Chapitre 6.
Bill tenta d'ouvrir les yeux. Un mal de crâne atroce le prit violemment. Il gémit et referma ses paupières. Il se retourna mais percuta quelque chose de chaud. Ses idées n'étaient pas assez claires pour savoir ce que c'était, et honnêtement il s'en foutait.
Tout ce qu'il voulait s'était se rendormir et empêcher les marteaux de se fracasser sur sa tête à chaque seconde.
Mais ses mains s'arrêtèrent sur une chose qui le fit sursauter. Il se força à ouvrir les yeux plus grands et faillit crier de surprise quand il réalisa enfin ce qui le perturbait depuis quelques minutes.
Un corps, nu, était allongé à côté de lui. Pourtant il ne se souvenait pas avoir passé la nuit avec quelqu'un.
A moins que...
Une image refit surface dans on esprit, comme une sorte de flash.
...
Bill embrassait passionnément cette bouche si parfaite. Ses mains se perdaient sous les vêtements amples de son partenaire, il frissonnait de toute part. Son sexe gonflait au fur et à mesure que les doigts de l'homme en face de lui parcouraient sa peau de façon si experte. Il ne savait plus vraiment où il était, seul comptait le désir qui coulait dans ses veines. Il était plaqué contre le mur, les jambes nouées autour d'une taille solide.
Leurs bassins s'entrechoquaient souvent, mais pas assez au goût de deux jeunes gens. Ils en voulaient beaucoup plus.
...
Bill secoua la tête. Il parcourut la pièce des yeux, il n'était pas chez lui, il n'était pas dans sa chambre, ni à l'hôtel.
Pris d'un doute il se pencha vers l'individu toujours couché à ses côté. Des dreads blondes dépassaient des draps. Non, ce n'était pas possible.
Il continua son exploration, une bouche percée, un nez droit, des traits fins qu'il avait observés tant de fois.
Tom...
« Putain... » fut le seul mot qu'il parvint à dire.
Il se laissa retomber sur le lit en soupirant. Que s'était-il donc passé cette nuit ?
...
Il reposa ses jambes sur le sol. Leurs corps ne se séparaient toujours pas, ils reculèrent encore, trébuchant sur les vêtements abandonnés sur le sol. Tom dévia sur sa mâchoire, puis son cou, parsemant sa peau de milliers de baisers. Bill se laissait dévorer avec plaisir.
Leurs pieds s'entremêlaient les menaçant de tomber à chaque pas mais ils n'y faisaient pas attention. Bill buta contre le lit. Il se laissa tomber dessus, entrainant le blond sur lui.
Ils se fixaient, sans bouger. Ils ne réalisaient pas bien ce qu'ils étaient en train de faire, ils ne pensaient plus à rien, ni aux disputes qu'ils avaient eues, ni à leurs sentiments respectifs. Ils ne voyaient rien d'autre que le désir monter en eux.
Ils se voulaient, et ils allaient s'avoir.
...
Bill plissa les yeux et se massa les tempes. Tout devenait flou après ça, le mélanges des vapeurs d'alcool et de l'excitation dans ses veines n'aidaient pas sa mémoire apparemment.
Il laissa s'écouler une minute ou deux et décida de se bouger. Il se mit debout avec difficulté et tenta de retrouver ses vêtements. Il n'arrivait pas à se souvenir de ce qu'il s'était passé mais son boxer était à l'autre bout de la pièce, ça pouvait lui donner une bonne idée de ce qu'ils avaient fait.
Il ramassa ses habits et les enfila en essayant de rester en équilibre. Il avait toujours un affreux mal de tête et ça n'allait pas s'arranger s'il s'écroulait sur le sol, ses pieds enchevêtrés dans son jean.
Il trouva non sans mal la salle de bain et farfouilla dans les armoires pour trouver de l'aspirine. Il avait besoin d'un bon remontant.
Il rejoignit la cuisine et se versa un grand verre d'eau puis avala le comprimé dilué.
Son regard fut attiré malgré lui vers l'heure qui s'affichait en chiffres verts sur la porte du micro-onde.
Il gémit encore une fois. Ils avaient deux bonnes heures de retard.
C'était trop pour une seule matinée. On dansait le flamenco dans sa tête, il avait fait des choses absolument pas catholiques avec Tom et il allait devoir trouver l'excuse du siècle pour expliquer l'immense retard qu'il aurait quand il pousserait les portes du commissariat.
Il retourna dans la salle de bain et se recoiffa sommairement devant la glace. Il sortit un crayon noir de son sac et arrangea un peu le maquillage qui avait coulé durant la nuit.
Il ne ressemblait pas à grand-chose mais bizarrement ça lui donna une idée.
Il vérifia qu'aucune autre de ses affaires ne trainait dans l'appartement et quitta les lieux. Tom ne s'était toujours pas réveillé et Bill pria pour qu'il ne se souvienne de rien.
Avec un peu de chance tout le monde pourrait oublier cette soirée et les choses redeviendraient ce qu'elles étaient.
Mais dans ce genre de moment la chance n'est jamais avec nous...
[...]
Il entra dans son bureau comme si de rien n'était même si tout le monde s'était sûrement rendu compte de son absence et de celle du dreadé.
Il ouvrit un dossier pour se donner bonne figure et regarda une page sans ciller. Il ne voyait rien et était incapable de réfléchir mais il essayait de paraître un minimum en action.
La porte s'ouvrit avec fracas, un peu trop aux yeux de Bill qui faillit pousser un cri. Le bruit se répercutait dans sa tête, amplifiant la moindre vibration.
« Désolé. »
C'était Georg.
« Pas grave, mais parle moins fort s'il te plait. »
Il ferma les paupières quelques secondes. Georg ricana.
« Tu sais que tes volets sont encore fermés ? »
Non, il n'avait même pas remarqué. Son collègue n'attendit pas de réponse et alla les ouvrir emplissant la pièce de lumière.
Cette fois le brun ne se retint pas.
« Ah ! Ferme ça ! »
« Ok, ok... »
Le bureau fut replongé dans l'obscurité.
« J'en connais un qui a dû prendre une bonne cuite hier soir. »
« C'est peu de le dire. » lâcha l'androgyne, parvenant même à faire un sourire.
« En fait je venais voir où était Tom, je ne l'ai toujours pas vu ce matin, tu ne saurais pas ce qu'il fabrique par hasard ? C'est pas du tout son genre d'arriver en retard. »
Bill sentit le rouge lui monter aux joues.
« Non euh... je ne sais pas. »
...
Il venait d'inverser leurs positions, lui sur Tom, ses cuisses de chaque côté de son bassin. Il ondulait son corps au rythme d'une musique imaginaire. Leurs reins étaient en feu, le plaisir affluait par vague, et ils n'avaient encore rien fait.
Il lécha ses doigts en le regardant bien dans les yeux et les fit parcourir le torse du blond. Ses yeux se noircirent. C'en était trop pour Tom qui voulait enfin passer à l'action.
D'un geste il renversa Bill sur le dos et entreprit de lui défaire son pantalon qui devenait vraiment trop serré. Il entraina par la même occasion son boxer libérant son sexe en érection.
. ..
Bill cligna des yeux.
« Ca va ? »
« Hein ? Oui, oui, pas de soucis. »
« T'avais l'air ailleurs. » s'inquiéta Georg.
« Disons que l'alcool et moi on n'est pas copains. »
Il esquissa un faible sourire pour donner du sens à ses propos et Georg sembla se contenter de cette explication.
« Donc tu ne sais pas où est Tom ? »
« Il ne devrait pas tarder, on a planqué toute la nuit et on a fini dans un bar. Je l'ai laissé dans un taxi. »
Il marqua une pause.
« Par contre si tu pouvais éviter de dire qu'on a trop bu ça serait sympa, on va s'en tenir au fait qu'on s'est endormi dans la voiture devant la maison de notre suspect ok ? »
Georg rigola.
« Pas de problème. »
Il lui fit un clin d'œil et sortit du bureau.
Bill était soulagé, au moins un qui ne se poserait pas de question. Il se pencha en arrière sur sa chaise, fermant les yeux, pour essayer de retrouver ses esprits.
Mais apparemment son cerveau n'était pas du même avis et il continuait à lui envoyer des flashs de la nuit passée.
...
Son érection était plus que visible. Tom retira son dernier vêtement en toute hâte et se plaça face au brun.
Leurs gestes étaient maladroits, troublés par le trop plein de désir, et surtout le trop plein d'alcool.
Ils se rapprochèrent l'un de l'autre, leurs souffles s'accélérèrent. Et c'est Bill qui poussé à bout par ce petit jeu incessant agit le premier.
Il plaça sa main sur la virilité de Tom et commença une série de va-et-vient énergiques. Cela surprit tellement le blond qu'il se laissa tomber sur le matelas, se laissant totalement faire par ces mains habiles. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadée. Il cherchait de l'air mais l'atmosphère de la pièce était humide et chaude. Il s'agrippa aux draps et poussa un cri quand il sentit la bouche de Bill se refermer sur son membre.
Bill fit rouler sa langue autour du sexe de Tom. Il savait parfaitement quoi faire et comment. Il jouait avec son piercing, ses doigts étaient toujours en action, sa bouche marquait des pressions aux endroits qui accentuaient le plaisir.
Les mains du dreadé se perdirent dans ses cheveux, elles impulsaient la cadence qu'il désirait mais Bill n'était pas de cet avis. Il ralentit le mouvement, encore et encore, rendant l'homme sous lui encore plus dingue. Il savait comment faire monter la température avec de simples gestes, c'était sa grande force.
« Putain, Bill, plus ! »
Ses paroles étaient incohérentes et le brun était trop dans les vapes pour les comprendre. Il se laissait supplier sans jamais accélérer.
Tom n'en pouvait plus, des gouttes de sueur perlaient sur son front et glissaient dans son coup, ses dreads étaient plaquées sur sa peau. Tout son être était en ébullition.
Soudain Bill s'arrêta.
« Ah ! Pourquoi tu fais ça ! »
« J'en veux aussi ! »
Tom n'avait pas le courage de discuter, il voulait prendre son pied, sur le champ, et il était prêt à tout pour ça.
Il attira Bill vers lui, se mit à la hauteur de son pénis et le lécha sur toute la longueur.
« Ahh !! »
Bill lâcha un cri puissant. Mais Tom ne voulait pas continuer, pas comme ça. Il remplaça sa bouche par sa main et guida celles du brun vers son propre membre.
Ils se touchèrent, leurs yeux ancrés dans ceux de l'autre.
...
Une fois de plus il fut tiré de ses rêveries érotiques. Il fallait qu'il arrête de penser à tout ça, une certaine partie de son anatomie commençait dangereusement à se réveiller.
Il commençait un peu à resituer où il était et ce qu'il devait faire. Et il remarqua enfin que le rapport du légiste sur le dernier assassinat était sur son bureau.
Cela le ramena brutalement sur terre. Pendant que lui s'envoyait en l'air, ou faisait quoi que ce soit d'autre, avec un beau blond dreadé, des dizaines de jeunes femmes étaient en danger dehors. Ca le rendait malade.
Il commença à lire les conclusions de l'autopsie. Rien ne le surprit vraiment. Toujours les mêmes marques de violence, toujours la même cause de la mort, toujours aucune lésion sur les organes sexuels.
Mais un paragraphe mit ses sens en éveil. Il y avait des traces, des fluides ou autres, ce n'était pas encore déterminé. Mais quelque chose s'était déposé sur le corps de la jeune femme. Peut-être enfin le premier indice sérieux pour remonter jusqu'à l'auteur de ces meurtres atroces.
La porte de son bureau s'ouvrit encore à la volée. Il soupira, personne n'avait jamais appris à frapper dans cette boite ?
C'était Tom.
Son estomac se serra. Les images de la nuit passée lui revenaient en mémoire, il ne savait pas comment réagir. Mais Tom le devança.
« Réunion, tout de suite. Le commissaire veut nous voir. »
Il avait sortit ça sur son ton habituel, plein d'arrogance et de volonté de marquer son territoire.
Bill ne savait pas s'il devait être soulagé de voir que rien n'avait changé ou au contraire frustré de la situation. Mais il n'avait pas le temps de réfléchir à la question. Il suivit Tom sans poser plus de questions et ils entrèrent dans la salle de conférence.
« Vous êtes enfin là ? Qu'est-ce que vous avez fait pour arriver à cette heure et dans cet état ? » demanda le commissaire Schäffer, à peine eurent-ils passer les portes.
Ils étaient bien accueillis au moins.
Sans vraiment le vouloir les deux hommes se regardèrent, cherchant quoi dire pour cacher une cuite mémorable et une nuit qui aurait pu l'être s'ils n'avaient pas autant forcé sur l'alcool.
Tom allait parler mais Bill prit les devants.
« On a planqué devant la maison de la mère de notre type mais on s'est endormi. Tom est rentré chez lui prendre une douche ce matin et je suis venu directement ici. On est désolé de venir pas super frais mais on s'est laissé avoir par la fatigue hier soir. »
Le blond le regarda les yeux grands ouverts, se demandant sûrement où il avait bien pu trouver une telle explication.
« Oui c'est ça. On s'est endormi et on s'est réveillé trop tard. »
Le commissaire les dévisagea, il ne semblait pas croire un mot de leur petit récit mais il ne dit rien.
« Ok, la prochaine fois évitez les nuits courtes, ça vous réussit pas. »
Ils acquiescèrent.
« Bien, maintenant que tout le monde est là, on va faire le point sur l'avancé de l'enquête. »
Le bruit des feuilles que l'on bouge se fit entendre.
« Le légiste a trouvé des traces suspectes sur le corps de notre dernière victime. On les fait analyser en ce moment même, j'espère que ça sera exploitable et que ça va nous donner quelque chose de fiable. »
Tout le monde hocha la tête d'un air convaincu.
« On a un autre cadavre, donc une autre gommette à coller sur notre plan. »
Il joignit les gestes à la parole et traça un cercle autour du nouveau point. Il recoupait les deux autres mais pas encore assez pour pouvoir établir un périmètre de recherche suffisamment précis.
« Bon, de ce côté-là on ne peut pas avancer d'avantage. Du nouveau pour le profil ? »
Bill sursauta. C'était à lui qu'on s'adressait ? Il luttait toujours avec son mal de tête et suivait les discussions en pointillé, avec un mélange de souvenir du corps de Tom contre le sien.
Il fallait qu'il dise quelque chose à propos du profil, quelque chose d'intelligent et de probable. Ca allait être difficile.
« Oui...euh... Elles sont situées où les traces que le légiste a trouvées déjà ? »
Il essayait de gagner du temps en posant des questions, il fallait qu'il imagine quelque chose.
« Autour de la bouche apparemment. »
Soudain le brun eut une sorte d'illumination, il ne savait pas d'où ça sortait mais s'était arrivé.
« Il l'a embrassée ! »
« Pardon ? »
Il était tout excité par sa trouvaille.
« Il l'a embrassé, et pas qu'un peu à mon avis, mais pour ne pas que l'on retrouve son ADN il doit tout nettoyer après, ça ne m'étonnerait pas que l'on retrouve des substances contenues dans les produits d'entretien, voire même des fibres de gants en caoutchouc ou autre qu'il a dû utiliser pour désinfecter le corps. »
Son cerveau fonctionnait à toute allure, un peu malgré lui en fait.
« Si on regarde sur les autres victimes je suis sûr qu'on doit pouvoir récupérer des traces d'ADN sur les lèvres de l'une des femmes. Il a sûrement dû faire des petites erreurs de temps en temps. C'est possible de vérifier ça ? »
Les personnes présentes avaient un peu de mal à suivre son raisonnement mais l'enthousiasme les gagnait quand même.
« Oui ça doit être possible, les corps sont encore à la morgue. Vous avez raison, il doit sûrement y avoir des traces quelques parts. »
« Il a besoin de ce contact pour posséder ses victimes. Il veut une femme, une épouse, et pour cela il a besoin de les embrasser. Je ne sais pas encore s'il le fait avant ou après la mort mais il le fait j'en suis persuadé. Il doit faire des tentatives quand elles sont vivantes mais après leur rejet il les tue. Il recommence sûrement après. »
C'était horrible et gore mais Bill était certain de ce qu'il disait.
« Ok, on va pousser de ce côté-là. On aura peut-être des correspondances dans la base de données avec un peu de chance. »
Le commissaire ne croyait pas vraiment à ce qu'il disait mais l'espoir était permis. Malheureusement ce n'était pas l'avis de Bill.
« Je ne pense pas. Il n'a pas dû commettre de délits suffisamment graves pour qu'on ait pris son empreinte génétique. »
« Ah oui ? Et tu sors ça d'où ? »
L'androgyne frissonna. Tom avait repris ses bonnes vieilles habitudes. Il se redonna une contenance et répondit sur le ton le plus assuré qu'il pouvait.
« Ce mec est un looser, il ne peut pas avoir de femme alors il les tue mais il monte crescendo. Il y a eu un déclencheur dans son existence, je ne sais pas exactement quoi, par exemple sa copine l'a largué ou une histoire dans ce style et il ça l'a fait basculé. Mais avant cet incident il était plutôt équilibré dans son rapport à l'illégalité. Il a peut-être commis des petites infractions quand il était mineur mais on ne trouvera rien dans les fichiers dans ce cas. Après il a pu commettre des délits mais tellement mineurs qu'aucune enquête n'a dû être menée et même si c'était le cas on n'a pas enregistré son ADN. »
Il reprit sa respiration. Il avait sortit ça d'un trait, sans s'arrêter.
« Donc on aura rien. Au pire il a grillé feu rouge et insulté un agent mais c'est tout. Il a vraiment mal tourné il y a quelques semaines. »
« Mouai. »
Tom se résigna, il avait l'air convaincu par son petit discours.
La réunion continua quelques minutes et chacun fut invité à reprendre le travail. Bill et Tom se retrouvèrent dans le bureau, ils devaient recouper les dernières informations récoltées par les autres personnes travaillant sur l'affaire.
Le silence s'installa. Le brun ne savait plus où se mettre, il repensait encore et encore à ce qu'il s'était passé et n'avait aucun moyen de savoir si Tom se souvenait de quelque chose ou non.
Il fallait qu'il se lance, qu'il crève l'abcès, sinon il allait littéralement péter un câble.
« Tu... »
« Je ne tiens absolument pas l'alcool mais ça a le mérite de ne pas altérer ma mémoire. » coupa le dreadé.
Bill déglutit. Alors il se souvenait.
« Je me souviens de tout, et en détail, ce qui n'est pas ton cas à mon avis. »
Il secoua la tête de gauche à droite, incapable de dire un mot.
« C'est dommage, on a bien pris notre pied ensemble. »
...
Ils se masturbaient toujours, leurs bouches soudées, leurs langues collées. Leurs mains s'activaient sur le membre de l'autre. Ils donnaient du plaisir autant qu'ils en recevaient et c'était absolument fantastique.
Bill sentait qu'il n'allait plus tenir très longtemps, les doigts de Tom lui faisaient tellement de bien qu'il ne manquait pas grand-chose avant la délivrance.
« Encore... encore.. »
Il soufflait entre deux baisers, accélérant lui aussi ses gestes sur le membre du blond.
Tom plaça deux doigts entre leurs lèvres, profitant de leur baiser enflammé pour les humidifier. Bill se laissait faire. Le plaisir commençait à devenir insoutenable, son érection gonflait toujours plus.
« Ahh !! »
Il sentit un doigt s'introduire lentement en lui. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas vécu ces sensations. Il en avait besoin, oh que oui.
Sa main se resserra instinctivement sur l'érection de Tom qui introduit un deuxième doigt en gémissant plus fort.
Il entama des mouvements lents à l'intérieur de Bill, son autre main toujours en activité sur son sexe tendu.
L'androgyne ne savait plus où donner de la tête, tout cela était trop, beaucoup trop en si peu de temps.
Il sentait le désir monter en lui et arriver encore plus violemment. Le sang pulsait dans ses veines transportant la dopamine dans tout son corps. Il était submergé par le plaisir et l'envie.
Tom enfonça son index encore plus profondément et toucha un point sensible à l'intérieur de lui.
Bill hurla, il décolla et cru que son cœur allait se décrocher. Il jouit puissamment dans la main de Tom pendant que la sienne se refermait fortement sur le sexe du blond qui se libéra lui aussi, achevé par la vision de Bill en train d'avoir un orgasme.
Ils retombèrent tous les deux sur le lit. Le silence de la pièce seulement rompu par leurs respirations rapides et le bruit de leur cœur qui résonnait dans leur poitrine.
Ils fermèrent les yeux et s'endormirent immédiatement.
...
Bill se souvenait, c'était encore un peu flou par moment et il lui manquait certains passages mais il avait l'essentiel.
« Je me souviens aussi, même si ce n'est pas très clair. »
Tom lui sourit, un mélange de satisfaction et de volonté de revanche se dessina sur son visage.
« Bien, ça aurait été dommage d'oublier une nuit pareille. »
Le brun ne savait pas quoi répondre.
« Ca s'est produit une fois et ça ne se reproduira plus jamais. » continua le blond.
Bill acquiesça. Sur ce point il était d'accord. Ok Tom était canon mais surtout très énervant, et de toute façon ce genre de relations ne mèneraient à rien.
« Et si tu parles de ça à qui que ce soit... »
Bill hocha la tête et tenta de ne pas se laisser déstabiliser totalement.
« Ce n'est pas mon intention. Cela restera un souvenir agréable d'une nuit trop arrosée. »
« Parfaitement. »
Ils se jaugeaient, essayant de lire dans les yeux l'un de l'autre pour deviner le fond de leurs pensées.
« Rappelle-moi juste de ne plus boire en ta compagnie. » lâcha finalement Bill.
Il ne s'était pas senti capable de sortir une telle phrase mais il l'avait fait. Plus par orgueil que par volonté il en était conscient. Il ne supportait pas de se sentir dominé. Tom avait voulu mettre les choses au clair, mais il n'était pas le seul à vouloir le dernier mot.
Il fallait qu'il montre que lui aussi pouvait prendre du recul sur cette histoire et mettre ça au passé.
Même si au fond de lui il savait très bien qu'il n'avait qu'une seule envie, recommencer.
FIN CHAPITRE 6