Juste une fois
Bill aime sucer des queues.
Il niera en bloc le fait d'être gay, mais il a vraiment un certain goût pour la bite. Un goût certain même, et il se moque de savoir si c'est à cause du pouvoir ou de la façon dont ça fait se recroqueviller ses orteils et se serrer son ventre.
Une pipe ne fait pas de vous un pédé, c'est ce que Tom lui avait dit quand ils avaient quatorze ans. Tom était tombé sur Bill en train de sucer Andreas. Bill était tellement dans le truc, penché et léchant en humidifiant, qu'Andreas avait dû l'éloigner de force, les doigts rudes. Et même alors Bill avait tenté de se pencher de nouveau et de le reprendre. Mais Tom s'était éclairci la gorge et tout s'était arrêté.
Une pipe ne fait pas de vous un pédé. Bill n'eut pas le cœur de dire à Tom que ce n'était pas juste une, que ce n'était pas sa première, mais quoi qu'il en soit il crut ce que Tom avait dit. Peut-être que quatre pipes ne faisaient pas non plus de vous un pédé. Surtout quand vous avez quatorze ans et que c'est la queue de votre meilleur ami.
De plus, Andreas avait une queue très sympa, qu'il a toujours d'ailleurs. Bill pense souvent à ce qui l'a vraiment fait commencer, cette queue très sympa. En l'espace de dix minutes il était passé de bourré en train de faire l'abruti à une déviance majeure.
Et Bill adore le goût, aussi. Pas seulement la queue, mais le sperme salé et l'odeur musquée d'un sexe d'homme. Peut-être que c'est tordu d'avoir envie de ces choses, mais Bill en meurt d'envie et il n'en a pas honte.
La quatrième fois fut la dernière, du moins pour un temps. Bill était rouge de honte d'avoir été surpris et la pensée qu'il mentait à Tom le rendait vaguement malade. Il avait donc laissé tomber avec Andreas et son ami ne s'en était jamais plaint, d'ailleurs comment aurait-il pu sans avoir l'air lui-même gay ? Ce qu'ils avaient fait c'était juste pour se marrer, ce n'était pas sérieux.
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La cinquième fois Bill était encore plus soûl qu'avant et ce n'était pas Andreas. Bill était à une fête avec Tom et Georg, et Bill était totalement sexy et sexuel d'après toute personne qui s'approchait de lui. Tom avait gardé un œil sur lui aussi longtemps qu'il l'avait pu, Bill savait que Tom s'inquiétait, mais des filles s'étaient montrées et Tom avait disparu.
Et Georg ne savait pas, donc quand un type plus âgé, qui venait probablement de finir le lycée, s'était glissé vers Bill et lui avait touché le dos, Bill était prêt à s'agenouiller sur-le-champ. Ils avaient parlé et avaient bu, et le type plus âgé (qui était canon, Bill devait le reconnaître) les avait lentement dirigés vers l'étage.
Bill était tout en mots crus et ses yeux étaient noirs, et quand ils avaient trouvé une chambre vide, il s'était agenouillé et avait frotté son visage contre le membre de l'homme. Il bandait et Bill fut ravi quand il sortit son sexe. Il était plus gros que celui d'Andreas, mais pas aussi sympa, pas aussi lisse.
Bill avait dit, “Tu veux que je te la suce ?” comme s'il demandait une sucrerie et le membre chaud s'était cogné contre sa bouche. Bill l'avait sucé sans prévenir, sans jouer les timides ou tourner autour du pot, et il s'était rappelé de pourquoi il aimait ça.
Ses testicules lui faisaient mal et le mec s'appuya contre le mur, jurant et tirant fort sur les cheveux de Bill. Bill l'avalait et suçait exactement comme il fallait. Quelques instants plus tard il avait la bouche pleine de sperme et avait souillé son pantalon.
Ouais, ça lui avait vraiment fait prendre son pied. Ce n'était pas juste Andreas et ça ne faisait pas de lui un homosexuel. Il aimait simplement les bites, c'était tout, et il voulait seulement en avoir une dans la bouche. Le type devint insistant, il essaya de tirer Bill à lui et de lui toucher le cul, mais Bill n'avait pas laissé faire.
Il repoussa le mec et alla se nettoyer. Il trouva Tom dans la salle de bain, il avait une fille entre les jambes, faisant exactement ce que Bill avait fait quelques instants plus tôt. Bill jura et Tom sourit, les yeux baissés, le visage rouge. La fille n'était pas mignonne, mais sa bouche avait l'air si douce et humide autour de la queue de Tom.
Le ventre de Bill papillonna et il trouva une autre salle de bain.
Cinq fois, et il n'était toujours pas pédé.
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Les sixième et septième fois se succédèrent, avec Andreas bien sûr, et juste avant que Bill et Tom ne partent pour leur première tournée. La première fut une fellation d'au revoir, et la seconde fut juste parce que Bill ne pouvait pas s'arrêter.
Il avait bien pensé le faire une fois encore, une troisième pipe (merci Seigneur pour le court temps de récupération des adolescents), mais Andreas était devenu très silencieux et avait essayé de rouler au-dessus de Bill. Il avait touché le cul de Bill et s'était penché pour l'embrasser.
Bill n'avait pas laissé faire, il avait repoussé Andreas de sur lui et s'était essuyé la bouche.
“Je ne suis pas gay,” avait dit Bill, se relevant.
“Tu m'y as pourtant fait croire,” avait répondu Andreas. C'était un mauvais au revoir et ils n'allaient pas refaire quelque chose avant que Bill ne revienne plusieurs semaines plus tard, seul et triste.
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La huitième fois n'aurait pas dû arriver. Gustav et Tom étaient sortis en boîte et pour une raison quelconque Bill et Georg avaient décidé de rester et de regarder des films. Ils avaient juste été un peu bourrés, assez bourrés pour que Bill passe joueusement une main le long de la cuisse de Georg.
“Tu fous quoi ?” avait demandé Georg, essayant d'en rire.
“Quoi ?” Bill s'était encore plus rapproché, avait aimé la façon dont rougissaient les joues de Georg. Celui-ci était le plus âgé et il avait toujours un peu intimidé Bill, et maintenant il se reculait et bégayait. “Hey, déstresse,” avait murmuré Bill. “Je veux juste...”
Georg avait essayé d'éloigner Bill, lui avait attrapé les bras et l'avait forcé à reculer, mais Bill était insaisissable et rapide. Il avait eu Georg allongé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
“Tout va bien, juste une fois ne fait pas de toi un homo,” avait dit Bill. Il avait penché la tête en avant et avait embrassé le gonflement chaud dans le jean de Georg. Il avait voulu ajouter, “C'est Tom qui me l'a dit,” mais n'ouvrit pas la bouche.
Tom lui avait dit des tas de choses, la plupart à propos des filles avec lesquelles il était sorti, ce qu'ils avaient fait. Le ventre de Bill s'était tordu d'une agréable façon, exactement comme quand il était à genoux avec une bite dans la bouche. Cela conforta Bill dans son idée, il n'était pas gay s'il était excité à l'idée de ce que faisaient les filles.
Avant que Bill ne s'en soit rendu compte, Georg avait arrêté de se débattre et Bill sortait la queue de son ami. Georg en avait une sympa. Elle était plus épaisse que celle d'Andreas, mais pas aussi longue, mais elle était lisse et son odeur musquée le rendit fou.
“Bill, tu vas vraiment le faire ?”
Bill suça Georg et ils gémirent tous les deux. La main de Georg caressa les épaules de Bill et ses hanches se cambrèrent, enfonçant son sexe plus profondément. Bill s'étrangla presque, Georg était si large, mais il ne voulait pas arrêter.
Bientôt Georg poussa pour rendre les longs mouvements de Bill, ses mains profondément enfoncées dans les cheveux de Bill. Ils haletaient et transpiraient et Bill pensa que cette fois pourrait bien être la meilleure jusque là. Georg semblait en avoir tellement besoin, il gémissait vers Bill, le caressait. Bill se moquait d'être caressé pendant, ce n'était qu'après que ça le dérangeait.
Bill saisit les testicules de Georg, une nouvelle astuce qu'il avait découverte la dernière fois, et les fit rouler. Il put alors goûter au liquide séminal, qui s'écoulait continuellement dans sa bouche. Il laissa sa langue à plat contre le gland doux et velouté du sexe de Georg, et le goba entièrement.
Le sexe de Georg se raidit lorsque Bill recommença à bouger, devint plus dur et la peau semblait encore plus lisse comme elle s'étirait autour de l'érection.
“Bon Dieu, Bill, putain !” avait crié Georg. Bill sourit et le prit encore plus profondément.
Il se frotta désespérément contre le lit d'hôtel, son propre sexe si tendu, et sentit l'orgasme de Georg dans sa bouche. Bill n'avait jamais pensé à recracher, et il avala tout. Il continua à téter la queue de Georg même après, continuant à se frotter contre le lit, et s'arrêta seulement quand Georg gémit de douleur et le repoussa.
“Et bien... putain,” dit Georg. “Putain !”
Bill se rajusta et s'assit. “Quoi ?”
“Tu as déjà fait ça avant,” dit Georg. “Ne mens pas.”
Bill haussa simplement les épaules.
“Tu es gay ?”
Bill fit la grimace à cette question. “Non. Je viens juste de te sucer, es-tu gay ?”
La remarque était pertinente et ils n'en parlèrent plus, ils se contentèrent de retourner à leurs films et de boire leur bière.
Quand Tom revint à la chambre d'hôtel qu'il partageait avec Bill quelques heures plus tard, une fille à son bras, Georg partit et Tom la baisa dans la salle de bains. Bill écouta intensément et trouva enfin le soulagement contre les draps d'hôtel rugueux.
La fille avait été bruyante, mais Tom l'avait été encore plus et Bill bailla et décida de ne pas réfléchir quant à qui il avait écouté.
**
La neuvième fois Bill se fit de nouveau griller.
Il était dans la couchette de Georg, sous les couvertures mêmes, et il travaillait fiévreusement la queue de Georg. Il s'était retenu pendant des semaines et maintenant il en avait de nouveau besoin. Il était dans tous ses états et Georg avait offert peu de résistance.
Qui pouvait réellement résister à une pipe ?
C'était le milieu de la nuit et ils étaient bruyants, bien qu'ils soient dans le bus, ça n'aurait donc pas dû être si surprenant que le rideau de la couchette soit ouvert et que le visage horrifié de Gustav apparaisse.
“Putain ! Je croyais que tu faisais un cauchemar !” cria Gustav, reculant d'un pas. Georg pressa l'oreiller contre sa tête et Bill sortit en rampant de sous les couvertures, le visage rouge. “Putain mais qu'est-ce que vous foutez ?”
Cela avait réveillé Tom et maintenant Gustav et Tom étaient tous les deux en train de les regarder fixement, les yeux troubles.
“Ce n'est rien !” hurla Bill en réponse. “J'étais juste en train de...”
“Oh mon Dieu,” dit Tom. “Est-ce que tu le baises ?” Ceci était adressé à Georg, et Bill fut choqué de réaliser que Tom était en colère. Il pensait bien qu'il aurait pu l'être, mais il avait supposé que cette colère serait dirigée vers lui.
“Je suis pas une putain de pédale,” riposta Georg. Il avait remonté son caleçon et semblait indigné.
“Combien de fois ?” demanda Tom.
Bill tira un peu les couvertures sur lui. “Tom, s'il te plaît, on était juste en train de-”
Tom l'ignora. “Dis-le-moi Georg, combien de fois est-ce que tu lui as fait faire... faire ça ?”
Georg rit, rit vraiment, et dit, la voix soudainement pleine de colère aussi, “Ca serait moi qui lui ferais faire ? Tu te fous de ma gueule ? Bill m'a pratiquement violé la bite !”
C'en était assez, Tom se jeta contre Georg et la plus grosse bagarre que le bus ait jamais connue commença. Elle se termina par deux nez en sang et une douzaine de bleus répartis sur tous les garçons. Gustav et Bill avaient essayé de les retenir et avaient été entraînés dans le processus.
Plus personne ne se parlait. Tom n'avait même pas regardé Bill, il ne lui avait pas dit que tout allait bien. Neuf pipes ne faisaient pas de vous un pédé, pas vrai ? C'est ce que Bill avait besoin d'entendre, mais Tom ne le regardait même pas.
**
Tom ne put repousser Bill quand celui-ci monta dans sa couchette plus tard dans la matinée. Ils étaient restés debout toute la nuit à se battre à cause de Bill, et maintenant il était presque l'heure pour eux de se préparer.
“Arrête,” dit Tom lorsque Bill se glissa plus près. Cela faisait des années qu'ils n'avaient pas dormi ensemble. “Ne me touche pas ou sinon je vais te pardonner.”
“Pourquoi est-ce que t'es fâché ? Parce que tu penses que je suis gay ?” demanda doucement Bill. “Je ne le suis pas, c'est juste que je...”
“Combien de fois ?” demanda Tom, roulant pour regarder Bill. “Dis-le-moi.”
“Deux fois,” dit Bill. “Et c'était ma faute, il ne voulait pas, du moins pas au début.”
Tom s'assit et parut encore plus en colère qu'auparavant. “Deux fois avec Georg ? Qui d'autre ? Je croyais que tu l'avais juste fait une fois pour voir, avec Andreas.”
“Tomi,” murmura Bill. “Tu fais trop de bruit.”
“C'est toi qui faisais trop de putain de bruit quand tu le suçais !” siffla Tom.
Bill explosa et poussa Tom en arrière. “Tu faisais vraiment beaucoup de putain de bruit il y a quelques semaines avec cette fille, et je n'ai rien dit !”
“C'est une fille,” se défendit Tom. “Je suis censé...”
“Parfait !” souffla Bill. “Je ne suis pas gay, espèce d'abruti. C'est juste que j'aime...”
Il baissa les yeux.
“Quoi ?” demanda Tom.
“C'est juste que j'aime ça,” dit Bill. “Tu sais.”
“Tu aimes sucer des queues ?” demanda sèchement Tom.
Bill rougit. “Ouais.”
Tom mordit son anneau à la lèvre et soupira. “Et c'est tout ?”
“Ce n'est pas comme si j'avais déjà couché avec un garçon,” dit Bill. “Je n'ai même jamais embrassé un garçon !”
Quelque part cela sembla apaiser Tom et il se rallongea sur le lit. “Promets-moi que tu ne le feras jamais,” dit Tom. “Promets-le-moi.”
Bill se glissa sur le dos lui aussi, et se blottit tout près de Tom. “Je te le promets.”
Et c'était tout, Bill n'était pas gay.
**
Maintenant Bill a presque dix-neuf ans et il a perdu le compte du nombre de fois où il a sucé une bite. Ce n'est pas qu'il soit une pute ou qu'il ne puisse pas se contrôler, il a juste un appétit dévorant et c'est le seul moyen qui le soulage. Il ne sort pas pour baiser des filles comme le fait Tom.
Le secret de Bill n'est plus vraiment un secret, du moins pas dans le milieu. Mais personne ne dira rien, pas tant que Bill sera une telle poule aux œufs d'or. Il nourrit des centaines de personnes grâce à sa célébrité et ils ne le laisseront pas filer, pas encore.
Quoi qu'il en soit, Bill est discret, il ne suce pas des étrangers (enfin, après quelques verres plus personne n'est un étranger pour Bill) et il ne le fait pas en public. Enfin, normalement. Parce que c'est une toute autre histoire si on prend en compte les toilettes publiques, mais comme elles ont un loquet elles ne sont pas si publiques et donc dans ce cas-là ça ne pose pas de problème à Bill de se mettre à genoux.
C'est d'ailleurs là qu'il se retrouve, en ce samedi soir comme les autres, dans les toilettes des hommes et sa bouche refermée autour d'un sexe tendu. Le mec s'appelle Brent, et donc ce n'est pas un étranger. Il avait fait boire quelques verres à Bill un peu plus tôt et lui avait raconté toute sa vie par le menu. Il est chanteur, il a signé chez leur label aussi, et donc maintenant c'est l'ami de Bill.
Il ne dira rien à propos de Bill, donc Bill est libre de tout mouvement et il apprécie grandement.
Il suce Brent à mort et fait de son mieux pour se branler en même temps. C'est une technique qu'il perfectionne depuis des années qu'il suce des bites et qu'il est laissé sans libération. Ce n'est pas que les hommes n'essayent pas de lui rendre la monnaie de sa pièce, c'est juste que Bill ne les laisse pas faire.
Il a promis à Tom de ne pas embrasser, de ne pas baiser, rien. Et il ne va pas laisser tomber Tom. Bill vit pour obtenir l'approbation de Tom, ces derniers temps.
Il a des étoiles dans les yeux et l'air rêveur quand il pense à son frère, mais ce n'est pas douteux. Il aime Tom, ça ne pose donc pas de problème de ressentir une chaleur l'envahir quand il pense à lui. Ca ne pose pas de problème d'écouter au travers des fins murs d'hôtel, la nuit, pour écouter pendant que Tom baise ses conquêtes contre le matelas.
Ca ne pose pas de problème d'enrouler sa main autour de son sexe et de penser à combien celui de Tom doit être doux. Il doit être juste comme celui de Bill, long et fin. Ca ne pose pas de problème de jouir à l'idée d'avoir le sexe de Tom dans sa bouche.
Ca ne pose pas de problème.
Il pouvait très bien se branler une fois en pensant à ça et ça ne serait pas mal. Il pouvait jouir juste une fois en ayant Tom en tête, il ne serait pas pour autant pédé ou tordu.
Et peut-être que ça ne posait pas de problème de jouir une fois à la pensée des mains de Tom sur lui. Et une fois à la pensée de la bouche de Tom sur son cul. Et encore une fois à la pensée de la bite de Tom dans son cul.
Il peut penser à chaque chose une fois, rien qu'une fois sans que cela soit mal, sans que cela soit quelque chose d'interdit.
Il réalise, en suçant la queue de Brent, qu'il est en train de ne pas respecter sa propre règle. Il est en train de penser à la queue de Tom dans son cul, et c'est la deuxième fois. S'il est honnête avec lui-même, c'est en fait plus que la seconde fois. C'est la millionième fois, mais ça n'a jamais été le truc de Bill que d'être honnête avec lui-même.
La porte des toilettes pour hommes s'ouvre et Bill arrête pendant un moment ses mouvements sur le sexe de Brent. De déception, Brent laisse retomber sa tête contre le mur de la petite cabine où ils se trouvent.
Bill lève un doigt vers lui pour lui faire signe d'attendre et de se taire. Il y a quelqu'un dans les toilettes avec eux. Oui, deux personnes même. Les pieds se déplacent vers la cabine à côté de la leur et il y a des gloussements.
Il y a une fille et...
“Tom, espèce de vilain garçon,” émet la douce voix féminine.
Les yeux de Bill s'ouvrent en grand et Brent n'a pas l'air de le remarquer ou d'y faire attention. Il pousse son sexe contre la bouche de Bill. Bill halète et l'érection se glisse entre ses lèvres et il la suce par réflexe.
“Mon Dieu,” siffle Brent.
Bill peut entendre de doux rires murmurés qui proviennent de la cabine voisine. “Tais-toi,” peut-il entendre Tom rire. “Shhh, bébé.”
Il y a un doux coup contre la cloison métallique et Bill baisse les yeux, suçant doucement la chaude queue de Brent. Il peut voir les chaussures de Tom sur le sol, peut voir qu'il se tient sur la pointe des pieds. Il ne peut pas voir les chaussures de la fille et il sait que Tom doit être en train de la porter, peut-être même être déjà en train de la baiser, et rapidement Bill décide que de sucer un gars pendant qu'on se branle au fait que son frère soit en train de baiser une fille ne fait pas de vous un gay.
En plus, c'est juste pour cette fois.
Il suce profondément Brent, ennuyé quand celui-ci se met à gémir un peu trop fort. Il ne veut pas que Tom réalise ce qui se passe, il ne veut pas que Tom s'arrête.
La fille gémit encore plus fort que Brent et Bill regarde les pieds de Tom. Il se hisse encore et encore sur la pointe des pieds et Bill imagine qu'il pousse à chaque fois, s'enfonçant profondément. Il ferme les yeux et peut d'autant plus sentir le goût de Brent. Il est sur le point de jouir et ce n'est pas encore ce que Bill veut.
Il suce plus fort pourtant, pensant à Tom en train de le presser contre le mur. Il gémit dans sa bouche pleine et Brent tire fort sur ses cheveux et jouit sur sa langue. Bill est dans un état tel qu'il ne se touche même pas, il est tellement excité que ça fait presque mal.
Bill relâche Brent et halète fort, baissant de nouveau les yeux. Les chaussures de Tom ne sont plus là et la porte des toilettes claque alors qu'elle se referme.
“Putain,” soupire Brent. “Bordel de merde, il y avait des gens.” Brent caresse le visage de Bill et celui-ci détourne la tête.
“Tu devrais y aller,” dit Bill. “'Faut pas qu'on parte ensemble.”
“Aw, allez,” dit Brent. Il enroule les doux cheveux de Bill autour de ses doigts. “Je veux te ramener chez moi, bébé.”
Bill grimace et se lève, se tournant, ne faisant plus face à Brent. “Je ne suis pas gay, je ne...”
Brent glousse. “Okay, Bill.”
Bill fait demi-tour et frappe Brent au torse, fort. Il ne sait pas pourquoi il est soudainement si furieux, si énervé. “Va-t-en, okay ?”
Brent lève les mains, avec un petit sourire en coin. “Il faudra bien que tu sortes de cette cabine un jour,” dit Brent.
“Pas ce soir,” est la réponse ironique de Bill.
Brent hausse les épaules et tire rudement Bill à lui, pressant ses lèvres contre lui. Le baiser est court, dur, et l'excitation de Bill en est renforcée. Mais Brent ne veut plus jouer, il se retire et sourit.
“A plus.”
Sur ce il s'en va et Bill s'essuie les lèvres, tremblant. Il a beaucoup trop aimé ça. Il écoute pour entendre la porte se refermer, et alors il ouvre la porte de la cabine, ressentant le besoin de se passer la figure sous l'eau froide. Il est brûlant et confus.
Cette confusion redouble quand il lève les yeux et voit Tom appuyé contre les petits lavabos. Son visage est orné d'un minuscule sourire.
“Hey,” dit Tom.
“Uh. Hey ?” Bill se sent comme s'il s'était encore fait griller.
Tom s'approche de quelques pas et passe sa main le long du visage de Bill. Bill ne recule pas, il se penche simplement vers la caresse.
“Elle était bonne ?” demande Bill. La main de Tom caresse et descend le long de la joue de Bill, de son torse et se pose sur sa hanche. Les yeux de Bill suivent le mouvement, regardant les doigts de Tom s'enrouler dans l'un des passants de son pantalon. Il y a une grosse bosse sur le devant du pantalon de Bill ; il bande toujours si douloureusement fort.
Et, étonnamment, Bill peut voir une bosse dans le pantalon de Tom, aussi.
“Elle n'était pas...” la voix de Tom s'éteint. “Tu savais que j'étais là ?”
“Est-ce que toi tu savais que j'étais là ?” demande Bill.
Les yeux de Tom lancent un éclair. “Je vais y retourner.”
“Reste,” dit Bill. Il tend la main pour attraper le bras de Tom, mais celui-ci a déjà passé la porte.
Bill s'appuie contre le mur et soupire.
“On peut être amoureux d'un garçon et ne pas être gay,” dit-il doucement. Mais il n'y croit pas vraiment, il n'y a jamais cru.
**
Quand Bill entre dans la chambre d'hôtel il peut entendre le bruit de l'eau qui coule dans la douche. Les vêtements de Tom sont en tas au pied de son lit, sur ses valises. Bill n'est resté que quelques minutes de plus au club, il avait été incapable d'arrêter de penser à ce qui s'était passé dans les toilettes.
Et il ne pouvait toujours pas maintenant.
Il presse sa main contre la porte de la salle de bains, haletant lorsque celle-ci s'ouvre. Il ne l'a pas voulu mais maintenant la porte est ouverte et il peut voir le corps nu de Tom, indistinct à cause de la porte en verre de la douche.
Il ne peut pas se détourner, s'en aller. Il fixe Tom, son sexe durcissant, toujours excité. Il rentre dans la salle de bain, continue à marcher jusqu'à ce qu'il presse sa main contre le verre. Tom lui tourne le dos, mais Bill peut voir ses épaules se crisper.
“Tom,” dit-il.
Tom ne répond pas, bouge juste de quelques centimètres et ouvre la porte de la douche dans un craquement sec. Bill ne pense plus. Il retire son pantalon et son boxer, enlève son t-shirt étroit et se retrouve nu.
Il tremble à l'extérieur de la douche, secoue alors la tête et ouvre plus grand la porte, grimpant dans la douche. Tom se tourne vers lui, ce même petit sourire sur le visage.
“Bill.”
Bill sourit maintenant, lui aussi, et glisse lentement à genoux. Tom ne l'arrête pas. “Je peux ?” demande Bill et Tom hoche la tête. Tom est juste comme Bill là en bas, juste comme Bill l'avait toujours imaginé.
La queue de Tom est très dure, rouge et humide à cause de la douche. Elle s'arque vers le haut et palpite lorsque Bill enroule sa main autour de la base.
“Oh putain,” siffle Tom. “S'il te plaît, Bill.”
Bill embrasse le bout, sentant l'eau s'écouler et mouiller ses cheveux. “Je t'aime,” dit Bill, et il prend le sexe de Tom dans sa bouche chaude.
Tom crie, ses mains s'enfonçant dans les cheveux de Bill, tenant sa tête. “Putain, Bill, oui.”
Les genoux de Bill glissent sur le sol carrelé, mais il se tient fort aux hanches de Tom. Il lape le bout du pénis de Tom, le goûtant et le savourant. C'est meilleur que jamais et Bill veut que cela ne finisse jamais. Les doigts de Tom serrent les cheveux de Bill, ses jambes tremblent alors que Bill le suce plus fort, plus profond.
“Mon Dieu ! Bill !” le corps de Tom tout entier tremble et il jouit dans la bouche de Bill.
Bill avale joyeusement, suçant désespérément la chaire ramollissante de Tom. Il ne veut pas que la connexion s'achève, mais Tom le tire debout vers lui et le pousse contre le mur de la douche.
“T'en va pas,” geint Bill. Tom ne va nulle part, il presse son corps contre celui de Bill et l'embrasse. Les orteils de Bill se crispent et son sexe est douloureusement chaud. Tom est partout sur lui, ses mains sont partout.
Il branle le sexe de Bill, embrasse sa gorge, et le prend contre lui. L'eau emporte tous les péchés et Bill se sent fondre.
“Juste une fois,” soupire Bill. “Juste une fois, ça ne fait pas de toi un homo.”
Tom rit, branle Bill plus fort. “Tu sais bien que ça ne sera pas juste une fois, Bill. T'as intérêt à ce que ça ne soit pas juste une fois.”
“Mais, Tom...”
Leurs lèvres se rencontrent de nouveau. “C'est juste la première fois,” dit Tom au travers de ses baisers. “La première fois.”
“La première ?”
“Ouais,” dit Tom. “Rien que ce soir on va le faire au moins deux autres fois.”
Leur rire résonne dans la cabine de douche et ils viennent ensemble et ils restent ensemble.
FIN