Chapitre 3.
Bill sortit du commissariat furieux. Il ne supportait pas les gens arrogants et là il était tombé face à un véritable spécimen. Pour son premier jour de travail à Berlin, il ne pouvait pas dire que les choses commençaient bien.
Il traversa la rue et se dirigea vers le snack le plus proche. Toutes ces émotions lui avaient ouvert l'appétit et il allait évacuer sa frustration sur la nourriture.
Il s'assit à une table au fond de la salle et commanda. La scène du bureau repassait en boucle dans son esprit. Il n'avait jamais été insultant envers un supérieur mais là le capitaine Trümper l'avait bien cherché.
« Lieutenant Kaulitz ? »
Une voix grave le sortit de ses pensées. Il leva les yeux vers l'individu qui l'avait appelé. Il était grand, plutôt baraqué, les cheveux bruns, mi-longs et lissés. Bill sourit, il avait peut-être trouvé un rival digne de ce nom niveau fer à lisser.
« C'est bien moi. »
« Capitaine Georg Listing, enchanté. »
Bill retint un soupir. Ils étaient tous capitaines dans cette ville ou quoi ? Il ne jugea pas utile de demander comment le policier l'avait reconnu alors qu'ils ne s'étaient jamais vus, comme d'habitude son look l'avait précédé.
« Je peux ? »
Georg désigna la chaise vide face à Bill. Ce dernier hocha la tête. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal.
« Vous savez que vous êtes un cas exceptionnel ? »
Bill l'interrogea du regard, il ne comprenait pas vraiment sa question.
« On est dans un grand commissariat mais déjà tout le monde ne parle que de vous ! »
L'androgyne rigola. Ca ne l'étonnait qu'à moitié, son arrivée laissait rarement les gens indifférents.
« C'est plutôt une chose positive je vous rassure. Et puis moi qui pensait que Tom n'avait pas le physique de l'emploi, je crois que vous le surpassez largement. »
Bill tiqua au nom de Tom. Georg remarqua son trouble.
« On m'a informé de la situation et sincèrement félicitations, peu de personnes osent lui tenir tête comme ça. Ceux qui ne le connaissent pas le craignent ou le respectent trop pour ça et ceux qui le connaissent laissent filer. »
« Je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds. » répliqua Bill sur un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu.
« Et c'est une qualité, surtout si vous êtes amenés à travailler tous les deux. »
La simple pensée de cette collaboration fit repartir la colère de Bill envers Tom. Il avait vraiment été odieux avec lui.
« En fait, je ne me suis pas présenté entièrement, je suis le meilleur ami du mec que vous venez de rembarrer. »
Bill s'étouffa à moitié. Mais une fois l'effet de surprise passée il sourit.
« Vous m'étiez sympathique jusque là, c'est dommage. »
Les deux jeunes hommes rigolèrent.
« Je vous rassure c'est mon seul défaut. » continua Georg.
S'il ne transpirait pas autant l'hétérosexualité, Bill aurait juré qu'il le draguait. On lui servit son plat et Georg en profita pour commander quelque chose à manger.
Bill était curieux de connaitre une autre facette du capitaine Trümper. Sa personnalité l'intriguait.
« Alors, comment un brillant flic comme vous est-il devenu ami avec un homme aussi frustré et rageux que Tom Trümper ? »
Georg rigola.
« C'est une longue histoire... »
« J'ai toute la pause déjeuner devant moi. »
Et c'est ainsi que Bill apprit comment Georg avait rencontré Tom. C'était son premier jour au commissariat et il avait été appelé en renfort sur une intervention dans un quartier sensible. Il avait foncé sur les lieux avec son coéquipier mais le manque d'expérience lui avait fait défaut. Il se sentait tout-puissant et avait voulu y aller en solo. Il s'était retrouvé seul au milieu d'une banlieue qu'il ne connaissait pas et Georg était venu lui porter secours moins d'une minute avant qu'une bande de jeunes ne débarque entre les immeubles pour casser du flic comme ils le disaient si bien.
Une fois le suspect recherché arrêté, Tom s'était réfugié dans le premier bar trouvé pour noyer sa peine dans l'alcool. Il avait tout remis en question ce soir là, son métier, ses compétences. Il avait failli se prendre la raclée du siècle à cause d'un trop plein de fougue.
Georg l'avait retrouvé sans trop de difficultés et il l'avait remis à flot entre deux verres. Ils avaient discuté jusque tard dans la nuit et Tom était reparti gonflé à bloc.
Cette soirée lui avait servi de leçon et plus jamais il ne refit la même erreur.
Bill était content de découvrir cette partie de son passé. Mais tout le monde change et Tom n'était plus ce jeune policier égaré.
Il se surprit à le regretter, il aurait pu facilement s'attacher à cet homme il le savait.
[...]
Moins d'une heure plus tard, toutes les personnes chargées de l'enquête étaient présentes en salle de conférence. Même Tom leur faisait l'honneur de sa présence.
Bill se leva, c'était à son tour de présenter ce qu'il savait. Il avait beau se persuader de ne pas faire attention au blond, au fond de lui il voulait l'impressionner pour lui prouver qu'il avait tord.
« Bien, nous avons six victimes, six femmes blanches, toutes jeunes. Elles étaient célibataires, sans enfant, n'avaient pas beaucoup de vie sociale malgré une vie professionnelle souvent épanouissante. Tout laisse à penser qu'elles consacraient tout leur temps à leur métier. Elles étaient jolies et avaient toutes la même physionomie malgré des différences notables comme la couleur de cheveux ou des yeux. Elles étaient grandes, minces, s'habillaient bien. Et surtout l'information la plus importante, aucune trace de viol ni de sévices sexuels n'a été retrouvée. »
Il marqua un temps d'arrêt, tout ça les autres enquêteurs le savaient, maintenant il devait apporter du nouveau en partant de ces éléments.
« Ce qui nous apprend plusieurs choses, le tueur que nous recherchons est sans aucun doute un homme. Il recherche dans ses femmes un idéal qu'il n'arrive pas à atteindre. Il y a tout lieu de penser qu'il est plus âgé qu'elles mais pas énormément. Je dirai qu'il a entre 25 et 35 ans. Il n'est pas aigri ou à la recherche de plaisir sexuel, ce n'est donc pas quelqu'un de marié qui ne supporte plus sa femme ou autre. Nous recherchons donc un homme célibataire, il n'a probablement jamais été marié, n'a pas d'enfant. Il cherche une femme avec qui construire sa vie, il est en manque d'amour. Il veut une famille, une femme qu'il peut montrer à son entourage, une femme belle, intelligente, distinguée, une femme qui peut rendre les autres jaloux. »
Bill observait la réaction des gens présents au fur et à mesure qu'il exposait ses conclusions. La plupart semblaient trouver son raisonnement logique, mais bien évidemment Tom affichait sans aucune retenue sa méfiance face à ses propos.
« Il veut trouver la femme idéale mais à chaque fois qu'il s'en approche elle le repousse. Ca le met dans une rage folle et il les tue. Il y a un contact avec elle, il leur parle. Il veut les approcher par n'importe quel moyen, il arrive à rentrer chez elle, cela peut être sous l'apparence d'un réparateur pour le câble ou la machine à laver, d'un vendeur ambulant, d'un facteur ou d'un nouveau voisin. Toutes les solutions sont à envisager. Cela nous montre qu'il a confiance en lui, assez en tout cas pour oser les approcher. Mais quand il tente de les séduire il est face à un refus et revient dans la nuit pour les tuer. »
Une femme d'une trentaine d'année acquiesça à ces paroles.
« Il est méthodique, réfléchi et il sait se contrôler malgré sa rage. Malheureusement ou heureusement, cela ne va pas durer, plus il tue moins il arrive à maitriser ses gestes. Il va commencer à commettre des erreurs mais cela veut aussi dire qu'il va augmenter la fréquence de ses meurtres. Nous avons à faire à un tueur qui sait ce qu'il veut, il cherche une femme qui peut lui correspondre, la traque, l'approche et la tue. »
Tom leva la main. C'était totalement inutile et Bill le savait, il voulait juste attirer l'attention sur lui pour donner encore plus de poids à ses paroles.
« En gros ça nous apprend quoi, comme indice fiable je veux dire. »
Bill se retint d'aller le frapper.
« Que ce mec présente bien, il inspire la confiance, on lui ouvre la porte sans crainte. Mais il y a quelque chose qui met mal à l'aise quand on est face à lui pendant plusieurs minutes, quelque chose qui nous pousse à refuser ses avances même si c'est un beau garçon. Il a sûrement dû rencontrer plusieurs femmes, subir plusieurs revers avant que sa rage soit trop grande pour être contenue et le pousse à passer à l'acte. Il faut diffuser ce profil dans les médias, il y a dans ce pays une ou plusieurs femmes qui ont échappé au même destin funeste que ces six victimes et qui reconnaitront peut-être quelqu'un dans ce signalement. »
Tom ne semblait pas convaincu.
« C'est déjà mieux que rien non ? Alors avec votre permission monsieur le commissaire, j'aimerai beaucoup qu'on fasse une conférence de presse pour alerter la population. »
« Comme si on avait besoin de ça... » lâcha Tom entre ses dents.
Le sang de Bill ne fit qu'un tour, il commençait à en avoir ras-le-bol de se faire descendre à chaque idée qu'il avançait.
« Si ça peut pousser une femme à se souvenir de cette homme ou si ça peut empêcher une étudiante d'ouvrir la porte à un inconnu je pense que c'est un risque à prendre. »
Son ton était dur, il n'avait plus du tout envie de prendre des pincettes avec lui, tout capitaine qu'il soit.
Le commissaire prit finalement la parole.
« J'organise un point presse dans moins d'une heure, briffer notre porte-parole et après on vous conduira à la morgue, vous voulez sans doute voir le corps des deux autres victimes. »
Bill hocha la tête. Rien d'anormal par rapport aux autres cadavres n'avait été noté par le légiste mais il voulait voir ces femmes pour mieux se mettre dans la peau du psychopathe.
[...]
Il rentra à l'hôtel alors que la nuit était tombée depuis longtemps. Il gravit les marches qui le conduisaient à sa chambre, regrettant un peu son appartement aménagé avec goût qui contrastait vraiment avec cette chambre blanche et impersonnelle. Il retira ses fringues et enfila un vieux jogging et un sweat qui trainaient dans une valise. Ses santiags furent remplacées par une bonne paire de baskets et il partit courir.
Il avait besoin de se changer les idées, de ne plus réfléchir à tout ce qui était arrivé en une seule journée.
Il ne connaissait pas la ville et ne savait pas combien de temps il mettrait pour retrouver son chemin et rentrer mais il s'en foutait pas mal. Il voulait vraiment se déconnecter du monde.
Il perdit totalement la notion du temps, il ne réfléchissait plus à rien, se concentrant uniquement sur sa respiration et les battements de son cœur dans sa poitrine. Il ne savait plus s'il était partit depuis dix minutes, vingt, quarante ou plus.
Il continuait à courir sur les trottoirs sombres de la capitale allemande, ses muscles tiraient et son souffle devenait de plus en plus irrégulier. Il commençait à venir vraiment à bout de lui-même. Il avait mal mais il aimait cette sensation, l'impression qu'il pouvait se dépasser et aller encore plus loin.
Il aperçut un petit parc au bout de la route, un de plus, mais celui-ci lui semblait accueillant. Il accéléra dans un dernier effort, jetant ses dernières forces dans la bataille et arriva à destination. Il s'arrêta de courir plaçant ses mains sur ses genoux pour reprendre sa respiration. Sa tête tournait, il se laissa tomber sur un banc et ferma les yeux. Il savait qu'il ne devait pas arrêter aussi brutalement mais il s'en foutait.
Les minutes passèrent, en silence, seul le bruit de son cœur résonnait dans ses tympans. Au fur et à mesure tout redevint normal. Il ouvrit les yeux et fut surpris de voir un ciel sombre et rempli d'étoiles qui brillaient à travers les nuages. ''C'est beau'' se dit-il. Une sensation désagréable se propagea dans tout son corps, cette nuit contrastait tellement avec ce qu'il vivait depuis des mois.
Il soupirait, il fallait qu'il arrive à faire une coupure avec cette histoire, sinon il n'y survivrait pas. Il se devait d'être plus détaché, il avait besoin de toute son objectivité pour parvenir à arrêter l'homme qu'il pourchassait.
Il se releva et marcha lentement vers la rue. Il recherchait une petite boutique ouverte à cette heure pour acheter de l'eau. Il n'avait que deux euros dans sa poche. Il était partit sans rien, sans portefeuille, sans portable. Il étouffa un rire, il était vraiment dingue parfois.
Il se mit en quête de quelque chose à boire et tomba par hasard sur un distributeur qui vendait des boissons hors de prix. Bill prit une bouteille et continua de marcher en buvant.
Il observait les bâtiments, les rues, et c'est à ce moment qu'il réalisa qu'il ne savait absolument pas où il avait bien pu atterrir.
« Et merde. » lâcha-t-il.
La nuit était noire, seuls les réverbères éclairaient la rue. Après cinq minutes il tomba sur un plan de la ville. Mais il avait dû courir beaucoup plus longtemps qu'il ne le pensait, son hôtel n'était pas sur la carte.
Il jura. Il se retrouvait perdu au milieu d'une ville qu'il ne connaissait pas, sans téléphone ni argent, et totalement en sueur.
Et comme si cela ne suffisait pas il se mit à pleuvoir. Il fut rapidement trempé et commença à frissonner.
« Génial... »
Il leva les yeux au ciel.
« Dites-le si vous avez décidé de m'achever ce soir. »
« On parle tout seul ? C'est encore plus grave que ce que je pensais. »
Bill sursauta et se retourna vers la voix. Il fut doublement choqué.
« Capitaine ? »
Tom se trouvait face à lui, protégé par un énorme sweat à capuche. Bill se surpris à vouloir se coller à lui pour profiter de la chaleur du vêtement... et de son corps.
« Qu'est-ce que vous fabriquez ici ? »
« Je me suis... perdu on va dire. »
Tom soupira et leva les yeux au ciel.
« Décidément, vous avez décidé de pourrir ma journée jusqu'au bout. »
Cette remarque fit sourire le brun. Il aimait l'énerver.
« Allez, venez, vous allez attrapez la mort si ça continue, j'habite jute au coin de la rue. »
Cette fois-ci Bill fut véritablement étonné, il s'attendait plutôt à ce que Tom le laisse croupir ici pour qu'il attrape une pneumonie et ne vienne plus au commissariat pendant les prochains jours.
Il le suivit néanmoins sans hésiter, il avait vraiment froid.
Ils arrivèrent chez Tom et Bill se précipita contre un radiateur pour se réchauffer. Le dreadé rigola.
« C'est ça aussi de faire le malin, il ne fallait pas partir à l'autre bout de la ville sans veste. »
Bill lui tira la langue pour toute réponse. Et bien que ce geste fût totalement puéril, il lui fit un bien fou.
Tom rigola encore et disparu dans la salle de bain. Il ressortit quelques secondes plus tard avec deux immenses serviettes en éponge.
« Je crois qu'une bonne douche chaude ne serait pas du luxe. »
Il lui tendit les serviettes, Bill s'en empara sans demander son reste et s'enferma dans la salle de bain.
Il se glissa sous l'eau brûlante et apprécia pleinement le moment. Il se prélassa de longues minutes, oubliant même l'espace d'un instant qu'il était chez Tom, le mec qui l'avait royalement envoyé chier le matin même et ne lui avait pas adressé un mot de tout l'après-midi.
Il trouvait la situation comique.
Il coupa finalement l'eau et s'enveloppa dans les serviettes. Il regarda ses habits, ils étaient mouillés, froids.
Il sourit, Tom l'avait peut-être accueilli chez lui mais il ne lui serait pas venu à l'idée de lui apporter de nouvelles fringues.
Il trouva un bas de pyjama en coton et un immense t-shirt noir avec des inscriptions bizarres et les enfila. Il s'essuya des cheveux et les démêla un peu avec ses doigts.
Il jeta un coup d'œil au miroir et explosa carrément de rire. Il était ridicule dans ces vêtements trop grands, les cheveux en bataille et son maquillage partiellement effacé.
Cette journée devenait de plus en plus irréaliste.
Il sortit de la salle de bain et trouva Tom dans la cuisine. Ce dernier s'étouffa presque en voyant le brun faire son entrée.
« Je sais, j'ai piqué des fringues, les miennes étaient trempées. »
Tom ne répondit rien. Bill s'attendait à une série d'insultes dans les règles de l'art mais il n'en fut rien.
« Ca vous va... plutôt bien. »
Bill rigola.
« Je trouve pas spécialement, mais bon, c'est vrai que ça donne un style spécial. Et on va se tutoyer, on est quand même amené à travailler ensemble pendant une durée indéterminée. »
Il avait dit la dernière phrase avec toute la diplomatie dont il était capable. Le blond se montrait compréhensif ce soir mais cela ne voulait pas dire que la hache de guerre était enterrée.
« D'accord. » dit-il enfin. « Je t'ai appelé un taxi, il arrive dans cinq minutes. »
Bill ne fut pas déçu... enfin presque. Après tout il espérait quoi ? Que Tom le laisse passer la soirée ici, qu'ils mangent une pizza en se racontant leurs années à l'école de police, leurs histoires de cœur et s'endorment en ayant trop ri sur le canapé du salon ?
Il ne l'avait pas envoyé bouler et l'avait ramené chez lui au lieu de le laisser crever de froid dans la rue c'était déjà pas mal non ?
« Ok. »
Plus personne ne parla. Bill s'assit en face de Tom et but la tasse de café fumant que ce dernier lui avait préparé.
Un coup de klaxon se fit entendre.
« Ton taxi. »
Bill acquiesça. Il allait partir quand Tom le retint.
« Hey, j'ai bien voulu te sauver la mise ce soir, mais ça ne veut pas dire qu'on va devenir les meilleurs amis du monde et que je vais accepter qu'un flic de province, à moitié psy ne vienne s'interposer sur mes plates-bandes. »
Non, Bill n'était pas déçu. Après tout il savait depuis le début à quoi s'attendre avec ce genre de personne... à rien.
« J'avais compris. »
Il sortit sans un regard. La porte claqua derrière lui. Quand le taxi s'éloigna pour le ramener à l'hôtel il ne put s'empêcher de chercher à comprendre ce qu'il s'était passé, et surtout de comprendre le comportement de Tom.
Mais tout bon profiler qu'il était, il n'arrivait pas à le cerner. Il y avait une seule chose dont il était sûr. Dès le lendemain, Tom redeviendrait le Tom qui casse, qui critique et qui juge, il ne le sauverait pas d'une pluie torrentielle une autre fois.
FIN CHAPITRE 3