CHAPITRE 10
Andreas et Bill traversèrent les herbes hautes, passant par quelques vieux entrepôts à la sortie de la ville. La main de Bill saisit les doigts d'Andreas fermement, possessivement. Il y avait un peu de neige parsemée sur la route. Il faisait froid, mais leurs mains étaient chaudes.
« C'est encore loin ? » demanda Andreas.
« Un petit peu, » répondit Bill, souriant. « Espèce de citadin. »
« J'ai froid, » fut tout ce que dit Andreas, serrant ses doigts plus fort autour de la main de Bill. Ils marchèrent encore quelques minutes en silence jusqu'à ce qu'ils arrivent à un entrepôt précis avec un tas de fenêtres cassées.
« C'est ici, » dit Bill, lâchant la main d'Andreas pour pousser la porte de derrière. Andreas fronça les sourcils. Ils entrèrent dans le vieux bâtiment. C'était étonnamment sympa à l'intérieur, et Bill les dirigea vers un coin où il y avait un canapé et une table. La zone était jonchée de canettes de soda et d'emballages de nourriture, un peu comme le canapé des coulisses du théâtre de leur école.
« Toi et Tom ? » Devina Andreas.
Bill hocha la tête. « De temps en temps. En fait, souvent. Pas récemment, cependant. »
« Pourquoi ? »
« Il est occupé, » dit lugubrement Bill. « Les filles. »
Ils s'assirent sur le canapé et se blottirent l'un contre l'autre pour se réchauffer. Pendant un moment ils se provoquèrent, s'embrassèrent un peu. Andreas pouvait sentir que quelque chose préoccupait Bill, cependant. Il était plus calme et réservé que d'habitude. Andreas caressa doucement ses cheveux et Bill appuya sa tête contre l'épaule d'Andreas. Il était tard dans la journée, et il commençait à faire noir.
Bill continua de soupirer légèrement, l'air insatisfait. Andreas fit traîner ses doigts de haut en bas des côtés de Bill, essayant de l'apaiser. Bill ne réagissait même pas.
« Tu vas bien ? » demanda finalement Andreas.
« Ouais. » Bill s'affala contre le canapé et laissa ses mains sur son ventre. « Je suppose. »
Andreas pensa vraiment difficilement à la prochaine question. « Um… C'est Tom ? »
« Non. »
« Vraiment ? »
Bill soupira bruyamment. « Je sais pas. »
« Tu peux m'en parler, si tu veux, » dit doucement Andreas, tournant sa tête pour regarder Bill. Bill émit un son de frustration et s'éloigna encore plus en s'enfonçant, le visage complètement malheureux. « Qu'est-ce qu'il a fait ? »
« Comment ta mère est morte ? » demanda Bill.
« Quoi ? »
Bill redressa la tête, son expression adoucie. « Je veux savoir. »
« Je te l'ai dit, » dit calmement Andreas. « Accident de voiture. »
« Ouais, mais… » Bill prit la main d'Andreas et la serra. « Dis-moi tout à propos de ça.»
« C'était il y a un an, » dit Andreas, fixant le sol. « Il y a un peu plus d'un an. »
Bill hocha la tête pour qu'il continue. Andreas n'avait en fait jamais parlé de ça à personne.
« J'étais en retard pour le foot, et d'habitude j'allais en vélo jusqu'au terrain mais maman m'a proposé de m'emmener en voiture. Elle m'a posé à temps, et j'ai fait un bon entraînement… Peu importe, » dit doucement Andreas. Il tendit ses doigts sur ses côtés, et Bill caressa son poignet de manière apaisante avec son pouce. « Ouais… Puis notre voisin est venu me récupérer après l'entraînement, disant que quelque chose de grave était arrivé à ma mère. Elle avait eu un accident de voiture sur le chemin de la maison, en rentrant du stade. Elle était à l'hôpital, dans un état critique. »
« Wow, » chuchota Bill.
« Ce ne fut pas long avant qu'elle ne soit partie. » Andreas retira sa main de celle de Bill et la laissa sur son genou, frottant ses doigts ensemble. « Et c'était de ma faute. »
« Non. »
« Si. » Andreas hocha doucement la tête, sentant les petits doigts fins de Bill rester sur sa cuisse. « Je n'aurais pas dû la faire m'amener au foot. »
« Andreas, » murmura Bill, se penchant en avant et faisant face à Andreas. « C'est complètement faux. »
« Penses-y, » répondit Andreas. “Je n'ai même pas, je sais pas, je l'ai même pas regardée une dernière fois ou quelque chose. Tout ce que j'ai dit était quelque chose de stupide à propos de ce que je voulais pour dîner ce soir-là. »
Bill reprit la main d'Andreas et massa en petits cercles son poignet avec son pouce, serrant de temps en temps. Andreas se sentait engourdi de parler de ça. Il ne ressentait rien. C'était comme s'il racontait l'histoire de quelqu'un d'autre.
« En tous cas, je sais que Papa m'en considère responsable, » dit Andreas, après un petit moment. « Il me regarde tous jours, en me détestant. Il me laisse rien faire parce je le mérite pas. En gros je l'ai tuée, tu sais ? C'était de ma faute. J'étais le meilleur joueur de football de l'école… Je ne veux plus jouer désormais. On a déménagé parce que c'en était trop. C'est mieux ici mais Papa me déteste toujours. »
« Il ne te déteste pas. »
« Tu le connais même pas. Tu ne connais en fait réellement rien de moi, » marmonna Andreas. « Je sais ce qu'il s'est passé et je sais pourquoi. Je pense à ça tous les jours. C'est insupportable, putain. »
Bill se fit silencieux et se mit plus proche d'Andreas, posant confortablement sa tête sur son épaule. Andreas regarda droit devant lui, sentant le toucher de Bill mais seulement un peu.
« On s'en tape. » dit soudain Bill. « On s'en tape juste. »
« Quoi ? »
« C'était pas de ta faute, » dit fermement Bill. « Tu es plus intelligent que ça, je le sais. »
« Ouais, mais si je n'avais pas-- »
« On s'en tape, » répéta Bill. Il frotta doucement un doigt contre la joue d'Andreas et sourit. « C'était pas de ta faute et si ton père te le fait croire… alors c'est un connard. »
Andreas secoua la tête. « Je sais pas. »
« Je suis vraiment désolé, » dit Bill, plus doucement. « Je suis vraiment désolé que ça te soit arrivé. S'il y a n'importe quoi que je puisse faire… Je sais pas, je prendrai soin de toi, ferai certains trucs que ta mère faisait pour toi. Je ferai n'importe quoi. Je te promets que je serai toujours là pour toi, ok ? Il n'y aura jamais un moment où je ne le serai pas. »
Soudain Andreas ne se sentit plus du tout engourdi, parce que ce que Bill disait fit gonfler son cœur tellement fort que son souffle se coupa pendant un moment. Il regarda Bill avec attention, cherchant n'importe quel signe que c'était une blague. Il n'y en avait aucun. Bill semblait sincère, et Andreas se sentit fondre.
« Merci, » dit Andreas, serrant finalement la main de Bill en retour. « Je m'en souviendrai. »
Bill sourit et embrassa la joue d'Andreas. Andreas frissonna. L'air froid d'hiver s'infiltrait dans le bâtiment.
« Alors, qu'est-ce que Tom a fait ? » demanda Andreas.
Soupirant, Bill se redressa. « Il est juste… pas toujours le frère que je veux qu'il soit. C'est tout. »
Andreas hocha la tête, ne comprenant pas vraiment ce que Bill voulait dire. Ca avait un sens, cependant. Tom et Bill étaient tellement étranges qu'Andreas avait appris à ne juste pas prendre au sérieux les déclarations comme celle que Bill venait de faire. « Il se passe un truc avec lui, » commenta Andreas. « Je peux le dire. »
« Ouais, il est… » Bill s'interrompit et se releva. « Allons-y, j'ai la dalle. »
Il commença à sortir sans même attendre Andreas. Andreas attendit un moment avant de rejoindre Bill. Toutes les sautes d'humeur que Bill avait déjà eues étaient causées par son frère. Il haussait les épaules devant les insultes de l'école, ne faisait jamais attention quand leurs tentatives niveau musique tombaient à l'eau, mais quand Tom faisait quelque chose, n'importe quoi, Bill était affecté.
Andreas secoua la tête et se leva. Le froid commençait à l'engourdir.
**
« On ira une autre fois, » disait Bill dans le téléphone à Andreas. « Je suis tellement désolé, je ne m'attendais pas à ce que ça arrive. Genre, ça n'arrive jamais. Juste des fois. »
« Non, je comprends, » dit tristement Andreas, repoussant ses cheveux de ses yeux et enroulant le fil du téléphone autour de son poignet. « C'est juste genre, à la dernière minute. »
« Je sais. Je suis désolé, » dit encore Bill, la voix feutrée. « Tom est vraiment déprimé à cause de l'affaire qui a échoué, je peux vraiment pas juste partir sans lui. »
« L'affaire a échoué ? » demanda Andreas. « Je croyais que vous aviez raté le rendez-vous en ville. »
« Ouais… donc ça a échoué, » répondit Bill. Il avait l'air fatigué. « Hey, laisse-moi t'appeler plus tard, ok ? Je te promets que je me ferai pardonner. »
« T'inquiète pas pour ça, » lui dit Andreas. Son père entra dans la cuisine. « On se parle plus tard… Bye. »
Il raccrocha sans attendre que Bill lui dise au revoir et se tourna d'un air coupable pour regarder son père. Son père hocha simplement la tête et prit une chaise à la table de cuisine.
« Tu vas quelque part ? » demanda-t-il.
Andreas secoua la tête, déroulant son bras du fil du téléphone. « Non, plus maintenant. »
« Est-ce que quelqu'un a annulé ? »
« En quelque sorte, » marmonna Andreas, regardant par terre. « Je vais dans ma chambre. »
Le père d'Andreas s'éclaircit la gorge. « Peut-être qu'on pourrait sortir pour dîner ce soir. »
« Peut-être. »
« Je paierai, » ajouta son père, souriant.
Andreas eut un petit rire. « Si tu me prends par les sentiments… »
« Fais-le-moi savoir. »
Soupirant, Andreas quitta la pièce. Il montait les escaliers vers sa chambre, mais quelque chose le poussa à saisir sa veste et sortir pour se promener. Il avait beaucoup d'énergie à dépenser.
Andreas marchait à travers l'école le jour suivant, lent et fatigué. Il n'avait pas vraiment envie de parler à qui que ce soit. Les jumeaux ne semblaient pas être à l'école, et même si Bill lui manquait beaucoup, il était soulagé de ne pas les avoir vus.
Il suivit les deux premiers cours et se dit qu'il allait sécher le reste de la journée. Il irait au parc et lirait, rattraperait quelques devoirs. Il faisait vraiment froid dehors, mais Andreas s'en fichait. Il n'avait pas la concentration pour l'école, pas ce jour-là.
A son casier, il sentit quelqu'un lui taper sur l'épaule. Il grogna intérieurement. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas voir les jumeaux, il avait juste envie d'être seul. Il se tourna et vit Sara à la place.
« Hey, » dit-elle vivement. « Quoi de neuf ? »
« Rien, » répondit Andreas. La cloche sonnerait bientôt, et s'il voulait sécher le reste des cours, il devait se dépêcher. « Comment ça va ? »
« Fatiguée, » dit-elle, soupirant. « Mon week-end était super pourri. J'ai dû aider ma mère et mon père à repositionner les meubles de la maison. Je n'ai eu le temps de faire rien d'autre… Qu'est-ce que t'as fait toi ? »
« Rien, » dit encore Andreas, se sentant stupide. « J'ai principalement posé mes fesses. »
« Tu aurais dû m'appeler, » lui dit Sara, poussant doucement son épaule. « On aurait pu faire quelque chose. »
« Tu as dit que tu n'avais pas eu de temps, » dit Andreas, confus.
Elle leva les yeux au ciel. « Tu me la feras pas. C'est une mauvaise excuse pour ne pas appeler une fille quand elle te donne son numéro de téléphone. »
Andreas fit un sourire. « Ouais ? »
« Allez, » dit-elle, souriant. « Tu as emménagé il y a si longtemps et je parie que tu connais toujours personne. »
« Si, » répondit-il sur la défensive.
« Oh, bien sûr, eux, » dit Sara, levant de nouveau les yeux au ciel. « Je veux que tu m'appelles, ou faudra-t-il que ce soit moi qui t'appelle ? »
« Tu connais pas mon numéro, » lui rappela Andreas.
« Donne-le-moi, » répondit-elle, découvrant son avant-bras et lui passant un stylo. Andreas regarda autour de lui et prit le stylo, le débouchonnant. Avec une de ses mains il tint en tremblant son poignet, et avec l'autre, il griffonna son numéro de téléphone sur sa peau chaude.
« Voilà, maintenant tu l'as, » dit Andreas, bouchonnant le stylo et lui rendant.
« J'espère que je n'aurais pas à l'utiliser, » répondit Sara, avec un clin d'œil. « Appelle-moi, ok ? Je te présenterai aux gens, ou on pourra juste traîner. »
« Peut-être, » murmura Andreas. La sonnerie stridente retentit, et ils tressaillirent tous les deux.
« On se voit en Bio, » lui dit Sara, commençant à s'éloigner. Elle leva le bras, celui avec le numéro de téléphone. « Appelle-moi ! »
Andreas hocha la tête, fermant son casier. S'il voulait sécher, il devrait y aller tout de suite. Il se tourna et rentra dans Tom.
« Ahh, » gémit Andreas, se frottant l'épaule.
« Désolé, » dit faiblement Tom. « Où tu vas ? »
Andreas ne voulait pas mentir. « Je sais pas. Chez moi, peut-être. »
« T'es malade ? »
« Non, juste ennuyé. »
Tom sourit. « Moi aussi, tu veux aller au centre-ville ? Je pourrais aussi sortir d'ici. »
« Ok, » répondit doucement Andreas. « Ouais, allons-y. »
Ils sortirent rapidement du bâtiment de l'école, évitant de croiser le regard des adultes, et bientôt ils se retrouvèrent tranquillement en ville. Andreas se sentait un peu sur le fil du rasoir. Il n'avait jamais vraiment traîné avec juste Tom, tout seul. Bill avait toujours été là. Il se sentait nerveux, comme s'il cachait quelque chose à Tom, parce qu'il ne savait pas si Tom savait pour sa relation avec Bill et juste à quelle point elle était poussée.
« Où est Bill ? » demanda prudemment Andreas.
« Je sais pas, » dit Tom. Il plaça son skateboard sur le trottoir et commença à pousser. « En classe, je suppose. »
« On aurait dû l'attendre ? »
Tom secoua la tête, fronçant les sourcils. « J'ai besoin de prendre des distances avec lui, en fait. Il est toujours dans le coin. »
« Oh, » dit Andreas. « Ca semble mauvais. »
« Ca va, » répondit Tom, riant. « Je m'en fiche. »
« Hm. » Andreas entama une course à petites foulées, pour pouvoir rester au niveau de Tom. “Ok.”
“Je t'ai encore vu avec Sara, elle t'a donné son numéro ? » Tom sourit en coin à Andreas. « Parce que c'est vraiment cool, je n'ai jamais pu lui parler. Elle est si sexy. »
« Elle est mignonne, » approuva Andreas. « Elle m'a donné son numéro il y a deux semaines, je l'ai jamais appelée. »
Tom grogna. « Pourquoi ? T'es bête, sans vouloir t'offenser. »
Andreas se sentit sourire un peu. « J'ai quelqu'un d'autre en vue. »
Tom sauta de son skate et le souleva, sous son bras. « Vraiment ? Qui ? »
« Um. » Andreas sentit ses paumes devenir moites. Est-ce qu'il voulait le dire à Tom ? « Personne, mec. Tu la connais pas. »
« Je connais toutes les filles, » insista Tom. « Et la plupart d'entres elles me connaissent, je pourrais t'aider. »
Andreas rit doucement. « J'en doute. »
« Allons prendre des nachos, » suggéra Tom alors qu'ils marchaient vers un fast-food. « Mais ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça, hein. »
Andreas soupira, regrettant de ne pas s'être tu. Il suivit Tom dans le fast-food et prit un siège alors que Tom commandait. Quelques minutes plus tard ils mangeaient tranquillement des nachos et sirotaient des sodas.
« Alors, » dit Tom, léchant ses doigts humides de fromage. « Cette fille. Elle est dans notre promo ? »
Andreas hocha la tête. « Je te dirai pas qui c'est. »
« Je devinerai. » Tom engouffra une poignée de chips dans sa bouche et mâcha pensivement. « Ok. Est-ce qu'elle a les cheveux noirs ? »
« Les cheveux noirs, ouais, » répondit Andreas.
« Tu lui as déjà parlé ? »
Andreas hocha encore la tête.
« Tu es… sorti avec elle ? » Tom reposa son soda.
« Ouais. On est… ouais, » dit doucement Andreas.
« Alors pourquoi tu me fais deviner ? C'est pas comme si, je sais pas, c'était un secret ou un truc du genre. C'est évident qu'elle sait que tu l'aimes, » dit Tom, souriant.
« La ferme, » dit Andreas, rougissant. « Je suis juste prudent. »
« Ok. » Tom prit une longue gorgée de son soda et se pencha en arrière. « Peut-être que tu me le diras bientôt. »
« Oui, » répondit doucement Andreas, souriant alors qu'il pensait à Bill. Pourquoi il avait prévu de l'éviter ce jour-là, déjà ? « Sans aucun doute. »
« Bien. Je reviendrai à la charge à propos de ça. »
Ils se sourirent tous les deux.
Bill embrassa le cou d'Andreas alors qu'il bougeait contre lui, leurs peaux nues se frottant et chauffant alors que la friction entre eux augmentait. C'était seulement la troisième fois qu'ils étaient aussi intimes mais ils étaient déjà bons à ça, n'étant désormais plus intimidés par leur nudité. Il faisait plein jour et il n'y avait personne d'autre que Bill et Andreas à la maison des Kaulitz.
« Plus bas, à droite, » dit Bill, hors d'haleine, serrant les épaules nues d'Andreas. « Oh… je voulais dire à droite, s'il te plait. »
Andreas hocha la tête, écrasant ses hanches contre Bill. Ils gémirent doucement tous les deux. Andreas regarda vers le bas, jetant un coup d'œil tout le long du corps nu de Bill. Il était long et pâle, mince et complètement à couper le souffle. Leurs regards se rencontrèrent et Bill se pencha en avant, embrassant fort les lèvres d'Andreas.
Bill gémissait, suppliant Andreas sans utiliser de mots. C'était la chose la plus excitante qu'Andreas ait jamais vue. Il sentit son sexe se serrer, et son estomac se tordait en des nœuds familiers. Il ne s'était jamais senti si désespéré pour Bill, voulant le satisfaire de toutes les façons qu'il pouvait. Il balança les hanches en avant, frottant son érection contre celle de Bill.
« Dis-moi ce que tu veux, » chuchota Andreas. « Qu'est-ce que tu veux ? »
« Oh mon dieu, » répondit Bill, ses yeux entr'ouverts. « Juste… ça. »
« Non, qu'est-ce que tu veux d'autre ? » Andreas descendit sa main entre eux et serra la chair chaude de Bill. Bill couina et se tortilla sous Andreas, refermant ses cuisses contre la taille d'Andreas. « Dis-moi. »
Bill leva le regard et embrassa la joue d'Andreas, donnant des coups de langue le long de sa mâchoire. « Donne-moi… tes doigts. »
« Où ? »
« Partout… »
Andreas s'assit et Bill laissa échapper un long soupir, tirant Andreas, essayant de le ramener contre lui. Andreas sourit et tint les mains de Bill au-dessus de sa tête. Bill se tortilla de nouveau, ouvrant ses yeux en grand et fixant Andreas.
« Touche-la, » dit Bill, se mordant la lèvre.
Andreas retint les poignets de Bill avec une seule main et traîna ses doigts sur le torse de Bill, les laissant sur la courbe de ses hanches. « J'aime ça, » dit doucement Andreas. « Sur toi. »
« Quoi d'autre ? »
« Oh, » murmura Andreas, chatouillant le creux des hanches de Bill et puis, pressa sa paume sur les cuisses de Bill. « Tes genoux. »
« Qu'est-ce qu'ils ont ? »
« Ils sont beaux. »
Bill sourit, et se libéra de la prise d'Andreas. Bill était fort mais Andreas l'était plus, même si ce n'était que de peu. Riant, ils se chamaillèrent pour avoir le dessus, et d'une manière ou d'une autre, Bill finit au-dessus d'Andreas.
« Je t'ai coincé, » chuchota Bill, inclinant sa tête et léchant le long du lobe de l'oreille d'Andreas. « Maintenant tu es à moi. »
« Je sais. »
Bill sourit et se blottit dans le cou d'Andreas. « Je suis à toi ? »
« Je veux que tu le sois, » dit Andreas, caressant le dos de Bill. « Je t'aime, Bill. »
Bill haleta et s'assit, fixant Andreas avec les yeux brillants. « Vraiment ? »
Andreas hocha la tête, se sentant rougir furieusement. « Tellement fort, tu me charries ? »
“Et toi, tu me charries ?”
“Bill,” dit Andreas, attirant de nouveau à lui le garçon aux cheveux noirs, contre sa poitrine. Il embrassa le front de Bill et Bill soupira, se détendant contre Andreas. « J'espère que ce n'est pas trop. »
Bill secoua la tête. « Laisse-moi faire quelque chose pour toi, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? »
« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Bill regarda Andreas, l'air machiavélique. « Tu sais ce que je veux dire. »
Andreas bougea sous Bill et soudain, il se sentit chauffer de nouveau. « Tu peux peut-être… la lécher ? »
« Je veux, » répondit Bill, embrassant le menton d'Andreas. Il glissa le long du torse d'Andreas, tendant ses doigts contre sa poitrine, et se cala entre ses cuisses. Le cœur d'Andreas commença à battre rapidement. « Je vais le faire. »
« Putain », chuchota Andreas, se sentant presque étourdi. Il avait pensé à Bill posant sa bouche ici pendant plus d'une semaine. « Va doucement, je veux que ça dure et, um, je ne suis pas sûr, tu sais. »
« Je sais. Moi aussi, » dit doucement Bill. « Juste relaxe-toi, je le ferai bien… Je pense. »
« Tu as déjà fait ça avant ? » demanda Andreas, rougissant.
« J'ai-» Bill fut interrompu car la porte claqua en bas. Les yeux des deux garçons s'écarquillèrent et ils se bousculèrent, tâtonnant autour d'eux pour trouver leurs habits. Andreas jeta un dernier regard au corps nu de Bill, ne sachant pas quand il le reverrait. « Je sais pas qui est à la maison. »
« Ugh, » gémit Andreas. Il trouva finalement son jean et l'enfila, ne se souciant pas de son boxer. « Où est mon T-shirt ? »
« Je sais pas. » Bill sautillait, lissant ses cheveux et bouclant sa ceinture. « Oh, il est là. Mon maquillage est parti en couille ? »
« Non, t'es parfait, » répondit doucement Andreas, souriant. « Viens là. »
Bill se glissa contre Andreas et échangèrent un long baiser. Andreas passa ses doigts à travers les cheveux de Bill et amena sa tête plus près. Les mains de Bill s'agrippèrent au dos d'Andreas. « Je suis tellement désolé que quelqu'un soit rentré à la maison, » chuchota Bill. « Je voulais vraiment la sucer. »
Andreas rougit furieusement et son estomac se retourna. « C'est bon. Une autre fois. »
« J'espère bien. »
Ils se sourirent et juste quand Andreas passa son T-shirt par-dessus sa tête, il y eut un coup à la porte.
« Bill ? » parvint la voix de Tom. « Tu es là ? J'ai une question. »
Bill soupira légèrement. « Tomi, attends. Andreas et moi faisons nos devoirs. Entre. »
La porte s'ouvrit et Tom entra, couvert de boue.
« Qu'est-ce qui s'est passé ?? » demanda Bill.
« J'ai pris le long chemin pour rentrer de chez Georg, » répondit facilement Tom. « Il pleuvait et, je sais pas, je me suis juste sali. »
Andreas rit. « Tu es tombé ? »
« Je suis pas tombé , » répondit Tom, ses joues rosissant. « J'ai trébuché sur quelque chose et je me suis cogné contre un arbre. »
« Tu t'es carrément vautré, » dit Bill, gloussant.
Tom leva les yeux au ciel. « Peu importe. J'ai faim. »
« Moi aussi, » dit Bill.
Andreas hocha la tête. « Moi aussi. »
« Maman a encore fait un rôti hier soir, » dit Tom, époussetant un peu de boue de son épaule. « Je pense qu'il y a des restes. »
« Miam, » répondit Bill, souriant.
« Je vais aller vérifier, » dit Tom. Il sortit de la chambre et descendit les escaliers. « Bill ? » appela-t-il. « Vous avez pas pu faire grand-chose de vos devoirs, vos sacs sont ici. »
Andreas et Bill se regardèrent. « Laisse tomber, » dit Bill, gloussant encore.
« Encore un baiser. »
Bill se pencha en avant et embrassa rapidement Andreas. « Allez ! »
Andreas suivit Bill hors de la chambre. La seule chose à laquelle il arrivait à penser était la promesse de Bill de « la sucer. »
FIN CHAPITRE 10