CHAPITRE 7 J AI PROFITE DE TOI


Tom manipule difficilement les clés de la chambre de son frère, tout en le retenant contre son torse pour qu'il ne tombe pas. Dure manœuvre ...

-« Raaaah p'tain >.< »

C'est simple, j'vais faire tomber l'un ou l'autre là ... bon, je choisis les clefs. Ben oui, j'vais pas faire tomber mon p'tit frère chéri d'amour ... c'est l'matin désolé.

-« Aaah ben c'pas trop tôt ... »

La porte s'ouvre et Tom redresse son frère qui grogne un peu dans ses bras, faisant ricaner le dreadé. Il porte tant bien que mal, le grand corps fin de Bill à son lit et le pose enfin dessus. Il soupire un grand coup, et allume la lampe de chevet en observant les traits du jeune garçon dont il tombé amoureux depuis près de cinq années.

Un sourire naît sur ses lèvres et les secondes défilent. Il laisse ses yeux passer sur chaque partie de sa peau, de ses joues, de ses yeux clos, de son nez droit, de ses lèvres pulpeuses. Magnifique. Son regard dévie sur tout le corps de son frère. Tout à coup, il écarquille les yeux.

... i-il ... il bande ? Mais qu'est-ce qu'il lui arrive ? Oh, ça doit être les filles ! Quelle horde de pétasses celles-là ! J'suis sûre qu'elles l'ont touché. J'aurais du le surveiller, j'le savais en plus ! Bref. J'aimerais bien y jeter un coup d'œil mais ... naaaan, j'vais pas faire ça quand même ... hum. Ce ... ce serait juste un coup d'main ... n'est-ce pas ?

Tom pose ses doigts hésitants sur la fermeture éclair du jean du brun, le déboutonne, puis la descend doucement. Bill émet un gémissement étouffé, qui fait sursauter le dreadeux. Il glisse le bout de ses doigts sur la bosse que forme le tissu du boxer, tirant un nouveau gémissement à son frère qui se cambre un peu. Tout à coup, le dreadeux qui regardait le visage angélique du chanteur trésaille en croyant l'avoir vu ouvrir les yeux.

Effectivement, Bill ne dort plus ... Ça fait quelques minutes qu'il tente de reprendre ses esprits, mais ça lui semble impossible. La tête lui tourne, tout est flou. Il s'aperçoit qu'il n'est pas seul dans la pièce et que quelque chose ne va pas ... au niveau de son entrejambe. Deux secondes plus tard, une connexion se fait dans son cerveau. Plus bestiale que jamais, mais une connexion quand même. A nouveau, il ouvre les yeux, plus grand. La panique s'empare de Tom qui ne sait plus quoi faire.

Oh mein Gott ! Vite vite vite vite vite !! Une solution, merde ! Qu'est-ce j'fais putain ?! Si Bill me voit, il me tuera ! Il faut pas qu'il sache putain ... mais quel con j'fais ! J'aurais pas duuu. Maintenant s'il me voit il-il il ... il me haïra ... Putain pourquoi est-ce que j'arrive pas à raisonner ces putains de sentiments de merde ?!!

D'un geste, il éteint la lampe et veut quitter la pièce le plus vite possible, mais il n'a même pas le temps de faire trois pas ... Bill empoigne son t-shirt, un sourire empli de désir sur les lèvres. Tom atterrit sur le lit de son frère, qui pose ses lèvres sur les siennes et engouffre sa langue dans la bouche du guitariste sans prévenir.

Le dreadé hoquette de surprise en sentant le visage de son frère au dessus de lui, et sa langue au goût alcoolisé qui tente d'embarquer la sienne dans une danse effrénée. Il pose ses mains sur le torse maigre de Bill et le repousse faiblement. En vain. Le chanteur s'appuie de chaque côté du dreadeux, et en profite pour approfondir le baiser. Il enserre le corps de son frère sans lui laisser une seule chance de s'échapper. Dans la tête de Tom, tout s'embrouille, rien n'est clair ... il est totalement perdu.

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu mon Dieu ... Merde ! Putain, qu'est-ce que j'fais ... qu'est-ce que ... mais qu'est-ce qui s'passe ? J'suis censé faire quoi ? ... je ... je, j'dois le repousser, j'ai pas l'droit ! Nan, il est total bourré ... je nan, il faut pas qu'il fasse ça ! Pas à moi ... et pas comme ça ... hum, putain j'sais pas ! ... ... d'un coté ... il s'en souviendra pas ?! Si ? Nan, j'l'ai jamais vu aussi bourré ! Ca ... devrait aller, j'peux ... Mais Non ! J'ai pas l'droit ... putain pourquoi il m'arrive tout ça ? Pourquoi tu m'fais ça Bill ??!

Tom a, en réalité, bien assez de force pour repousser son frère s'il le voulait, mais ... ce n'est visiblement plus dans ses intentions. Bill glisse ses mains sous le t-shirt extra large. Tom ne peut s'empêcher de gémir en sentant les longs doigts fins de son jumeau sur son torse qui frémit. Tom ne sait pas, ne sait plus. Le t-shirt prend la direction du sol, tout comme celui du brun que le blond s'empresse de retirer.

Profiter. Profiter de ce moment qui ne se représentera jamais se dit le guitariste. Rien qu'à cette pensée, il a envie de pleurer. Bill a à peine les yeux ouverts et l'obscurité de la pièce ne lui permettrait pas de voir à qui il a à faire. Pourtant, il aurait du reconnaître l'odeur de son jumeau, le toucher de sa peau ...mais rien.

L'alcool annihile tous ces sens. Il pose ses doigts sur la ceinture qui retient le baggy et commence à se débattre avec. Quelques secondes passent sans qu'il n'arrive à la détacher et il émet un grognement, avant que Tom ne glisse à son tour sa main dessus, et ne la retire.

Non, Bill ne reconnaît rien de son frère. Il ne voit en lui qu' une personne dont il ardemment envie. Il ne sait même pas si c'est un homme ou une femme , et à vrai dire, ça n'a pas d'importance. Cette peau lui donne envie, cette odeur. Il est fou de cet inconnu , mais jamais l'idée de vouloir le connaître ne lui a traversé l'esprit. Demain peut-être.

Leurs pantalons rejoignent leurs t-shirts. Tom attire son frère contre lui, et s'empare de ses lèvres avidement. Son cœur est dans un état indéfinissable. Des tas de sentiments y rôdent. Chacun leur tour, ils donnent leur avis sur la situation. L'amour est ravi, tout comme l'envie ; mais la culpabilité prend une grande place avec le regret. Tom ne sait quoi penser. Et pour mettre fin à tout ça, il décide de ne penser à rien. Vivre ces quelques secondes de bonheur.

Ne pas penser ... au goût d'alcool qu'a la salive de Bill.
Ne pas penser que ça lui permettra d'avoir un peu plus d'amour de la part de son frère que d'habitude.
Ne pas penser que ... peut-être, demain, Bill se souviendra ...
Ne pas penser que demain, peut-être, Bill ne se souviendra pas ...
Ne pas penser que cette fois, c'est le première que Tom aura avec son nouveau sexe.
Tant de choses à exclure. Mais ce n'est plus le problème du dreadé.

Ses mains massent les fesses de son partenaire, sous son boxer, alors que leurs langues se lient et se délient fiévreusement. Tout ça n'a rien d'amoureux. Les gestes ne sont pas violents, mais pas tendres non plus. Ils le seraient si Tom avait les commandes. Mais ce n'est pas le cas. Bill a juste une envie de plus en plus forte de cet inconnu . Et il fait tout son possible pour l'assouvir au plus vite. Ses longs doigts s'acharnent sur le boxer de l' inconnu qui cède rapidement.

Le dreadeux n'est plus conscient de rien d'autre que la présence de son frère. Partout. Partout autour, à côté, sur lui. Toujours. Encore. Toutes les disputes, tous les regards noirs, tous les mauvais tours, toutes les insultes, toutes les méchancetés, tous les pleurs ... tout a disparu à cet instant. Il ne reste que ... le désir, l'envie. Et le seul amour de Tom.

La main de Bill glisse sur ce pubis, et descend doucement, jusqu'à ce sexe. Le chanteur devine enfin à quel genre de personne il a à faire. L'idée ne lui vient pas que cette fille a bien peu de poitrine. Demain peut-être.

-« Mmmh ... »
Tom est en pleine extase. Ses mains arrachent littéralement le boxer de Bill, et le rapproche de son torse. Le baiser reprend, encore plus langoureux et presque débordant tant il est profond. Le brun écarte les jambes de cette fille sur laquelle il s'appuie. Il retire sa langue de cette bouche pour embrasser ces jolies lèvres par plusieurs baisers rapprochés et sensuels.

Le dreadé se rend peu à peu compte de la situation et son cœur bat la chamade. Après tout, ce n'est pas comme ça qu'il voulait que ça arrive. Les larmes lui montent aux yeux. Il sait que ce sera court. Il sait que ce ne sera pas forcement bien. Il s'en doute, mais aujourd'hui, il aura un peu de ce qu'il a toujours voulu : Bill.

Celui-ci ne pense pas à cette fille et au mal qu'il pourrait lui faire. Comment pourrait-il ? Il ne va pas la violer, elle est consentante et il l'a bien vu. Par contre, il n'a pas pensé au fait que cette fille ... pouvait être vierge. Ca lui importe peu, après tout. Il a juste envie de tirer un coup. Il profite maintenant. Il regrettera plus tard. Demain peut-être.

Tom sent le corps de son frère, son sexe dur contre le sien, mouillé. Les larmes dévalent ses joues ; l'amour dévore son cœur. Un gémissement. Douleur et tristesse à la fois. La punition a été appliquée. Vierge. Et à cet instant, dans ses yeux ouverts et aveugles à l'obscurité, on ne peut lire que la souffrance. Déjà, il regrette.

Et pourtant, il gémit doucement sous les à-coups du chanteur, qui halète au dessus de lui, heureux de pouvoir, enfin, assouvir son désir grandissant. Tom finit par se laisser aller, le vide se fait dans son esprit. L'envie et le plaisir se propagent sur chaque centimètre de sa peau sous forme de frisson. Une pensée se fait insistante malgré tout, et il la laisse venir. Elle se résume en un mot et tout le soulagement et bonheur du monde : « Enfin ».

Bill n'a pas fait attention au gémissement douloureux de la fille quand il l' a pénétré. Elle était vierge, mais peu importe. Maintenant il se sent si bien, il sait qu'il va venir. Quand ? Bientôt. Il passe ses mains sous ses fesses, et la rapproche encore plus. Entrer du plus profond possible. Toujours plus loin. C'est si bon.

Le blond a depuis bien longtemps, perdu la notion de quoi que soit. Il n'y a que cette présence, celle de son frère, qui le rend fou. Son frère est entrain de lui faire l'amour. Correction : de le baiser.
Il n'y a pas de sentiments.

-« Haaaan, Biiiill, oh oui ! Mmmh ... »

Ce n'est ni doux, ni brusque. Simple. Banal. Normal, finalement.
Et pourtant, Tom n'a jamais éprouvé autant de plaisir.
Etre une femme c'est différent en tous points visiblement.

-« Bill ! Han ... han ... ouiii ! ... »

L'espace est rempli de leurs halètements et gémissements. Au fil des entrées et sorties de Bill, qui s'accélèrent, les gémissements deviennent cris, et les respirations plus saccadées. La fin se rapproche. Le dreadeux l'appréhende, hésitant entre envie de cette fin et peur qu'elle n'arrive trop tôt. Que le rêve se termine, que les acteurs quittent la scène et qu'il replonge dans sa tristesse perpétuelle.

Bill se sent monter, haut. Très haut. Ses mains se cramponnent au corps fin et aux hanches saillantes de la fille . Le rythme cardiaque s'accélère. La respiration devient très inégale. Il lâche plusieurs gémissements répétés auxquels elle répond par des cris. Un coup de rein plus puissant, il se déverse en elle dans un cri rauque. Elle hurle, et il s'aperçoit à peine que sa voix est très grave. Demain peut-être.

Des gouttes de sueur parcourent leurs corps brûlants. Bill, satisfait de sa petite aventure, se laisse tombé sur le côté en tirant un souffle à sa partenaire après s'être retiré. Il attrape d'une main désintéressée le drap blanc, et s'en couvre partiellement.

Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de relation sexuelle. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas bu autant. Et la dernière fois aussi, c'était à cause de son frère. Le sommeil l'emporte sur cette pensée énervante.

A ses côtés, le dreadé est dans un état dramatique. Il n'ose plus bouger, ce corps qu'il a complètement donné à son propre frère jumeau. La honte, le déshonneur, la tristesse également s'empare de ses sens. Il laisse les larmes rouler à nouveau, sur ses joues rougies par l'effort.

Qu'est-ce ... qu'est-ce que j'ai fais ? Mon Dieu, j'ai ... j'ai profité de toi ... J'avais pas l'droit merde ! Faites que ... que tu ne te souviennes pas ! Je ne pourrais jamais plus te regarder dans les yeux ... pas sans me rappeler de ... de ... ça.



Tu ne crois pas si bien dire .



FIN CHAPITRE 7

 

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