Chapitre 9.


Dans la soirée Bill prit enfin une décision, il allait voir Tom. Il ne lui avait pas parlé après l'intervention désastreuse qu'il avait provoquée. Le commissaire lui avait donné la fin de sa journée pour qu'il se remette de ses émotions. Bill ne voulait pas, il voulait travailler encore plus, pour se racheter mais Gustav Schäfer avait catégoriquement refusé. Et le pire dans tout ça était qu'il n'en voulait même pas au brun. Selon son chef, il avait fait tout son possible pour l'arrêter mais il n'avait pas réussi. Ce n'était pas de sa faute, et il était encore en vie ce qui était un petit miracle.

Il ne lui en voulait pas. Seulement Bill portait de la culpabilité pour deux. Le commissaire le savait, mais il ne pouvait rien dire pour lui faire entendre raison.

Il était rentré abattu à l'hôtel. Son échec personnel lui minait le moral et le comportement de Tom n'arrangeait rien à tout ça. Il avait vraiment eu peur en le voyant, le blond était tellement en colère contre lui, et contre quelque chose qui lui échappait. Et Bill détestait ne pas savoir.

Au début il avait pensé attendre le lendemain matin mais ils allaient se retrouver dans le cadre de leur travail et ce n'était pas ce qu'il voulait. Ce qu'il se passait dépassait largement leurs différends professionnels. Il allait sonner chez lui et il obtiendrait les réponses qu'il souhaitait.

Il était un peu plus de vingt-et-une heures quand il sortit de l'hôtel. La nuit était tombée et l'air était plutôt frais. Pour une fois il avait mis un manteau mi-long gris chiné qui lui tenait chaud. Il s'en félicita. Finalement il apprenait peut-être de ses erreurs.

Il monta dans un taxi et donna l'adresse de Tom. Il appréhendait un peu de se retrouver dans cet appartement qui allait sûrement lui rappeler des souvenirs non catholiques. Mais il n'y allait pas pour ça.

Il arriva enfin devant l'immeuble, il paya le chauffeur et s'avança vers la porte d'entrée. Il inspira profondément et appuya sur l'interphone. Quelques secondes plus tard la voix de Tom se fit entendre.

« Oui ? »

Bill ne savait même pas comment s'annoncer, et si Tom ne lui ouvrait pas ? Il était vraiment furieux contre lui tout à l'heure, s'il ne s'était pas calmé il refuserait sûrement qu'il monte.

« Y a quelqu'un ? » insista Tom.
« C'est moi. » dit Bill d'une voix mal assurée.

Il n'y eut pas de réponse immédiatement. Bill retint sa respiration, il avait peur d'un rejet. Et c'était assez rare pour le faire paniquer.

Soudain une sonnerie sourde se fit entendre et il put ouvrir la porte. Il monta les escaliers pratiquement en courant, il ne voulait pas que Tom change d'avis entre temps. Mais quand il arriva la porte de l'appartement était ouverte. Il poussa un soupir de soulagement.
Il entra doucement et referma derrière lui.

« Tom ? » appela-t-il.
« Cuisine. »

Il le rejoignit, il était assit devant un chocolat chaud. Si la situation n'avait pas été aussi grave il en aurait presque souri.

« Tu sais je.... » commença Bill.
« Tu me lâcheras pas avant d'avoir ce que tu veux hein ? » le coupa le dreadé.

Il ne disait pas ça méchamment. Il était résigné et un peu amusé aussi.

« Tu commences à bien me connaître. » admit Bill en rigolant.

Il prit une chaise et s'assit lui aussi.

« Ca sert à rien que je te baratine un truc inventé ou que je te dise que c'est trop personnel. »
« Exact. »

Tom soupira. Le brun se sentait un peu coupable de le forcer à parler comme ça, mais en même temps ça le concernait, il était en droit de savoir.

« Tu sais je ne veux pas que tu te sentes mal à l'aise ou piégé, mais tu as vu comment tu as réagi tout à l'heure ? » demanda-t-il.

Il parlait avec une voix douce, choisissant ses mots, il ne fallait pas grand chose pour que Tom l'envoie bouler et ne lui dise absolument rien.

« Je sais, désolé. » lâcha-t-il.

Il s'excusait ? Tout n'était peut-être pas perdu alors.

« Et puis je ne suis pas un jouet Tom. Tu me plais, tu le sais et tu t'amuses avec moi. »
« Quoi ? »

Cette fois-ci sa surprise semblait totale, il était totalement réveillé.

« Arrêtes, dis pas le contraire. Tu me tiens à distance, tu me chauffes, tu me rejettes, tu me plaques contre un mur, tu me laisses en plan ! Tu as le droit d'avoir des problèmes mais j'y suis pour rien moi alors si tu pouvais éviter de jouer avec moi comme si je n'avais pas de sentiments ça me ferait très plaisir. »
« Mais... c'est pas... enfin je veux dire... mais... que... »

Il poussa un immense soupir. Il était en colère, contre lui-même cette fois, et il n'arrivait pas à exprimer ses idées. L'androgyne changea d'attitude, lui qui avait dix milles reproches à faire à Tom il y a trente secondes n'avait qu'une seule envie à présent, le prendre dans ses bras pour le réconforter.

« Hey, te mets pas dans cet état ok, c'est pas si grave que ça. »

Tom releva brutalement la tête.

« Si c'est grave ! Bien sûr que c'est grave ! Je sais que je n'ai pas été réglo avec toi, et depuis le début. Mais c'était pas de ma faute ! Enfin si, c'est de ma faute. C'est juste que .... ah ! Je vais jamais y arriver. »

Bill lui sourit.

« Je vais pas te manger.. Mais je sais qu'il y a ce truc qui te ronge et ça pourrit nos relations qui n'étaient déjà pas bien brillantes. »
« Je sais. »
« Alors on va faire un truc, je te dis quelque chose de personnel sur moi et tu me dis pourquoi tu m'envoie chier alors qu'on vient de s'embrasser ok ? »

Tom laissa échapper un demi-sourire.

« Ok. »

Bill avait fait le plus difficile, mettre le dreadé en confiance, mais maintenant il fallait qu'il lui avoue quelque chose, et de suffisamment secret pour que l'échange vaille le coup.
Et il n'y avait qu'une seule possibilité.

« Il faudra juste que tu me promettes de ne le dire à personne, je risque pas mal de choses si ça se sait. »

Cette phrase avait suffit à attiser la curiosité de Tom qui écoutant maintenant très attentivement.

« Je ne dirai rien promis ! »

Il leva la main droite en l'air.

« Je ne m'appelle pas Bill Kaulitz. »
« Quoi ? »

Il manqua de s'étouffer et explosa de rire. Il riait tellement que des larmes commençaient à couler. Il se tenait les côtes, en proie à un véritable fou rire.

« Tom ! C'est sérieux ! »

Bill était vexé. Il allait lui avouer son pire secret et il se mettait à rire comme un abruti.

« Attends, attends. »

Il rigola encore et tenta de se calmer.

« Ta terrible révélation c'est que tu as changé de nom ? Excuse moi mais c'est comique. »
« Idiot ! »lâcha Bill un peu malgré lui.

Son ton surprit Tom qui s'arrêta brutalement de rigoler. Bill ne plaisantait pas.

« C'est pas le fait que j'ai changé de nom qui est important, c'est la cause ! »
« Pardon. Continue je t'écoute, et promis je ne me moquerai plus. »

L'androgyne inspira profondément. Heureusement qu'il était extrêmement motivé par la perspective de savoir ce que Tom cachait, sinon il ne dirait rien.

« J'ai pris le nom de mon beau-père. En réalité je m'appelle.... Bill Trever. »

Il ferma les yeux et attendit la réaction de Tom. Mais il n'y eut rien. Il ouvrit légèrement un œil. Le blond avait la bouche grande ouverte, sûrement en train de réaliser ce qu'il venait d'entendre.

« Tom ? »

Bill agita se main devant ses yeux.

« Hein ? »
« Ca va ? »
« Deux secondes... Tu veux dire Trever comme.... »
« Comme Yannick Trever oui. »
« Wahou.... »

Il encaissa finalement la nouvelle.

« Ce qui veut dire que... »
« Que je suis le fils de Yannick Trever. »
« Wahou ! »
« Tu l'as déjà dit. » sourit Bill.

Tom releva la tête.

« C'est un truc de fou ! »
« C'est le cas de le dire. »

Ils rigolèrent faisant retomber un peu la pression.

« J'en reviens pas... »
« Ouai je sais, ça fait un choc. »
« Ton père est... »
« Le plus grand tueur en série d'Allemagne »
« Je peux finir mes phrases tout seul tu sais ? »

Bill l'avait dit, il avait avoué. Son père était très connu dans le pays, surtout dans le milieu de la police. L'affaire avait été très médiatisée. Il n'avait que huit ans quand son père avait été arrêté mais ça l'avait profondément marqué.
Dix-huit. Il avait tué dix-huit personnes, dix-huit femmes, après les avoir violées.

« Tu me racontes ? »
« Je savais qu'il se passait quelque chose de bizarre, je le sentais. Mais j'étais beaucoup trop jeune pour vraiment réfléchir à ça et surtout pour comprendre ce qu'il se passait vraiment. »
« Et ta mère ? »
« Elle était beaucoup trop amoureuse pour se rendre compte de quoi que ce soit. Heureusement qu'elle est tombée sur un type bien après, il a réussi à la reconstruire presque totalement. »

Tom n'en revenait toujours pas.

« Donc tu es le fils d'un tueur sadique... Désolé. » Il baissa les yeux en se rendant compte de ses paroles.
« Non tu peux le dire, c'est la vérité. »
« Je comprends pourquoi tu as changé de nom. »
« Et puis c'était beaucoup plus facile pour rentrer dans la police. »

Le dreadé rigola.

« Tu m'étonnes ! Ils ne le savent pas alors ? »
« Tu plaisantes ? Si je m'étais présenté au concours en disant '' bonjour je m'appelle Bill Trever je suis le fils d'un psychopathe, vous m'embauchez ?'', je ne suis pas sûr que ça soit passé à l'entretien psychologique. »
« En effet. » répondit Tom.
« Enfin bref, j'ai préféré éviter de le dire à tout le monde pour pouvoir réussir à faire ce que je voulais de ma vie. »
« C'est pour cette raison que tu as décidé de devenir flic ? »
« En partie. » admit Bill.

Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas raconté cette histoire, peu de personnes étaient au courant, quelques amis et Andréas bien sûr, mais il ne s'était jamais confié aussi rapidement.

« Ma coéquipière est morte. » dit Tom.
« Pardon ? »

Cette fois c'était à Bill d'être surpris.

« C'était ma première affectation, on m'avait mis en binôme avec une fille. Au début je ne voulais pas mais elle a su gagner mon respect. Et un peu plus... »
« Ca devient intéressant. » glissa Bill en souriant.

Le blond rigola.

« Elle s'appelait Karen, et elle était carrément jolie. On est tombés amoureux sans que je ne m'en rende compte. On parlait même de s'installer ensemble. Personne n'était au courant au commissariat, on ne voulait pas se faire charrier à longueur de journée. »
« Et ? » l'encouragea Bill.
« Et puis il y a eu ce flag, on devait arrêter des petits voleurs. Ca faisait plusieurs jours qu'on les filait, on les a repéréq en train de braquer une supérette. On y est allé. Ils n'étaient jamais armés, ils faisaient peur aux caissiers avec un poignard. Mais ce jour là ils avaient un flingue. Quand ils nous ont vu arriver ils ont paniqué et ils ont tiré. Une fois, deux fois, et la troisième balle... »

Il s'arrêta. Toutes les souvenirs remontaient à la surface. Ca lui faisait mal.

« Elle s'est écroulée sur le sol. J'ai répliqué sans regarder ou je tirai. Les mecs se sont enfuis. Je n'ai tué personne, juste blessé l'un des braqueurs. Pourtant j'aurais bien voulu leur mettre à tous une balle en plein cœur. »

Bill frissonna, son récit faisait froid dans le dos.

« Karen était allongée par terre, il y avait du sang partout. J'ai lancé un appel de détresse. J'ai tout fait pour qu'elle reste avec moi, je lui ai parlé, je lui ai remémoré nos meilleurs moments. Et puis elle m'a dit qu'elle m'aimait et qu'il fallait que je sois heureux. Je crois que j'ai compris à ce moment là qu'elle ne survivrait pas mais je n'étais pas prêt à l'accepter. Ses yeux se sont fermés et elle ne respirait plus. J'ai crié, beaucoup, j'ai commencé un massage cardiaque, en pleurant et en hurlant sous le regard ébahi du vendeur qui ne réalisait rien. Les secours sont arrivés, ils m'ont trouvé dans un état second d'après leurs dires. Ils l'ont emmené à l'hôpital mais ils n'ont rien pu faire. »

Le brun posa sa main sur celle de Tom. Il aurait voulu lui enlever toute sa souffrance par ce geste, même s'il savait que c'était impossible.

« C'est à ce moment que tout le monde a appris qu'on était ensemble depuis huit mois. Après ça j'ai demandé ma mutation, elle m'a été accordée bien sûr, et je me suis retrouvé ici. Personne n'est au courant pour ce passage de ma vie, sauf Georg évidemment, et le commissaire Schäffer, d'ailleurs je le soupçonne d'être plus indulgent avec moi à cause de ça. »

Il sourit.

« On a retrouvé les types du braquage deux heures après, ils sont en prison à l'heure actuelle. »
« Je suis sincèrement désolé. »

Bill savait qu'il n'en dirait pas plus, de toute façon il n'y avait pas grand chose d'autre à rajouter, il connaissait l'essentiel de l'histoire et il devinait sans mal que ce souvenir était encore trop douloureux pour que Tom n'entre dans les détails.
Il était tellement touché de voir le blond comme ça. Et soulagé aussi, parce que maintenant il comprenait tout, enfin.

« D'où ta réaction tout à l'heure. »
« Exact, je ne voulais pas te crier dessus mais j'ai eu peur qu'il t'arrive la même chose. »
« J'avoue avoir été un peu inconscient, je ferai plus attention la prochaine fois. »

Tom acquiesça.

« Et c'est aussi pour ça que tu refuses de t'attacher à moi ? » osa demander Bill.

Le dreadé rougit. Ce qui le rendit encore plus adorable.

« Pour résumer, on va dire que oui. »
« Donc je ne te rebute pas totalement. » taquina le brun.
« Tu sais très bien que je ne suis pas indifférent à ton charme, fais pas l'innocent. »

Bill rigola.

« Mais maintenant je comprends pourquoi tu me repousses systématiquement après m'avoir embrassé. J'avais peur que mes baisers soient nuls ! »
« Je t'assure qu'ils ne le sont pas. »
« Je suis rassuré dans ce cas. »

Ils se sourirent. L'atmosphère était détendue à présent.
La journée avait été forte en émotions et en révélations mais les deux jeunes hommes étaient apaisés. Ils s'étaient avoués leurs démons et ça les avaient rapprochés. Ils ne s'en rendaient pas vraiment compte à ce moment précis mais ils avaient fait un immense pas en avant.

« Je... je vais y aller, il va falloir que je bosse dur demain pour rattraper mon échec. » dit Bill.
« Tu n'y es pour rien ! Ce type a été plus fort cette fois mais on finira par le coincer. Je n'ai plus beaucoup de doute sur son identité, on tient bien la bonne personne. »
« Je pense aussi. »

Le brun se leva, il avait eu ses réponses. Il comprenait Tom maintenant, et il savait qu'ils allaient pouvoir redémarrer sur de nouvelles bases.

« A demain alors. »
« Attends ! »

Tom se leva et rattrapa Bill. Ce dernier se retourna.

« Oui ? »
« Tu ne comptes pas te faire tuer dans les prochaines semaines ? »

L'androgyne sourit.

« Non. »
« Dans ce cas reste.... »

Tom se rapprocha du brun et il posa doucement ses lèvres sur les siennes. Bill se sentit fondre. Il ne se lasserait jamais de cette sensation si parfaite.
Sa langue rencontra celle du blond, le faisait gémir de plaisir. Il avait déjà chaud, alors qu'ils n'avaient encore rien fait. Mais quand il était avec Tom c'était comme ça, intense, bouillant, excitant.
Il s'écarta de quelques centimètres, suffisamment pour pouvoir respirer à nouveau et parler.

« Tu m'enverras balader après ça ? » murmura-t-il.
« Non. »

La réponse était claire et sincère. Bill se jeta avidement sur les lèvres de Tom et il passa ses mains sous son t-shirt pour le lui enlever. Quelques secondes plus tard ce fut au sien de rejoindre le sol. Ils avancèrent vers la chambre, leurs jambes entremêlées. Cela avait un air de déjà vu, sauf que cette fois-ci ils étaient tous les deux sobres et conscients. Ca ne pouvait qu'être meilleur.

[...]

Quoi que. Ils ne devait pas être si conscients que ça parce que Bill se retrouva totalement nu sur un Tom pas plus habillé sans vraiment savoir comment.
Leurs sexes se frottaient, et la sueur commençaient à perler sur leur peau. Bill se mordit la lèvre, il était vraiment excité. Il ondulait son bassin sur le blond, faisant s'entrechoquer avec violence leurs sexes dressés. Il y avait une telle passion dans leurs yeux, une telle envie de l'autre.

Le brun se pencha pour venir embrasser les lèvres de Tom. Il prit ses mains et les monta au dessus de sa tête pendant qu'il approfondissait le baiser. Il aimait cette position, ce sentiment de pouvoir, oui il possédait Tom. Et il adorait ça.

Sa virilité commençait à lui faire mal, il voulait plus d'action, sous lui Tom bougeait toujours, donnant des coups de reins puissants pour faire monter la pression d'avantage.
Soudain il prit un élan plus fort et retourna Bill sur le dos pour inverser leurs positions. Il sourit malicieusement.

« Tu ne crois quand même pas que j'allais te laisser dominer jusqu'au bout si ? »

Le brun fit un moue trop craquante mais qui ne déstabilisa pas Tom, enfin pas totalement.

« J'avais espéré. » souffla-t-il en rigolant.
« Mais si tu restes au dessus je ne pourrais pas faire ça.... »

Sans laisser à Bill le temps de répliquer il descendit et s'arrêta la bouche face à l'érection de l'androgyne. Celui-ci déglutit en sentant le souffle chaud de Tom contre sa peau rougie. Mais il ne faisait rien.

« Ok ok d'accord, je te laisse dominer fais ce que tu veux mais agis bordel ! » lâcha-t-il.

Le blond sourit, fier de son effet et prit entièrement le sexe de Bill en bouche.

« Ahh!! »

Il le lécha sur toute la longueur pour le relâcha. Bill perdait totalement prise, le piercing de Tom le rendait fou. Il avait couché avec pas mal de personnes mais il n'avait jamais rencontré quelqu'un qui avait la lèvre percée à cet endroit, et c'était vraiment jouissif comme sensation. Il regretta de ne pas l'avoir connue plus tôt.

« Mmh! Putain ! »

Le blond s'attardait sur le bout de son érection, jouant avec sa langue de façon divine. Bill ferma les yeux et se concentra sur le plaisir qu'il ressentait. C'était des vagues immenses de bonheur et de désir. Il ne contrôlait plus son cœur et sa respiration s'emballait. Le dreadé faisait ça comme un Dieu. Il passa ses mains dans ses cheveux, lui imprimant son rythme pour qu'il accélère.
Il sentait la bouche de Tom aller et venir à toute vitesse sur son sexe en feu, le faisant décoller encore plus.

Ses muscles se contractaient et il avait du mal à retenir ses cris.

« Ah ! Encore ! Plus vite... ! »

Il se sentait porté par une force supérieure qu'il lui tordait délicieusement le ventre. Tom accéléra encore ces gestes. Bill n'en pouvait plus, il avait trop chaud, beaucoup trop chaud. Il manquait d'air et le désir allait le faire exploser d'un moment à l'autre.

« Stop... arrête... »

Il ne voulait pas qu'il arrête, pas du tout même, mais il avait d'autres plans en tête.
Tom remonta vers lui.

« Tu veux vraiment que j'arrête ? » sourit-il perversement.
« Bien sûr que non ! Mais je ne veux pas finir comme ça.... »

Le regard du blond se noircit immédiatement, lui aussi avec des projets différents pour la suite.
Il se positionna entre les jambes de Bill, plaquant leurs bassins.
Le dreadé attrapa les lèvres de Bill entre les siennes, les aspirant par endroit. Leurs langues ne se lâchaient plus. Ils bougeaient l'un contre l'autre sensuellement, cherchant toujours plus de contacts entre eux.

Tom présenta ses doigts à Bill qui les lécha sans se faire prier. Sans le savoir il fit défaillir Tom qui ne pouvait détacher ses yeux de la langue de Bill en train d'humidifier ses doigts.
Il descendit ensuite sa main lentement, passant sur le torse du brun, sur son nombril, il retraça une ligne imaginaire jusqu'à son sexe tendu. Il passa ses doigts en dessous et embrassa l'androgyne avidement pendant qu'il introduisait son index en lui.

« Mmmh... » gémit Bill.

Tom continua son chemin, il bougea son doigt à l'intérieur. Il entama quelques va-et-vient lents et puis un deuxième doigt vint rejoindre le premier.

« Ah! »

Le brun se cambra. Il venait de recevoir un puissance décharge d'adrénaline qui avait parcouru son corps de part en part. Il adorait ça.

Le blond jouait avec ses doigts, les écartant à intervalles réguliers pour provoquer des dizaines de frissons de plaisir. Il s'enfonça encore plus en Bill et replia son index. Il frôla ce renflement si particulier et Bill hurla.

« Oh oui! Encore ! »

Tom retoucha cet endroit faisant crier Bill plus fort.

« J'ai des voisins tu le sais ça ? » rigola-t-il.
« M'en fous. » répondit Bill.

Il passa sa main derrière la nuque de Tom et rapprocha son visage. Ils s'embrassèrent à pleine bouche, mêlant leurs envies respectives.

Ils étaient tous les deux à bout, ils n'avaient pas envie de jouer d'avantage, ils voulaient ne faire qu'un et maintenant. Cela faisait tellement longtemps qu'ils retenaient ce désir, trop longtemps. Ils n'avaient plus la force d'attendre.

« Vas-y, tout de suite ! » ordonna Bill à mi-voix.

Tom retira ses doigts et plaça son sexe face à l'entrée du brun. Ils se regardèrent, les yeux brillants.

« Sûr ? »
« Prends-moi, maintenant ! » son ton était sans appel.

Le blond s'introduit alors lentement en lui.

« Ah! »

Bill cria, il avait tellement attendu ce moment. Ses chairs s'écartaient le faisant un peu souffrir, il n'avait rien fait depuis longtemps, il lui fallait quelques secondes d'adaptation. Il ferma les yeux et essaya de se détendre au maximum. Les sensations contraires se mélangeaient, la douleur et le plaisir rendait le moment présent encore plus particulier.
Tom s'enfonçait encore plus loin en gémissant.

« Bordel, bordel, bordel.... »

Il répétait des choses que lui seul pouvait comprendre, il était totalement rentré dans un autre monde. Il arriva enfin au bout et ne bougea plus.
Bill rouvrit les yeux, ça y était. Il faisait l'amour avec Tom et il n'en revenait pas. Le sentir en lui était quelque chose d'incroyable, il était si dur, et c'était grâce à lui. Un sentiment de fierté le prit.

« Ca va ? » chuchota Tom.

Bill acquiesça. Et donna un léger coup de bassin pour le prouver. Tom commença alors à se retirer, toujours lentement. Il faisait tout pour se contrôler, il voulait rendre ce moment unique. Il commença à faire quelques va-et-vient doux, ses mains en appui atour des épaules de l'androgyne.
C'était si bon, si intense.

« Putain... »

Bill était si étroit, c'était exceptionnel. Il perdait totalement contact avec la réalité.
Le brun ne ressentait quasiment plus de douleur, ou alors elle était toujours là mais le sentiment de bonheur qu'il ressentait la surpassait largement. Il encouragea Tom en donnant des coups de reins plus puissants.

« Plus ! » parvint-il à dire entre deux gémissements.

Tom accéléra un peu mais toujours sans aucune brutalité. Bill ne savait plus rien, ni où il était, ni comment il s'appelait, il était obnubilé par Tom. Tom qui était tout autour de lui, Tom qui était sur lui, Tom qui était en lui.

« Encore ! »

Leurs mouvements étaient plus saccadés, plus forts. Ils perdaient peu à peu leurs inhibitions pour laisser libre court à leurs envies. Leurs bassins claquaient l'un contre l'autre, leurs corps s'emboitaient à merveille, aidés par la sueur qui recouvrait à présent totalement leur peau. Ils bougeaient au même rythme, portés par des désirs qu'ils ne contrôlaient plus. Tom souleva le bassin de Bill pour pouvoir s'enfoncer en lui plus facilement.
Il donna un puissant coup de rein et frappa en plein dans sa prostate.

« Oh oui ! Encore ! »

Bill venait de voir blanc, il avait des dizaines de milliers de lumières qui brillaient devant ses yeux et son corps tout entier s'était contracté.

« Ahh! »

Tom cria aussi, sentir les muscles de Bill se renfermer sur son sexe l'avait propulsé loin d'ici, dans un autre monde. Il continua ses gestes, frappa inlassablement ce point si sensible.

« Putain ! Encore ! Oui ! »

Le brun ne savait plus ou donner de la tête, son sexe le faisait souffrir, il était tellement excité qu'il avait l'impression d'exploser à tout moment. Les décharges de plaisir arrivaient par vagues de plus en plus grandes. Il cherchait plus de sensation accompagnant le blond dans ses gestes pour le faire rentrer toujours plus profondément en lui.
Tom sortit son sexe totalement et il pénétra Bill d'un seul geste, percutant de plein fouet son endroit sensible.

Ce fut le point de non retour pour le brun qui hurla à s'en déchirer les cordes vocales pris par un violent orgasme. Tous ses muscles se contractèrent en même temps, ses orteils se replièrent, s'aggripant dans les draps, ses mains s'accrochèrent dans le dos de Tom. Son ventre le faisait délicieusement souffrir. Il sentit la jouissance venir de très loin et rester dans son corps un temps incroyablement long, c'était tellement bon. Il n'avait pas envie que cela s'arrête, il était au summum du plaisir.
Et il se délivra entre leurs deux corps dans un cri rauque. Faisant venir Tom avec lui, submergé par le plaisir que lui avait procuré la vision de Bill en plein orgasme et sa virilité serrée à l'intérieur de lui.

« Ah ! Oui ! »

Il jouit puissamment en Bill et s'écroula sur lui, haletant. Il se retira, leur arrachant un ultime gémissement et s'allongea à côté du brun.
Ils restèrent comme ça, à fixer le plafond sans bouger, pendant une durée indéterminée. Ils n'avaient plus conscience du temps qui s'écoulait ni du monde extérieur.


Bill sentit son rythme cardiaque revenir peu à peu à la normale. Il était encore parcouru d'émotions intenses, il revivait les dernières minutes sans s'arrêter. Ca avait été tellement bon !

« Putain ! » souffla Tom.

Bill rigola légèrement. C'était le mot en effet.

« Si tu m'avais dit que c'était aussi bien j'aurais surmonté mon traumatisme depuis longtemps. » continua-t-il, il avait encore un peu de mal à respirer.

Bill se tourna vers lui.

« J'ai bien fait de venir alors ? »

Tom sourit. Ses yeux pétillaient toujours. L'androgyne était heureux de voir ça, il n'avait pas eu beaucoup d'occasions de voir Tom heureux mais là il l'était vraiment. Et ça le rendait encore plus beau.
Le blond s'avança vers lui et posa doucement ses lèvres sur les siennes dans un baiser qui resta en surface.

Ils se sourirent. Bill supposa que cela voulait dire oui.
Il posa sa tête sur le torse de Tom et ferma les yeux. Il commençait à être tard et la fatigue le submergea. Il sentit ses paupières devenir très lourde et il ne mit que quelques minutes avant de s'endormir, bercé par la respiration de Tom.

[...]

Les notes d'un vieux tubes rock des années 80 retentit dans la chaine posée à côté du lit. Tom grogna, il tendit le bras et appuya sur le bouton power.
Bill lutait pour rester endormi, il était en train de faire un rêve fabuleux et il ne voulait pas en sortir; Il était un star adulée de tous, il passait son temps sur scène et il sortait avec un Dieu de la guitare qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Tom bien qu'il s'appelait Marc.

Le blond bougea sous lui, maudissant ses heures de sommeil de défiler si vite.

« Il faut bouger, sinon on va arriver en retard. »

Bill se retourna et refusa obstinément d'ouvrir les yeux.

« Bill ! Allez.... »

Le brun sentit le manque de motivation chez Tom. Il ne lui en aurait pas fallut beaucoup pour qu'il se recouche et se rendorme dans la seconde.
Mais ils devaient aller travailler, et ils avaient du boulot.

« C'est comme ça que tu comptes me réveiller ? » bougonna-t-il. « Je veux un vrai réveil ! »

Le dreadé rigola. Il se pencha vers Bill et l'embrassa chastement.

« C'est l'heure de se lever... »

Un immense sourire se dessina sur le visage du brun.

« C'est beaucoup mieux. »

Il repoussa les draps, d'ailleurs il ne se souvenait pas les avoir mis sur lui. Il se leva, laissant Tom libre d'admirer son corps nu.

Il entra dans la salle de bain et pris une douche rapide. S'il avait su que la soirée se terminerait comme ça il aurait pris un t-shirt et un caleçon de rechange. Il sortit dans un nuage de vapeur et retourna dans la chambre pour tenter de piquer un boxer à Tom. Il ouvrit un tiroir et tomba sur ce qu'il cherchait.

« On fouille dans mes placard ? »

Bill sursauta.

« Tu m'as fait peur ! J'ai plus de sous-vêtement. » dit-il sur un ton résigné.

Tom rigola. Il se plaça derrière lui et posa ses mains sur son corps toujours non habillé.

« N'en profite pas ! »
« Jamais ! » répliqua le blond en souriant.

Bill s'habilla rapidement avec son jean de la veille.

« Tiens, c'est bien parce que je sais que tu détestes porter deux jours de suite les mêmes fringues. »

Tom lui balança l'un de ses t-shirts. Bill le regarda, sceptique.

« Tu as un truc à ta taille ? »
« C'est le seul, profites-en. »

Bill l'enfila, c'était un t-shirt noir tout simple avec un dessin blanc dans le dos. Il était un peu grand mais restait relativement près du corps comparé aux autres vêtements du dreadé c'était un exploit.

« Le ptit dèj' est prêt ! »
« Miam ! »

Il avait vraiment très faim.

[...]

Après vingt minutes de marche passées dans un silence absolu ils arrivèrent en vue du commissariat. Ils ne savaient plus comment agir à présent. Ils avaient passé un vrai bon moment et semblaient avoir trouver un nouvel équilibre dans leur relation, mais où tout cela allait-il les mener ?

« Tu sais... »

Tom s'arrêta au milieu de sa phrase.

« Je ne veux pas que ça change nos relations au travail. » continua-t-il.
« Je suis d'accord. Mais pour... nous ? » tenta Bill.

Le blond frissonna et Bill se mordit la langue. Il allait beaucoup trop vite, Tom avait fait un immense pas en avant mais il devait encore avoir du mal avec toute cette idée de couple et d'histoire sérieuse. Après tout ils ne savaient pas où ils allaient, ils étaient juste heureux quand ils étaient ensemble. Et encore, ils l'étaient depuis moins de vingt-quatre heures, avant on ne pouvait pas vraiment dire qu'ils étaient en phase.

« Ecoute, aujourd'hui on va bosser et on verra par la suite. Mais ne t'inquiète pas je n'ai pas la tête à m'engager dans une histoire sérieuse en ce moment, pas tant que ce type sera dehors en tout cas. » reprit le brun.

Il sentit comme un soulagement chez Tom.

« Ca me va. »

Les discussions viendraient plus tard, si discussions il devait y avoir. Rien ne les obligeait à se prendre la tête, ils se laisseraient portés par la vague et verraient bien où elle les mèneraient.
Ils reprirent leur route vers l'entrée du commissariat. Dans le hall ils croisèrent Georg.

« On mange ensemble à midi si tu as le temps ? » demanda-t-il à Tom.
« Oui bien sûr. »

Georg les dévisagea pendant quelques secondes.

« J'y vais, j'ai du boulot. On se rejoint tout à l'heure pour faire le point. » dit Bill en s'éloignant.
« Je le crois pas ! » cria pratiquement Georg.

L'androgyne se retourna brusquement.

« Chut ! » siffla Tom.

Face au blond Georg avait la bouche grande ouverte, et puis un sourire amusé apparut sur son visage.
Bill leva les yeux au ciel, il ne savait pas comment ni pourquoi mais il savait que Georg avait deviné pour eux. Il devrait rencontrer Andréas, ils s'entendraient bien tous les deux.

[...]

La traditionnelle réunion journalière venait de s'achever. Ils n'avaient rien de nouveau. Tant que les résultats des tests ADN ne seraient pas communiqués ils ne pouvaient être sûrs de rien.
La cousine de leur principal suspect avait été interrogée toute la nuit, elle n'avait rien lâché. Selon elle elle avait surpris un rôdeur dans son garde-meuble et il avait fuit dès que la porte s'était ouverte. La perquisition de l'entrepôt n'avait rien donné non plus, il n'y avait que des vielles affaires qui n'avaient pas servi depuis bien longtemps et des restes de paquets de chips attribués au rôdeur selon Lisa.

Bill butait toujours sur certains éléments du profil. Il n'avait toujours pas vraiment compris pourquoi seules certaines pièces de la maison étaient utilisées, la cuisine n'avait jamais servi. C'était vraiment étrange. Il avait encore du boulot.

Pour s'occuper l'esprit il essayait de faire des recoupements entre les différentes victimes. Elles avaient le même profil ça il l'avait établi depuis longtemps, mais comment les choisissait-il ? Au hasard dans la rue, sur internet, dans l'annuaire ou grâce à un quelconque fichier informatique ?

S'ils arrivaient à déterminer cet élément ils feraient un grand pas en avant.

« Tu bosses sur quoi ? »

Tom venait d'entrer dans le bureau. Bill avança le clavier de l'ordinateur vers lui et ouvrir le logiciel qui l'aiderait peut-être.

« Je cherche à savoir comment notre type choisit ses victimes. »

Il entra les différents noms dans la base de données, ils l'avaient déjà fait mais là il orienta ses recherches sur des points plus précis.
Tom prit une chaise et s'assit à côté de lui.

« On va voir ce que ça donne. »
« Cartes de fidélité ? » demanda le blond sceptique.
« Tu sais que quand tu prends une carte dans un magasin toutes les données sont enregistrées ? Tout ce que tu remplis dans le formulaire d'inscription est décrypté pour leur permettre de mieux cibler leur clientèle. Et bien on va utiliser la même chose. »

Il regardait si toutes ces femmes avaient une carte dans la même enseigne. Les résultats s'affichèrent.

« Je crois qu'on tient quelque chose. »

Tom se pencha vers l'écran.

« Elles ont plusieurs cartes en commun mais regarde ça. »

Il désigna une colonne et la mit en surbrillance.

« Elles ont toutes une carte dans ce magasin. » finit le blond qui commençait à voir où Bill voulait en venir.
« Boutique de cosmétique, rien de bien surprenant, mais c'est intriguant quand même. Toutes les victimes sont référencées, ici. Ca mérite d'être approfondi. »
« Qui a accès à ses données à par nous ? »
« Le magasin bien sûr et puis les partenaires commerciaux à qui il vend les informations. »

Tom se releva.

« Ok, on va aller rendre une petite visite au directeur pour lui poser quelques questions. »

La motivation était revenue.

« Je me demande encore comment on n'a pas pensé à vérifier ça avant ? » demanda Tom un peu énervé.
« Parce qu'on avait d'autres pistes à suivre. Et puis c'est pour ça que j'ai été envoyé ici, pour vous apporter ce qu'il vous manque. » rigola-t-il.

Tom leva les yeux au ciel. Décidément Bill ne s'arrêtait jamais.

« Comme quoi coucher avec moi te donnes de bonnes idées ! »
« Et on a besoin de très bonnes idées en ce moment, il faudra recommencer.... » répondit Bill, aguicheur.

Le dreadé sourit et ils se mirent en route vers le magasin de cosmétiques de Berlin.

Les choses évoluaient bien, et dans tous les domaines.

FIN CHAPITRE 9

 

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