher derrière la porte où se trouvent les escaliers. Quand je reviens, il m'attend encore à la porte et m'avait regardé aller la prendre. Il referme la porte derrière nous et m'invite à m'assoir. On se regarde en souriant et je me lance enfin :

-J'avais pas moyen de te prévenir que je venais. Enfin, si, mais je voulais te faire la surprise. J'ai...loué un studio, je me souviens pas du nom de la rue, mais j'ai l'adresse marquée sur un papier. Je vais rester trois semaines, en fait je suis en vacances et je voulais te revoir.

-C'est une super surprise. Tu as eu raison ! Mais tu aurais dû me prévenir, ça t'aurais évité de louer quelque chose, tu serais resté ici !

-Non, je voulais pas te déranger, je savais même pas si...j'avais peur que...

Il semble comprendre mon hésitation et me rassure immédiatement :

-Non, j'ai personne. Et j'ai de la place chez moi. Alors comme ça, tu es venu...

J'hoche la tête. Il va falloir tout lui dire maintenant et je réalise encore plus que j'en ai envie, rien ne pourra plus m'arrêter. Il est encore plus beau que dans mes souvenirs, son regard ne me lâche pas, son sourire est immense et sa joie est visible. Tout ça me rassure et m'encourage à me lancer. Je vais pour prendre la parole mais il se lève d'un coup et s'exclame :

-Tu veux boire quelque chose ? J'ai besoin d'un truc là, pour m'en remettre !

-Ouais, si tu veux. Je prendrai ce que tu as, la même chose que toi.

-Bon, je vais aller chercher ça.

Il sourit encore et se dirige vers sa cuisine. Je l'entends s'affairer et il me manque déjà. Je me lève à mon tour et le rejoins dans la cuisine. J'arrive doucement, il est dos à moi debout devant l'évier, il prépare un plateau où il dispose deux verres dessus. J'approche toujours doucement et il sursaute violemment quand ma main se pose sur son épaule. Je lui souffle doucement :

-Tu veux de l'aide ?

Il secoue la tête mais reste dos à moi. Je pose mon autre main sur l'autre épaule et le masse doucement avant de le retourner face à moi. Son visage et son cou sont rouges, il baisse les yeux et se mord la lèvre. J'entends à peine qu'il demande :

-Tom, dis moi...pourquoi tu es venu ?

Je penche la tête pour essayer de capter son visage mais ses yeux fixent obstinément le sol, derrière moi. Je relève son menton de mon index et plonge mes yeux dans les siens :

-T'as toujours pas compris ?

Je pose alors mes mains sur son visage pour l'encadrer, je veux qu'il me regarde quand je vais le lui dire, je veux qu'il voit à quel point je suis sincère, qu'il voit dans mes yeux en même temps que ma bouche va le lui dire. Il pose ses mains sur les miennes, je les sens trembler et je me lance :

-Je pouvais pas rester plus longtemps sans toi. Ces trois derniers mois, j'ai fais que ça, penser à toi. J'arrive pas à t'oublier, je veux même pas essayer Bill, ça...ça m'est impossible de continuer sans toi. Je sais ce que tu penses de nous deux, mais j'ai pris quand même le risque de venir te le dire.

Sa voix est hésitante, douce et sa respiration saccadée quand il demande :

-Me...me dire quoi ?

Je prends mon temps pour le regarder encore. Regarder tout, son visage si magnifique, si parfait, ses traits si fins, sa bouche pulpeuse qu'il n'arrête pas de mordiller et qui tremble un peu, ses yeux qui m'interrogent :

-Je suis venu te dire que...que je t'aime Bill. Je t'aime. Sans toi, ça a aucun sens, c'est invivable. Je t'aime et je te veux, je veux être avec toi. Il m'a semblé que tu ressentais un peu les mêmes choses que moi, alors à moins que tu me dises le contraire, je crois vraiment qu'on devrait essayer.

Il a un vertige puisque je le vois dériver légèrement mais il se reprend, ferme les yeux et souffle :

-Re...redis le...

-Je t'aime. Je t'aime Bill...putain, je suis fou de toi...

Ses mains sont toujours posées sur les miennes et il ouvre alors les yeux. C'est alors que je remarque qu'ils sont remplis de larmes. Il tente de sourire, déglutit visiblement avec peine et se rapproche de moi, posant les mains sur mes joues à son tour :

-Redis le.

-Je t'aime.

Il se rapproche encore plus et colle son corps contre le mien en faisant glisser ses mains sur mes épaules, mes bras et attrapent mes mains pour lier nos doigts les yeux toujours fermés :

-Encore...

-Je t'aime...

Il avance la tête et frotte doucement son nez contre le mien, j'ai fermé les yeux et laisse son odeur m'envahir de nouveau. Pendant un instant, il frotte son nez sur ma joue, effleure ma bouche de ses lèvres sans m'embrasser vraiment, lâche mes mains pour les poser dans mon dos et me rapproche encore plus de lui si c'est possible. J'entends qu'il me murmure plusieurs « encore » et je le lui répète avec plaisir, de plus en plus bas. Le moment est intense, j'entends mon coeur cogner à un rythme effréné et ma tête tourne tellement qu'il me faut me raccrocher à lui un peu plus pour ne pas tomber.

Il remonte une main dans mon dos et attrape ma nuque, collant nos deux fronts ensemble. Il caresse ma lèvre inférieure du bout de la langue et redessine lentement l'ouverture créée puisque j'ai entrouvert les lèvres. Je me laisse faire et apprécie la douceur dont il fait preuve à mon égard. Mes bras passent dans son dos maintenant et une de mes mains remonte pour agripper aussi sa nuque.

Et très lentement, sa bouche commence à bouger contre la mienne, la taquine, s'arrête pour mieux recommencer ensuite. Et enfin je l'entends chuchoter :

-Moi aussi...moi aussi je t'aime Tom...infiniment...oh putain, j'aurai dû te le dire depuis longtemps...

C'est tout ce qu'il me fallait pour que mon coeur éclate en morceaux, le bonheur m'envahit tout comme le soulagement, on se l'est enfin dit...

C'est le signal de départ, alors il presse un peu plus ses lèvres contre les miennes et m'embrasse vraiment, enfin...Je retrouve son goût délicieux, le même qui m'a fait tant de fois perdre la tête, le même qui m'étourdit de nouveau, je n'avais rien oublié mais ça me frappe de plein fouet. C'est indiscriptible ce que je ressens quand il enfonce doucement sa langue dans ma bouche. Je recule légèrement la tête pour l'attraper et la sucer et la laisse de nouveau s'enfoncer dans ma bouche pour trouver la mienne et une danse lente et sensuelle commence. Nos langues se caressent, nos corps se pressent l'un contre l'autre, nos mains caressent le corps de l'autre. Rapidement, le baiser s'approfondit et notre salive se mélange. Je lui dévore entièrement la bouche et pose une main sur ses fesses pour les serrer à travers son bermuda. Il gémit dans ma bouche et me donne un petit coup de bassin, faisant se rencontrer nos érections, me faisant par là même remarquer à quel point je suis en train de bander contre lui. Seul lui peut me faire un tel effet, rien qu'avec un baiser, ça doit être à cause de tout l'amour que je lui porte, à cause du sien que je peux ressentir.

Il casse le baiser et saisit ma main qu'il pose sur son buste, la fait glisser jusque sa poitrine où sous mes doigts je peux sentir son coeur cogner rapidement et sourdement. Je réouvre les yeux et le vois me fixer avec intensité, son regard noisette devenu noir à présent. Il était comme ça, exactement comme ça quand il avait envie de moi, ça n'a pas changer, je n'avais pas oublié, j'ai jamais pu...Et il me répète, avec plus de force dans la voix :

-Je t'aime Tom. Enfin je peux le dire, je t'aime. A un point que tu peux même pas imaginer...

Et il m'embrasse de nouveau, intimement, passionnément, caresse et explore tout l'intérieur de ma bouche de sa langue, me fait gémir encore et encore quand son piercing appuie contre mon palais. Mes mains sont partout sur lui, je revis...

Quand on arrive enfin à se détacher sans ressentir le manque que ces trois longs mois d'enfer ont laissé, il propose de retourner au salon pour terminer de discuter et emmène le plateau avec lui. Je le suis, les yeux rivés sur son arrière train, fasciné par le balancement de ses hanches quand il marche. Il nous sert et je commence à raconter :

-J'ai tellement voulu te dire tout ça quand on était sur le bateau, Bill, tellement ! Mais j'ai entendu quand tu as parlé à Gus, tu sais, le soir où...le soir du réveillon.

-C'est donc comme ça que tu as su ?

-Oui. D'ailleurs, en parlant de ce soir, il faut que tu saches qu'il s'est rien passé avec Lara.

Il se fige, détourne le regard et dit :

-Oh. Mais...j'avais vu...je vous avais vu vous embrasser, et j'ai cru-

Je le coupe avec autorité :

-Tu as mal cru. D'abord on s'embrassait pas, je veux dire, c'est elle qui m'a embrassé, je l'ai repoussée. En fait, c'était un coup monté.

-Un coup monté ? Comment ça ?

-Elle avait bien l'intention de coucher avec moi, c'est pour ça qu'elle m'a suivi. Quand elle a compris qu'elle avait aucune chance, elle a voulu te blesser. Elle avait vu que tu nous regardais, elle m'a rien dit. Elle a fait tout ça pour te faire croire qu'il se passait plus entre elle et moi et pour venger sa soeur que tu avais repoussée. Je l'ai su aprés, parce que quand je l'ai repoussée elle a rit et m'a dit alors que tu nous avais vu et était parti, bouleversé. Elle voulait te faire du mal, que tu croies qu'on allait coucher ensemble elle et moi. Tu es parti avant de voir que je l'ai repoussée. J'étais...je suis désolé de tout ça, Bill, j'aurais jamais dû la laisser faire.

-Tu l'as...tu t'es laissé faire, et ça m'a tué !

-Je sais. Je sais tout ça, pardon Bill. J'ai été con, je...c'est vrai que j'étais un peu lent à réagir, mais je te jure qu'il s'est rien passé. Elle voulait que tu la vois m'embrasser et que tu crois qu'il y aurait eu autre chose. Je voulais aller te retrouver et t'expliquer tout ça, mais j'ai dû aller voir mon père et le temps de te retrouver tu étais déjà parti avec Warren.

-Oh, Warren...

Il rougit au souvenir et dit d'une voix gênée :

-J'ai été plus con que toi, Tom. J'ai cru que tu étais parti pour...que tu allais coucher avec elle. Et je me disais qu'on était pas ensemble, j'avais aucun droit de te reprocher quoi que ce soit. Alors je me suis soulé et tout ce que je voulais c'était oublier la douleur qui me cuisait de l'intérieur. Warren discutait avec moi et...j'ai tellement bu que je savais plus ce que je faisais. Tu connais la suite.

-Ouais. Heureusement que je vous ai rattrapé dans le couloir !

-J'aurai pas couché avec lui, jamais Tom !

-Ecoute, n'en parlons plus. C'est pas arrivé, y a un des tas de malentendus, mais c'est plus important. Je suis là maintenant et je t'aime. Je veux rester avec toi, je veux qu'on sorte ensemble pendant le temps où je serai là et en fait ce que j'avais l'intention de faire, c'est de revenir aprés, quand je serai mieux organisé.

Il est franchement étonné, je vois pas pourquoi, il a pas encore compris que je peux plus me passer de lui ? Il me demande :

-Mais...tes projets ? Tes études ? Tu voulais faire pleins de choses, tu voulais aussi voyager avec ton père, voir le monde, pleins de pays !

Je me lève et viens m'agenouiller entre ses jambes. Il baisse ses yeux pour les plonger dans les miens et mes mains se posent sur ses cuisses :

-Je le veux toujours Bill. Mais je veux faire tout ça avec toi, sans toi ça a aucun intêret, je veux voyager, mais avec toi. Je veux toujours faire mes études et faire carrière dans le journalisme mais je te veux encore plus. Je peux revenir, et continuer mes études ici, d'ailleurs j'ai une meilleure idée, on pourrait terminer notre année, moi ici et aprés on prend une année sabbatique parce que le Gigantic, maintenant qu'il est lancé, son prochain itinéraire c'est un tour du monde. Je veux le faire, avec toi. Alors si tu veux de moi, si ça te dit, on ira tous les deux. C'est toi ma priorité, c'est toi le plus important pour moi, plus que tout le reste, le reste attendra, tout peut attendre, je veux être avec toi seulement...

Il est visiblement ému, ses yeux s'ouvrent grands et se remplissent de larmes de nouveau. Il s'avance pour m'enlacer et colle sa joue contre la mienne. Je sens son souffle chaud frapper mon oreille et sa voix enrouée par les larmes :

-Je veux ! Je te veux toi, je veux tout ce que tu veux, je veux tout de toi. Tes projets seront les miens, on fera tout ce que tu voudras, du moment que je peux te garder avec moi !

Je souris et le serre plus fort. Comment être encore plus heureux ? Je sais pas, j'ai tout ce que je veux, je l'ai lui...

-Ok, alors on fera comme ça. Je reste pour trois semaines, aprés je repars pour revendre mes affaires et rendre mon appartement. On profitera que je sois là pour m'inscire à l'université, s'ils veulent bien me prendre en cours de route. Je demanderais à mon père son aide pour les finances, de toute façon il est déjà au courant et m'a promis son soutien quoi que je décide de faire. Il m'a aidé à trouver le studio que j'ai loué d'ailleurs.

-Non, je...rends le, reste ici, Tom, je te veux avec moi, me laisse plus !

J'espérais bien qu'il me le demanderait, moi aussi je veux être avec lui le plus souvent possible, dormir avec lui, me réveiller avec lui, être auprés de lui tout le temps, lui faire l'amour dès que l'envie nous prendra et je sais d'avance que ça nous prendra tout le temps. Mais pour le taquiner, j'essaie de prendre un ton sérieux pour lui dire :

-Ouais mais je l'ai déjà loué, et je sais pas si c'est une bonne idée qu'on habite ensemble maintenant !

Il me repousse et me lance un regard blessé :

-Je croyais que ça...bon, ok, on fera comme tu voudras.

J'éclate de rire et me lève, il se lève à son tour et croise les bras, vexé. Sa moue boudeuse le rend encore plus craquant, il râle :

-C'est très marrant, vraiment, ton humour m'a manqué, tiens ! Idiot ! Bon, puisque c'est comme ça t'as plus le choix, tu restes. On ira voir le fameux studio et on préviendra le proprio que finalement tu y resteras pas, tu vas devoir me supporter pendant tes vacances !

Je l'enlace et dis :

-Je pense pouvoir survivre.

Je pose mon menton dans le creux de son cou et respire à plein nez son odeur suave qui m'enivre de nouveau et lui dis sérieusement :

-J'en ai tellement rêvé, Bill. J'ai pas arrêté de penser à toi, tout le temps, ça me rendait dingue. Tu crois vraiment que maintenant que je t'ai, je vais te laisser si facilement ? J'ai tellement attendu, alors maintenant que tu es complètement à moi, je te laisse plus, plus jamais, faudra me tuer pour ça !

Quand je relève la tête, je le vois avec un air gêné. Et d'un coup il s'excuse :

-Tom, je voulais...il faut que je te dise, excuse-moi.

-T'excuser ? Mais de quoi ?

-Tu sais, le soir où on a...le dernier soir qu'on a passé ensemble, quand tu m'as demandé...quand tu as voulu que je...

Je fronce les sourcils, je vois vraiment pas de quoi il parle, je l'encourage à continuer et il reprend :

-Bon, en fait, le dernier soir, tu as voulu que ce soit moi qui...te fasses l'amour. Tu sais, j'étais tellement étonné et tellement heureux de ça, que j'ai pas du tout réalisé que c'était ta première fois. Je te le dis parce que je veux pas que tu penses que ça m'était égal, c'est seulement ici que je me suis rappelé de ce que tu m'avais dit à propos de ça et je m'en suis voulu d'avoir négligé ce détail, alors que c'était si important. Ne doute jamais que c'est pas important pour moi, je...c'était un honneur que tu m'as fait, le plus beau des cadeaux, je regrette de pas avoir compris à temps. Mais tu sais, je suis revenu le soir, au port, mais le bateau était déjà parti et toi avec, j'ai cru mourir...

Sur ces paroles sa voix se brise et je me sens encore plus ému par tout ça. Il se souvient de tout, il avait tout compris et avait voulu me retenir. On a simplement pas eu de chance. Mais je compte plus la laisser filer, la chance, je suis là, je l'ai, je vais le garder.

Je suis sûr d'être aussi gêné et rouge que lui à ce souvenir. Putain, on a fait tellement de choses ensemble, ça fait bizarre d'être comme tout timide l'un en face de l'autre. C'est tellement pas moi, et pourtant il a réussi à me changer, à faire de moi quelqu'un de profondément amoureux. Je le rassure :

-Ca va, t'inquiète pas. Je voulais vraiment que ce soit toi. Je pouvais pas te dire que je t'aime, j'ai utilisé un autre moyen. Je regrette pas que ça ait été toi, je t'aime tellement que ça m'a parut naturel de me donner à toi, complètement, entièrement.

Et je rajoute, taquin :

-Et puis, en plus t'as géré ça comme un pro.

Il pouffe et me donne une tape. J'approche ma bouche de son oreille et dis :

-Sérieusement, c'était bon, je m'en rappelle encore, j'oublierai jamais. Tu m'as donné plus de plaisir que n'importe qui d'autre, plus de plaisir que j'aurai jamais avec personne d'autre. Et d'ailleurs, j'espère bien renouveller l'expérience. Je suis à toi, maintenant...à toi pour toujours.

Un baiser fougueux est de nouveau échangé et je le sens dur contre moi. Si je me retenais pas, je le coucherai sur le dos sur son canapé et lui ferais l'amour le reste de la journée. Mais j'ai besoin d'une douche. On s'arrête et on se rassoit pour continuer de parler un peu en terminant nos boissons. La conversation dérive sur Georg, ok j'avoue c'est moi qui ai emmené la conversation là-dessus. Il me raconte que le lendemain de son arrivée ils se sont vus et que Georg lui a expliqué qu'il était enfin décidé à sortir avec lui. Enfin, sortir est pas vraiment le mot, puisqu'il a voulu apparemment que ce soit une relation discrère, secrète même, uniquement basée sur le sexe. Il a dit à Bill qu'il voulait continuer de sortir avec des filles, mais il savait que Bill était amoureux de lui et il avait vraiment envie de savoir ce que c'était que de coucher avec mon Bill, ça l'obsédait depuis un moment. Mes mâchoires se serrent quand je l'entends me raconter tout ça et il le remarque, ça l'amuse :

-Fais pas cette tête-là, tu penses bien que je l'ai jeté ! Je m'étais jamais rendu compte à quel point ce mec est con et inintéressant ! Et dire qu'à une époque, il m'aurait fait ce genre de proposition, j'aurai accepté tout de suite !

-Tiens, d'ailleurs, je suis surpris de voir que t'as pas tapissé tes murs de ses photos !

Il me regarde et secoue la tête :

-Pfff, n'importe quoi, toi ! Si tu veux tout savoir, j'ai jeté toutes ses photos depuis le bateau. Je les ai jeté à la mer et j'ai jeté celles que j'avais ici ! J'ai finalement compris que j'avais jamais été amoureux de lui, je l'ai cru mais ce que j'ai vécu avec toi m'a prouvé que je me trompais sur toute la ligne. Je me trompais depuis toutes ces années.

Je crois pas pouvoir être plus heureux un jour. Je souris un peu quand il me dit que Georg continue de revenir à la charge de temps en temps, il tente sa chance sachant que Bill est toujours célibataire. Je renifle dédaigneusement et le préviens :

-Ouais bin maintenant tu l'es plus ! J'espère bien le croiser pendant mes vacances, et qu'il sache qu'on est ensemble ! Et qu'il s'avise pas de t'emmerder encore, ou ça va chier pour lui, vous êtes tous prévenus !

Il rit un peu, on termine de discuter et j'ose enfin lui demander si je peux utiliser sa salle de bains. Il me montre où c'est et me laisse prendre une douche. Quand j'ai fini, je remarque alors que j'ai oublié de lui demander une serviette, je l'appelle en ouvrant un peu la porte :

-Bill ! Bill, j'ai pas de serviette, tu peux m'en passer une s'il te plait ?

Il arrive rapidement et m'en tend une. Le temps de la nouer à ma taille et il se faufile dans la pièce avec moi. Il me détaille de haut en bas et ses yeux brillent, il me bouffe des yeux et dit :

-Et si tu l'enlevais, plutôt ?

J'hausse un sourcil, amusé :

-Ca a pas changé, ça, hein ? Toujours aussi nympho, Bill, ça s'améliore pas de ce côté-là ?

-Non, pas quand t'es comme ça, devant moi.

Je fais comme si j'ai rien compris et le contourne pour sortir de la pièce. Je demande :

-Bon, attends je récupère des affaires dans ma valise. Tu veux qu'on fasse quoi aprés ?

Il me rattrape et me pousse contre le mur où il m'écrase avec force, son corps contre le mien :

-Tu récupères rien du tout. Je veux qu'on reste là et que tu me montres ce que tu sais faire avec ça...

On se fixe toujours et il se décolle de moi un peu plus, saisit ma main et la pose sur son coeur qui tambourine et la fait lentement glisser jusqu'à la poser sur son entrejambe. Il se mord la lèvre inférieure quand je l'attrape à travers son bermuda et dit :

-Sens l'effet que tu me fais, Tom, sens le. Ca m'a toujours fait ça...Sens comme je t'aime aussi...Sens comme j'ai envie de toi encore...

Je perds tous mes moyens. Je sais maintenant que mes sentiments sont partagés, je l'aime il m'aime, on s'est retrouvés et on a tout notre temps pour parler encore et sortir un peu. Là, j'ai besoin de lui confirmer avec mon corps ce que je viens de lui déclarer.

Je l'ai jamais vu si entreprenant, il arrache ma serviette et pose sa main sur mon membre qui durcit à son contact. J'ai jamais eu besoin de grand chose avec lui, il déborde de sensualité, il m'excite avec peu. Mais il me touche à peine et commence à m'embrasser. Je le retourne et le plaque à son tour contre le mur, appuyant mon bassin contre le sien pendant que mes mains baissent son bermuda. Putain...il était nu dessous...Heureusement que j'ai pas su ça avant, j'aurai été incapable de discuter sereinement sinon. Je faufile ma langue dans sa bouche et le fouille avant de lui retirer son tee-shirt. Je ne peux m'empêcher de gémir quand ma peau rencontre la sienne, toujours aussi électrisante, ça m'avait tellement manqué...

Il se frotte à moi et halète pendant que je lèche sa gorge, traçant des lignes invisibles dans son cou, jusque sa mâchoire et mordille sa peau. Des frissons apparaissent sous mes doigts et moi aussi je frissonne de plaisir quand je le sens me griffer le dos. Il envoie valser son bermuda du pied et remonte une jambe contre ma hanche. J'attrape une de ses mains et la plaque à côté de sa tête sur le mur pendant que je mordille le lobe de son oreille. Il m'attire au plus près avec sa jambe et mon sexe se colle au sien. Je donne un coup de bassin involontaire et il gémit en rejettant la tête en arrière, les yeux fermés :

-Oui...putain, oui...ça fait si longtemps, Tom, si longtemps...j'avais presque oublié ce que ça faisait de t'avoir contre moi...

J'enfourne ma langue dans son oreille et chuchote :

-Tu veux que je te rappelle ?

-Haaan...ouais, rappelle-le moi...rappelle-moi ce que ça fait de t'avoir en moi...

J'écrase un peu plus mes hanches et pendant que je l'embrasse, je donne quelques petits coups de reins contre lui. Son sexe glisse contre le mien et mes doigts sont toujours liés aux siens. Il lâche ma bouche, embrasse tout mon visage, mordille mon menton et se cambre contre moi, manquant de me rendre un peu plus fou.

J'ai envie de l'emmener dans la chambre mais j'ai envie de le prendre ici et maintenant, tout de suite, j'en peux déjà plus. Lui-même tremble déjà un peu. Il descend les mains sur mes fesses et les caresse. Puis, il attrape une de mes mains et la remonte à hauteur de sa bouche pour sucer et lécher mes doigts. Quand il la relâche, il me souffle :

-J'ai envie de toi, j'en ai trop envie, je veux pas attendre plus longtemps...

Je maintiens comme je peux sa jambe sur ma hanche de ma main libre et mon autre main, celle dont il a humidifié les doigts, je viens trouver le chemin de ses fesses et titille son orifice pendant quelques petites secondes. J'introduis un premier doigt en lui et fais quelques vas et viens, il murmure :

-Plus...j'en veux plus...

-T'es bien exigeant...mais t'auras tout ce que tu veux...tout...

J'ai répondu sur le même ton, on est tellement excités, on l'a toujours rapidement été l'un par l'autre. J'ajoute un deuxième doigt et aprés l'avoir détendu et apprécié la chaleur qui entoure mes doigts, je les plie et trouve sa prostate que je masse avec insistance. Il se cambre brusquement contre moi et gémit :

-Oh...Tom...comme ça...fais-le encore...

Il est accroché à moi, ses ongles me griffent le dos, mon troisième doigt termine de l'étirer, le faisant haleter plus encore et son sexe tressaute contre mon ventre. Il vascille sur sa jambe et supplie alors :

-Assez...prends-moi, Tom, prends-moi tout de suite ou je vais venir ! Prends-moi bordel !

Je retire mes doigts et souffle sur ses lèvres rouges et gonflées tellement je l'ai embrassé :

-On a pas de lubrifiant.

-Si, attends...

Il se laisse glisser à genoux et avant que j'ai le temps de protester, il passe un coup de langue appuyé sur toute ma longueur, me faisant oublier tout ce que j'allais dire. Il lappe mes testicules et les suce doucement, ses mains posées sur mes hanches que j'ai du mal à empêcher de bouger. Je retrouve la chaleur et l'humidité de sa bouche qui m'avaient manqué, il aspire doucement mes bourses et je bascule la tête en arrière tellement le plaisir est immense. Puis il remonte un peu la bouche pour suçoter mon gland et ça me fait presque jouir. Il embrasse ma verge tout le long et remonte englober le bout de nouveau, dilate la fente avec le bout de la langue, me faisant gémir plus fort :

-Haaan...Bill...

J'ai posé une main sur le mur et l'autre sur sa tête. Sans prévenir, il me prend entièrement dans sa bouche et je peux pas m'empêcher de pousser un peu plus en guidant aussi sa tête. Je grogne quand il arrête et il lève les yeux vers moi, faisant un sourire coquin et me regarde en titillant de nouveau mon gland de sa langue en faisant de petits bruits délicieux avec sa gorge.

J'attrape alors sa tête et le force presque à me reprendre en bouche, tellement il me rend dingue et j'accompagne ses mouvements pendant qu'il monte et descend la tête sur mon sexe. Je baisse la tête pour regarder mon pénis qui entre et sort de sa bouche et l'aide à aller et venir avec mes mains qui encadrent son visage. Il retire sa bouche rapidement pour souffler :

-Oui, Tom...Montre-moi ce que tu veux que je te fasse...tu aimes ? Tu aimes quand je te fais ça ?

J'ai la voix hachée quand je réponds :

-Ouais...ouais putain...t'es tellement...doué pour ça...

-C'est parce que c'est pour toi...

Et de nouveau, il me suce, encore et encore, mes jambes flanchent, mes hanches bougent toutes seules et la vision m'est insupportable. Il s'arrête de nouveau aprés avoir laissé un maximum de salive et et se lève face à moi. Il me saute dans les bras et noue ses bras autour de mon cou :

-A moi...Fais-moi du bien, maintenant...

De par sa position je suis directement contre son intimité que je sens déjà brûlante. Je frémis d'anticipation à l'idée d'être bientôt en lui. Il me faut seulement pousser un peu pour que mon gland le pénètre et je regarde attentivement son visage se crisper sous la douleur. Je me retire et recommence, m'arrêtant à chaque fois au point de résistance pour mieux le repénétrer encore. Je suis rapidement enfouis en lui, jusqu'à la garde et m'arrête quelques secondes pour l'habituer et lui souffler :

-Je t'aime Bill, je t'aime plus que tout...

Son dos est appuyé contre le mur et il se lève un peu pour s'abaisser sur mon sexe gorgé de sang et d'envie de lui. Pendant que je lui donne des coups de reins appuyés, il monte et descend sur moi en gémissant. Il vient mordre mon épaule et mon cou et je lèche sa pomme d'adam et le contour de son oreille. Je donne un coup de rein plus fort que les autres et comprends que j'ai heurté son point de plaisir quand il crie mon prénom en cognant sa tête dans le mur. Alors, me retenant d'une main sur le mur, l'autre le portant contre moi, je le pénètre le plus fort possible et lui aussi bouge sur moi, complètement en transe.

Mes bras me font mal, nos corps sont mouillés par la sueur, il halète encore plus que moi et je ne peux détourner mon regard de son visage, pour le voir prendre du plaisir avec moi. Mais j'en peux vraiment plus, j'ai besoin d'aller plus fort. Je le dépose et sans rien dire, il fait face au mur en cambrant les reins dans une invitation explicite :

-Encore...Viens, Tom...

Je m'enfonce dans sa chaleur une nouvelle fois, mais involontairement de manière brusque. Sa tête bascule dans mon cou et ses mains attrapent les miennes. Je voulais lui faire l'amour, je me retrouve à le baiser contre ce mur, savourant chacune de mes entrées en lui pendant qu'il pousse à contre-sens pour mieux me prendre. Je perds complètement la tête, chaque fois que je glisse hors de lui, j'ai encore plus besoin de me ré enfoncer encore plus loin, encore plus fort. Un cercle sans fin. Il gémit, crie parfois, tremble carrément.

Il descend deux de nos mains encore liées jusque son sexe et à nous deux, on applique un rapide va et viens, le masturbant délicieusement pour lui apporter un surplus de plaisir. Il devient une épave gémissante dans mes bras, presque sans force, moi-même je sens plus mes muscles mais redouble d'ardeur. Mes coups de reins sont encore plus puissants, et nos mains vont plus vite sur lui. Il sanglote pratiquement :

-Oui, Tom...Comme ça...plus fort...prends-moi encore...

Je penche la tête et me regarde le pénétrer avec une force et une rapidité affolante, manquant jouir à tout moment. Et d'un coup, il resserre son anus autour de moi et je plonge ma tête dans son cou pour le mordre durement. Mon ventre se réchauffe encore plus et se serre, mes orteils se crispent sur le sol, la sueur dégouline dans mon dos. Bill est à bout de force, il peut à peine crier, il laisse juste sortir de longues plaintes en continuant de m'encourager et de me dire ce qu'il ressent par des paroles indécentes, voire même vulgaires. Je lui sors aussi tout un tas d'obscénités qui l'excitent encore plus et l'achèvent même puisque d'un coup, il se déverse dans ma main aprés avoir cambré une dernière fois son corps contre le mien.

De suite après il perd le peu de force qu'il lui reste et tombe au sol, à genoux. Incontrôlable, je me réenfonce en lui quelques dernières fois et c'est en lui criant plusieurs « je t'aime » que je déverse toute ma semence en lui, jouissant comme jamais, au point que je crois même m'évanouir tellement mon orgasme est fort.

Je me laisse tomber sur lui carrément et essaie de respirer convenablement, je suis en train de suffoquer. Lentement, je me retire et sens mon sperme couler hors de lui, il frissonne. Je me déplace et toujours allongés à même le sol, on se met face à face. J'embrasse le bout de son nez doucement, sa bouche et le regarde essayer de calmer sa respiration saccadée, tout comme la mienne.

C'est une fois un peu remis qu'on arrive à se relever un peu et il m'invite à le suivre dans sa chambre, qui était en fait juste à côté. Mon regard se pose sur ma semence qui coule le long de l'intérieur de sa cuisse quand il marche et je lance mon bras en avant pour l'attraper par l'épaule et le stopper.

-Tom ?

Sans rien dire, je passe mon bras sur son ventre pour le tenir un peu contre moi et me place un peu de côté pour enfouir deux doigts en lui. Il sursaute et se raidit instinctivement en se plaignant :

-Tom...non, arrête, j'en peux plus, là...assez...tu vas me...tu vas me tuer...

-Mourir de plaisir, ça te dis pas ? T'es excitant comme ça, rempli de moi...

Je le taquine encore un peu et l'écoute gémir encore et encore. Mais je suis bien obligé de le lâcher, il tremble trop et défaille pratiquement. Je l'aide à s'allonger sur le lit et il vient se blottir contre moi. Aucune parole n'est échangée, on apprécie le silence et le corps de l'autre. Nos yeux se croisent de temps et on se sourit en se murmurant des « je t'aime » encore et encore. Maintenant que je peux le lui dire, je m'en prive pas, lui non plus d'ailleurs. On est simplement heureux. Je le regarde cligner des yeux jusqu'à ce qu'il s'endorme, le sourire, la sérénité et la satisfaction sur le visage. Je suis comblé. Mais il dort pas encore vraiment puisque je l'entends murmurer

-Merci Tom, de faire de moi le plus heureux des hommes...

L'émotion m'étreint, ma gorge se serre d'un coup, je me savais pas si facilement troublé. Mais c'est Bill, et depuis lui, rien n'est plus et ne sera plus jamais pareil. Non, merci à toi Bill ...

FIN

 

 

 

 

 

 

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