Chapitre 4

“Tu penses que ça serait mieux là ? Ou là ?”

Tom soupira et leva les yeux vers son frère, qui était debout face à lui, son t-shirt légèrement relevé.

“Bill, je sais pas,” dit Tom. “Tu sais ce que je pense des tatouages.”

Bill fronça les sourcils. “Ouais, bien sûr, mais j'en veux un autre et ton opinion compte beaucoup pour moi.”

“Peu importe.” Tom retourna à la lecture de son magazine, parce qu'il ne pouvait pas regarder Bill. Avant ça avait été dur de le regarder, et à présent c'était de la torture pure et simple. Bill avait eu la brillante idée de se transformer encore plus, et il s'était fait mettre de longues extensions ainsi que des mèches blondes presque blanches dans les cheveux. Ses ongles étaient ornés d'une élégante French manucure noire, et son maquillage était plus travaillé, ce n'était plus son khôl punky étalé n'importe comment autour des yeux.

Non, Bill essayait d'avoir l'air beau maintenant. Il s'y efforçait autant que possible. Avant, il avait eu sa propre beauté. Maintenant il essayait vraiment bordel, et Tom ne pouvait pas le supporter.

“Tomi, ici ou là ?” demanda Bill. Il fit un pas en avant et ses hanches étaient littéralement collées au visage de Tom. Celui-ci n'eut pas d'autre choix que de regarder.

“Ca fait pas un peu fille ?” dit lamentablement Tom. “De se faire faire un tatouage sur la hanche comme ça ? Tu veux vraiment que tout le monde te regarde à cet endroit-là ?” Il déglutit avec difficulté.

“Ben, non. Enfin, peut-être…” Bill défit sa boucle de ceinture et descendit légèrement son jean, exposant la douce courbe de son os pelvien. “Peut-être là,” dit-il doucement, laissant glisser un doigt le long de la pente.

Quelque chose qui ressemblait très fortement à un grondement s'échappa de la gorge de Tom et les yeux de Bill s'écarquillèrent, et il remonta son pantalon en place. "Pas là," le prévint Tom.

"Mais comme ça personne ne le verra," dit Bill.

"Alors où est l'intérêt ?" Tom reposa son magazine et se déplaça sur le canapé. Il était dans l'appartement du groupe, cependant comme Georg et Gustav étaient rentrés chez eux pour une semaine ou deux, les jumeaux avaient du temps rien qu'à eux deux. Tom aurait aimé que ses amis soient là lorsque Bill releva son t-shirt un peu plus haut, exposant à la vue de Tom ses côtes plates.

"Je me dis qu'un jour je me ferai un énorme tatouage ici," murmura Bill. "Mais sérieusement, Tomi, pourquoi pas sur ma hanche ? C'est mieux que..." Bill descendit un tout petit peu son pantalon et sourit.

"Est-ce que tu me cherches ?" demanda Tom, soudainement de mauvaise humeur.

Les yeux de Bill s'écarquillèrent de nouveau et il secoua rapidement la tête. "Je ferai jamais ça," dit Bill. Mais il y avait au fond de ses yeux quelque chose qui faisait au contraire penser à Tom que ça serait bien son genre. En fait, ces derniers temps il se disait que Bill aimait le pouvoir qu'il avait sur Tom. Il y avait toujours entre eux quelque chose dans l'air qui crépitait sous la tension, et Tom ne pensait pas que c'était seulement dans sa tête.

On aurait dit que Bill aimait presque avoir les yeux de Tom sur lui. Et plus Tom était énervé, plus Bill avait l'air satisfait. C'était un jeu cruel et dangereux, mais même Tom devait avouer que c'était très excitant. Plus son petit frère devenait mignon, plus Bill battait des paupières et touchait sa peau douce du bout de ses ongles longs, plus Tom était avide.

Tom avait la sensation qu'il allait bientôt se mettre à saliver rien qu'en le regardant.

"Tom ?" Tom releva brusquement la tête et vit que Bill avait le regard baissé vers lui, sa main posée sur sa hanche dénudée. "Je vais me le faire faire là."

Tom hocha la tête. Son frère allait avoir des étoiles placées très bas sur sa hanche, imbriquées comme un motif de cible. Tom admit sa défaite avant même que le jeu n'ait commencé.


***


La boîte était bruyante et les boissons coulaient à flot. Il y avait de la musique, des filles légèrement vêtues qui dansaient et, dans les coins les plus sombres, des drogues dures. Tom était assis dans l'un des box VIP et regardait de là la scène, ses paupières alourdies par une fatigue dûe à l'alcool. Il ne voulait pas se bourrer la gueule, mais il voulait vraiment que son esprit soit un peu embrumé.

Georg et Gustav étaient assis en face de lui, et il parlaient avec animation de leur prochain album, qui allait bientôt sortir, s'échangeant leurs points de vue. Tom n'écoutait que d'une oreille.

“Re,” annonça Bill en se glissant dans le box, juste à côté de Tom. Celui-ci ne put s'empêcher de jeter un œil à la peau exposée de Bill, là où son t-shirt se relevait. Bill s'était fait faire son tatouage en étoile une semaine plus tôt, et il avait très bien cicatrisé, et donc à présent Bill était plus que disposé à le montrer. Ses t-shirts étaient de plus en plus petits, et ses jeans descendaient de plus en plus bas.

Tom était un homme mort.

“Alors, les toilettes ?” demanda Gustav. “T'es toujours constipé ?”

Bill rougit. “Oh, je suis pas allé aux toilettes. Je suis juste allé jeter un coup dans le miroir, pour y regarder ça.” Il fit un geste pour désigner sa hanche et cambra les reins, exposant le tatouage que tout le monde était en train de regarder, Tom en était sûr.

“Toujours tellement modeste, notre Billy,” fit remarquer Georg.

Tom s'éclaircit bruyamment la gorge. “Alors, est-ce qu'on reste ici ou est-ce qu'on va dans une autre boîte ?”

“Pourquoi on bougerait ?” demanda Bill avec de grands yeux. “On vient juste d'arriver.” Il se gratta le ventre, son t-shirt remontant encore un peu plus, et Tom eut soudainement la bouche sèche.

“Tom aime qu'on garde le rythme,” dit Georg. “Sinon les filles ne sont plus assez fraîches.”

Tom ne pensait pas du tout aux filles. “Nah, j'en ai juste marre d'être ici.”

Un homme vint jusqu'à leur box et ils levèrent les yeux. Il leur sourit, et focalisa ensuite son attention sur Bill.

“Désolé de te déranger,” dit l'homme. “Mais j'ai pas pu m'empêcher de remarquer que tu étais là. Bill Kaulitz, pas vrai ?”

Bill hocha la tête, avec un large sourire sur le visage. “Exact.”

“Je me demandais si tu serais d'accord pour venir t'asseoir avec moi,” reprit l'homme. “Je pourrais t'offrir un verre, ou alors on pourrait danser.”

Bill laissa échapper un rire strident qui vrilla les oreilles à Tom, le son perçant résonnant. “Non, désolé. Je suis pour ainsi dire avec quelqu'un en ce moment.”

Tom jeta un regard perçant à Bill.

“Oh, j'aurai dû m'en douter,” dit l'homme, hochant la tête. “Eh bien, c'est quand même sympa de te rencontrer.”

“Bien sûr,” répondit Bill en agitant la main.

Après que l'homme soit parti, Gustav et Georg éclatèrent de rire.

“Avec quelqu'un ? C'est nouveau ça,” dit Gustav. “Est-ce qu'il s'agit d'un de tes amis imaginaires, ou de quelqu'un que tu nous caches ?”

Bill haussa joueusement les épaules. “Sais pas. Et si tu allais me chercher un verre pendant que je réfléchis à si je vais te le dire ?”

Gustav leva les yeux au ciel et se leva. Tom continuait à fixer Bill, son estomac faisant des bonds. "Je savais bien que ce tatouage était une mauvaise idée," dit doucement Tom, de façon à ce que seul Bill puisse l'entendre. De toutes façons Georg ne faisait pas attention à eux, il matait une fille qui n'était clairement pas intéressée et qui évitait son regard.

"Pour toi ou pour... ?" Bill gloussa et haussa les sourcils.

"Pour toi," dit rapidement Tom. Il s'éclaircit la gorge et prit une petite gorgée de sa boisson. "Les gens vont penser que -"

Bill se pencha au travers de la table tandis que Tom parlait, prenant au passage le rhum-coca de Georg et le volant à son ami distrait. Le t-shirt de Bill se releva sur sa hanche tandis qu'il s'étirait, exposant l'encre sombre et les muscles secs qui menaient à son entrejambe. Bill se rassit sur la banquette avec son butin et leva les yeux vers Tom, souriant.

"Qu'est-ce que les gens vont penser ? Et toi, qu'est-ce que tu penses ?" Il y avait quelque chose de tellement obscène dans l'expression innocente du visage de Bill tandis qu'il sirotait la boisson qu'il avait dérobée.

"Je pense que tu essayes de me rendre dingue," dit Tom. "Je pense que tu me rends dingue. Bill..."

Bill suçota la petite paille de son verre et secoua la tête. "Je ne veux pas en parler maintenant," dit Bill, les yeux brillants. "Je veux juste m'amuser."

Tom grogna pour toute réponse, reposant sa boisson. Il était fatigué d'essayer de s'embrumer l'esprit, parce que quoi qu'il fasse, ses pensées n'arrivaient pas à s'échapper de Bill. La cuisse de Bill frottait contre la sienne, lui envoyant de l'électricité dans tout le corps, et il se décala un peu.

“Tom, allez,” dit Bill. Il se rapprocha de façon à ce que leurs cuisses se touchent de nouveau. “Sois proche de moi.”

“Sois juste avec moi,” répliqua Tom aux travers de ses dents serrées.

Bill rit et descendit la fin du verre du Georg. “Bordel mais où est allé Gustav pour aller me chercher un verre ? Jusqu'à Mars ou quoi ?” Il se rappuya contre son dossier et se laissa glisser, son étoile à présent complètement exposée. Tom essaya de ne pas regarder, vraiment il essaya, mais c'était inutile. L'étoile l'hypnotisait et la douce courbe de la hanche de Bill était en train de rapidement devenir la partie du corps de Bill que Tom préférait. Il pouvait s'imaginer faire courir ses doigts – non, sa langue – le long de cette courbe, puis venir au-dessus de Bill et faire crier son corps de plaisir.

Tom trembla dans son siège.

“Tomi ?” dit doucement Bill.

“Oui ?”

“Tu me ramèneras à la maison ce soir ? Assure-toi que je ne fasse rien de stupide.”

Tom soupira et hocha la tête. “Mais c'est ce que je fais toujours.”


**

Tom raccompagna effectivement Bill ce soir-là, mais il ne put pas vraiment l'empêcher de faire quelque chose de stupide. Bon sang, Tom n'arriva même pas à s'empêcher lui-même de faire quelque chose de stupide. Ils avaient trop bu et l'air qui les entourait était trop épais, chargé de tension, et donc lorsqu'ils tombèrent tous les deux en un tas informe sur le canapé, les choses partirent en cacahuète.

Bill pinçait joueusement les côtes de Tom et celui-ci répliqua en chatouillant Bill jusqu'à ce qu'ils rient si fort tous les deux que des larmes dévalaient leurs joues. Le contact physique était agréable, normal, exactement ce dont ils avaient besoin, puis, tandis qu'ils se pressaient l'un contre l'autre, pantelants, il devint tout ce dont ils n'avaient pas besoin.

Bill se tortilla sur les genoux de Tom, presque comme s'il essayait de descendre de son frère, mais qu'il essayait en même temps de l'allumer. L'excitation frappa Tom suffisamment fort pour qu'il en ait le souffle coupé, et ses mains saisirent les hanches de Bill, remontant son minuscule t-shirt sur son ventre. L'encre flasha sous les yeux de Tom et Bill ronronna en réponse, se cambrant, son mouvement se faisant félin et dangereux.

"Tu peux le toucher," dit Bill, ses yeux assombris rencontrant ceux de Tom. "Je sais que tu veux le faire. C'est bon, tu peux."

"Je... Je..." Tom secoua la tête. "Non."

"Je m'en moque," dit Bill, ses mains sur les épaules de Tom, ses ongles s'y enfonçant. "Quelqu'un devrait le toucher."

"Quelqu'un ?"

Bill hocha la tête. "Ca devrait être toi."

"Ca devrait être moi," reprit Tom. Son cerveau était embrumé, son cœur était en morceaux, et son sexe était en feu. "Bill..."

L'esprit de Tom se brouilla un peu plus lorsque Bill prit la main de Tom dans la sienne et la pressa, paume à plat, contre la peau douce et encrée. Bill sourit et fit bouger la main de Tom de haut en bas sur sa peau chaude, tout en ronronnant. Tom ne pouvait que fixer sa main, qui bougeait sur la peau de Bill, et c'était comme s'il n'arrivait même pas à la sentir. C'était comme s'il ne s'agissait ni de sa main, ni de la hanche de Bill. Il n'était que spectateur.

Mais alors l'esprit de Tom s'éclaircit et il put sentir la peau de son frère, et la chaleur qui en émanait. Il sentit la façon dont sa main moite quitta la peau de Bill, la laissant humide. Il sentait l'odeur de Bill et de la cigarette tout autour de lui et il retint les mots qu'il voulait prononcer, et qui auraient arrêté Bill.

Bill leva l'autre main de Tom jusqu'à sa hanche, l'incitant à le caresser. "Tu vois, je suis un petit chaton," dit Bill, la voix rauque. "C'est bon, Tomi, tu peux me caresser un petit peu."

"Bill," gémit Tom, le mot se coupant tandis qu'un nouveau gémissement commençait.

Les mains de Bill quittèrent celles de Tom, et celui-ci continua à caresser sans le guidage de son frère. Il caressa de plus en plus bas, tout à la limite du ventre plat de Bill, puis jusqu'en haut, venant le chatouiller sous les aisselles, s'approchant si dangereusement près des tétons roses de son frère. Tom avait pratiquement remonté le t-shirt de Bill au point de le lui enlever, et Bill ne disait pas non. Il venait à la rencontre de chaque caresse, souriant à Tom, ses mains venant lui toucher les cheveux, ses doigts s'enfonçant pour venir lui masser le crâne.

C'était un moment parfait, presque sexuel, mais pas tout à fait. C'était presque mal. C'était presque trop.

Et alors Bill se repositionna sur les genoux de Tom. Le sexe de celui-ci, dur et érigé, se pressa contre les fesses de Bill, et Tom maintint son frère vers le bas.

"Tom," respira Bill. "Il n'y a pas de problème." Tom gronda et Bill se mit à rouler tout doucement des hanches contre l'érection de Tom, si subtilement. Tom jura et Bill bougea un peu plus fort. Tom ne put s'empêcher de ruer vers le haut, voulant désespérément sentir Bill presser en retour tandis qu'il bougeait. Mais Bill se recula, venant s'asseoir sur les cuisses de Tom. Il avait le visage rougi et il retira son t-shirt, le jetant derrière lui.

"Bill," répéta de nouveau Tom. Le nom de son frère était la seule chose qu'il avait réussi à prononcer depuis des lustres. Il voulait plus que ce que son esprit embrumé par l'alcool pouvait appréhender, et ce qu'il voulait, il le voulait de Bill.

"Tout va bien," dit Bill, détendant les nerfs extrêmement tendus de Tom. Il caressa les dreads de Tom, et les mains de ce dernier restèrent sur les hanches de son frère.

Tom leva les yeux vers Bill, le moment tout à la fois surréel et palpable, il en sentait même le goût dans sa bouche. Il fit glisser ses mains jusqu'à la taille du jean de Bill, ses doigts crochetant la ceinture cloutée qui descendait scandaleusement bas. Le sexe de Tom se durcit encore et il se lécha les lèvres, touchant la peau douce et chaude dont il avait tellement envie.

“C'est bon,” chuchota Bill. “Tu aimes, pas vrai ?”

Tom hocha bêtement la tête. “Pourquoi ?” parvint-il à articuler. Il serra les hanches de Bill et pencha la tête en avant, son front pressé contre le torse de Bill, sa langue si proche de sa peau qu'il aurait pu la lécher.

“Pourquoi ?”

“Putain.” Tom se redressa et cligna des yeux en fixant son frère. “Pourquoi tu fais ça ? Tu peux pas le vouloir, tu peux pas…”

“Si, je le veux.”

Et pendant un instant, le cœur et le ventre de Tom bondirent à l'unisson.

“Je veux savoir ce que ça fait,” continua Bill. “D'être touché par quelqu'un qui me veut si fort. Bon sang, Tomi, tes doigts me brûlent aussi sûrement que du feu.”

Tom resta bouche bée. Son esprit brumeux n'arrivait qu'à peine à appréhender ce que Bill disait. “Tu ne veux pas ça.”

Bill se pencha en arrière, se cambrant en laissant échapper un joli petit gémissement. "Tu es fâché ? Tomi ? C'est juste que je... écoute."

Tom ne pouvait pas bouger. Il sentait à la fois excité et dégoûté. "J'écoute."

"Tu ne pourrais pas juste..." Bill secoua la tête, visiblement frustré, ses longs cheveux venant se prendre sur ses lèvres et chatouillant les joues de Tom. " S'il te plaît . Il faut que je te dise..."

"Dis-moi," dit Tom. "Dis-moi."

Bill geignit, ses doigts s'enroulant autour de la base des cheveux de Tom. Il tira et Tom se redressa, regardant son frère. "Tu n'arrêtes pas de me regarder, tout le temps, Tomi. Tu n'arrêtes pas de me regarder, tu me fixes comme si tu... comme si tu me voulais."

Tom ferma fort les yeux et tira sur la ceinture de Bill, l'attirant contre lui. "Mais je te veux. Et tu le sais. Bill, s'il te plaît ne..."

"S'il te plaît quoi ?" La voix de Bill était plus basse que Tom ne l'avait jamais entendue. "Est-ce que tu vas craquer, Tomi ? Dis-moi, dis-moi ce que je te fais."

"Putain mais tu le sais," grinça Tom. Il attira un peu plus Bill et celui-ci se plaça sur le sexe tendu de Tom.

"C'est bon, il n'y a pas de problème," répéta Bill.

“Qu'est-ce qui est bon, Bill ?” Tom attira de nouveau Bill et souleva les hanches contre ses fesses, faisant très clairement voir qu'il bandait. “C'est bon là ?”

Bill laissa échapper une respiration tremblante. “Je sais pas.”

“Et…” Tom fit passer ses mains dans le dos de Bill, les glissant dans son pantalon, et il sentit la peau chaude de ses fesses. Il frissonna, son sexe se tendant dans son pantalon. “Et là, c'est bon, là ?”

Bill secoua la tête. “Tu sais bien que non.”

Tom ne bougea pas ses mains, ses doigts se refermèrent et il souleva de nouveau les hanches. “Tu me donnes envie d'exploser,” murmura-t-il. “Tu n'as aucune idée de l'effet que tu me fais.”

Tom s'attendait à ce que Bill fronce les sourcils, sourie, réagisse en faisant preuve de dégoût ou de ravissement, mais il fixa simplement Tom, l'expression grave.

“Vraiment,” dit Bill.

“Putain mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?” demanda Tom, frustré. Il essaya de repousser Bill, mais son petit frère ne bougea pas d'un millimètre. “Putain, tu ne peux pas me provoquer comme ça !”

“Je te provoque pas.”

“Oh, vraiment ? Dans ce cas soit tu descends, soit tu me laisses te sauter dessus,” claqua Tom. “Parce que là ça ne me va pas du tout.”

Il se leva, forçant Bill à descendre, et celui-ci se roula en boule sur le canapé, regardant Tom avec fascination.

“C'est juste que tu ne sais pas ce que ça fait,” finit-il par dire, “d'être voulu si fort comme ça.”

“Je crois que si,” dit Tom en fronçant les sourcils.

“Non.” Bill s'assit, repliant ses jambes sous lui. “Tu me supplies, tu tombes littéralement en pièces sous mes yeux. Quand tu me touches, c'est carrément électrique.”

Tom resta silencieux.

“Pourquoi faut-il que ce soit toi ?” demanda doucement Bill.

Le cœur de Tom fut blessé à ces mots. "Je suis désolé que ce soit moi. Je suis désolé. Je -"

"Je veux juste que quelqu'un qui compte me veuille," dit Bill, toute ombre disparaissant de ses yeux. Il les leva vers Tom, et il avait l'air si doux, si petit et si triste. Tom se rassit à côté de lui et Bill appuya sa tête sur son épaule. "Et tu comptes, mais c'est juste que..."

"Je sais," dit Tom. "Bill, arrête de faire des choses comme ça. Je ne veux pas de ta pitié."

Les yeux de Bill s'écarquillèrent et il plaça une main sur la bouche de Tom, revenant prendre place sur ses genoux. "Ne dis pas ça. Je n'ai aucune pitié pour toi. Je te le promets. C'est juste que je ne sais pas quoi dire, je sais pas comment l'expliquer. Ces derniers temps tu me portes tellement d'attention." Bill rougit profondément. "J'aime ça. Je..." Il se mordit la lèvre et saisit la main de Tom, la faisant glisser le long de son torse nu, jusqu'à son sexe. Tom avait un peu dessoûlé depuis qu'ils avaient quitté la boîte, mais il se sentit de nouveau étourdi et enivré en touchant le sexe de Bill au travers de son pantalon.

Le sexe tendu de Bill.

"Je veux jouer avec toi," dit Bill, toute douceur envolée. Il était tout en chaleur tranchante. "On joue tout le temps, là c'est juste un jeu différent."

"Ce n'est pas un jeu," dit Tom, retirant sa main. "Je t'aime."

"Et moi aussi je t'aime," répondit Bill. "Je t'aime plus que tout et je meurs d'envie de ressentir ce que tu ressens. Fais ce que je dis."

"Bill -"

Bill se tortilla contre le sexe de Tom et gronda presque. "Fais ce que je dis."

Tom fixa bêtement Bill. “Tu le penses pas.”

“Tu sens ?” Bill pressa de nouveau la main de Tom contre son sexe tendu. “Tu sens ça ?”

“Oui, mais…” Tom se mordit la lèvre, ses hanches s'écrasant contre Bill. “Mon Dieu, tu es tellement bon.”

“Dis-moi à quel point.”

Tom agrippa les hanches de Bill et souleva les siennes, leurs sexes frottant l'un contre l'autre au travers de leurs jeans. Il n'avait pas les mots pour dire à Bill à quel point c'était bon, ou combien il voulait sentir tellement plus. Tout ce qu'il pouvait faire était de gémir d'un plaisir satisfait mais confus, et de se frotter contre Bill.

“Touche-moi,” chuchota Bill. “Ici.” Il saisit la main moite de Tom et la plaça sur son torse. Les doigts de Tom caressèrent le petit téton brûlant de Bill, et il haleta. Le torse de Bill était si doux sous ses doigts, doux et chaud. “Oui, Tomi, touche. Tu as tellement envie de me toucher.”

Tom hocha la tête. “Mon Dieu, tellement, tellement envie,” parvint-il à dire. Il pinça le téton de Bill et celui-ci se mit littéralement à ronronner sur ses genoux. Tom serra de nouveau et Bill tomba en avant, son poids forçant Tom à tomber sur le dos, et Bill était partout sur lui.

Ils haletaient contre le visage de l'autre, leurs souffles chauds se mêlant, leurs yeux sombres se fixant intensément. Tom ne s'était jamais senti aussi excité. Il roula des hanches, se frottant contre Bill, et celui-ci répondit en s'enfonçant contre Tom, supportant son poids sur ses avant-bras, poussant son pelvis vers le bas.

Tom sentit le sang se mettre à bouillonner dans son sexe, et il savait qu'il était sur le point de prendre feu. Bill enfonça son nez dans les cheveux de Tom, ses lèvres venant lui caresser le cou et l'oreille. La chaleur de la respiration de Bill contre son lobe fut suffisante pour que Tom rue extrêmement fort des hanches, faisant geindre Bill.

"Non, arrête," haleta Tom, effrayé à l'idée que la bouche de Bill ne s'approche encore de son oreille, le faisant alors jouir. "C'est sensible," parvint-il à articuler.

Bill gémit, se frottant contre Tom. "Je sais, idiot," dit-il. "J'en sais plus que tu ne le croies." Il blottit son nez dans le cou de Tom, puis il lécha lentement son oreille. L'humidité chaude et moite fit jouir Tom avant même qu'il n'ait pu s'en empêcher. Il se cambra contre Bill, maintenant la taille de son frère, le serrant jusqu'à ce que Bill couine.

"Oh putain, oh putain," haleta irrégulièrement Tom. "Bill."

Bill sourit et se pressa plus fort. "Touche-moi," dit-il. Les mains de Tom le caressèrent, ses pouces venant caresser les tétons de Bill. Celui-ci se tendit et rua des hanches. "Tomi. Dis-moi."

"Quoi ?"

Bill haleta, fermant les yeux tandis que Tom lui pinçait les tétons. Bill couina. "Dis-moi que je t'ai fait jouir."

"Tu m'as fait jouir," dit Tom, en continuant à toucher Bill. Celui-ci rejeta la tête en arrière et soupira.

"Plus."

"Tu vas me faire rebander si tu continues à faire ça," dit Tom.

Bill frissonna dans l'étreinte de Tom, ses dents se serrant et son corps se raidissant soudainement. "Plus."

Tom ne savait pas ce qu'il faisait. Il ne savait pas ce que Bill le laisserait ou non faire. Il secoua la tête, sentant son sexe se serrer, et il enroula ses bras autour de son frère, laissant ses mains descendre dans son dos. Bill gémit et les mains de Tom glissèrent un peu plus bas, sous le pantalon de son frère.

Ses doigts se dirigèrent vers le doux pli entre les fesses de son frère, et il murmura, tout doucement, "Putain, je t'aime," avant que Bill ne laisse échapper un miaulement déchirant et ne jouisse, tremblant contre Tom en gémissant.

Ils tremblèrent l'un contre l'autre en silence, haletant, partageant leurs souffles chauds. Bill posa le front contre l'épaule de Tom et laissa son corps devenir mou au-dessus de lui.

“Bill,” dit Tom, la voix basse. “Est-ce que ça va, est-ce que tu as -”

Il sentit une main par-dessus sa bouche et Bill s'assit, souriant doucement. Il secoua la tête, les paupières baissées.

“On arrête de parler,” dit Bill. “On arrête, d'accord ?”

“Mais tu es…” Tom s'interrompit. Incroyable. Sexy. Excitant. Beau. A moi . Chaque mot semblait disparaître sous la langue de Tom.

Bill bâilla et roula hors de sur Tom, se roulant en boule sur le canapé. “'Ne nuit, Tomi.”

Tom fixa la forme fine et légèrement transpirante de Bill. Il voulait tellement se blottir contre Bill, mais il ne pensait pas que ce serait bien.

Tom se mit donc dans une position confortable à l'autre bout du canapé, fronçant les sourcils en sentant ses vêtements mouillés contre lui, et il sombra dans un profond sommeil.


**

Le matin arriva bien trop vite, et Tom ouvrit un œil, se renfrognant à la vue de la lumière éclatante du soleil qui filtrait par la fenêtre. Il s'assit et vit qu'il était toujours sur le canapé, toujours vêtu de ses vêtements de la veille. Il bâilla et regarda autour de lui. Bill n'était plus sur le canapé. En fait, il n'y avait nul signe de Bill.

Tom fit craquer son cou et étira les jambes, repensant à la nuit précédente.

Pourquoi ?

Pourquoi Bill lui avait-il laissé faire ça ?

Ils avaient franchi une ligne. Bill avait chauffé Tom et l'avait fait jouir, et lui-même n'avait pas été en reste. Tom n'arrivait presque pas à y croire. Est-ce que Bill avait fini par s'abandonner, est-ce qu'il ressentait enfin la même chose que Tom ?

“Oh, tu es réveillé ?” Bill déboula dans la pièce, portant un bas de pyjama qui lui descendait très bas sur les hanches, une tasse de café à la main. Son maquillage de la veille s'étalait sous ses yeux et ses cheveux partaient dans tous les sens, parfois à des angles impossibles. “Tu veux du café ? Je viens d'en faire.”

Tom fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais il s'étrangla sur ses mots. Le bas de Bill descendait impossiblement bas, ses hanches anguleuses étaient complètement visibles.

Et ce putain de tatouage.

“Tom ?” s'enquit Bill.

“A propos de la nuit dernière,” commença Tom.

Bill secoua la tête. “Il n'y a rien à dire.”

“Je veux savoir ce que tu penses,” dit Tom.

“J'étais bourré,” dit Bill calmement. “Tu étais bourré. On a un peu joué. Tout va bien.”

“Tu m'as laissé te toucher,” dit Tom. “Tu m'as fait jouir. Je… Je crois que je t'ai fait jouir. Tu étais sur moi.”

“On jouait.”

Je ne jouais pas,” dit Tom. Il sentit la colère monter en lui. “Peut-être que toi tu joues, mais moi je ne joue pas. Ce n'est pas quelque chose dont je peux juste me débarrasser, je peux pas juste me réveiller et prendre un café le lendemain matin. C'est… Je suis amoureux de toi, Bill, et tu joues avec moi !”

“Je sais que tu es amoureux de moi. Ca me dérange pas,” répondit Bill.

“Je ne veux pas entendre ça.” Tom se leva, la colère courant dans ses veines. “La nuit dernière, je me suis dit que peut-être – je me suis dit que peut-être toi aussi tu ressentais quelque chose. Je me suis dit que peut-être qu'on se connectait et que tu me voulais tout autant que je te voulais, et j'ai cru… Putain, j'ai cru que tu avais fini par y être.”

“Je ne comprends pas ce que tu veux dire.”

“J'en ai marre que tu prennes ça tellement à la légère !” hurla Tom. “Peut-être que j'ai l'air d'une putain de fille en disant ça, mais c'est mes sentiments, et tu joues avec.”

Bill fit un pas en avant, les yeux sombres. "Je ne joue pas avec tes sentiments, je joue avec toi . Toi et moi on joue toujours l'un avec l'autre, c'est juste que cette fois ça implique nos queues."

"Putain mais tu comprends pas," dit Tom. "J'ai cru que si, parce que toi et moi on a toujours été à la même page. Mais ce n'est plus le cas maintenant, pas vrai ? J'ai tout ruiné et toi… Tu n'aides pas." Il dépassa Bill, plus en colère et plus triste qu'il ne l'avait été depuis longtemps, et il alla à sa chambre. Il n'était pas bien sûr de savoir contre qui il était le plus en colère, Bill, ou lui-même.

Il passa le reste de la journée dans le noir, dormant pour guérir de sa gueule de bois et ignorant les petits grattements timides à sa porte.

Si Bill avait quelque chose à dire, Tom ne voulait pas l'entendre.

FIN CHAPITRE 4

 

 

 

 

 

 

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