C h a p i t r e 3
Partie 1
(Changement de temps : passé-simple)
« Bonjour tout le monde il est 07:00, la matinée s'annonce plutôt ensoleillée en ce Mardi 2 Septembre... »
Bill- Putain...
07:45..
En temps normal Bill aurait pris le bus pour se rendre au lycée. Cependant en ce matin de rentrée scolaire il décréta qu'il valait mieux pour lui marcher et réfléchir, afin d'évacuer la boule de stress qui persistait dans son estomac...
C'est donc sur la route longeant le parc et l'église qu'on le retrouvait, les mains profondément enfoncées dans les poches de sa doudoune jaune, marchant tel un zombi dont la capacité motrice aurait été gravement endommagée. Oui, on aurait effectivement pu croire que d'impressionnantes rafales de vent l'empêchaient de marcher à une vitesse normale, et qu'il luttait à chaque pas pour avancer contre la force du vent...
Seulement si on levait les yeux on pouvait s'apercevoir que le soleil était haut dans le ciel et qu'aucun nuages, aussi petit soit-il, ne pointait le bout de son nez.
08:00..
Malheureusement pour Bill, le lycée fut très vite dans son champ de vision. Il surplombait tous les immeubles alentour, se dressant de toute sa hauteur tel un vieux bagne aux murs gris. Bill n'avait pas d'autres choix que de continuer à avancer. Il baissa la tête et se fraya un chemin à travers la foule, essayant de se faire le plus discret possible; chose délicate compte tenue du fait que sa doudoune jaune était repérable à 10 km à la ronde... Il se concentra un maximum pour ne pas écouter son cœur qui lui criait de faire demi-tour et de rentrer chez lui en courant pour prendre son frère dans ses bras. Il se sentait tellement misérable. Même sa démarche lui semblait idiote. Pourquoi fallait-il toujours qu'en présence des autres il devienne si nullissime?.. Il ferma les yeux un moment. Il se l'était promis, cette année rien ne serai plus pareil. Il prit une grande inspiration, releva la tête et bomba légèrement le torse, se forçant à adopter une démarche plus assurée.
Autour de lui les lycéens se faisaient de plus en plus nombreux, s'activant tous à retrouver leurs amis délaissés pendant les vacances. Tous arboraient une gaité écœurante, étalant leur bonheur à la limite de l'euphorie. Les filles affichaient des sourires rayonnants et sincères en apercevant leur meilleure amie tandis que les garçons couraient rejoindre leurs vieux potes pour une poignée de main amicale... C'en fut trop pour Bill.
Il décida de s'écarter un peu des autres lycéens et se dirigea vers le parking en face du lycée dans l'intention de se fumer une clope. Il traversa la rue et s'assit sur les barres de fer des emplacements pour vélos. Au même moment une mobylette noire entrait dans le parking. Quelques mètres plus loin le motard posa ses pieds à terre et le vrombissement du moteur cessa aussitôt de marteler les tympans de Bill.
Ce dernier observa la bécane. Si ça avait été la sienne il aurait surement essayé de lui donner plus de caractère et se serait amusé à peindre la carrosserie pour la personnaliser. Il sorti son paquet de cigarette de la poche de son énorme doudoune et observa le motard. Celui-ci descendait de sa monture métallique et l'attachait au poteau prévu à cet effet grâce à une chaine de protection.
Il portait un large baguy et son tee-shirt appartenait à première vue à la famille des toiles de tente. Bill pensait avoir à faire à un pseudo-rappeur jusqu'à ce que celui-ci enlève son casque et que de longues dreads blondes s'en échappent. Il haussa un sourcil. Original, pour un rappeur.
Il porta sa clope à sa bouche et tira une taffe, son regard toujours fixé sur le dreadé qui attachait maintenant son impressionnante chevelure à l'aide d'un gros élastique noir. Le motard blond se tourna ensuite face au lycée, pour le fixer d'un air triste qui intrigua un peu plus l'androgyne, toujours posté à quelques mètres de lui.
Il n'eu cependant pas le temps de se poser plus de question que le dit motard blond tourna la tête vers lui pour planter son regard dans le sien. Bill baissa immédiatement la tête, comme pris en flag. Au même moment la sonnerie du lycée retenti. Il tira une dernière taffe et jeta la cigarette au sol, avant de l'écraser de la pointe de sa basket. C'était l'heure ...
(...)
POV BILL
J'entre dans la salle et me dirige instinctivement à la dernière table à côté de la fenêtre. Elle est libre. Je m'assois sur la chaise la plus proche du mur et pose mon sac sur l'autre. Cette année je n'attendrais pas indéfiniment qu'une personne daigne se mettre à côté de moi. Cette année c'est moi qui choisi d'être seul à ma table. Point.
Les autres élèves finissent de rentrer dans la salle mais je n'y prête pas attention.
Mes habitudes reviennent au galop et mon regard se tourne naturellement vers l'extérieur de la fenêtre. Je ne saurais dire combien de fois j'ai pu fixer cette vitre l'année dernière, la tête dans les nuages sans écouter le moindre mot sortant de la bouche de mon prof de math. Je souris à cette pensée. A part lui les profs m'ont toujours appréciés, il faut dire que je suis ce qu'on appelle un "bon élément".
?- Content de voir que la rentrée fait au moins sourire quelqu'un.
Je sursaute violement et me retourne, perdant instantanément le dit sourire. Le dreadé à la toile de tente se tient debout devant à moi, regardant à travers la fenêtre d'un air songeur, et arborant un petit sourire que je qualifierai de mélancolique.
Je reste sans réactions quelques secondes. Est-ce bien à moi qu'il parle?
Bill- Excuses-moi... quoi?
Le garçon plonge ses prunelles dans les miennes et me sourit avant de répondre:
?- Nan rien, c'est juste que je me demandais comment on pouvais avoir l'air si heureux de retourner en classe...
Bill- Oh. Ouais...
POV BILL
Bill se sentait vraiment mal à l'aise, il avait perdue l'habitude de parler avec les gens, surtout avec les adolescents. Il ne comprenait d'ailleurs pas vraiment le but de la remarque du garçon ni pourquoi il arborait cet air si songeur. Le dreadé, lui, n'avait toujours pas bougé, il restait juste là à le regarder, semblant attendre quelque chose, et accentuant encore plus la gène de Bill si c'était possible.
Bill - Excuses-moi mais.. t'as besoin de quelque chose?
Le blond perdit quelque peu son sourire face à la réplique de Bill et s'empressa de répondre:
?- Ba en fait jvoulais m'assoir mais il y a ton sac qui gène.
Bill resta interdit un moment. Ce mec voulait-il vraiment se mettre à côté de lui? Il ne savait pas comment réagir, il s'était promis de s'écarter un maximum des gens afin de ne plus se faire de faux espoirs mais sur le coup il ne pu s'empêcher d'espérer...
Son regard déambula alors dans la pièce et c'est à ce moment qu'il se rendit compte que plus aucune place n'était libre. Celle à côté de lui était la dernière disponible.
Un sourire amer s'étira sur son visage et après avoir dégagé son sac d'un mouvement brusque il se retourna face à la fenêtre, de sorte que personne ne perçoive son air blessé qu'il s'efforçait de faire disparaitre.
Il aurait dû s'en douter...
Le garçon s'installa donc à côté de lui, retira son large gilet blanc et l'accrocha au dos de sa chaise. Bill, vexé et blessé dans son orgueil ne lui lançait aucun regard et persistait à lui tourner légèrement le dos. Le soleil lui brûlait le visage et il semblait fondre dans sa doudoune polaire qu'il n'avait toujours pas, et qu'il n'avait pas l'intention d'enlever... Pourquoi avait-il fallu qu'il choisisse cette doudoune ce jour là? Il se frappa mentalement d'avoir été aussi stupide.
Le professeur commença à s'adresser aux élèves et Bill fût obligé de pivoter face au tableau. Il put ainsi aisément remarquer que certains élèves le regardaient du coin de l'œil en chuchotant, chose qu'il détestait particulièrement.
Bill se renfrogna, il n'aimait pas être l'objet des regards, presque autant qu'il détestait les tartes d'anniversaire. Il remua sur sa chaise et c'est d'une voix quasiment aphone qu'il chuchota pour lui-même:
Bill- Putain qu'est-ce qu'ils ont tous à me mater, j'ai un truc sur le visage ou quoi...
Son voisin releva alors légèrement la tête et fixa les garçons en question. Il ri doucement et se retourna vers Bill.
?- Jsais pas c'est bizarre...
Il ne laissa pas à Bill le temps de répondre, et c'est avec un immense sourire qu'il rajouta aussitôt:
?- C'est surement ta doudoune qui leur fait de l'effet.
Bill ouvrit grand la bouche, choqué qu'un inconnu se moque de sa si belle et tendre doudoune.
Bill- Tu sais ce qu'elle te dit la doudoune?!
Cette remarque eue pour effet d'accentuer encore plus le sourire de son voisin qui se retourna complètement face à lui pour lui tendre la main.
?- Moi c'est Tom.
Bill hésita un instant, puis ne voulant pas paraitre idiot, la lui sera maladroitement.
Bill- Salut.
...
Partie 2
...
Tom- Euh.... en général c'est le moment où tu dois me donner ton nom..
Bill- Tu veux pas le savoir. Répondit-il sèchement.
Il était déstabilisé, ce petit échange le chamboulait plus qu'il n'en avait l'air, et il se creusait les méninges afin de trouver la raison de l'intérêt soudain de ce Tom.
Tom- Tu veux pas me dire ton nom?
Bill- Je vois pas à quoi ça servirai vu que dans une semaine tu l'auras oublié.
Il était agacé et apeuré par ce début de conversation.
Bill- A oui et j'suis un mec.
Tom rit doucement.
Tom- Merci mais j'avais remarqué, je suis pas aveugle.
Prof- Continuez à bavarder et c'est la porte !
Les deux compères se turent et se retournèrent vers le professeur. Seuls les bruits des crayons grattant les feuilles brisaient le doux silence qui régnait dans la classe, et c'est synchroniquement qu'ils baissèrent la tête vers leur propre cahier.
Bill se félicita mentalement d'avoir eu le courage de s'écarter de Tom avant que celui-ci n'est eu le temps de le faire lui même, tandis que ce dernier jetait de son côté quelques regards à son voisin en se promettant de découvrir son nom avant la fin de la journée...
(Ellipse de plusieurs heures...)
Les cours de la matinée étaient terminés. Bill rangeait ses affaires en silence, contrairement au reste de la classe qui s'activait à finir le plus vite possible pour avoir une chance d'être les premiers dans la queue du self.
Tom- Tu sais, si tu me donne pas ton nom j'vais devoir t'en trouver un...
Bill fit volte-face et se retrouva nez à nez avec un immense sourire taquin.
Bill- Pourquoi t'insistes?
Tom- Pourquoi je le ferai pas?
Bill- C'est une habitude chez toi de forcer les gens à te parler?
Tom- C'est toujours mieux que de rester prostré dans son coin sans rien dire.
Il avait dit ça d'un air très sérieux en fixant Bill dans les yeux. Tom n'était pas dupe, il se doutait que Bill était quelqu'un de très réservé et qu'il avait peur de faire connaissance.
Bill- Ne crois pas me connaitre sous prétexte que tu es resté assis 3 heures à côté de moi.
Bill se retourna et commença à sortir de la salle, énervé qu'un inconnu ai tenté de juger sa façon d'être. Il eu juste le temps de passer le seuil de la porte qu'il entendit Tom lui crier de l'attendre. Il l'ignora totalement et continua sa route.
Tom- Attends! Tom slaloma entre les tables et arrive dans le couloir, excuses moi! t'as raison je te connais pas et j'aurais pas dù te juger..
Il continua de courir après Bill, qui n'avait pas l'air de porter un grand intéret à ses excuses.
Tom- Eh! pac-man, attends moi!
Bill se stoppa à l'entente du surnom et fit volte-face, un imperceptible sourire aux lèvres pendant que Tom le rejoignait en trottinant.
Bill- Pac-man?
Le coupable arriva à sa hauteur, légèrement essoufflé.
Tom- T'aimes pas? Moi je trouve que ça te va très bien! =D
Face à la connerie vaseuse de Tom et surtout à son sourire digne des plus gros gamins, Bill se laissa aller à rire franchement. Ce n'était pas vraiment un fou rire, juste un petit gloussement discret... mais c'était surement la première fois qu'il se laissait autant aller devant quelqu'un, et rare étaient ceux qui avaient eu le privilège d'apercevoir ne serais-ce qu'un sourire de sa part à l'intérieur des murs de ce lycée. Tom en resta pantois. Le rire enfantin qui résonnait dans le couloir fit briller de fierté les yeux du dreadé, qui ne cessa de se féliciter mentalement d'avoir réussi à briser cette première et fine couche de glace. Il l'observa un moment, souriant niaisement face à l'humeur soudainement joyeuse du garçon, puis reprit la parole plus calmement.
Tom- Alors... On attend quoi pour aller manger? A l'heure qu'il est je suis sûr qu'il reste plus rien à la cantine.
Bill cessa peu à peu de rire et observa à son tour Tom durant un instant, essayant d'analyser les intentions du garçon à son égard. Peut-être valait-il la peine de tenter le coup après tout...
Bordel, Bill n'arrive vraiment pas à faire confiance aux gens.
Bill- Tu devrais te dépêcher de rejoindre les autres si tu ne veux pas te retrouver avec de l'eau et du pain sec pour seul repas. Les élèves ici sont de vrais goinfres.
Tom- Ba et toi tu manges pas? me dit pas que tu fais parti de ces anorexiques qui se nourrissent de gommes à effacer? O_o
Bill secoua la tête en souriant.
Bill- Mon Dieu comment fais-tu pour débiter autant de conneries en seulement une minute?
Tom- T'as pas répondu à la question...
Bill- Bien-sûr que si je mange! C'est juste que j'aime pas aller à la cantine alors j'ai pris l'habitude de manger à l'extérieur.
Tom- Où ça?
Bill- T'occupes!
Tom- Je peux venir?
Bill- Nan.
Tom souffla d'exaspération, décidément ce Pac-man ne lui rend vraiment pas la tâche facile. Pourquoi s'obstine-t-il à vouloir fuir? Il tourna la tête vers Bill et lui parla d'une voix douce mais taquine.
Tom- Tu pourras pas m'éviter indéfiniment tu sais...
Bill- Oh, t'inquiètes pas pour ça, celui de nous deux qui se lasseras le plus vite ce sera pas moi. Tu verras dans une semaine tu seras passé à autre chose et tu m'auras oublié moi et ma doudoune...
Il ponctua sa phrase d'un petit sourire mais Tom décella dans son regard une once de tristesse. Il ouvrit la bouche dans l'intention de lui répondre mais Bill lui avait déjà tourné le dos. Tom le regarda partir, essayant vainement de comprendre l'attitude du brun.
POV TOM
Je le regarde s'enfuir une fois de plus. Il marche lentement, les mains profondément enfoncées dans les poches de cette affreuse boule jaune qui lui sert de manteau, le regard baissé et les cheveux lui encadrant le visage. Il semble avoir tellement peu confiance en lui...
Je sors de mes pensées quand sa silhouette n'est plus visible. Après tout, s'il ne veut vraiment pas de compagnie, je ne vais pas le forcer à me connaître...
Je tourne les talons et traverse le hall. Je ferais mieux d'aller au self si je ne veux pas mourir de faim...
POV TOM
Tom était nouveau dans le lycée, et ne connaissait par conséquence personne. Il entra donc dans le grand réfectoire après avoir remplie son plateau et s'arrêta un moment, cherchant rapidement une place de libre. Son regard erra dans la salle quelques secondes avant de repérer une table inoccupée près du mur. Il s'en approcha et s'installa.
En face de lui une bande de potes déconnait en se lançant des vannes. Les bouts de pains valsaient à travers la table et les cris d'indignation s'élevaient, suivit de près part les foutages de gueules et les ricanements. Tom les regarda rire un instant puis baissa les yeux sur son plateau. Un masque de tristesse s'empara de son visage.
Il repensa à sa vie d'avant, sa vie il y avait à peine quelques mois avant qu'il n'entre dans ce lycée. Il se revoyait entouré de tous ses amis, riant à n'en plus finir...
Il fixait son assiette sans vraiment la voir, ses yeux se perdant dans le vide et son esprit déambulant au plus profond de ses souvenirs.
Pourquoi avait-il fallu que les choses tournent ainsi?.. Il était le plus heureux des adolescents, possédait un nombre incalculable de potes, bénéficiait du plus génial des meilleurs amis... Mais il n'aurait apparemment jamais dû se croire à l'abri d'un tel changement de situation.
Il ne comprenait pas. Il aurait surement dû être plus prudent, moins naïf. La confiance est une chose précieuse qui doit être offerte après une longue réflexion, il le savait à présent... Les choses changent, les personnes évoluent, on se rend compte de certaines choses qui parfois nous effraie, on en découvrent d'autres qui elles nous déçoivent et nous détruisent...
Tom avait tiré un trait sur son passé, ou plutôt, son passé avait tiré un trait sur lui. Il avait déménagé et ne comptait pas refaire les mêmes erreurs qui l'avaient si profondément blessé. Quand on est heureux on se croit à l'abri de tous les malheurs du monde. Quand on est entouré on ne pense pas un seul instant que d'un jour à l'autre on peut se retrouver seul. Le bonheur est éphémère il ne le sut que trop bien.
C'est pour cette raison qu'il s'éloignait des jeunes de son âge. Ce n'était pas un manque de sociabilité, Tom avait toujours eu un caractère très ouvert, agréable et sympathique. Il avait juste été blessé par ce même genre de garçons dont tu crois tout connaitre et il ne voulait pas retomber dans les artifices que sont les faux amis.
Quand il avait aperçu Bill ce matin là, il avait immédiatement su faire la distinction entre lui et les autres élèves du lycée. Sa démarche peu assurée, son look bâclé et son regard fuyant. Il avait tout de suite eu envie de le connaitre. Seulement il n'avait pas prévu de se faire rembarrer aussi vite...
Tom sortit de ses pensées, se leva et sortit du self décidemment bien trop bruyant pour lui. Il se dirigea vers le parking, enjamba sa mobylette, mit son casque et démarra.
(...)
Ce soir là deux adolescents s'endormirent le cœur lourd...
L'un se remémora sa journée passée, souriant tristement en repensant à cet étrange garçon qu'il l'avait fait rire si sincèrement le matin même, repensant à ce surnom, Pac-man... Son sourire s'élargit. On ne lui avait jamais donné de surnom avant.
Il souffla d'exaspération et ferma les yeux. Il était conscient du fait qu'il ne devait pas s'attacher à cette rencontre plus qu'agréable. Il savait pertinemment que le dreadé finirait tôt ou tard par le trouver nul et sans intérêts et il se serait encore fait de faux espoirs pour rien... Il se tourna sur le côté, ramena ses bras près de son visage et caressa les cicatrices de son poignet du bout des doigts.
Non, il ne refera pas cette erreur...
L'autre garçon, lui, ressassa les dernières paroles qu'il avait échangées avec son meilleur ami avant de décider de changer de vie. Il se souvenait de chaque mot prononcé. A ce douloureux souvenir son cœur se serra. Sans qu'il ne s'en rende compte les larmes dévalèrent ses joues et c'est tel un enfant qu'il se nicha sous sa couette.
Si il avait été différent, si il avait mis sa vraie personnalité de côté, si il avait été moins vrais avec ses proches, peut-être que tout aurait été différent... Il aurait du se taire.
Il ne refera pas cette erreur...
FIN CHAPITRE 3