CHAPITRE 7

Bill en fit presque tomber son bol de céréales. Il ne pouvait pas le croire.

“Ouais, c'est pas vraiment un palace,” disait Tom.

Bill ne pouvait pas croire qu'il l'avait ramenée, elle , à l'appartement. Rebekkah.

“Tu veux voir la chambre?” Tom lui fit un clin d'oeil et elle rigola.

Bill abattit sa cuiller sur la table et Gustav le regarda bizarrement. “Quoi?”

“Rien,” répondit rapidement Bill. Il récupéra sa cuiller et garda l'oeil sur Tom et la fille.

“Mais j'arrive pas à croire que tu vives tout seul,” disait-elle, en regardant aux alentours. “Je veux voir le studio et ta guitare.”

“J'en ai plusieurs,” dit Tom fièrement.

“Je veux voir!” Rebekkah regarda vers la table et vit Bill la fixer d'un œil noir. “Oh, hey!”

Tom la regarda puis suivit son regard. “Oh, pardon, j'suis trop con,” rit il. “Tu te souviens de mes potes du groupe.”

“On ne s'est jamais rencontrés,” dit Gustav en souriant.

“Pff,” marmonna Bill.

“Ouais, c'est Gustav, le batteur,” dit Tom avec un mouvement de tête vers la table. “Et tu te souviens de mon petit frère Bill.”

“De dix minutes!” dit finalement Bill assez sèchement.

“Sans blagues, vous êtes jumeaux?” Rebekkah fronça les sourcils plissa les yeux vers Tom, puis Bill. “Il a l'air tellement plus petit,” dit-elle à Tom.

“En fait je ne le suis pas,” répondit Bill en se levant et en allant se placer à côté de Tom. “Je suis plus grand, tu vois.”

Tom regarda Bill. “Dans les bons jours. Euh, qu'est-ce qui se passe?”

“Rien,” dit Bill de manière égale. “Va lui montrer le studio. Tu lui feras écouter les trucs sur lesquels on a travaillé.”

“Vraiment?” demanda Rebekkah.

Tom haussa les épaules. “Je ne sais pas utiliser tous ces trucs.”

Bill s'assit sur le bras du canapé et les fixa encore une fois d'un sale oeil. “Allons, Tomi.”

“Bill,” dit Tom sévèrement en plissant les yeux. “Arrête.”

Bill leva les yeux au ciel. “Comme tu veux.”

Tom fixa Bill encore quelques instants puis il plaça une main sur le bas du dos de Rebekkah et la guida vers la porte. “A plus les mecs.”

“Bye, Bill,” dit-elle avec un grand sourire.

Avec un air désapprobateur, Bill regarda son frère sortir avec ce qu'il supposait être sa nouvelle petite amie. Quelque chose dans la manière de Tom de lui toucher intimement le dos filait la nausée à Bill. Il savait que Tom avait embrassé des filles avant, et avait même essayé de sortir avec quelques unes. Ça n'avait jamais duré plus de deux semaines.

Bill savait qu'il appréciait vraiment celle-là, en revanche. C'était différent.

“Tout va bien?” dit Gustav, interrompant le cours des pensées de Bill. Bill s'effondra dans le canapé et soupira fortement.

“Ouais, tu veux faire quelque chose?” Bill avait besoin de se changer les idées, ne plus penser à son frère.

“Je peux pas,” répondit Gustav, se levant de table et mettant son assiette dans l'évier. “On a un enregistrement cet après-midi, non?”

“Mh hmh.”

Bill roula sur le côté et se mit en boule alors que Gustav quittait la pièce. Il ferma les yeux si fort qu'il vit des étoiles derrière ses paupières. Si seulement il pouvait dormir jusqu'à cet après-midi, il n'aurait pas à penser à Tom.


**


Bill et Tom étaient assis sur le porche de leur maison un vendredi après-midi, à boire de la limonade. Ils étaient à la maison pour un de ces rares week-ends, et Bill était à la fois nerveux et excité. Devait-il rejoindre Tom cette nuit ? Est-ce que Tom allait le repousser maintenant qu'il avait une petite amie ?

Rebekkah était à Berlin. Bill sourit et se tourna vers Tom. “C'est cool d'être à la maison pour quelques jours.”

Tom haussa les épaules. “Y a rien à faire ici, pourtant.”

“J'aime bien être juste assis là,” dit Bill.

“Mais quel menteur,” dit Tom. “T'es prêt à bondir.” Il donna un petit coup à Bill dans le bras et ils rirent tous les deux.

“Peut-être, juste un peu. J'aime bien quand on traîne ensemble. Toi et moi.”

“On traîne toujours ensemble,” dit Tom. Il frappa Bill une nouvelle fois. “J'en ai marre de voir ta gueule.”

Bill savait que Tom plaisantait, mais ça le blessa un peu. “T'en n'as pas marre de voir celle de Rebekkah,” dit-il, essayant autant que possible de ne pas avoir l'air irascible. Il échoua.

“Ouais, bon, la tête de Rebekkah est attachée à Rebekkah.” Tom remua les sourcils et Bill sentit ses joues devenir rouges et chaudes.

“Elle est mignonne,” dit Bill.

“Je sais,” acquiesça Tom. Il prit une longue gorgée de sa limonade et lâcha un gros rot.

Bill fit une grimace. “Elle a quel âge, déjà?”

“Euh... quinze ans,” dit Tom. Il passa son bras sur sa bouche et étira ses jambes. Bill se tourna pour s'appuyer contre un poteau, et reposa un pied nu sur le jean de Tom. Tom tressaillit mais ne bougea pas.

“Est-ce que tu l'aimes?”

Tom tourna si vite la tête pour regarder Bill que ses cheveux lui fouettèrent l'œil. “Aïe. Non. Quoi?”

Bill haussa les épaules et s'affaissa. “Tu passes beaucoup de temps avec elle.”

Tom sourit lentement en se frottant les yeux. “Tu es jaloux?”

“Tomi,” dit Bill, essayant d'avoir l'air exaspéré. “Ta gueule.”

“Tu es jaloux!” Tom mit un coup de pied dans la jambe de Bill et se mit à rire. “Tu es carrément jaloux.”

“C'est faux,” dit Bill avec énergie. Ses joues étaient chaudes et il savait qu'il rougissait. Il essaya de déglutir et se repositionna pour que ses deux pieds soient fermement plantés sur la marche du dessous. Tom se rapprocha de Bill et lui donna un coup d'épaule.

“Je sais, je voulait juste t'embêter.”

Bill soupira et posa son verre de limonade. “Mais c'est sérieux avec elle?”

“Je l'aime beaucoup,” répondit Tom en hochant la tête. “Quand je l'embrasse, c'est naturel. Je sais pas.”

'Alors il l'a embrassée,' pensa Bill amèrement. “C'est cool.”

“Parfois, juste s'embrasser, c'est agréable.”

Bill grimaça un peu. “Ouais.”

“Pas que tu sois au courant.” dit Tom.

“Ta gueule, j'ai embrassé une fille,” répondit sèchement Bill. Il se sentait ridicule de s'énerver ainsi alors que Tom restait si calme avec tout ça.

“Ouais, la même fille que moi.” Tom rit un peu. “Et elle était nulle. Sa langue restait... juste là. Beurk.”

“Tu l'as embrassée avec la langue?” demanda Bill, les yeux un peu écarquillés. “Elle ne m'a pas laissé le faire!”

Tom rit plus fort. “T'as pas loupé grand chose, crois moi.”

Bill ne put s'empêcher de rire un peu aussi. “Ouais, sûrement.”

“Alors tu n'as jamais roulé de pelle à une fille?”

Bill sentit un pincement familier dans son ventre. Il ne voulait pas avoir cette discussion. “Non.”

“Combien de filles tu as embrassées?” demanda Tom.

“Juste celle-là,” répondit doucement Bill. “Ça n'a pas d'importance de toute façon.”

“Je suppose que non,” acquiesça Tom tout aussi doucement.

Ils restèrent silencieux quelques minutes. Bill avait du mal à avaler sa salive, et sa bouche était sèche. Sa limonade était trop forte, il aurait aimé avoir un verre d'eau. Il lança un regard à son frère et essaya de l'imaginer avec une fille. Cette pensée lui donna envie de vomir. Cette fille, cette Rebekkah, elle ne méritait pas Tom.

“Je croyais que tu avais embrassé cette fille de ta classe d'anglais,” dit Tom soudainement.

“Qui? Non.” Bill secoua la tête. “Qu'est-ce qui t'as fait penser ça?”

“C'est juste que j'arrive pas à croire que t'ais pas embrassé plus de filles, c'est tout.”

Bill roula des yeux. “C'est pas si grave.”

Tom haussa les épaules et s'allongea sur le porche, fermant les yeux. Bill se sentait tout à coup très mal à l'aise d'être là. Il était gêné. “Je crois que le dîner sera bientôt prêt. Je vais voir si Maman a besoin d'aide.”

“Ok,” dit Tom. Il ouvrit les yeux et attrapa la jambe du pantalon de Bill alors qu'il passait. Bill faillit trébucher.

“Tom, qu'est-ce que tu fous,” murmura fortement Bill.

“Merde. Pardon,” dit Tom.

Bill se contenta de secouer la tête et entra dans la maison.


**


Bill n'était pas jaloux, décida-t-il. Rebekkah était juste vraiment, vraiment chiante. Et elle n'était pas si mignonne que ça. Tom méritait une fille plus mignonne.

Mais ensuite Bill se l'imagina, et son ventre lui fit toujours mal.

Il était assis sur son lit et jouait avec le bas de son pyjama. Il était juste après dix heures ; il était assis seul dans sa chambre depuis plus d'une heure. C'était bizarre d'être seul, il avait passé tellement de temps enfermé dans le studio avec le groupe.

Quelque chose en lui avait désespérément besoin de compagnie, et pas n'importe quelle compagnie, celle de Tom.

“Je devrais juste y aller, comme avant,” dit Bill tout haut. “Il va pas me jeter dehors.” Les mots sonnaient creux, mais il se retrouva debout quand même.

Il se faufila hors de sa chambre jusqu'à la porte de Tom. Le chemin était familier, mais la sensation dans son ventre était entièrement différente. Il mit sa main sur la poignée et était sur le point de la tourner quand il entendit un léger bruit venant de l'intérieur de la chambre.

'Qu'est-ce qu'il fait?' pensa Bill. Il pencha la tête et écouta avec attention.

“Ouais, c'est chiant comme la mort ici,” entendit-il Tom dire.

'A qui est-ce qu'il parle?'

“Tu me manques aussi. Oui, ça aussi.” rit Tom, et le corps entier de Bill trembla.

Tom parlait à Rebekkah.

“Merde,” dit Bill tout haut. Il retira sa main de la porte et était sur le point de retourner dans sa chambre quand il entendit Tom dire quelque chose d'autre.

“Ouais, mais Bill est bizarre en ce moment,” dit Tom. Bill colla avec hésitation son oreille à la porte en bois. “Tout le temps. Je préfère traîner avec toi, en fait.”

Bill hoqueta bruyamment. Ça le ravageait. Il sentit ses genoux trembler et il commença à glisser vers le sol, son oreille toujours collée à la porte.

“Dimanche prochain? Ça fera vraiment un mois?” Tom rit encore. “C'est dingue. Mais c'est cool.”

Grimaçant, Bill essaya de garder sa respiration calme et régulière. Il détestait Rebekkah. Il la détestait. Il ne pouvait pas non plus croire que Tom ait dit ça de lui. Bill essaya de s'imaginer profondément amoureux d'une fille, complètement accro à elle. Même là, il préférerait encore traîner avec Tom.

“Ha,” murmura Bill. Il se sentait sur le point de vomir. Il savait que ce qu'il y avait entre Tom et lui ne signifiait pas grand-chose pour Tom, mais il n'avait aucune idée qu'il pensait comme ça . “Connard.”

Bill décida qu'il était fâché contre Tom. Très fâché.

“Hey, écoute, je ferais mieux d'y aller. Ouais. J'ai sommeil. Ok. Je t'appelle demain. Promis. Ok. Bonne nuit.”

Bill entendit le téléphone biper, puis il entendit des froissements et le couinement familier du matelas de Tom. Bill avait passé quelques une de ses nuits de sommeil les plus satisfaisantes dans ce stupide lit.

Puis il entendit quelque chose d'autre qui était familier.

Tom gémissait, très doucement. Bill pouvait à peine l'entendre à travers la porte.

Bill fut gêné que sa première pensée soit, 'Il le fait sans moi'.

Il pencha la tête contre la porte et pensa à toutes les autres choses que Tom avait pu faire sans lui. Ils n'avaient plus été ensemble depuis l'incident de la douche. Qu'est-ce que Tom avait fait avec Rebekkah?

Maintenant Bill était furieux et frustré... et excité.

Tom gémit encore, plus fort cette fois, et ce son fit se contracter le ventre de Bill, et crisper ses orteils. Il imaginait facilement ce que faisait Tom. Il était certainement sur le dos, le boxer à mi-cuisses.
Bill glissa une main dans son pyjama. Il ne se toucha pas, sentit juste la chaleur de son excitation.

Les gémissements de Tom devenaient plus forts. Il se touchait certainement les testicules, donnant des coups de reins dans sa main. Bill ne pouvait nier l'effet que lui faisaient ces pensées. Il était dur, très dur.

“Bien,” murmura Bill. “Bien.” Il s'installa sur le sol et appuya son dos contre le mur. Gardant une oreille à la porte, il appuya sa main à plat contre son sexe gonflé. Immédiatement, un frisson parcourut ses veines, le réchauffant et envoyant des picotements dans ses orteils. Ça ne prendrait pas longtemps. Il avait besoin de se libérer depuis un moment. Il s'était seulement paresseusement masturbé quelques fois dans la douche, avant d'abandonner, ne se sentant pas inspiré et trop ridicule pour le faire correctement.

Mais ici et maintenant, il se sentait inspiré. Peut-être que c'était la colère et la frustration, ou la jalousie cuisante qui avait pris place dans ses entrailles en permanence. Ça n'avait pas d'importance qu'un mur le sépare de Tom, et ça n'avait pas d'importance à quel point il était fâché contre son frère. Rien de tout ça n'était comparable à la façon dont il crevait d'envie d'être touché. Il déboulerait dans la chambre de Tom s'il n'était pas si honteux de l'avoir espionné.

Bill entendit les grognements réguliers de Tom, et il fut aussitôt calmé. Il ferma les yeux et imagina que les mains de Tom couraient le long de ses flancs, puis que ses doigts se posaient gentiment sur son ventre. Bill adorait ça. Il poussa son pyjama sur ses cuisses et grimaça quand la surface dure et irrégulière du sol entra en contact avec ses fesses.

“Oh...” le gémissement de Tom perça le silence et Bill sentit son estomac se contracter. Il y avait vraiment des papillons là-dedans, qui battaient rapidement des ailes. Bill les détestait. Il serra la base de son sexe et eu un court hoquet. Maintenant, les hanches de Tom devaient être en train de ruer de haut en bas. Bill se l'imaginait alors qu'il se caressait, essayant d'accorder son rythme. Il connaissait chaque mouvement de Tom quand il se masturbait. C'était une routine tellement pratiquée que Bill l'avait mémorisée et parfaitement imitée quand il savait que Tom ne regardait pas.

Bill se mordit la lèvre. “Haan.” Le son s'échappa de ses lèvres et il aspira un vif souffle d'air. Une partie de lui voulait se faire prendre. La plus grosse partie savait qu'il mourrait d'humiliation si Tom ouvrait la porte et le voyait se branler sur le sol devant sa chambre.

Bill sourit. Il ne se ferait pas prendre.

Appuyant une oreille encore plus près de la porte, il accéléra le rythme sur son érection. Tom était plus bruyant que d'habitude, il devait se taper une sacrée branlette. Bill ne voulait pas savoir pourquoi. Il ferma les yeux et serra son sexe. Il était si dur que c'était douloureux. Tout ça à cause de ce stupide Tom. Stupide Tom et sa stupide petite amie.

“Enfoiré,” murmura Bill. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à Tom et Rebekkah. Ils s'étaient embrassés, Bill le savait comme une chose de sûre. Qui savait ce qu'ils avaient fait d'autre ? Peut-être qu'ils avaient fait des trucs que Tom avait faits seulement avec Bill.

Bill secoua la tête et continua à serrer et rouler ses doigts autour de sa chair chaude. Il essaya de se sortir l'image de Tom et de sa petite amie de la tête. Ça l'empêchait d'approcher l'orgasme. Il soupira et se vida l'esprit, pensant à la première fois où lui et Tom avaient fait quelque chose. Le souvenir de se réveiller à côté de Tom qui se touchait au milieu de la nuit envahit les pensées de Bill, puis il se souvint d'avoir collé son corps contre celui de Tom, sentant ses mouvements et ses à-coups. Il se souvenait parfaitement de l'orgasme de Tom.

Bill pensa à récemment, quand sa mère et Gordon les avaient emmenés lui et son frère à Paris pour un long week-end. Ils avaient eu leur propre chambre d'hôtel, une chose qui avait fait se sentir Bill très adulte, et même s'il y avait deux lits dans la chambre, un seul avait été utilisé. C'était le week-end où Bill avait eu le contrôle sur Tom.

Bill avait un souvenir très clair de ce week-end; s'abaisser sur Tom au milieu de la nuit, sentir son frère se glisser en lui, chevaucher Tom jusqu'à ce qu'ils crient tous les deux et jouissent.

Bill soupira à ce souvenir. Il avait eu le contrôle sur Tom et ça avait été délicieux. Bill pensa à Tom allongé sous lui, le suppliant pour en avoir plus.

Bill se caressa plus fort, sa tête cognant contre le mur, ses cuisses se contractant. Il pensa à sucer Tom, chevaucher Tom... peut-être même baiser Tom.

Ses hanches partirent en avant et il jouit fort, s'écroulant contre le mur, ses mains tremblantes s'appuyant, humides, contre la porte. Il pouvait entendre le cri d'achèvement de Tom, plus doux, à travers le bois. Il s'en fichait si Tom l'avait entendu. Il mit son oreille contre la porte pour entendre chaque souffle haché de Tom.

'C'est hors de mon contrôle,' pensa-t-il.


**


Bill était assis dans une chaise avec ses jambes pendant sur le côté, regardant son cahier de chansons crasseux. Il était seul dans l'appartement, une occasion rare, et il allait passer l'après-midi à réviser des paroles qu'il travaillait. Il prit une gorgée du chocolat chaud qu'il s'était préparé et puis il entendit un coup à la porte en bas.

“Merde,” murmura Bill. Il ne bougea pas. Il savait que c'était un des mecs qui essayait de rentrer. Qui que ce soit, il était sûrement trop flemmard pour trouver sa clé. “Tu trouveras comment rentrer.”

Puis ça cogna de nouveau et Bill roula des yeux. Il posa son cahier sur la table et, tenant toujours sa tasse de chocolat chaud, il descendit l'escalier à pas feutrés pour ouvrir la porte.

Il ne s'attendait pas à voir Rebekkah debout devant lui.

“Oh,” dit Bill d'une voix terne. “Tom n'est pas là.”

Rebekkah fronça un peu les sourcils mais ensuite elle sourit. “C'est pas grave, je peux attendre.” Elle dépassa Bill jusque dans le petit appartement et il se renfrogna. Elle pensait toujours qu'elle pouvait débarquer, comme si elle était chez elle.

“Ça risque de lui prendre longtemps,” dit Bill en fermant la porte. “Et j'ai des trucs à faire.”

“Comme quoi?” demanda Rebekkah. Elle enroula une mèche de cheveux entre ses doigts.

“Des trucs pour le groupe,” dit Bill, l'air important. “Je travaille sur des paroles.”

Ses yeux s'allumèrent. “Vraiment? C'est trop cool. J'adore tes paroles, au fait.”

Bill se sentit un peu mal à l'aise au ton de sa voix. Est-ce qu'elle... flirtait avec lui ? “Merci,” dit Bill, sans conviction.

“Les autres gars sont cools aussi, mais toi tu écris ,” continua-t-elle. “C'est la meilleure partie.”

Bill sourit. Peut-être qu'elle n'était pas si terrible après tout. “Essaye d'en convaincre Tom,” dit-il, et elle rigola.

“Il est vraiment bon à la guitare,” dit-elle. “Est-ce que tu joues d'un instrument?”

“Un peu de piano,” dit Bill gaiement. “En quelque sorte. Je sais pas. C'est Tom qui a du talent au bout des doigts.”

Rebekkah rit fort. “Ça c'est sûr.”

Bill faillit s'étouffer quand il se rendit compte de ce qu'elle avait dit. “Beuh. Hum. Tu veux prendre quelque chose?”

“Je prendrai ce que tu bois,” répondit-elle en montrant sa tasse avec un sourire.

Bill grimaça. “Vraiment? C'est du chocolat chaud.”

“Je peux goûter?” Elle se pencha en avant et prit la tasse de Bill sans demander. Il la regarda prendre une gorgée puis la poser. Il y avait de légères marques de rouge à lèvre sur la tasse.

“Alors...” Bill se tenait près de la porte, un peu gauche, et il mit ses mains dans ses poches. Elle lui sourit et s'assit sur un canapé proche. Bill se tortilla. Il n'avait jamais passé autant de temps avec la petite amie de Tom. “Qu'est-ce que tu... fais?”

“Je vais à l'école,” répondit Rebekkah avec une grimace. “Je travaille aussi dans un petit resto.”

“Dans le coin?”

“Ouais, en bas de la rue. Si tu viens, je te filerai des trucs gratuits,” lui dit-elle avec un clin d'œil.

Bill décida à cet instant qu'elle était bien en train de flirter avec lui. Et il aimait ça. “Tout ce que je veux?”

“Ouep.” Elle fit de la place sur le canapé et tapota la place à côté d'elle. “Assied toi!”

“Ok,” dit Bill nerveusement. Il s'assit à une place de Rebekkah. Elle sentait bon. “J'aime bien tes bracelets,” commenta-t-il, faisant un signe de tête vers son poignet.

Rebekkah baissa le regard vers la lanière de cuir et de perles et rit. “Merci. Ton frère me l'a acheté à une foire de rue. C'était marrant. Il est vraiment adorable.”

Immédiatement, Bill se rembrunit. “Oh. Ouais.”

“Je parie qu'il sort avec des filles tout le temps,” dit-elle doucement.

Bill haussa les épaules. Puis ses yeux s'assombrirent. “C'est juste Tom, en fait.”

“Qu'est-ce que tu veux dire?” demanda-t-elle.

“Ça ne change rien à quel point il aime quelqu'un,” dit Bill. “Ce n'est jamais assez.”

“Est-ce qu'il a quelqu'un d'autre?” Bill pouvait voir à ses yeux qu'elle était blessée, mais il ne put s'en empêcher.

“Ouais, tu ne savais pas?”

Elle fronça les sourcils et ses mains se crispèrent ensemble. “Je pensais que peut-être. Mais je n'étais pas sûre... Mais c'est pas grave.”

Maintenant Bill fronçait des sourcils. “Ha bon?”

“On sort juste ensemble, il ne m'a jamais, tu sais, promis quoi que ce soit.” Elle se tourna vers Bill et sourit. “Tu as une petite amie?”

Bill rit à cela. “Non.”

“Tu sais, Tom dit qu'il ne croit pas au véritable amour.”

“Il peut parfois être un connard insensible,” dit Bill. Rebekkah se rapprocha.

“Qu'est-ce que t'en penses?” demanda-t-elle.

“De quoi?”

Elle plaça une main douce sur son genou et il bondit presque. “De l'amour.”

“Et bien, je pense qu'il y a quelqu'un pour chacun de nous,” dit-il, fixant sa main puis son visage. Elle battit des paupières. Il était étonné de se sentir attiré par elle. Mais pas parce qu'elle était mignonne ou charmante, ce qu'elle était, mais à cause de la manière dont elle le faisait se sentir. En contrôle. Il ne pouvait qu'imaginer ce que dirait Tom s'il savait.

“C'est vraiment romantique,” dit-elle.

“C'est-ce que je pense aussi,” acquiesça Bill. Leurs yeux se rencontrèrent et il sentit quelque chose remuer dans son ventre. Tout ce à quoi il pouvait penser en ce moment était Tom. Il pensait à quel point il serait furieux. Même s'il n'avait même pas vraiment fait quoi que ce soit à Bill, Bill avait l'impression qu'il prenait une sorte de revanche.

“Cette autre personne que Tom a... Est-ce qu'elle est aussi belle que moi?” demanda Rebekkah.

“Juste différente.” Bill se rapprocha d'elle. “Tu vois.”

Rebekkah lui sourit un peu et serra son genou. “Comment ça se fait que tu n'ais pas de petite amie? Et ne me donne pas du 'Je me concentre sur ma musique'.”

“Hum.” Bill déglutit fortement. “J'en ai pas, c'est tout.” Maintenant il ne pouvait penser à rien d'autre qu'à la main de la petite amie de Tom sur son genou.

Elle remonta plus haut, sur sa cuisse à présent.

“Est-ce que t'en as déjà eu une?” Rebekkah le fixait intensément.

Bill ne répondit pas. Il ne savait pas ce qui le prenait, mais quelque chose le fit se pencher en avant et embrasser Rebekkah sur les lèvres. Elle réagit en se reculant légèrement, mais ensuite Bill sentit ses mains sur son cou et il entrouvrit les lèvres, invitant sa langue dans sa bouche. Il n'avait jamais embrassé qu'une seule fille et c'était sans la langue. Il imaginait que ça ne devait pas être si compliqué.

Et ça ne l'était pas. Sa langue se colla facilement contre la sienne et il donna des petits coups de langue le long de ses lèvres. Elle rit dans le baiser et attira son visage plus près. Bill retira sa langue et mordilla gentiment sa lèvre inférieure puis l'aspira dans sa bouche. Les yeux fermés, il pouvait presque imaginer faire la même chose avec Tom.

Tom.

Bill s'écarta.

“Hum,” dit-il en rougissant. “Je peux pas... Je dois y aller.” Il se leva vivement et était sur le point de partir mais elle agrippa son poignet.

“Tout va bien,” dit-elle. “Je ne voulait pas te pousser. C'est juste que... tu es plus mon type que Tom.”

Les yeux de Bill s'agrandirent. “Quoi?”

“C'est un vrai joueur,” dit Rebekkah. “Et tu es si profond, si romantique. Je le savais depuis le début.”

“Tom n'est pas si terrible,” dit Bill, enlevant sa main des siennes. “Oublie ce que je t'ai dit sur lui.”

“C'est ton frère, bien sûr que tu le défends,” dit-elle. “Je trouve ça mignon.”

“Tu ne comprends pas,” dit Bill, se sentant complètement misérable.

“Ne t'inquiète pas pour ça, je ne lui dirai rien,” dit-elle, les yeux brillants. “Je vais y aller. Merci pour le chocolat chaud.” Elle sourit et se pencha, l'embrassant doucement sur la joue. “Bye.”

“Euh, bye,” dit-il en la regardant partir.

Quand il entendit la porte se fermer, Bill se rassit sur le canapé et mit sa tête dans ses mains. Il avait tout merdé, du moins pour lui-même. Il se sentait si coupable et tellement en colère, et souhaitait que toute l'affaire Rebekkah ne soit jamais arrivée, pour commencer. Bill savait qu'un jour ou l'autre Tom verrait des filles et sortirait avec, mais il ne pensait pas que ça serait si tôt.

Puis il réalisa à quel point cela avait été facile de se faire aimer de Rebekkah. Il se demanda si ça serait aussi facile avec toutes les filles avec qui Tom pourrait être.

Tu es plus mon type que Tom.

Les mots se répétaient encore et encore dans la tête de Bill. Si Rebekkah pensait ça, alors des tas de filles aussi. Cela bouleversait Bill. Il n'avait jamais vraiment pensé à une fille qui l'aimerait, lui. Il avait été tellement sur Tom.

“Hm,” marmonna Bill. Il tendit la main, attrapa son cahier et commença à griffonner dedans. Il écrivait, et Rebekkah aimait ça. Elle avait aimé cette idée romantique. Bill eut l'idée qu'elle pensait que Tom était superficiel.

Bill avait tellement d'émotions qui le parcouraient. Il était en colère, enchanté, triste, anxieux, frustré et curieux. Il espérait que Tom ne saurais jamais rien du baiser, mais en même temps, une partie de Bill le voulait. Il voulait que Tom soit fâché contre lui. Il voulait une sorte de réaction émotionnelle.

Tournant une nouvelle page, il commença à écrire.


**

“Cet endroit est un vrai foutoir, remarqua Andreas en riant alors qu'il laissait tomber son sac à dos sur le canapé.

“Pas pire que ta chambre,” dit Bill.

“Je suppose,” dit Andreas. “Et je dois admettre, c'est plutôt cool que vous ayez votre propre endroit. Pas d'adultes, hein?”

“Notre manager est tout le temps là,” dit Bill. “Mais ouais, c'est chez nous.”

Andreas sourit largement et ils s'écroulèrent tous les deux sur le canapé. “Alors... où sont tous les autres?”

“Au studio, C'est un jour que pour les instruments,” dit Bill en faisant une grimace.

“Nul.”

“Pas vraiment, j'apprécie la pause. Alors, qu'est-ce que tu veux faire?”

“Film?” demanda Andreas. Bill prit un air joyeux.

“Ouais!”

Quelques heures plus tard, ils étaient devant la télévision, mangeant de la pizza et regardant des comédies américaines mal doublées.

“J'ai entendu dire que Tom a une petite amie,” dit Andreas au hasard, alors qu'ils buvaient leurs cocas. Bill faillit recracher sa boisson.

“Euh, ouais.”

“Elle est bonne?”

“Hum...”

Andreas lui lança un regard. “Quoi?”

“Je... j'ai besoin de te dire quelque chose,” dit Bill, tendant le cou pour être sûr que personne ne traînait autour du salon. “Mais tu ne peux le dire à personne.”

“Quoi??” Presque toute couleur disparut du visage d'Andreas, et Bill se demanda à quoi son ami pouvait bien penser.

“Andreas, calme toi,” dit Bill rapidement. “Je n'ai tué personne, ou quoi que ce soit.”

Andreas toussa et rit un peu. “Oh. Bien. Alors, quoi?”

Bill regarda autour de la pièce encore une fois, s'assurant doublement qu'il n'y avait personne. “Et bien, l'autre jour...”

“Ouais?”

“Je l'ai embrassée.” chuchota Bill, les yeux écarquillés.

Andreas leva les sourcils. “Vraiment??”

“Ne pense pas que je suis un connard. J'en suis un, ok?”

“Je sais pas, tu n'es pas exactement... pas un connard,” dit Andreas lentement. “Pourquoi est-ce que tu l'as fait? Est-ce que tu l'aimes vraiment?”

“Non,” dit Bill rapidement. “beuh, non. Je la déteste.”

“Vraiment.”

“Tom est différent maintenant, avec elle,” geignit doucement Bill. “Il ne traîne plus avec moi. Il ne parle que de Rebekkah. J'en ai marre d'elle.”

“Alors, tu l'as embrassée?” demanda Andreas, l'air perdu.

“Je sais pas!” Bill commençait à se sentir vraiment stupide.

“Tu voulais voir ce que Tom aimait chez elle?”

“Je sais ce que Tom aime chez elle,” dit Bill sèchement et Andreas rit. “Je sais pas pourquoi je l'ai fait.”

“Est-ce que tu étais juste jaloux ou je sais pas?”

Bill sentit son visage rougir. “Hum, peut-être.”

“C'est compréhensible,” dit Andreas.

“Ha bon?” Bill regarda son ami et envisagea sérieusement de tout lui dire. Andreas était son meilleur ami, après tout. Ne comprendrait-il pas? Bill pâlit un peu à l'idée de dévoiler ses vrais sentiments tout haut. Bien sûr qu'Andreas ne comprendrait pas. Personne ne comprendrait. Merde, même Bill ne comprenait pas vraiment. “Je pense que j'étais jaloux d'elle.”

Andreas fixa intensément Bill. “Tu es jaloux... d'elle?”

“Peut-être.”

“Parce que?”

“Tom n'est plus avec moi,” dit Bill. “Et Georg et Gustav sont super, mais, euh, je sais pas!”

“Ils ne sont pas Tom,” fut tout ce que dit Andreas.

“Ouais.” Bill reposa sa tête contre le canapé et soupira. “C'était si facile, aussi. Elle a dit que j'étais plus son type. Je parie que je pourrais piquer n'importe quelle petite amie de Tom.”

“Tu ne devrais sûrement pas,” répondit Andreas. “En plus, est-ce que tu n'es pas...”

Bill le regarda. “Quoi?”

“Je sais pas. Sur les mecs?”

“Hum.” Bill savait qu'il devrait être offensé ou quelque chose, mais il se sentait surtout perdu. “Je n'y ai jamais vraiment pensé. Je m'en fiche un peu.”

Andreas acquiesça. “C'est ok si tu l'es.”

“Je sais pas,” dit Bill. “Est-ce que je suis bon pour l'asile de vouloir saboter les relations de Tom?”

“C'est...” Andreas s'éclaircit la gorge et s'affaissa. “Pas exactement normal. Mais c'est de toi qu'on est en train de parler.”

Bill sourit largement et balança un coussin au visage d'Andreas. Ils se le renvoyèrent un moment jusqu'à ce que Tom entre. Andreas le remarqua en premier, et lança le coussin à Bill.

“Salut,” dit Tom en souriant.

“Salut,” répondirent Bill et Andreas. “Quoi de neuf?” ajouta Andreas.

“Je suis juste venu chercher mon accordeur,” dit Tom. Il jeta un coup d'œil à la télé et fronça les sourcils de dégoût. “Bon, à plus.”

“Bye, Tomi,” dit Bill d'un ton irrité. Tom le regarda d'un air renfrogné et quitta la pièce.

Bill et Andreas se remirent à regarder le film en silence quelques minutes de plus. Bill triturait tellement le bas de son T-shirt qu'Andreas finit par le regarder.

“Il y a pas autre chose?” demanda-t-il doucement à Bill.

“Qu'est-ce que tu veux dire?” Bill se sentit rougir.

Andreas le regarda et Bill se sentit très mal à l'aise. “On dirait juste qu'il y a, j'sais pas, quelque chose d'autre.”

“En dehors du fait que je vole la petite copine de Tom, même si je préfère peut-être les mecs ?” demanda Bill.

Andreas rit un peu et Bill se sentit soulagé. “Je suppose que non,” dit Andreas et il jeta le coussin sur Bill.


**


La porte claqua et les trois garçons reculèrent dans leurs sièges.

“Oh oh,” dit Gustav. “Tom est de retour.”

“Son rendez-vous a dû bien se passer,” dit Georg.

Bill fixa sa pizza. Il entendait les pas lourds de Tom dans l'entrée puis dans les escaliers vers leur chambre.

“J'irais bien lui parler, mais j'ai peur pour ma vie,” dit Gustav. Georg hocha de la tête. Ils regardèrent tous les deux Bill.

“Vous voulez que j'y aille?”

“Tu es son frère,” dit Georg. Bill soupira et se leva.

“D'accord, mais s'il me torture à mort, ça sera de votre faute.”

Bill monta les escaliers, son coeur battant un peu la chamade. Il savait que quelque chose était arrivé avec Tom et Rebekkah. Ils se disputaient beaucoup ces derniers temps, et Bill savait pourquoi, également.

Une fois en haut des escaliers, il aperçut Tom assit sur son lit près de la fenêtre. Il fixait la ville au dehors.

“Hey,” dit Bill.

Tom ne répondit pas.

“Est-ce que ça va?”

Il vit Tom se détourner de lui encore plus, l'ignorant. Bill se mordit la lèvre et osa s'approcher. “Tom?”

“Dégage de là, putain.”

Bill arrêta de bouger. “Et bien, non, je ne pars pas. Tu as vraiment l'air mal.”

“N'importe quoi, je vais bien.”

“Tu n'en as vraiment pas l'air.”

Tom regarda par dessus son épaule et Bill vit son visage. Il était tendu et crispé, et il avait l'air fatigué. Bill voulait aller près de lui, mais il savait que Tom le repousserait si fort qu'il traverserait le mur.

“Est-ce que tu pourrais juste partir?” demanda Tom.

“Dis moi ce qui se passe, Tomi,” encouragea Bill, se rapprochant et s'asseyant sur le bord du lit de Tom. “On se dit tout d'habitude.”

“Ne m'appelle pas comme ça.”

Bill fronça des sourcils. “C'est Rebekkah?”

Tom se renfrogna et détourna le regard. “Oui, d'accord? C'est elle, et toi.”

Bill sentit son estomac s'écraser au sol. “Quoi??”

“Elle a cassé avec moi,” dit Tom, de l'incrédulité dans la voix. Puis, “A cause de toi , je crois.”

“Qu'est-ce que tu veux dire?” demanda Bill.

“Tu es plus son type',” dit Tom en plissant des yeux. “Elle ne te connaît même pas.”

Bill essaya d'avoir l'air surpris. “C'est bizarre.”

“Je veux dire, tu ne l'aime même pas.” Tom se frotta le visage. “Pourquoi est-ce qu'elle te préfèrerait à moi?”

Bill se mordit la lèvre. “Elle n'a rien dit d'autre?”

Tom le regarda furieusement. “C'est pas tes affaires, Bill. Sérieusement, laisse moi tout seul.”

“Mais je—”

“ Dégage .”

Bill se sentait au bord des larmes. “Je n'ai rien fait,” dit Bill en espérant que Tom ne savait pas pour le baiser. “Tom?”

Tom ne répondit pas et Bill baissa le regard vers le sol. Il se sentait plus mal que jamais auparavant. Il pensait qu'il serait heureux quand Tom et Rebekkah casseraient, mais il se sentait juste dégueulasse.

Bill approcha sa main et toucha Tom à l'épaule. Tom s'écarta de lui. “Je suis désolé,” chuchota Bill.

“Ce n'est pas de ta faute si c'est une connasse. Je veux juste ne pas en parler, ok?”

Leurs regards se rencontrèrent. “Tomi—”

“ Sérieusement , Bill.”

Bill fronça les sourcils et hocha lentement de la tête. “Ok.” Il se leva et quitta la pièce, fermant doucement la porte derrière lui.

“Merde,” murmura Bill. Il s'assit à l'extérieur de la porte et amena ses genoux à son torse. Il ne voulait pas retourner avec Georg et Gustav parce qu'il savait qu'ils allaient l'assommer de questions et lui demander ce qu'il se passait. Bill pensait que ça n'était pas leurs affaires.

Il laissa sa tête cogner contre le mur quelques fois puis s'affala encore plus. Il se sentait comme un véritable con. Il en était un.

Bill avait voulu le contrôle. Au lieu de ça, il l'avait complètement perdu.

FIN CHAPITRE 7

 

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