Chapitre 15. HoméEostasie

La tendance du corps (et de l'esprit) à naturellement graviter autour d'un état d'équilibre.

(Age : seize ans)

“C'était incroyable !” soupira Bill tandis qu'il se laissait tomber sur le lit d'hôtel, une expression de joie pure sur le visage. Elle y était depuis le début de la soirée ; sauf bien sûr quand il devait prendre un visage sérieux devant les caméras. Cela ne faisait que quelques mois que les caméras lui prêtaient autant d'attention, mais Bill les gérait déjà comme s'il avait fait ça toute sa vie.

“C'est toi qui étais incroyable.” Tom sourit et sauta sur le lit aux côtés de son frère. Il grimpa sur Bill, se mettant à califourchon sur lui et se penchant pour tirer joueusement sur les deux fermetures éclairs de son pantalon. “On devrait fêter ça,” dit-il avec le petit sourire en coin qui faisait que les caméras lui prêtaient presque autant d'attention qu'à son frère.

Cette année les avait emportés dans un tourbillon, et jamais les jumeaux n'auraient pu imaginer que leurs vies allaient autant changer en si peu de temps. Peu de temps auparavant ils avaient été au plus bas, ayant la sensation que tout était perdu quand leur contrat avec Sony avait été annulé. Sans le support qu'ils s'apportaient l'un l'autre et les conseils du docteur Engle, ils auraient tout abandonné. Mais ils avaient continué à répéter, continué à enregistrer, et au final ça avait fini par payer.

Tokio Hotel avait été choisi par un autre label, Durch den Monsun était pour ainsi dire devenu un hit en un temps record, et maintenant ils étaient seuls dans une chambre d'hôtel, auréolés des lueurs résiduelles qui restaient après qu'ils aient reçu le Comet de Meilleur Espoir. La nuit avait été surréaliste et les jumeaux étaient toujours sur la vague de l'énergie de l'after. On faisait un tel foin autour des quatre garçons qu'il avait fallu que Jost et Saki les conduisent jusqu'à l'ascenseur puis jusqu'à leurs chambres.

Bill souleva la tête et ses lèvres caressèrent celles de son frère. Le métal froid de l'anneau au labret de Tom envoya des frissons le long de sa colonne vertébrale, et lui donna envie de bien plus. “Et comment est-ce que tu veux qu'on fête ça ?” murmura-t-il contre les lèvres de son frère. De toute évidence Bill avait bien une petite idée de son côté, mais il voulait entendre celle de Tom d'abord.

“Tu te souviens quand Durch den Monsun est passée première au Hit Parade ?” demanda Tom avec un sourire pervers.

Une teinte rosée apparut sur les joues de Bill tandis qu'il se tortillait sous son frère. “Ca va devenir une habitude, de fêter tous nos succès comme ça ?” demanda-t-il.

“Mmmhmm,” ronronna Tom tandis qu'il baissait la tête pour aller taquiner la gorge de son frère du bout du nez. Ses mains quittèrent les braguettes du pantalon de Bill pour monter à son t-shirt. Ses mains glissèrent lentement le long des côtes de Bill, soulevant le vêtement au passage. Une fois le ventre de Bill exposé Tom se pencha pour laisser ses lèvres aller errer joueusement sur la surface lisse qu'il venait de découvrir.

Bill trembla sous son frère, essayant joueusement de se dégager de sous lui. “Tu ferais mieux de me laisser partir dans ce cas-là. Je dois aller écrire un nouveau tube,” rit-il.

Les mains fortes de Tom trouvèrent les hanches de Bill et les enfonçèrent dans le matelas. “On a pas encore fini de fêter ça,” dit-il, retournant à la tâche d'embrasser chaque centimètre carré du ventre de son frère. Il descendit, trouvant le doux endroit juste au dessus des hanches de Bill qu'il semblait tant aimer. Il y plaça un baiser léger comme une plume, son piercing caressant l'endroit et faisant frissonner Bill.

“Qu'est-ce qu'on va faire ?” demanda Bill. Sa question fut récompensée par un petit mordillement au ventre, qui le fit haleter. Tom finissait toujours par être agacé quand il posait trop de questions et voulait parler de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Tom voulait juste le faire, pas en parler.

“Je vais te retirer ce stupide pantalon,” grogna Tom tandis qu'il tirait de nouveau sur les fermetures éclairs. Elles refusaient de s'abaisser et il se sentait de plus en plus frustré. Quelque chose d'aussi simple que le petit halètement que Bill venait d'avoir suffisait à faire décoller Tom, le laissant désespéré, voulant atteindre la libération le plus vite possible. “Ugh ! Mais pourquoi t'as besoin d'un truc avec deux braguettes de toutes façons ?” gronda-t-il. Tom était prêt à tout simplement arracher le truc, mais alors Bill lui ferait une crise. C'était son pantalon préféré.

Bill rit et se pencha pour montrer à son frère comment le pantalon marchait. “Là, tu vois ? Tout juste comme je te l'ai montré la dernière fois,” se moqua-t-il. C'était la troisième fois qu'il lui montrait, mais Tom n'était pas particulièrement disposé à retenir de nouvelles informations quand son cerveau était embrumé de désir.

La seule réponse que Bill reçut fut un grondement satisfait tandis que son frère lui soulevait les hanches du lit et tirait sur le pantalon récalcitrant. Bill regarda son pantalon préféré se faire jeter au sol mais il se retint de gronder son frère pour ne pas l'avoir replié. La main qui se glissait déjà dans son boxer était suffisante pour lui faire oublier ses inquiétudes quant à un pantalon froissé.

Tom rampa au côté de son frère et le retourna pour le tirer en un câlin par derrière. Bill se sentit tiré contre lui, ses fesses pressées contre l'érection qui s'élevait sous le jean de Tom. Les deux garçons gémirent et les doigts calleux de Tom s'enroulèrent autour de l'érection de son frère. “Enlever les vêtements,” supplia Bill, mourant d'envie de sentir la chaleur du corps de son jumeau.

“Pas encore,” répondit Tom. Ce n'était pas souvent qu'ils jouissaient du luxe d'avoir leur propre chambre d'hôtel. Ce niveau d'intimité était quelque chose qu'il fallait savourer. Si l'un d'entre eux se retrouvait nu maintenant, les choses iraient trop vite.

Bill le comprit sans avoir besoin de demander, mais il n'était pas disposé à abandonner son désir de sentir un peu plus de la peau de son frère. “Juste les hauts ? S'il te plaît, j'ai besoin de te sentir,” chuchota-t-il, se frottant contre son frère pour l'inciter. Les doigts de Tom caressaient sa peau juste un peu trop légèrement et un peu trop lentement. Il avait besoin de plus.

Tom fit un petit bruit pour montrer son accord et retira sa main du boxer de Bill juste assez longtemps pour leur enlever leurs t-shirts à tous deux. Une fois les hauts bleu et blanc jetés en tas sur le sol, Tom reprit immédiatement son frère dans ses bras. Tom baissa la tête, faisant courir sa langue sur le tatouage au niveau de la nuque de Bill tandis que ses mains se glissaient de nouveau dans son sous-vêtement.

La chaleur du torse de Tom contre le dos de Bill était assez pour le faire fondre en une petite chose tremblante de satisfaction, mais les caresses joueuses prodiguées par les doigts calleux de Tom l'envoyèrent immédiatement au sommet de l'excitation de nouveau. Il se tortilla contre Tom, appuyant intentionnellement ses fesses contre l'érection de son frère dans l'espoir de convaincre celui-ci de retirer son pantalon. Bill voulait toucher Tom tout autant que Tom voulait toucher Bill.

Encore quelques instants de plus de ce frottement et Tom aurait été prêt à céder à la demande de Bill, mais avant qu'il n'en ait eu la possibilité leur attention fut attirée par une petite mélodie étouffée qui prévenait de la pile de vêtement au pied du lit. “Ton téléphone,” marmonna Tom contre le cou de Bill.

“C'est Andreas,” répondit Bill, l'air évasif. Il ne fit aucun mouvement en direction du téléphone, mais il arrêta par contre de se frotter contre son frère. Il n'était pas bien sûr de savoir quoi faire, aussi fit-il ce qu'on lui avait appris à faire quand il n'état pas sûr ; il écouta.

“Tu devrais répondre,” dit Tom tandis qu'il embrassait de nouveau le tatouage de son frère. Le jumeau le plus âgé n'avait aucune envie de relâcher son frère et de le laisser aller répondre, mais il savait que cela faisait quelques jours que Bill et Andreas n'avaient pas parlé. “Il veut sans doute juste nous féliciter. Juste, fais que ça reste court, okay ?” ajouta-t-il tandis qu'il relâchait son frère et se tournait par dessus lui pour l'embrasser brièvement. Tom appliquait lui aussi les leçons qu'il avait apprises. Il disait à Bill ce qu'il voulait au lieu de s'attendre à ce qu'il le devine. C'était de ce type de communication que le docteur Engle lui parlait tout le temps, et ça marchait.

Bill eut un grand sourire et embrassa Tom sur la joue pour le remercier. Le téléphone avait déjà arrêté de sonner au moment où Bill avait atteint le bout du lit et était allé le pêcher au fond de sa poche, mais il recommença immédiatement à sonner. Les jumeaux savaient bien qu'Andreas était trop têtu pour n'appeler qu'une seule fois. Il était probablement en train de disjoncter après avoir appris qu'ils avaient gagné cette récompense et n'arrêterait pas d'appeler jusqu'à ce que quelqu'un décroche.

“Hey,” dit Bill tandis qu'il décrochait le téléphone. Tom rit quand Bill grimaça et éloigna l'appareil de son oreille. Apparemment Andreas avait l'air excité.

“Calme-toi, Andi !” hurla Bill dans le téléphone. Cela prit quelques instants avant qu'Andreas n'arrête de crier, permettant à Bill de ramener le téléphone à son oreille et de poursuivre.

“Non, on est à l'hôtel là. L'after a duré vraiment longtemps donc on reste ici pour la nuit,” dit Bill avec un bâillement, faisant semblant d'être fatigué. Il rampa sur le lit pour retrouver son frère et se laissa tomber à côté de lui, enroulant une jambe et un bras autour de son corps.

Tom caressa paresseusement le bras de son frère tandis que celui-ci parlait et Bill se blottit contre lui pour lui montrer qu'il prêtait attention. “Ouais, c'était super cool. Je te raconterai quand on rentrera à la maison demain. On pourrait faire un truc. Je vais en parler à Tom. Je dois y aller là, d'accord ? Je suis lessivé,” dit Bill en feignant un autre bâillement.

“Salut Andi,” murmura Bill d'une voix endormie avant de raccrocher le téléphone et de le lancer au pied du lit. Il se roula vers Tom et lui sourit. “Pas trop long ?” demanda-t-il.

“Considérant à qui je m'adresse, clairement pas. C'est un véritable miracle quand tu arrives à faire durer une conversation téléphonique moins d'une heure,” taquina Tom.

Bill rit et tira joueusement sur les dreads de son frère. “Je sais. C'était un tel effort, Tom. Je pense que je traverse une phase de manque téléphonique. Tu devrais me récompenser pour avoir résisté,” suggéra-t-il avec un sourire.

“Oh vraiment ? Et qu'est-ce que tu voudrais,” demanda Tom avec scepticisme.

“Enlever les vêtements ?” demanda Bill, sa requête accompagnée de ce regard innocent typique qui semblait tout à fait inapproprié lors d'ébats en chambre entre adolescents mineurs et incestueux. Tom ne comprendrait jamais comment Bill pouvait avoir l'air si innocent alors qu'il était en train de demander des choses qui étaient l'exact opposé.

Tom ne savait pas dire non à cet innocent sourire et après ce qu'il ne semblât être que quelques secondes le reste de leurs vêtements avait rejoint le tas au pied du lit. Bill n'avait pas honte de sa nudité, s'exposant fièrement tandis qu'il s'étalait sur le lit. Bill voulait sa récompense pour avoir écouté Tom et fait passer ses besoins en premier. Le docteur Engle appelait ce genre de choses du “renforcement positif”.

“Viens,” gronda Tom tandis qu'il tirait Bill dans ses bras. Bill laissa échapper un petit couinement mais il fondit immédiatement dans les bras de Tom, laissant leurs membres se mêler tandis qu'ils se pressaient l'un contre l'autre, torse contre torse. Les doigts de Bill tirèrent sur le bout des dreads de Tom tandis que les mains de ce dernier entreprenaient une exploration un peu plus poussée. Une de ses mains saisit la courbe de la hanche de son frère tandis que les doigts de l'autre dansaient le long de la colonne vertébrale de Bill.

“Tomi,” haleta Bill contre la gorge de son frère. Les doigts sur sa colonne le faisaient frissonner. Il se pressa plus près et écrasa son corps contre son frère, leur besoin l'un de l'autre se manifestant dans leurs érections douloureuses entre eux. “Touche-moi,” chuchota-t-il.

Les doigts de Tom s'enfoncèrent dans la chair de la hanche de Bill et il trembla. Parfois le pouvoir que ces deux mots avaient sur lui était absolument terrifiant. Le bout de la langue de Bill trouva le lobe de Tom et il le captura soudainement entre ses dents. Tom siffla de plaisir et se pressa de se plier à la requête de Bill. Ses mains errèrent sur le corps de Bill, une main se pressant dans le bas de son dos, le maintenant tout près, tandis que l'autre glissait entre eux pour aller s'enrouler autour de son érection.

Tom pensait que ses caresses, lentes et fermes, sur le sexe de son frère suffiraient à satisfaire sa demande d'être touché, mais Bill voulait désespérément en avoir plus, être plus près. Il s'écrasa contre le torse de son frère et s'agrippa à lui comme s'ils pouvaient de nouveau se fondre en un si seulement il le serrait suffisamment fort. Ses lèvres relâchèrent le lobe de Tom pendant un petit instant ; juste assez pour pouvoir murmurer le mot, “Plus.”

En temps normal Tom aurait interprété ce simple mot comme voulant dire “plus fort” ou “plus vite”, mais cette fois quelque chose lui disait que ce n'était pas ce que son frère voulait dire. Avec Bill qui s'accrochait si désespérément à lui, Tom sentait chacune de ses inspirations et chaque battement de son cœur. Il pouvait aussi sentir en Bill le besoin qu'il avait exprimé en si peu de mots. Il était rare que Bill soit si concis, mais quand ils étaient seuls dans les bras l'un de l'autre, il n'y avait pas besoin de tant de mots que ça.

Des droits calleux coururent le long de la colonne vertébrale de Bill, provoquant un doux gémissement et faisant s'arrêter son tortillonnement désespéré pendant un moment. Les doigts continuèrent leur descente, se glissant entre la fente des fesses de Bill et explorant la chaleur qu'il y avait là. Tom ne s'était montré assez courageux pour venir explorer cet endroit-là qu'une poignée de fois auparavant, et à chaque fois Bill l'avait repoussé d'une tapette et l'avait apaisé avec une pipe à la place. Cette fois-ci Bill ne le chassa pas et ne se tendit même pas comme il l'avait fait avant. Au lieu de ça un lourd gémissement s'échappa de sa gorge et il trembla dans les bras de Tom.

Repousser Tom ne vint même pas à l'esprit de Bill. Les endorphines qui courraient dans ses veines engourdissaient ses peurs habituelles. Il s'y était préparé depuis des semaines et là, ça avait juste l'air d'être le moment idéal. La plus petite des caresses de Tom traduisait son amour et son besoin. Bill pouvait sentir à quel point son frère en avait besoin, et il était prêt à le lui offrir. La nervosité le faisait trembler, mais le désir le faisait gémir et se presser contre les doigts inquisiteurs de son frère.

La réaction de Bill provoqua une montée de chaleur dans le sexe de Tom ainsi qu'une légère confusion dans son esprit embrumé. Il comprenait à présent que c'était de ça que Bill voulait parler quand il avait dit “plus.” Incapable de trouver les mots pour le demander de vive voix, Tom demanda à la place avec son corps. Ses doigts s'enfoncèrent un peu plus profondément, explorant avec curiosité jusqu'à ce qu'enfin le bout de ses doigts ne caresse l'ouverture douce et chaude que Bill ne lui avait pas laissé approcher jusqu'à présent. Il toucha avec précaution, testant pour voir comment son frère allait réagir.

Bill fit un petit bruit de contentement dans l'arrière de sa gorge et relâcha le lobe de son frère pour aller enfouir son nez dans son épaule à la place. Une douleur inhabituelle grandissait en lui. Il ne la comprenait pas, mais il était sur le point d'être aussi proche de Tom que possible. L'électricité qui le secoua quand Tom toucha cet endroit si intime lui confirma son besoin d'avoir Tom en lui. “Je suis prêt,” chuchota-t-il en réponse à la question que son jumeau silencieux n'avait pas réussi à poser à voix haute.

Les mots firent se tordre l'estomac de Tom et se contracter son sexe. Sa bouche devint sèche et il se trouva de nouveau incapable de trouver les mots dont il avait besoin. Cela faisait tellement de temps qu'il voulait toucher Bill là. Il avait même essayé d'avoir une “conversation adulte et honnête” à ce propos avec l'espoir de pouvoir convaincre Bill, mais ça avait en fait eu l'effet inverse. Et là Bill disait qu'il était prêt et Tom se trouvait soudainement incertain quant au fait que lui le soit. Il ne savait pas ce qu'il faisait et la dernière chose qu'il voulait était de faire du mal à Bill.

Bill pouvait sentir la peur et la confusion de son frère tout aussi bien que si elles avaient été les siennes. Ce n'était pas franchement extraordinaire, étant donné sa capacité naturelle à être en phase avec son frère. Il sentit les battements effrénés du cœur de Tom et le petit arrêt dans sa respiration. La main de Bill quitta les dreads de Tom pour venir caresser sa joue à la place. Il tourna Tom vers lui et regarda dans ses yeux, parfaits reflets des siens. “Tom, je suis prêt. Je veux que tu me touches là,” chuchota-t-il, l'instant se faisant solennel, ce qui était très rare. Le Bill joueur et rieur auquel Tom était habitué n'était pas là pour le moment.

Tom déglutit avec difficulté et hocha la tête. Ses yeux restaient fixés sur ceux de son frère tandis que ses mains recommencèrent à bouger. L'une d'elle continua à caresser la dure érection de Bill dans l'espoir de le garder détendu tandis que les doigts de son autre main tentèrent expérimentalement de presser l'ouverture étroite, qui lui avait été refusée auparavant. Tom était sur le point de demander à Bill si ça allait quand celui-ci répondit à sa question en haletant un gémissement profond, différent de tous ceux que Tom avait pu entendre auparavant.

Bill était déchiré, partagé entre l'envie de se presser en retour contre la main gauche de son frère, et celle de s'enfoncer dans sa main droite. Le délicieux conflit le fit frissonner dans les bras de son frère. Le doigt de Tom sonda gentiment son entrée et il retint son souffle avant de laisser échapper un halètement plein de désir. “Plus,” murmura-t-il d'un ton suppliant.

Un besoin urgent de se plier à la requête de Bill submergea soudain Tom. Une fois encore, ce simple mot voulait dire tellement plus que ce qui paraissait évident au premier abord. “Plus” était tout ce que Bill avait murmuré, mais la façon dont son corps se tordait et répondait au bout des doigts de Tom rendait évidente la vraie demande. Tom voulait demander à Bill s'il était sûr, mais avant qu'il n'ait pu trouver les mots ses lèvres furent capturées par celles de Bill en un baiser exigeant.

Sans briser le baiser, Tom réajusta doucement leurs positions. Bill laissa échapper un petit gémissement insistant lorsque les mains de Tom le quittèrent, mais quand il se sentit poussé sur le dos sa moue fut remplacée par un sourire espiègle. Tom se maintint en équilibre sur un bras, se plaçant au dessus de son frère sans s'appuyer sur lui de tout son poids. Le bout de ses doigts rugueux glissa le long de la douce peau là où ils s'étaient arrêtés, reprenant leur exploration.

Ils brisèrent le baiser et les lèvres de Tom se rendirent à la place sur le torse de Bill. Il distrayait son frère avec de gentils baisers, le gardant détendu tandis qu'il continuait son exploration. Les mouvements de Tom étaient plus audacieux à présent. Ses peurs s'étaient atténuées et désormais c'était le désir qui le guidait, tout comme il guidait son frère. Tom se sentait à présent entraîné par une mystérieuse force, qui le pressait d'être aussi proche de Bill qu'il était humainement possible. Ses doigts trouvèrent l'endroit par où ils seraient unis et il pressa fermement contre l'étroit anneau de chair.

Son doigt disparaissait lentement en Bill quand soudainement le jumeau le plus jeune grimaça. L'expression ne dura que quelques secondes, mais Tom l'avait vue. Il se figea et son regard croisa avec appréhension celui de son frère. Bill sourit pour calmer son frère, se haïssant secrètement de ne pas avoir réussi à cacher sa réaction à une petite pointe de douleur. Il voulait qu'ils le fassent. Il s'en fichait si ça faisait mal.

Tom retrouva enfin sa voix quand il réalisa que cette opportunité serait gâchée s'il ne prenait pas les choses en main. Il refusait de faire mal à Bill, mais il ne voulait pas non plus s'arrêter. “On a besoin de quelque chose de glissant,” dit-il tandis qu'il retirait précautionneusement son doigt.

“La lotion. Elle est dans ma trousse avec mon maquillage,” répondit Bill. C'était la première chose qui lui était venue à l'esprit et il espérait que cela marcherait.

Tom sauta hors du lit et alla fouiller dans la valise qui n'avait pas été ouverte pour trouver la trousse à propos de laquelle il se moquait si souvent de son frère. Bill regardait depuis le lit, un petit sourire amusé sur les lèvres tandis qu'il avait une excellente vue sur les fesses de son frère. Ceci était précisément la raison pour laquelle Bill aimait autant les hôtels. C'était le seul endroit où ils se sentaient tous les deux suffisamment en sécurité pour se balader nus.

Une fois la lotion en main Tom retourna vers le lit où il fut récompensé par un baiser plein de désir par son frère. Bill se redressa et enroula ses bras autour de Tom, le tirant au-dessus de lui. Bien que ce soit toujours une énergie nerveuse qui dominait l'atmosphère de la pièce, Bill savait que son frère avait pris le contrôle. Ils allaient vraiment le faire.

Tom se mordilla nerveusement la lèvre, ses dents dérapant contre son piercing au labret. Le bijou était censé être là pour l'aider à se défaire de cette habitude qui trahissait sa nervosité à tout le monde, mais il n'avait pas encore réussi à abandonner totalement cette manie. Il ouvrit le bouchon de la lotion et jeta un coup d'œil nerveux à son frère. Le petit sourire qui flottait sur les lèvres de Bill l'encouragea. Ses mains tremblaient légèrement quand il recouvrit ses doigts de lotion et lâcha la petite bouteille sur le lit.

Bill saisit l'une des dreads de son frère, trouvant de la sécurité en la faisant tourner de manière familière entre ses doigts. Il ferma les yeux et se força à se détendre. Les doigts de Tom, désormais glissants, étaient de nouveau à son entrée, l'un d'entre eux faisait légèrement le tour du trou, l'encourageant à se détendre. Sa respiration se bloqua dans sa gorge quand Tom pressa plus fort, et cette fois-ci le doigt glissa en lui sans résistance.

Tom fut presque aussi choqué que Bill de trouver son doigt soudainement enveloppé par une douce chaleur. Il tordit doucement son doigt, explorant la douceur veloutée. Ses yeux étaient fixés sur le visage de Bill, regardant les expressions de plaisir et la confusion se succéder tour à tour sur ses traits. Tom ressortit son doigt puis le renfonça doucement, et le plus jeune des jumeaux le récompensa par un petit gémissement.

La sensation était étrange au début, mais de savoir qu'il serait bientôt connecté à Tom était suffisante pour empêcher Bill de se dégager de cette intrusion. Il tira sur les dreads de Tom et l'attira à lui. Il avait besoin de la familiarité des lèvres de Tom contre les siennes pendant qu'il s'habituait à cette drôle de nouvelle sensation. La douceur des lèvres de Tom contre les siennes attira toute son attention et il ne fut que vaguement conscient de la soudaine intrusion supplémentaire qui se faisait en lui.

Tandis que Tom distrayait son frère avec une bataille pour le contrôle entre leurs langues, la majeure partie de son attention était concentrée sur ce qu'il faisait de ses doigts. L'un des avantages à être musicien était que ses mains obéissaient à ses ordres même lorsque le reste du monde tentait de le distraire. Un second doigt glissant était à présent en Bill, se courbant et explorant avec curiosité.

Bill brisa le baiser, se mettant soudainement à haleter. Ses yeux s'écarquillèrent et la prise qu'il avait sur les dreads de Tom se fit désespérée. Tom leva les yeux vers lui, effrayé à l'idée d'avoir de nouveau fait quelque chose de mal, mais Bill secoua la tête en réponse à sa question silencieuse. “Encore ! Refais ça,” haleta-t-il.

“Ca ?” demanda Tom, enfonçant ses doigts un peu plus profondément pour atteindre l'endroit qu'ils avaient touché juste avant que Bill ne commence à trembler. Il courba légèrement les doigts et Bill faillit tomber du lit après avoir eu un sursaut incontrôlable. Une tentative incompréhensible d'élocution passa les lèvres de Bill et il s'accrocha soudainement désespérément à Tom.

“Oh mon Dieu,” réussit finalement à murmura Bill entre plusieurs halètements. Tom ne bougeait plus les doigts à présent, mais il sentait qu'ils étaient si près de cet endroit qui lui envoyait des décharges d'électricité tout le long de la colonne vertébrale. Le désir l'emporta sur toute autre chose et Bill ne put plus attendre. Le besoin de fusionner avec son jumeau était plus puissant que jamais et les doigts de Tom ne le satisfaisaient pas. “Besoin de toi en moi,” dit-il, hors d'haleine.

Il n'y avait pas besoin de plus d'explication, mais Tom n'était pas entièrement sûr de devoir écouter la demande de Bill. Il était toujours tellement étroit, et Tom ne pensait pas qu'il pourrait rentrer en lui. Cette fois-ci il ignora donc la requête de son frère il continua à faire aller et venir ses doigts. Il prenait bien garde d'éviter la zone, mais Bill n'était pas prêt à céder.

 

FIN CHAPITRE 15

 

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