CHAPITRE 5
7 ans plus tard
Run
Je la chanterai une dernière fois pour toi
Ensuite il faudra bien que nous nous en allions
Tu as été la seule chose bien
Dans tout ce que j'ai fait
Et j'ose à peine te regarder
Mais à chaque fois que je le fais
Je sais qu'on le fera ailleurs
Loin d'ici
Illumine-toi, épanouis-toi
Comme si tu avais le choix
Même si tu ne peux pas entendre ma voix
Je serai juste à côté de toi chéri
Plus fort, plus fort
Et nous nous séparerons pour nos vies
Je peux difficilement parler, je comprends
Pourquoi tu ne peux pas élever la voix pour dire
Dire qu'il est possible que je ne voye plus ces yeux
Il est trop dur de retenir ses larmes
Alors que l'on se fait nos longs adieux
Je pleure presque
Lentement, lentement
Nous n'avons pas le temps pour ça
Je veux juste trouver un chemin plus facile
Pour sortir de nos petites têtes
Garde ton cœur mon chéri
Nous devons passer par la peur
Même si ce n'est juste que pour quelques jours
Réparons tout ce désordre
« Bill ? »
Le brun releva les yeux.
« Tu as finis cette chanson ? »
« Ouais. Je crois. »
Il savait qu'il voulait la lire. Mais Bill ne pouvait pas. Non. Car ces paroles, cette putain de chanson transpirait d'un amour maladif. Pour un autre. Et il ne voulait pas faire souffrir Casey. Nan. Car Casey avait toujours été là pour Lui. Toujours. Lui. Pas comme l'Autre. Voila comment il était résigné à appelé l'homme de sa vie. L'Autre. Rien que de penser à son Prénom lui ne faisait mal.
« Bill ? »
Casey avait le regard suppliant du gosse qui voulait voir son cadeau de noël, mais il ne le dirait pas. Parce qu'il savait très bien que c'était à Bill de voir. Et Bill baissa les yeux, faisant semblant de ne pas voir que Casey mourrait d'envi de lire cette chanson.
Casey dut se résigner, car il dit « Bon. Viens. Ya de la pizza dans le four ! »
Bill sourit. Quand Casey disait qu'il y avait une pizza dans le four, cela voulait dire que le livreur était en route !
[...]
Bill ouvrit la porte Jaune de la maison qu'il partageait avec son copain.
Dans ce quartier de Londres, toutes les maisons avaient une couleur différente. Vraiment charmant. Toutes ces couleurs.
Il sortit, son sac en bandoulière qui lui donnait un air d'informaticien geek >.< sur l'épaule.
Il respira un bon coup. Oui la vie était belle. Elle devait être belle !
Pourquoi y avait-il toujours ce poids, dans son cœur, alors ?
Il ne savait que trop bien la réponse à cette question.
« Bill ! Ton sandwich !! »
Casey le rattrapa et lui fourra dans les mains un paquet de papier kraft, comme les déjeuner des gamins
américains. « Bisous ? »
Bill sourit. Casey était vraiment l'homme rêvé.
Mais pas l'homme dont Lui, rêvait.
Il l'embrassa chastement.
Puis il prit le chemin du boulot.
[...]
Après le lycée, Bill était partit en fac de droit pour ensuite atterrir dans le journaliste.
Il travaillait aujourd'hui dans un célèbre Tabloid anglais : The Mirror.
« Salut Beauté de mon cœur ! Comment va mon amour de petite tapette préféré ? ?_? »
Bill éclata de rire. Sony était le mec le plus con qu'il avait jamais vu !
Un mec d'une corpulence sans égal, la peau noir, et plein de bague aux doigts.
« Ca va ca va. Et toi Soon, Quoi d'neuf ?! »
« Manie se remet à faire des régimes ! Pauvre femme ! »
Bill rit doucement. Manie, la femme de Sony, faisait 4 fois l'épaisseur de Bill.
C'était une bonne vivante qui avait toujours l'espoir secret de re rentrée dans son pantalon pat'd'ef des années 80.
« A ce soir poussin ! Fait attention ne pas te bruler avec les cafés ! »
Bill lui tira la langue.
Car Oui, Bill était loin d'être rédacteur en chef. Il n'était que l'assistant de l'assistant.
Mais il gardait espoir, il était jeune et dynamique !
Enfin c'est ce que lui disait Sally, l'assistante du bras droit du boss.
[...]
« UN CAFEEEE ! JE VEUX MON CAFEEE ! QUI EST L'INCAPABLE QUI NE SERT PAS LES CAFEES A L'HEURE
QUE JE L'ETRIPPE ! »
Bill traversa souplement les bureaux séparé de cloison blanche des simples assistants, et s'avança vers le bureau du patron.
Quand le boss était en colère, personne ne parlait, c'est donc dans un silence de mort que Bill franchit la porte du rédacteur en chef.
« ENFIN C'EST PAS TROP TÔT ! »
« Désolé »
Le mec regarda Bill avec des yeux qui voulait dire : Qu'il sorte avant que je ne l'étrangle.
Bill baissa la tête.
Le boss contourna son bureau et intima Bill de le suivre.
Arrivé en plein milieu des bureaux, il demanda le silence, Silence qui était déjà présent. ' Crétin ' pensa Bill.
« VOUS VOYEZ CE MANQUE DE BON TRAVAIL ? JE N'EN VEUX PLUS ! ET VOUS SAVEZ POURQUOI !? PARCE QUE VOUS ALLER CHANGER DE PATRON ! »
Des murmures se firent entendre. Nouveau patron ?
Cela ne veut jamais rien dire de bon. Ils arrivent avec leur tête de vainqueur et font des plans de relance comme si on était à la maison blanche à relever la situation économique du pays. Alors que c'était là, juste un prétexte pour virer ceux qui ne sont pas productifs. Pour avoir moins de salaire à donner. Donc pour avoir un plus gros salaire pour le Boss.
Logique Imparable.
« Mais monsieur, qui va vous remplacer ?! »
« TAISEZ-VOUS ! JE VEUX QUE CES BUREAUX RESPIRENT LE TRAVAIL BIEN FAIT !! Règle Numéro 1, toi là, le mec qui fais les cafés !? »
« Euh... »
Bill rougit, ne sachant que dire.
« ET BIEN MON GARS TU SERVIRAS DES CAFES TOUTE TA VIE ! REGLE NUMERO 1 ? »
« Des scoops des scoops des scoops ! »
C'était la règle numéro la plus con du monde.
Mais c'était ainsi.
Parce qu'ici on vendait du scandale, pas des analyses politiques.
[...]
On attendit toute la matinée le nouveau directeur.
Certains disaient que c'était Ethan Von Denken, ancien du Times de new york.
D'autres, un certain Alan Blunt, célèbre dans le monde de la photographie...
Bref on attendait une célébrité.
« Bill ? J'peux avoir un café ? »
Il hocha la tête et se dirigea vers la machine « Hey, il me faudrait ces photocopies en 40 exemplaires ! »
Sourire crispé. Il prit l'exemplaire.
« Tiens mon mignon rapporte moi le dossier Sienna Miller »
Bill soupire. C'est tout les jours comme ça.
[...]
38...39...40.
Bill prend le paquet de feuille, et, le dossier Sienna et le café dans la main, sort du local à photocopie.
Il y a du mouvement. Les cartons s'entassent devant le bureau de la rédaction.
Le boss serre la main à un mec cheveux grisonnant.
« Encore un vieux ! »
« Ah qui le dis-tu ! »
Sally l'assistante lui lance un clin d'œil.
Bill soupire et avance avec grâce parmi les bureaux.
Il a tout du mannequin. La démarche. Le physique. Mais c'est un pauvre assistant.
« HEY TOI MES PHOTOCOPIES ! »
« OUIII CA ARRIVE »
Il fait volte face et se heurte contre quelqu'un.
Les feuilles volent et le café s'étale comme une tache de sang sur la chemise Ralf Lauren du nouvel arrivant.
« Attaqué le premier jour par un assistant incapable et sexy et sa tasse de café tueuse. Je sens que je vais aimer ce boulot de rédacteur ! =) »
Bill lève les yeux. Il déglutit.
Il connait trop bien ces yeux, ce nez, ces pommettes, ce corps sculpturale pour l'avoir vu dans de nombreux
magasines.
Et il ne connait que trop bien cette bouche pour l'avoir embrassé.
« Tom ?! Vous voilà ! Nous parlions justement avec votre attaché de presse que cette nomination au poste de rédacteur ferait une belle pub pour le journal ! Imaginer les titres : ' Le grand Tom Trümper, célèbre jet seter, au Mirror !' »
FIN CHAPITRE 5