CHAPITRE 12
Ma mère fait irruption dans la pièce, un sourire radieux collé sur les lèvres. Et c'est partit...
_ Ah tu dois être Bill, non ?
Bill se tourne vers moi avec un sourire et une mine interrogatrice qui veulent tout dire. Oui ma mère est au courant de l'existence de Bill, on ne va quand même pas en faire tout un flanc quand même ! Si ?
_ Oui c'est ça, répond Bill tout souriant.
_ Je suis Simone, la mère de Tom. Heureuse de faire ta connaissance.
_ Moi de même.
Et vas-y Bill, joue la carte du bon petit camarade de classe aimable et aimé de toutes les mamans de tes amis, je ne te dirais rien. Remarquez, je fais pareil quand je suis invité. Education oblige.
_ Bon, on monte Bill ? Sinon on n'aura jamais fini cet exposé.
Je me dirige vers les escaliers et Bill me suit après avoir parlé quelques secondes encore à ma mère. Nous entrons dans ma chambre, et une fois la porte fermée je me retourne vers Bill.
_ Bonjour, dis-je amusé.
_ Bah, on s'est déjà dit bonjour ce matin Tom...
Il a la tête légèrement penchée sur le côté, son sourcil relevé, et sa bouche pincée. Je ris en me rapprochant lentement de lui en murmurant un « pas comme ça » avant de prendre possession de ses lèvres tentatrices.
Ne lui laisser aucun choix, ne pas le laisser filer.
Il résiste un peu au début puis s'abandonne finalement à notre échange. Masculinité de rigueur, donc mains baladeuses qui caressent érotiquement nos corps respectifs. J'ai vraiment envie de plus et ça ne va pas tarder à se faire ressentir.
Nos langues l'enlacent, se délacent, s'apprivoisent et cherchent ce même sentiment de supériorité. Je pousse Bill vers le lit, où je l'y allonge en plein milieu avant de prendre place entre ses jambes outrageusement ouvertes.
Un « ah » chaudement murmuré sort de ses lèvres quand une de mes mains vient caresser son entrejambe par-dessus son jean moulant. C'est si tentant, ses formes si bien moulées qui se dandinent sous moi.
_ Tom... Tom arrête, ta mère est en bas et...
Je l'embrasse furtivement dans le cou, mais assez pour le faire taire quelques secondes.
_ Non Tom déconne pas...
Je me sépare un peu de lui, mais contrairement à ses attentes, je commence à lui enlever son haut. Ses yeux sont luisants et ne montre aucun signe de rejet. J'ai la permission alors ?
_ TOOOOOOOOOOOOOOOM !, me crie ma mère depuis le salon.
Des bruits de pas se font entendre dans les escaliers et je n'ai même pas de temps de me rendre compte de la situation que je me retrouve assis, propulsé par Bill, un cahier entre les jambes.
Ma mère toque deux coups, et comme si elle eut pensé que c'était suffisant, entre tout de suite après.
_ Je vais faire les courses, t'as besoin de quelque chose ?
Heu non... Peut-être des capotes, si possible ?
_ Non ça ira merci.
_ Bon eh bien je vous laisse travailler.
_ Oui m'man.
Elle nous sourit gentiment avant de sortir de ma chambre puis de la maison. Bill est toujours aussi rouge écarlate, il ne doit pas être habitué à être à deux doigts de se faire surprendre par un parent de son ou sa partenaire !
_ Bill c'est bon maintenant, elle est partie tu sais.
_ Ouais mais je te l'avais dit que ce n'était pas prudent de faire ce genre de chose alors que ta mère est dans la maison !
_ Oui mais, je lui sors un sourire pervers, maintenant elle n'est plus là...
Je me rapproche de lui mais il me repousse gentiment en mettant mon ordinateur portable sur mes genoux.
_ Peut-être qu'elle n'est plus là mais ça ne veut pas dire qu'on ne va pas bosser !
Je grogne tel un homme frustré. Je ne suis plus qu'un tas d'hormone demandant un corps sur lequel exercer, mais pourquoi on ne m'écoute jamais ??
_ Pauvre de toi, me sort Bill.
_ C'est pas vraiment drôle. Tu m'as excité et tu me laisses en plan.
_ Je suis autant excité que toi, je te signale. Mais on a un devoir à rendre pour demain.
'Tain ! J'ai remercié ma prof d'SES de nous avoir donné cet exposé ? Ben oubliez ce passage alors ; cette prof je la hais !
Bon, j'ai quand même marqué un point, Bill est aussi excité que moi, ça veut dire que je n'aurais aucun problème sur le plan sexuel. Sur le plan affectif non plus d'ailleurs. C'est vrai que je le considère comme un ami, je l'avoue, mais je ne vais pas me refuser un jeu juste pour ça. Je le garderais en temps qu'ami, au moment de rompre je lui ferais comprendre que je préfère le garder comme ami parce que c'est plus important pour moi, et plus durable dans le temps. Comme ça, au final, j'aurais joué, en gardant mon ami.
Je sais que je peux paraître bizarre, mais je ne me suis jamais prétendu logique ou normal moi. J'aime jouer, j'aime la vie, j'aime mes amis, autant tout combiner, non ? Pensez ce que vous voulez, je suis sûr qu'en ce moment même vous vous dites que je suis une pourriture, et encore, je suis la pire des pourritures qu'il puisse exister sur terre.
Un petit baiser rapide me sort alors de ma torpeur.
_ Tom réveille-toi, je sais pas à quoi tu penses mais il faut bosser.
Je lui murmure un « oui » avant que nous ne commencions à travailler.
[Ellipse]
_ Putain mais t'es pas doué ma parole !! Tu vas en imprimer combien comme ça dis voir !
_ Bah si t'es pas content t'as qu'à le faire !
_ Tu ne me laisses pas toucher ton ordi, je vais avoir du mal tu vois.
_ T'as fait tout planté la dernière fois je te signale , me défens-je.
_ Ouais c'est bon on arrête de parler ça m'soule là.
Il se lève brusquement pour aller s'assoir à l'autre bout de mon lit, ses jambes collées à son tors et son regard noir fixant un objet sur mon étagère. Je crois que je l'ai vraiment énervé pour le coup. Je termine alors d'imprimer normalement les feuilles, de les relier, et de mettre tout ça dans mon sac pour ne pas l'oublier demain.
Je me tourne vers Bill et constate qu'il est toujours dans la même position, toujours ce même regard haineux. Une chose à retenir pour le futur : ne pas énerver Bill. Je m'approche de lui qui se la joue « j'm'en foutisme royal ». Je me place en face de lui pour poser mes mains sur ses genoux qu'il écarte violemment me faisant tomber entre ses jambes.
Ni une ni deux, il me repousse méchamment avant de se relever.
_ Non mais tu crois quoi ? Que ça va se régler au lit ?
_ Bah, c'est toi qui m'as fait tomber entre tes cuisses hein ? Pas moi !
Il grogne en croisant les bras sur son tors, toujours debout. Un vrai gosse celui là !
_ Bill... J'm'excuse, arrête de t'énerver comme ça.
Je vois qu'il me fait encore la gueule, alors je m'allonge tranquillement sur mon lit, lui laissant une place à côté de moi au cas où. Il ne faut pas que j'attende quoi que ce soit, Bill est vraiment trop borné, il faut qu'il se « déborne » tout seul.
Cinq minutes plus tard je sens le lit s'affaisser un corps chaud s'allonger à côté du mien. Je souris en gardant les yeux fermés. Un petit pas pour Bill, un grand pas pour la socialisation !
_ T'étais pas sensé être hétéro Tom ?
Et paf, la question qui tue ! Surtout quand on ne l'attend pas !
_ Bah, j'ai jamais dis que j'étais hétéro moi hein ? Et toi, t'étais pas sensé l'être ?
Il se tourne vers moi.
_ Non, moi je ne suis pas hétéro.
_ Bah, tu m'as dit que tu n'étais pas gay...
_ Je n'y suis pas non plus.
_ Bah... Ca y est j'comprends plus rien !
_ Je suis bi Tom. Il marque une pose en regardant le plafond. Bi.
D'un coup je me sens bien con, est-ce normal ?
_ Alors tu as de l'expérience avec les mecs.
_ Pas vraiment. J'ai pas fait grand-chose à vrai dire.
_T'as fait quoi ?
_ Tu tiens vraiment à le savoir ?
_ Bah ouais !
_ Ok. C'étais après Klaus en fait. Je me suis posé la question de savoir si j'étais hétéro ou bi. Je me suis torturé l'esprit au moins deux mois, pis je me suis forcé à aller dans une boite gay. C'était le meilleur moyen de savoir. Du coup, je me suis vite fait dragué, j'en ai choisi un qui avait l'air pas mal dans le lot et...
Je me tourne vers lui.
_ Et ??
_ Bah, il m'a amené chez lui et on a couché ensemble.
Je me prends une putain de claque sur le visage. Une fictive hein ? Ca me fait bizarre qu'il dise ça. Ces mots, ça fait tellement adulte, ça fait tellement... Putain bah va quand même falloir que je me mette en tête qu'il n'est pas tout blanc de ce côté le Billouw !
_ Vous avez couché ensemble...
_ Ouais. On a commencé à s'embrasser, il m'a déshabillé, lubrifié et... Pis bah du coup tu vois la suite quoi.
_ Comme ça ? Sans préliminaires ?
_ Ouais.
_C'était ta première fois alors.
_ Ouais aussi. J'en suis pas vraiment fier, mais au fond, c'est une première fois comme une autre, j'ai pas eu mal et j'ai aimé. Je ne vais pas m'en plaindre.
Wow, ben il ne mâche pas ses mots, ils sortent aussi crus qu'un poisson frais sur l'étalage d'un poissonnier! Je ne pensais quand même pas qu'il avait couché comme ça, sans amour ni rien. J'en apprends tous les jours !
_ Et... Après tu l'as refait ?
_ Bah. Pas vraiment, après j'ai couché avec mon meilleur ami, mais j'étais pas dominé. On était bourrés, excités et...
Je soupire un grand coup pour me ré-oxygéner. Trop d'info tue l'info ! En plus... Mon entrejambe s'est fâcheusement réveillée la coquine !
_ Et tu vas me dire que t'as pas fait grand-chose ?
_ Bah. J'ai jamais fait plus, je veux dire je ne suis jamais sorti avec un gars, je n'ai jamais fait, enfin avant toi, de préliminaires.
Je lui souris. Alors comme ça je vais être le premier pour ce genre de chose à défaut d'être le premier à entrer en lui ? Je me mets sur mon flanc droit de sort à être face à lui et lui tourne sa tête pour me regarder.
_ Tom ?
_ HumMmh ?
_ Je suis terriblement excité là.
Ses yeux sont brillant et sa bouche déjà humide. Comment ne pas craquer ?? Je passe ma main dans son cou pour me rapprocher de lui et l'embrasse tendrement. Il se tourne vers moi en passant une de ses jambes au dessus de ma hanche avant d'approfondir notre baiser. Je souffle de plus en plus fort par le nez, ne voulant couper le contact entre nos bouches, ni entre nos langues.
Ni vu ni connu Bill glisse son autre jambe entre les miennes, serrant ainsi une de mes cuisses entre les siennes. Toujours en m'embrassant, Bill entame de légers mouvements circulaires, frottant sa virilité collée au haut de ma cuisse.
Une douce chaleur commence à nous entourer, créant un cocon excitant tout autour de nous. Ma main droite va se faufiler à l'intérieur de son pantalon du côté de son postérieur et l'agrippe gentiment. Bill étouffe un soupire dans ma bouche. Ca va trop vite. Tout s'enchaine, il n'y a même pas deux minutes on était calmes, et là, il se frotte à moi, une excitation plus que formée dans nos caleçons.
Bill pose sa main droite à plat sur mon tors, n'arrêtant aucunement ses mouvements lancinants. Il la glisse petit à petit sous mon t-shirt pour me caresser doucement ma peau déjà brûlante. Il rompt le contact de nos lèvres, laissant de côté la brutalité, pour placer sa tête juste en face de la mienne, permettant à son souffle déjà perturbé de s'échouer sur mon visage.
C'est vrai qu'il est terriblement excitant. Tellement bandant. Tellement canon. Tellement désirable putain ! J'en viens à jurer ; mais putain j'ai envie d'un garçon.
J'entrelace alors un peu plus nos jambes, me frottant à Bill à mon tour, faisant frôler inlassablement ma virilité sur sa hanche. Je détaille alors son visage, les yeux fermés, la bouche entrouverte et presque sèche à cause de la sur-ventilation dont son corps l'afflige.
Je n'ai même pas la force de le déshabiller et apparemment cette idée n'a même pas traversé l'esprit de Bill. J'empoigne plus fortement une de ses fesses dans ma main le faisant gémir pour la première fois. Je n'ai jamais entendu que des murmures ou des souffles saccadés de la bouche de Bill prenant du plaisir.
Ses yeux s'ouvrent et il me sourit tendrement, sourire que je lui rends volontiers. Je passe à mon tour ma main sous son t-shirt allant directement titiller son piercing au téton, que je trouve terriblement excitant au passage.
J'engouffre mon visage dans son cou et commence à butiner gentiment sa peau en y laissant quelques fois de petits sillions humides.
Nous nous frottons encore plusieurs minutes sans ralentir la cadence, en alternant baisers et repos. Nous ne sommes pas très loin de la jouissance quand j'entends ma porte d'entrée claquer. Bill l'entend aussi mais au lieu de s'arrêter il accélère davantage ses mouvements. Il passe entre mes jambes en m'allongeant sur le dos et donne de violents coups de reins. J'en connais un qui veut jouir avant que ma mère ne rentre dans la chambre...
J'empoigne son postérieur pour l'aider à se mouvoir contre moi alors que nos souffles deviennent véritablement peu discrets. Bill écrase ses lèvres contre les miennes et grogne quand l'orgasme l'atteint de plein fouet. Je fais de même sous le trop plein de plaisir que me donne la vision de Bill jouissant.
_ La prochaine fois on enlèvera nos vêtements..., dis-je le souffle erratique.
Bill rit faiblement.
_ Tom, je crois qu'il faudrait qu'on bouge parce que si ta mère entre je crois qu'on n'aura pas de quoi se sortir d'affaire...
Je ris à mon tour.
_ Oui mais en même temps, on est tout rouges et collants, répliqué-je.
_ C'est pas faux...
Il se relève d'un coup en entendant des pas dans les escaliers et ma mère me demander en même temps de l'aide pour ranger les courses. Il tourne sa tête dans tous les sens et son visage s'illumine à la vue de mes oreillers. Il en prend un pour me le lancer sur le visage et ni une ni deux je lui en revois un. C'est pas vraiment le moment de jouer mais bon...
Ma mère entre dans ma chambre et en nous voyant faire une bataille d'oreillers soupire en souriant.
_ De vrais gamins... Regardez vous, vous êtes tous transpirants, ça fait combien de temps que vous martyrisez ces pauvres coussins ?
D'un coup un éclair de lucidité me prend. Mais il n'est pas si con Bill, c'est une putain d'excuse ça ! Ouhou, au moins il est plus futé que toutes ces filles avec qui j'ai couché...
_ M'man... Ces pauvres coussins je les martyrise depuis mon enfance...
Nous rions tous avant que ma mère ne me rappelle de venir l'aider. Le portable de Bill sonne alors et il se précipite pour y répondre. Je le laisse terminer sa conversation dans ma chambre et en attendant je vais aider ma mère à ranger les courses.
_ Il a l'air gentil ce garçon.
_ Il l'est. Pourquoi tu dis ça ?
_ Non, comme ça.
_ Bah si dis-moi.
_ Je le disais comme ça c'est tout.
Je la sonde une nouvelle fois avec mes yeux d'enfant obtenant tout ce qu'il veut mais ma mère me répond avec les yeux d'une mère qui sait refuser. La bataille peut encore durer longtemps comme ça...
[POV Bill]
Je vois Tom et sa mère sortir de la chambre. Eh bien c'était moins une !
_ Oui papa ?, réponds-je au téléphone.
_ Fiston, les voisins viennent de me demander si tu voulais bien garder Thomas ce soir, je leur ai dit que tu serais sûrement d'accord, mais il faudrait que tu leur confirme ton choix.
Je souris. Bien sûr que je veux bien le garder, il a l'air d'être un ange ce môme !
_ J'arrive tout de suite, je viens juste de finir mon exposer.
_ D'accord à tout de suite.
Je raccroche le sourire aux lèvres. Bien que j'ai fait une grosse connerie de faire ce que je viens de faire avec Tom, je me sens bien. Comme dans un moment post-orgasme. De toute façon je ne fais que des conneries avec Tom.
Je descends dans la cuisine de Tom et l'y trouve avec sa mère à ranger les courses. Il se tourne vers moi en me souriant, je dis au revoir à sa mère et il me raccompagne à la porte.
_ T'oublies pas le dossier demain Tom hein ?
_ Je l'ai déjà mis dans mon sac quand tu boudais.
_ Oui et d'ailleurs tu t'es toujours pas fait pardonné, dis-je en faisant une mine faussement boudeuse.
_ Eh ben je sais pas ce qu'il te faut alors..., me répond-t-il un sourire pervers aux lèvres.
_ Peut-être plus qui sait... Bon j'y vais.
Je me retourne mais Tom me rattrape par le bras.
_ Non mais tu comptes te barrer sans me dire au revoir ??
_ Au revoir, soufflé-je doucement.
Je vais pour me retourner une seconde fois mais il se rapproche de moi en m'embrassant sur la joue.
_ Cette fois tu peux partir.
_ T'es radin, rigolé-je en prenant mon chemin.
_ Tu verras demain.
Je lui fais un signe de main sans pour autant me retourner. Ce mec je l'adore déjà.
Je continue mon chemin et c'est en souriant que je rentre chez moi. Je jette négligemment mon sac sur le sol avant de retrouver mon père dans le salon. Je me stop net quand je le vois en pleurs, énervé, son portable éparpillé en plusieurs morceaux sur le carrelage.
Je me précipite vers lui et le prends dans mes bras sans réfléchir davantage. Il me serre dans ses bras et murmure de façon hachée ces quelques mots :
_ C'est ta mère...Elle demande le divorce.
FIN CHAPITRE 12