Chapitre 16



Les minutes avaient passé tellement vite que lorsque minuit sonna Bill et Tom étaient encore à se chamailler et à rire sous l'eau. Après leur magnifique plongeon ils étaient finalement restés à la piscine, profitant de l'énorme bassin jusqu'à tard dans la nuit, nageant ensemble sans relâche jusqu'à sentir les crampes assaillir leurs muscles douloureux.
La crise était finalement passée et le malaise du brun avait rapidement laissé place à une euphorie et un enthousiasme clairement visible, au plus grand plaisir de Tom qui ne cessait de se féliciter mentalement d'avoir réussit à aider son ami. Cette petite mésaventure le faisait se sentir plus proche de Bill et le voir jaillir de l'eau en riant pour tenter de le couler l'accablait d'espoir.
Les deux longues heures passées à se pourchasser, à s'éclabousser et à tenter d'immerger l'autre furent pour lui une bouffer d'air frais et à aucun moment il ne put s'arrêter de sourire face à l'attitude bien plus franche et naturelle de son ami qui pétillait littéralement dans l'eau.

Puis ils étaient finalement sortis de la piscine vers minuit passé et, refermant furtivement le verrou tel des malfaiteurs en fuite, s'étaient vivement lancé dans la nuit, courant ensemble dans le noir sans pouvoir s'arrêter de rire face à leur comportement puéril. Le chlore semblait avoir atteint leur cerveau et ils détalaient sur le bitume en gloussant comme deux voleurs, la respiration saccadée par leur course et le cœur battant furieusement dans leur poitrine. Bill avait finalement dû remettre ses vêtements trempés et son jogging semblait à chaque foulée descendre de plus en plus bas sur ses hanches.

Au bout d'une dizaine de minutes de fou rire ils arrivèrent enfin devant chez Tom, deux points de côté à leur actif et des yeux rouges d'être trop longtemps rester sous l'eau...

- Alors, ça t'as plut ? sourit Tom en ouvrant la porte.
- A ton avis...

Bill lui lança un petit sourire en coin et le cœur de Tom se gonfla de fierté.

- N'empêche, heureusement que ta mère à bien voulu que tu dormes là parce que j'me serais pas vu te ramener à cette heure...

Bill ne répondit rien et ils entrèrent dans la maison. Simone lui avait passé un savon lorsqu'elle l'avait enfin eut au téléphone quelques minutes plus tôt mais avait tout de même accepté qu'il passe la nuit chez Tom, à condition qu'il revienne chercher ses affaires scolaires le lendemain matin avant de partir au lycée. Tom avait été fou de joie mais n'avait pas remarqué l'hésitation de brun, qui à cette proposition avait sentit l'anxiété monter en flèche rien qu'à l'idée de passer une nuit entière autre part que dans son lit.

Ils enlevèrent tout deux leurs chaussures et les balancèrent dans l'entrée, puis Tom intima à Bill de le suivre jusqu'à sa chambre.

- Par contre ça te dérange pas de me prêter des fringues ? Parce que là je dégouline complètement , expliqua Bill en pointant la flaque d'eau sous ses chaussettes une fois arrivée à l'étage.

- Ouais j'vais te chercher ça.

Tom se dirigea vers une petite armoire au fond de sa chambre et s'accroupie avant de fouiller dans plusieurs piles de fringues.

- Comment tu dors d'habitude ?
- Oh... euh. Ba d'habitude juste en boxer à cause de la chaleur mais... j'veux bien un tee-shirt s'il te plait.
- Sinon j'ai des débardeurs, t'en veux un ?
- Ouais je préfère.

Tom lui lança donc un boxer noir et un marcel que Bill réceptionna de justesse. Il observa le vêtement entre ses mains et fronça les sourcils.

- C'est le tiens ?

- Ouais pourquoi ? Tom était toujours dos à Bill, farfouillant dans son armoire.


- Il est séré par rapport à tes fringues habituelles ...

Tom se crispa imperceptiblement et se retourna vers lui.

- T'en veux un autre ?

- Nan nan j'm'en fou... Il lui sourit puis détourna les yeux vers le matelas. Et euh... je dors où ?

Tom observa le matelas quelques secondes.

- J'irais chercher un deuxième matelas tout à l'heure et tu pourras prendre le mien.

- Ok.

Tom se retourna vers son armoire, saisissant le plus large de ses tee-shirts et se retourna vers Bill.

- Prends la salle de bain, j'vais me changer ici.

Bill opina du chef et entra donc dans la petite pièce avant de poser ses vêtements sur le bord de la petite baignoire. Il n'en revenait pas, Tom avait une baignoire perso... Un sourire prit forme sur ses lèvres à la pensée qu'il reviendrait surement à de nombreuse reprise et il se tourna vers le miroir où son sourire s'évapora instantanément. Ses cheveux noirs encore humides bouclaient presque jusqu'aux racines et ses yeux rougis étaient complètement dépourvu de maquillage. Gott, Tom l'avait vu comme ça... Il s'observa encore quelques secondes puis plissa son nez de manière enfantine avant de se lancer un regard noir et de détourner les yeux de la glace.

Quelques minutes plus tard il était finalement habillé et souffla de soulagement en s'apercevant que le marcel, bien que serré, lui arrivait en haut des cuisses. Il aurait également pu prendre un des tee-shirts XXL de Tom afin de cacher ses bras qu'il trouvait trop fin et pas assez musclés, mais la chaleur était telle qu'il se serrait réveillé en sueur le lendemain matin.
Et puis il n'avait plus de raisons de craindre le regard de son ami maintenant. A cette pensée un sourire illumina son visage...

Il étendit ses vêtement humides sur le rebord de la baignoire, replaça son bracelet mousse sur son poignet et sortit de la salle de bain.

Le deuxième matelas était apparemment déjà installé mais Tom n'était pas présent. Bill en profita donc pour faire le tour de la chambre, l'inspectant sous tous les angles de ces petits yeux curieux. Il caressa la guitare du bout des doigts, examina l'énorme appareil photo et s'arrêta devant l'armoire à vêtements. Elle était divisée en deux parties et il fut étonné d'apercevoir, sur l'une des étagères proche de celle des baguy, une petite pile de jeans de taille normale. Curieux de nature il en déplia un dans ses mains et ouvrit la bouche de surprise en mesurant le tour de taille et l'étroitesse du jean. Impossible que ces jeans appartiennent à Tom... si ? Il eu juste le temps de le replier à l'entente des pas dans l'escalier et se retourna vivement vers la porte où Tom apparut, vêtu seulement d'un immense tee-shirt et d'un pot de Nutella. (Et un boxer bien sur... ^^ ).

- J'ai prit de quoi survivre pour cette nuit , sourit-il en désignant le pot. Il couru jusqu'à son matelas et s'étala de tout son long, tendant son bras pour allumer la lampe de chevet. Je squatte un peu avec toi pour l'instant mais je prendrais l'autre matelas avant de dormir , expliqua-t-il en souriant.

Bill gloussa devant la position de Tom, étalé sur le ventre, les jambes pliées et croisées se balançant dans le vide au dessus de sa tête et le pot de Nutella entre les mains. Il éteignit la lumière principale, ferma la porte et rejoignit le dreadé sur le lit.

- Comment tu fais pour être aussi svelte avec tout le chocolat que tu bouffe ?

- J'en sais foutrement rien . Sourit-il au brun en lui tendant une cuillère. Mais j'irais pas m'en plaindre...

Bill attrapa la cuillère et l'observa pensivement, la faisant tourner entre ses doigts d'un air étrangement absent.


- Y a tellement de choses que j'ignore sur toi... chuchota-il.

Il se tourna vers Tom et lui sourit.

- Ca me soule parce que j'ai des milliers de questions mais je sais pas par où commencer ... ronchonna-t-il en plissant les yeux.

- Un « action ou vérité » ça t'aiderai ?

- Ouais !!!!!!!!!!!!! Bill se réinstalla vivement en sautant sur le matelas, croisant ses jambes en souriant joyeusement. Il n'avait jamais fait d'action ou vérité et tapota ses cuisses de ses mains en se dandinant sur le matelas. Tom se mit à rire devant le comportement bien plus enthousiaste de l'androgyne et s'installa lui aussi en tailleur sur le drap.

La nuit risquait d'être longue...

- Ok c'est moi qui commence... Action ou vérité ?

- Vérité.

- Feignant... Il observa Bill lui tirer la langue et continua. A quel âge t'est venue ta passion pour le dessin ? Il préférait commencer avec des questions simples, ne sachant pas trop jusqu'où Bill se laisserai aller dans les confidences.

- Neuf ans. Action ou vérité ?

- Vérité.

- Est-ce que t'as l'intention de repartir chez toi ?

Tom écarquilla les yeux devant cette question si soudaine. Lui qui voulait commencer en douceur, le sérieux avec lequel Bill lui avait posé cette question le désorientait complètement.

- Euh... nan...

Un immense sourire étira les lèvres du brun dont la respiration s'était inconsciemment coupée en attente de la réponse et Tom comprit avec soulagement que le brun avait juste eu peur qu'il ne reparte chez lui. Il se pencha alors doucement vers lui et lui ébouriffa tendrement les cheveux, le faisant humpffer comiquement.

- Action ou vérité ? lui demanda-t-il à son tour.


- Vérité.

- Est-ce que t'as toujours cette magnifique doudoune jaune tellement tendance?

Il n'avait pas pu s'en empêcher. Bill lui balança aussitôt son oreiller en pleine figure et Tom se laissa tomber sur le matelas en explosant de rire.

- Tom tu me fais chier ! Oui je l'ai encore et oui je la trouve magnifique alors ta gueule !

L'atmosphère attendrissante s'était évaporée en une fraction de seconde et une énergique bataille de coussin débuta.

Bataille de coussin durant laquelle Bill tenta d'étouffer Tom sous le traversin.

En vain.

- Action, répondit Tom en se rasseyant correctement après s'être assuré que Bill n'ai plus aucune arme en main.

- Action hein... Bill plissa les paupières en souriant. Il allait enfin pouvoir se venger. Je veux que tu t'habilles avec les fringues de l'étagère de droite.

Aïe... La sentence était tombé comme une bombe et Bill du se mordre les joues pour ne pas rire devant la tête de Tom qui se décomposait littéralement sous ses yeux.

- Je... QUOI ?

- Tom ! Bill avait un immense sourire aux lèvres. T'as très bien compris alors bouge tes fesses et va les enfiler !

Il était absolument HORS de question qu'il passe à côté de ce magnifique gage et aucune excuse n'aurait pu le faire changer d'avis. Il poussa Tom de ses pieds pour le faire tomber du matelas et lui désigna l'étagère en souriant gaminement.

- Bill j'te déteste...

- Moi aussi j't'aime poulpy !

On pouvait clairement dire que la situation s'était inversée. Tom s'approcha rageusement de son armoire alors que le brun trépignait d'impatience sur la couverture.

- J'reviens... grommela-t-il en se dirigeant vers la salle de bain, un paquet de fringues sous le bras.

- Je bouge pas d'ici ! s'exclama joyeusement l'androgyne avant de glousser lorsque Tom claqua la porte en ronchonnant dans sa barbe.

Bill s'allongea de tout son long sur le matelas, croisant les bras sous sa tête, et un sourire s'étira lentement sur son visage. Il n'avait pas oublié sa conversation avec Tom...

J'ai commencé à ne plus me prendre la tête sur mon image tu sais, j'en avais marre de ne me sentir moi-même qu'une fois chez moi alors... J'ai changé.

Et Bill était persuadé que les fringues de cette foutue étagère faisaient partie de ce changement. Il avait bien vu le regard hésitant de Tom lorsqu'il lui avait donné son gage et trépignait d'impatience d'en observer le résultat.

Tom le Bad Boy Américain aimerait-il s'habiller autrement qu'avec des toiles de tante ?

Il gloussa doucement en se rendant compte de l'absurdité de son excitation et se redressa sur le matelas en souriant. Normal d'être impatient d'apercevoir son meilleur ami avec des fringues dont surement jamais personne ne connaissait l'existence, nan ?

De son côté Tom s'observait pensivement dans la glace, se persuadant qu'il n'avait pas la moindre raison de se faire du souci. Bill avait désigné l'étagère de droite certes, mais heureusement pour lui ses jeans très moulants et ses pantalons déchirés étaient cachées au fond de l'armoire. Il enfila donc rapidement le jean bleu ciel et un sourire s'étira sur son visage lorsqu'il sentit le tissu se coller à ses hanches et ses reins.
Il adorait vraiment ses jeans...
Les baggy lui donnaient un style qu'il affectionnait particulièrement et qu'il s'était au fil du temps approprié, mais l'étroitesse de ces derniers le faisait incontestablement se sentir plus à l'aise.
Il enfila donc rapidement le tee-shirt de taille normal que Bill lui avait désigné et, observant sa silhouette nettement plus souligné qu'il y a quelques minutes, souffla doucement avant d'ouvrir la porte.

Bill tourna vivement la tête en l'entendant revenir dans la pièce et ses yeux s'écarquillèrent devant l'apparence de son ami. Tom s'approcha alors rapidement du matelas en essayant vainement de faire abstraction du regard inquisiteur qui le passait au scribe et se rua sur l'androgyne, l'écrasant de tout son poids en riant.

- Arrêtes de me regarder comme ça ! s'exclama-t-il, complètement embarrassé.

- Nan mais je/ Bill essayait de se dégager du blond en riant. Rooo pousse toi j'vois rien !

Tom s'allongea sur lui de plus belle en l'empêchant de se dégager.

- TOMEUHHH !!!! J'ai presque rien vu ! Relève-toi s'il te plait !!!!

Tom gloussa devant les supplications de son ami et se releva donc lentement, permettant à l'androgyne de l'observer plus franchement. Un sourire resplendissant orna instantanément les lèvres du brun et il le scruta sous toutes les coutures avant de lui faire signe de tourner sur lui-même.

- Tu crois pas que t'abuses là ?!

- Rooo aller... tourne-toi, chicana le brun en souriant malgré tout devant la gêne de son ami.

Tom leva les yeux au ciel et se retourna dos au brun, sentant le regard curieux de l'androgyne se poser instantanément sur ses fesses.

- Ca te fait un joli p'tit cul n'empêche...

L'art de mettre un dreadé mal à l'aise selon Bill Trümper...

- Bill ! Tom se retourna immédiatement et se vautra sur le lit avant de se cacher sous le drap. Te fou pas d'ma gueule...

Sa voix était étouffer sous le tissus et Bill se mit à rire.

- Mais j'me fou pas de toi idiot...

L'androgyne s'empara du bout de la couette et s'enfonça lentement à l'intérieur, rejoignant le dreadé dans sa pseudo-cachette.

- Ca te va super bien, commença-t-il en souriant. Pourquoi tu t'habilles jamais comme ça au lycée ?

- Je préfère m'habiller comme ça chez moi...

- Ba je trouve ça dommage. J'suis persuadé qu'en étant habillé comme ça tu ferais craquer des tas de filles . Il sourit en notant les joues rougies de son ami et rajouta, amusé. Même si ton look Bad boy ne les laisse déjà pas indifférentes...

- Comment tu peux savoir ça toi ?

- Tom Tom Tom... souffla-t-il en fermant les yeux d'exaspération. Sérieusement, il faut vraiment avoir de la merde dans les yeux pour ne pas s'apercevoir que les filles te bouffent sans cesse du regard !

- Je... Tom n'avait jamais remarqué être le centre d'une telle attention. ...A bon.

Bill explosa de rire devant l'air complètement désintéressé du dreadé qui avait simplement haussé les sourcils l'air de dire « Qu'est ce que ça peut bien me foutre... » et dégagea d'un geste vif la couverture au dessus de leur tête.

- Je ne sais vraiment pas comment tu fais pour ne rien voir... répéta-t-il en souriant.

- Mouais... Enfin BREF ! Tom se redressa vivement sur le matelas. C'est à moi maintenant ! Action ou vérité ?

- Vérité.

- Pfff... Sérieux t'es chiant . Souffla-t-il en laissant sa tête retomber sur le traversin.

- Parce-que tu croyais sérieusement que j'allais choisir action après le coup que je t'ai fais ??! Bill gloussa en haussant les sourcils et se réinstalla en tailleur. J'suis pas maso !

- De toute façon tu pais rien pour attendre, la vengeance est un plat qui se mange froid mon ami... Il étira ses lèvres rouges en un sourire sadique et se retourna sur son flan avant de laisser sa tête reposer sur sa main. Maintenant dis-moi...

Il fixa le brun en plissant les yeux.

- Tu dois me dire 5 choses que j'ignore sur toi...

Bill se laissa tomber à côté de lui et prit sa tête dans sa main de la même manière que le blond précédemment.

- Alors... Il fit une courte pose pour réfléchir et se lança au bout de quelques secondes. J'ai une cousine du nom de Marie avec qui je m'entends assez bien ; la couleur naturelle de mes cheveux est le blond... euh... ma phobie des poils m'oblige à me raser les jambes à longueur de temps et...

Tom ne pu s'empêcher de pouffer devant cette révélation.

- Ba quoi c'est moche les poils ! se défendit Bill en souriant malgré lui.

- Nan mais j'ai rien dit ! Le dreadé gloussa une fois de plus et releva le bas de son pantalon jusqu'au genou. C'est juste qu'on a plus de points communs que j'pensais...

Bill écarquilla les yeux devant la jambe imberbe de son ami et caressa la peau bronzée du bout des doigts.

- Putain j'avais même pas remarqué ! Il sourit encore un peu plus et releva les yeux vers Tom en gloussant. On est pas net comme mecs n'empêche !

Les deux garçons se mirent à rire de leur conduite et c'est synchroniquement qu'ils se laissèrent tomber une énième fois sur le matelas, le sourire jusqu'aux oreilles.

- C'est plutôt les mecs qui se laissent pousser les cheveux sur les tibias qui sont pas net ouais !

Bill enfonça vivement son visage dans l'oreiller afin d'étouffer son fou rire naissant et tout son corps fut rapidement parcouru de spasme qui firent subtilement trembler le matelas.

Un doux et imperceptible rire s'échappa également d'entre les lèvres de Tom alors qu'il observait avec amusement son ami s'efforcer de se calmer, et une bouffée de chaleur accapara lentement son cœur attendrit. Il adorait être la cause des fou rire du brun. Il était tout bonnement tombé accros au rire cristallin et oh combien communicatif de l'androgyne et savoir qu'il en était la cause le rendait toujours foutrement fier.

Bill était vraiment adorable et une boule de bonheur lui noua la gorge alors qu'il se promettait intérieurement de ne jamais le laisser partir...

L'androgyne tourna alors doucement la tête vers lui et essuya d'un geste maladroit les larmes aux coins de ses yeux. Sa crise de rire était passée et il reprit lentement son souffle, luttant contre ses paupières qui semblaient de plus en plus lourde au fil des minutes.

- Tu t'endors , chuchota Tom en souriant.

Bill ferma doucement les yeux avant de les rouvrir quelques secondes plus tard.

- Oui mais j'ai pas envie de dormir... chuchota-t-il en faisant la moue et tirant par la même occasion un sourire attendrit à son ami.

- Il est déjà deux heures et demie du matin, continua doucement Tom en souriant devant la frimousse enfantine de l'androgyne. Et puis tu reviendras souvent maintenant... Ok ?

Il espérait secrètement que Bill revienne encore de nombreuses fois dormir chez lui et fut rassuré lorsqu'un immense sourire étira les lèvres adolescente en face de lui.

- Oui.

Bill était bien évidemment parfaitement conscient que les draps soyeux du dreadé renfermeraient encore de nombreuse fois son corps pâle et bien trop frêle et il ne pu que sourire face à cette évidence dont il n'était apparemment pas le seul à s'accommoder.

- Maintenant dors...

Tom remonta doucement le drap sur le corps courbaturé de son ami qui semblait déjà se laisser tomber dans les bras de Morphée et il éteignit silencieusement la lampe de chevet à côté de lui. Ses yeux dérivèrent alors timidement sur l'androgyne pelotonné dans ses propres draps et un sourire idiot s'empara de ses lèvres pulpeuses. Bill semblait aussi doux et fragile qu'un enfant... et Tom en fut presque troublé.

Seuls les rayons souples et désinvoltes de la lune percèrent progressivement la bulle de tendresse insaisissable qui semblait s'être emparé de la petite chambre sombre et il observa durant encore quelques secondes le visage innocent du brun avant de se redresser pour rejoindre le second matelas encore inutilisé.

- Tu vas où ?

Tom se retourna en sursautant et aperçu les yeux endormis de Bill le scruter avec incompréhension.

- Ba je vais me coucher...

- Nan... reste.

- Je/ Mais... ça te déranges pas ?

- Y a largement la place pour deux et si tu viens pas c'est moi qui squatte , répondit-il en souriant.

Un sourire timide s'étira instantanément au coin des lèvres du dreadé et il s'accroupi lentement près du matelas pour rejoindre le brun sous le drap frais. Bill l'observa s'allonger en face de lui et lorsque sa tête fut posée sur le traversin il chuchota...

- Je suis jaloux de ton meilleur ami et je croix que je serais capable de te tuer de mes propres mains si tu t'en allais.

Tom fronça les sourcils devant ces paroles murmurées quasi inaudiblement .

- Quoi ?

Bill se rapprocha alors un peu plus de lui.

- Les deux dernières choses que tu ignorais sur moi... Il plongea ses yeux chocolat dans les siens, un petit sourire timide au coin des lèvres. Je suis affreusement jaloux de ton meilleur ami et je pourrais te tuer si tu décidais de repartir.

Quelques secondes s'écoulèrent dans un silence imperturbable puis un léger sourire s'étira sur le visage du blond.

- Sérieux ?

Bill fronça les sourcils en grognant.

- Oui et ça me soule. Ce trou de cul est un vrai connard, il t'a fait du mal et je trouve encore le moyen d'en être jaloux...

Un immense sourire attendrit étira les lèvres du dreadé et Bill continua sur sa lancée.

- J'veux dire... je crois que j'me suis habitué à toi et... et si jamais tu voulais partir je/ J'veux dire... c'est seulement parce que je sais que j'vais te voir au lycée que je suis pressé de partir le matin et/ Putain... Son cœur semblait s'affoler de lui-même sous sa poitrine et il s'arrêta quelques secondes de parler afin de pouvoir formuler au mieux l'angoisse qui l'assaillait depuis maintenant quelques jours. Ne pars juste pas ok ? continua-t-il le plus sérieusement du monde. Parce que moi je pourrais vraiment plus me passer de toi...

Un sourire se forma au coin de ses lèvres en apercevant les yeux humides de Tom et il essuya tendrement ses larmes du bout des doigts.

- Pleurs pas idiot...

- Je pleure pas... bafouilla Tom alors que son cœur battait furieusement dans sa poitrine. Et arrête de m'dire des trucs comme ça putain...

De nouvelles larmes coulèrent sur ses joues et Bill gloussa doucement. La sensibilité du dreadé l'étonnait toujours autant et il se plaisait à penser qu'il était seul à pouvoir l'observer déverser ses petites gouttes d'eau salées. Tom était un garçon tellement fragile...

Les rétines chocolat de Bill étaient toujours plongées dans celles brillantes de Tom et ce seul contact visuel lui confirma l'attachement bien trop fort qu'il éprouvait pour son ami.

Il ne pourrait tout simplement plus se passer de cet idiot et c'est la bouille déconfite en face de lui qui le lui fit prendre réellement conscience.

- Tu me laisseras pas hein ? chuchota-t-il en caressant la joue de Tom de son pouce. J'veux dire... tout ça c'est pas juste pour rire, je/ Ok ok j'me tais !

Il s'était soudainement stoppé en voyant Tom recommencer à pleurer et se cola rapidement à lui avant d'enfouir son visage dans son cou. Les bras du blond s'enroulèrent alors automatiquement autour de sa taille et Bill sourit contre sa peau.

- T'es vraiment trop émotif.

- J't'emmerde... marmonna-t-il en souriant alors que Bill s'installait plus confortablement contre lui.

Tom s'efforçait de ne pas se laisser submerger par l'émotion devant cette si belle déclaration d'amitié et ses yeux se fermèrent lentement d'aise lorsqu'il sentit les doigts de l'androgyne s'entortiller machinalement autour de ses dreadlocks.

Il se sentait complet. Il se sentait si foutrement complet qu'il aurait pu en pleurer.

Bill s'endormait tout doucement au creux de ses bras et il lui sembla que cette douce et réconfortante étreinte était la seule et unique chose qui avait véritablement manqué à son existence depuis toutes ces années... La vie semblait tellement plus douce en présence de son ami qu'il en était presque à douter de l'authenticité de ce bonheur qui l'accablait un peu plus au fil des jours.

Il fit lentement glisser ses doigts dans les cheveux ébène sous son menton et fixa la lune qui l'observait silencieusement à travers la fenêtre grande ouverte.

A vrai dire la terre aurait même pu s'arrêter de tourner sur son axe qu'il en aurait juste sourit un peu plus. Il sentait la dépendance s'insinuer doucement dans ses veines, remontant fatalement jusque dans son cœur battant lentement sous sa poitrine et il ne pu que sourire face à cette évidence. Il ne pourrait plus jamais se passer du corps recroquevillé contre lui...

FIN CHAPITRE 16

 

 

 

 

 

 

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