Chapitre 2
Tom se dit que Bill voudrait peut-être en parler plus tard. Bill était étrangement rationnel comme ça parfois. Cependant, il avait doucement pressé ses doigts contre les lèvres de Tom chaque fois que celui-ci avait ouvert la bouche pour parler de ça.
Ces contacts étaient suffisants pour mettre les nerfs de Tom à vif. Il en venait presque à souhaiter que Bill ait été dégoûté par lui, parce qu'alors au moins il aurait arrêté de le toucher. Tom n'arrivait pas à gérer ça, et il était effrayé lorsque Bill se glissait à côté de lui pour le déjeuner et que leurs cuisses se touchaient. Il était effrayé parce que son entrejambe se tordait ; son sexe avait fini par rattraper ce qu'il avait eu dans la tête ces derniers jours.
Il n'était pas seulement amoureux de Bill. Non, ça ne s'arrêtait pas là. Il voulait Bill et c'était tout aussi déroutant, si ce n'est plus.
Tom ne se sentait pas vraiment honteux de ses sentiments. Il ne regrettait pas vraiment de s'être ouvert à Bill, il ne regrettait pas d'avoir goûté ses douces lèvres durant ce moment si excitant qui avait tout fait changer.
Mais il était frustré, et ça montait en lui, la chaleur, l'envie, le désir. L'explosion était imminente.
Les jumeaux se retrouvèrent chez eux pendant un long week-end, un rare moment de calme dans leurs vies nouvellement trépidantes. Tom se sentit soulagé d'être à la maison, d'être dans un endroit aussi incroyablement familier. C'était presque comme s'il avait de nouvelles personnes dans son équipe et qu'il rejoue pour un temps dans sa zone habituelle. Il pouvait s'enfermer dans sa chambre pendant quelques jours, à jouer à la X-box et à dormir jusqu'à ce que la douleur disparaisse. Peut-être même qu'il pourrait passer à autre chose et ainsi oublier toute cette histoire de Bill.
Il eut un mouvement de recul à la pensée. Oublier toute cette histoire de Bill ? ‘Cette histoire de Bill' n'était rien d'autre que toute sa vie, en vérité. Pas de quoi en faire un fromage, ça allait vraiment être du gâteau de passer à autre chose.
Tom secoua la tête et prit une profonde inspiration tandis qu'il descendait de voiture et plaquait un sourire sur son visage pendant que sa mère courait vers eux. Bill descendit de l'autre côté de la voiture. Le voyage avait été silencieux, presque au point que ça en soit gênant, mais presque seulement. Tom était tout de même soulagé qu'ils soient enfin arrivés.
“Tom ! Billy !” cria Simone. Elle attira les jumeaux dans ses bras et les serra à mort, puis elle les examina en les maintenant par les épaules, bras tendus. “Oh, mon Dieu, regardez-vous. Vous changez sous mes yeux à chaque fois. Bill, tes cheveux longs, c'est juste que… je sais pas.”
“Mama-am,” grogna Bill. “La dernière fois tu m'as dit que tu les adorais.”
“Et c'est vrai,” répliqua Simone. “Mais c'est juste que tu as l'air tellement…” Elle se mordit la lèvre, souriante. “Et toi Tom, y'a-t-il des filles dont tu devrais me parler ?”
Tom se dégagea de la prise de sa mère et haussa les épaules. “Bien sûr, des tas.”
Simone leva les yeux au ciel. “Entrez, entrez, les garçons. J'ai fait vos lits et j'ai fait le plein de tout ce que vous aimez manger. Gordon rentrera plus tard, il va ramener du chinois.”
“Miam !” s'exclama Bill. Il embrassa sa mère sur la joue et entra, laissant Tom et Simone dans l'allée.
“Tu vas bien ?” demanda doucement Simone à Tom. Elle savait qu'il n'était pas encore vraiment à l'aise avec toute cette histoire de célébrité ; ils en avaient déjà parlé.
Tom se contenta de hocher la tête. “Ouais, ça va.”
“Et bien, pendant les prochains jours, tu es Tom mon fils, pas Tom le guitariste de Tokio Hotel. Okay ?” Simone ébouriffa les cheveux de Tom et il sourit, se sentant ridiculeusement infantilisé.
“Ouais, d'accord,” approuva-t-il.
“Et Bill ? Comment il s'en tire ?” demanda Simone, une pointe d'inquiétude dans la voix. “Il ne laisse pas tout ça lui monter à la tête, pas vrai ? Tu gardes un œil sur lui ?”
Tom ne put même pas répondre. Il hocha simplement la tête de nouveau et jeta un œil vers la maison. “Je peux entrer ? Je suis fatigué.”
“Bien sûr, mon chéri,” dit Simone, et ils disparurent dans la maison. Tom alla droit à sa chambre, tirant sa valise derrière lui, et une fois qu'il y fut, il ferma la porte et se jeta sur son lit.
Tom s'enfonça dans le matelas moelleux avec un long soupir. Il aurait été prêt à jurer que son lit était magique, ou tout du moins que c'était le meilleur lit du monde entier. Après une journée difficile, ou pour une rock star après une tournée mouvementée, ce lit était l'endroit parfait où se rouler en boule et se détendre.
Son lit, c'était la maison. Il sentait la maison, il donnait la sensation d'être à la maison, et il soulageait ses muscles douloureux et, à présent aussi, son cœur douloureux.
Son lit, réalisa Tom avec une grimace, était très semblable à Bill.
Il s'enfonça un peu plus dans le matelas et remonta ses couvertures. Bill était comme une maison qui voyageait avec lui, le réconfortait sur la route et était toujours là pour qu'il puisse se blottir contre lui. Tom s'installa dans son oreiller et essaya de penser à autre chose qu'à son petit frère.
Il n'y arriva pas. Ce n'était pas si facile que ça. Bill était tout pour lui, et le serait toujours. Il serait toujours là, et de ce fait, Tom ne pourrait jamais passer à autre chose. C'était quelque chose qu'il savait d'instinct. Il serait toujours amoureux de Bill, et peut-être bien qu'il l'avait toujours été.
“Mon Dieu,” murmura-t-il, et il étira ses jambes sur le matelas. Il repensa à tous les bons moments qu'il avait passés avec Bill dans cette chambre. Ils y avaient construits des châteaux forts avec les draps, y avaient campé, s'y étaient raconté des histoires de fantômes, y avaient regardé leur premier porno flouté, y avaient regardé leur premier porno non-flouté. On aurait dit que tout ce qu'ils avaient jamais pu faire ensemble avait eu lieu dans la chambre de Tom.
Tom sourit et se souvint de la première fois qu'ils avaient feuilleté un Playboy, sur ce même lit. Ils avaient alors dix ans, et chacun des jumeaux avait fait semblant d'être dégoûté par les énormes seins et les femmes rasées. Plus tard cette nuit-là, Tom avait eu sa première véritable érection. Et il avait découvert que Bill aussi.
Ils avaient tout essayé ensemble, ils étaient toujours sur la même longueur d'ondes, au même niveau. Tom ne parvenait pas à comprendre ce qui ce passait cette fois-ci. Comment pouvait-il se sentir si différent de Bill ? Ils étaient deux âmes-sœurs ; tout ce que Tom ressentait, Bill le ressentait.
Ou du moins c'est ce qu'il avait cru.
Tom soupira et fit une grimace en réalisant qu'il bandait. Il se tortilla sur le lit, gémissant lorsque son pantalon frotta contre son érection. Ca faisait des jours qu'il ne s'était pas fait une bonne branlette, mais à chaque fois qu'il n'avait ne serait-ce que pensé à prendre les choses en main, Bill était apparu dans sa tête, et il n'avait tout simplement pas pu. Ses sentiments pour Bill avaient encore l'air si neufs, même s'il commençait à se dire qu'il devait en fait les avoir depuis un très long moment.
Il ne pouvait pas se toucher alors qu'il pensait à son petit frère, si ?
Son visage le brûla à la simple pensée et son sexe se serra. Bill était tellement innocent quand on en venait au sexe, et Tom savait que son frère rougirait d'embarras, voire peut-être même de colère, s'il savait ce que Tom avait envie de faire. Mais au fait, de quoi exactement Tom avait-il envie ?
Voulait-il de la part de Bill ce qu'il voulait de la part des filles ? Peut-être certaines choses en effet… La pensée rendit son sexe douloureux.
Il se caressa au travers de son pantalon, sifflant à la sensation. Le doux visage de son petit frère était clair en son esprit, le fixant avec des yeux noircis. Oui, peut-être bien que la première réaction de Bill aux avances de Tom serait la colère, mais peut-être qu'alors ça changerait. Peut-être qu'un autre baiser ferait changer Bill d'avis… Peut-être que s'il arrivait juste à goûter Bill...
Tom gémit, défaisant précipitamment sa braguette, repoussant ensuite son pantalon. Il savait qu'un baiser ne ferait pas changer Bill d'avis, pas dans le monde réel, mais là il était dans un fantasme, et n'avait donc pas à suivre les règles.
Dans le fantasme de Tom, Bill l'embrassait en retour quand Tom se saisissait de ses lèvres. Dans le fantasme de Tom, Bill le voulait tout autant que Tom, peut-être même encore plus en fait. Il sentit ses oreilles le brûler alors qu'il se touchait, il eut la sensation que peut-être Bill savait ce qu'il était en train de faire et qu'alors il le regarderait avec ce même regard triste qu'il avait déjà eu, la prochaine fois qu'ils se verraient.
Mais Tom essaya de repousser cette pensée. Sa main descendit et se saisit de son sexe, et il siffla de frustration. Il pensa à l'odeur de son frère, cette odeur si douce, presque féminine, que Tom n'arrivait jamais à vraiment bien définir. Il rougit un peu plus fort ; c'état si clair en son esprit, il pouvait presque sentir cette odeur, presque la goûter. Il pensa à la façon dont les hanches de Bill bougeaient quand il était sur scène et chantait, à la façon dont il tenait son micro et penchait la tête sur le côté.
“Putain,” marmonna Tom. Il se serra, passant son pouce sur son gland, se sentant brûlant de partout. La honte qu'il ressentait était complètement éclipsée par le désir. Il ne pouvait pas le nier, il avait envie de Bill d'une manière qui était tout sauf fraternelle. Il voulait s'allonger sur lui et le dévorer tout entier.
Tom cria, les images presque douloureuses en son esprit. Il ne put s'imaginer au-dessus de Bill que pendant un petit moment avant de se mettre à trembler si fort qu'il n'arrivait qu'à peine à toucher son sexe. La pensée aurait pourtant dû lui donner la nausée, et même si son ventre se tordait de manière très étrange, il savait que ce n'était pas de dégoût. Il ferma les yeux très fort, ses longs cils venant en travers de ses joues rouges, et pensa à son frère nu à côté de lui.
Non, pas à côté de lui. Sous lui.
Tom gémit, se caressant lentement à la pensée. Bill était sous lui, nu, et chaud de partout. Tom était nu lui aussi, pressé contre lui de la tête aux pieds. Bill tremblait sous lui, ses bras autour de Tom, et ils s'embrassaient si doucement. Oui, c'était un baiser très doux, du genre qui faisait se serrer le cœur de Tom. Mais alors le baiser devint frénétique, dur, et le sexe de Tom se fit douloureux.
Sur son lit, Tom tremblait de désir, son sexe plus dur et plus gros qu'il ne pouvait se rappeler l'avoir jamais vu. Même lorsqu'il se glissait à l'intérieur d'une superbe fille, il n'était pas aussi excité. Il pensa au fait d'embrasser le long cou de Bill et de toucher son ventre si doux. Il pensa au fait de serrer les fesses de Bill entre ses mains et d'écarter ses jambes et de se frotter entre elles. Il pensa à Bill qui trouvait tous ses points sensibles et secrets, ceux qui le rendaient fou. Il pensa à Bill qui lui mordillait le cou, remontant vers son oreille. Les oreilles de Tom étaient si sensibles que le simple fait d'imaginer Bill en train de les mordre suffisait à faire bouillir son sang.
Il haleta, son orgasme approchant si rapidement qu'il pouvait à peine respirer. Ca ne ressemblait à rien qu'il ait pu ressentir auparavant, c'était tellement dépravé et mal et embarrassant. Il ferma les yeux plus fort, si fort qu'il eut mal au front et qu'il vit des couleurs brillantes clignoter derrière ses paupières. Ses lèvres se serrèrent l'une contre l'autre avec intensité et juste alors qu'il s'apprêtait à atteindre le sommet de son plaisir, il entendit un grand bruit.
“Oh !”
Inspirant avec difficulté, Tom ouvrit les yeux et leva le regard. Il vit Bill dans l'encadrure de la porte, se frottant l'épaule.
“Bill !” siffla Tom. “Putain, sors d'ici !”
“Tomi – Je suis désolé !” couina Bill. “Merde, je…” Il se tourna et tripota la poignée, mais alors il se retourna de nouveau. “J'avais pas l'intention de -”
“Dégage !” répéta Tom en remontant son jean, glissant ses jambes vers le bord du lit. Il était complètement mortifié, et Bill ne paraissait pas vouloir quitter la chambre. Tom fixa son frère, les joues brûlantes. Bill l'avait vu en train de se branler. Il avait vu son sexe, dur, et son visage tordu de plaisir. “Bill, bordel qu'est-ce qu'il y a ?”
“Ne sois pas…,” dit doucement Bill. Il leva les bras et fit un pas en avant, les sourcils froncés. “Ne sois pas fâché contre moi, je suis désolé.”
Tom déglutit avec difficulté. “Qu'est-ce que tu veux dire, ne sois pas fâché contre moi ? Je suis pas fâché. J'ai juste été surpris !”
“Tu cries.” Bill fronça encore plus les sourcils et fit un pas en arrière, ses épaules venant s'appuyer contre la porte. “Je déteste quand tu me cries dessus.”
“Désolé.” Tom ne pensait pas que c'était le bon moment pour faire remarquer que d'habitude c'était Bill qui criait.
“Est-ce que tu pensais à moi ?”
Pour toute réponse, Tom resta bouche bée, et il repoussa les draps vers le pied du lit juste histoire d'avoir quelque chose à faire pour s'occuper les mains.
"Tom."
Tom leva les yeux et croisa le regard curieux de Bill. Où était donc passée la tristesse qu'il y avait vue un peu plus tôt ?
"Non," dit rapidement Tom, essayant d'éviter le sujet. "J'étais juste..." Il fronça les sourcils et baissa le regard vers ses mains. Il sentit le matelas s'affaisser à côté de lui, puis les mains de Bill se trouvèrent sur les siennes, les siennes qui le touchaient il y a à peine quelques instants. Bill semblait s'en moquer. Il serra les mains de Tom. "Pourquoi je serai fâché contre toi ? Et toi, t'es pas fâché contre moi ?"
"Non," dit Bill. "J'étais bouleversé au début, mais principalement parce que je m'inquiétais pour toi."
"Je vais bien," dit Tom. "Je veux dire, je sais pas. Je sais pas. Comment tu peux même ne serait-ce que t'asseoir à côté de moi ?"
Les mains de Bill se déplacèrent pour venir toucher le visage de Tom, lui caressant les joues avec le dos de ses doigts. "C'est bon, Tom. Je t'aime toujours, tu sais. Juste pas... pas comme ça."
"Je suis désolé," dit Tom.
"Le sois pas," dit Bill. "Je serai toujours là. Juste, parle-moi, ok ? Je vois bien que ça te dérange. Au début je me suis juste dit qu'on pourrait l'ignorer, mais..." Bill rougit et Tom se demanda à quoi il pensait. "Est-ce que tu es amoureux de moi ?"
"Je ne sais pas," dit Tom, mort de peur à l'idée que Bill ait tout découvert. Il n'arrivait pas à croire que Bill ait deviné ce que Tom ressentait, et qu'il soit aussi direct pour en parler. Mais Bill était comme ça. Tom secoua la tête et battit de la jambe, frustré. "Ouais. Je le suis." Il se sentit malade en prononçant ces mots, mais il se sentit aussi étrangement libéré. Bill eut l'air un peu choqué, peut-être plus du fait que Tom ose l'avouer que de la vérité dans ces mots. Tom se dit que Bill savait en fait déjà, mais qu'il était surpris que Tom ait admis la vérité.
"Mais..." Bill sembla cherchant ses mots. "Comment ? Comment c'est arrivé et pourquoi je ne l'ai pas su plus tôt ?"
"C'est pas important. J'ai tout foiré," dit Tom, misérable.
"Non," dit Bill, s'approchant encore un peu plus de Tom. "C'est pas comme si tu avais voulu que ça arrive, quand tu..." Bill rit, d'un rire cassé, les joues rouges. "Quand tu m'as embrassé."
"Oh." Tom avait envie de mourir, quelque part. Il changea de position, soudainement très conscient du fait qu'il avait toujours une érection dévastatrice. Elle était pressée contre son jean et il était soudainement très conscient des longs cheveux de Bill qui venaient lui chatouiller les oreilles. Bill était tellement près, et il frissonna, éloignant les cheveux. Il se sentit misérable, et complètement dépravé. Son mignon petit frère était là, assis à côté de lui, essayant de comprendre, et Tom n'arrivait même pas à se calmer.
“Tom ?”
Tom soupira. “Bill, je sais pas.” Ses joues s'enflammèrent un peu plus et il détourna son regard de Bill, posant ses mais sur ses genoux. “On peut en parler plus tard ? Parce que je…”
“Ne sois pas embarrassé.” Bill fixa Tom avec de grands yeux calmes et clairs, et Tom se demanda pourquoi Bill ne semblait jamais vraiment embarrassé par quoi que ce soit. Il semblait plutôt essayer de comprendre que de s'éloigner. Bill se pencha vers Tom, ses cheveux venant de nouveau lui chatouiller l'oreille. Tom secoua la tête et se leva, enfonçant ses mains dans ses poches. “Attends, tu veux dire que t'as fait exprès de m'embrasser ?”
“Non !” Tom se massa le front. “Bon Dieu, Bill, je sais pas. Je l'ai juste fait sans réfléchir et – putain, pourquoi est-ce qu'on doit parler de ça ? On peut pas juste l'ignorer, et je passerai à autre chose, et les choses pourront redevenir normales.”
Bill soupira, et il eut de nouveau cette expression triste sur le visage, accompagnée cette fois de pitié. “Je sais pas.”
“Je suis fatigué,” dit faiblement Tom. “Je crois que je veux juste dormir.”
"Tom."
Tom frissonna à la façon dont Bill répétait son nom encore et encore, à son insistance, comme s'il demandait à Tom de le regarder. Tom baissa les yeux vers Bill, voyant sur son visage une nouvelle expression, étrange et douce.
"Est-ce que je te mets très mal à l'aise ?" demanda Bill. "Je suis désolé d'être entré comme ça tout à l'heure, et comme je te l'ai dit, je -"
"S'il te plaît, arrête," dit Tom, sentant son corps tout entier se mettre à rougir. Il ne voulait plus parler de ses sentiments pour Bill, et il ne voulait en particulier pas parler de ce que Bill avait vu quand il était entré et de ce qu'il avait demandé.
"Je pense juste qu'on devrait en parler," dit Bill. "Je n'essaye pas de te faire te sentir mal, je veux juste comprendre. Tu penses à moi d'une manière que je n'arrive pas à -"
“Alors arrête,” dit Tom. “Arrête juste d'y penser. Là je veux vraiment dormir. Toute cette histoire me fatigue et je n'ai en toute honnêteté pas envie d'être éveillé, là maintenant.”
“Les choses ne vont pas si mal.”
“Bien sûr, pour toi non, parce que tu n'as aucune idée d'à quel point ça a l'air tordu de penser à ton frère jumeau de cette manière-là,” claqua pratiquement Tom. Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration pour se calmer. “Nous ne sommes plus pareils toi et moi Bill, alors mets-toi ça dans le crâne et laisse-moi seul pour le moment.”
Bill fronça les sourcils et se leva. “Mais je veux aider.”
“Tu peux aider, en t'en allant.” Le ventre de Tom se tordit à la façon dont le visage de Bill se crispa. “Je suis désolé, c'est juste que… Va-t'en s'il te plaît.”
Bill recula de quelques pas avant d'atteindre la porte, et il posa sa main sur la poignée. “D'accord, Tomi,” dit-il d'une petite voix.
Tom se rallongea sur son lit et dès qu'il ferma les yeux, la porte s'ouvrit puis se referma, et il se retrouva seul avec ses pensées perverses, ainsi qu'avec une érection inconfortable.
**
Tom dormit pendant le dîner ce soir-là, disant à sa mère qu'il était éreinté et voulait juste se reposer. Il dormit de même durant tout le reste de la nuit.
Ou du moins c'est ce qu'il aurait fait, si son petit frère curieux ne s'était pas introduit dans sa chambre à deux heures du matin, venant lui tirer les dreadlocks.
Tom éloigna Bill d'une main endormie, plissant les yeux dans l'obscurité alors qu'il s'éveillait lentement. "Quoi ?" croassa-t-il.
L'odeur de Bill le frappa presque immédiatement, ce parfum frais et propre qui émanait de Bill quelle que soit la quantité de maquillage ou de produit qu'il porte. "J'arrive pas à dormir," chuchota Bill en retour. "Je peux pas dormir sans savoir si..."
Tom grogna, mais fit de la place pour Bill dans son lit. Il était trop endormi pour pouvoir résister à Bill en cet instant. "Qu'est-ce que tu as besoin de savoir ?"
"Ce que tu penses de moi," dit Bill. Il cogna son épaule contre celle de Tom d'une manière joueuse et Tom cogna en retour sans même y penser. C'était ainsi qu'ils étaient, en tant que frères – ils se touchaient tout le temps. Seulement maintenant ça avait l'air de plus que ça et cela fit accélérer le pouls de Tom. Il était à présent parfaitement réveillé.
"Je pense que tu..." Tom se frotta les yeux. "M'empêches de dormir."
"Tom, arrête de plaisanter."
"Je blague pas," répondit Tom avec sérieux. "Je peux pas m'arrêter de penser à toi, alors que je ne veux pas. C'est pas comme si je voulais tout ça, Bill. Pourquoi tu as besoin de savoir ?"
"Pour qu'alors on puisse y faire quelque chose ?"
"Crois-moi, tu as pas envie de savoir," dit Tom. Il repoussa un peu les couvertures, il avait chaud et ça le démangeait. Bill était trop près et sentait trop bon. Il était mortifié de voir que son sexe semblait réagir rien qu'à l'odeur de son frère.
"Je veux tout savoir. Ca a toujours été le cas. Là c'est pas différent. S'il te plaît, Tomi ?"
Tom soupira, se tournant sur le côté, exposant son dos à Bill. Il sentit celui-ci lui taper doucement entre les omoplates, ses ongles longs le chatouillant le long de sa colonne vertébrale. Tom frissonna.
“Quoi,” grogna Tom.
“A quoi tu pensais quand je suis entré tout à l'heure ?” chuchota Bill.
Tom fronça le nez. Faites confiance à Bill pour se montrer curieux même vis-à-vis de ça. “Je pensais à me branler," grommela Tom.
“Comment ?”
“Tu es un mec, tu sais comment ça marche.”
Bill fit un son geignard, se penchant au-dessus de Tom, son nez cognant contre son oreille. “Tu sais très bien ce que je veux dire.”
Les épaules de Tom se tendirent et il pressa son visage dans son oreiller. “Je te l'ai déjà dit, tu veux pas savoir.”
“Je suis curieux,” dit Bill. “Si tu penses vraiment que tu ressens… ça… pour moi, alors je veux vraiment savoir. Je veux savoir pourquoi, et comment, et aussi à quoi tu penses.”
“Non.”
“Tomi.”
Les mots de Bill s'enroulaient doucement autour de Tom, et ce dernier savait que Bill n'allait pas laisser tomber, alors il prit une profonde inspiration et se rallongea à plat sur le dos, ses yeux clignants fixés sur le plafond sombre.
“Je pensais à toi,” admit Tom, butant presque sur les mots. Son cou transpirait et sa bouche avait l'air emplie de coton sec, il était tellement mortifié. “Voilà, oui, j'admets.”
“Je pense à toi tout le temps,” dit Bill. “Mais pas comme ça. Dis-m'en plus.”
"Mon Dieu, c'est trop embarrassant," dit Tom.
"Je serai pas dégoûté," dit Bill. "Enfin, je crois."
"Ca c'est encourageant," dit Tom, la voix tranchante.
"Tu veux pas en parler à quelqu'un plutôt que de garder tout ça à l'intérieur ?" demanda Bill. "Moi j'en serai pas capable."
"Ca ne m'étonne pas, tu peux pas garder un secret pendant plus d'une heure," dit Tom d'un ton bourru.
Bill renifla et mordit l'épaule de Tom, riant lorsque ce dernier bondit en l'air et se dégagea, s'asseyant. "Allez, si tu ne veux pas que ça rende les choses spaces entre nous, il faut que tu me parles," dit Bill. "Et sinon je vais encore te mordre."
Tom était stupéfait de voir à quel point les petites dents rendaient son sexe douloureux. "Arrête, je... Putain. Je pensais à t'embrasser."
Bill renifla de nouveau. "Oh allez je te connais, t'es bien plus cochon que ça. Tu te branlais sur un baiser ?"
"Je te déteste," dit Tom, se recroquevillant sur place. "Tu te moques de moi."
"C'est faux," dit rapidement Bill, la voix innocente. Il s'assit à son tour, touchant la jambe de Tom. "On a été tellement proches pendant tellement longtemps, ne me dis pas que ça ne sera plus possible parce que tu penses que j'ai un beau petit cul ou un truc du style." Tom ouvrit la bouche pour parler et Bill la lui couvrit de sa paume chaude. "Je sais que ce n'est pas seulement ça. Je me moque juste de toi, comme on le fait toujours. Je peux accepter ce que tu ressens, okay ? Je t'aime suffisamment pour ça. Je ne veux pas te perdre, et tu ne peux pas me cacher des choses comme ça."
"Très bien," dit Tom contre la main de Bill, à peine capable de résister à l'envie de pointer sa langue pour goûter la peau douce. Bill retira sa main lorsque Tom expira chaudement. "Je suppose que je te dois bien quelques réponses."
Bill le fixa, ses yeux clignant dans l'obscurité.
“C'était…” Tom déglutit, espérant avaler son embarras en même temps. “Je sais pas, c'était rien de particulier.”
“Ah bon ?”
“Ton odeur,” dit Tom. “Elle me tue.”
Bill fronça les sourcils. “C'est mal ?”
“Non, c'est bon, putain, si bon,” répondit Tom, avec un mouvement de recul. “Elle me fait… me sentir bizarre. Et bien.”
“Donc je sens bon,” dit doucement Bill. “Et alors ? Moi aussi je trouve que tu sens bon.”
“Oui, mais c'est…” Tom sentit le pied de Bill tout contre le sien, et il tressaillit. “Et ton, euh… Vu que tu sens si bon, je me demande ce que ça ferait de te goûter, et… Et je me demande ce que ça ferait si tu me, euh, me touchais.”
Bill resta silencieux.
“Et,” reprit Tom, interprétant le silence un peu gênant comme un encouragement à continuer de parler, “tu es vraiment très beau, Bill, tu sais ? Tu es juste… Tu es joli. Je veux dire, tu devrais être exactement comme moi, mais c'est pas le cas. Tes cheveux ont poussé et ça me fait flipper et… Tu m'écoutes ?”
“Oui,” dit Bill, la voix rauque. “Oui, j'écoute. Quoi d'autre ?”
“J'ai pensé à toi, nu,” dit Tom, son corps tout entier se mettant à rougir d'embarras.
"Mais tu m'as déjà vu nu des douzaines de fois," dit Bill.
"Ca ne fait que rendre les choses plus faciles," répondit doucement Tom.
"Mais..." Bill pencha la tête sur le côté, et Tom put clairement le voir. Ses yeux s'étaient ajustés à l'obscurité, et Bill avait l'air si perplexe que c'en était adorable, et cela lui fit mal au ventre de le voir comme ça.
"Je peux pas l'expliquer. Tu restes mon idiot de petit frère, mais tu es... aussi plus, quelque part. Je n'arrive pas à supporter de rester assis à côté de toi comme ça, Bill, tu es tellement proche de moi."
"Je ne peux plus être proche de toi ?" demanda Bill, s'éloignant.
"Non, je voulais pas dire ça," dit Tom. "Je ne veux pas que notre relation change, je te jure. Ecoute, je crois pas que je pense quoi que ce soit sur toi qui soit si terrible, au final. Je pensais juste à..." Tom baissa les yeux, son ventre se tordant un peu plus. "Etre allongé nu avec toi, sur toi, juste qu'on se touche de partout. Je veux tellement être proche de toi que ça fait mal."
Bill sourit un petit peu alors, et se rapprocha de nouveau. Il posa sa tête sur l'épaule de Tom. "Okay. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus cochon, mais quelque part c'est mignon. Depuis quand tu es devenu aussi fleur bleue ?"
"Je me branlais en pensant à mon frère, et tu trouves pas ça cochon ?" Bill rit contre le cou de Tom et ils se rallongèrent tous les deux, à présent très proches.
"Tu peux penser à moi quand tu te branles, je m'en moque," dit Bill. "C'est flatteur."
"Tu es tellement space," dit Tom. Pourtant, tandis que son frère se blottissait contre lui, adorable comme jamais, Tom se sentit plus soulagé qu'il n'aurait su le dire. Il était heureux que son frère soit space, peut-être même encore plus space que lui-même, parce que cela signifiait que quelque chose d'aussi idiot qu'un petit béguin (ou en réalité, un énorme béguin) ne viendrait pas foutre en l'air ce qu'ils avaient.
La réponse de Bill fut un léger ronflement, et Tom sut que même si les choses iraient bien entre eux, ça allait être difficile. Bill fit un petit bruit de contentement dans son sommeil et le cœur de Tom se serra.
Ca allait être une des choses les plus difficiles qu'il ait jamais eu à supporter.
***
Tom était assis dans le salon au rez-de-chaussée, feuilletant paresseusement un magazine de motos. Gordon y était abonné depuis aussi loin que Tom pouvait s'en rappeler, et il aimait regarder les pages de papier glacé, rêvassant en se disant que lui aussi il en posséderait une un jour.
Il leva les yeux lorsque sa mère entra dans la pièce, avec dans les bras deux boîtes à chaussures. Bill la suivit, lui aussi deux boîtes dans les bras, ses cheveux soyeux et plats. Tom dut détourner le regard ; lorsque Bill avait l'air aussi doux qu'un chaton, la seule parade que Tom avait trouvée était d'essayer de faire abstraction.
Bill se posa sur le canapé juste à côté de Tom, cependant, et lui mit un doigt dans les côtes.
“Quoi,” grogna Tom. Il se sentait toujours un peu gêné et embarrassé à cause de la nuit précédente, où Bill avait grimpé dans son lit avec lui et l'avait forcé à lui raconter ses fantasmes. Tom se sentirait encore vulnérable suite à cette confrontation pendant un long moment, mais Bill par contre avait l'air d'aller parfaitement bien.
“S'tu fais ?” demanda Bill.
“Je lis.”
Simone s'éclaircit la gorge et posa ses deux boîtes sur la table basse. “J'ai au bas mot trois millions de photos de famille à trier et j'espérais que vous pourriez m'aider.”
"Aw, t'es sérieuse ?" grogna Tom. "J'en ai marre de regarder ces trucs idiots. On le fait à chaque fois qu'on rentre à la maison !"
Simone saisit le magazine de Tom et le jeta de l'autre côté du canapé. "Vous rentrez à la maison tellement peu souvent que je me demande comment vous pouvez vous rappeler de mon visage," le réprimanda-t-elle.
Tom soupira, soufflant exagérément, et vint s'asseoir sur le sol pour se retrouver entre sa mère et Bill, à hauteur de la table basse. "Tu fais du chantage affectif, Maman, bel exemple," maugréa Tom tandis qu'ils ouvraient la première boîte à chaussures.
"J'adore les regarder," dit Bill avec enthousiasme. Il sortit une pile de photos et les posa sur la table. La photo du haut était une très vieille photo des jumeaux. Ils devaient avoir environ trois ou quatre ans, et ils étaient tout nus, assis dans la baignoire, des sourires jumeaux plaqués sur leurs petits visages.
"Aw, et dire que c'était quand vous étiez encore de petites choses innocentes," roucoula Simone.
Bill sourit et donna un petit coup dans l'épaule de Tom. "Regarde, Tom." Bill se pointa sur la photo. Même s'ils avaient l'air absolument identiques sur l'image, Bill avait déjà son grand sourire caractéristique, et il était donc facilement reconnaissable. "Je suis nu."
Bill avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais Tom rougit tout de même furieusement, repensant à leur étrange conversation de la nuit précédente. Bill haussa un sourcil en observant Tom, faisant flasher son piercing à la langue, une expression pénétrante sur le visage.
Cela fit se tordre le ventre de Tom d'une manière parfaitement désagréable. Il se sentait complètement exposé, et ceci aussi devant leur mère.
"Et alors ? J'ai vraiment pas envie de faire ça," dit Tom en se levant. "Vous pouvez rester à gagatiser devant des photos de bébés nus autant que vous voulez. Moi je vais faire la sieste." Il ignora les voix qui l'appelaient tandis qu'il sortait de la pièce et montait les escaliers pour aller rejoindre sa chambre.
***
Tom n'avait même pas eu le temps de se mettre au lit que Bill était sur le pas de la porte, les yeux inquiets. "Tom ?"
"Va-t'en," dit Tom, remontant les couvertures sur lui. "Je suis fatigué."
"Tu es tout le temps fatigué ces derniers temps," dit Bill. "Je peux entrer ?"
"Non."
Bill entra tout de même. "Pourquoi tu es tellement énervé ?"
"Tu sais pourquoi," dit Tom. "Tu t'es moqué de moi à propos de..." Il se rassit sur le lit, en colère. "Et devant Maman ! Ca m'a fait me sentir dégoûtant."
"Je voulais pas du tout ça," dit Bill, les yeux grand ouverts. "Je te promets. Je voulais pas te rendre malade ou… Je suis tellement désolé. Je voulais juste te charrier comme on le fait tout le temps, pour que tu te sentes plus à l'aise. Je voulais pas… putain."
"Ce n'est pas drôle," dit Tom. "C'était tellement dur pour moi de te dire tout ça, Bill. Je me sens tellement stupide."
Bill traversa la pièce et se tint debout devant Tom, le visage contracté de tristesse. "Je suis tellement désolé. Je voulais juste que les choses aillent bien, je me suis dit qu'on pourrait essayer de le prendre à la légère. Tu sais, pour que ça ait l'air plus normal ?"
Tom leva les yeux vers Bill, incapable de rester en colère en voyant l'expression misérable du visage de son frère. Bill se mordit la lèvre, les yeux assombris et tristes. Ce n'était pas juste qu'il puisse retourner les sentiments de Tom aussi facilement. "C'est encore trop nouveau pour que tu puisses me charrier," dit Tom.
"Je sais, mais je pensais que c'était pas méchant," dit Bill. "J'étais..." Il sourit, s'accroupissant pour venir s'appuyer sur les genoux repliés de Tom. "J'étais juste en train de flirter, un tout petit peu."
"De flirter ?" Tom baissa les yeux vers Bill, haussant les sourcils. "Pourquoi ?"
Bill sourit un peu plus. "Je sais pas, toi et moi on flirte tout le temps pas vrai ? Je pense que j'ai juste pas réalisé que c'était du flirt jusqu'à ce que tu me dises ce que tu ressentais. Enfin je veux dire, je veux pas te donner de faux espoirs, je ne te veux pas comme ça, mais... c'est marrant de jouer un peu, pas vrai ? C'est innocent."
“Ce n'est pas innocent. C'est dégueulasse.”
“Tu penses que je suis dégueulassse ?"
“De toute évidence non,” murmura Tom. Il essaya de détendre ses épaules, essaya de ne pas se tendre. Bill se montrait incroyablement mignon, vraiment. Tom secoua la tête et s'allongea, ses membres s'étirant contre le matelas. Bill vint s'allonger à côté de lui et ils restèrent comme ça en silence pendant quelques instants.
“Tomi, je pense que c'est…” Bill s'interrompit, et Tom le sentit se tortiller sur le lit. “Je pense que c'est vraiment, et bien. Je veux dire, je suis super curieux. De savoir pourquoi tu ressens ça, et ça me fait me sentir tout bizarre à l'intérieur. Pas un mauvais genre de bizarre, mais le genre que j'ai ressenti la première fois que j'ai dansé un slow avec une fille.”
Tom fit une grimace. “Hein ?”
“Tu sais, quelque part c'est excitant. Je sais pas.”
La première réaction de Tom fut de frapper Bill à l'épaule, mais il ne bougea pas. Il continua à fixer le plafond en silence.
“Je ne ressens pas la même chose que toi. Je peux pas,” dit Bill. “Tu es mon frère et je t'aime. Comme de la famille. Comme, comme j'aime Maman et comme j'aime Gordon.”
“Je sais très bien que tu ne m'aimes pas comme tu aimes Maman et Gordon,” répliqua Tom. Il se sentait presque blessé par la remarque.
“Non,” dit Bill doucement. “Non, c'est vrai.”
“Et alors ?”
“Je crois que… quand tu ressens ces choses-là pour moi… Je veux que tu me le dises,” dit Bill.
"Pourquoi ?" demanda Tom, honnêtement confus. "Pourquoi tu voudrais savoir ça ?"
Bill roula à son côté et soutint sa tête avec son bras de façon à pouvoir baisser les yeux vers Tom. "Je ne crois pas que personne ait jamais été amoureux de moi avant."
Tom leva les yeux au ciel. "Permets-moi d'en douter," dit-il.
"Personne qui compte pour moi," reprit Bill. "Et toi, tu es celui qui compte le plus pour moi. Alors... qu'est-ce que tu aimes le plus chez moi ?"
"Bill," grogna Tom. "Tu vas continuer à me poser des questions à propos de ça ?"
"Oui," dit Bill. "Dis-moi juste une chose que tu aimes chez moi. T'es même pas obligé de me dire ce que tu aimes le plus. Juste une chose. Vas-y, cire-moi les pompes."
Tom leva les yeux vers le plafond et mordit son piercing à la lèvre, essayant de réfléchir à ce qu'il pourrait dire à Bill qui le ferait taire et qui ne serait pas trop embarrassant. Il aurait dû savoir que de dire la vérité à Bill finirait en quelque chose du genre. Bill avait toujours besoin de connaître le moindre petit détail à propos de tout, surtout quand ça le concernait.
"Okay. J'aime ton odeur," dit Tom.
"Ca tu me l'as déjà dit," dit Bill. "Je veux que tu me dises autre chose. Quelque chose de bien."
"Très bien." Tom prit une profonde inspiration, incapable de nier que ces petites conversations avec son frère l'excitaient. Il manqua d'air et à présent son ventre était tordu par une excitation qui le brûlait lentement. "J'aime quand tu te lisses les cheveux comme ça, tu as l'air tout doux, comme un chaton ou un truc du style."
Les lèvres de Bill formèrent un sourire. "Et ça te donne envie de me caresser ou un truc du style ?"
Tom tendit la main derrière sa tête, saisit un oreiller, et frappa Bill sur la tête avec. Bill eut un cri perçant en réponse, se mettant à rire, et les choses glissèrent de nouveau dans la normalité.
Enfin, normal pour eux.
FIN CHAPITRE 2