Chapitre 18
Bill se réveilla vers les alentours de trois heures du matin, incapable de fermer l'œil ou d'éloigner l'image de Tom et d'Aby près de cette tombe l'espace de quelques minutes. L'air était chaud et il transpirait dans ses draps, se tournant et se retournant sans cesse en priant le ciel pour que la chaleur et le souvenir de cette journée lui laissent un temps soit peu de répit. Malheureusement pour lui la moiteur de l'air ne semblait pas vouloir disparaître et il revoyait toujours la fragile et tremblante silhouette d'Aby fondre en larme dans les grands bras protecteurs de Tom, devant cette pierre tombale à la surface marbrée et aux gravures d'argent. Tom avait tenu sa tante fermement, droit, silencieux, le visage fermé et le regard vide. Et Bill n'avait pas osé s'approcher.
Plus d'une semaine s'était écoulée depuis leur excitante virée à la piscine municipale et il n'arrivait pas à oublier l'horrible sentiment d'impuissance qu'il avait ressentit lorsque Tom avait tenu à ce qu'il les accompagne au cimetière pour l'anniversaire de la mort de sa mère.
Anniversaire de mort... Bill trouvait cette appellation vraiment glauque et dérangeante, mais n'en avait rien dit à Tom, trop choqué et honteux de n'avoir jamais su que sa mère n'était plus en vie. Lorsqu'il avait vu les larmes épaisses cachées aux coins des yeux du blond, il s'était immédiatement détesté et insulté mentalement de ne pas avoir su. Peut-être de ne pas avoir deviné...
Tom avait été d'une humeur triste et misérable durant les cinq jours qui suivirent et Bill ne savait plus quel comportement adopter envers son ami pour raviver la petite étincelle de malice qui flambait dans ses yeux. Tom avait bien sur retrouvé le sourire quelques jours auparavant mais semblait toujours se perdre dans de douloureuses pensées à chaque fois qu'un silence prenait place. Et Bill voulait définitivement éradiquer les larmes invisibles qui roulaient encore trop souvent sur son visage.
Il se leva donc lentement de son matelas et attrapa son ordinateur portable qui gisait au sol depuis le matin même. Le sommeil ne daignait pas vouloir l'accueillir ? Soit. Il irait chercher du réconfort ailleurs.
Dix minutes plus tard Bill surfait sur le net dans l'infime espoir de trouver une idée pour divertir Tom. Le vent frais en provenance de son velux grand ouvert en face de lui le frappait au visage en de fraiches et agréables caresses et il du se concentrer courageusement sur la luminosité de l'écran pour ne pas s'endormir sous ce délicieux contact. Son torse précédemment luisant de transpiration frissonnait maintenant sous l'éclat de la lune et Bill eut la curieuse pensée qu'il avait peut-être l'air délicat. Même beau. Cette pensée pour le moins inhabituelle le fit timidement sourire et il repensa aux compliments de Tom cette nuire lunaire où ils avaient partagés un bassin à eux seuls.
[...]
- Bonjour bonjour bonjour !!!!!!!!
Les yeux collés et gonflés pars le sommeil d'Aby observèrent d'abord avec engourdissement le regard pétillant et visiblement complètement réveillé au pas de sa porte, puis, lentement, son cerveau amorphe lui ordonna de faire la seule et unique chose que son corps endormi était capable de faire.
Elle claqua la porte au nez de Bill.
- Aby ! Aby c'est pas marrant, rouvre moi ! Abyyyy !!!!
La porte se rouvrit lentement sur la frimousse joyeuse de l'adolescent et Aby leva les yeux au ciel.
- Bordel Bill, il est six heure du matin, qu'est-ce que tu fou devant ma porte ?
- Ba j'viens voir Tom.
- On est dimanche...
- J'ai quelque chose à lui dire. Aller, laisse moi entrer...
Aby leva une seconde fois les yeux au ciel et laissa l'energue humaine entrer dans sa maison. Bill gloussa et jeta rapidement sa veste dans l'entrée avant de se précipiter dans les escaliers qu'il gravit en une poignée de secondes.
L'adolescent passait des heures entières dans la chambre de Tom, dans le salon ou dans le jardin, et sa timidité envers Aby s'était vite envolée, au plus grand bonheur de celle-ci qui appréciait sincèrement le caractère rieur et un peu fou de ce garçon si tendre. Du moins c'est ce qu'elle en aurait dit cinq minutes avant que ce même adorable petit garçon tambourine à sa porte en lui chantant des bonjours enjoués...
Bill arriva en haut des marches du dernier escalier et toqua doucement à la porte en bois. Il ne fut pas étonné de ne recevoir aucunes réponses et abaissa lentement la poignée avant de pénétrer dans la grande pièce aux senteurs de chênes et de papier photo. Les stores des velux n'étaient pas fermés et d'épaisses éclaircies traversaient la chambre, en illuminant chaque recoin tapis dans l'ombre. Bill s'avança alors doucement vers le lit et un énorme sourire étira ses lèvres en apercevant Tom, complètement étalé au travers du matelas, un bras coincé sous le ventre et le derrière légèrement relevé vers le ciel.
La tentation fut évidemment bien trop forte et en quelques secondes l'énorme appareil photo noir occupait les mains de l'adolescent. Il en prit directement une de là où il était, puis, souriant puérilement de l'idée qui venait de lui traverser la tête, s'approcha silencieusement de l'endormi et positionna l'objectif juste au dessus de ses fesses rebondies. Le point de vue plongeant sur le derrière de Tom accentuait assurément sa position ridicule et Bill se surprit à être impatient du jour où ce dernier développerait la pellicule.
Il alla tout de même reposer l'appareil à sa place initiale et se retourna vers le lit en soufflant. Il hésitait entre lui sauter dessus, le chatouiller jusqu'à ce qu'il daigne ouvrir les yeux ou allumer la radio d'un coup sec... Un sourire diabolique orna ses lèvres et il s'approcha lentement du matelas, s'agenouillant en faisant craquer une des latte sous poids.
Il était tombé la veille sur LE quelque chose qui ferait forcément plaisir à Tom et n'avait pas réussit à s'endormir après cette orgasmique découverte. Lui-même n'avait pas pu s'empêcher de sauter de joie et de sourire niaisement en observant les quelques lignes soulignées de rouge sur son écran et il s'apprêtait maintenant à réveiller Tom pour lui annoncer la nouvelle.
Le torse à moitié étalé sur le matelas et le visage à seulement quelques centimètres de celui de l'endormi, Bill sortit donc de sa poche son trousseau de clé et détacha le plus silencieusement possible la petite plume verte qui l'accompagnait maintenant depuis plusieurs années. Il remit ensuite ses clés dans sa poche puis, aussi délicatement que son excitation le lui permit, fit lentement glisser la plume le long de la joue du dreadé.
Celui-ci ne bougea pas d'un centimètre et Bill se mordit les lèvres en reposant la plume sur son front, la faisant de nouveau lentement glisser jusqu'à ses lèvres en de petites arabesques invisibles. Seulement Tom ne réagissait toujours pas et fronçant les sourcils devant son absence de réactions, Bill releva boudeusement la plume jusqu'à son propre visage. Il voulait apercevoir le visage de Tom se contracter au passage désagréablement chatouilleux de sa plume, et, réfléchissant intérieurement à comment si prendre, se mit à sourire de nouveau puérilement. Il dirigea alors tout doucement sa main vers le nez de Tom et se mordit les lèvres lorsque la plume se posa délicatement dans sa narine droite.
Son comportement le faisait intérieurement glousser et il se trouvait vraiment idiot d'être capable de tels enfantillages. Bill avait toujours été un grand gamin dont l'âme d'enfant ne s'était jamais vraiment évanouit avec l'âge et il était heureux que toutes ses conneries ne soient pas considérées comme de puériles débilitées de la part de Tom qui, à la réflexion, était souvent bien plus gamin que lui.
Malheureusement pour lui à peine la pointe de la plume se déposait à l'intérieur du petit nez de Tom que celui-ci ouvrait grand les yeux et l'attrapait par les épaules. Un cri suraigu s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'il se faisait violemment retourner sur le matelas et en une fraction de seconde les deux adolescents riaient à gorge déployée l'un sur l'autre.
- Espèce de gamin t'es vraiment irrécupérable !
Tom riait en observant les yeux malicieux en dessous lui et se gratta frénétiquement l'arrête du nez tout en essayant de garder Bill bloqué sous sa poigne. Le rire de celui-ci se décupla d'emblée en apercevant le dreadé s'arracher pratiquement le nez en fermant les yeux sous la démangeaison et il se plaqua rapidement une main contre la bouche alors que quelques larmes coulaient de ses propres yeux. L'euphorie de la raison de sa venue et la peur panique qu'il avait ressenti en se voyant retourner d'un coup sec sur le matelas multipliaient les larmes au coin de ses yeux et il du respirer de grandes bouffées d'air afin d'arriver à calmer son fou rire.
- Comment t'as su que j'étais là ? demanda-t-il au bout de quelques minutes le souffle court et les joues rouges.
- Le planché a craqué sous ton cul d'éléphant et j'ai reconnu l'odeur de tes doigts quand tu t'es approché de mon visage. T'as encore bouffé des clémentines pas vrai ?
Bill se contenta de lui mettre une petite baffe alors que son esprit s'était arrêté à « sous ton cul d'éléphant » et fit rapidement tomber Tom de sur lui. Le blond roula alors jusque sur le planché et gloussa en se redressant pour s'assoir.
- Nan mais sérieux, qu'est-ce que tu fou là à six heure du mat' ?
- Ba vas-y, dis que j'te dérange pendant que t'y est !!! s'offusqua-t-il en croisant les bras sur son torse.
Tom pouffa devant l'air renfrogné de son ami et s'approcha lentement de lui à quatre pattes.
- Tu boude ?
Bill ne répondit rien, faignant d'être vexé par les paroles du dreadé et laissa celui-ci se relever du matelas en riant.
- Bon et bien le temps que tu te décides à réutiliser ta langue j'vais m'habiller ! lui lança-t-il en se dirigeant vers son armoire.
Bill l'observa prendre ses fringues, un boxer propre ainsi que son portable et s'enfermer rapidement dans la salle de bain après lui avoir tiré la langue en grimaçant.
Bill laissa un sourire amusé étiré doucement ses lèvres, puis, attendant quelques secondes d'être sure que Tom n'avait rien oublié et ne risquait pas de rouvrir la porte, attrapa son propre portable. Un sourire agité au coin des lèvres...
Tom était en train d'enfiler son boxer noir lorsqu'il entendit son Sony Ericson vibrer sur le lavabo. Il eut juste le temps de l'attraper avant que celui-ci ne tombe dans le trou, puis, grognant en s'apercevant que son sous vêtement était retombé au sol dans la manœuvre, ouvrit le clapet d'un coup de pouce familier pour en lire le message reçut.
Message de Bill :
« Tu sais c'que j'ai découvert
en surfant sur le net hier soir ? »
Il secoua doucement la tête en souriant et pianota un rapide « Nan, quoi ? » avant de rattraper son boxer d'une main et de le remonter sur ses fesses nues.
A peine avait-il enfilé son baguy qu'un second vibrement retentissait dans la petite pièce.
Message de Bill :
« Quand j'ai vu ça j'ai cru que j'allais
faire une crise cardiaque tellement
je mi attendais pas... »
Il prit son grand tee-shirt entre ses mains et répondit :
Message pour Bill:
« Ba alors, c'est quoi ? >_< »
Message de Bill :
« Devine ^^ »
Tom leva les yeux au ciel en souriant et se retourna vers le miroir pour se laver les dents. Il n'avait pas la moindre idée de ce dont Bill parlait et n'avait certainement pas l'intention de faire travailler son pauvre cerveau encore embrumé à seulement six heures du matin.
De son côté Bill souriait comme un abruti sur le matelas, le portable fermement coincé entre ses mains et les jambes tressautantes d'elles même sur la couverture. Lorsqu'il entendit les bruits de brosse à dents résonner dans la salle d'eau il retapa rapidement un texto à Tom et ses lèvres s'étirèrent de nouveaux sous l'excitation.
Pour Tom :
« Qu'est-ce qui pourrait bien me
faire sauter de joie comme un malade... »
Il attendit quelques secondes et se mordit les lèvres en renvoyant un second texto :
Pour Tom :
« ...et me faire sortir du lit un dimanche
matin pour venir te réveiller 6 heure... ? »
Il pu aisément deviner la petite ampoule se mettre à briller dans le cerveau amorphe du dreadé et n'en sourit que plus lorsqu'il entendit le robinet se fermer subitement et son portable vibrer dans sa main :
Message de Tom :
« Nan... »
Les battements de son cœur s'accélérèrent sous l'hystérie.
Pour Tom :
« Si. »
Bill se mordit violemment l'intérieur des joues en apercevant la porte de la salle de bain s'ouvrir d'un seul coup et posa délicatement son portable au sol lorsqu'il vit Tom la bouche pleine de dentifrice et les yeux écarquillés le fixer avec un sérieux qu'il ne lui connaissait pas.
- Tu t'fou de moi, ils/
- Les places seront en vente à la FNAC dans trois jours...
Les deux garçons se scrutèrent silencieusement durant ce qui leur parut une fraction de seconde, puis, tout doucement, un immense sourire étira d'un même mouvement leurs lèvres fines.
La brosse à dent de Tom tomba au sol et deux cris hystériques percèrent simultanément le silence de la chambre.
Deux étages plus bas Aby sursautait en entendant des hurlements de délire résonner dans le grenier et se plaquait un oreiller sur la tête en devinant les garçons se mettre à sauter hystériquement sur le sol qu'elle crut un instant pouvoir s'effondrer sur sa tête.
A l'étage les jurons et les cris se succédèrent rapidement et Bill sauta dans les bras de Tom avant d'enrouler en hurlant ses jambes autour de sa taille.
- Tu te fou d'moi !!! Oh putain Bill dis moi que c'est vrai !!! OH . PU . TAIN !
Les deux garçons riaient et bégayaient frénétiquement des morceaux de phrases inachevées alors que des images de leurs idoles parcouraient furieusement leur cerveau engourdis par la prospective d'un concert.
- Bordel de chiotte Bill, je/ Oh bordel, putain de bordel ! On va les voir en vrai Bill on va/ Oh mon Dieu... et t'as dis que les place étaient en vente à partir de quand ?
- Dans trois jours !
- Trois jours...
Les yeux de Tom brillaient et Bill sourit en chuchotant.
- On va y aller hein ?
- Trois jours... Bien sur qu'on va y aller putain! On sera même les premiers ! J'demanderais à Aby qu'elle nous prête sa tente et on dormira sur place et... Oh putain j'y crois pas. Mais comment t'as su ? Je... Et ça a lieu quand ?
- Le 4 décembre à Bercy.
Tom se pinça les lèvres et dans un excès de joie fit tourner à toute vitesse l'androgyne dans ses bras. Bill laissa son rire cristallin résonner dans la pièce et les deux garçons retombèrent lourdement sur le matelas, tremblants de joie en s'imaginant vivre leur tout premier concert ensemble.
- Tu crois qu'on pourrait faire une banderole ou un truc comme ça ? demanda Tom sans pour autant se relever de sur son ami, des étoiles plein les yeux et un sourire de gosse au coin des lèvres.
- Ouais... Putain ouais .
Tom observa le sourire de Bill. Il l'observa longuement et sentit le sien s'agrandir sur ses lèvres. Bill était un putain de rayon de soleil pensa-t-il alors. Et il posa un énorme bisou plein de dentifrice sur la joue de l'androgyne.
- Tom ! Putain vas te rincer la bouche ça colle !
- Genre t'aime pas quand je t'embrasse...
- J'aime pas quand tu m'embrasses , mentit-il en souriant.
Tom l'observa, un petit sourire au coin des lèvres puis rapprocha tout doucement sa bouche de son oreille.
- C'est vrai ce mensonge ?
Bill ne répondit rien et Tom releva la tête en haussant les sourcils d'un air faussement véxé.
- Ok, ça fait toujours plaisir...
Il s'écarta du brun et s'allongea de tout son long sur le matelas.
- De toute façon j'aime pas tes bisous non plus. Et puis d'ailleurs t'en auras plus, marmonna-t-il doucement.
Bill leva les yeux au ciel et d'un bref coup de hanche se retrouva à plat ventre près de Tom.
- J'croyais que c'était moi le susceptible , sourit-il en tirant doucement sur la joue molle du blond. Aurais-je déteint sur toi Tomy ?
- Tom n'est pas disponible pour le moment, veuillez lui laissez un message après le bip sonore, débita-t-il en haussant les sourcils d'un air fier et insolent qui fit sourire l'androgyne.
- T'es tellement con quand tu t'y mets...
- Biiiiiiiiiiiiiiiiiiip.
Bill se mit à rire et se redressa en tailleur.
- Ok ok... Il ferma les yeux sans pour autant s'arrêter de sourire et commença à parler en prenant bien soin d'imiter la voix idiote de quelqu'un qui parle à un répondeur. Bon alors coucou Tomichou c'est Billouchou au bout du fil, je t'appelais juste pour te dire que la privation de bisous de la part d'un poulpe beaucoup trop susceptible à mon gout risquerait fortement de nuire à son ami s'il décidait de maintenir sa punition jusqu'à un certain concert qui –je ne sais pas si tu es au courant- aura lieu dans...
Tom tourna la tête vers Bill qui parlait toujours dans le vide les yeux fermés et se mit à sourire silencieusement. Bill était devenu tellement important en si peu de temps... Chaque connerie, chaque délire, chaque fou rire était partagé. Bill et lui étaient tout simplement sur la même longueur d'onde et il ne se passait plus un seul jour sans qu'ils ne soient collés l'un à l'autre à rire ou à discuter. Le brun lui avait d'ailleurs récemment confié que grâce à lui le lycée n'était plus si pénible et angoissant qu'avant, qu'avec sa tête de poulpe à ses côtés il ne faisait presque plus attention aux autres lycéens. Tom en avait été foutrement fier. Mais il n'avait rien dit, jugeant inutile de mentionner que lui aussi rendait sa vie beaucoup plus belle. Il aurait voulu lui dire qu'il se sentait de nouveau normal, qu'il était heureux de pouvoir être aussi proche d'un garçon dans cette génération qui ne laissait place qu'à la complicité et aux démonstrations d'affection entre les filles. Il aurait voulu lui dire qu'il adorait pouvoir le prendre dans ses bras ou lui voler des bisous n'importe quand sans se dire que ses gestes seraient mal interprétés. Bill aimait ses câlins, Bill aimait ses bisous, Bill n'avait jamais trouvé idiot de se raser les jambes, Bill ne se posait pas de question, Bill n'avait que faire du regard des autres. En clair Bill était le plus parfait des meilleurs amis... Seulement Bill ne savait pas. Et Tom avait passé des heures entières à essayer de deviner ce qu'il adviendrait de leur amitié si le brun apprenait qu'il fantasmait sur les hommes. Il était perdu. Il était perdu car il savait qu'il avait tout à perdre. Bill lui avait tout donné, et s'il n'acceptait pas cette partie de lui il reprendrait avec lui tout ce à quoi Tom s'était accroché ces quelques semaines. C'était jouer à quitte ou double. La réaction de son ancien ami l'avait profondément blessé, mais là il était question de Bill, et Tom en était vite venu à la conclusion que le rejet de l'androgyne l'anéantirait tout simplement. Il avait donc souvent envisagé de ne rien lui dire, de continuer à faire semblant avec l'infime espoir que Bill ne sache jamais. Mais Tom et lui ne partageait pas le genre d'amitié qui pouvait digérer ce genre de secret. Alors la question restait à savoir... Quand ? Quand ce jeter à l'eau et avouer au seul garçon qu'il admirait et respectait le fait qu'il aimerait un jour coucher avec des hommes ? Quand et surtout... Comment?
- ... perdu et de toute manière tu sais que tu n'tiendras pas une seule petite semaine sans me faire de bisous. Donc pour en revenir au problème principal –car ma batterie est au passage quasiment épuisée- autant revenir sur ta décision maintenant au lieu d'essuyer une défaite dans quelques jours, ça nous évitera une lonnngue abstinence de beuzou et le concert/
- Je suis gay.
- ... arrivera beaucoup plus rapidem...
Ses mots moururent dans sa bouche et il rouvrit tout doucement les yeux pour les planter dans ceux anormalement fuyants de Tom.
- Quoi ?
FIN CHAPITRE 18