C h a p i t r e * 11 -

Est-ce que relativiser est vraiment la solution ?



David essaya de garder le contrôle, il n'en résulterait rien de bon s'il explosait en furie. Il faisait les cent pas dans la chambre, regardant saki donner quelques ordres au téléphone. Probablement à son équipe de sécurité qui était autour de l'hôtel. Il regarda le groupe qui était à différents niveaux d'inquiétude.

Georg était définitivement agité, remuant à chaque seconde alors que ses mains déchiraient en lambeaux la serviette, reprenant les morceaux qui tombaient et les déchirait une seconde fois en plus petits.

Gustav pianotait avec ses doigts un rythme staccato rapide sur le bord de la table ; les yeux dans le vide alors qu'il fixait la chose, quoi qu'elle puisse être, qu'il voyait quand il battait la mesure. David pouvait dire qu'il était contrarié à la façon dont il rentrait ses épaules. Mais la personne qui l'inquiétait le plus c'était Bill, il était assis à la table entre les deux, les yeux baissés vers elle, ne disant pas un mot. Il semblait fatigué ; même plus que dans n'importe quel de ses souvenirs et il se demanda si Bill l'écouterait s'il lui disait d'aller se coucher.

Probablement pas. David tournait dans tout les sens quand Saki raccrocha son téléphone. "J'ai coordonné une recherche et nous nous dispersons ; au départ des environs de l'hôtel."

"C'était y'a quelques heures. Quelles sont les chances qu'il ne lui soit rien arrivé ?" Demanda David tranquillement. Le grand homme secoua la tête.

"Je ne vais pas continuer sur cette pente. C'est tout à fait possible qu'il se soit senti oppressé et qu'il ait du coup juste décidé de prendre un peu l'air. Nous nous sommes préparés pour n'importe quelle éventualité et chacun de nous est armé. Nous avons du personnel qui vérifie les hôpitaux du secteur et nous avons fait passer sa photo à la police. En raison de l'importance de la personne qu'est Tom, ils ont tous compris le besoin d'être discret."

"Bien. Merci Saki." David se retourna vers ses garçons avec un froncement de sourcils. "J'ai besoin que vous soyez honnêtes, les gars. Est-ce qu'il y a une possibilité que Tom soit caché dans la chambre d'une quelconque fille ?"

Georg regarda son manager comme s'il lui avait poussé une seconde tête. "Je t'ai déjà dit que nous ne sommes pas sortis hier soir."

"Je sais ce que tu as dit, mais je comprends aussi le besoin que vous pouvez avoir à vous couvrir les uns et autres. Je ne serais pas fur…"

"Mais moi, je le serai si tu continues à insinuer que nous ne sommes pas francs avec toi. Personne n'est allé danser ou boire hier soir ok ? La seule raison du pourquoi nous l'avons fait l'autre nuit c'était parce que nous ne savions pas que nous avions une émission radio à faire. Juste laisse tomber avec ça putain !"

"Bien, alors tu peux me dire pourquoi Tom sortirait en courant dans une ville qu'il ne connaît pas et depuis qui sait combien de temps ? Personne ne l'a vu après le concert."

"Nous avons parlé pendant environ une heure après que nous sommes arrivés à l'hôtel. Je me suis endormi et quand je me suis réveillé il était parti. Il était presque onze heure." Ajouta Bill tranquillement.

"Vous vous êtes disputés ?" Demanda David.

"Non."

"Tu me dis la vérité ?"

"Nous sommes tous des menteurs maintenant David ?" Demanda l'adolescent avec lassitude. Il commençait vraiment à avoir les nerfs qui lâchaient et son ventre lui faisait mal. Tom avait été absent toute la journée alors que demain ils avaient une grosse journée d'interviews et de séances dédicaces, ça devenait inquiétant. "Je te l'aurais dit s'il était parti en courant après que nous nous sommes disputés."

"Je ne veux pas que vous pensiez que je vous prends pour des menteurs. C'est juste … que je sens que quelque chose ne va pas. Quelque chose de différent de d'habitude et j'ai douloureusement conscience que un groupe peut s'effondrer quand la dynamique change. Vous quatre êtes trop doués pour laisser un truc insignifiant ruiner votre carrière. A votre place, j'aurais juste souhaité qu'il y ait eu quelqu'un pour me le dire à moi et mes amis et ça avant que nous ayons implosé sous nos egos et ainsi de suite." David espéra que le message soit passé.

~*~*~*~

"Je suis désolé, je ne vous comprends pas." S'excusa Tom, en reculant lentement. Il avait passé la meilleure partie de ces quatre dernières heures à essayer de revenir à l'hôtel. Il héla un taxi quand il comprit que non seulement il ne se rappelait pas du nom de l'hôtel, mais en plus le chauffeur de taxi ne pouvait pas le comprendre. Il avait essayé de revenir sur ses pas mais ça n'a pas aidé les choses et il était encore plus perdu que lorsqu'il avait commencé. Le soleil se coucherait bientôt et il savait qu'il devait être de retour à l'hôtel bientôt où les gens deviendraient dingues. Ils devaient même probablement être dingues maintenant. Tom continua à marcher dans cette direction, il était presque sûr qu'il était venu de par là, bien qu'il ne reconnaisse pas un seul bâtiment.

Un homme lui fit signe de rentrer, il secoua négativement la tête en réponse, s'éloignant de la vitrine du magasin et continuant à descendre au bout de la rue.

"Vous semblez perdus." Tom regarda autour de lui et cligna des yeux. Une vieille femme avec des cheveux blancs le regardait fixement avec un sourire. Elle parlait un allemand parfait.

"Je le suis. J'essaye de retrouver mon hôtel." Répondit-il après une seconde. La femme secoua la tête, venant tout près.

"Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire." Quand elle s'arrêta, elle ne s'était même pas rapprochée de la poitrine de Tom. Il n'avait pas vu beaucoup de vieilles femmes minuscules et immédiatement il se demanda ce qu'elle faisait seule dans la rue.

"J'ai juste beaucoup de choses à l'esprit." Dit-il, rougissant à l'examen minutieux qu'elle faisait.

"Je peux le voir. Ça vous ennuierez de me faire une faveur ? J'ai quelques achats, et je dois rentrer à la maison mais mon petit-fils ne peut pas venir. Il porte tout d'habitude."

"Oh, aucun problème." Tom se saisit de ses sacs et lui offrit son bras.

"Vous êtes si bien élevé. Votre mère a dû bien vous avoir élevé."

"J'aimerais penser ainsi." Il modifia sa prise sur les étonnamment lourds sacs et se laissa mener vers le bas de la rue.

"Comment vous appelez-vous jeune homme ?"

"Tom".

"Tom, enchantée de vous rencontrer. Vous pouvez m'appeler mamie Helga."

"Mamie Helga ?" Tom regarda la vieille dame tendrement. Elle ressemblait à une quelconque grand-mère qui passait la plupart de son temps à faire des biscuits. Cette pensée lui réchauffa le coeur et il était étonné de voir qu'un peu de son anxiété se dissiper.

"Oui. Tout le monde dans mon immeuble m'appelle comme ça, j'ai donc arrêté de ne me battre avec ça. Ça fait tellement d'années que je me suis mise à me présenter moi-même de cette façon à toutes les personnes de votre âge. Si vous me permettez Tom, vous semblez porter le monde sur vos épaules."

"La vie est … compliquée." Dit Tom tristement.

"Il me semble que ça n'a pas toujours était ainsi."

"C'était … mais plus maintenant." Ils arrivèrent en bas de la rue lentement, Tom faisant attention à ne pas laisser tomber ses sacs pendant qu'elle marchait le long du trottoir à côté de lui, passant devant. "Je veux dire, ma vie a toujours été agitée et un peu folle. Mon travail m'oblige à être sur la route souvent."

"Oh. Mon Gabriel était dans l'armée jusqu'à ce qu'il soit en retraite. Toujours parti. Vous avez quelqu'un qui vous manque ?"

"Non. Ils sont avec moi en réalité. Nous avons le même travail."

"Alors quel est le problème ?" Il hésita et Mamie Helga sentit son indécision. "Je n'ai pas l'intention de te forcer. J'ai juste horreur de voir quelqu'un de votre âge fâché ainsi. Parfois, ça aide d'en parler à un étranger, quelqu'un que vous ne reverrez plus jamais."

"Ma vie change plus rapidement que je ne peux le supporter." Dit Tom dans un souffle, effrayé par cette admission. Une fois les vannes ouvertes, il ne pouvait pas se retenir. "J'ai mis quelqu'un dans une situation particulière et je me sens coupable. Ce n'était pas ce que nous avions voulu ; et ce n'était particulièrement pas ce qu'ils avaient voulu."

"Une grossesse inattendue n'est pas la fin du monde. C'est juste une autre voie." Mamie Helga rit doucement à sa dernière phrase. "Pensez-vous être le seul à ne pas l'avoir bien embaluchonnée?" Le taquina t-elle doucement. Tom voulu s'enfoncer six pieds sous terre. "Fils, vous allez passer par-dessus ça."

"Je ne sais pas quoi faire … Tout que je fais est mal, que j'essaye de l'aider et d'être présent ou que je lui donne de l'espace. Je ne comprends rien. Ma vie dégringole, elle est incontrôlable et je ne sais pas quoi faire." Répéta Tom.

"Est-ce que cette personne est très spéciale pour vous ?" Demanda mamie Helga. Il acquiesça de la tête. "Alors tout ce que vous pouvez faire c'est être là pour eux et ça au mieux que vous pouvez. Les personnes enceintes traversent des moments difficiles que même elles ne comprennent peut-être pas. Il est important que vous ne perdiez pas de vue la compassion que vous avez l'un envers l'autre. Un enfant est un grand cadeau, peu importe les circonstances."

"Ouais, vous avez raison." Tom inclina de nouveau la tête lentement, essayant de faire sortir la tension qu'il ressentait. Mamie Helga serra son bras affectueusement.

"Et pour ce qui est du sentiment que rien de ce que vous faites est bien … c'est normal. Les personnes enceintes n'ont aucune idée de ce qu'elles font subir à leur entourage. Le corps subit tellement de changements immédiats et il arrive parfois qu'elles deviennent un peu folles. Asseyez-vous juste à côté d'elle et dites-lui que vous êtes là pour elle. D'habitude ça les fait taire. C'est ce que mon Gabriel faisait. Nous avons eu quatre beaux enfants ensemble et maintenant nous avons sept petits-enfants. "Ajouta t-elle fièrement.

"Je suis heureux de l'entendre. Vous savez vraiment comment réconforter quelqu'un." Sourit Tom et pour la première fois depuis un moment il se sentit bien en sachant la réalité ainsi.

"Comment être une super mamie en 10 leçons." Rit mamie Helga, Tom la rejoignant. "Mais revenons-en à vous. Acceptez le fait que vous n'êtes peut-être pas capable de faire ça tout seul."

"Nous ne l'avons dit à personne encore." Admit-il, appréhensif de nouveau ; mais il remarqua que ça ne lui faisait pas aussi mal qu'auparavant.

"Vous devez le faire. Enlevez-vous tout de suite de l'esprit que vous pouvez surmonter ça seul. Vous deviendriez fou."

"C'est une situation délicate …."

"Elle l'est toujours." La voix de mamie Helga ne tolérait aucun contre argument. "Écoutez-moi Tom, la chose la plus importante dont il faut se souvenir c'est que vous devez arrêter de penser à vous-même et plutôt commencer à penser au bébé. Toutes les questions que vous vous poserez maintenant seront dictées par qu'est-ce qui est bon pour le bébé. Ok ?"

"Oui madame." Répondit Tom avec douceur, se demandant d'où la femme minuscule à côté de lui obtenait sa force. La prise qu'elle exerçait sur son bras était puissante. "Mais personne ne sait que je suis le père." C'était une des choses qui le déchirer de l'intérieur. Ses réactions n'étaient pas proportionnées à la position que les gens supposaient qu'il occupait dans cette équation.

"Et pourquoi ça ?"

"…Car cela blesserait beaucoup de personnes. Ruinerait leur vie en réalité." Dit-il sombrement.

"Dans ce cas, je suppose que vous devriez garder le secret, n'est-ce pas ?"

"Mais ce n'est pas juste!"

"De quel côté vous êtes ?" Demanda t-elle sévèrement.

"Je …"

"Du quel ?"

"Oui, mais-"

"Serez-vous capable de passer du temps avec votre enfant après qu'il soit né ?"

"Oui, mais-"

"Mais quoi ?" Ils étaient maintenant arrêtés sur le trottoir et Tom la regarda misérablement. "Mais quoi ? Si vous allez être là et aimer cet enfant qu'est-ce que signifie un titre ? Si je n'avais jamais eu mes propres enfants, je serais quand même une grand-mère, parce que j'aime ceux qui viennent à moi. Quand l'occasion se présente, j'enseigne ce que je sais à ceux qui veulent entendre quelqu'un qui a un peu de bon sens. Vous avez compris ?"

"Oui madame." Sourit et rit Tom doucement. Il avait tellement été absorbé par ces affreux sentiments qu'il n'avait jamais pris de moment pour penser à quel point de bonnes choses pouvaient en sortir. Combien de gens seraient prêts à décrocher la lune pour avoir un enfant avec l'amour de leur vie ?

"Ça va être difficile et vous allez vous demander si vous pouvez le faire, mais vous savez que vous le pouvez." Affirma mamie Helga avec le sourire et secouant la tête. "Vous me rappelez tant mon Gabriel. Il avait une telle force à l'intérieur de lui mais il ne l'a jamais compris." Elle retira les sacs de ses bras et les posa au sol, défroissant sa chemise. "Est-ce que vous êtes prêt ?" Les feux de la ville s'étaient allumés pendant leur lente avancée et la rue était plus calme. Les gens étaient rentrés chez eux.

"Non." Dit-il sincèrement et elle se mit à rire.

"Essayons de nouveau. Est-ce que vous êtes prêt ?"

Tom inspira à fond et expira. "Je pense que je le serai."

Le sourire de mamie Helga était radieux. "C'est là que nous nous séparons. Ce que vous cherchiez est juste derrière vous." Elle lui fit signe de l'épaule. Tom se retourna et eut le souffle coupé, ils avaient marché seulement quelques pas et ils étaient devant l'hôtel, le même hôtel qu'il avait cherché presque toute la journée.

"Mais comment vous avez fait-" Il se retourna de nouveau et ses yeux s'élargirent. Il n'y avait plus personne, que ce soit mamie Helga, ou ses sacs tout juste posés sur le trottoir. Tom regarda vers le haut puis le bas de la rue mais ne vit aucun cheveu blanc brillant nul part. Le vent souffla et il trembla légèrement, se retournant et courant à l'intérieur du bâtiment.

"On ne vous autorise pas à sortir à moins que vous ne me disiez exactement où vous allez, c'est clair ?" Dit Saki tranquillement, faisant baisser les yeux de l'adolescent aux dreadlocks. Tom releva les yeux et hocha de la tête rapidement. Le garde du corps semblait vouloir dire quelque chose d'autre, mais au lieu de ça, il quitta silencieusement la pièce. David poussa contre la table sur laquelle il était appuyé pour se redresser et soupira.

"Qu'est-ce qui se passe avec toi en ce moment Tom ? Tu es différent. Si je ne te connaissais pas mieux je dirais que tu es déprimé." Son manager fronça les sourcils. Tom le considéra et acquiesça de la tête.

"Ce serait correct."

"Quoi ?!" La mâchoire de David tomba. "Pourquoi ?"

"C'est compliqué."

"Tom, sérieusement, j'espère que tu sais que tu peux me parler de quoi que ce soit. Je suis de ton côté, si tu as des ennuis s'il te plaît fais-le moi savoir, particulièrement avant que ça ne devienne trop difficile pour moi de t'aider à faire quoi que ce soit."

"Je suis fatigué David. Je vais aller me reposer, ok"

"J'ai allégé votre emploi du temps de demain. Pour que chacun puisse prendre un peu de repos avant que nous ne nous déplacions." Tom regarda derrière soi David et hocha la tête.

"Merci."

"Aucun problème." Il regarda l'adolescent du coin de l'oeil. "Tu as changé." L'homme se demanda ce qui pouvait bien être arrivé tandis que son cerveau tournait à mille à l'heure. Tom haussa les épaules.

"J'ai pris un peu de recul." Dit-il finalement.

"Mieux qu'avec mon pied dans ton cul." Taquina David. Tom le quitta en riant. Il soupira ; ces enfants allaient avoir sa peau.


~*~*~*~

Georg fronça les sourcils alors que la porte s'ouvrait et frappa Tom au bras. Fortement. "Putain Georg, ça fait trop mal !" Dit-il en lâchant la serviette sur sa tête et en frottant son biceps pour faire disparaître la douleur. "C'était pour quoi ?"

"Ça, connard, c'était pour être parti sans rien dire à personne." Gustav lui lança un regard noir et frappa Tom sur l'autre bras. "Et ça pour ne pas avoir pris ton portable, bordel de merde !"

"Stop ! Je ne serai plus capable de tenir ma guitare si vous cassez mes deux bras !" Siffla Tom. "Ecoutez, je suis désolé de m'être enfui, mais je n'ai pas fait exprès de laisser mon portable. Je n'ai pas réalisé que je ne l'avais pas avant qu'il ne soit trop tard."

"T'es tellement con ! Très intelligent, sortir dans une ville que tu ne connais pas et où ils ne parlent pas une langue que tu puisses comprendre." Fit Georg en roulant des yeux.

"Ajoutons à ça que tu as un sens de l'orientation d'un aveugle ou d'un mec complètement torché, bébé, tu as de la chance que rien ne te soit arrivé ! " Chantonna Gustav. Tom grogna. Il n'était pas très d'accord avec tout ce qui avait été dit. "Fais ça encore une fois Kaulitz et t'es mort et nous n'aurons même pas à nous inquiéter parce que nous serons où tu seras… à l'hôpital !" Georg fit un large sourire et mit ses mains sur les épaules de son ami, essayant de le calmer.

"Pourquoi dois-tu toujours avoir recours à la violence ?" Demanda Tom, en feignant d'être blessé alors qu'il essorait ses cheveux.

Georg regarda Gustav rapidement. "Hum !" Le coupa-t-il avant qu'il n'ait pu commencer. "As-tu vu Bill ?" Demanda le bassiste en essayant de détendre la situation.

"Pas encore. Je voulais me doucher avant."

"Bien, nous te laissons finir. Je suis assez inquiet pour lui, il n'a pas mangé depuis que tu as disparu."

"L'avez-vous fait manger ?" Demanda Tom. Gustav le regarda comme s'il était fou.

"Oui, ton jumeau, cheveux noir, peut-être un peu plus grand que toi ? Ce Bill ? Hum… non, parce que les poules n'ont toujours pas de dents. Viens Georg, j'en ai assez des frères Kaulitz pour aujourd'hui." Le batteur attrapa le poignet de Georg et l'emmena avec lui. Tom regarda les deux étrangement, se demandant pourquoi Gustav n'avait pas lâché son poignet par la suite.

Il regarda le hall menant à la chambre de Bill et décida que c'était le bon moment pour essayer de recoller les morceaux. Lançant sa serviette sur le lit, Tom attrapa les deux cartes magnétiques et marcha résolument vers la chambre de son jumeau. Il passa la carte, la lumière devint verte et il ouvrit la porte doucement. Bill était assis dos contre le montant, agenouillé sur le lit et cherchant quelque chose. Voyant le sac Prada près de lui, Tom devina qu'il était en train de faire son rituel de nettoyage de sac. "Salut !" Dit-il doucement en fermant la porte derrière lui.

"Salut." La voix de Bill semblait terne et sans vie, totalement son contraire. Tom tressaillit parce qu'il savait que c'était en partie sa faute.

"Je suis revenu." Dit-il en regardant son frère acquiescer toujours sans lui faire face.

"Je vois, j'en suis content."

"Tu n'en as pas l'air."

"Je le suis." Tom commença à détester ce ton monotone.

"Bill, je suis désolé."

"Pourquoi ? " Demanda-t-il en arrêtant ses mouvements. C'était un progrès, même s'il ne s'était pas encore retourné. Tom s'avança plus dans la chambre et soupira.

"Parce que je t'ai blessé."

"Il semble que je t'ai blessé également. Je suis désolé que tu aies senti le besoin de fuir. Cela n'arrivera plus." Bill baissa la tête alors que Tom contourna le lit pour lui faire face.

"Bill, s'il te plaît, ne sois pas ainsi." Demanda Tom lentement en s'agenouillant près du lit de telle sorte qu'il pouvait voir le visage de Bill. "J'ai dit que j'étais désolé."

"Je t'ai entendu." Répondit-il calmement en bougeant pour ranger son sac. Bill fronça les sourcils alors que les mains de Tom attrapaient ses poignets, stoppant une nouvelle fois leurs mouvements. "Que veux-tu de moi, Tom ?" Demanda Bill en faisant finalement rencontrer leurs regards.

"Je veux que tu agisses en me montrant que tu m'as bien entendu ! " Dit Tom désespérément en bougeant sur le lit et en s'accroupissant devant son frère. Il regarda ce que Bill portait comment vêtements. "Tu as toujours aimé me piquer mes vêtements." Fondit-il. Bill se dégagea et regarda autre part, non pas irrité mais évidemment pas d'humeur à être nostalgique. "Ecoute, Bill je suis désolé. J'ai merdé et je ne sais pas pourquoi je ne pouvais pas m'arrêter." Bill le regarda de nouveau. "Le problème que j'ai eu, était que j'avais personne pour en parler." Soupira-t-il, attendant que Bill l'interrompe, mais il ne le fit pas. "Je… ne pouvais pas te parler parce que je me sentais coupable, et comparé à ce à quoi tu faisais face, c'était insignifiant. Je ne pouvais pas laisser Georg et Gustav savoir parce que sinon ils auraient tout appris et je ne sais pas ce qu'il se serait passé alors …

… donc j'ai juste… commencé à avoir ces… attaques dès que je pensais à ce qui allait arriver. Je me sentais coupable à cause de ce par quoi je te fais passer, faible parce que je ne pouvais pas te donner ce dont tu avais besoin. Je ne sais pas quoi faire." Finit-il honnêtement, regardant les larmes couler des yeux de Bill alors qu'il les séchait. "D'ailleurs, je devrais être habitué à te voir autoritaire. Les hormones font que tu l'es plus, c'est tout. " Le chambra Tom alors que Bill riait sereinement en séchant ses yeux. Il sourit et attrapa le bas de son large Tee-shirt. "Tu veux te moucher ?"

Il réussit à tirer de son frère un grand éclat de rire, et Bill secoua sa tête, la détournant. "Tomi, j'ai juste… je deviens fou. Je suis tout le temps fatigué, mon ventre me fait mal, je veux juste dormir tout le temps. Au moins, les matins malades sont tous finis. " Soupira-t-il en frissonnant. "Qu'allons-nous faire ?"

"Le mieux que nous pouvons." Fit Tom résolument. "Nous avons des décisions assez dures à prendre, mais je ne m'enfuirai plus et toi ?" Bill secoua sa tête. "Bien, maintenant pourquoi n'irions-nous pas au lit ? "

"J'ai peut-être prétendu que je m'en fichais que tu sois revenu, mais ce n'est pas vrai." Sourit-il doucement. "La seule raison pour laquelle je n'étais pas dans la chambre de David quand tu es arrivé c'était parce que je ne voulais pas te donner satisfaction. " Il ramena l'ourlet du large t-shirt sur ses genoux.

"Je peux comprendre ça. J'aurais fait la même chose." Tom acquiesça lentement, se sentant mal de n'avoir pensé qu'à lui pendant si longtemps. "Je ne vais pas te mentir et dire que je me sens mieux."

"Je ne veux pas que tu mentes, je te veux juste toi. " Dit Bill simplement. "Je veux que tu m'aimes de nouveau."

Le cœur de Tom se brisa. "Bien sûr que je t'aime Bill… je n'ai jamais cessé ! "

"C'était comme si. Tu ne m'as même pas embrassé !" Tom soupira et hocha la tête, rassemblant tous les objets bizarres de Bill et finit de les ranger dans le sac, enlevant les poussières sur le lit avec la main. Bill le regarda avec un froncement de sourcils alors que Tom sortait du lit pour éteindre la lumière, plongeant la chambre dans les ténèbres. "Tom, que fais-tu ?"

"Juste… " Tom monta sur le lit et poussa gentiment Bill dessus de telle sorte qu'ils se faisaient face. Leurs yeux s'accoutumèrent au noir et les lumières extérieures les illuminaient faiblement. Il regarda son petit frère et souffla ; Bill avait silencieusement commencé à pleurer. Il se rapprocha jusqu'à ce qu'ils soient nez contre nez. "J'ai juste peur de te blesser." Admit-il.

Bill renifla lourdement. "Tu ne peux pas me faire mal avec un baiser Tomi."

"Tu peux me blesser avec un des tiens."

Bill le regarda et rit. "C'était bas."

"Je sais que tu as aimé." Tom roula des yeux et embrassa rapidement les lèvres de son frère, se rendant compte combien juste un baiser lui avait manqué. Mais ce n'était jamais juste un baiser quand on parlait de Bill. Tom fit courir ses mains sur les côtes de Bill et grogna parce qu'il ne pouvait pas sentir la peau. Il enleva les mains en fronçant les sourcils. "Pourquoi tu portes ce truc ? Tu dois avoir chaud."

"J'en avais juste envie." Dit Bill difficilement, laissant son front contre le cou de Tom. "Oh, c'est merveilleux…" Dit-il alors qu'il sentait les mains de Tom faire des cercles concentriques sur son ventre distendu ? "Elles m'ont manquées."

"Honnêtement, ça m'a manqué de les donner." Admit Tom en enlevant brièvement sa main. "Bill, enlève-le." Son jumeau l'enleva et le jeta par-dessus son épaule et s'enroula sous lui rapidement. "Pourquoi es-tu si timide soudainement ?" Demanda-t-il en fronçant les sourcils. Bill murmura quelque chose et son froncement de sourcils devint plus profond. "Quoi ?"

Bill soupira, attrapa les mains de Tom et les plaça sur son torse. Ou ce qui aurait dû être son torse s'il n'y avait pas de poitrine dessus. Tom enleva ses mains, choqué. "Je savais que tu ferais ça." Murmura-t-il en cachant son visage. Tom sortit du lit et alluma la lampe, la chambre s'illumina doucement. "Ils ont poussé et ils ne s'arrêtent pas… " Dit-il en couvrant son visage avec ses mains, incapable de regarder son frère.

Tom le regarda avec une expression étrange. Il ne savait pas comment le prendre. Juste quand il pensait pouvoir assimiler quelque chose, une autre venait le bouleverser. "Oh mon Dieu… " Murmura-t-il en essayant de prendre de profondes inspirations pour ne pas s'évanouir. "Oh mon Dieu… "

"Tom, s'il te plaît dis quelque chose d'autre… autre chose. Tu me fais peur. Tu le sais, je vais remettre le Tee-shirt. Nous pouvons prétendre que tu n'as jamais rien vu et je te comprendrais totalement." Ses mots furent coupés par les lèvres de Tom sur les siennes.

Tom soupira pour la quinzième fois de la journée. "Vas-tu te taire et me laisser m'habituer à ça ?" Bill acquiesça silencieusement, l'enlaçant aux épaules, heureusement qu'il ne s'était pas enfui une fois encore. Tom baissa le regard sur l'estomac de Bill et acquiesça pour lui-même. "Ça commence vraiment à se voir… "

"Est-ce mal ? Je ne peux plus fermer mes jeans." Murmura Bill comme si quelqu'un pouvait les entendre.

"Pas maintenant mais ça le sera." Tom le regarda et l'embrassa avant d'éteindre la lumière. "Viens, demain sera une longue journée." Il poussa Bill à se coucher gentiment et fit de tendres cercles sur son ventre. Tom sourit en sentant son jumeau se relaxer. "Petite chose, je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi avant, mais je suis là maintenant. Je ferai de mon mieux pour être certain que tu sais que je t'aime." Dit-il en se couchant le plus près possible de Bill.

Bill le regarda avec les lèvres tremblantes et éclata en sanglots, relâchant tout ce qu'il ressentait depuis le premier jour où il avait découvert qu'il était enceinte. Tom essaya de le réconforter en émettant de petits bruits jusqu'à ce que les larmes se tarissent. Il se rapprocha de Tom lequel posa des petits baisers sur tout son visage pour effacer les dernières larmes. Les mots manquaient à Bill et c'était bien un de ces rares moments. Tom continua son massage alors que Bill cessait de murmurer et tombait dans un profond sommeil. Il veilla sur lui jusqu'à l'aube, et à la lumière du petit matin, il sut ce qu'il avait à faire.

Tom sortit du lit et mit ses chaussures, sans se soucier de mettre une casquette, il quitta la chambre pour se diriger vers celle de leur manager. Il toqua jusqu'à ce qu'il entende quelque chose bouger à l'intérieur. David ouvrit partiellement la porte, un œil fermé et l'autre ouvert juste assez pour voir ce qu'il y avait sur son chemin. "Tom… " Bâilla-t-il. "Que fais-tu debout si tôt ?"

"Tu te souviens quand tu me disais que je pouvais te parler sur tout ?" Demanda Tom sérieusement. David se réveilla d'un coup, bâilla fortement et acquiesça ; au moins maintenant ses deux yeux étaient ouverts.

"Oui, bien sûr. As-tu besoin de parler ?"

Il hocha lentement la tête, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Il sentait une panique sourde l'envahir mais essaya de se calmer, espérant que le courage ne le quitte pas. "Oui." Dit finalement Tom. "J'en ai besoin."

ill se réveilla et regarda autour de lui. Tom était parti. Il sourit en se recouchant et regarda le plafond, caressant son estomac et se sentant heureux pour la première fois depuis un bon moment. Ça lui arrivait peut-être à lui mais il n'était plus seul.

FIN CHAPITRE 11

 

 

 

 

 

 

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