CHAPITRE 3
Andreas descendit son chapeau sur ses yeux, un samedi matin tandis qu'il descendait le trottoir vers le centre ville. Il faisait plutôt froid étant donné qu'on s'approchait de Novembre. Il s'était levé tôt et avait fini ses devoirs donc il était tranquille pour le reste du week-end. Il n'avait pas encore eu la chance de visiter le centre ville, et il avait décidé d'y aller.
Il contourna un coin de rue et les maisons commençaient à devenir de plus en plus bizarres, comme un petit village. Elles étaient toutes proches les unes des autres et de la même couleur. Il avait dû marcher sur une certaine distance pour arriver si loin.
La première chose qu'il vit quand il atteignit le centre ville fut une banque. Puis il vit une station service, une librairie et une boulangerie. Andreas soupira, il était habitué de la vie en ville et ce village était comme une maison de poupées, ou une chose qui viendrait d'un vieux film. Il ne pouvait pas croire que c'était vrai.
Ensuite, il se dirigea vers l'autre côté de la rue et vit un magasin de disques.
A l'extérieur de la boutique il s'aperçut qu'il y avait un skateboard très familier, appuyé contre le bâtiment.
Andreas se sentit immédiatement comme une sorte de stalker, mais bien sûr il ne savait pas que les jumeaux seraient là. Il espérait profondément qu'ils le seraient, évidemment. Ca ne l'empêchait pas d'avoir le sentiment de s'imposer quand même dans tout ça.
Il commença à s'éloigner puis réalisa que ça ne paraîtrait pas bizarre aux jumeaux s'il se montrait. Ils ne savaient vraiment pas à quel point Andreas pouvait penser à eux. Il se pourrait même qu'ils soient contents de le voir.
Andreas traversa la rue en courant doucement, évitant la circulation ralentir. Il regarda à la fenêtre du magasin de disques avant d'entrer, et vit Bill assis sur le comptoir, les pieds pendants, et Tom debout juste à côté, riant de quelque chose. Andreas poussa la porte qui s'ouvrit et quelques clochettes au dessus de la porte tintèrent. Il se sentit intimidé quand chacun dans le magasin jeta un coup d'œil vers lui.
Bill sourit largement et fit un signe de main depuis le haut du comptoir. « Salut. »
Tom salua Andreas de la tête avant que son regard ne s'attarde sur quelque chose dans ses propres mains. Un homme plus âgé, la seule autre personne du magasin, sortit de derrière le comptoir et sourit. « Bonjour. »
« Hey, » dit Andreas, restant à la porte. « J'étais juste en train de marcher par là, pour connaître les alentours, et j'ai vu le magasin… »
Bill cogna ses pieds contre le comptoir et s'appuya sur ses genoux. Il portait un imperméable jaune, Dieu seul savait pourquoi, et un pantalon rayé qui s'arrêtait juste sous ses genoux. Il avait des sandales trop grandes aux pieds. Son maquillage aux yeux était vert. Tom s'assit et mit un casque de musique sur ses oreilles, repoussant ses cheveux en arrière.
« C'est la meilleure boutique, » dit Bill. Il posa ses pieds sur le comptoir et se roula en boule. L'homme plus âgé, qui était selon Andreas le patron, ne semblait pas s'en soucier.
« Ils disent ça depuis des années, » gloussa le vieil homme.
« Nous sommes les meilleurs clients de Monsieur Kaufmann, » dit fièrement Bill.
« Les plus fidèles, en tous cas. Vous allez tous à l'école ensemble ? » Demanda l'homme. Andreas supposa qu'il était Monsieur Kaufmann.
« Ouais, c'est le nouvel élève, » répondit Bill. Il n'arrêtait jamais de bouger, se tortillant et bougeant nerveusement constamment. « Andreas. »
Andreas était secrètement heureux que Bill connaisse son nom. « Plus vraiment nouveau maintenant. »
« Je pense que je veux celui-là, » dit Tom fortement. Il avait le gros casque sur la tête et n'avait pas conscience qu'il parlait si fort. Bill le fusilla du regard et indiqua ses oreilles. Tom leva les yeux au ciel et retira le casque. « Celui-là c'est sûr. »
« Tu as de l'argent cette fois ? » demanda gentiment monsieur Kaufmann. Tom rougit un peu et secoua la tête. « C'est d'accord. Vous reviendrez me payer quand vous serez tous les deux célèbres. »
Ils rirent tous, et Andreas était plus curieux que jamais. Il jeta de nouveau un coup d'œil à Bill. Bill était perché sur le comptoir, feuilletant un magazine à présent. Andreas ne pensait pas qu'il oublierait un jour l'image de Bill dans cet imperméable jaune.
« Je dois y aller, » dit Andreas. « Mon père m'attend. »
« Ok, » dit Tom.
« On se voit à l'école, » ajouta Bill joyeusement.
« Heureux de t'avoir rencontré, Andreas. J'espère te revoir ici bientôt, » dit Monsieur Kaufmann, souriant.
Andreas sourit en retour. « Ouais, au revoir… Bye. »
Il hésita un autre petit moment afin de donner aux jumeaux une chance de dire quelque chose. Tom était déjà retourné farfouiller les disques et Bill avait sauté du comptoir et errait dans le fond du magasin. Andreas se sentit déçu, et bête. Bien sûr qu'ils n'allaient pas le supplier de rester.
Andreas sortit de la boutique, les mains dans les poches. Il ne les connaissait pas vraiment mais ils le faisaient se sentir terriblement ennuyeux. Même dans la façon dont il s'habillait. Il fronça les sourcils en regardant son simple polo et son jeans. Il avait toujours voulu être un peu plus extravagant avec son look mais son père ne l'avait jamais autorisé.
Pendant qu'il marchait vers chez lui il pensa à sa mère. Quand il vivait avec elle son père était beaucoup plus détendu, permissif avec certaines choses. Sa mère maintenant l'équilibre entre eux deux. Maintenant qu'il y avait seulement Andreas et son père, ils se disputaient tellement qu'il était plus simple qu'ils ne s'adressent pas la parole. Les trois qu'ils étaient se retrouvaient juste à deux, et Andreas ressentait cette absence quotidiennement.
Il passa à côté d'une maison qui semblait plus charmante que les autres. Il y avait un petit quelque chose qui faisait qu'elle se distinguait. Quand il jeta un coup d'œil à la boîte aux lettres, il vit qu'il était écrit Kaulitz-Trumper. Il savait que c'était le nom de famille des jumeaux.
Se sentant de nouveau bizarre, il accéléra et marcha rapidement jusqu'à sa maison. Pourquoi était-il si focalisé sur les jumeaux ? Il savait que c'était étrange. Il n'était pas si désespéré en amitié. Si il voulait des amis, il pouvait facilement en avoir. Se faire des amis a toujours été facile pour Andreas. La façon dont il scrutait ces jumeaux était complètement étrangère à sa manière d'être.
Au moins il savait où ils vivaient.
**
« Je peux m'asseoir ? »
Andreas leva les yeux et vit les deux jumeaux Kaulitz debout à l'autre bout de sa table. Bill avait été celui qui avait demandé.
« Tous les deux ? » dit Andreas. « Je ne sais pas. »
« Juste moi, » marmonna Tom, s'asseyant avant d'avoir eu une réponse. Il retourna son sac de déjeuner et tout le contenu se renversa. Bill grogna et s'assit à côté de lui. Il n'avait pas de repas avec lui.
« Vous n'étiez pas en français aujourd'hui, » leur dit Andreas. Tom avait pris une énorme bouchée de son sandwich.
« Nah, nous sommes arrivés il y a juste une heure, » dit Bill. Il prit le soda que Tom avait balancé et l'ouvrit. « Tom a fait la grasse matinée et je n'arrivais pas à trouver quoi me mettre. »
« Votre mère… vous laisse faire ça ? » demanda Andreas. Il se sentit soudainement très snob avec son sandwich et son raisin.
« Elle ne nous laisse pas, mais ça arrive simplement, » dit Tom. « Bill, allez, j'allais le boire. »
« Alors bois-le, » dit hargneusement Bill. Il posa le soda sur la table et se tourna vers Andreas. « On a manqué quelque chose ? »
Andreas haussa les épaules. « J'ai dormi la plupart du temps. »
Bill sembla le trouver carrément drôle. Pendant qu'il riait, Tom sourit, amusé. « Ouais, c'est ce que je fais d'habitude, » dit-il vaguement.
« Tom dort tout le temps d'habitude, » dit Bill.
« Comme si tu ne le faisais pas ? »
« Je ne le fais pas. »
« Tu l'as fait ce matin ! »
« Je n'arrivais pas à choisir une tenue ! »
« Ouais, parce que tu étais endormiiiiii. » Ils rirent tous les deux.
Andreas les regarda, perplexe. « Je pourrais vous donner les devoirs, si vous voulez. »
Bill haussa les épaules et vola encore le soda de Tom. Tom le lui reprit, se révoltant. « Ouais, ce serait super, » dit Bill. « La prof nous déteste, pourtant, je ne pense pas qu'elle se fiche qu'on ait loupé quelque chose. »
« Pourquoi elle vous déteste ? » demanda Andreas.
« Pour les mêmes raisons que tous les autres professeurs nous détestent, » répondit Tom, riant un peu fièrement. « Nous sommes des énormes connards. »
« Tomi, » gémit Bill, levant les yeux au ciel.
« Vous l'êtes ? » Andreas les regarda tous les deux.
« Lui l'est, » marmonna Bill. Il glissa le soda devant lui et se pencha pour prendre une petite gorgée. Andreas remarqua qu'il avait des mèches violettes et vertes éparpillées en désordre dans ses cheveux noirs. C'est alors qu'il se rendit compte que Bill avait probablement teint ses cheveux en noir, ce n'était pas naturel. Il devrait être blond foncé comme Tom.
Tom reprit le soda et fourra le reste de son sandwich dedans. Bill haleta et donna un coup de poing dans le bras de Tom. Andreas se souvint que Bill avait fait quelque chose de vraiment similaire avec une brique de lait et des pâtisseries.
« Tu aurais dû garder ton déjeuner, » dit Tom.
« Il est où ? » Andreas observa le visage de Bill.
« J'ai oublié de nourrir notre chien ce matin donc je lui ai juste donné mon déjeuner, » expliqua Bill, apparemment exaspéré. « Il était reconnaissant. »
« Pas de la bouffe pour chien ? » dit Andreas.
« Ouais, c'est pour ça. »
Tom grommela.
Bill soupira et se leva. Sa chemise avait des perles accrochées et elles tintèrent quand il bougea. « Je dois aller regarder certains trucs à la bibliothèque. Au r'voir. »
Andreas le regarda s'éloigner, un peu inquiet. « Je l'ai fait chier ? »
« Non, non, » dit Tom. « Il est juste cinglé. »
Alors que Tom entassait le plus possible de restes dans le soda, sa langue se pressa entre ses lèvres sous la concentration, Andreas ne pouvait pus s'empêcher de penser que ce pot ressemblait à une marmite noire.
Ils mangèrent le reste de leurs déjeuners en silence. Andreas continuait de lui jeter des regards, se demandant si Tom s'ennuyait ou s'il l'aimait ne serai-ce qu'un peu. Il avait le sentiment que Tom allait partout où Bill allait.
Quand la sonnerie retentit, Andreas fut le premier à se lever. Tom continua à jouer tranquillement avec sa nourriture, construisant des sortes de tours avec son soda et des bretzels. « Alors, je te revois en cours, » dit Andreas.
Tom hocha la tête, sans lever le regard. « Il parle de toi, tu sais. »
Andreas se figea. « Hein? Bill? »
« Ouais. »
« Oh. » Andreas fixa Tom un moment. Tom était vraiment concentré sur sa nourriture, Andreas était sûr qu'il n'aurait pas plus de conversation avec lui à présent. « A tout à l'heure. »
Tom hocha encore la tête.
Andreas s'éloigna, se sentant un peu plus léger. Il était extatique, pour une obscure raison, que Bill parlât de lui. Ca le rendait heureux.
Tandis qu'Andreas était assis en cours de français, les bras repliés et se penchant en arrière sur sa chaise, il continua à regarder Bill. Bill était tellement agité et bizarre. Il y avait toutes ces nuances qu'Andreas savait étranges, mais il les trouvait juste attachantes. Bill s'était tassé sur sa chaise et avait regardé autour de lui, il avait ensuite pris une des épingles à nourrice de sa chemise et avait gravé dans le bureau pour un moment. Après en avoir eu marre, il avait ouvert un carnet crade et écrit furieusement dedans. Il regardait constamment derrière lui vers Tom et articulait silencieusement des choses, et Tom riait doucement. Ils avaient leur propre langage.
Pendant ce temps, juste à côté d'Andreas, Tom travaillait vraiment dur au taillage d'un crayon avec un canif qu'il avait. Sa tête était inclinée et il était courbé derrière son bureau. Andreas ne pouvait même pas imaginer ce qu'il essayait de faire.
Andreas voulait terriblement être leur ami à tous les deux. Ils étaient arrivés à le cerner complètement, et il avait besoin de faire de même avec eux. Ils étaient l'opposé total du genre d'enfants qui s'accrochaient à lui dans son ancienne école. Dans son ancien collège il était populaire, il faisait du sport. Il ne s'asseyait pas seul au déjeuner.
Pourtant, dans cette nouvelle école, il voulait une vie différente. Il savait ce que c'était que d'avoir beaucoup d'amis et ne jamais chercher quelque chose à faire. C'était facile à vivre. Il avait observé Bill et Tom au cours des semaines, cependant, et bien qu'ils aient été méprisés quotidiennement par les autres étudiants, leurs professeurs, et essentiellement tout le monde, ils étaient heureux. Andreas n'avait jamais vu personne aussi content d'être différent.
Il entendit du mouvement à côté de lui et vit que Tom était penché en arrière et fixait sur le plafond. Bill regardait par-dessus son épaule avec espoir. Andreas avait le sentiment que quelque chose était sur le point d'arriver.
« Sortez vos livres et ouvrez les à la page soixante-quatre, » bourdonna le professeur, se tournant vers le tableau.
« Fais-le, » dit silencieusement Bill à Tom, les yeux écarquillés et il avait un petit sourire sur le visage.
Andreas regarda Tom. Tom avait le crayon très taillé dans la main et il l'étudiait, l'expression grave.
« Nous commencerons par le subjonctif, » dit l'enseignante, jetant des regards au livre sur son bureau. « Je pense que nous somme prêts pour ça. »
Tandis qu'elle regardait toujours vers le bas, Tom pointa le crayon vers le plafond et le lança là. Le bout, piquant et pointu, se planta dans le plafond et le crayon s'y accrocha désespérément. Bill commença à ricaner, et quand Andreas leva les yeux, il commença à rire aussi. Il devait y avoir dix crayons là haut.
« Qu'est ce qui est si drôle ? Mr. Kaulitz ? Lequel d'entre vous l'a fait cette fois ? » Dit bruyamment le professeur. Elle regarda au plafond et soupira, levant les yeux au ciel et marchant vers le bureau de Tom. « C'est très drôle, n'est-ce pas ? »
« Ouais, » dit simplement Tom.
« C'est pourquoi vos parents ont été appelé pour un entretien, » siffla t-elle, juste assez fort pour que seulement Tom entende, mais Andreas entendait chaque mot. « C'est pourquoi les autres parents ne vous veulent plus ici. »
Tom fit une grimace et regarda vers le plafond. « A cause de ça ? »
« Etes vous conscients que nous avons dû nous battre pour vous garder tous les deux ensemble ? L'administration voulait vous séparer, sur demande des parents, mais nous avons eu l'impression que cela ne ferait que vous pousser tous les deux à faire encore plus de bêtises,” continua t-elle.
« Désolé pour ça, » Tom ne semblait pas affecté.
Bill ricanait toujours doucement. Andreas croisa son regard et ne pus s'en empêcher. Il se mit à rire aussi. C'était contagieux.
L'enseignante jeta un coup d'œil à Andreas et plissa les yeux. « Et est-ce que vous avez un rapport avec ça ? »
Andreas devint calme d'un coup. Il avait l'impression que quelque chose en lui avait changé, à l'instant même.
« C'est moi qui l'ai fait, » dit Andreas, essayant de sembler honnête et seulement un peu désolé.
Le professeur soupira encore. « Je ne sais pas pourquoi vous, un nouvel élève à l'école, essayez de les couvrir, eux . Mais très bien. Si c'est ce que vous voulez, alors c'est ce que vous aurez. Retenue après les cours aujourd'hui pour vous. »
« Oui, m'dame, » murmura Andreas, se tassant soudainement sur son propre siège.
« Félicitations, vous avez un nouveau complice, » dit méchamment le professeur à Tom avant d'aller flâner dans le fond de la classe. Andreas avait l'impression qu'il avait une pierre dans le creux de l'estomac. Il n'avait jamais eu de retenue avant. Il espérait juste qu'ils ne contacteraient pas son père.
Alors il leva de nouveau le regard et vit Bill, toujours tourné sur son siège. Seulement cette fois, il ne fixait pas son frère. Il fixait directement Andreas. Andreas haussa les épaules et Bill lui répondit par un très petit sourire. Reportant son regard vers le bas, sur son livre, Andreas sentit une petite secousse dans son ventre.
Il espérait qu'il les avait un peu impressionné, spécialement Bill.
**
Andreas marcha vers sa retenue nerveusement après les cours. Il y avait des rangées de tables inégales, une vieille télévision dans le coin, et une très vieille carte du monde sur le mur. Il avait vérifié auprès du professeur au fond de la salle et on lui avait dit de trouver un bureau et de s'y asseoir.
Quand il fut assis depuis quelques minutes, Tom arriva dans la pièce et bavarda familièrement avec l'enseignant. Andreas regardait, confus. Il pensait qu'il avait sauvé Tom de la retenue. Tom sembla rapidement contrarier le professeur car son visage s'assonbrit et il indiqua quelque chose dans la direction des bureaux. Tom se tourna et eut un sourire amusé sur le visage.
Andreas eut l'impression qu'il commençait vraiment à ‘cerner' les jumeaux.
Tom vit Andreas et glissa dans le bureau à côté de lui. « Hey, » salua-t-il.
« Salut, » répondit doucement Andreas. « Um. Qu'est ce qu'il se passe ? »
« Je l'ai questionné à propos de sa femme, parce que j'avais entendu qu'ils avaient des problèmes, et ensuite il a pété un câble. Je ne sais pas, » dit Tom, haussant les épaules, « j'étais réellement intéressé. »
« Non, je veux dire… pourquoi tu as une retenue ? Je pensais que… tu sais, tu ne serais pas collé vu que je le suis. »
« Oh. » Tom fouilla dans son sac à dos jusqu'à ce qu'il trouve une orange épluchée. Il l'essuya avec son bras et commença à la manger. « Après le français je suis retourné chercher mon livre, parce que je l'avais oublié. Alors elle a m'a un peu râlé dessus à propos du mauvais exemple que j'étais et de la mauvaise image scolaire que je donnais ou d'autres merdes. Je l'ai insultée et elle m'a donné une punition. C'est une salope. »
Andreas pensait que Tom était un des mecs les plus cools qu'il n'ait jamais rencontré. « Oh… »
« Alors, ouais, tu aurais dû me laisser faire cette colle,” dit Tom, souriant en coin. “Nous finissons toujours ici, finalement.”
“Nous?”
“Moi et Bill. Il s'en est bien tiré aujourd'hui pourtant… Il a quitté l'école tôt. »
« Pour quoi faire ? »
« Quelque truc de musique, je ne sais pas. Tu en veux un peu ? » Tom offrit l'orange qui avait l'air pathétique.
Andreas faillit faire une grimace, mais il avait faim. « Où est la peau ? »
« Notre mère l'enlève tout de suite et la met dans le composte, » dit Tom. « C'est dégoûtant. »
« Ouais, donne-m'en un peu. »
Tom sourit et arracha un quartier de l'orange, et le passa à Andreas. Andreas le prit et scruta le contour. Il y avait un genre de poil collé dessus. Il s'en moquait pourtant.
Il se sentait mieux qu'il ne l'avait été depuis des mois.
FIN CHAPITRE 3