PARTIE 3


Je me tourne vers le téléviseur qui repasse les mêmes images avec 10secondes de décalage....tout le staff est collé devant la télé. J'appuie sur l'émetteur

Moi : BILL....... BILL PUTAIN REPONDS !!!!!!

Je me tourne vers la télé braquée sur les juges....ils font signent d'arrêter la course. J'arrache mon casque et le balance sur un des sièges. Je sors du box et cours vers une des motos de Bill qui est restée dehors après les derniers essais.

....TOM !!!!

Je me retourne et reconnais la moto de Georg. Il détache son casque alors que je vais vers lui en courant. Il le balance sur le sol, alors que je monte comme je peux derrière lui. Il démarre immédiatement et on prend le circuit en sens inverse. Je descends de la moto avant qu'il s'arrête complètement et rejoins Bill en courant le plus vite possible. Je m'agenouille près de lui et soulève seulement la visière de mon casque. Un filet de sang traverse son visage. Un bruit assourdissant raisonne et je me rends compte qu'un hélicoptère se pose pas loin de nous. On me tire un peu en arrière, et des pompiers arrivent vers nous en courant. Ils s'occupent de lui....lui passe un collier de sécurité pour ses vertèbres en même temps qu'il enlève son casque. Ils lui posent un masque à oxygène avant de faire glisser une planche sous son corps et de le relever. Ils courent vers l'hélico et je le suis.

Moi : je peux venir !
Pompier : Non personne
Moi : Vous l'emmenez ou ?
Pompier : Au Heilig herz

Je retourne vers Georg en courant et on repart directement vers les box. On descend en même temps de la moto et il la laisse tomber comme une merde pour me suivre. J'attrape le sac de Bill et fouille dedans pour prendre les clefs de la voiture. Je sors en courant suivit de près par Gustav et Georg. Il m'arrache les clefs des mains et m'oblige à m'assoir coté passager, tandis que Gustav passe derrière. Georg démarre et on roule rapidement vers l'hôpital. Une chance qu'on soit à Berlin on a pas besoin de chercher on sait ou il est ! Je passe mon temps à lui dire d'accélérer alors que je pianote le N° des renseignements pour avoir le N° de l'hôpital....et là bas ces cons sont pas capables de nous dire quoi que ce soit. On arrive enfin et Georg pile devant l'entrée des urgences. Je saute hors de la voiture et Gustav fait la même chose. On se précipite tous les 2 vers l'accueil.

Gustav : Bonjour, on voudrait des nouvelles de Bill Kaulitz ?
L'infirmière : Pardon ?
Moi : Il vient d'être porté en hélico...
L'infirmière :Si il vient d'arrivée il est avec les médecins, et je ne sais rien. Allez dans la salle d'attente un médecin viendra vous voir.

Gustav me tire par le bras et m'oblige à m'assoir alors que Georg rentre dans la salle. Je me repasse les images de l'accident en permanence.....putain son pneu a explosé et il est parti a une vitesse impressionnante dans le décor.....et après....bordel l'autre moto lui a carrément foncé dessus.....

Ellipse

Je sais pas depuis combien de temps on est là....c'est insupportable..... Je regarde le médecin arriver vers nous. Il a une gueule de déterré...j'ose pas me lever, je sais qu'il apporte pas de bonne nouvelle.

Le médecin : Vous attendez pour Bill Kaulitz ?
Moi : Oui....

Ma voix tremble et j'essaie le plus possible de retenir mon sanglot....j'ose même pas le regarder.

Le médecin : Vous êtes de la famille ?
Gustav : Oui....c'est son frère !
Le médecin : Bien....Bill.....

Il tire une chaise pour s'assoir face a moi.

Le médecin : Mr Kaulitz...votre frère.....
Moi : Il est vivant ?

J'essaie de calmer ma respiration.....Il me prend les mains qui étaient posées sur mes genoux.

Le médecin : Bill a eu ce qu'on appelle le coup du lapin....il est paralysé.
Moi : Pour toujours ?
Le médecin : Oui je suis navré.
Des bras m'entourent et je pose la tête sur l'épaule de Georg.
Moi : Il pourra plus jamais marcher....
Le médecin : Mr Kaulitz......Votre frère ne peut plus bouger.....Il est tétraplégique....paralysé a partir du cou....La moelle épinière a était sectionné, et c'est impossible a réparer

J'essaie de me lever mais je retombe dans les bras de Georg...ou Gustav je sais pas trop. Je me reprends le mieux possible....

Moi : Je peux le voir ?
Le médecin : Bien sur....vous devez savoir, que son corps est protégé par une coque spéciale, pendant quelques jours. Et il a aussi une trachéo...qu'il gardera toujours maintenant, il ne peut plus respirer seul.

J'essaie de visualiser le mieux possible, pour ne pas qu'il voit un visage surpris. Gustav revient et me tend un dernier café. Je le bois d'un trait, souffle un bon coup avant de suivre le médecin. Il s'arrête dans une chambre au bout du couloir.

Le médecin : Il a besoin d'énormément de repos....je lui ai expliqué son état....mais avec les cachets et.....
Moi : je le lui dirais moi.

Il hoche à peine la tête avant de me laisser entrer. J'entre sans faire de bruit.....mon regard bloque sur lui quelques secondes. Je me reprends et m'approche avant de recommencer à pleurer. Je tire le fauteuil et m'assoie près de lui en lui caressant la main du bout des doigts. Je continue même quand je réalise qu'il ne sent plus mes mains sur sa peau. Je remonte ma main vers son visage et frôle doucement sa joue. Ses paupières bougent doucement....

Bill : Tom ?
Moi : Oui...c'est moi trésor...ça va ?
Bill : Oui...j'ai pas mal !

Je fais disparaitre rapidement l'unique larme qui réussit à s'échapper.

Bill : Tom....pourquoi je sens pas ta main sur la mienne ?
Moi : Le médecin.....
Bill : Tom....je sens plus mon corps.....Il se passe quoi ?

Je m'approche de son visage, et essuie ses larmes qui coulent de plus en plus rapidement.

Moi : Mon trésor calme toi. Ton accident a été très grave.....Ta......ta moelle épinière a été sectionnée.....
Bill : Je pourrais plus marcher ?
Moi : Non....tu es....complètement paralysé....

Il me regarde dans les yeux, avant de les fermer lentement. Une larme perle de chaque coté de son visage. Je pose mon front contre le sien pour qu'il ouvre un peu les yeux.

Moi : je suis la t'inquiète pas, je m'occuperai de toi !
Bill : Non....pars....VA T'EN !!!!

Il éclate en sanglot, alors que j'essuie de nouveau son visage, malgré ses cris qui me supplie de partir et de le laisser.

Ellipse

Après avoir pleuré et hurler pendant 1h il s'est endormi.....Je caresse doucement l'intérieur de son avant bras quand la porte s'ouvre lentement. Gustav et Georg entre sans faire de bruit. Je lâche la main de Bill et m'avance vers eux.

Gustav : Alors ?
Moi : J'ai du lui redire, il se souvenait plus que le médecin lui avait parlé....il a pleuré, hurlé avant de se rendormir.
Gustav : Y'aura jamais aucun espoir qu'il puisse retrouver l'usage de ses membres ?
Moi : Non.....
Georg : On reviendra demain
Moi : D'accord

On se serre la main et ils sortent de la chambre. Je retourne vers Bill, il me regarde arriver

Moi : Tu dormais pas
Bill : je me suis réveillé....
Moi :Quand ?
Bill : Quand t'as dis que je marcherais plus jamais...

Je m'approche de lui et je lui caresse doucement le visage.

Bill : C'est pas à cause de moi....j'ai pas fais d'erreur hein ?....je...j'ai juste essayé de le dépasser et....
Moi : Non....t'as fais aucune erreur...c'est ton pneu qui a explosé, et tu as dérapé...

Il hoche un peu la tête avant de commencer à fixer le mur.

Bill : Je voudrais que tu partes...et que tu reviennes pas
Moi : Non...hors de question. Je reste près de toi, je te quitte pas une seconde.
Bill : Pourquoi ?
Moi : Parce que je laisse pas mon mec seul a l'hôpital....
Bill : J'suis plus un homme....
Moi : Dis pas ça...
Bill : Reste pas...ça sert a rien !
Moi : Je t'abandonnerai jamais...
Bill : Tu m'abandonnes pas, je veux que tu partes !
Moi : ça je sais que c'est pas vrai ! Tu veux pas que je parte ! et je veux rester près de toi !

Je m'approche de lui et recouvre son visage de baisers. Faut que je reste fort ! Pour lui....pour nous 2....

Ellipse de 3jours

J'entre dans la chambre alors que le médecin est en train de le visiter.

Le médecin : je suis désolé Bill....on a vraiment pas le choix.

Il me suit du regard jusqu'à ce que je rapproche le fauteuil près de lui et que je m'y asseye.

Moi : Bonjour mon trésor....

Ouais au bout de 2h ils ont compris que c'était absolument pas mon frère ! Mais maintenant qu'il est plus aux urgences, j'ai droit de le voir comme je veux !

Moi : ça va ?
Je l'embrasse sur le front, ses yeux se remplissent de larmes
Moi : Qu'est ce qui se passe.

Bill tourne la tête pour pas me répondre et regarde le médecin.

Le médecin : La blessure à la main ne guérit pas....on a pas d'autre choix....
Moi. Quoi...quel autre choix ?
Bill : Ils...ils doivent me couper la main....Tom je veux pas, je t'en supplie trouve un autre moyen....
Moi : Putain de merde c'est pas possible....

Je passe mes mains sur mon visage pour essayer de me contenir.... Je le regarde, il a l'air perdu et désespéré....je le suis autant que lui. Je regarde le médecin, il me fait comprendre qu'il n'y a aucune autre solution. Je lui demande silencieusement de sortir. Je me rapproche un peu de Bill en regardant sa main...elle est bleue et un de ses doigts commence a virer au noir.

Moi : Il y a pas d'autre solution....si tu attends trop ça pourrait être plus grave.....beaucoup plus grave.
Bill : Tu seras là, quand je me réveillerai de l'intervention ?
Moi. Bien sur....je serai toujours là.....
Bill : Pourquoi ?
Moi : Parce que j'imagine pas les choses autrement.

Je voudrais tout simplement lui dire que c'est parce que je l'aime, mais je le connais ! Il dirait que c'est la pitié du moment...Il reste de longues minutes à me regarder dans les yeux sans rien dire...

Bill : Dis au médecin que je suis d'accord.

Je pose doucement mes lèvres sur les siennes, et sors de la chambre pour chercher le médecin. Après quelques minutes je le vois sortir d'une chambre. Je m'avance lentement vers lui.

Moi : Docteur....j'ai parlé a Bill....il est d'accord pour l'opération.
Le médecin : Bien. Je sais que cette situation est dure pour un jeune couple comme le votre ! Mais si il y avait une autre solution quelle qu'elle soit, vous savez qu'on ....
Moi : je sais....vous l'opérez quand.
Le médecin : Dans l'après-midi. On ne peut vraiment pas attendre.
Moi : Bien...je vais le prévenir.
Le médecin : les infirmières viendront dans 1h ou 2 pour le préparer.
Moi : Merci.

Je retourne lentement vers la chambre. Bill a le visage tourné vers la fenêtre en train de regarder le ciel.

Moi : Bill....écoute moi.

Il tourne doucement les yeux vers moi et plante son regard dans le mien

Moi : Ils vont t'opérer dans l'après-midi....
Bill : Tu peux allumer la télé s'il te plait ?
Moi : Tu as compris ce que je viens de te dire ?
Bill : ça m'intéresse pas ! La télé s'il te plait.

Je m'assoie près de lui et lui allume la télé comme il me l'a demandé.

Ellipse

Les infirmières viennent de l'emmener. Il s'est complètement désintéressé de tout ce qu'on lui a expliqué concernant l'opération. Je profite d'être seul dans la chambre pour téléphoner à Gustav. Je lui explique la situation....je l'entends retenir ses larmes le mieux possible. Je lui demande de ne pas passer aujourd'hui mais d'attendre demain. Il approuve me disant qu'il va prévenir Georg. J'essaie d'appeler pour la 100ème fois les parents de Bill. Dès qu'ils savent que c'est moi, ils raccrochent. Ils ne veulent pas le voir....plus maintenant qu'il est dans « un état pareil » pour reprendre les paroles de son père. Je passe les 3h suivantes à prier pour que tout se passe bien......La porte de la chambre s'ouvre, et les infirmiers entrent tirant le lit de Bill. Ils sortent après avoir fait quelques vérifications. Je prends le visage encore tout endormi de Bill.

Moi : ça va ?

Il me regarde dans les yeux, et tourne la tête pour la dégager de mes mains. Il fixe un peu son bras, avant de fermer les yeux et de se rendormir.

Ellipse d'une semaine

Comme tous les matins j'arrive dans la chambre de Bill. Et comme tous les jours on va passer notre temps dans un silence désespérant. Depuis qu'il a été opéré il n'a pas ouvert la bouche. Il passe son temps à fixer le ciel ou son bras. J'entre dans la chambre, en essayant de sourire le plus possible

Moi : Bonjour mon trésor !
Bill : Bonjour

Je me retourne vers lui et mon sourire maintenant est sincère. Je m'approche de lui et l'embrasse doucement.

Bill : Pardon pour cette semaine.
Moi : T'inquiète pas pour ça.

Je lui caresse doucement le visage et un mince sourire s'étire sur ses lèvres.

Bill : Tom....tu dois me rendre un service.
Moi : Bien sur tout ce que tu veux
Bill : je veux pas vivre comme ça....
Moi : On trouvera une solution, je te le promets tout va s'arranger....
Bill : Tom...Tomy, j'ai la solution.
Moi: Oui?

Je le regarde un peu mieux et je comprends à cet instant.

Moi : Non ! Non t'as pas le droit de me demander de te faire une chose pareille...
Bill : je t'en supplie...c'est la seule solution !
Moi : Non c'est pas vrai ! Y'a d'autres solutions, on doit juste les trouver....je t'en prie....

Il secoue lentement sa tête de droite à gauche.

Bill : T'as dis que tu ferais tout ce que je voulais.
Moi : Mais je vais surement pas t'assassiner !

Je récupère ma veste et sors rapidement de la chambre, alors qu'il me crie un « faut pas le voir comme ça » ....Je m'adosse au mur....non il a pas le droit de me demander ça ! Il est dingue ou quoi ? Il doit surtout voir un psy qui lui fera passer cette idée débile et morbide de la tête. Je me mets a la recherche d'un médecin ou d'une infirmière. Je tombe sur un interne...bon c'est pas le médecin qui suit Bill mais il sera quand même au courant de son dossier.

Moi : Bonjour, je voudrais savoir si ça serait possible qu'un psy vienne parler avec mon ami ?
L'interne : Oui mais il doit en faire la demande.
Moi : Il le demandera jamais.....
L'interne : Bien...je demanderais au chef de service de parler avec lui.
Moi : Merci beaucoup.

Je sors de l'hôpital et rentre directement a ce qui aurait du être notre maison. J'appelle de suite Georg et Gustav en leur demandant de venir. Après une 20taine de minutes, on est tous les 3 assit sur le canapé. Je sais pas si je dois leur dire ou non.....je préfère penser que c'est une idée passagère qu'il a eu, et que quand il parlera avec le médecin ça lui passera de la tête.

Ellipse jusque dans la nuit

La sonnerie du téléphone me réveille en sursaut. Je décroche précipitamment.

Moi : Oui ?
.... : Mr Trumper....ici l'hopital Heilig herz. Vous pourriez venir s'il vous plait?
Moi : Pourquoi ?
.... : Vite s'il vous plait....

Elle raccroche. Je saute hors du lit et enfile les vêtements d'hier qui traine sur une chaise. Je cours a travers l'appartement et claque la porte d'entrée avant de dévaler les escaliers. Je monte dans la voiture et roule le plus vite possible pour y arriver.....Je me gare dans la 1ère place libre que je trouve et rentre dans le bâtiment en courant. Je traverse les couloirs aussi vite que je peux la peur au ventre. Plus j'arrive près de sa chambre j'entends des infirmiers ou médecins crier... J'avance dans la chambre et c'est une vision d'horreur. Il bouge sa tête dans tous les sens alors qu'un infirmier essaie de la lui bloqué sans lui faire mal. Du sang sort en continuation et en grande quantité de sa bouche.....

Moi : Qu'est ce qu'il ce passe ?

Un médecin se retourne une seconde vers moi, avant de se reconcentrer sur Bill.

Le médecin : Il a essayé de se couper la langue avec les dents..... ( Si la langue est coupée, ça entraine une hémorragie très violente et sans soin médicaux la personne se vide de son sang assez rapidement )

Je fixe Bill qui se débat toujours jusqu'à ce qu'il se rende compte que c'est inutile. Il se laisse soigner en pleurant sans un bruit. Les médecins lui mettent une protection dans la bouche pour ne pas qu'il recommence avant de lui injecter des tranquillisants dans la perfusion. Une fois seul avec lui je m'approche lentement pour caresser son visage. Il fuit mon regard...enfin je sais pas si c'est voulu il est complètement chouté ses yeux papillonnent sans arrêt. Il se rendort enfin et je le suis quelques minutes après collant mon visage près de sien.

Ellipse de 15jours

Le médecin enlève lentement les points que Bill a à la langue. A peine fini il lui remet la protection dans la bouche avant de sortir. Bill me fixe alors que je m'approche.

Moi : Si tu me jures de pas recommencer je te l'enlève...

Il hoche doucement la tête et je lui enlève l'espèce de protège dents.

Bill : Merci....

Il recommence a fixer la fenêtre.

Bill : Je t'en supplie aide moi par pitié....
Moi : Tu peux pas me demander de faire ça....
Bill : Je peux pas vivre comme ça....je veux pas. J'étais un putain de champion de moto et maintenant.....s'il te plait. Je veux pas qu'on se souvienne de moi comme le vainqueur de 3 putains de grands prix qui a fini sa vie en pissant dans un sac.....je t'en prie par pitié.
Moi : Bill....t'es trop important pour moi pour que je te fasse ça.
Bill : Justement...si je suis important, tu dois m'aider...
Moi : Je suis pas d'accord avec ce que tu me demandes....
Bill : je te demande pas d'être d'accord, je veux juste que tu me soutiennes.
Moi : Et que je t'injecte une dose mortelle de médicaments.
Bill : Si l'unique bras qu'il me reste était valide, je le ferais moi-même !

Je ne lui réponds pas....ni oui ni non. Je le prends simplement dans mes bras, et lui mordille doucement le lobe de l'oreille. Il tourne un peu la tête, et caresse ma tempe avec ses lèvres. On reste toute la journée sans se dire un mot, l'un contre l'autre. Il est plus de 19h quand je décide de partir.....

Moi : Bill....je.....je reviens cette nuit.
Bill : Merci

Je me penche sur son visage et presse mes lèvres contre les siennes. Je me détache de lui dès que je sens les larmes me monter aux yeux. J'attrape ma veste sur le fauteuil et sors de la chambre. Je traverse le couloir et m'arrête devant un charriot de soin....je regarde partout....avant de piquer une seringue que je planque immédiatement dans ma poche. Je sors de l'hôpital en tremblant de tout mon corps. Je sais même pas comment je dois faire....putain je suis en train de réfléchir a la meilleure manière de tuer la personne que j'aime. Je me laisse tomber sur le banc devant l'entrée de l'hôpital. Je commence à pleurer comme un gosse....je veux pas faire ça. Je veux pas le perdre....

..... : Mr Trumper

Je sursaute un peu en m'essuyant les yeux avant de me retourner. Un des médecins qui s'occupe de Bill me regarde et s'assoit près de moi.

Moi : Bill ?
Le médecin : Non ne vous inquiétez pas.....J'ai entendu votre conversation avec Mr Kaulitz
Moi : je comprends pas.....

Il plonge sa main dans la poche de sa blouse. Il en ressort 2 petits flacons et une seringue.

Le médecin : En premier le flacon avec l'étiquette bleue, c'est un puissant somnifère. Ensuite l'autre flacon...c'est de la morphine. Ça arrêtera son cœur....il ne ressentira aucune douleur.

Il me prend la main et les pose dans ma paume en repliant mes doigts dessus.

Moi : Merci.....pourquoi vous faites ça ?
Le médecin : Si....il continuera à se torturer aussi bien mentalement que physiquement et...
Moi : Il pourra vraiment jamais se reprendre ?
Le médecin : Non....il n'y a vraiment aucune espérance de ce coté là.
Moi. Bien....merci beaucoup
Le médecin : J'ai vécu la même situation que vous....mais moi, j'ai refusé d'écouter ma femme et d'accéder a sa demande....je ne serais pas avec vous ce soir...je n'en ai pas le droit, je risquerais de me faire railler de l'ordre...
Moi : Je comprends.....de toute façon, je ne veux personne avec nous....

Je marche rapidement vers la voiture et me laisse tomber sur le siège. Je regarde le contenu de ma main.....je sais toujours pas si je vais le faire ou pas

Ellipse

Il est plus de 3h du matin et je n'ose pas sortir de la voiture. Depuis des heures mes yeux n'ont pas quitté ses 2 flacons. J'inspire et expire une bonne fois avant de sortir de la voiture. Je retourne dans le bâtiment et me fais le plus petit possible pour que personne ne me voit. J'entre doucement dans la chambre et m'approche encore plus doucement...

....... : Je croyais que tu viendrais plus....

Je relève lentement la tête vers lui.

Moi : Je t'avais promis.
Bill : C'est vrai.....viens.

Je m'approche de lui et tends doucement la main pour caresser son visage.

Moi : Réfléchis encore....
Bill : Non....s'il te plait.....
Moi : Mais je peux pas te faire...nous faire une chose pareille !
Bill :Tu sais ce qu'on a dit quand James Dean est mort?
Moi : Non
Bill : Vivre vite...mourir jeune...et laisser une belle image pour les autres.....j'veux pas qu'on se souvienne de moi comme ça....je veux pas que la majorité de tes souvenirs de moi.....soient.....moi, allongé dans un lit, parce que maintenant c'est la seule vie que je peux avoir.....j'veux que tu te souviennes de moi....comme le meilleur champion que t'es jamais vu !.....
Moi : Mais oui mais....
Bill : Ecoute moi.... C'est juste une question d'amour.....si t'as de l'amour pour moi fais le......

Je hoche la tête en sortant tout ce qu'il faut de la poche de mon baggy. Ma respiration est haletante et des larmes coulent sur mon visage mais lui est calme détendu.

Moi : je vais...
Bill : Non...ne me dis rien...fais le !

Je remplis la seringue avec le somnifère que le médecin m'a donné. Mes mains tremblent sans que je les contrôle. Je pique l'aiguille dans l'embout de plastique de sa perfusion. Il regarde tout mes gestes alors qu'un petit sourire nait sur ses lèvres. Je lève la tête vers lui, avant de me pencher en avant pour que mes lèvres effleurent les siennes.

Moi : je t'aime....
Bill : Je t'aime aussi.

J'injecte le médicament tandis que nos bouches s'entrouvrent et que nos langues se touchent doucement.

Moi : Pardonne moi...mon trésor je suis tellement désolé.....je t'aime plus que tout....

J'éclate en sanglot mais me reprends le plus vite possible pour finir ce que j'ai commencé. Je le regarde, il a les yeux fermés, un très léger sourire....il a l'air apaisé......Je remplis l'autre seringue de morphine et la lui injecte sans attendre..... je retire l'aiguille ramasse tout et regarde l'écran ou le tracé devient peu a peu plat. Je me penche pour poser une dernière fois mes lèvres sur les siennes, avant de partir et de passer une des porte de sortie de secours...... C'est fini....tout est fini....sa vie, la mienne.....TOUT.

FIN

 

JUSTE UNE QUESTION D AMOUR

 

NAVHAUT