Chapitre 11 -
Partie 1
Un bruit de clé et une ribambelle d'injures arrachèrent Bill de ses pensées et c'est en courant qu'il sortit de sa chambre et dévala les escaliers dans l'intention d'aller ouvrir à sa mère. Un sourire niais avait prit possession de son visage depuis le départ de Tom et c'est donc avec un air horriblement idiot qu'il avait passé le reste de la soirée à attendre le retour de sa confidente et meilleure amie : sa maman.
Il traversa l'entrée en galopant, toujours avec ce fâcheux sourire qui ne semblait apparemment pas vouloir le quitter pour lui restituer son visage normal et il déverrouilla le loquet de la porte d'un geste vif et légèrement surexcité.
Ce fût surement en apercevant le visage fatigué et triste de sa mère que le dit sourire s'estompa lentement pour laisser place à une grimace de déception, accompagné d'un petit pincement au cœur qu'il lui était malheureusement maintenant familier.
- Tiens aides-moi à prendre les courses s'il te plaît puce .
Bill s'empressa d'attraper les sacs de courses sans même ronchonner sur ce surnom au combien embarrassant que sa mère refusait d'oublier et il l'aida à tout ramener dans la cuisine. Son petit frère dormait à points fermés dans sa poussette et Bill commença le rangement des produits frais en attendant que sa mère aille le coucher dans son lit. Quand elle redescendit il fermait le frigo et s'attaquait déjà aux boites pour bébé. Simone sourit tendrement à son fils et se joignit à lui.
Un bon quart d'heure plus tard ils eurent enfin tout fini et s'affalèrent synchroniquement sur les chaises de la cuisine en soufflant bruyamment. Il était déjà 20h00 et Jorg n'était toujours pas rentré. Bill releva doucement la tête vers sa mère et examina avec angoisse les profondes cernes qui assombrissaient son visage autrefois rayonnant. Rien n'allait plus. Rien n'allait plus depuis des années et il le savait. Sa mère perdait du poids de semaines en semaines, additionnant travail et vie de famille, jonglant entre l'éducation de ses enfants, les tâches ménagères, les allées et venu chez la nounou et la surveillance des devoirs... Elle était fatiguée. Fatiguée de tout devoir gérer dans leur maison, fatiguée de réprimander sans cesse son mari pour arriver plus tôt, fatiguée de devoir s'occuper de l'éducation de leurs enfants toute seule... Et Bill avait l'impression d'avoir perdu sa maman, sa maman forte, fière, drôle et au caractère bien trempé qu'il avait connu il y a plusieurs années...
Simone était une belle jeune femme de seulement 35 ans. Elle avait rencontré son mari à 15, avait eu Bill à 18 et s'était marié à 21. Bill se souvenait encore de son enfance et gardait un très bon souvenir de sa mère à cette époque de sa vie. Seulement les années avaient passées et l'amour entre ses parents s'étaient peu à peu dissipé. Son père s'intéressant de moins en moins à ses enfants et à sa femme, il préférait passer ses journées au travail, accumulant déplacements professionnels sur déplacements professionnels, s'absentant parfois durant plusieurs jours. Il n'était pas un mauvais père certes, mais était loin de s'intéresser à ses enfants aussi passionnément que Simone, qui considérait ses trois bambins comme ses raisons de vivre.
Simone s'était donc sentit peu à peu délaissé et était tombé dans une petite mais éreintante dépression, ne supportant plus de voir son mari fourré sans cesse devant la télé ou sur l'ordinateur, la souris scotché à la main et les yeux gonflé d'avoir fixé l'écran toute la journée.
A l'époque Bill ne s'était rendu compte de rien, il n'avait que 9 ans et ne trouvait rien de louche dans le comportement de ses parents qu'il aimait à la folie. Seulement il avait grandit depuis et s'était vite rendu compte du comportement irresponsable de son père et la profonde douleur de sa mère.
Depuis, Bill et Simone s'étaient considérablement rapproché, devenant le confident et la confidente de l'autre. Une complicité mère/fils vitale et sincère.
Simone venait vers Bill pour se plaindre de son mari et ce dernier la faisait rire en imitant son père une bière à la main, le ventre sortant du pantalon et le regard scotché sur l'écran. Et Bill venait vers Simone pour se plaindre de son manque d'amis et cette dernière le faisait rire en imitant certains ados stupides et complètement superficiels qu'elle croisait parfois en rentrant du travail.
Ils s'entraidaient, se soutenaient à leur façon. Bill passait son temps avec sa mère, oubliant ainsi son sentiment de solitude... du moins jusqu'à ce qu'il se retrouve seul le soir dans sa chambre et que la réalité lui saute au visage. Combien de larmes avait-il laissé couler dans le coup de sa mère, celle-ci le réconfortant en lui disant que les ados actuels n'étaient que des idiots ? Surement autant de fois que Simone pleura dans les bras de son fils en lui avouant qu'elle avait l'impression d'avoir gâché sa vie... Et ce soir ne fit pas exception, car bien que Simone n'eu rien dit, Bill savait qu'elle était encore dans le creux de la vague, son visage blanc et ses joues creuses en témoignaient.
- Il rentre à quelle heure ? chuchota-t-il en posant sa tête sur ses bras, bien qu'il se doute déjà de la réponse.
Lentement Simone rouvrit ses yeux qu'elle avait précédemment fermés et plongea son regard dans le vide, fixant un point fixe entre le frigo et le lave-vaisselle.
- J'en sais foutrement rien, souffla-t-elle. Et j'veux pas l'savoir .
Bill se sentait idiot d'avoir été si joyeux quelques minutes plus tôt et il culpabilisa soudainement d'avoir passé toute son après-midi chez Tom alors qu'il était sensé être en cours. Simone se leva en lui disant que le sèche-linge l'attendait et il voulu répliquer pour lui dire qu'il l'aiderait mais fut coupé par la douce et mélodieuse voix de sa sœur qui l'appelait depuis l'étage.
- Biiiiiill !!!!!!!!!
Il lança un regard d'excuse à sa mère qui lui sourit en retour et monta les escaliers avant d'entrer dans la chambre de sa cadette.
- Quoi ?
Il ferma la porte derrière lui et s'affala sur le lit de sa sœur. La chambre était dans un bordel monstre et son regard se posa sur la dite bordélique, allongée de tout son long par terre, les bras écartés en croix au dessus de sa tête.
- Tu crois que c'est normal de souhaiter la mort d'un putain cahier d'anglais ?
Sa voix désespérée fit rire son frère qui savait pertinemment quel était son problème. Estelle était une vraie quiche en anglais.
- Do you have a problem? Sourit-il. Because I think I can help you if you want and...
- Bill putain c'est pas drôle!! Cria-t-elle en se relevant. Arrêtes tes conneries je comprends rien !
- Et qu'est-ce que je gagne si je t'aide ? Un sourire malicieux ornait ses douces lèvres et il se redressa sur le matelas rose.
Sourire malicieux qui s'estompa bien vite en voyant celui de sa sœur s'étirer diaboliquement sur son visage. Bill fronça les sourcils, il devait avoir loupé quelque chose...
- Si tu m'aides pour ce putain d'exercice... Elle fit une courte pose et planta ses yeux plein de malice dans ceux de son frère. Je dirais pas à maman que tu as séché les cours et que je t'ai vu à l'arrière de la moto d'un rappeur...
La mâchoire de Bill se décrocha et Estelle ne put s'empêcher d'éclater de rire devant l'air bouche-bé de son frère. Au bout de quelques secondes de stupéfaction Bill referma tout de même sa bouche et sa sœur profita de son état d'engourdissement pour lui sauter dessus en riant.
- Fais pas cette tête Billou ! s'exclama-t-elle en lui ébouriffant la tignasse. C'est pas comme si j'étais pas au courant de toutes les autres fois !
Elle riait à gorge déployée et Bill ne pu s'empêcher de sourire en lui balançant un oreiller dans la figure.
- Espèce de sœur indigne va! Attends que j'vous chope toi et Lola quand vous séchez les cours pour aller vous acheter des bonbons...
- C'est arrivé qu'une seule fois ! cria-t-elle le sourire aux lèvres. Toi c'était continuellement alors t'as rien à dire !
Elle remit une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et fixa son frère un instant.
- Et c'était qui ce rappeur d'abord ? questionna-t-elle en se rasseyant près de lui. Il te voulait des emmerdes ?
Son ton accusateur était soudainement devenu très sérieux et Bill sourit intérieurement devant l'air protecteur de sa petite sœur.
- C'est juste un gars de ma classe t'as pas à t'inquiéter .
Elle défronça ses sourcils et souffla imperceptiblement de soulagement. Elle avait toujours eu peur qu'un jour des mecs plus âgés viennent emmerder son frère. Bill ne le savait surement pas mais les gens parlaient beaucoup sur lui, dans son dos, et à de nombreuses reprises elle avait été témoin de conversations sur lui... Depuis elle avait continuellement peur que les gestes remplacent les mots.
- Et où vous alliez comme ça ?
- T'avais pas un exercice à faire toi ? esquiva-t-il en se dirigeant vers le maudit cahier qui trainait par terre. C'est à quelle page ?
- Bill ! Où vous êtes allez ?! insista-t-elle en râlant.
- It is not your business darling.
- Hein????
- Soit on commence soit je m'en vais Estelle , souffla-t-il en s'asseyant sur le bureau, les fesses sur des tas de feuilles et de stylos et les jambes se balançant dans le vide.
- Putain t'es relou Bill...
Estelle mit donc ses questions de côté et écouta d'une oreille distraite son frère lire l'énoncé de l'exercice. Elle l'observa lui expliquer la leçon durant une bonne minute puis ses pensées dérivèrent sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte...
Au lycée Bill était tellement différent d'ici, ne souriant jamais, ne parlant à personne, alors qu'avec elle il passait son temps à rire, à déconner et à faire l'idiot. Son frère pouvait être un vrai gamin parfois...
Elle était la seule à être au courant de tout ce qui se disait sur son frère en dehors de leur maison et ça la mettait vraiment en rogne. Comment pouvait-on être si méchant et vulgaire en parlant de lui. Elle ne supportait pas d'entendre des idiots de son collège déblatérer sur son Bill en répétant les insultes débiles qu'ils avaient surement entendu de leurs grands frères. Pour elle Bill était et resterait toujours l'homme de sa vie, son mentor, son grand frère chéri qu'elle adorait faire tourner en bourrique.
- Estelle tu m'écoute ?
- Je ne fais que ça.... Chuchota-t-elle en souriant exagérément.
Bill se replongea alors dans ses explications dignes d'un professeur des plus patients et Estelle se dit qu'elle avait vraiment hérité du plus génial des grands frères...
A quelques kilomètres de là, loin de cette atmosphère douce et attendrissante, dans une petite chambre semblant silencieuse, des bribes de gémissements s'échouent d'entre les murs...
- Humm...
Partie 2
Le grincement régulier d'un matelas résonne dans toute la pièce, se mélangeant aux gémissements sensuels qui s'échappent de deux corps transpirants.
Ils se collent, se frottent, se caressent et transpirent à l'abri des regards indiscrets sous un grand drap blanc leur collant à la peau.
- Humm, je... Putain !
Tom ferme violemment les yeux...
- Shut...
Des mains remontent lentement vers l'intérieur des fines cuisses, provoquant le tremblement de celles-ci, et des doigts s'approchent dangereusement d'une entre-jambe humide.
- Putain vas-y j'en peux plus..
Un sourire se forme sur des lèvres rouges sang alors que deux doigts se retrouvent soudainement prisonniers d'une prison de chair chaude.
- HAN !!!
Tom passe un bras sur son visage et souffle bruyamment.
- Han putain je.. Han !
La tête de lit frappe contre le mur en rythme régulier et Tom se mord la lèvre pour se contenir. Si ça continue comme ça il risque d'exploser.
- Ahh !!!!!!!
Putain. C'en est trop. Tom rouvre vivement les yeux avant de hurler de toutes ses forces.
- Putain de merde Aby !!!! Y en a qui veulent dormir ici alors BAISEZ MOINS FORT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
A l'étage d'en dessous deux jeunes femmes cessent soudainement tous mouvements. Quelques secondes s'écoulent puis les deux amantes se sourient malicieusement avant de lentement recommencer leurs caresses le plus silencieusement possible.
A l'étage Tom s'assoie rageusement sur son matelas, jurant contre sa tante et contre le sommeil qui ne le rejoindra pas de si tôt. Il souffle doucement, se forçant à se calmer, puis se dirige vers sa fenêtre qu'il ouvre d'un geste délicat.
Deux femmes ensemble dans un même lit... ça en ferait fantasmer plus d'un dans son lycée et il en est pleinement conscient. Combien d'ado boutonneux rêveraient d'assister à ce genre de scène ? Surement des centaines... Mais pas lui. Entendre sa tante s'envoyer en l'air ne lui avait jamais fait le moindre effet et quelques fois il lui arrivait même de vouloir retourner chez lui. Non pas pour sa famille pour qui il n'avait pas le moindre intérêt ni ses anciens amis dont il n'avait pas la moindre nouvelle, mais pour son lit, juste son petit lit et le silence de sa chambre.
Avec un petit élan il se hissa sur sa fenêtre et s'assit sur le rebord, laissant ainsi ses jambes nues retomber dans le vide et ses pieds frôler la façade granuleuse de la maison. La fraicheur de la nuit fit naître quelques frissons sur son torse imberbe et il trembla légèrement en s'appuyant contre le contour froid de sa fenêtre. Il devait être 22h30 et il savait pertinemment qu'il n'arriverait pas à fermer l'œil avant au moins deux bonnes heures...
Il prit donc son portable dans la poche de son pantalon en lin plié près de sa fenêtre et le scruta quelques secondes. Un sourire timide prit possession de ses lèvres sèches au souvenir du comportement de Bill quelques heures plus tôt et ses doigts parcoururent les touches sans qu'il s'en aperçoive réellement.
De Tom à Bill :
« Dis tu dors ? »
Il espérait que non. Passer des heures à penser et réfléchir n'était vraiment pas bon pour lui en ce moment et il avait déjà atteint son taux d'insomnie pour les dix prochaines années à venir...
Il attendit une minute, puis deux, cinq... et après dix minutes sans réponses il posa son portable à côté de lui.
Il encercla son genou droit à l'aide de ses bras et leva la tête vers le ciel. Un noir opaque et sans étoiles recouvrait la nuit et ses pensées dérivèrent lentement vers des souvenirs douloureusement agréables qui lui brulèrent l'estomac.
Ses amis lui manquaient. Son meilleur ami lui manquait.
Et voilà qu'il recommençait à penser... Il aurait voulu mettre son cerveau sur pause, ne serait-ce qu'une minute, mais les soirs comme celui-ci où il n'avait que lui pour seule compagnie, il ne pouvait tout simplement pas s'empêcher de ressasser son passé, de revoir cette fameuse scène qui tournait en boucle dans sa tête. De revoir le visage de son meilleur ami, la déception dans ses yeux, les reproches dans sa voix ...
Devait-il changer ? Devait-il oublier cette partie de lui ? Pourrait-il oublier cette partie de lui ? Cette partie intégrante de sa personnalité qui lui avait finalement couté son meilleur pote ? Sa tête lui tournait et il aurait préféré ne jamais avoir connu cette amitié si chère à son cœur. Etre comme Bill, sans attaches... Se faire renier par son ami d'enfance était peut-être pire que de ne pas avoir d'amis du tout finalement...
Il ne comprenait pas où et quand il s'était trahi. Quel avait bien pu être l'élément déclencheur ? Il était pourtant si discret, il n'aurait jamais cru qu'un jour son secret serai découvert. Conneries ...
Bien décidé à ne pas retomber dans ces éternelles questions sans réponses qui lui torturaient sans cesse l'esprit Tom descendit de sa fenêtre et attrapa son appareil photo à la volée avant de mettre son pull et de sortir de la maison. Se cacher derrière son appareil photo et capturer quelques images dans la nuit étaient un remède très efficace pour ne plus penser et Tom multipliait les soirées nocturnes depuis maintenant quelques mois.
L'air était agréablement doux lorsqu'il sortit sur le perron et il se dirigea instinctivement vers le petit parc pour enfant situé derrière le jardin. Il s'approcha du vieux tourniquet jaune trônant au milieu du sable et caressa du bout de ses doigts le métal froid dont la surface écaillée brillait sous la lune. Ses yeux étaient perdus dans le vague et c'est surement en scrutant la couleur jaune poussin du tourniquet que l'image de Bill dans son énorme doudoune lui vint soudainement à l'esprit.
Un nouveau nuage blanc se forma à la commissure de ses lèvres lorsqu'en souriant à ce souvenir son souffle vint se mélanger à l'air froid de ce mois de septembre.
Bill était vraiment un garçon étrange pensa-t-il...
Tom se coucha lentement sur le tourniquet, frissonnant à travers la laine pourtant épaisse de son pull blanc et ferma les yeux afin de se représenter plus nettement le visage de l'androgyne assis sur la rambarde des emplacements pour vélos quelques jours plus tôt.
Il se rappelait avec une précision déroutante de chaque petit détail... Bill dans ses fringues démodés assis négligemment sur le métal du parking, le fixant de ses yeux curieusement charbonneux, le visage fermé et les doigts crispés sur sa cigarette...
Cette vision de l'androgyne avait déclenché chez lui une sorte de vive douleur dans l'estomac et le regard du brun lui avait brûlé la poitrine sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi. Cette étrange mais agréable sensation n'avait pourtant durée que quelques fractions de secondes mais Tom s'en souvenait encore, comme si il avait été marqué au fer rouge pour le reste de sa vie.
Puis le garçon avait vivement baissé la tête et s'était rapidement retourner pour entrer dans le lycée, le laissant seul au milieu du parking, la tête pleine de questions et le cœur tambourinant anormalement sous sa poitrine.
Tom avait eu envie de lui parler à l'instant même où son regard s'était posé sur lui. Il voulait devenir son ami, il devait devenir son ami. Pourquoi ? Il n'en savait rien, c'était juste plus fort que lui. Il était persuadé qu'un garçon formidable se cachait sous les airs farouche et sauvage de l'androgyne et il ne s'était pas trompé. Bill n'était pas pleinement Bill au lycée et ça, Tom l'avait compris à la première seconde où il avait posé les yeux sur cette boule jaune sans nom.
Pris d'un frisson plus intense que les autres, Tom se releva légèrement pour s'installer au centre du tourniquet, entourant de ses bras ses fines cuisses nues à moitié cachées par le long pull de laine. Ses manches trop longues dépassaient sur ses mains et c'est en fermant les yeux qu'il posa sa tête sur ses genoux.
Finalement il était un peu comme Bill lui aussi... tellement différent une fois chez lui. Ses baggy étaient troqués par des jeans plus sérés, ses grands tee-shirt remplacés par des marcels de couleurs clair, sa casquette par un simple bandana... Mais la tenue dans laquelle Tom se sentait le mieux restait celle qu'il portait à cet instant, un boxer et un énorme pull en laine lui arrivant au milieu des cuisses. Une tenue à la limite du féminin certes, mais dont il n'aurait pu se séparer. Ce pull appartenait à sa mère. Ce pull c'était lui, il le définissait...
Seule Aby l'avait déjà aperçu emmitouflé à l'intérieur de ce vêtement. C'était il y a plus d'un mois environs, elle était arrivé dans le salon et l'avait vu. Tom pleurant devant Titanic dans un pull de femme. Elle avait sourit, attendrit, et était ressortit silencieusement. Tom était un garçon fragile et elle le savait.
Un garçon fragile et triste qui cachait parfaitement son jeu...
FIN CHAPITRE 11