chapitre 13


"Tom ?"

"Mmh" murmura Tom, la tête dans le cou de Bill.

"Tu n'aimes pas le film ?"

Tom redressa la tête et contempla le visage gêné et rougie de Bill.
Ce dernier triturait ses cheveux, le regard fixé sur l'écran, se trémoussant depuis dix minutes à chaque coup de langue de Tom sur sa clavicule.

"Je crois que je préfère te faire des suçons. "

"Oh" souffla Bill, le regard fixe.

"Regarde moi" susurra Tom. Bill baissa le regard sur Tom, qui était vautré sur le canapé, le haut du corps sur Bill.

"Je te regarde. "

Bill rougissait toujours autant. D'un coté, Tom espérait que cette timidité partirait avec le temps, mais de l'autre, il trouvait cela tellement mignon qu'il aurait voulu qu'il la garde toujours.

"Je t'aime, Bill."

Le brun déglutit, baissant les yeux. Savourant ce moment.

A chaque fois que Tom lui disait qu'il l'aimait, c'était comme un orgasme cardiaque.
Son cœur battait plus fort, il respirait avec plus de mal. Le rouge aux joues.

"Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime!" énuméra Tom.

Bill se mit à rire doucement "Arrête gros bêta."

Tom passa ses doigts sur la joue de Bill. "Jamais."

[...]

Aujourd'hui

"BON SANG DE BORDEL DE SALOPERIE DE MACHINE A CAFÉ DE MERDE !" tonna Bill, irrité.

Depuis son entrevue avec Tom, Bill était passablement en colère. Les larmes avaient été remplacé par une rage immense.

Bon sang, mais pour qui ce mec se prenait-il ?
A lui balancer qu'il n'avait pas franchit la barrière, métaphore représentant la fin de leur relation.

Bien sur que Si, Bill était passé à Autre chose.
Il avait un copain adorable. Un travail stable. Une vie !

Si ça, ce n'était pas passé à autre chose.

Au diable Tom Trümper !

Alors que le brun se mentait délibérément à lui même, il ne se rendit pas compte tout de suite du silence qui régnait dans le bureau.

Quand il se retourna enfin, il vit une quarantaine d'yeux braqué sur lui.

Il grogna, serrant les dents et abandonna l'idée de se faire un café. Alors qu'il était prêt à partir, une main lui tendit un gobelet plein du liquide brun et fumant.
Il la regarda, avec de grands yeux.
Et quand il reconnut la manche du costume de Tom, il tourna les talons sans prendre le café.

"Quelle politesse!" s'écria Tom, derrière lui.

"Va te faire foutre, Trümper!" vociféra le brun, hors de lui en marchant entre les bureaux, bien conscient du regard de tous les employés.

" J'imagine que ce n'est pas exactement la manière dont on est censé parler à son patron. " grogna Tom en fronçant les sourcils.

A bout de nerf, Bill se retourna "ALORS T'AS QU'A CHANGER DE BOULOT SI TES PAS CONTENT, ABRUTI !"

La plupart des employés furent outrées, et Bill n'en avait un peu rien à foutre.

Alors qu'un mec se levait et commençait à défendre Tom, en gros faillot qu'il était, Bill lui balança une liasse de papier à la gueule en braillant "MAIS TA GUEULE TOI. ESPÈCE DE LÈCHE CUL. EST CE QU'ON TE CAUSE ? NON. ALORS TA GUEULE. "

"Tu ferais mieux de te calmer, Bill, tu te ridiculise." murmura Tom, arrivé à la hauteur de Bill. Il agrippa le brun par le bras pour l'entrainer vers son bureau, ce qui ne fut pas au gout de Bill.

"Lache moi, connard!"

"J'crois pas Non."

Et Tom tira Bill vers les ascenseurs. Il semblait très furieux.
Mais Bill n'avait pas peur de la fureur de Tom. Car Tom était un connard. Ça, Oui.

Il appuya sur le bouton poussoir et attendit, toujours la main agrippé à l'avant bras de Bill.

"Putain mais tu me lâches là ?"

"Ta gueule Bordel." brailla Tom.

Bill était prêt à gifler Tom.
Mais la porte s'ouvrit et il attendit qu'elle soit refermer pour lui en envoyer une.

"MAIS MERDE POURQUOI T'AS FAIT ÇA ESPÈCE DE CONNARD ?" hurla Tom, la main coller sur sa joue endolori.

"Parce que tu es un fils de PUTE TOM! FILS DE PUTE DE MERDE!!!!!" hurla à son tour Bill, à plein poumon.

Il était énervé, tellement énerver. C'était plus un défouloir pour lui que de l'énervement. Il était vexé, déstabilisé. Il ne voulait pas voir en face la réalité qui s'imposait à son esprit. Tom avait raison, bordel.

Ils étaient tous les deux là à se hurler dessus. "MAIS TU TRAITES PAS MA MÈRE, CONNARD."

"JE FAIS CE QUE JE VEUX ! CRÈVE TOM !"

" MAIS PUTAIN TU VA ARRÊTER LA ESPÈCE DE FOLLE !"

Bill parut outrée et gifla encore une fois Tom.

"MERDE ARRÊTE" grogna Tom en tirant les cheveux de Bill.

"PUTAAAAAAAAAAAAAAAIN LÂCHE MES CHEVEUX BORDEL" gémit Bill en se contorsionnant pour faire lâcher prise à Tom.

Il envoya un coup de poing dans le ventre de Tom, assez faiblard, mais qui fit tout de même lâcher prise à Tom.

Alors Bill se redressa et toisa Tom, en silence. Tom soufflait fort, pour reprendre son souffle.
Bill se passa une main dans les cheveux, prêt à une nouvelle riposte.

Il avança vers la droite et Tom vers la gauche. Ils se regardaient, meurtriers.

L'ascenseur s'arrêta. Et avant que la porte n'est pu s'ouvrir, Tom appuya sur le bouton rouge, servant normalement à stopper l'ascenseur en cas de problème.

"Putain tu fous quoi là merde t'es tro.."

Avant même que Bill est pu finir sa phrase, il sentit s'abattre sur lui les foudres d'un mal beaucoup plus fort que les susceptibles insultes de Tom, et beaucoup plus mortel que ses coups.

Alors qu'il était prêt à continuer cette joute verbal, Tom s'était écraser de tout son poids contre lui, ses lèvre collées aux siennes.
C'était un baiser brutal, charnel, sans haine ni amour. Un baiser fait de passion.

Alors le brun gémit faiblement, voulant respirer, et Tom relâcha un peu la pression. Bill ouvrit grand les yeux, en signe d'incompréhension.

"Pourquoi?" souffla t-il, les joues rouges.

Le cœur de Bill se resserra. Non, Tom ne pouvait pas faire ça. Ça faisait tellement mal, tellement c'était bon.
Les lèvres de Tom étaient si chaude. Bill était comme un foutue glaçon qui avait besoin de cette chaleur pour enfin pouvoir fondre.

"Arrête Bill." murmura Tom, comme pour lui.

"Mais je ne fais rien" gémit Bill, déboussoler.

"Arrête d'exister." grogna Tom avant de s'emparer une fois de plus des lèvres de l'androgyne.

C'était assez compliquer dans l'esprit de Bill, et une vraie torture pour son cœur.

C'était quelque chose de si bon. Quelque chose qui lui rappelait tellement de putain de bons trucs.
C'était trop, il allait mourir, étouffer sous le poids des souvenirs.

Tom posa ses mains sur les hanches de Bill et ce dernier gémit un peu plus fort dans le baiser.
C'était définitivement trop fort pour Lui.

"Arrête d'être ce que tu es, Bill. Je ne peux pas ...résister."

Tom mordit la lèvre inférieur de Bill et le brun dut repousser Tom sous le coup de la douleur. "Arrête" gémit Bill."Je ne peux pas faire ça Tom. Tu ne peux pas. On ne peux pas. Tu va me tuer."

Tom regarda le sol, soufflant fort. "Mais c'est ce que je veux."

"Ma mort ?" supposa Bill, un brun de dégout dans la voix. "Tout serait tellement plus simple." grogna Tom.

"Je te déteste de me dire de pareils choses, Tom, tu n'as pas le droit" hurla Bill, les larmes aux yeux.

Il était toujours dans l'ascenseur, contre la paroi, les bras repliés, en signe d'autodéfense, contre son corps.

Tom regardait toujours ce foutu sol. "Merde dit quelque chose TOM!"

Et le blond s'avança vers le brun et s'empara de nouveau de ses lèvres.

Bill grogna, gémit, le repoussa. C'était trop dure.
C'était pire que sexuel, c'était obsessionnel.

"Tu m'as empêcher de franchir cette putain de barrière Bill. " souffla Tom entre deux pressions sur ses lèvres.

Et ce fut les plus beaux mots, les meilleurs que Bill n'avait plus entendu depuis des années.

Plus fort que les Je t'aime de Casey, plus fort que Tout les compliments.

Oui, Tom avouait quelque chose. Quelque chose de plus fort que Tout.

Comme si leur passé n'était plus celui de Bill mais enfin le leur.

"Je croyais que tu avais oublier" sanglota Bill alors que Tom avait la tête dans son cou.

"Je le dois" murmura le Blond.

"N'oublie pas Tom, ne me laisse pas avec tout ce poids." murmura Bill, ému.

"Notre histoire est un poids pour Toi ?" interrogea Tom, un brun d'amertume dans la voix.

"Notre histoire que tu renies en est un, putain Tom. "

Tom regarda Bill dans les yeux. Bill rougit. C'était Tom. Son Tom. Le Tom. Tom. Tom.
Celui qu'il n'avait plus vu depuis des années de la sorte. Celui qui était comme un Dieu pour Lui. Une chimère.

"Je n'ai jamais rien renier Bill. Je n'ai jamais rien oublier. "

Bill soupira, alors que Tom reposa sa tête sur l'épaule de Bill, inspirant l'odeur du brun, et baisant sa clavicule.

"Je..." commença Bill, indécis.

"Bill, jamais on ne pourra."

Alors Bill pleura, pleura de tout l'Amour qu'il éprouvait. Pleura de l'injustice qui le mettait face à la tentation, tentation de quelque chose que jamais il n'aurait le droit.

"Jamais ?" souffla Bill, reniflant.

"Jamais le monde ne doit savoir, Bill." susurra Tom, embrassant l'oreille de Bill, qui frissonna sous le contact.

"Alors...Je te déteste, Tom." tenta Bill, un sanglot dans la voix.

"Moi aussi, tellement Bill. Tellement fort..." souffla Tom avant de se retirer.

La porte s'ouvrit à ce moment là.

Bill leva les yeux au ciel, espérant apercevoir quelque chose. Un signe. Un ange. Il ne pouvait se résoudre à regarder dans la direction de la porte. Du monde extérieur.

Tom sortit. Laissant Bill là. Seul.

"...et je n'ai jamais cessé. "

Et Bill sourit. "Moi aussi, je te déteste Tom."

FIN CHAPITRE 13

 

 

 

 

 

 

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