C h a p i t r e * 24 -

Est-ce que l'amitiéE est vraiment la solution ?



"Donc il a regardé et le chat a pissé dans son œil." Grogna Georg. Gustav secoua sa tête et rit.

"Quel con." Gloussa-t-il et alla toquer à la porte de Bill quand elle s'ouvrit, ils firent face à Jorg Kaulitz. Ses yeux brillaient de suspicion, il hochait la tête et reniflait alors qu'il s'approchait d'eux. Les deux garçons se regardèrent pendant une seconde avant de rentrer dans la chambre. Bill était debout devant la porte de la salle de bains et semblait fatigué mais de bonne humeur.

"Hey les gars." Dit-il chaleureusement, vraiment heureux de les voir. Tom était dans un fauteuil et ses pieds étaient sur le lit alors qu'il regardait la télévision et essayait de faire marcher la télécommande.

"Hey." Dit-il en fronçant les sourcils devant un débat télévisé.

"Heu... pourquoi Jorg était en train de pleurer ?" Demanda Georg en fermant la porte derrière eux. Bill regarda Tom qui soupira et sortit de sa poche un billet de dix euros.

"Merci." Bill attrapa l'argent et le mit dans la poche de sa robe de chambre. "Il a vu les échographies." Il attrapa un imprimé qui était posé sur la petite table près du lit et les tendit à Gustav.

"Est-ce que tu vas bien ?" Demanda le blond alors qu'il prenait le papier. Bill acquiesça et marcha lentement jusqu'au lit alors qu'il déplaçait son intraveineuse avec lui.

"Ouais, je dois me lever et bouger un peu ou le docteur a dit que j'aurai mal, bien que j'imagine mal le fait que ça devienne plus douloureux que maintenant." Admit-il alors que Tom se levait et l'aidait à revenir sur le lit.

Gustav regarda le morceau de papier dans ses mains et cligna des yeux ; il pouvait clairement distinguer la tête et les mains, le reste semblait former une tache confuse. Il sentit Georg s'avancer derrière lui et Gustav ne put s'empêcher de se demander ce qu'eux auraient fait s'ils étaient dans la même situation que Bill. Il frissonna et essaya de ne pas y penser. "Oh, c'est à l'intérieur de toi ?"

"C'est ce qu'ils m'ont dit." Sourit Bill.

Georg regarda son ami bizarrement et soupira. Quelque part au fond de lui, peu importait les changements physiques que le corps de Bill subirait, il pensait toujours qu'il y avait la possibilité que tout ça n'était pas vraiment en train de se passer. Les échographies étaient réelles, ça prouvait qu'il y avait un bébé en lui, un vrai bébé et vivant... "Et vous avez déjà choisi un prénom ?" Réussit-il à dire alors qu'il essayait d'empêcher les larmes venues de nulle part de couler. Gustav caressa son dos de façon réconfortante et rendit l'échographie à Tom.

"Non, nous avons juste appris que c'était une fille hier." Sourit Bill en bâillant. "Mon dieu, ma mère et Gordon étaient ici ce matin pour l'échographie et puis papa est venu et tout le monde a demandé si j'avais trouvé un prénom. Quand suis-je supposé en trouver un ?"

"Tu pourrais l'appeler Claudia. J'ai toujours aimé ce prénom." Proposa Gustav avec un sourire. Georg le regarda étrangement et Tom grogna.

"Tu connais Bill, il va probablement l'appeler Nena." Taquina Tom, alors que Bill tapait son épaule.

"Pour l'amour de Dieu, ne le laisse pas la nommer ainsi." Gustav frissonna et prit un siège de l'autre côté du lit de Bill. "Donc, tout va bien ? Tom nous a dit ce qu'il s'était passé."

Bill lança un sale regard à son frère avant de se tourner vers le batteur. "Je vais bien maintenant. Je dois juste rester sous intraveineuse pendant que je suis ici. Ça va me faire prendre du poids et me donner des nutriments pour le bébé."

"Bill pense qu'il peut le sentir dans sa bouche." Dit Tom sèchement alors que Georg s'asseyait de l'autre côté du lit près des pieds du chanteur.

"Je le peux." Argumenta-t-il en grimaçant. "C'est plutôt bon." Tom le regarda et sourit tendrement.

"Tu es tellement sûr de ça."

"Tomi !" Rit Bill d'une voix perçante. "Je ne vais pas l'appeler Nena." Il tira la langue à son jumeau et s'adossa contre les oreillers. Tom fronça les sourcils à la fatigue évidente de son frère, et quand il regarda leurs amis, il vit qu'ils l'avaient aussi remarquée.

"Hey, nous sommes ici de passage, nous allons à Berlin aujourd'hui." Dit Georg un peu trop enthousiaste et Tom apprécia le geste. S'ils n'avaient pas une excuse pour partir, jamais Bill ne leur aurait demandé.

"Un rendez-vous ?" Bâilla Bill dans un sourire.

"Peut-être." Fit Gustav en haussant les épaules et fit une petite caresse sur sa cheville. "Nous reviendrons vous voir les mecs, ok ?"

"Ouais, je vous raccompagne." Tom se leva et toucha la main de Bill. "Ça ira ?"

"Tu vas juste jusqu'au hall Tomi." Dit le chanteur. Tom sourit et suivit Gustav et Georg en dehors de la chambre et ferma la porte derrière eux.

"Merci les gars, il était exténué." Dit-il une fois qu'ils étaient dans le hall.

"Pourquoi est-il si fatigué ?" Demanda Georg inquiet. "C'est comme s'il ne s'était pas reposé."

"Entre l'opération hier soir et l'échographie de ce matin, il n'a pas beaucoup dormi. Il continue de se réveiller au milieu de la nuit ou il n'arrive pas à se rendormir. Maman et Gordon étaient supposés venir cet après-midi mais ils ont été au courant de l'échographie et sont venus pour ça. Personne ne savait que papa allait venir et il est resté pendant environ une heure. Il a pris dix minutes complètes pour menacer le père." Tom sourit au docteur Addams alors qu'elle marchait et soupirait. "C'était une matinée chargée."

"Nous n'aurions pas dû venir aujourd'hui, je veux dire, tu aurais pu appeler et nous serions venus demain." Gustav fronça les sourcils. "Je ne veux pas que Bill stresse."

Tom caressa sa nuque et secoua sa tête. "Il voulait vous voir les mecs, et nous sommes tous les deux contents que vous soyez venus."

"Tu sais, je sais que ça doit être étrange pour toi, même plus étrange que pour n'importe lequel d'entre nous. T'es un bon frère." Sourit Georg alors qu'ils s'arrêtaient devant un ascenseur. "Pouvons-nous venir demain après-midi ?"

"Il adorerait, nous sommes déjà malades d'ennui et fatigué du câble ici." Rit le guitariste.

"Quoi, pas de porno ?" Taquina Gustav.

"Exactement, tu me connais tellement bien." Fit Tom levant les yeux au ciel et en poussant le blond à prendre l'ascenseur quand il s'était ouvert. « A demain. » Dit-il en faisant un signe de la main et en partant.

Le retour au parking était un peu calme alors que Georg regardait le mur en se mâchouillant la lèvre. Gustav le regarda jusqu'à ce que les portes s'ouvrent sur le rez-de-chaussée. "A quoi es-tu en train de penser ?" Demanda-t-il calmement alors qu'ils sortaient du passage.

"Juste... mon Dieu, tellement de choses vont changer pour Bill. Tellement, c'est juste incroyable ! Sa vie ne sera jamais plus la même." Dit-il le regard ahuri. "Plus jamais."

"Tu viens juste de t'en rendre compte maintenant ?"

"Non, mais jusqu'à ce que je vois les échographies... c'est juste... je ne sais pas."

Gustav comprit, vraiment, et une partie de lui était effrayée pour Bill, pour le bébé, mais il savait qu'avec Tom et leurs parents, Bill n'aurait pas à chercher loin pour le support.

"Gustav ?"

"Hum ?"

"Et si ça avait été nous ?" Gustav le regarda avant de mettre ses lunettes. Le soleil était éblouissant.

"Ça ne pourrait pas. Tu n'utilises pas ce stupide patch et nous utilisons des préservatifs." Dit-il.

"Je sais, mais que ce serait-il passé si ça avait été nous ?"

" Je n'y pense pas, et ne dis pas 'mais ça aurait pu' parce que je déteste les hypothèses."

Georg était silencieux alors qu'ils allaient vers sa voiture et montaient à l'intérieur calmement. "Gustav ?" Demanda-t-il alors qu'il faisait tourner la voiture. Le batteur le regarda et fronça les sourcils.

"Ouais ?"

"Sans vouloir t'offenser, je ne voudrais pas porter ton bébé."

"Je garde ça à l'esprit."

"C'est dégueulasse." Grimaça Bill et il secoua la tête alors qu'Andreas en prenait un morceau.

"Eurk, ça a le goût de la craie." Il le remit dans le petit bol et le mit sur le plateau. "Pas question que tu manges ça."

"Il a essayé de me faire goûter, j'ai refusé. Ca ressemblait à de la craie." Tom s'assit sur le lit près du pied de Bill en regardant un magazine sur les voitures. Samy Deluxe était en couverture avec un 4x4 escalade doté de magnifiques roues. Il regarda Bill et montra la photo. Le regard de son jumeau montrait un 'non' définitif.

"Ouais, c'est vrai. Essayent-ils de te rendre malade pour avoir atterri ici ? Mais en même temps, si tu avais mieux pris soin de toi, tu ne serais pas ici." Dit Andreas en prenant une carte de sa main. Bill roula des yeux et soupira.

"Oui, maman."

"Allez, sérieux. Je m'inquiète pour toi, spécialement depuis que je dois m'inquiéter plus." Andreas leva les yeux au ciel alors que Bill le regardait apeuré. "Mon dieu, ça va être dur de faire comme d'habitude avec toi quand tu deviendras gros, n'est-ce pas ?"

"J'ai déjà décidé que je cacherai tout quand ça deviendra visible." Tom leva les yeux au ciel et secoua la tête.

"Tu ne veux juste pas le voir ? Tu rejettes tout après t'être aperçu dans un miroir... vraiment je vais devoir cacher tous les miroirs juste pour plus de sécurité." Gloussa-t-il en parlant à leur meilleur ami.

"Je vais te tuer." Bill frappa la jambe de son frère et blanchit en touchant son ventre. Les yeux d'Andreas s'écarquillèrent en regardant Bill prendre quelques respirations profondes et se reposer contre les oreillers.

"Ça va ?" Demanda-t-il prudemment.

"Ouais, ça arrive parfois. Mes muscles sont toujours en train de récupérer et dès fois ça se contracte." Le rassura Bill. Tom caressa sa cheville doucement et souhaita pouvoir soulager sa douleur.

"Pourquoi tu es seul ?" Demanda Andreas après quelques minutes. Tom leva les yeux de son magazine et fronça les sourcils.

"Que veux-tu dire ?"

"Pourquoi le père n'est pas ici ? Bill souffre et est à l'hôpital pour sa santé et le mec ne s'est toujours pas montré. Est-ce qu'il s'en fout ?"

Bill leva les yeux de ses cartes et bougea inconfortablement sous le regard de son meilleur ami. "Ce n'est pas si simple." Dit-il calmement.

"Bien sûr que si. Soit le salaud est ici soit non. Fin de l'histoire. Il devrait être là Bill." Le blond posa ses cartes et fit les cent pas.

"Je n'y fais pas face seul. Tom est là, j'ai mes parents et heureusement tu seras là aussi. Laisse tomber parce que c'est ainsi que les choses doivent se passer." Plaida-t-il.

"Pourquoi personne ne veut en parler ? Merde Bill, je suis ton meilleur ami, si tu ne peux pas me le dire, à qui peux-tu le faire ! Je parie que Tom le sait !" Il leva ses mains au ciel en signe d'exaspération.

"Peut-être qu'il ne peut pas montrer qu'il est. Peut-être que ça serait pire s'il le faisait." Tom regarda l'ourlet de son tee-shirt et parla calmement.

"Si c'était mon ...enfin, je m'en foutrais de combien c'est difficile de venir, je le ferais juste. Je ne suis pas un lâche." Cracha-t-il.

"Je ne suis pas un lâche et j'emmerde tous ceux qui pensent que je le suis !" S'écria Tom en se levant pour faire face à son meilleur ami. Bill hoqueta du lit et la colère d'Andreas s'évanouit sous la confusion et se tourna face à la colère de Tom. Le jumeau blond n'était jamais en proie à des colères, et quand il l'était ça se voyait.

"Quoi ?" Demanda-t-il en tremblant alors qu'il faisait un pas en arrière.

Le visage de Tom était rouge et il respirait difficilement et il savait qu'il en avait trop dit. Il ferma ses yeux et souhaita revenir en arrière, mais quand il les ouvrit de nouveau, Andreas était toujours en train de le regarder avec des yeux grands ouverts et l'incrédulité était écrite sur tout son visage. Il fuit son regard.

Andreas jeta un coup d'œil à Bill, mais il refusait de lever les yeux, et choisit à la place de regarder la couverture qui couvrait ses jambes, les cartes étaient oubliées. "Oh mon Dieu..." Dit-il lentement en se tournant vers Tom. "Est-ce que tu es le père ?" Demanda t-il lentement, pas sûr de savoir s'il voulait la réponse. Tom regarda fixement le mur et essaya de ravaler la nausée qui montait en lui.

"Bill ?" Demanda-t-il implorant. Le chanteur le regarda juste et tourna les yeux de la même façon que son frère, son visage était pâle et illisible. "Quelqu'un ferait mieux de dire quelque chose..." Dit Andreas fermement alors qu'il sentait son monde s'effondrer.

"Que veux-tu que l'on dise ? Que pouvons-nous dire ?" Demanda Tom d'une voix forte.

"Tu... ne peux pas être sérieux." Andreas se laissa tomber lourdement sur la chaise près du lit de Bill. "Tu ne peux pas être le père." Dit-il faiblement.

"Tu as juste continué d'insister et insister, et maintenant tu le sais." Tom mit une main sur son visage et prit une profonde inspiration. Quelque part au fond de lui, il pouvait sentir un poids s'ôter et même s'il allait perdre un ami, il l'avait finalement dit à quelqu'un et ça faisait du bien.

Andreas leva les yeux abasourdi et jeta un coup d'œil à Tom puis à Bill. "Depuis combien de temps ça dure ?"

Bill qui jouait avec les couvertures soupira. "Pourquoi tu veux le savoir ?"

"Dites-le moi simplement."

"Depuis l'été avant que nous ayons quatorze ans." Répondit-il misérablement.

Andreas regarda Bill fixement, choqué, et regarda Tom pour en avoir la confirmation. L'adolescent aux dreadlocks acquiesça tristement alors qu'il s'adossait au mur et se laissait glisser au sol. Le silence horrifié régnait dans la chambre et Bill regardait le déclin du soleil qu'il voyait sur son lit. L'oranger-or du coucher de soleil qui illuminait la chambre donnait une ambiance intime.

"Est-ce que c'était dans la cabane de mon grand-père ?" Demanda Andreas lentement.

"Quoi ?" Demanda Tom du sol.

"Est-ce que c'était dans la cabane de mon grand-père ? Souvenez-vous, nous y étions pendant une semaine et vous deux vous vous battiez comme chats et chiens et je ne voulais pas me retrouver entre vous deux donc je vous avais dit que nous n'allions pas partager une tente comme c'était prévu, j'ai pris la mienne et je vous ai laissé avoir la plus grande. J'étais tellement en colère contre vous deux. C'était supposé être notre moment avant que vous n'alliez enregistrer l'album. En milieu de semaine, vous avez... changé. C'était à ce moment là ?"

"Pourquoi tu veux savoir ?" Demanda Bill une fois encore.

"Juste. Réponds. A la question."

"Oui, oui c'était à ce moment. Nous ne savions pas ce qui n'allait pas avec nous et nous avons juste continué... à nous battre. Maman était tellement contente quand tu nous ais invité parce qu'elle était prête à craquer." Dit Tom alors qu'il mettait sa tête dans ses mains. "Tu veux entendre quoi ? Que ça a fini par moi qui ai baisé mon frère une nuit ?"

Les yeux d'Andreas s'écarquillèrent et avant qu'il puisse répondre, la porte de la chambre s'ouvrit et le docteur Addams entra. "Oh, je ne savais pas que vous aviez encore des visiteurs." Dit-elle alors que Tom se levait du sol et Andreas regarda autre part. Bill se coucha contre les oreillers et soupira. "Comment te sens-tu Bill ?"

"C'est plus sûr de dire que je me suis déjà senti mieux." Dit-il, crevé alors qu'elle venait vérifier la machine et l'aiguille sur son bras.

"Tu te souviens, aucun stress. T'inquiéter ne t'aidera en rien." Sourit le Docteur Addams en tapotant sa main. "Je suis contente que vous soyez ici Tom car je venais pour vous parler. Pourrais-je vous voir à l'extérieur ?" Demanda-t-elle en faisant un signe vers la porte.

Tom regarda Andreas se lever et se saisir de son magazine. "J'y vais. Je vous verrai tous les deux plus tard." Il ne regarda aucun jumeau lorsqu'il courut pratiquement vers la porte.

"Bien sûr Docteur Addams, quoique ce soit." L'euphorie de Tom de le dire à quelqu'un s'était évaporée et la dure et froide réalité de la vie lui tomba dessus comme une tonne de briques. Il avait ruiné une amitié importante juste parce qu'il ne pouvait pas garder sa bouche fermée. Il voulait pleurer quand il suivit la doctoresse de la chambre au couloir. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Rien ne va mal, c'est juste qu'il y a un laboratoire qui a mélangé des dossiers et j'ai besoin de plus de sang car nous n'avons pas finit les tests de dépistage génétique. Vous et Bill avez le même ADN donc je peux finir mes contrôles avec votre sang. Je ne veux plus prendre celui de votre frère, il a été poussé et poussé, et ce, bien assez pour aujourd'hui, vous ne trouvez pas ?"

Tom regarda le Docteur Addams et inclina la tête. "Oui, c'est sûr ; quand voulez-vous que je vous le donne ?"

"Dès que possible ; allez juste voir les infirmières et dites-leur que vous devez donner votre sang pour le dossier suivi par le Docteur Addams ; elles sauront ce qu'il en est et ce qu'il faut faire. Si vous avez un moment, je peux même vous le faire maintenant, si vous ne vous y opposez pas."

Tom regarda brièvement la porte derrière lui avant d'acquiescer de la tête. "Bien sûr, aucun problème."

Elle rayonna. "Bien. Venez avec moi." Il la suivit dans une petite pièce et s'assit sur la chaise qu'elle plaça devant lui. "Je suis sûr que Bill est ravi de vous avoir ici avec lui. La plupart des frères ne comprendraient pas."

"Ils le pourraient s'ils avaient un jumeau. Je dois être là pour Bill, je suis le plus vieux et c'est mon devoir." Dit Tom distraitement en présentant son bras. Il regarda au loin quand il sentit l'élastique se serrer autour de son bras et la pression brève quand elle trouva sa veine dans le creux de son coude. Tom n'avait aucun problème avec le sang, mais il détestait les aiguilles. Il se souvint que c'était un sujet sur lequel Georg aimait le taquiner. "Détendez-vous, ce sera fini dans juste ... un petit moment." Il sentit la piqûre de l'aiguille et tressaillit, mais avant que ce soit devenu insupportable, c'était fini et le Docteur Addams appuyait une petite boule de coton sur l'endroit du prélèvement avant de remonter son bras. "C'est tout. Merci."

"Aucun problème. Puis-je retourner voir Bill maintenant ?" Demanda-t-il en se levant.

"Oui." Elle sourit jusqu'à ce que Tom ne quitte la pièce et regarda fixement la fiole de sang dans ses mains.

Il était temps d'être sûr.
~ * ~ * ~ * ~ * ~

Tom ouvrit la porte et sourit à Bill en jetant la boule de coton légèrement ensanglantée. "Comment fais-tu ?" Bill renifla et haussa les épaules en essuyant son visage. Tom referma la porte derrière lui puis s'approcha et s'assit sur le lit. "Ne pleure pas s'il te plaît." Dit-il en remettant les cheveux de Bill derrière ses oreilles.

"Je n'y peux rien, mes hormones sont enragées." Bill renifla à nouveau et soupira. "Et si nous perdons Andi pour toujours ?" Demanda-t-il tranquillement.

"Je ne pense pas que ça arriva." Dit Tom fermement. Ça sonnait plus sûr que ce qu'il ressentait intérieurement.

"Ne dis pas ça, je sais que tu n'en sais rien." Bill le regarda et l'attira tout près. "Toi et ton caractère." Médita-t-il.

"Je ne suis pas un lâche." Réitéra Tom en embrassant Bill doucement. Il avait l'impression qu'il s'était écoulé une éternité depuis leur dernier baiser avec la menace constante que les gens découvrent quand ils allaient, venaient dans la chambre pour surveiller son jumeau. "Je ne le suis pas." Marmonna-t-il contre la bouche de Bill.

"Je sais et c'est tout ce qui compte." Dit-il en prenant le visage de Tom dans ses mains. "Je t'aime."

"Je t'aime aussi." Tom embrassa Bill à nouveau et soupira.

"Tomi, pourquoi tu ne rentrerais pas à la maison ce soir ? Dormir dans un lit approprié ?"

"Non, je reste avec toi." Il secoua la tête et se rapprocha. Bill rit doucement et embrassa sa joue.

"Nous n'avons pas besoin que tu sois toi aussi épuisé." Murmura-t-il au moment où Tom posa sa main sur son ventre et le caressa doucement. "C'est bon." Sourit Bill contre sa joue.

"Si je reste je le ferai toute la nuit." Négocia Tom pour obtenir ce qu'il désirait. Il ne voulait pas laisser son frère de côté, surtout pour quelque chose d'aussi stupide que le sommeil.

"Je suis sûr que oui, mais tu as besoin de repos. Sérieusement, je veux que tu rentres." Bill repoussa Tom et put donc voir son visage entièrement. Ses yeux étaient gonflés et rouges et il ressemblait à quelqu'un qui n'avait pas dormi depuis un moment, ce qui était vrai. "Tu pourrais dormir dans un lit, prendre une douche, te brosser les dents ..."

"Qu'essayes-tu de me dire ?" Rit Tom en tirant la langue à Bill. "Essayes-tu de dire que mon haleine pue ?"

"Je voudrais dire ça?" Demanda Bill innocemment.

"Oui." Acquiesça-t-il de la tête.

"Oh. Et bien oui." Bill rit et embrassa Tom avant qu'il ne puisse répliquer. "S'il te plaît, pour moi Tomi ?"

"Hum, ne fait pas ça." Il fronça les sourcils et secoua la tête. "Toi et ta stupide moue."

"Tu aimes cette stupide moue." Lui rappela Bill.

"C'est vrai. D'accord, mais je serai de retour demain matin, je te le promets."

"Je sais. Peut-être que lorsque tu reviendras, tu pourrais passer à un certain Mc Donalds©." Il agita ses sourcils.

"Non. Comment vais-je pouvoir cacher de l'alimentation ?" Tom leva les yeux au ciel et se redressa. Bill leva les yeux, surprit.

"Dit l'homme qui porte des vêtements surdimensionnés. Tu pourrais peut-être escalader le bâtiment, je ne sais pas, n'importe quoi." Le taquina Bill.

"Ha ha ha. J'y penserai. Va au lit, ok ?" Tom se pencha et embrassa Bill à nouveau.

"Je le ferai. C'est pas comme si il y avait autre chose à faire ici."

"Au revoir, petite chose." Tom embrassa le ventre de Bill doucement en s'assurant d'éviter les bandages. Bill sourit et observa son jumeau prendre congé à contre-cœur ; il était soudainement conscient du vide dans la pièce. Son téléphone sonna et vibra près du pied du lit ; il tressaillit et s'étendit pour l'attraper.

C'était un message d'Andreas.

Nous devons parler.

Bill se mordit la lèvre et réalisa qu'il était trop fatigué pour avoir cette conversation.

Demain matin ?

Il caressa son ventre en attendant une réponse. Après quelques minutes, le téléphone sonna à nouveau et il lut le texte.

A la première heure.

Bill soupira profondément et essaya de se souvenir que l'inquiétude ne résolvait rien au moment où il se pelotonnait sur lui-même et éteignait la lumière. Au moins quand il dormait il n'avait aucun problème et ce fut sa dernière pensée cohérente avant que l'épuisement ne l'abatte définitivement.

Bon Dieu, vous ne pouvez pas tous les deux juste agir normalement pour une fois ?" Hurla Andreas en enfonçant son bonbon sur le pieu. Ils étaient à l'extérieur sous les étoiles, le grand-père d'Andreas leur avait allumé un feu avant qu'il ne se soit retiré pour la soirée en supposant que les garçons monteraient la tente tout en grillant des chamallows.

Au lieu de ça, il devait observer Tom et Bill s'envoyer des piques l'un à l'autre toute la journée. Dès le lever du soleil, dans le bateau pendant qu'ils essayaient d'attraper du poisson. Sur les rives du lac pendant qu'ils essayaient de sauter de pierres en pierres. Et maintenant, pendant qu'ils essayaient de monter la tente, les jumeaux continuaient toujours à se disputer et comme pendant toute sa vie, Andreas ne pouvait pas comprendre ce qui se passait.

"Dis à Bill d'arrêter de se comporter comme un bébé et peut-être que nous pourrions!" Dit Tom vivement de l'autre côté de la tente pendant qu'il essayait d'enfoncer la sardine avant de finir par prendre un marteau.

"Oui, c'est vrai que toi, tu n'es plus un bébé ? Tu es un trou du cul Tom." Bill secoua la tête et se détourna en colère. "Et pourquoi l'installons-nous dans la boue ? Tu sais que j'ai horreur de me salir." Dit-il, vexé.

"De la boue ?" Andreas regarda le sol, sûr d'être sur de la terre ferme il y a encore juste un petit moment. Il regarda autour de lui et se rendit compte que Tom avait renversé le pichet de citronnade que sa grand-mère Alexa avait affectueusement fait et s'était assit sur la souche du camp familiale juste près de l'eau. Le liquide frais et rafraîchissant hydratait maintenant la terre en s'insinuant et passant en-dessous de la tente. "Vous savez quoi ? Je suis fatigué de cette merde." À treize ans, Andreas aimait dire le mot 'merde' et l'utilisait dans n'importe quelle circonstance, dès qu'il le pouvait à l'extérieur, loin des oreilles d'adultes responsables.

"Où vas-tu ?" Marmonna Tom en essayant d'éloigner le liquide loin de la tente. Tout ça pour avoir ses mains pleines de boue et en en étendant même plus.

"Je vais chercher ma propre tente! C'est stupide! Vous deux, vous vous êtes battus depuis que nous nous sommes levés ! Nous avons trois jours de repos et je ne vais pas vous laisser encore ruiner une nuit ... hum!" Il avait perdu la capacité de parler avec cohérence et il se dirigea vers l'abri pour sortir la tente que son papa avait l'habitude d'utiliser. "Vous deux vous pouvez partager cette tente ; je vais utiliser celle-ci." Il ignora l'expression blessée de Bill et le soupir de Tom et leur tourna le dos complètement pour monter sa tente. Andreas ne parla pas aux jumeaux du reste de la nuit et le matin, il fut étonné de trouver l'humeur de Bill et de Tom changée.

Quelque chose avait changé, mais les jumeaux étaient toujours bizarres. Bill se collait un sourire drôle sur le visage et refusait de s'asseoir, mais ce n'était pas la première fois qu'il voyait son meilleur ami surexcité bien que celui-ci ne se déplaçait pas comme à l'habitude. Tom, quand à lui, trainait ici et là avec un sourire vaguement suffisant sur le visage et refusait de laisser Bill loin de sa vue ne serait-ce que quelques minutes. Andreas soupira de soulagement; au moins ils ne se disputaient plus.


Andreas toqua doucement à la porte. L'étage était encore calme et même les infirmières se déplaçaient lentement. Il bailla et toqua à nouveau avant d'entendre Bill répondre. Le blond entra et sourit maladroitement à son ami sur le lit. "Hey !" Dit-il calmement.

"Hey toi-même." Bill semblait toujours fatigué, mais éveillé.

"Je t'ai apporté du thé glacé à la menthe. Je ne savais pas si tu avais du thé glacé à la menthe ici." Il lui remit la petite bouteille de liquide frais et Bill sourit sincèrement.

"Non, les barbares." Murmura-t-il en retirant le bouchon. Bill prit un instant pour inhaler la délicieuse odeur de la menthe et en bu la moitié en une gorgée. "Oh ... c'était orgasmique." Dit-il d'un air béat en regardant Andreas s'assoir dans une des chaises et prendre une petite gorgée de son café. "Donc, tu ne me détestes pas ?"

"Bill, sérieux." Dit-il, exaspéré. "C'est comme si tu me demandais si lorsque je me promène je donne gratuitement des coups de pieds à des petits chiots. Je ne peux pas te détester, de même pour Tom." Andreas but une autre gorgée de son café comme s'il pouvait lui donner de la force.

"Nous ne pouvions le dire à personne parce que ..."

"C'est bizarre ?" Proposa-t-il.

Bill approuva d'un mouvement de la tête. "Oui, parce que c'est bizarre et que ça pourrait ruiner tout ce pour quoi nous avons travaillé. Nous n'avons jamais voulu te blesser Andreas, vraiment." Dit-il doucement.

"Mais pourquoi ?"

"Pourquoi quoi ?"

"Pourquoi Tom ?"

Bill haussa les épaules. "Je l'aime." Répondit-il simplement. "Tu vas le dire à quelqu'un ?"

Andreas regarda fixement son ami et s'effondra dans sa chaise. "Bien sûr que non idiot."

"Tom n'est pas un lâche." Dit Bill brusquement.

"Je devrais probablement lui faire des excuses. Où est-il ?"

"Je l'ai renvoyé à la maison."

"Il essayait certainement d'arrondir les angles."

"Oui." L'atmosphère dans la pièce devenait un peu embarrassante et Andreas reposa sa tête contre le dos de la chaise.

"Bill ?"

"Hum ?"

"Je ... j'ai eu le béguin pour toi." Dit-il d'une traite.

Les sourcils de Bill se haussèrent sous la surprise. Lui et Tom savaient qu'Andreas était bisexuel, mais il n'avait pas idée que son meilleur ami ressentait des choses envers lui. "C'était il y a longtemps, pas vrai ?" Demanda-t-il précautionneusement.

"C'est bizarre. La plupart des jours ce sentiment semble parti, mais parfois ..." Andreas gémit. "Et ensuite je réagis de manière excessive comme hier. Je pense que j'ai réagi comme ça car je t'ai perdu face à la seule personne contre laquelle je savais que je n'avais aucune chance."

Bill essaya de comprendre ce qui se passait. "Andreas tu sais que je t'aime-"

"S'il te plaît, ne dis rien. Je sais que tu m'aimes. Nous avons été amis trop longtemps pour tirer un trait sur tout ça. Dit juste ce que tu dirais normalement. Je veux juste savoir pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu étais bisexuel. Je sais que tu n'es pas gay, alors quoi ? On se dit tout!"

"Apparemment pas." Dit Bill tranquillement. "Ecoute Andi, je n'ai jamais été attiré par un autre homme que Tom. Et ce n'est pas parce que Tom est un homme ... c'est juste Tom."

"Oui, d'accord." Dit-il après avoir bu une petite gorgée de son café. "Ce que je ne comprends pas, c'est comment tu peux être attiré par ton propre frère."

"Si je connaissais la réponse, alors je te la dirais." Dit Bill sérieusement. " C'est juste arrivé. C'est la chose la plus merveilleuse, la plus effrayante que j'ai jamais éprouvée dans ma vie. J'ai toujours peur d'être découvert ou jaloux parce qu'il doit entretenir son personnage médiatique."

"Merde, ça ne doit pas être facile pour toi." Andreas allongea ses jambes et regarda fixement ses chaussures. "Tu aurais pu me le dire avant." Dit-il défensivement.

"On avait peur de te perdre. Ce n'était pas que nous voulions te garder à l'écart, nous avons juste ... nous ne savions pas comment tu réagirais et Tom ne voulait pas risquer de perdre ton amitié ..."

"Tu ne m'as rien dit. Je ne peux pas te frapper parce que tu es enceint." Dit-il d'un air triste et il se mit à jouer avec son jeans "Je -"

"Bill, tu es réveillé ?" Demanda le docteur Addams en entrant dans la chambre. "Il me semble que j'ai la fâcheuse tendance à entrer sans prévenir quand tu as des invités, je suis désolée." S'excusa-t-elle.

"Non c'est bon. Bill, je reviendrai plus tard ok ? J'ai cette chose à faire avec ma famille et je dois aller en cours cette après-midi, si tout est bon pour toi." Dit Andreas en prenant son café.

"Bien sûr." Bill sourit et lui fit un signe de la main au moment où son ami quittait la chambre, pour la première fois de sa vie reconnaissant que quelqu'un sache la vérité concernant Tom et lui. "Qu'est-ce qui ne va pas?" Demanda-t-il en voyant le froncement de sourcils sur le visage du Docteur Addams.

"Comme tu le sais, j'ai procédé à des tests sanguins pour m'assurer de la bonne santé de l'enfant, nous avons donc fait un test de dépistage génétique, ok ?" Bill hocha la tête. "Et bien d'habitude nous trouvons un mélange du donneur maternel, ce qui est toi, et du donneur paternel, qui est le père. Ils étaient indiscernables. Je veux que tu saches que je peux t'aider si tu me dis la vérité. Ton frère Tom abuse-t-il sexuellement de toi ?"

FIN CHAPITRE 24

 

 

 

 

 

 

NAVHAUT
MAKES TREE MENU