C h a p i t r e * 13 -

Est-ce que la manipulation est vraiment la solution ?


"Tu ne peux pas être sérieux." Dit Bill d'un air incrédule. Tom rampa dans la couchette et ferma le rideau derrière lui. C'était le crépuscule et comme d'habitude lors d'un premier jour de retour dans le bus, chacun d'eux était allé se coucher tôt car il n'y avait rien de mieux à faire. Bill n'arrivait pas à dormir et se retournait sur le côté ; il observait le paysage qui défilait, espérant trouver le sommeil un jour ou l'autre. Quand son jumeau tira son rideau et s'installa avec son iPod© et ses écouteurs, il leva un sourcil.

"J'ai lu sur Internet que le bébé devait écouter de la musique calme." Répondit Tom humblement, retournant Bill pour le coucher sur le dos. Il observa son frère régler son casque au maximum pour le mettre de chaque côté de son ventre naissant et appuyer sur ‘play'. Bill pouvait sentir les vibrations et se mit à rire sous les chatouilles que ça produisait sur son ventre.

"Qu'est-ce que le bébé écoute ?" Il prit l'iPod© et jeta un coup d'œil rapide à l'écran. "Putain!" Siffla Bill, retirant le casque de son ventre. "Samy Deluxe ?"

"Quoi ?" Se défendit Tom. "Il se détend ; il n'y a pas plus relaxant que Samy Deluxe!"

Bill secoua la tête et croisa ses bras, résolu à arrêter ça. "Non, je ne pense pas."

"Mon fils va adorer Samy Deluxe, juste observe." Chuchota t-il.

"Peut-être que notre fille voudrait écouter Nena ?" Répliqua rapidement Bill. Tom le regarda fixement et s'allongea à côté de lui, regardant son ventre.

"Tu penses que c'est une fille ?" Demanda t-il curieusement. Bill haussa les épaules.

"Je ne sais pas."

"Tu veux une fille ?"

"Je ne sais pas Tomi."

"Tu y penses parfois ?"

"Et toi ?" Contrecarra Bill, fronçant les sourcils et relevant les yeux vers son frère. Tom inclina la tête.

"Tout le temps."

"Vraiment ?"

"Oui Bill. À quoi veux-tu que je pense ? C'est … bizarre. Il ne ressemble à rien mais il est déjà si important." Tom haussa les épaules et regarda fixement le paysage par la petite fenêtre de Bill. "Nous arriverons à gérer ça, je te le promets."

Le visage sans expression, Bill se pencha en avant et frôla les lèvres de Tom. "Je te crois." Chuchota t-il, se rapprochant tout près et sourit quand la main de son jumeau se posa sur son ventre doucement. "Je t'aime tellement Tomi …" Bill respirait contre ses lèvres ; et soupira quand la main de Tom fit le tour de sa taille et se plaça dans son dos, le rapprochant encore plus près.

Le baiser était lent et doux et Bill se frotta inconsciemment contre lui, glissant ses bras autour du cou de Tom et gémissant tranquillement. Ça lui avait manqué, l'intimité qu'apportaient les baisers. Tom se retira brusquement et le cœur de Bill se brisa. "Bill-"

"Non Tomi. Ne dit rien. Je sais quel est le problème." Bill se recroquevilla sur lui-même et se retourna, loin de lui.

"Attends, quoi ?" Interrogea Tom, totalement décontenancé par l'humeur changeante de son frère. "De quoi tu parles Bill ?"

"Tu penses que je suis laid maintenant. Je ne peux pas t'en blâmer. Je suis gras et laid maintenant." Les mots été assourdis, mais ils étaient toujours audibles. Tom fronça les sourcils et toucha son épaule, le retournant doucement.

"De quoi tu parles Bill ?" Demanda t-il tranquillement.

"Tu veux arrêter parce que tu penses que je suis …"

Tom leva les yeux au ciel vers la faible lumière du plafonnier et soupira. "Ce n'est pas pour ça que je me suis arrêté. J'ai juste voulu m'assurer que je ne te blessais pas."

Bill le regarda avec doute. "…Vraiment ?"

"Je pense toujours que tu es la personne la plus hot que j'ai jamais vu." Dit-il calmement, remettant quelques mèches de cheveux rebelles derrière l'oreille de son jumeau, embrassant sa joue avant de laisser sa bouche vagabonder dans son cou. Tom inhala profondément et se demanda pourquoi le parfum de Bill n'avait jamais cessé de le rendre fou.

Bill soupira et le poussa en arrière légèrement comme s'il le boudait toujours. "Non, je ne pense pas que je veux le faire désormais." Dit-il lentement, croisant ses bras sur sa poitrine. Tom ferma ses yeux et essaya de rester calme, comprenant ce qui était probablement la raison à tout ça.

"Bill ?"

"Quoi ?"

"Est-ce que c'est tes seins ?" Son jumeau sembla scandalisé et essaya de se reculer mais Tom avait une bonne prise sur son avant-bras. "Réponds à la question."

"N'appelle pas ça comme ça !"

"…Comment veux-tu que je les appelle alors ?"

"Je ne sais pas." Cracha t-il. Tom s'arrêta net quand il entendit quelqu'un bouger d'une couchette, se traînant jusqu'au fond du bus. Puis le calme plat de nouveau, c'était probablement Georg, dont les ronflements pouvaient réveiller les morts et les faire se suicider.

"Bill, je veux que tu fermes tes yeux, ok ?" Lui demanda Tom, le tirant tout près et s'installant au-dessous de lui. Bill releva les yeux vers lui avec scepticisme et Tom embrassa ses deux yeux pour les fermer. " Juste détends-toi, et laisses-moi parler. Ça signifie que tu ne peux rien dire, ok ?"

Bill râla et inclina la tête, gardant ses yeux fermés à contre cœur. Tom se pencha en avant et l'embrassa doucement, sentant son frère se détendre quand le baiser s'approfondit et c'est avec regrets qu'il quitta sa bouche pour venir l'embrasser sur le bas de la joue puis descendre dans son cou. Il sourit quand son frère se tordit sous lui, soupirant de contentement quand une main remonta dans ses dreadlocks. Tom fit des petits cercles réconfortants sur la hanche de Bill, laissant sa main dériver vers le haut en dessous de son tee-shirt.

Il étendit sa main jusqu'à la bosse que formait maintenant le ventre de Bill, remarquant la différence au toucher de la peau sur son ventre. Il sourit quand il sentit le changement de muscles au-dessous de sa paume. Et Tom continua vers le haut, sentant Bill se crisper. "Non, ce n'est pas bien." Murmura t-il, Tom l'embrassant de nouveau jusqu'à ce qu'il puisse le sentir se détendre encore une fois. "Je vais te montrer qu'ils ne sont pas si mal que ça."

"Ce n'est pas normal." Marmonna Bill, cachant son visage dans le cou de Tom.

"Et alors ? Ils sont une partie de toi du coup je pense qu'ils sont parfaits." Il l'embrassa sur la joue et continua son voyage. Sa main poursuivit jusqu'en dessous d'un petit renflement et vu le mamelon de Bill se durcir par-dessus le mince tee-shirt. Il sourit et continua à travailler fermement le petit bout de chair. Bill siffla et arqua le dos, respirant profondément. "Tu aimes ça ?"

"Non. C'est plutôt sensible."

"Désolé." Tom grimaça brièvement, avant de reprendre en main le sein de son frère, celui-ci commençait à respirer difficilement en observant le travail manuel en dessous de son tee-shirt. Bill changea de position, poussant involontairement sa poitrine un peu plus dans la paume de Tom. Il ne pensait pas qu'ils étaient si sensibles. Le plaisir allait directement dans son sexe et ce, à la vitesse de la foudre quand il tira Tom vers lui pour un autre doux baiser. Quand ils se séparèrent, Bill avait un air hébété et il se sentit fier de lui. "C'est mieux ?"

"Oh oui." Murmura t-il, ravalant un autre gémissement au moment où les gestes de Tom devenaient plus exubérants. Tom rit tout bas, petit bruit qui s'évanouit quand il posa sa main libre dans le dos de Bill afin qu'ils soient plus proches. Son souffle devenait saccadé et il pensait que les sensations qu'il ressentait ne pouvaient pas être meilleures quand d'un coup Tom changea de position et faufila son autre main en dessous de son tee-shirt et se saisit de son autre sein, malaxant les deux en tandem. "Oh merde!" Haleta Bill. Tom l'embrassa pour atténuer les sons.

"Bill, je vais m'arrêter si tu ne te calmes pas !" Siffla Tom, essayant d'ignorer le désir serrant son aine. Son jumeau remua de gauche à droite la tête et respira profondément, mettant son poing dans la bouche pour le mordre. "Putain, tu vas me rendre dingue." Chuchota t-il, gémissant à moitié. "Enlève ton tee-shirt !"

"Non!" Bill ouvrit ses yeux et secoua la tête. "Non, je ne veux pas."

"Ais confiance en moi, fais-le." Tom remonta le tee-shirt au dessous du ventre de Bill, effleurant de ses mains la peau satinée quand il remonta un peu plus le tee-shirt. Bill l'arrêta rapidement et Tom l'embrassa pour lui faire comprendre tout le désir qu'il avait pour lui. Les mains de son frère se firent moins oppressantes et finalement, il permit à Tom de continuer jusqu'à ce que son tee-shirt lui soit complètement retiré. Il le jeta au pied du lit et se retourna pour trouver Bill, se cachant la poitrine avec ses bras. "Hum, Bill … tu es un peu trop gros pour te cacher derrière tes bras maigrelets."

Bill regarda vers le bas et rougit. "Je veux remettre mon tee-shirt." Marmonna t-il.

"Hé, ce n'est que moi ok ? Je ne fais pas quelque chose pour que tu te sentes mieux, tu le sais ça. Je le fais parce que je suis intéressé …" Il l'embrassa rapidement. "Et désespéré de connaître tout de toi …" Bill sourit dans le baiser suivant. "Et tu seras toujours beau pour moi. Putain, je te jure, depuis que je pense à eux, je prends ces seins comme une remise à niveau." Tom ôta son tee-shirt et garda son caleçon, descendant en se glissant à côté de Bill et le tirant vers lui pour l'étreindre. Il ferma ses yeux et essaya de se souvenir de comment c'était. Il dû aller lentement mais son bas ventre réagissait comme s'il ne voulait pas l'écouter.

Bill se relaxa au contact de la peau de Tom sur la sienne, enfouissant son visage dans le cou de son frère pendant que celui-ci traçait du bout de ses doigts de petits cercles apaisants dans son dos. Il remua et frissonna quand ses mamelons touchèrent le torse de son jumeau. Son corps brulait sous le désir et il souleva son visage en retenant son souffle pour embrasser son frère. Tom, lui, essayait de se retenir mais bientôt il embrassait Bill de façon désespéré, dirigeant sa main vers le haut sur le côté et prenant dans le creux de celle-ci le sein de Bill à nouveau.

Bill trembla contre lui inconsciemment, ses ongles tranchant la nuque de son cou quand Tom massa ses seins. Si seulement il avait su, il ne les aurait jamais ignorés comme il le faisait actuellement. "Oh bon Dieu Tomi …" Gémit-il, essayant de se contenir.

"Chut …" Grogna Tom, sentant l'érection de Bill sur sa cuisse. Il se pressa contre lui, gagnant un gémissement bruyant de Bill tremblant délicieusement sous lui. Son corps s'en était senti privé ; Bill lui avait manqué, de bien des façons. Il gémit confusément quand Bill se cambra vers lui, frappant directement son sexe, le faisant durcir un peu plus. "Tu me rends fou …" Chuchota t-il contre sa peau pendant qu'il embrassait son cou et léchait l'endroit si sensible derrière l'oreille de Bill.

Bill ne l'entendait pas. Son corps était en feu et il n'avait pas été aussi détendu depuis un bon moment ; il ressemblait à une jeune vierge énamourée. Ça faisait des années que de se frotter l'un contre l'autre n'avait eu d'autres résultats que de simplement l'exciter ; maintenant il était sur le point de jouir. Il était impuissant face à son orgasme menaçant et les yeux de Tom s'élargirent quand il sentit la prise puissante de Bill sur ses épaules. Il écrasa sa bouche sur celle son jumeau pour atténuer ses gémissements, surprit par son orgasme si violent.

Tom sentit les muscles de Bill se desserrer et il s'allongea sur le dos dans la couchette, respirant profondément et le regardant stupéfié. "Mieux ?" Murmura t-il, l'embrassant doucement. Bill inclina juste la tête quand il la souleva pour regarder vers le bas sa poitrine.

"Bien qui sait ?" Il cligna des yeux, laissant retomber sa tête en arrière contre l'oreiller. Tom gloussa et caressa son ventre doucement. Ce n'était pas forcément le meilleur mouvement parce qu'en moins de cinq secondes, Bill dormait profondément. La mâchoire de Tom s'abaissa et il étouffa un gémissement lugubre. La source de son désir dormait à poings fermés, le laissant avec son sexe plus dur qu'il ne l'avait jamais été. Se dégageant gentiment, il sortit de la couchette et rejoignit la sienne. Tom regarda fixement le plafond et soupira ; il allait devoir régler le problème de ses propres mains.

L'humeur de Bill était maintenant au beau fixe quand il sautillait dans la petite cuisine. Georg se servit un bol de céréales, toujours au pays des rêves. "Salut Georg." Carillonna t-il, saisissant un bol et une coupe de pouding à la vanille.

"Nous allons être à court de lait." Dit simplement Georg, relevant finalement les yeux. Bill haussa les épaules et ouvrit le pouding, renversant le contenu à l'intérieur du bol et y versant des céréales par dessus. Il blanchit et secoua la tête. "C'est un peu dégoûtant Kaulitz."

"J'y ai pensé toute la nuit." Admit-il, remuant son mélange qui avait l'air vraiment bon, il enfourna la cuillère du mélange gluant dans sa bouche. "Oh mon Dieu … c'est étonnant." Haleta Bill pendant qu'il mâchait joyeusement, tout en s'étendant. Georg cligna des yeux et observa le chanteur ; il avait une vue imprenable sur les derniers changements rapides de son corps.

Sa mâchoire tomba et son entrejambe se mit à le tirailler, tout cela sans consulter son cerveau, et quand Bill se détendit, il surprit le regard du bassiste qui s'était par inadvertance rempli de désir. Il fronça les sourcils, jeta un coup d'oeil vers le bas pour voir ce qu'il regardait et se figea. Ses seins étaient clairement visibles en dessous du mince tee-shirt qu'il portait, avec lequel il avait l'habitude de se trimballer dans le bus et il recouvra sa poitrine de ses bras, gêné. "Je vais aller me changer." Marmonna Bill, se précipitant vers sa couchette prudemment quand l'autobus se mit inopinément à tanguer.

Georg ouvrit la bouche pour faire des excuses, mais ne pouvait que constater que rien ne sortait. Quand il comprit que Bill ne reviendrait pas, il se sentit comme la dernière des merdes.

~*~*~*~

"Tu te caches ?" Bill releva les yeux de son magazine et secoua la tête en même temps que David se glissait à côté de lui dans le fauteuil de la petite pièce du fond.

"Non. Je suis juste fatigué que les gens regardent fixement ma poitrine." Dit-il, tournant vivement la page avec colère. Après qu'il ait atténué sa faim dévorante, Bill avait piqué le sweat-shirt noir de Tom et l'avait enfilé, car bien qu'il fasse assez chaud dans le bus, il se sentait mieux avec. C'était mieux qu'être regardé fixement avec un mélange d'horreur et d'envie. Il ne savait pas, d'ailleurs, ce qui était le pire.

"Oh." Même David était mal à l'aise ; il y avait maintenant une liste qui croissait de jour en jour de mots qu'on ne pouvait pas prononcer autour de lui. Seins, en était un. Bébé en était certainement un autre. Enceinte, ventre et maison de disques complétaient la famille des termes interdits jusqu'à maintenant.

"Y a-t-il quelque chose que tu souhaites David ?" Demanda Bill avec lassitude. Il avait fermé au public cette pièce car il voulait du temps pour lui, loin de tous, incluant son jumeau. La présence de quelqu'un dans la pièce contrariait donc son envie et le stress qu'il avait réussi à repousser commençait à revenir.

"Je voulais te parler puisque tu as clairement fait comprendre qu'il fallait le faire avant de demander quoi que soit à qui que se soit d'autres. Que comptes-tu faire pour la prochaine tournée ?"

"Que veux-tu dire ?" Il leva les yeux avec un froncement de sourcils.

"Comme tu le sais nous allons retourner en tournée presque immédiatement après que celle-ci soit terminée, avec un mois de repos entre les deux. Évidemment tu ne seras pas capables de le faire si-"

"Donc nous la décalerons." L'interrompit Bill. "Aucun problème."

"Bill, as-tu pensé à ce qui va advenir de ta vie après que tu ais eu cet enfant ?"

"En quelque sorte." Admit-il sincèrement. David soupira et se voûta sur son siège, grattant une petite imperfection sur la table métallique.

"En quelque sorte. Laissez-moi te dire que l'industrie du spectacle et les enfants ne se mélangent pas. Et certainement pas dans le milieu de la musique de toute façon. Tu es toujours sur la route ; tu ne peux pas élever un enfant dans un bus de tournée …"

"Nelly Furtado l'a fait." Affirma Bill.

"Bill. Sérieusement, vu notre planning de fou, penses-tu que tu peux t'occuper d'un nouveau-né en tournée ? Non et même Nelly Furtado le sait." Argumenta David. "Et toi-même tu sais bien que nous nous trouvons dans le besoin de frapper le fer tandis qu'il est encore chaud ; nous devons continuer pour entretenir notre popularité. Dans ce milieu, ils vous aiment un jour et vous oublient le suivant. Je ne veux pas que ça vous arrive à vous quatre."

"Que suggères-tu David ?" Cracha Bill. "Ce n'est pas comme si j'avais plusieurs options."

"Si tu étais venus dès le début, je t'aurais dit que ce n'était pas vrai." Il releva les yeux vers David et fronça les sourcils.

"Que veux-tu dire ?"

"Tu veux avorter ?" Lui demanda David sans ménagement. La mâchoire de Bill tomba et il le regarda comme s'il était fou avant de secouer sa tête pour se débarrasser du choc.

"Quoi ?"

"Tu veux avorter ?" Répéta t-il comme s'il lui demandait ça tous les jours.

"Je t'ai dit que j'avais dépassé le terme." Dit Bill lentement. "Tu te souviens ? Tu m'as hurlé dessus pour être trop paresseux et du coup d'avoir découvert ce qui n'allait pas des mois trop tard."

"J'ai trouvé un moyen."

"C'est illégal, n'est-ce pas ?"

"Oui, ça l'est, mais je ne vais le dire à personne et aucun tribunal au monde ne te déclarera coupable. Ce n'est pas naturel de forcer un homme à porter un enfant. Je sais que tu ne voulais pas d'enfants Bill et ce serait le bon moment pour le faire. Pendant la pause d'un mois. Tu aurais une chance de pouvoir récupérer et tout serait de retour à la normale."

Le cœur de Bill battait vite et son ventre s'agitait. Alors c'était bien réel ? Est-ce qu'on lui offrait vraiment une échappatoire ? "David, je -"

"Je ne veux pas que tu répondes tout de suite. Penses-y juste pendant un jour et reviens me voir. Je peux t'arranger ça n'importe quand." Il le quitta dans le même état que lorsqu'il était apparu, laissant Bill le regard fixé sur lui, encore sous le choc. Il ne savait pas quoi en penser, mais quand une occasion comme ça se présentait, Bill savait qu'il devait y penser, y réfléchir à deux fois avant de prendre une quelconque décision. A bout de souffle, il se mit à frotter son ventre inconsciemment.

~*~*~*~

Tom tendit une bouteille d'eau à son jumeau et sourit. "Tiens." Dit-il. Bill leva les yeux sur lui distraitement et la prit.

"Qu'est-ce que c'est ?"

"Une bouteille d'eau."

"Ok, qu'y a-t-il à l'intérieur ?" Clarifia Bill.

"De l'eau…"

"Sommes-nous en rade de coca ?"

"Bill, tu as besoin de boire plus d'eau. J'ai lu ça sur Internet, une grossesse requiert une consommation plus importante d'eau que les besoins habituels. Tu crées ainsi du sang et des nutriments pour le bébé." Fit Tom en hochant sérieusement la tête.

"Ok." Il acquiesça et mit la bouteille près de lui sur la table, retournant à sa contemplation de ce qu'il y avait à sa fenêtre. Tom fronça les sourcils ; il savait que quelque chose n'allait pas mais à chaque fois qu'il essayait d'en parler à Bill, il disait que tout allait bien et recommençait à regarder par la fenêtre, ou à feuilleter un magazine ou encore il se couchait sur son lit et regardait le plafond.

"Quand vas-tu me dire ce qui te tracasse ?" Essaya-t-il encore, en s'asseyant à côté de lui.

"Rien ne me tracasse, je réfléchis beaucoup…"

"Tu as été ainsi toute la nuit et toute la journée d'aujourd'hui. Je m'inquiète !" Dit Tom en recherchant la main de Bill. Son jumeau la déplaça hors de sa portée comme s'il était gêné, en soupirant et en faisant le geste de se lever.

"Je n'ai pas le droit d'avoir des pensées profondes ?"

"Non." Plaisanta Tom, et le sourire sur son visage se fana alors qu'il réalisait que ce n'était pas l'heure de rigoler. "Je suis désolé Bill, j'essaye juste de t'alléger d'un poids…"

"Devine quoi Tom, la vie ne me laisse pas "être allégé" en ce moment, ok ? Donc si tu m'excuses, j'ai beaucoup de conneries auxquelles je dois penser." Cassa Bill en soupirant et en quittant sa couchette. Tom soupira et se coucha contre l'appui-tête, regardant le paysage.

Bien sûr, il savait que c'était sérieux, mais s'il n'essayait pas et ne gardait pas le sourire, il aurait probablement coulé sous la pression et aurait recommencé à avoir des crises de panique. Il ne voulait pas que Bill le voit ainsi ; son petit frère avait besoin qu'il soit fort. Donc s'il devait dire des stupides blagues toute la journée, et bien il le ferait, peu importe le prix. Il ferma ses yeux et soupira de nouveau.

Quand il les ré-ouvrit, c'était la nuit, Tom n'avait pas réalisé qu'il s'était endormi et personne n'avait essayé de le réveiller. S'étirant inconfortablement, il se leva et trébucha alors que le bus traversait une route particulièrement rocailleuse et qu'il essayait de maintenir sa position. Baillant largement, il alla aux couchettes et remarqua que Georg et Gustav ne dormaient pas ; sûrement qu'ils regardaient un film.

La seule couchette avec des rideaux fermés était celle de Bill ; il soupira et se passa une main sur le visage. Tom ne serait pas capable de dormir s'il savait que Bill était toujours en colère contre lui. Il secoua les rideaux, une acceptable alternative au toc-toc habituel, et attendit. "Va-t-en !" Eut-il en réponse.

"Bill, tu ne peux pas encore être en colère contre moi. Je suis désolé !"

"Va-t-en !" Tom soupira et grogna fortement.

"Bill, peux-tu arrêter d'agir comme si tu étais deux juste un instant et m'écouter ? Je suis désolé, quoi que j'ai fais, je suis désolé !" Plaida-t-il, et ignorant les conséquences possibles, il ouvrit les rideaux et fut attaqué par la puanteur. Tom jura et se retourna, choqué. "Bill y'a un putain de lapin mort ici ?" Demanda-t-il en faisant du vent avec sa main.

Bill était couché sur le côté et attrapa une bombonne de désodorisant pour le plus grand soulagement des sens de Tom. "C'était un pet." Dit-il calmement sans regarder son frère. "Ça a empiré dernièrement, j'ai lu sur Internet que quelques personnes avaient la même chose." Il utilisa encore une fois le spray et Tom commença à reprendre des couleurs. "C'est pourquoi je voulais que tu partes. Je ne veux pas que Gustav et Georg le sachent parce qu'ils se moqueraient de moi."

"Seulement s'ils vivent." Fit Tom, irrécupérable, cachant la grimace au seul regard de son frère. "Ok, qu'est-ce qui va pas ? Pourquoi es-tu si nerveux ?"

"Au-delà de l'évidence?" Dit Bill. Tom haussa un sourcil et acquiesça.

"Ouais, au-delà de l'évidence. Que s'est-il passé hier ?"

"Que veux-tu dire ? Que s'est-il passé ?"

"Tu allais bien avant hier. Après, tu étais nerveux, sans appétit et cassant tout le monde. Qu'est-ce qui ne va pas Bill ?" Tom ignora la sensation brûlante de son nez et s'approcha, touchant la joue de son frère avec inquiétude. Bill reniflait et une larme coula jusqu'à son nez et sans penser plus, Tom enleva les jambes de Bill et monta sur la couchette. "Bill, s'il te plaît, dis-moi ce qui ne va pas ? Je ne peux pas résoudre le problème si je ne sais pas où il est."

"David…" Renifla Bill en essuyant ses larmes et en essuyant encore. "David, il a dit qu'il pourrait me faire avorter.”

"… Quoi ?" Demanda Tom fermement.

"Il a dit qu'il connaissait des contacts qui pourraient le faire. J'ai pensé à ça tout le temps et je ne sais pas quoi faire." Bill s'assit et fit face à son frère.

"Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?” Demanda Tom avec le même ton.

"Tomi…"

"Non ! Juste, réponds à ma question, pourquoi tu ne m'as rien dit ?" Siffla-t-il. Bill recula et frissonna.

"Je… je sais pas."

"Tu n'allais même pas me le dire !" Accusa Tom, se sentant trahi comme jamais.

"Je pensais que tu serais en colère !"

"Allais-tu le faire ?" Dit-il d'un cri perçant, oubliant sa voix. Bill recula encore plus loin et frissonna encore. "Putain, tu peux pas être sérieux ! Tu allais avorter de mon bébé ?" Tom commençait à respirer difficilement alors que sa tête commençait à tourner.

"Mais Tomi, nous pourrions rev-"

"Merde ! Il n'y a pas de retour !" Murmura-t-il en secouant sa tête pour casser le vertige. Tom ne pouvait pas rester dans cette couchette avec Bill en ce moment. Il ne pouvait juste pas. "Tu n'allais rien me dire…" Murmura-t-il encore une fois, glissant jusqu'au sol et s'échappant des cris de Bill.

Il courut dans la petite pièce du fond et ouvrit la porte tombant sur Georg penché en arrière sur la table, Gustav pressé contre lui alors qu'ils s'envoyaient en l'air. Ils se séparèrent au son d'un hoquet étranglé de Tom et il claqua la porte, fermant ses yeux fortement et en titubant. "Je ne peux pas traiter de tout ça maintenant…" Le monde se mit à ralentir et il glissa au sol, le souffle court.

"Tom ? Est-ce que ça va ?" Il leva les yeux sur ceux de son manager. Tom cligna des yeux et se redressa, sautant sur David, ses mains s'enroulant autour de son cou en criant des obscénités.

FIN CHAPITRE 13

 

 

 

 

 

 

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