CHAPITRE 35


POV Bill : Dans la voiture, avec ma pile de magazine sur les genoux que ma passé Emma, mon attachée de presse, c'est des magazine dans lesquelles j'apparais bien sûr, le reste je m'en branle.

Je me vois sur la couverture du magazine, habillé par Diesel et Dolce&Gabbana.
Sur le grand portait, au recto, je fais la gueule et je suis retouché à mort. Sur mon visage, pas une ombre, on dirait que je viens de naître.

Alors que pour la séance photo j'étais défoncé à mort et que j'avais des cernes de trois kilomètres.

Si on y regarde d'un peu plus près, il y a le reflet de l'objectif dans mes yeux, comme une tâche de lumière.

J'ai perdu 10 kilos.

On va vers une nouvelle séance photo aujourd'hui.

Il est 8h, je suis dans la voiture, seul, j'ai baissé la vitre qui me sépare du chauffeur, comme ça je peux me piquer tranquillement.

On arrive, une cours pavée, moi avec mes grosses lunettes qui me mangent le visage qui sort de la voiture, qui titube, qui m'essuie le nez plein de coke, les gardes du corps partout, j'avance vers le studio blanc qui sent d'ailleurs la peinture.

Pleins de fans au portails, mais je m'en contrefous de ces connes, allez vous faire foutre, pétasses.

Je bois un millier de tasses de café, je suis en peignoir et je malmène les maquilleuses, on me tire les cheveux pour me coiffer, on me plâtre le visage, je me plains de l'impolitesse du photographe, je prends plein de cachets en poussant de gros soupirs, on me demande si je suis prêt, et je vais me rouler sur le sol, me coller le dos au mur, remonter mon col, fais des regards de pétasse sous les fouets des ventilateurs, retouche de maquillage pour cacher mon affreux teint tout blafard, le déclic des flashs, j'attends que ça passe.

J'ai des éblouissements à cause que j'ai pas mangé depuis longtemps, parfois on me scotche les tempes au crâne pour m'étirer les yeux, on m'a barbouillé d'huile des pieds à la tête, on me change vingt fois d'habits, j'ai nagé dans des flaques de boues, je me suis tordu les mains, les jambes, le corps entier pour pouvoir me transformer en rêve de photographe.

Enfin ça y est, la séance est finie, remerciements du photographe, je signe deux trois autographes, j'ai pas arrêté de faire la gueule tout du long, je souris rarement sur les posters.

Je réponds aux questions de quelques photographes avec mon sourire de faux-cul, j'ai hâte que ça se finisse, j'ai des crampes dans les bras et les jambes.

On me raccompagne à la caisse et je m'envoie un énième shoot.

Bill rentra à l'hôtel, il était 1h de l'après-midi et les autres venaient de déjeuner.
Ce qui l'arrangeait, comme ça, il n'avait pas besoin de faire semblant de manger, il n'avait qu'à dire qu'il s'était enfilé un sandwiche dans la voiture.

Tom : Y a une conférence de presse tout à l'heure, nous on pars maintenant, comme ça, ça te fais une heure en plus tranquille vu que t'as bossé ce matin.
Donc on se retrouve là-bas ok ?

Eh hop ! Un petit bisou sur la bouche. On avait trop envie de l'embrasser, ce gars !

Bill sourit et regarda son frère s'éloigner vers la sortie.
Il se dirigea ensuite dans la salle de bains, direction l'armoire à pharmacie et s'envoya un impressionnant sachet de coke dans le nez.

*-*

Bill : Allez, avance avec ta poubelle !!! Avance putain mais AVANCE je vais être en retard !! Avance connard de Parigot de merde d'enculé de sa race !!! Putain de priorité à droite !! Défoncez-lui sa caisse George, David payeras les réparations !! Georges, rentrez-lui dedans bordel, on s'en fout la voiture est blindée !! Assassinons ce stupide vieillard enfin !! Ça fais cent ans qu'il nous bloque !!

Georges : Ça ne vas pas être possible monsieur.

Bill : Putain de priorité à droite !! Est-ce que quelqu'un dans cette voiture peut me dire qui à écrit ce putain de code de la route à la con ? Hein ?? Que j'aille cracher sur sa putain de tombe de merde dès que ce sera un peu dégagé !!

Georges : C'est bouché monsieur, il faut faire demi-tour.

Bill : Personne ne fais demi-tour, per-son-ne-ne-fait-de-mi-tour !!!! Je dois être à Saint-Germain dans... dans... Je DEVRAIS être à Saint-Germain depuis une bonne demi-heure, tous les journalistes de cette putain de ville sont en train de m'attendre, j'ai des responsabilités, figurez-vous, j'ai un CD à promouvoir, moi, je ne suis pas là pour visiter !!!!

Alors on fais PAS demi-tour, on défonce la putain de poubelle de merde de ce putain de connard de sa mère la pute et on trace le couloir de bus, sinon c'est la porte pour tout le monde OKAY ???????

Georges : Je ne tiens pas à aller en prison monsieur Kaulitz.

Bill : Et MOI je NE TIENS PAS A ETRE EN RETAAAAAAAAAAAAAAAARD !!!!!!!!!

Georges : Il y a des policiers partout monsieur !

Bill : Moi AUSSI je suis PARTOUT Georges !!!!! Regardez, je SUIS PARTOUT !!! Et est-ce que je fais CHIER le monde ???

Il lui désigna sur l'affiche du concert pour Paris sur l'Abribus à gauche, sur le panneau de pub devant l'Assemblée nationale, sur le kiosque à journaux en couverture de quasiment TOUS les magazines, son visage sur le Elle qu'il tenait à la main, sur le bus qui filait à toute allure, lui, dans le couloir prévu à cet effet, et il cria :

Bill : Suivez ce bus !!!

... : On est pas dans un mauvais film de poursuite hollywoodien Bill...

Bill fut pris de panique. Parce que Tom n'est pas dans cette voiture. Il ne peut PAS lui parler, donc. Il l'attend à Saint-Germain, avec David, Georg, Gustav, et tous les journalistes énervés.
Pas ici dans cette voiture.
Pourtant il lui parlais...

POV Bill : C'EST QUOI CE BORDEL ???

Bill : Ma vie est un mauvais film Hollywoodien, et euh Tom, t'es caché où ?? Je t'entend mais euh je te vois pas ???

Tom : Euh... Bill ??

Bill : OUIIIIIIIIIIIIII???

Tom : Bill t'es bourré???

Bill: Nan!

Tom: Si.

Bill: NAAAN!!

Tom: Si.

Bill: Mais non!!

Tom : Si t'étais pas bourré, tu e souviendrais de cette invention révolutionnaire : le téléphone.

Et de cette autre invention tout aussi révolutionnaire : le haut-parleur.

Espèce d'idiot.

POV Bill : Je rêve où j'ai entendu mon attachée de presse pouffer ??

Bill : Toomm... Emma se fout de ma gueule, il faut la virer.

Il tendit à un de ses assistant, Karl, une bouteille de champagne pour qu'il la débouche, il sentais que ses nerfs allaient lâcher dans une seconde.

Tom : personne n'est viré, t'as épuisé ton crédit de licenciement d'attachées de presse. Tu te tais et tu te dépêche, on t'attend !!

Bill : Quelle autorité mon chou !!

Tom : Je rêve ou je viens d'entendre un bouchon de champagne sauter ??

Bill : Pas du tout, c'est Karl. Il vient d'abattre un flic qui lui demandait ses papiers.

Tom : Bill, je t'ai prévenu, plus d'alcool avant les conférences de presse sinon tu pars en live !! Déjà que t'es pas mal éméché à ce que j'entends...

Bill : Tom. Salaud. Est-ce que t'as la moindre idée de la pression que je subis ? Je peux mêle plus me regarder dans un miroir tellement je supporte plus ma gueule. J'ai quarante interview par jours...

Tom : Je te signale que j'ai AUSSI quarante interview par jour Bill.

Bill. Tout ce que je te demande, c'est de te souvenirs de ton prénom quand tu arriveras à la conférence.

Bill : J'ai qu'à... ouvrir un magazine pour ça.

_ Bill, téléphone, interrompt Emma, c'est Paris-Match, ils voudraient te poser quelques questions.

Bill : Eh bien qu'ils achètent le Elle de cette semaine et qu'ils recopient l'article !! Ou le star mag, ou star club, ou ONE, ou Rock One, ou Rock Mag, ou... le Vogue, le Gala, le Vanity Fair, les Inrocks, le Rolling Stones...
Mais qu'ils ME FOUTENT LA PAIIIIIX !!!

Tom : Bill, arrête un peu de filtrer Paris-Match.

Répond à Paris-Match.

Bill : Ils ont publiés une photo de moi où j'avais une cerne sans même la retoucher !!! Hein, qu'est ce que tu dis de ça ??? C'est pas TOLERABLE !!! Je n'ai pas à tolérer, je ne le tolèrerais PAS !!!!

Tom : Bill, tu prends Match et tu réponds à leurs putain de questions !!

Bill : NAN !!! J'en ais marre des questions !! L'enregistrement s'est bien passée ? Vous vous êtes bien entendus avec vos petits camarades ? Quel effet ça fais de sortir un deuxième album ? Pourquoi vous vous appelez Tokio Hotel ? Vous voulez conquérir le marché Américain ? Vous vous engueulez souvent entre vous ? Avez-vous encore des rêves ?
Vous êtes célibataires ?

Tu sais combien de fois j'ai répété ça, hein, tu sais ?

Tom : Oui, je sais, moi aussi ça me saoule mais...

Georges : Vous pourriez retirer vos griffes de mon bras monsieur Kaulitz, je conduis et c'est très légèrement embarrassant pour passer les vitesses.

Bill : Insolent, t'es viré !

Tom : Personne n'est viré, et arrête de griffer Georges, il conduit.

Georges : Tom, il faut enfermer votre frère et lui administrer le knout, il devient impossible à vivre !!

Tom : Merci Georges, mais c'est pas la peine pour l'instant.

Bill : C'est quoi le knout ??

Tom : C'est le fouet russe dont on se servait pour châtier les criminels, répondit-il, toujours serviable quand il s'agit de donner un renseignement.

Bill : Ah, dit-il avant de vider le contenu de sa coupe sur le costume blanc de Georges, connard !

Georges : Espèce de petit pédé !!! hurla-t-il.

Tom : Georges, t'es viré.

Bill : Personne n'est viré, Georges à raison.

Tom : Georges à juste envie de te tuer.

Emma : Bill, Réservoir Prod au téléphone !!

Bill : J'emmerde Réservoir Prod !! Qu'ils aillent se faire foutre !

Emma : Bill Kaulitz vous emmerde cher monsieur, allez donc vous faire foutre, transmit-elle fidèlement.

Bill lui arracha le téléphone.

Bill : Bonjour, c'est Bill Kaulitz, excusez la grossièreté de mon attachée de presse, elle vit très mal son changement de sexe.

Emma : QUOI ????? Cette fois c'est le bouquet, en quinze ans de métier, j'en ais vu défiler des connards, mais des comme ça, jamais !

Georges : Le knout je vous dis !! Le knout s'impose !

Bill : Oui oui, poursuivait-il, il y a encore quinze jours elle s'appelait Roberto et filait le parfait amour avec un trapéziste... C'est ça, le grand classique du justaucorps moulant... Il fallait la voir, la Emma sur sa Harley, avec ses rouflaquettes...

Emma : Georges, arrêtez-vous là, je descends.

La portière claqua.

Bill : Voilà, du beau boulot, cette connasse ne fera plus chier personne, dit-il en raccrochant à la tronche du stagiaire au moment où ils arrivaient devant l'hôtel noyé de groupies, avec exactement cinquante-trois minutes de retard.

La conférence de presse commença sans qu'il put prendre un café.
Les autres furent d'un professionnalisme à toute épreuve pendant que lui se taisait et s'émerveillait sur des choses que son cerveau inventait pour lui tout seul, comme cette vache rose fluo qui dansait la danse du ventre au milieu des journalistes.

Finalement tout ce passa relativement bien.

Relativement car tout le monde pouvait aisément se rendre compte que Bill n'était pas vraiment dans son état normal.

Ils sortirent tous les quatre de l'hôtel quand soudain Bill se mit à rire de façon incontrôlée, sans aucune raison.

Tom : Euh... Bill ????

Il ne pouvait plus s'arrêter de rire, il riait tellement fort qu'on aurait dit qu'il hurlait, qu'on aurait dis qu'il pleurait et d'ailleurs, il avait les larmes aux yeux, plus que les larmes aux yeux, une fontaine de larmes tellement il riait, et ses hoquets sonnaient comme des sanglots, et c'était tellement drôle, qu'il fallu que Tom lui mette une claque pour qu'il s'arrête.

Et même avec ça, il n'arrivait pas à s'arrêter, tout son corps riait, et il était allongé sur le sol, et ses bras et ses jambes tressautaient, et il était secoué, secoué, il ne savais même plus pourquoi il riait, il ne savait même plus qu'il était en train de rire, Tom lui tenait les bras et Georg les jambes.

POV Bill : J'ai entendu je sais plus qui, peut-être Gustav appeler les pompiers, et il y avait du sang par terre, là où j'étais tombée, et je n'arrivais plus à respirer et puis, rien.

Les pompiers arrivèrent en vitesse, réanimèrent Bill et lui donnèrent des clamant qu'il accepta avec un peu trop d'empressement, mais tout le monde avait eu si peur que personne ne s'en rendit compte, on le transporta dans sa chambre avec ordre de ne voir personne et du repos, surtout, de repos.

*-*

POV Bill : Je me réveille, tiens, pour une fois, je me souviens de comment je m'appelle, Bill, oui oui, c'est ça. D'habitude, le matins quand je me réveille, je met un quart d'heure pour me rappeler comment je m'appelle,
Bon. J'ai une barre dans le crâne comme si j'avais trop bu –c'est le cas- et je vois flou comme si j'avais plein d'eau dans les yeux, je suis dans ma chambre du Ritz, il doit être midi, et tout semble à peu près normal –réveil tardif, gueule de bois, envie de tout casser comme à chaque réveil tardif où j'ai la gueule de bois-, tout semble à peu près normal donc, sauf que je VEUX DE LA COKE TOUT DE SUIIIIIIIITE.

Tiens, il est pas midi, il est plutôt 5h de l'aprem', ouah, j'ai bien dormis dis donc !

D'un coup, Bill se rappela la journée qui venait de s'écouler, son fou rire incontrôlable, les pompiers, les calmants...

Il se précipita dans la salle de bains et se laissa tomber à genoux devant la cuvette des toilettes.
Le contact de la porcelaine fraîche apaisa sa peau brûlante mais ne l'empêcha pas de vomir tout ce qu'il avait dans le ventre, à savoir un demi yaourt depuis 24h qui avait résisté aux autres vomissements...

Il se dégoûtait à un point...

Carrément à l'ouest, il avait l'impression que le monde tournait à l'envers, alors ça gênait qui qu'il fasse une autre connerie ?
Il était presque soulagé de participer à la destruction de sa propre vie au lieu d'y assister passivement.

Il prit un rasoir posé sur le lavabo.

Il promenait amoureusement une lame de rasoir sur les veines saillantes de ses poignets : « Appuieras ? Appuieras pas ? », c'était moins par désespoir de se savoir « incapable de distinguer le fantasme de la réalité » mais plutôt pour y échapper, à cette sale réalité.

Finalement, Tom entra bruyamment dans la chambre et Bill rangea toutes preuves compromettantes précipitamment.

Tom : Oh Bill !!! J'ai eu tellement peur! Tu va bien ??

Bill : Oui, oui ça va.

Tom : Le docteur à dis que tu devais voir personne mais je pouvais pas te laisser tout seul, fallait que je sache comment tu allais...

J'ai eu tellement peur...

Il le prit dans ses bras et enfoui sa tête dans son cou.
Bill l'enlaça et déposa de petits bisous sur son visage d'ange.
Enfin, leurs lèvres se rencontrèrent et il sentit son corps parcouru d'une puissante décharge électrique.
Après un long baisé passionné, Tom descendit jusqu'à son cou.

Bill se laissait faire, appréciant chaque attention.

Une image d'une nuit passée lui revint en mémoire : Lui, penché au-dessus de la cuvette des W-C, et Tom, à côté.
Bill avait titubé, juré, pleuré, transpiré, mais son frère était resté avec lui dans les toilettes, il lui avait fais boire de l'eau et lui avait retenu les cheveux pendant qu'il vomissait.

Une vague de dégoût et de tristesse l'envahit.
Il repoussa doucement Tom.

Bill : Faut que tu redescendes, les autres vont se demander où tu es, et vu que je dois rester seul...

Tom fut surpris et déçu par le rejet de son frère. Mais il avait besoin de repos, il devait le laisser tranquille, Bill avait raison.

Tom : Je t'aime.
Je crois qu'il y a une soirée ce soir, tu viendras ??

Bill : Bien sûr !

Moyen très efficace, ces soirées pour se procurer de la drogue gratuitement...

Tom sortit de la chambre et Bill se sentit seul, perdu, dégoûté de lui-même... Il alla se piquer dans la salle de bain et en ressortit les yeux exorbités et injectés de sang. De grosses marques rouges apparaissaient sur ses bras, qu'il cacha en mettant un sweat.

Il ouvrit le mini bar dans le but de se bourrer un peu avant la soirée et oublier tout ce qu'il venait de foutre en l'air en seulement une putain de journée.

Une bouteille de vodka.

En fait, plutôt un échantillon.

Même pas de quoi rendre joyeux un bébé de trois mois.

Bill n'allait pas se laisser faire, non mais !!

Il appela le garçon d'étage, qui rappliqua dans les trois minutes sous le ton pas nécessairement agréable de Bill.

Bill : Alors voilà, on est effondré, perdu, drogué, la vie n'a plus d'attrait pour nous, les mangas les plus sanglants nous évoquent la petite maison dans la praire on erre comme un fous en cherchant éperdument à échapper au désespoir qui nous dévore, et que vous accorde-t-on, vers quoi pouvez-vous vous tourner, quel est votre unique et dernier recours ?

Une minuscule bouteille de vodka dans le mini bar.

Excusez-moi, pardon hein, mais PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ça vous TROUERAIS votre putain de cul de merde de REMPLIR convenablement ce PURAIN de mini bar pour pouvoir se bourrer comme il se doit ou c'est trop compliqué pour vous espèce de bâtard d'enculé de sa race de merde, votre mère c'était quoi ? Une pute hein ???
Alors bougez votre gros cul et allez me chercher de quoi me bourrer la gueule et vite où je défonce tout ici vu ?????????

_ Ou-oui oui Mr, tout de suite...

Le garçon revint aussi vite qu'il était sortit ramenant avec lui de quoi satisfaire un stade de foot remplit de supporters assoiffés.

Bill le congédia immédiatement sans un merci et entreprit de battre le record du monde du mec qui avalerait le plus d'alcool sans faire de coma.

Il ferma les yeux très fort et enfonça la tête dans son oreiller, en souhaitant que tout le monde entier disparaisse.

Il demeura les yeux fermés, le corps immobile. S'il restait ainsi suffisamment longtemps, tout le monde finirait peut-être par l'oublier et il n'aurait plus besoin de continuer à être Bill Kaulitz, ni à vivre cette vie absurde.

Il pourrait devenir quelqu'un d'autre...

Pour le moment, il tendit le bras et attrapa un sachet de cocaïne tout neuf qu'il s'envoya en entier.

POV Bill : Dans ma chambre, le nez écrasé contre le carreau à ressasser mes malheurs.

Il pleut.

Et pas qu'un peu.

Très subaquatique comme genre de sensation.

J'observe la vie épatante des gens dehors.

Qui aurait pu penser que les choses prendraient un tour aussi merdique ??

Ça fais 17 ans à peine que je suis sur terre et ma vie est déjà réduite à néant.

J'ai tellement pleuré que j'ai des yeux, ça me fais deux joues en plus.
Génial.
Je m'en remettrais jamais.
Le temps passe très lentement quand on meurs...

Pourquoi ne puis-je avoir une vie simple ?

Et pleine de joyeuseté ?

Une supposition que je m'auto-trépasse, les gens mettraient des jours à s'en apercevoir. Et en découvrant ma dépouille, ils se lamenteraient style « Pourquoi a-t-il fais ça ?? Il était si joyeux, si plein d'entrain... »

Personne ne soupçonne la tristessitude sans fond de ma putain d'existence .

Il débrancha le téléphone, éteignit son portable, enleva ses vêtements.
Il prit un cachet d'ecstasy.
Il n'avait qu'une envie, dormir ou crever.
Il n'avait même pas la force d'aller se coucher.
Il allait dormir.
Et puis demain... Demain, il aurait peut-être arriver enfin à s'arrêter.
Demain tout allait s'arranger.
Il sourit presque en pensant à demain, puisque tout allait s'arranger.

POV bill : Je tremble comme un possédé, de tout ce mal qui est en moi et que j'arrive pas à exprimer. Quelque chose me manque, je sais pas quoi.
...
TOM.

Non, il ne dormirais pas.

La tête dans le cul. C'était l'expression parfaite pour décrire ce que ressentait Bill. Il avait l'impression d'être tout crade et naze.

Il tenta de s'asseoir puis retomba sur le matelas en gémissant.

Il se leva ; ses dents claquaient, ses mains tremblaient, il ne savait pas où trouver ses vêtements, ses jambes étaient trop faibles.

Au premier pas qu'il fit, il s'écroula de tout son long.

Il lui sembla que la pièce était plein d'hommes, d'hommes étranges, horribles, effrayants qui portaient leur tête dans la main gauche, et la portaient par la bouche, parce qu'ils n'avaient pas de chevelure.

Il attrapa la seringue à moitié vide posée sur la table de nuit et s'injecta un peu d'héroïne.

Sa vue se troubla, une sueur glacée sortit à la fois de tous ses membres, il sentit ses tempes se gonfler, il avait les oreilles pleines de bourdonnements.

Il ferma les yeux et mis ses mains dessus, il tâcha d'oublier le présent dans le passé. Tandis qu'il rêvait, les souvenirs d' "avant" lui revinrent un à un, doux, calmes, riants, comme des îles de fleurs sur ce gouffre de pensées noires et confuses qui tourbillonnaient dans son cerveau.

Il ne devait pas penser à ça.

Il se leva et se dirigea tan bien que mal vers la salle de bain pour se préparer à ressembler à quelqu'un de normal, en pleine forme, vivant et heureux.

Ce qu'il n'était absolument PAS.

Bill remercia l'inventeur du fond de teint et de toutes les sortes de maquillage, l'inventeur des boissons énergisantes, celui de l'ecstasy et se regarda dans le miroir, colla un sourire sur son visage et sortit rejoindre les autres.

*-*

Tom : On à un chaperon pour cette soirée, Mlle Wilson, qui ne risque pas de nous empêcher de faire quoi que ce soit, vu qu'elle n'est même pas foutue d'avoir le dessus sur sa coupe année 70, à pleurer.

Bill : On a qu'à s'éclipser en boîte, j'en connais une bien.

Georg : Ouais, j'suis d'accord.

Gustav : Pas moyen que je tape encore une de ces soirées, alors si en plus on a une chaperon...

Tom : Bon, donc elle est où c'te boîte ??

Bill : Ben, pas loin de la où on sera.

Tom : Euh... ??

POV Bill : Persistance de Tom façon largué en larguage :

Tom : Ouais, mais... Je veux dire, où on sera ???

Bill : Mais près de la boîte !

POV Bill : Gustav fais la bulle du siècle avec son chewing-gum et colle se figure à deux millimètres de la mienne avec ces mots, articulant tel le dément :

Gustav : D'accord, Bill, mais où se trouve la boîte ??

Bill battit de ses épais cils mascara-isés.

Bill : Ben par là quoi...

Tom : Bill, tu joue à quoi là exactement ??

Bill : Bon, je vais chercher la brochure puisque vous comprenez décidément rien !

Gustav, Georg et Tom se regardèrent genre “j'ai rien compris” mais le laissèrent faire.

*-*

A la soirée.

Tom : Putain, je savais pas que c'était un truc genre meeting écolo-végétarien-végétalien-chiant.

Georg : Vivement qu'on puisse se casser d'ici...

Gustav : On reste une demi-heure, pour faire bonne figure...

Ils avaient fait la connaissance de Mia et Mike, apparemment les deux plus fondus du lot.

Mia : Vous voulez manger quelque chose ?

POV Tom : Bon, on a des règles à respecter, la miss Wilson nous a expliqués : Ne pas mentionner d'hamburgers dégoulinants de gras et de calories, ni rien qui vienne d'un animal... Trop cooon...

Tom : Je prendrais bien un yaourt.

Mike secoua la tête d'un air désapprobateur.

Mike : Les yaourts sont sur la liste des « Aliments à Eviter ».

Mia : Parce qu'ils sont fais avec du lait, clarifia-t-elle.

Bill : Où est le problème ??? Je croyais que consommer du lait, c'était bon pour les os !

Mia : Mais ce n'est pas bon pour la vache ! Tu as déjà vu une trayeuse électrique ? C'est une véritable torture. A ton avis, qu'est-ce qu'une vache ressent à se faire exploiter de cette façon ??

Tom grimaça.

Bill : Aucune idée.

Tom : Moi je n'ai jamais eu de conversation avec une vache qui dépasse le stade du meuh .

Ils explosèrent de rire en se tapant dans les mains en signe de victoire et s'emparèrent d'une pile de yaourt.

Tom : En plus, j'aime pas spécialement les yaourts, c'est juste histoire de les faire chier !!

Gustav : Bon, c'est bon là, on peut se casser ??

Georg : Ouais, rien a foutre, on y vas.

Ils sortirent discrètement tous les quatre, hélèrent un taxi et lui donnèrent l'adresse de la boîte.

*-*

Tom : Tu veux danser ?

Il se leva et lui tendit la main.

Bill leva vers lui ses yeux meurtris.

Bill : Non, merci, je crois que je vais aller fumer une clope.

Tom le regarda partir.
Il savait que Bill était contrarié, mais que pouvait-il y faire ?

Il avait fait plein d'effort pendant la soirée pour lui arracher un sourire sans résultat.
Apparemment, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse, il trouvait toujours une raison d'être triste.
C'était ce qui lui donnait matière à écrire, depuis quelques temps, et ça commençait sérieusement à gonfler Tom.

Quand Bill revint, il avait l'air heureux, il souriait et écarquillais les yeux de bonheur.
D'après Tom.

Bill se dirigea vers le centre de la piste de danse.

Tom le regarda danser parmi la foule, bras écartés, tournoyant de plus en lus vite.
Tandis qu'il tournait encore et encore, la musique et les voix se turent.
Il n'y avait plus que Bill, enfermé dans son délire.
Il continua à danser encore un peu, et soudain, il s'arrêta net.
Puis, lentement, avec grâce, il s'écroula sur le sol.

Tom courru vers lui et souleva doucement sa tête. Bill ouvrit difficilement les yeux.

Bill: On peux... Rentrer àl'hôtel... Ste plaît?? Je... Je suis fatiguée là...

Tom: Oui oui bien sûr bien sûr mon ange, on rentre t'inquiètes pas... Sa va aller... Respire bien hein...

Pendant letrajet, Tom dut faire arrêter la voiture trois fois pour que Bill puisse vomir.

Cela continua une bonne partie de la nuit, avant que Bill ne s'endorme enfin. Tom ne dormit pas cette nuit là...

Le lendemain, Bill pétait à peu près autant la forme que quelqu'un qui se serrait fais rouler dessus par un trente-huit tonnes, mais il avait eu la décence de demander pardon à Tom pour la nuit qu'il lui avait fais passer, ce que le jeune homme lui avait accordé sans hésitation, avec un sourire et un baiser.

FIN CHAPITRE 35

 

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