CHAPITRE 7
Le samedi soir, Andreas entra dans la maison des Kaulitz, qui était en pleine agitation. Il y avait de la musique à fond, et le chien aboyait à la porte. Andreas passa par-dessus le petit chien, souriant et ébouriffant le sommet de sa tête.
« Qui est là ? » Dit une voix du fin fond de la maison.
« Moi, » répondit Andreas. Il n'était pas sûr de savoir si c'était Bill ou Tom qui avait demandé. « Où vous êtes ? »
« Par ici ! »
Andreas suivit le son à l'intérieur du salon et vit Bill et Tom allongés par terre, écoutant la chaîne stéréo qui hurlait. Bill se retourna et sourit quand il vit Andreas. « Salut ! » cria-t-il par-dessus le vacarme.
Tom regarda par-dessus son épaule et sourit, le saluant de la main. « Assieds-toi. »
Andreas s'assit par terre, entre Bill et Tom. Bill roula sur le dos et pinça le genou d'Andreas. « Quoi de neuf ? » hurla-t-il par-dessus la musique.
La musique était si forte qu'elle donnait la migraine à Andreas. « Pas grand-chose, » cria-t-il. « Comment c'était aujourd'hui ? »
« Quoi ? »
« Comment c'était aujourd'hui ? »
« Quoi ? Je t'entends pas… Tom, éteins cette merde, » dit en criant Bill à son frère, le tapant dans la jambe. Tom haussa les sourcils et ne bougea pas. « Tom ! »
Tom secoua la tête et fit semblant de ne pas entendre Bill. Andreas se pencha en avant et éteignit la musique lui-même.
« Merci, » dit Bill, fixant Tom.
« Bébé, » répondit Tom.
Bill leva les yeux au ciel et fit de nouveau face à Andreas, avec un sourire éclatant. « Comment tu vas ? »
« Je vais bien, » dit Andreas, lui rendant son sourire. « Je n'ai pas très bien dormi. »
« Pourquoi ? » Bill s'assit et enroula ses bras autour de ses genoux.
« J'étais… » Andreas s'interrompit. Tom le regardait fixement. Il voulait dire que des pensées sur Bill l'avaient tourmenté toute la nuit. « Je ne pouvais juste pas. »
« Ca craint, » murmura Bill.
« Mhmm. » Andreas sourit. « Hey, comment ça a marché aujourd'hui ? »
Tom rit. « Comme d'habitude… Ca n'a rien donné. »
« Ca n'a pas rien donné, » dit Bill avec arrogance. « C'est juste que c'était pas pour nous que ça a marché. »
« Après tout ça ? » dit Andreas avec empathie. « Ca soûle. »
« C'est pas grave, » dit Tom, posant ses mains sur son ventre. « Tant qu'on peut toujours jouer et tout. »
Andreas regarda le visage de Bill. Il semblait contrarié, mais Andreas savait qu'il jouait la comédie pour son frère. Andreas posa une main sur l'épaule de Bill et la pressa, lui envoyant un regard chaleureux. Bill lui sourit en retour et baissa timidement la tête.
« Qu'est-ce qu'on fait ce soir ? » demanda Andreas.
« Je me colore les cheveux, » annonça Bill.
« Ennuyant, » marmonna Tom. « Il se pourrait que je retourne chez Georg. »
« Reste, » dit Bill, fronçant les sourcils et saisissant le poignet de Tom. « Tu es toujours là quand je fais des trucs à mes cheveux. »
Tom grimaça. « Tu t'en sortiras. »
« Tomi… » Bill roula sur Tom et Tom poussa un cri, luttant avec lui. Andreas les regardait alors qu'ils roulaient sur eux-mêmes par terre, un enchevêtrement de membres identiques. Bill tira sur les longs cheveux de Tom et Tom l'immobilisa, souriant. « Non ! »
Andreas rit. « Je te regarderai faire tes trucs à tes cheveux. »
Bill, toujours sous Tom, lui jeta un regard et fit un grand sourire. « Ouais ? D'accord. »
« Tu devrais venir chez Georg, » dit Tom à Bill.
« Pourquoi ? On a assez fait de putain de musique aujourd'hui et je ne m'amuse jamais là-bas de toutes façons, » répondit Bill, faisant une grimace. « Je reste ici. »
Tom se tourna vers Andreas. « Tu devrais venir aussi. Georg fait une fête, tu pourrais rencontrer d'autres gens. Des filles. »
« Je reviendrais trop tard, » dit doucement Andreas, sans mentionner le fait qu'il ne voulait pas rencontrer d'autres gens, surtout pas des filles. Il jeta un coup d'œil à Bill, qui faisait la moue.
« Reste juste, » dit Bill, saisissant le poignet de Tom et le serrant. « On mangera des pizzas et on matera des films. Allons au parc plus tard dans la soirée. Je suis pas obligé de me teindre les cheveux. »
« Non, je veux que tu le fasses, » répondit doucement Tom, fermant sa main sur celle de Bill. « Je resterai, c'est d'accord. J'ai quelques trucs à repérer avec mon acoustique par contre, ok ? »
Bill hocha la tête, semblant s'illuminer. Andreas baissa les yeux vers le sol, gêné. Bill et Tom avaient de l'emprise l'un sur l'autre, c'était sûr.
Quand Tom quitta la pièce, Bill s'allongea sur le côté, la tête posée sur son coude, et fixa Andreas. « Tu m'as manqué aujourd'hui, » dit-il doucement, souriant.
Toutes traces de gêne s'envolèrent de l'esprit d'Andreas alors qu'à la place un écoulement chaud s'installa à travers ses veines. « Toi aussi. »
« Viens là. » Bill se pencha en avant et Andreas l'embrassa doucement. Bill fit un large sourire et se retira. « Comment était ta journée ? »
« Ennuyante, » répondit Andreas. « Je suis allé voir Mr. Kaufmann… J'lui ai raconté où vous étiez, toi et Tom. »
Bill s'assit, pliant ses genoux. « Et puis ? »
« Puis je suis rentré chez moi et j'ai déjeuné avec mon père, » dit Andreas, grimaçant. « C'était tellement cool.»
« Je pourrais le rencontrer ? »
Andreas regarda Bill. Il portait un T-shirt de football trop petit sur un long T-shirt jaune à manches. Les manches étaient trop grandes et il y avait un trou découpé pour son pouce. Ses ongles étaient bleus et scintillants. Il portait ce qui semblait être des jambières en jean par-dessus un pantalon de velours rouge, et ses pieds étaient nus. Ses cheveux étaient selon son style favori du moment – une partie aplatie sur son visage, le reste était souple et bouclé.
« Il n'est jamais à la maison, » dit maladroitement Andreas, sachant que ça serait un désastre pour eux de se rencontrer. De plus, il était parano à l'idée que son père sache qu'il était amoureux d'un autre garçon. Andreas avait peur que de faire se rencontrer son père et Bill foute tout en l'air. « Peut-être, une autre fois. »
« Ok, » dit doucement Bill. Il tira sur un fil qui s'effilait sur le bout de sa manche.
« Alors, quelle couleur ? » Demanda Andreas, changeant de sujet. « Pour tes cheveux. »
Bill sourit. « Un peu de magenta. Maman a de la coloration rouge pour elle et quand elle l'a testée, c'est devenu complètement ouf… Alors je lui ai demandé si je pouvais l'avoir. »
« C'est une chance qu'elle l'ait testée ! »
« Je sais ! C'est ce que je lui ai dit. » Bill sourit et rampa de nouveau sur Andreas. Il frotta son nez dans son cou et l'y embrassa délicatement. Andreas ferma les yeux. Bill était tellement doux et tendre, et sentait si bon. Andreas posa sa main dans le dos de Bill et la fit gentiment glisser jusqu'à ses fesses. Ils haletèrent et s'éloignèrent.
« Les garçons, je vais commander -» Simone entra dans la pièce et vit Andreas et Bill assis vraiment très près, la main d'Andreas dans le dos de Bill et la main de Bill sur l'épaule d'Andreas. Ses paupières battirent un moment avant qu'elle ne s'éclaircisse la gorge. « Désolée. »
Andreas s'éloigna rapidement, rougissant violemment. Bill leva juste les yeux au ciel. « Commander quoi ? »
Simone sourit chaleureusement, regardant Andreas, puis Bill. « Des pizzas. Sauf si vous avez envie d'autre chose ? »
« Une pizza c'est parfait. Où tu as mis cette merde pour cheveux, maman ? » Demanda Bill.
« Cette ‘merde pour cheveux', » dit Simone, levant les yeux au ciel d'une façon qui ressemblait beaucoup à celle de Bill à l'instant, « est dans le placard de salle de bain. Seulement, n'en mets pas partout . Ca a mis des semaines pour l'enlever du carrelage la dernière fois. Où est ton frère ? »
« Il traînasse quelque part par là, » répondit Bill. « Je pense qu'il est vraiment dégoûté à cause d'aujourd'hui. »
« Vraiment ? Il n'est jamais inquiet pour ces choses. Je me demande ce qui l'ennuie vraiment, » murmura Simone. Elle haussa les épaules. « J'irai lui parler. Pendant ce temps, je vous laisse tous les deux seuls. » Elle leur fit un clin d'œil et partit.
Bill se leva. « Alors allons-y, je vais décolorer certaines parties de mes cheveux et après je teindrai par-dessus. J'en aurai pour un moment. Tu es sûr que tu veux me regarder faire ça ? »
« Ouais, » dit Andreas, se levant lentement. « Est-ce que ta mère, um… sait ? »
« A propos de quoi ? »
« A propos de… » Andreas désigna Bill puis lui-même. « Toi et moi… Nous ? »
« Oh, » Bill haussa les épaules. « Je ne sais pas, peut-être. Elle s'en fiche. T'es prêt ? On va faire ça à l'étage. »
Andreas hocha la tête, hébété. Il ne pouvait pas imaginer être si nonchalant à propos de quelque chose comme ça. Il ne pouvait même pas dire à ses parents quand il avait eu une petite amie occasionnelle, et pourtant ils ne faisaient que se prendre la main.
Bientôt Andreas se retrouva assis sur le carrelage tandis que Bill s'affairait avec ses cheveux dans la salle de bain. Il tenait un carton de pizza en équilibre sur ses genoux et buvait du coca frais. C'était un des meilleurs samedi soir qu'il avait jamais vécu. Andreas repoussa ses cheveux bruns de son visage et prit la dernière bouchée de sa pizza. « Ca va être vraiment super, » commenta-il quand Bill étala la teinture rouge sur ses cheveux.
« J'espère. » Bill sortit sa langue entre ses lèvres à cause de la concentration alors qu'il continuait son travail. « Ca semblera vraiment dingue parce que je les ai décolorés. »
« Tu es bien avec ces mèches blanches-blondes, cependant, » dit Andreas.
« Peut-être qu'un jour je ferais des mèches blanches-blondes alors, juste pour toi, » dit Bill, riant et souriant à Andreas.
Andreas rougit. « Peut-être que je devrais faire quelque chose. »
Le visage de Bill s'illumina. « Tu devrais. J'ai beaucoup de couleurs, qu'est-ce que tu voudrais ? Je le ferais pour toi. »
« Mon père me massacrerait. »
« Ce sont tes cheveux, » dit sensiblement Bill. « D'ailleurs. » Il s'accroupit et posa ses mains de chaque côté du visage d'Andreas, le scrutant vraiment. « Tu serais vraiment mignon avec les cheveux décolorés. »
« Vraiment ? » couina Andreas. « Décoloré ? »
Bill hocha la tête. « Ouais… vraiment blond décoloré. Qu'est-ce que t'en penses ? »
« Je pense que mon père me massacrera. »
« Hm. » Bill se releva et retourna travailler ses cheveux. « Tu as probablement raison… »
Andreas se sentit comme un parfait crétin alors qu'il était assit là dans son jean, son simple polo, et ses cheveux bruns qui devenaient progressivement longs. Il n'y avait pas une once de créativité en lui, mais il le sentit. Etre avec les jumeaux, spécialement Bill, l'avait inspiré à être différent et peut-être qu'il avait besoin d'un peu de changement.
« Est-ce que tu le ferais ? » demanda-t-il prudemment.
Bill tourna le regard vers lui, souriant en coin. « Est-ce que je ferais quoi ? »
« Est-ce que tu me décolorerais les cheveux ? »
Bill s'accroupit de nouveau et embrassa chastement Andreas sur les lèvres, inspirant le souffle d'Andreas un instant. Ils froncèrent le nez et rirent en même temps, se reculant.
« Cette merde sent mauvais, » dit Andreas, haussant les épaules.
« Je sais, désolé, » répondit Bill en gloussant doucement. « Et oui, je ferais tes cheveux. Donne-moi un morceau de pizza. »
Andreas lui tendit son autre part de pizza et Bill prit un gros morceau. Andreas était nerveux par rapport au gros changement que ça allait faire. Il le voulait, mais il avait peur que son père soit fâché. Il décida de ne pas y faire attention. Bientôt Bill avait fini ses propres cheveux et ils les admirèrent.
Simone arriva. « Bill, chéri – Oh, ça te va bien.” Elle toucha les cheveux de Bill si doucement que ça provoqua pendant un moment une douleur au cœur d'Andreas.
« Merci, » dit fièrement Bill. « Maintenant on va faire les cheveux d'Andreas. »
« Tu es sûr de lui faire la tête rouge ? » dit Simone, fronçant les sourcils.
« Non, je vais tout décolorer, » lui dit Andreas. Sa voix tremblotait un peu.
Simone se fendit d'un grand sourire. « Oh, ça t'ira tellement bien ! »
« Je le pense vraiment aussi, » dit fermement Bill.
« Vraiment ? » Andreas rougit.
Simone hocha la tête. « Absolument. Ca fera ressortir tes yeux. Assure-toi de mettre un vieux t-shirt de Bill ou Tom pour ne pas salir le tien. »
Elle leur sourit encore à tous les deux et sortit. Bill s'admira dans le miroir encore une fois avant de se précipiter hors de la pièce, criant, « Je reviens ! »
Andreas inspira profondément et essaya de calmer ses nerfs. Ce n'était pas grand-chose, il changeait juste la couleur de ses cheveux. Il n'avait jamais fait ça avant. Ce n'était pas grand-chose, cependant, se rappela-t-il pour lui-même. Quand Bill revint, il tenait un t-shirt. Il le balança à Andreas.
« Change-toi, » lui ordonna t-il espièglement.
Andreas commença à tirer son t-shirt clair par-dessus sa tête, et puis rougit modestement. Il leva le regard. Bill le regardait intensément. Il ne pouvait pas demander à Bill de regarder ailleurs, cependant. Il continua à tirer le t-shirt par-dessus sa tête et puis se leva, torse nu.
« Mets-le, » dit doucement Bill, avec un sourire en coin. Andreas passa le t-shirt par la tête. Il était petit pour lui, et collait à son torse et ses côtés. C'était un vieux t-shirt délavé d'un groupe, très différent de ce qu'il avait l'habitude de porter, mais il se sentait bien. Bill hocha juste la tête. « Ca te va vraiment bien. »
Andreas se mordit la lèvre. « Merci. »
« Prêt ? » Bill embrassa rapidement Andreas, les laissant tous les deux frustrés, mais Andreas hocha lentement la tête.
« Ouaip. »
Bill assit Andreas sur un tabouret et passa ses doigts dans ses cheveux. Andreas ferma les yeux. Le toucher était doux, relaxant, familier. Bill caressa derrière le cou d'Andreas et Andreas savait que Bill ne préparait plus ses cheveux. Il l'examinait seulement.
« Bill, » murmura Andreas, levant le regard vers le miroir. Il vit Bill regarder son cou avec des yeux aux paupières entr'ouvertes. Bill leva les yeux et sourit à Andreas.
« Désolé, je vais commencer. »
« Non, c'est bien. C'était bon, ce que tu faisais. »
Bill se pencha et embrassa doucement l'arrière du cou d'Andreas, ses lèvres s'attardant sur sa peau avant qu'il recule. Andreas frissonna légèrement. Chaque nouvelle sensation était agréable en lui, depuis l'étroitesse de son t-shirt jusqu'à l'humidité qu'il pouvait sentir sur son cou à cause du baiser.
Bill mélangea soigneusement le décolorant. Ils firent tous les deux la grimace tout le long, l'odeur était tellement forte. Tom arriva et s'assit sur le bord de la baignoire. Il étudia soigneusement Bill.
« Hey, ça te va bien, » dit-il à Bill, tirant quelques cheveux. Bill rit et se dégagea. « Qu'est-ce que vous faites maintenant ? »
« Il me décolore les cheveux, » répondit Andreas, souriant nerveusement. « Qu'est-ce que t'en penses ? »
Tom le fixa attentivement. « Je pense que ce sera cool. »
Andreas soupira de soulagement. Pour certaines raisons, il voulait que Tom pense qu'il était cool. « Je l'espère vraiment. »
« Ca le sera, Bill est un expert. » Tom ébouriffa les cheveux de Bill, les éparpillant, avant de quitter la pièce.
« Hey ! » protesta Bill, donnant un coup de pied à Tom. Il ne se passa pas longtemps avant qu'ils n'entendent une porte claquer et puis, les cordes d'une guitare résonner à travers tout l'étage.
Bill poussa tous les cheveux d'Andreas vers l'avant. « Baisse la tête, » marmonna-il. Andreas le fit. Il était prêt à laisser Bill faire tout ce qu'il voulait tant qu'il continuait de toucher son cou comme ça. Il sentit une fraîcheur contre sa peau, et ça piqua un peu. « C'est le décolorant, ça picotera sûrement, » ajouta Bill.
« Ok, » chuchota Andreas. Il fixa le miroir droit devant lui, regardant les mains de Bill sur lui. Bill appliquait soigneusement le décolorant sur l'entièreté des cheveux de la tête d'Andreas. Ca piquait puissamment ; les cheveux bruns d'Andreas n'avaient jamais été touchés par rien d'autre qu'une brosse et du shampooing avant. Il commençait à se sentir un peu excité à propos du résultat, et comme c'était Bill qui le faisait, c'était d'autant plus spécial.
Bill posa le reste de décolorant sur la tête d'Andreas et rassembla ses cheveux en un petit tas. Puis il se baissa et arrêta son visage très près d'Andreas, l'étudiant. « J'espère que ça ira. »
Andreas referma l'espace entre eux et embrassa timidement Bill, leurs nez se cognant. « Je suis sûr que ça ira. » dit-il doucement.
« T'as l'air drôle, » le taquina Bill. Ses lèvres frottèrent la joue d'Andreas, et elles le chatouillèrent.
« T'as l'air incroyable, » répondit Andreas.
Bill tira Andreas vraiment près et embrassa ses lèvres. Andreas haleta dans le baiser et se pencha en avant, enroulant ses bras autour du dos de Bill. Il descendit ses mains pendant qu'il l'embrassait, laissant ses doigts juste au dessus de la ceinture du pantalon de Bill. Bill rit doucement et posa une main sur le visage d'Andreas, caressant sa joue gentiment de son pouce.
Se lançant, Andreas glissa sa main plus bas jusqu'à ce qu'elle reste fermement sur les fesses de Bill. Il les serra doucement et Bill couina. Andreas sourit et se blottit contre Bill, puis se retira et fixa le visage de Bill. Bill était resplendissant, les joues rouges.
« J'aime ça, » chuchota Bill.
« Moi aussi. »
Ils s'embrassèrent brièvement et puis Bill soupira et se recula. « Ok, » souffla-t-il. « Je suis désolé mais j'ai faim. »
Andreas rit. « Moi aussi. De la pizza ? »
« Volontiers. »
Bill tira la main d'Andreas et l'entraîna au rez-de-chaussée. Andreas était entièrement conscient des doigts de Bill sur les siens, et il les resserra. Il ne le lâcha même pas quand Simone entra dans la pièce, et elle ne dit rien. Elle sourit seulement chaleureusement et prit quelque chose dans le frigo.
Bill sauta en haut du comptoir et prit une part de pizza. Andreas se mit debout entre ses jambes, confortablement, et Bill caressa le bas d'une des manches d'Andreas.
« Combien de temps je dois attendre avant de rincer ? » demanda Andreas, prenant un morceau de croûte de la pizza que Bill mangeait.
« Sûrement une vingtaine de minutes encore, » répondit Bill. « Tu veux le faire dans la douche ou je te les rince dans le lavabo ? »
« Tu le fais, » dit Andreas. Bill prit une de ses mains et entremêla leurs doigts, faisant papillonner l'estomac d'Andreas.
« D'accord. » Bill enfonça le reste de pizza dans sa bouche et serra la main d'Andreas. « Allons voir ce que fait Tom. »
Andreas se laissa entraîner par Bill à l'étage. Pendant vingt minutes ils regardèrent Tom jouer de la guitare et l'accompagnèrent avec des paroles idiotes sur certaines chansons qu'il travaillait. Puis il fut l'heure de rincer la décoloration des cheveux d'Andreas. Les trois garçons déboulèrent au rez-de-chaussée et attendirent anxieusement pendant que Bill rinçait les cheveux d'Andreas dans le lavabo de la cuisine.
Quand Andreas se sécha les cheveux et enleva la serviette de sa tête, les yeux des jumeaux étaient écarquillés.
« Woah, » murmura Tom, souriant doucement. « C'est impressionnant. »
Bill hocha la tête avec entrain. « Tu vas adorer. »
Andreas courut vers la salle de bain du rez-de-chaussée et se regarda dans le miroir. Il hoqueta. Ses cheveux bruns étaient maintenant blonds décolorés. C'était un changement radical, mais ça le faisait se sentir vraiment bien. « Wow, » bredouilla-t-il, touchant ses cheveux. Il les tira au dessus de son visage et les ébouriffa. Avec le t-shirt que Bill lui avait prêté, il ressemblait à une personne complètement différente.
Bill entra dans la salle de bain et posa ses mains sur la taille d'Andreas, et reposa son menton sur l'épaule d'Andreas. « Qu'est ce que t'en penses ? » demanda doucement Bill. « Parce que je pense que tu es vraiment sexy. »
Andreas tourna la tête et embrassa la joue de Bill. « Merci, » répondit-il en tremblant. « Vraiment ? »
Bill hocha la tête. « Je veux dire, tu l'étais déjà avant. »
« Pas moyen. »
« Tu l'étais, » insista Bill, rosissant. Il resserra la taille d'Andreas et embrassa son cou, pinçant le col de son T-shirt. « Tu devrais porter des trucs comme ça plus souvent. »
« Hm. » Andreas sourit, se blottissant contre Bill. Il jeta un coup d'œil à l'horloge tout près et hoqueta. « Oh, merde. Je dois y aller. »
« Pourquoi ? » Bill fit la moue. L'estomac d'Andreas se retourna tellement Bill était adorable.
« Parce que… mon père est… » Andreas fronça les sourcils.
« Ouais. D'accord, » dit Bill. « Tu m'appelles ? »
Andreas hocha la tête. C'était nouveau. « Je le ferais. »
« Demain ? » ajouta Bill, un regard plein d'espoir sur le visage.
« Bien sûr. » Andreas embrassa Bill une dernière fois. « Merci pour tout. Bye. »
Bill fit un geste de la main alors qu'Andreas sortait. Andreas dit au revoir à Tom et Simone. Simone l'étreignit avant qu'il ne parte, lui donnant un gros baiser sur le sommet de la tête.
Andreas fut sur un petit nuage tout le reste du chemin du retour et alla se coucher avec un sourire sur le visage. Il dormit dans le T-shirt de Bill.
« Tu es privé de sortie. »
Andreas en resta bouche bée le matin suivant alors qu'il regardait son père. « Quoi ? »
« Je ne sais pas ce qu'il t'est passé par la tête, » dit son père en colère, ne regardant même pas Andreas. « Pour te faire… ça... sans même pas demander ? Andreas, qu'est-ce que tu as dans le crâne ? »
« Je voulais du changement, » bredouilla Andreas, fixant le sol. « Ce sont mes cheveux. »
« Où es-tu allé tous ces après midis et week-ends ? » demanda son père. « Oui, je sais que tu y aies allé l'après-midi parce que je suis rentré plus tôt. Où ? T'es-tu fait de nouveaux amis qui t'ont entraîné là-dedans ?
« Ils ne m'ont entraîné nulle part, » répondit Andreas, ses oreilles s'échauffant.
« Qui sont ‘ils' ? »
Andreas soupira. « Juste des garçons avec qui je suis devenu ami. J'ai le droit de me faire des amis. »
« Est-ce qu'ils font du sport ? » Le père d'Andreas le regarda enfin. « Qui sont leurs parents ? »
« Qu'est-ce qu'on en a à foutre ? » cracha Andreas.
« Surveille ton langage, » dit fortement son père. Il se leva. « Tu vas te couper les cheveux, tu resteras dans ta chambre toute la semaine prochaine. Tu me montreras tous tes devoirs et tu me donneras la preuve que tu as trouvé une activité pour après les cours. »
« Non, » dit calmement Andreas.
« Excuse-moi ? »
« Je ne veux pas trouver d'activité pour après les cours, je ne veux pas me couper les cheveux, je ne veux pas te montrer mes devoirs. Tu dois me faire confiance, » dit Andreas, essayant de rester calme. « Tu voulais déménager pour que les choses puissent changer… Bien, elles sont en train de changer. En mieux. »
Son père plissa les yeux. « Nous discuterons de ça plus tard. Va dans ta chambre et prends tes aises, tu y seras pour une semaine. Pas de télévision, pas de téléphone, rien. Tu pourras descendre pour les repas. »
« Tu sais que Maman serait de mon côté à propos de ça, » dit Andreas à voix basse, comme un dernier effort.
« Dans ta chambre, » répéta son père, ses yeux sombres.
Andreas leva les yeux au ciel et retourna à l'étage dans sa chambre. Il ne regrettait rien de ce qu'il avait fait. Son père était déraisonnable et il était temps de commencer à se rebeller. Andreas avait été obéissant envers lui sans poser de questions pendant beaucoup trop longtemps. Il savait qu'il avait raison à propos de sa mère, aussi. Elle aurait été de son côté.
Andreas soupira. Il était seulement contrarié pour une seule chose. Il ne pourrait pas appeler Bill.
FIN CHAPITRE 7