CHAPITRE 34
POV Bill : Je suis au téléphone avec cette blondasse de Caro qui est encore dans son bain, je m'y attendais, mais je lui hurle quand même dessus pour marquer le coup. Elle est morte de rire, elle s'en fout. C'est ça quand on est défoncé, on se fout de tout.
Elle arriva 2h après que Bill lui téléphona. Il eu la patience de rester assis sur le petit muret tout ce temps. Le regard vide de tout sentiment.
Lorsqu'elle gara sa voiture près de lui, qu'elle descendit se mettre en face de lui, il leva à peine les yeux sur elle.
Elle lui mit un coup de poing dans l'épaule et explosa de rire. Et devant cette fille, qui avait tout pour réussir mais qui préférait se droguer, Bill se mit à rire aussi, sachant pertinemment qu'il était un gros con.
Mais il n'en pouvait plus cette nuit là. Il avait beau s'être goinfré de chimie, il avait beau s'être défoncé au Captagon au point d'avoir les tempes qui lui faisaient mal, le cœur qui cognait, des fourmillement dans les jambes et les bras, des crampes, il était à bout de force. Il n'en pouvait plus de cette comédie. Et il avait peur, peur comme il n'avait jamais eu peur avant.
Mais il continuait de rigoler. C'était ça être shooté, rire pour un rien, pleurer pour un rien, se tuer pour le tout.
Quand ils cessèrent leur rire débile, Caro le poussa vers la voiture où ils rentrèrent.
Elle démarra, fit crisser les pneus et effraya la grand-mère qui passait près d'eux. Ils filèrent sur la route.
Bill : Un jour je m'enfuirai, tout cela sera du passé.
Caro : Ah ouais ? Et tu veux partir où hein ? Ahaahaha ! Tu peux pas vivre sans...
Bill : Je suis pas accro j'tai déjà dis.
Caro : Mais bien sûr !
Bill : Oh lâche-moi ok !
Caro : Tout les fixers disent ça ! 'J'suis pas accro' ! Pfff t'es raide mon vieux ! Tu t'en sortira plus. T'as trop sniffé, ya qu'à voir tes bras, tu peux même plus les plier !
La tête de Bill reposait contre la vitre, son haleine faisant apparaître de la buée sur la vitre.
POV Bill : Nous pouvons allez à deux cent à l'heure dans les rues où il ne fait pas bon de trainer quand nous sommes au volant, nous mêlons l'alcool à la beu, la beu à la coke, la coke aux ecstas, les mecs baisent des putes sans capotes et jouissent ensuite dans les copines de leurs petites sœurs, qui se font de toute manière partouzer du soir au matin. Nous sommes en plein délire ! On prend du Prozac comme vous prenez du Doliprane, on a envie de se sucider à chaque relevé bancaire, parce que c'est vraiment honteux quand on pense qu'ailleurs, il y a des enfants qui crèvent de faim, alors qu'on s'empiffre et qu'on s'en met plein le pif.
De toutes façons, quoi que nous fassions c'est honteux.
Ces rues désertes aux trottoirs mouillés, sortir, se coucher tard, tout ce monde, cette sensation de brûlure à la poitrine, les jambes cassées. Il avait du mal à respirer. Il n'avait envie de rien, il ne savait pas quoi faire, il ne voulait pas dormir, il ne voulait pas rester éveillé. Il n'avait pas faim. Il ne voulait pas être seul, il ne voulait voir personne. Il avait l'impression d'être en sursis, il était complètement défoncé.
La seul chose véritable qu'il veuille à se moment précis, c'était Tom. Les larmes ruissellèrent sur ses joues creuses. Il ne pouvait pas aller le voir. Il ne voulait pas qu'il le voie dans cet état. La déception se lirait sur son visage, ses yeux deviendrait lourd de reproches, Bill ne pourrait pas le supporter...
Alors il ravala ses larmes. Jeta un coup d'œil vers Caro qui gardait les yeux braquaient sur la route, bien qu'elle pensait à tout autre chose.
Bill : Je peux arrêter quand je veux... continuait-il de souffler.
Caro se mit à rire. Ça n'était pas drôle, mais dans d'autre circonstance ça aurait pu l'être.
Caro : Le nombre de fois où j'ai essayé d'arrêter ! Je ne les compte même plus. Avant, c'était facile. Peut-être que les descentes deviennent plus dures une fois qu'on est accro. D'abord il y a les tremblements. Puis les douleurs et les crampes à l'estomac. Après tu commences à avoir mal aux dents, aux os, enfin t'as des nausées et tu te mets à vomir.
A ce moment là, il suffit d'une petite piqûre, et Mme Héroïne te rends...mmmm.
Tu sais quoi, j'm'en fou, c'est ta vie... j'en ai marre de toi....
POV Bill : Ca fait une heure que j'écoute cette fille me raconter sa vie, et 20 bonnes minutes que j'ai décroché. Je crois pas qu'elle s'en soit rendue compte, mais pour m'en assurer, je lance parfois : C'est pas vrai ? In-croy-able !
Non, elle ne s'en est pas rendu compte.
Caro se gara enfin, devant une boîte délabrée où une musique horrible était mise à fond., prit quelque chose dans la boite à gants le lui donna. Il l'avala vite fait, sans savoir ce que c'était puis elle le fichu dehors.
Caro : C'est dommage, j't'aimai bien... mais bon t'inquiète pas, j'vais m'en remettre ! Ciao ! ! !
Bill : J'me casse de toute façon !
Bill ne comprit pas. Pourquoi restait-elle dans la voiture ? Les fixer faisaient toujours n'importe quoi, il ne fallait jamais avoir confiance en eux.
Avant de partir elle lui lança :
Caro : C'est vrai, fit-elle en acquiesçant vigoureusement. La meilleur chose que tu puisses faire, c'est foutre le camp. Comme ça, Tom n'aura plus aucun lien avec un connard dans ton genre.
Bill : C'est ce que je me dit... dit-il en baissant la tête.
Soudain la voiture démarra super vite et Bill put la voir briller dans la nuit jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière une haie.
POV Bill : Je ne voudrais faire de peine à personne au monde. Jamais je ne pourrai blesser quelqu'un, physiquement ou moralement, alors comment les gens peuvent-ils me faire tant de mal ?
Une goutte de pluie vint s'écraser sur son front et elle lui fit l'effet d'une larme tombant du ciel.
Est-ce que les nuages et les cieux pleuraient sur lui, vraiment ? Est-ce qu'il était réellement seul dans ce monde gris et triste ? Etait-il possible qu'une autre personne pleurait pour lui ? Oh non...non....non, il devenait fou !
POV Bill : Aidez-moi ! Qu'est-ce que je vais faire ? Putain quelle salope !
Bill fut soudain prit de tremblements. Il paniqua, son rythme cardiaque s'accéléra et il du s'asseoir pour ne pas s'évanouir. Il respirait très vite et avait mal au cœur.
POV Bill : Merde.... Faut pas que je fasse une overdose ici ! ! ! Pile au moment où on croit avoir touché le fond, il se présente du rab de fond....
Il essaya de se rappeler exactement ce qu'il avait prit. Mais il n'arrivait pas à voir les doses. Puis il repensa au truc que Caro lui avait donnée. C'était quoi au juste ?
Il fit un effort surhumain pour se concentrer.
Bon, il était seul au milieu de nul part, il souffrait énormément et il avait super froid. Que devait-il faire ?
Il sortit son portable. Composition du numéro.
Bill : Oh nnooononononon ça sonne. Si ça se trouve il va répondre.
Il raccrocha fissa.
Calme, calme...
Il était au bord du deuxième essai quand le téléphone sonna. Il décrocha et dit :
Bill : Soyez gentil de dégager du grelot, j'ai un coup de fil méga important à passer.
Tom : Bill ? C'est toi ?
Une boule vint se loger dans sa gorge et il eu beaucoup de mal à parler. Les larmes lui piquaient les yeux.
Bill : Tom j'ai...j'ai besoin de toi...
Tom : Mais t'es où là ? Ca va ?
Bill : Nan je...écoute viens me chercher s'il te plaît...
Il lui donna les indications qu'il connaissait et une demie heure plus tard une voiture s'arrêta et Tom, Georg et Gustav en sortirent.
Il ouvrit un œil et vit une foule autour de lui. Apparement il était allongé par terre.
POV Bill : J'ai l'impression d'être à l'intérieur d'une boîte de conserve où quelqu'un touille avec une cuillère géante. Toutes les lumières sont d'une incroyable intensité. Jamais le soleil ne m'a paru aussi brillant que ce lampadaire au dessus de nos têtes. Les rues sont devenues des plages, les arbres des palmiers. La lumière est éblouissante.
Une maison a un mur d'un orange éclatant. On dirait que le soleil levant s'y reflète. Les ombres dansent comme si elles voulaient s'effacer devant la lumière. Les murs se creusent et semblent soudain se dissoudre en flammes.
Tout se dissout en couleurs, formes et sons reflétant mon humeur du moment.
Tom se fraya un chemin à travers les spectateurs et s'agenouilla près de Bill. Il était au bord du coma éthylique. Il lui tâta le front, mais la paume de sa main était si chaude qu'il n'arrivait pas à déterminer lesquelles des deux avait de la fièvre.
Tom : Bill, ça va ?
POV Tom : Seigneur ! Pendant un bon moment, je n'entends plus que sa respiration encombrée et les battements de mon cœur.
Il embrassa doucement son front et passa un bras sous ses genoux, un autre sous ses épaules et le souleva délicatement.
Il l'installa dans un taxi avec l'aide des deux autres.
A demi conscient, il remuait de temps en temps pour marmonner des phrases incohérentes ou retenir un spasme.
Une fois devant l'hôtel, Georg l'aida à sortir Bill de la voiture.
Pour monter l'escalier, il fallut le traîner par les bras pendant que Gustav et Georg le poussaient. Ensuite il voulut camper sur le tapis de l'entrée et commença à gigoter dans tous les sens.
Gustav : Bill, je pense vraiment que tu devrais aller au lit maintenant, dit-il d'une voix lasse, au comble du désespoir.
Cela faisait dix minutes qu'ils étaient accroupis dans l'entrée et que Tom épongeait le visage de son frère avec un gant de toilette, sans grand résultat.
Pour seule réponse, il marmonna :
Bill : Dégage.
Renonçant à la raisonner, ils battirent en retraite vers la salle de bains.
Gustav : Il faut qu'on l'emmène à l'hosto, il est au bord du coma.
Bill était devenu livide.
Georg : Je crois pas qu'il se soit contenté de boire. Je crois qu'il a pris un truc.
Tom le regarda un instant sans comprendre et soudain, il comprit.
Tom : Oh ! Oh, tu veux dire...
Georg hocha la tête.
Gustav : Y a plein de gens pas nets dans les soirées. J'en ait déjà croisé un dans les toilettes, je suis sûr qu'il dealait.
Tom : Non ! Bill toucherait jamais à cette merde. Je le connais. Il ferait jamais ça. C'est mon frère ! On se dit tout !
Georg haussa les épaules en marmonnant dans sa barbe.
Tom s'assit sur le rebord de la baignoire, le regards dans le vide, répétant inlassablement « Pas lui, il ferait pas ça, c'est pas vrai... »
Tom : Tout vas de travers, murmura-t-il.
Gustav : On devrait peut-être appeler David...
Tom : Non. Pas lui. Aidez-moi à porter Bill dans son lit. On vas lui faire boire des litres d'eau et je resterai avec lui pour m'assurer qu'il ne... qu'il ne...
Georg : Qu'il ne s'étouffe pas avec son vomi ?, suggéra-t-il d'un ton excédé qui ne lui ressemblais pas. Faudra bien que t'admettes la vérité un jours. Ça fais pas mal de temps déjà que ça à commencé, tu t'en rends compte non ? Ouvre les yeux Tom. Ouvre-les avant qu'il soit trop tard pour lui.
Gustav hocha la tête.
Il portèrent Bill dans son lit en silence et sortirent, laissant Tom seul.
Tom s'assit sur le lit, caressant les cheveux de Bill, tout doucement, comme dans un rêve.
Tom : T'as pas fais ça hein ? Bill ? Hein ? Oh, je t'aime tellement...
Il enfouis son visage dans les cheveux de son frère et pleura jusqu'à ce qu'il s'endorme.
POV Tom : Je me suis levé cinq à six fois dans la nuit pour écouter ta respiration Bill. Tu respirais, si on peut appeler ça respirer. J'ai plutôt l'impression que l'air pénétrait dans ton corps et en sortait par un mouvement de ventilation indépendante de ta volonté.
Quand Bill se réveilla le lendemain matin (dieu merci), il nia tout en bloc, qu'il s'agisse de drogues ou de l'alcool.
Bill : J'ai mangé un sandwich avarié, point barre.
*-*
Ils prirent leur petit déjeuner avec Georg et Gustav. Aucun d'entre eux ne remit l'histoire d'hier sur le tapis, même si chacun pensait à ça.
Tom : Tout va bien Bill ? T'arrêtes pas de remuer.
Bill : Faut que j'aille aux toilettes.
Il se leva d'un bond, les yeux écarquillés. Il fonça au toilette et sortit de sa poche tout ce qu'il lui fallait.
POV Bill : On m'a fait connaître les torpilles, vendredi et le speed, dimanche. Toutes les deux sont comme si on galopait sur une étoile filante dans la voie lactée, mais un million, un milliard de fois plus excitant. Le speed m'a un peu fait flippé, au début, parce que je devais me l'injecter dans le bras. Je me rappelais comme j'avais eu horreur des piqûres à la clinique, mais ça c'est différent. J'ai hâte d'essayer encore une fois. J'étais bien, heureux, libre, un être différent et amélioré, dans un monde plus beau, plus parfait. C'était dingue ! C'était beau ! Vraiment fantastique !
Aujourd'hui j'en ai. Je vais retester .
Il revint vers ses amis, un sourire aux lèvres. Il ne remarqua pas le regard de Tom qui n'était qu'un amalgame de questions sans réponses.
Bill se contenta de sourire en battant des cils.
Tom : Qu'est-ce que t'as fait ?
Bill : Ca te regarde ?
Tom : Ne fais rien que je ne ferais pas !
Comme s'il existait quoi que ce soit qu'il ne ferait pas... Il aurait bien aimé lui dire de se les mettre dans le cul ses conseils, mais se retint de justesse et se contenta de le regarder sans grand intérêt.
Il devenait de plus en plus agressif. Son alimentation devenait de moins en moins variée, et il devait se forcer : fromage blanc, yaourts, poudings... C'est tout ce qu'il pouvait avaler, son estomac ne supportait plus rien d'autre.
Il avait perdu huit kilos en trois semaines. Sa peau est blanchâtre, presque translucide à certains endroits. Ses joues étaient toutes creusées.
Il avait passé quelques jours dans le cirage. Il ne pensait à rien, il ne se rendait compte de rien. Il était totalement replié sur lui-même et il ne savait plus trop qui il était. Il lui arrivait même de se demander s'il était encore vivant.
Tom commençait à le regarder bizarrement, il savait que quelque chose n'allait pas.
Bill fonctionnait par automatisme. Il souriait quand il fallait sourire, il signait où il fallait signer, il chantait ce qu'il devait chanter.
Maintenant il n'était à peu près heureux que dans les moments où il rêvait qu'il était quelqu'un d'autre.
Il y avait aussi les moments où il faisait l'amour avec Tom bien sûr, mais ces moments se faisait de plus en plus rare, il était beaucoup trop mort pour ça.
POV Bill : Comment je vais faire ? Comment je vais pouvoir m'en passer ? Est-ce que je peux encore m'arrêter ? Comment ? Comment redevenir celui que j'étais, celui qu'il aime ?
Bill attrapa le pot de confiture. Il n'en avait franchement pas envie, mais s'il ne mangeai rien, les autres poseraient des questions.
POV Bill : C'est une phrase qui m'a traversé l'esprit : « la mort est un processus rectiligne ». Le genre de déclaration à l'emporte pièce qu'on s'attend plutôt à trouver en anglais : « Death is a straight on process »... quelques chose comme ça....en tout cas, ça m'a scié !
Soudain ses mains se mirent à trembler si fort qu'il lâcha le pot. Il atterri par terre dans un fracas de verre brisé, et tout le monde sursauta. Il repoussa son assiette et, la tête dans les mains, il se mit à pleurer.
Tom le regarda ahuri, puis le prit dans ses bras et le ramena dans la chambre d'hôtel.
Qu'est-ce qui se passait encore ?
Tom : Eh ben alors, dis moi ce qui va pas mon cœur...
Bill : C'est rien, murmura-t-il d'une voix rauque. Je me sens juste bizarre et fatigué c'est tout...
Tom : Comment ça, bizarre ?
Bill : J'ai pas envie d'en parler, répondit-il d'une voix lasse.
Tom : Tu sais que je t'aime hein ? Et que je serais toujours là pour toi, tout le temps ?
Bill : Ouais. Je voudrais me reposer un peu d'accord ?
Tom : Comme tu voudras...
*-*
POV Bill : Je me réveille à midi, tout raide, insensible, comme mort.
Il alla consulter un docteur et il lui dit et répéta qu'il ne pouvais pas dormir.
Il mit le paquet.
Le doc lui avait posé un tas de questions, il lui avait demandé pourquoi il ne pouvait pas dormir, mais il lui répéta qu'il ne savait pas, qu'il ne savait pas, qu'il ne savait pas.
Finalement, il s'était laissé fléchir et il lui avait donné des somnifères.
A vrai dire, il n'avait pas tant besoin de sommeil que d'évasion. C'était un moyen de s'évader absolument merveilleux. Quand il n'en pouvait plus, il prenait un comprimé et il se laissait simplement sombrer dans le néant. Au point où il en était, c'était mieux que rien.
Il n'avait pas l'impression que les comprimés soient aussi fort que ceux d'avant. Parce qu'il devait toujours en prendre deux ou trois. C'était peut-être parce qu'il était nerveux. Il n'en pouvait plus, il ne savait pas combien de temps il allait pouvoir tenir le coup.
POV Bill : S'il n'arrive pas quelque chose, bientôt, je crois que je vais me faire sauter la cervelle .
Il dormit, et lorsqu'il se réveilla, il ne savait plus si c'est le même jour, la même semaine ou la même année, mais qu'est-ce que ça peut bien foutre après tout ?
La foutue pluie était encore pire qu'hier. On dirait que tout le ciel lui pissait dessus. Il voulu sortir, mais avec son rhume il fut glacé jusqu'à l'os avant même d'arrivé au coin de la rue, alors il rentra et il se coucha tout habillé, il se roula en boule pour essayer de se réchauffer et ne pas mourir.
*-*
Tom lui fit du lait chaud, il était vraiment trop mignon.
Il était resté près de lui, sans rien dire, seulement à le regarder.
POV Bill : Je suis sûr qu'il sait. Il est plus distant en ce moment. J'ai senti sa main dans mes cheveux mais je me souviens plus du reste.
Il devait avoir de la fièvre parce que de temps en temps, il perdait les pédales, il perdait connaissance et c'était vraiment la seule chose qui l'empêchait de se la casser.
POV Bill : Ah ! Si seulement je trouvais une dose ! J'en ai besoin à crier, j'ai envie de hurler et de me taper la tête contre les murs et de grimper aux rideaux. Il faut que je foute le camps d'ici. Il faut que je mette les voiles avant de perdre la tête.
Si Tom me voyait ! ! ! Oh non, je préfère ne pas penser à Tom, ça fait trop mal... J'ai peur, je me sens si seul et je suis vraiment malade. Plus malade que je ne l'ai jamais été de toute ma vie. Mais je sais que c'est parce que je n'ai pas ma dose.
Quand j'en reprendrais, ça ira mieux.
Tom entra dans la chambre de Bill et s'assit sur le lit.
Tom : Je sais que tu dors pas...
Bill : Si !
Tom : Ca va ?
Il avait les côtes en miettes, la tripaille en folie, les guiboles comme un mètre pliant... ses tympans lui sortaient par les narines la conscience de son inconscience l'aveuglait, mais il supposait que ça allait.
Bill : Ca va... comme toujours.
Tom : Parle moi Bill.
Bill ne savait absolument pas quoi lui dire. Quand il était seul, il trouvait plein de sujet de conversation, mais dès que Tom était là, plus rien.
Un vide dans sa tête.
Voilà pourquoi, sans y réfléchir il lui demanda :
Bill : « La mort est un processus rectiligne », Tom, que penses-tu de cette phrase ?
Il ne le regarda même pas. Il répondit simplement :
Tom : C'est juste Bill, et la longueur de la vie dépend de la vitesse du projectile.
POV Bill : Saturation du cerveau .
A quoi il ajouta :
Tom : Mais ça ne te concerne pas, tu mourras dans ton lit quand t'auras 93 ans.
POV Bill : Il croyait me rassurer, seulement j'ai fait mes comptes : il y à une sacrée tirée jusqu'à mes 93ème piges ! Il va falloir m'inventer des petites morts pour tenir jusque là !
Tout bien réfléchi, Bill préféra ne plus parler du tout. Comme ça au moins il n'avait pas à faire semblant d'être intéressé par ce que son frère lui répondait.
FIN CHAPITRE 34