Chapitre 3

Période de vacances. Tom passe son temps devant l'aéroport. Il a la même idée que pas mal d'autres chauffeurs de taxi. En période de vacances, surtout à la fin de celles-ci, les personnes reviennent de voyage. Tom a travaillé d'arrache-pied et est toujours aussi fatigué. Mais comme d'habitude, il ne laisse rien paraître. Malgré les protestations du dreadeux, Georg essaye de l'aider à sa manière en compagnie de Clara. Dès qu'ils en ont l'occasion, ils invitent Tom à manger ou lui apportent de quoi se nourrir. Au début, le blond n'a fait que refuser. Mais il s'est très vite résigné en voyant que ses amis ne changeront pas d'vis. Il ne peut pas nier que ça l'aide beaucoup étant donné qu'il ne se nourrissait plus vraiment. Encore heureux que ses amis sont là. Au moins, il peut compter sur eux.

P our le moment, Tom a trouvé une très bonne place devant l'aéroport. De là, il est sûr d'être vu par les clients. Il remarque alors une personne qui a du mal à avancer vu tous les sacs qu'elle trimballe. Tom sort de son taxi et va à la rencontre de cette personne pour l'aider. Le blond attrape alors quelques sacs qui menacent de tomber.

- « Vous avez besoin d'un taxi ? Je peux vous... Oh... »

I l s'arrête de parler tout simplement parce-qu'il vient de reconnaître la personne qu'il aide. En même temps, cette chevelure ébène ébouriffée est assez caractéristique. Le futur-client soulève ses lunettes et comprend alors face à qui il se trouve. Un léger sourire se dessine sur les lèvres du brun.

- « Tiens, comme on se retrouve. A croire que l'on se croise quand j'ai le plus besoin d'un chauffeur. »

I l fait un clin d'œil à Tom avant de se diriger vers le taxi de ce dernier pour y mettre tous ses bagages. Le dreadeux se dit alors qu'il a dû partir pour trois mois vu tout ce qu'il trimballe avec lui. Bill s'asseoir à l'arrière pendant que Tom s'installe au volant.

- « Même adresse ?

- Même adresse. »

T om s'engage sur la voie et c'est parti. Comme d'habitude, il observe Bill par quelques coups d'œil dans le rétroviseur. Il le voit en train de bidouiller son téléphone portable, ses lunettes toujours sur le nez. Tom se dit qu'il doit être trop occupé pour parler aujourd'hui. Alors il se concentre uniquement sur sa route, ne disant rien. Il a l'impression que Bill a changé depuis la dernière fois. Il a l'air beaucoup plus sûr de lui, voir hautain. Tout à coup, Tom se dit qu'une sorte de barrière s'est installée autour de Bill, comme si on ne peut plus l'approcher comme avant. Il le voit alors regarder par la vitre du taxi.

- « Je reviens de Paris. Je sais pas si tu te rappelles, mais je voulais à tout prix y aller. »

Le dreadeux ne peut s'empêcher de laisser un sourire se dessiner sur ses lèvres. Pour une fois, ce n'est pas lui qui engage la conversation. Il hoche simplement la tête pour dire qu'il s'en rappelle.

- « Et c'était bien ?

- Cette ville est vraiment magnifique ! Tu devrais y aller !

- Oh, je crois que je n'irai jamais là-bas. J'aime trop New-York pour ça.

- Ben tu devrais y aller pendant quelques jours, c'est juste fabuleux ! Et la mode là-bas ! »

T om est amusé. Il retrouve le Bill passionné d'il y a quelques semaines. Malgré ses vêtements branchés et sa façon d'être, le blond préfère tellement ce Bill qu'il a rencontré. Il reste alors souriant et rêveur. Au moins, il partage ses goûts. Tom l'écoute patiemment décrire sn voyage à Paris, ce qu'il a vu, ce qu'il a aimé ou ce qu'il a détesté. Le chauffeur ne l'interrompt pas. Il aime vraiment l'entendre. Il a l'impression que Bill est comme un gosse racontant un de ses rêves ou tout simplement un nouveau jouet qu'il vient d'avoir. Une nouvelle fois, la course passe rapidement. Tom finit par se garer et Bill le paye.

- « Merci de m'avoir écouté.

- De rien. Au moins, j'ai l'impression de voyager.

- Fais-le vraiment un jour. Tu verras, c'est pas si mal. »

T om ne répond rien mais garde un léger sourire sur les lèvres. Il n'a pas besoin d'en dire plus, Bill a compris.

- « Désolé.

- Arrêtes de l'être alors qu'il n'y en a pas besoin. »

B ill a un léger sourire, toujours désolé. Tom en lève les yeux au ciel comme pour lui dire que ce n'est vraiment rien.

- « Tu regardes la télé ce soir ?

- Si je rentre assez tôt oui. Pourquoi ?

- A 21h20. Regarde la cinq. Tu verras pourquoi. En tout cas, j'ai vraiment été content de tomber sur toi. »

T om lui répond d'un sourire sincère. Ils sortent tous les deux en même temps du taxi. Le dreadeux ouvre le coffre et sort tous les bagages de l'androgyne. Bill les attrape et s'apprête à partir. Mais au dernier moment, il se rapproche de Tom. Et avant que celui-ci n'aie le temps de réagir, le brun a déjà déposé un baiser sur la joue de son chauffeur préféré.

- « Ça, c'est un petit plus pour ton agréable compagnie. »

B ill se dirige alors vers son immeuble. Il se retourne une dernière fois.

- « N'oublie pas. Ce soir, la télé !

- J'y manquerai pas ! »

E t Bill rentre enfin chez lui. Tom réagit et se décide à remonter dans son taxi. Il continue donc sa tournée. Il ne sait pas pourquoi mais il a vraiment envie de sa voir de quoi Bill voulait parler avec cette histoire de télé. Il essaye de ne pas y penser et continue sa journée.

L e soir venu, Tom rentre enfin chez lui. Il est éreinté de sa journée. Il va se prendre un petit truc à manger et revient dans le salon. Il se pose sur le canapé et son chat le rejoint automatiquement. Il joue quelques instants avec une dreadlock de Tom avant de se rouler en boule sur le jeune homme. Le blond se met donc à manger tranquillement jusqu'à ce qu'il se rappelle de ce que lui a dit Bill. Il zappe donc jusqu'à arriver sur la cinq et il attend patiemment l'heure que Bill lui a dit. Il s'apprête à s'endormir mais c'est à ce moment-là qu'un reportage commence. Il se redresse un peu plus sur le canapé pour ne pas s'endormir, même s'il somnole déjà à moitié. Il se rend alors compte du sujet du reportage. La mode. Ah ben génial. Genre ça va l'intéresser quoi. Non mais c'est un programme pour Bill et non pour lui. Mais une phrase retient son attention.

- « Nous avons donc suivis plusieurs de ces jeunes créateurs. Nous commençons avec le plus prometteur et le plus en vogue du moment, Bill Kaulitz. »

L es yeux de Tom s'ouvrent en grand alors qu'il voit le brun à l'écran et surtout à Paris. Tout au long du reportage, il peut remarquer que ce n'était pas un simple voyage touristique. En fait, Bill y est allé pour se faire connaître car il est le jeune styliste du moment. Toutes les maisons de haute couture se l'arrachent mais il reste fidèle à celle qui lui a donné sa chance. Surtout qu'il développe sa propre ligne de vêtements. Aucun styliste n'a eut une ascension aussi fulgurante qu'ils disent dans le reportage. Tom hallucine complètement. Mais pourquoi il ne lui a rien dit de tout ça au lieu de lui parler de Paris. Un peu plus et Tom aurait pu lui demander un autographe vu à quel point il va être connu. En tout cas, il va vraiment l'être après ce reportage. Celui-ci se termine et le dreadeux en reste presque sous le choc. Sa main va mécaniquement caresser son chat. Les ronronnements de ce dernier l'apaisent.

- « Et ben, si on m'avait dit... »

L e blond est content pour Bill. Celui-ci a tout fait pour que sa vie réussisse et la chance a enfin tourné pour lui. Entre les deux, il y en a au moins un qui s'en sort pense Tom.

L e lendemain, Tom a envie d'échanger quelques mots avec Bill. Il ne sait pas trop comment il va réussir à l'approcher mais il le veut vraiment. Alors le dreadeux est parti assez tôt pour aller dans la rue où vit l'androgyne. Il se doute qu'il doit commencer tôt. Tom tourne dans la rue et voit que c'est trop tard. Il se gare derrière l'autre taxi alors que Bill s'apprête à y entrer. Mais il arrête son geste pour regarder en direction du taxi de Tom. Il referme la porte et se dirige vers la voiture du dreadeux. Il s'installe à l'arrière.

- « Tu ne m'aurais pas dû le laisser. Il vient de perdre un sacré pourboire.

- Ce n'est pas grave. On va juste dire que j'ai mes préférences. »

T om met son clignotant et se dirige donc vers le lieu de travail de Bill.

- « Alors comme ça je transporte une célébrité ?

- Je n'en suis pas une Tom.

- Oui enfin, pas encore. »

B ill a un léger sourire qui se forme sur les lèvres alors qu'il se met à regarder par la vitre. Puis il reporte son attention sur Tom.

- « T'as aimé le reportage ?

- Ben, mis à part que je ne connais rien à la mode, oui.

- Au moins tu as découvert Paris.

- Je t'ai surtout découvert toi. »

B ill hausse un sourcil, amusé par la réponse du dreadeux. Il veut en savoir plus sur le sujet, Tom le remarque.

- « Et tu as découvert quoi ?

- Que tu aimes vraiment ton métier. Que les gens autour de toi aiment ta façon de voir les choses. Que tu es plus sûr de toi aussi. Que tu es passionné et que tu veux transmettre ta passion. Et que beaucoup de monde veut t'avoir dans son entourage maintenant que tu crées une ligne de vêtements. »

B ill est vraiment agréablement surpris de voit tout ce qu'a compris Tom sur lui rien qu'en le regardant dans une télévision.

- « Je vois. Tom, j'ai quelque-chose à te demander.

- Non Bill. Je sais que je suis bien foutu mais je ne ferai pas mannequin. »

C ette remarque a pour effet d'arracher un léger rire à l'androgyne. Pourtant Tom sait que son physique n'est plus aussi bien qu'avant. Il a tellement maigri à cause de ses problèmes d'argent. Il est sorti de ses pensées par la voix de Bill.

- « Non, ce n'est pas vraiment ce que je voudrai bien que tu ne serais pas si mal en fait. On va dire que je vais arrêter de prendre le taxi et que je vais avoir ma propre voiture avec chauffeur.

- Et tu voudrais que... , commence le blond.

- Oui, j'aimerai que tu sois mon chauffeur personnel. »

T om n'en revient pas. Il ne sait pas quoi répondre. Bill continue.

- « Bien sûr, tu auras une voiture de fonction et un salaire fixe. Par contre, tu risques d'être appelé à tout moment, donc il faudra que tu sois disponible.

- Euh je... »

T om ne sait vraiment pas quoi répondre. Il reste toujours sous le choc de la demande. Il se rend alors compte qu'il est arrivé dans la rue où Bill travaille. Il se gare. Il voit alors quelques dollars ainsi qu'une carte de visite. Tom prend le tout.

- « Je te laisse y réfléchir jusqu'à ce soir. Passe chez moi à 20 heures. Et si tu refuses, un coup de téléphone suffira. A ce soir alors. »

B ill lance un dernier sourire au dreadeux et sort de la voiture pour rentrer dans le bâtiment. Tom hallucine une fois de plus. Il est si sûr que ça de le voir venir le soir même ? Le blond soupire et reprend son travail tout en réfléchissant à la proposition de Bill.

I l est 20h30. Tom ne sait toujours pas quoi penser de cette proposition. Il appelle alors la seule personne capable de le conseiller.

- « Allo Georg ?

- Oh salut Tom. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien de spécial. A part que j'ai besoin de ton aide.

- Sur ?

- Voilà. En fait, j'ai une proposition pour un nouveau job. On m'a proposé d'être un chauffeur personnel. J'aurai une nouvelle caisse et un meilleur salaire. Je devrai aussi être disponible n'importe quand.

- Et tu te poses des questions ?

- Ben oui. Et si jamais ça ne me plait pas ?

- Tu t'entends bien avec la personne ?

- Oui, pour le moment. Enfin je crois.

- Dans ce cas fonce Tom. Tu pourras toujours arrêter quand tu ne supporteras plus. C'est une opportunité pour toi.

- Euh... Ouais. Merci.

- De rien. A plus. »

T om raccroche et se dirige vers la rue où vit Bill. Il se gare et attend 21 heures précises pour sortir. Il se trouve devant la porte. Il respire un grand coup et frappe enfin.

FIN CHAPITRE 3

 

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