Epilogue
Bill attrapa un morceau de pizza froide dans la boite, à ses pieds.
"Tu l'aimes ?" soupira t-il, en engloutissant la part.
"Mh, qui?" répondit le blond, la tête posé sur les genoux du brun. "Elle" souffla le brun.
"Oh, Elle. Je ...l'apprécie, je pense" murmura Tom, regardant le plafond, les mains posées sur son propre ventre.
"Vous vous mariez quand ?" maugréa Bill, un brin d'ironie dans la voix.
"Mh, j'sais pas. Peut être cet été finalement. Je dois d abord faire visiter Venise à l'homme de ma vie." susurra Tom en plongeant sans regard dans celui de Bill.
Ce dernier baissa la tête, de surprise, et plongea les siens dans ceux du blond. "VENISE ?" brailla-t-il.
"Ou n'importe quelle autre ville du monde, Mignon" sourit Tom.
Bill bougea de sorte que Tom se trouva contraint de quitter sa place et de se redresser. "NIMPORTE QUELLE VILLE ? OH MON DIEU" hurla Bill, un énorme sourire barrant son visage. Il avait les yeux pétillants, et déjà, partait dans les profondeurs de sa mémoire, pour se souvenir toutes les capitales européennes.
"Et pourquoi pas PARIS ? ...Oh! Non! LONDRES! Mon dieu Londres. Nan! TOKYO. C'était mon rêve, quand j'étais gosse."
Tom le regarda. N'était-il pas la plus belle chose qu'il n'est jamais vu ?
Bill se frotta les joues du plat de la main, content. "C'est foutrement incroyable."
Le blond se contenta de sourire. C'était son cadeau pour Bill.
Ca et...le sexe. Quoique c'était peut être le cadeau de Bill pour Tom ça.
"Nan mais vraiment ? L'Europe ? Juste toi et ...moi ?" s'exclama Bill, tout bas.
"Pourquoi tu chuchotes" répliqua Tom, sarcastique.
"J'ai peur de me réveiller au son de ma voix" indiqua Bill, le plus sérieux du monde.
Cela peina Tom un instant. "Tout ceci n'est pas un rêve, Billy." susurra t-il.
"Je crois que si. C'est juste trop beau pour être vrai" l'interrompit Bill, le rouge aux joues "C'est foutrement extraordinaire, tout ça"
Tom regarda tout autour de lui. Un bout de Pizza, des bouteilles de bière, une chambre d'hôtel en bordel, un canapé où ils étaient tout les deux assis à présent, et Bill. Bill foutrement sexy enroulé dans un drap écru de l'hôtel. Bill les cheveux en pétard. Presque sans maquillage; il avait coulé.
"Se qui est foutrement extraordinaire, c'est ton cul, Honey"
Bill rougit "Espèce de Macho" Il tira la langue à Tom, puis sourit, comme pour s'excuser.
"Tu as raison" balança Tom, le cœur battant la chamade.
Ce n'était certainement pas le derrière de Bill qui faisait battre le cœur de Tom. C'était Bill tout entier. Son corps et son âme. Son regard, ses lèvres. Ses paroles, ses pensées, ses joues rouges et son ton sarcastique. Sa timidité et ses ongles parfaitement manucuré, ses cheveux en bataille, son incapacité à résister à Tom.
Bill était foutrement tout, et Tom n'arrivait plus à faire taire son cœur.
"Tom?" souffla Bill, se rapprochant de Tom, tirant le drap contre lui pour se couvrir.
"Oui, Cœur?" demanda le blond, le regard vague.
"Tu vas...vraiment l'épouser?" questionna Bill, baissant les yeux.
"Je n'sais pas, Bill, je n'sais pas."
Bill se tendit, et Tom se força à ne pas lui dire ce qu'il voulait entendre. Il savait que rien n'était moins sur. Qu'il ne pourrait pas forcément avoir tout ce qu'il voudrait. C'était leur cocon de bonheur, là. Mais dès qu'ils quitterais cet immeuble, Bill redeviendrait Bill, et surtout, Tom redeviendrait Tom. Son portable était resté éteint. Mais il savait que sa fiancée avait surement tenter de le joindre toute la journée, son manager aussi. Il savait qu'au dehors, le monde tournait encore. Il savait qu'il était Tom Trumper, et qu'il avait des comptes à rendre.
Il savait que le mariage avait couter des milliers d'euros, et qu'il ne pouvait pas promettre que rien n'aurait lieu, pour faire plaisir à Bill, parce qu'il ne voulait pas faire souffrir Bill.
"Je t'aime, Tom" murmura Bill tout bas. "Je t'aime, ça ne suffit pas?" Il pleurait. Tom le sentait.
Il était assis, et il regardait le plafond.
Mais il sentait Bill qui pleurait en silence, juste à coté de lui.
"Si l'amour suffisait, je serais en train de te faire l'amour, juste sous la tour Eiffel, là, maintenant"
Bill sourit, mais cela ne parvint pas à estomper ses larmes.
Tom releva la tête et croisa le regard de Bill. "Je t'aime, Bill"
Il était le plus sérieux du monde. Bill rougit, essuya ses larmes et vint se nicher dans les bras tendus de Tom.
"Là, là" l'apaisa Tom. Il caressa son dos de haut en bas, et embrassa le haut du crane de Bill.
"Je t'aime tellement, je ferais n'importe quoi pour te rendre heureux" souffla t-il, le cœur au bord de l'asphyxie.
"Je sais, Tom, je le sais." répondit Bill tout bas. "Je t'aime aussi tellement fort."
"Tellement fort à en crever." conclue Tom, et ils se détendirent. Plus besoin de mots. Ils avaient juste besoin d'être là. Serré l'un contre l'autre. Ils avaient juste besoin l'un de l'autre. Ils s'aimaient juste. Ils s'aimaient.
[...]
Quoi de plus grand, quoi de plus noble. Quel amour plus pure que celui qui s'est choisis, au delà des barrières et des interdictions. Quoi de plus courageux, quoi de plus blessant que de s'offrir à l'autre. Quoi de plus sensible, quoi de plus meurtrier, que celui qui tient le cœur de l'autre au creux de sa main. Quoi de plus mortel que de perdre son amour. Quoi de plus vivifiant que de le rencontrer.
Au final, qu'importe les douleurs, qu'importe qu'il y ai une fin. Qu'importe que le paroxysme du bonheur n'atteigne jamais le paroxysme de la douleur. La seule chose qui compte, au final, c'est d'être là, et de vivre l'instant. De lever les yeux au ciel et de pouvoir se dire "Je suis en vie". "Je suis en vie et au moins une personne sur terre m'aime.". Tant qu'il y aura quelqu'un pour vous aimez, alors vous n'aurez pas vécu en vain.
THE END