C h a p i t r e * 18 -
Est-ce que maman est vraiment la solution ?
Bill s'arrêta et se retourna. "Désolé." Il baissa les épaules en s'apprêtant à remonter l'escalier.
"Ne pars pas s'il te plaît." Dit Simone doucement en relevant les yeux du reportage qu'elle regardait fixement. Il soupira et descendit les quelques marches restantes pour rentrer dans la salle de séjour. Il était tôt le matin et la maison entière était encore endormie. Bill la regarda l'observer et il fût frappé de voir qu'elle avait l'air petite. Il n'avait jamais pensé à leur mère de cette manière, rien qui se rapprochait du mot petit. "Tu n'arrives pas à dormir ?"
"Je n'arrive pas à trouver une position confortable." Admit-il. Il se sentait comme un étranger face à sa mère et il n'aimait pas ça, il voulait que tout ça s'arrête.
Simone sourit doucement pendant qu'elle sentait les larmes monter. "Oui, j'avais le même problème. Tous les deux, vous étiez noctambules avant même d'être nés." Renifla-t-elle, elle se saisit d'un mouchoir dans la boîte sur la petite table.
Bill l'observait par l'embrasure de la porte et inclina la tête lentement. "Tu pleures à cause de moi ?" Demanda-t-il avec lassitude. Il ne pouvait pas dormir mais il était fatigué de ces nuits blanches et il voulait essayer de regarder la télévision pour voir s'il pouvait s'endormir. Bien sûr, il avait fallu qu'il se heurte à la personne avec qui il était actuellement en désaccord.
Le karma, quelle sale pute.
Simone soupira et secoua la tête. "Non chéri, je pleure pour toi. Viens ici." Elle lui tendit les bras et Bill retint un sanglot quand il plongea dans ses bras. "Oh mon petit garçon, je t'aime tellement. Je suis vraiment désolée d'avoir été une telle … une …"
"Une personne folle ?" Proposa Bill, appuyant son visage contre le ventre de Simone. Elle se mit à rire et haussa les épaules en repoussant ses cheveux de son visage.
"Oui, c'est ça." Murmura-t-elle. "Je suis désolée d'avoir été un peu folle aujourd'hui. Quand tu me l'as dit au téléphone … Je pense que j'étais sous le choc. J'ai pleuré toute la journée et encore plus les jours suivants." Admit Simone.
Bill releva les yeux et fixa sa mère. Il avait l'habitude de faire ça quand il était plus jeune et pouvait encore aller sur ses genoux. Il avait l'habitude de se sentir si sûr et en sécurité, comme s'il n'y avait rien que Simone ne pouvait faire. Bill apprit rapidement que ce n'était pas le cas. "Je suis désolé. Tu aurais dût être là quand je l'ai découvert." Il renifla et haussa les épaules. "C'est passé maintenant."
"Oh mon bébé. Je regrette de ne pas avoir été là." Elle resserra sa prise sur son bras et soupira. "Je lutte avec tout ça. Je pensais que je pouvais le gérer et puis quand je t'ai vu, c'était juste plus bizarre que je ne l'avais prévu. Je ne sais pas quoi dire. Je ne peux pas être furieuse contre toi pour être tombé enceint car tu ne devrais même pas en être capable. Bien que tu aurais dû avoir des rapports sexuels protégés à chaque fois."
Bill gémit et cacha son visage. "Je ne veux pas en parler." Murmura t-il en regrettant de ne pas pouvoir s'enfoncer six pieds sous terre et ne jamais en revenir.
"Pourquoi pas et pourquoi tu ne m'as pas dit que tu es gay ?"
"Je ne suis pas gay." Bill releva son visage et regarda sa mère. "C'était juste un type et il était … spécial." Marmonna-t-il.
"Il doit être vraiment spécial." Dit-elle tranquillement.
"Il l'est." Acquiesça Bill de la tête.
"Est-ce que c'est Bushido ?"
"Ne dis pas ça." Grogna-t-il. Simone sourcilla au ton, mais ne bougea pas.
"Et en ce qui concerne l'argent ?"
"En ce qui concerne l'argent ?"
"Cet homme va-t-il t'aider financièrement pour l'enfant? Va-t-il être dans la vie de son enfant ? Le sait-il d'ailleurs ?" Simone soupira quand Bill s'assit et se précipita plus loin.
"Je ne veux pas en parler maintenant." Il secoua la tête et pour une obscure raison sembla affolé.
"Bill ce n'est pas parce que tu ne veux pas en parler que ça signifie que tu peux l'ignorer. Ce sont des questions auxquelles on doit répondre avant que le bébé n'arrive." Elle ne pouvait pas s'empêcher de laisser son regard fixer la poitrine de son fils. "Et nous devons t'acheter un soutien-gorge."
"Je vais me coucher." Le visage de Bill était rouge au moment où il se dirigea pratiquement en se sauvant dans l'escalier. Simone le regarda partir avec un pincement cœur. Même si elle voulait protéger Bill de chaque chose folle qui arriverait pendant et après sa grossesse, elle ne pouvait pas. Il devrait faire face à la musique tôt ou tard. Avec un gémissement, elle éteignit la télévision et espéra que son mari pourrait lui fournir un peu de réconfort.
~*~*~*~
Tom ouvrit les yeux et se retourna. Le plancher grinça et la source de cette perturbation était debout au milieu de la chambre, le regardant timidement. "Désolé." S'excusa Bill dans un chuchotement.
"Bill, qu'est-ce que tu fais ?" Il s'assit et alluma la petite lampe suspendue au dessus de son lit. C'était à peine assez de lumière pour voir ce qu'il se passait dans la pièce, mais il pouvait dire que son frère était épuisé. "Tu vas bien ?"
"J'ai… juste besoin de toi tout de suite." Bill prit un des tee-shirts surdimensionnés de Tom et remua. Tom se déplaça jusqu'à ce qu'il soit coincé contre le mur et observa son jumeau sourire et monter dans le lit avec lui. Il n'y avait pas beaucoup de place mais ils pouvaient toujours s'en accommoder. Bill ne voulait pas de son propre espace de toute façon, il voulait Tom et ils s'enlacèrent l'un à l'autre, enroulant leurs bras et jambes jusqu'à ce que Bill ait son visage caché dans le cou de Tom, celui-ci respirant le parfum des cheveux de Bill.
Immédiatement les deux se détendirent ; ça avait été une longue journée pour eux deux et Bill pouvaient sentir la fatigue de Tom. "Tu vas bien ?" Il pouvait sentir la question vibrer contre sa tempe et Bill haussa les épaules. La moitié du temps il ne savait pas ce qu'il ressentait ; la seule chose qui apparaissait clairement de temps à autre était le désespoir.
Tom le retira brusquement pour ainsi examiner ses yeux. Bill se sentit nu et exposé soudainement, alors qu'il ne voulait plus être sous la lumière. Il leva son long bras et éteignit la lampe, plongeant à nouveau la chambre dans l'obscurité. Tom cligna des yeux pour essayer de récupérer sa vision de nuit. "Bill, qu'est-ce qui ne va pas ?" Demanda-t-il lentement, caressant de haut en bas son bras.
"J'ai parlé à maman." Bill changea de position et essaya de se rapprocher encore plus près. Il lui semblait qu'il n'était jamais assez près. Il appuya son torse contre Tom et il le sentit remuer légèrement.
"Qu'a-t-elle dit ?" Tom se mordit la lèvre, c'était obligatoire pour ne pas penser au fait que Bill était appuyé contre lui. Son petit frère n'avait pas besoin de faire plus pour le rendre dur, il semblait vraiment désemparé mais Tom souhaitait qu'il arrête de respirer comme ça. Il allait devenir fou.
"Elle s'est excusée d'avoir été une salope." Bill exhala quand il sentit le voyage manuel de Tom vers le bas de son dos pour finir par le caresser doucement. Il se sentit mieux qu'il ne le pensait et il respira lentement pour se détendre lui-même. Juste penser à leur mère l'énervait.
"C'est ce que tu voulais, pas vrai ?" Tom tira Bill tout près, si c'était encore possible et embrassa son épaule.
"C'est ce que je pensais, mais je suis juste … je ne sais pas. Elle veut que je porte un soutien-gorge." Dit-il lugubrement avant que Tom ne puisse arrêter un petit rire moqueur. Bill se raidit dans ses bras et il repoussa Tom en arrière avec un gémissement. "Putain, qu'est-ce qui est si drôle ?"
"Bill, je suis désolé, je le suis vraiment. Mais tu dois admettre que c'est un peu drôle." Tom essaya de lui faire entendre raison en l'attirant à nouveau tout près. Bill ne se débattit pas, mais n'aida pas non plus et Tom grimaça en essayant de bouger un Bill aussi lourd qu'un sac de pommes de terre. "Bill, je suis … désolé."
Bill bougonna et permit à Tom de l'envelopper dans ses bras. "Je ne peux jamais rester fâché contre toi pendant longtemps." Soupira t-il en frottant son nez contre Tom. "Ça va être compliqué."
"Je pense que nous avons passé deux, trois années compliqués." Tom souleva le menton de Bill et l'embrassa doucement, mais rapidement ça se métamorphosa en quelque chose de plus profond. Il essayait de montrer à son jumeau combien il lui avait manqué pendant le temps court où ils avaient été à la maison. Bill pleurnicha et Tom arrêta le baiser à contrecœur. "Nous ne pouvons pas Bill, pas maintenant de toute façon. Maman et Gordon sont juste en bas de l'escalier."
Bill comprit. Tout était tellement différent de la tournée maintenant. Avant, ils n'auraient pas hésité à faire ça une fois à l'étage après que chacun soit allé se coucher, mais maintenant … quelque chose les en empêchait. Il soupira et inclina la tête, se blottissant tout près. "Je peux rester ici ce soir?" Demanda t-il en resserrant ses doigts dans l'excès de tissu du tee-shirt de Tom.
"Tu sais que maman viendra probablement vérifier que nous sommes bien dans nos chambres avant qu'elle n'aille travailler. Allez, je vais t'aider à retourner dans ton lit." Tom embrassa Bill de nouveau et s'assit. Il regarda vers le bas son frère et avec l'illumination limitée du réverbère, il pu discerner sa petite moue boudeuse. "Allez Bill." Il le poussa du coude pour qu'il bouge.
"Je ne veux pas. Ton lit sent meilleur que le mien." Bill s'enterra sous les couvertures et essaya d'ignorer la main de Tom sur sa hanche.
"Est-ce que ton lit est inconfortable ?" Demanda Tom, soudainement sérieux. Bill y réfléchit un instant et inclina la tête. "On t'en achètera un nouveau ok ? Mais tu dois toujours dormir dans ta chambre. Nous n'avons pas besoin que les gens deviennent soupçonneux et qu'ils t'observent plus que jamais." Il regarda vers le bas quand Bill releva les yeux.
"Pourquoi ils ne peuvent pas juste me laisser seul avant que tout ça ne soit fini ?" Demanda-t-il tranquillement.
"Je ne pense pas qu'ils l'entendent de cette façon." Sourit Tom, l'embrassant à nouveau. Il ne se fatiguerait jamais des baisers de Bill. Ils le gardèrent raisonnable avant de se rendre compte que le baiser s'approfondissait de nouveau. Il se saisit des hanches de Bill en continuant à jouer avec la langue actuellement dans sa bouche. Sa tête chancelait et Tom se retira en secouant sa tête. "Tu ne peux pas me faire changer d'avis en me subornant avec des baisers. Ce n'est pas juste. Allez."
Bill soupira et prit la main offerte de Tom et ils sortirent tous les deux du lit pour se diriger vers la chambre de Bill. Il fronça les sourcils et voulu se retourner. Sa chambre sentait la solitude et elle sentait plus mauvais que celle de Tom. Bill fronça à nouveau les sourcils et regarda Tom préparer ses couvertures où il avait précédemment donné un coup de pied. "Restes un peu avec moi?" Demanda t-il et Tom arrêta ses mouvements et se retourna vers lui.
"Juste un peu. Je veux que tu dormes." Tom épousseta le lit et Bill s'allongea dessus en laissant de la place pour que Tom puisse se glisser à côté de lui. Il enroula ses bras autour de Bill et embrassa le tatouage à l'arrière de son cou en frottant son ventre. Bill soupira de bien être et ferma les yeux. "Je t'aime Bill." Dit-il silencieusement dans sa peau.
La main de Bill se serra autour de la main sur son estomac et il sourit. "Je t'aime aussi Tomi." En moins de dix minutes il était endormit. Tom était là, regardant fixement le mur, ses yeux se posant sur un poster de Nena, mais il ne le regardait pas vraiment. Il y avait tellement à faire maintenant qu'ils étaient arrêtés. Il devait trouver à Bill un docteur, quelqu'un en qui ils pourraient avoir confiance ; quelqu'un qui comprendrait les déguisements et ainsi de suite, tout les trucs pour rester anonyme.
Sans oublier le shopping. Vêtements pour Bill, pour le bébé ... et tous les autres trucs dont avait besoin un bébé. Il fût brièvement prit de panique, mais il savait que leur mère serait en mesure de l'aider pour cette liste. Tom n'avait jamais pensé qu'il faille beaucoup de réflexion pour avoir un enfant. Bien sûr, il fallait faire l'acte pour le concevoir ce qui était probablement le meilleur et le plus amusant. Avant que Bill ne tombe enceinte, il ne savait pas vraiment ce que les femmes vivaient pendant leurs grossesses. Maintenant en lisant les histoires d'horreur et les dilemmes embarrassants et toutes les merdes que le corps devait subir pour porter un bébé, Tom comprit qu'il ne pouvait pas être l'homme enceint.
Tom se demanda comment ils allaient s'en sortir quand il démêla lui-même les longs membres de Bill complètement endormit pour le reste de la nuit.
Bill ouvrit la porte et la claqua. "Qui était-ce?" Demanda Tom depuis le canapé. N'obtenant pas de réponse, il se retourna pour voir son jumeau blanc comme un linge. "Qu'est-ce qui ne va pas ? Qui était à la porte? "Bill ne dit toujours rien et couru jusqu'à l'escalier aussi vite qu'il le pût. Tom fronça les sourcils, se souleva du divan et se rendit à la porte. Il l'ouvrit avec l'intention d'expliquer sa façon de penser à celui qui avait fait fuir son frère quand il s'arrêta. Andreas le regardait avec une expression indéchiffrable.
"Pourquoi m'a t-il claqué la porte à la figure ? Est-ce que j'ai fait quelque chose, je ne m'en souviens pas? " Demanda Andreas face au regard hésitant de Tom. Andreas connaissait les jumeaux, ils étaient des garçons et, en général, il ne frappait pas à la porte ; normalement il faisait juste irruption et criait son arrivée. Aujourd'hui, il n'était pas sûr que les garçons fussent à la maison, il avait donc frappé pour se faire claquer la porte au nez.
"Euh ..." Tom referma la porte, quand il réalisa qu'il laissait entrer la chaleur et il couru après le blond platine. "On avait prévu de faire quelque chose aujourd'hui parce que j'ai oublié ?"
"Vous avez été en tournée ces deux derniers mois et je ne peux pas juste vouloir vous voir ? Ça craint un peu." Dit-il en inclinant la tête, en profitant de l'air climatisé. "Il fait genre cent degrés dehors".
"C'est pourquoi je ne suis pas sortit." Murmura Tom en pensant aux courses qu'il devait faire. Il se demanda ce qu'il pouvait dire à leur meilleur ami, quelle excuse plausible allait-il pouvoir donner au fait que Bill lui ait claqué la porte au visage ? Rien ne lui venait à l'esprit et avant qu'il ne puisse bredouiller quelque chose pour Bill, celui-ci revint en bas habillé de son sweat-shirt noir. Il commençait vraiment à haïr ce sweat-shirt.
"Bill, qu'est-ce que tu fais?" Demanda Andreas, en le voyant dans le grand sweat-shirt. "Et pourquoi tu portes un des sweat-shirts de Tom, surtout que ça te met peu en valeur ?"
"Juste comme ça." Dit Bill, inquiet.
"C'est vrai, je vous jure qu'il y a toujours un de vous deux qui est étrange à chaque fois que je viens chez vous." Rit-il. Bill jeta un coup d'œil à Tom, et Tom se retourna pour faire de même, ils auraient continué leur échange si leur meilleur ami ne les avait pas interrompu. "Hé, si vous voulez me dire quelque chose, faites-moi juste asseoir dans la salle et utilisez des mots. Faire vos trucs de jumeaux devant d'autres autres personnes, c'est tout simplement grossier." Plaisanta Andreas en allant s'assoir sur le canapé. Tom regarda encore une fois Bill avant de se joindre à lui sur le canapé. Bill s'assit dans le fauteuil et se tourna vers la télévision. "Qu'est-ce qui ne va pas Bill?"
Le chanteur se retourna vers son ami avec une grande expression innocente dans les yeux. "Quoi? Qu'est-ce qui te fais penser que quelque chose ne va pas? "
"Parce que je ne t'ai pas vu aussi tranquille depuis que tu as rencontré pour la première fois Nena."
"Je ... juste …" Bredouilla Bill en voyant Tom lui faire de grands gestes. Il voulait le dire à Andreas. Avant de pouvoir ouvrir la bouche, une publicité résonna à ses oreilles, le mot "Ridia" y apparaissait plusieurs fois. Les trois adolescents se retournèrent vers la télévision et virent des images d'hommes enceints, la colère de ces hommes remplissait l'écran. Il s'agissait d'une publicité pour un recours collectif contre la compagnie qui avait crée Ridia. Bill déglutit difficilement quand il vit un numéro de téléphone flasher en bas de l'écran et Andreas éclata de rire.
"Les gars, vous vous rappelez de Susan Larson, pas vrai ?"
"Le genre de mignonne petite brune qui nous harcèle ou un truc du genre Bill ou moi ?" Demanda Tom qui s'était renfrogné en tentant de remettre le nom.
"Exactement. Son père fait partit des nouvelles femmes enceintes et on ne savait même pas qu'il était homosexuel, y compris sa mère! " Pendant qu'Andreas riait, Bill regarda Tom avec une expression blessée.
"Et alors qu'est-ce qui est drôle avec ce patch ?" Demanda Bill doucement. Andreas prit le même ton et fronça les sourcils.
"Pourquoi ça ne le serait pas ?" Demanda t-il pendant que Bill haussa les épaules et se pelotonna dans le fauteuil. Tom détourna les yeux vers lui et Andreas fût bouleversé. "Vous continuez à le faire ! Qu'est-ce que vous ne me dites pas cette fois? "
"Ce n'est pas ç-" Tom fût coupé par la main de leur meilleur ami posée rapidement sur son bras.
"Non, c'est juste ça. Vous deux vous avez votre monde, parfois vous me permettez d'y rentrer, mais parfois ... qu'est-ce qui se passe?" Demanda t-il à nouveau tranquillement. "Je vous connais depuis suffisamment longtemps pour savoir que quelque chose ne va pas."
"Je suis enceint." Bill rougit, son visage caché derrière ses genoux. Andreas ouvrit la bouche et la referma aussitôt.
"Quoi ?"
"Je suis enceint ..."
Andreas secoua la tête. "Non, il y a deux choses qui clochent dans cette histoire. Un, tu n'es pas gay. " Commença t-il en tapotant la table basse. " Et de deux, pourquoi tu as utilisé ce patch ?" La question avait une teinte d'hystérie.
"David me l'a donné." Bill voyait son meilleur ami essayer de faire face à la situation.
"Mais je pensais que tu me l'aurais dit si tu étais gay."Il le regarda au plus mal, surprit.
"Je ne pouvais en parler à personne." Déclara Bill lentement. "Je ne peux pas dire qui est le père."
"C'est fou." Andreas tomba à la renverse sur le canapé, et mit sa tête dans ses mains.
"Alors, tu es gay?"
"Tu connais déjà la réponse à cette question." Tom fila de l'autre côté du divan. Andreas se retourna vers lui et le regarda avec énervement.
"Comment as-tu pu laisser arriver ça ?" Cracha t-il.
"Attends, tu penses que c'est de ma faute ?" Tom se leva en colère. "Pourquoi serait-ce de ma faute ?"
"Peut-être que faute n'est pas le bon mot." Dit le blond platine lentement en secouant la tête. "Ça fait combien de temps ?" Demanda t-il à Bill.
"Je suis au milieu de mon quatrième mois."
"Ouah. Alors que va devenir ta carrière? Où allez-vous vivre? Le père est au courant ?" Andreas le bombardait de questions.
"Alors ... tu n'es pas choqué par rapport à ça ?" Demanda Tom, incrédule.
"Bien sûr que je le suis, mais je sais aussi que tous les deux vous pouvez faire des trucs choquant, pour être honnête. Est-ce que vous ne m'avez pas simplement prit pour un con lorsque je vous ai raconté cette histoire ? " Grogna t-il. Andreas observa Bill qui semblait pleurer derrière ses genoux. "Bill, ça va ?"
"Je suis désolé, je n'ai pas pu te le dire plus tôt. J'essayais de n'en parler à personne." Renifla furieusement Bill en effaçant ses larmes. Combien de fois peut-on pleurer en une semaine? L'ambiance dans la salle devint rapidement inconfortable.
"Donc ... je peux voir?"
"Non!"
"Ok, ok. J'étais tout simplement curieux. J'en ai beaucoup entendu parler à la télévision mais j'ai vu seulement un homme enceinte en vrai. À l'épicerie. Il semblait ne pas avoir mangé depuis très longtemps." Sourit Andreas. "C'était tellement étrange. Tu es trop jeune pour avoir un enfant."
"Vraiment ? Tu as remarqué." Ironisa Tom.
"La terre à Tom, c'est Bill qui va avoir le bébé pas toi." Blagua Andreas, perdu face à l'expression du guitariste.
"Oui." Tom se mordit la lèvre pour éviter de crier. C'était aussi son enfant mais personne ne pouvait le savoir. Personne ne pourra jamais le savoir. Il se leva et couru jusqu'à l'escalier.
Andreas le regarda partir, et se retourna vers Bill. "Qu'est-ce que j'ai dis?"
~*~*~*~
Bill jouait avec l'ourlet de son sweat-shirt et rit au moment où il se saisit d'une part de pizza. "Il n'y a rien de meilleur."
"Menteur." Andreas secoua la tête et mordit dans sa part. "Je dis que tu es un menteur."
Bill rit et sourit à nouveau en haussant les épaules. "Bien." Baillât-il discrètement en secouant la tête rapidement. "Ouah c'est bizarre."
"Comment ça fait ?" Demanda Andreas calmement. En premier lieu, Bill ne fût pas sûr que son meilleur ami ait dit quelque chose.
"Comment est-ce que ça fait ?"
"Vivre dans la même maison que Tom; le mec qui n'y connaît rien à la grossesse." Il leva les yeux au ciel en secouant la tête.
Bill haussa les épaules et involontairement regarda son ventre. "C'est bizarre. Je ne sens pas encore vraiment le bébé bouger, mais je peux sentir un flottement dans mon ventre. "
"Comme des papillons?"
Il réfléchit un moment. "Non." Bill secoua la tête et posa sa main brièvement sur son ventre. Andreas le regarda avec une expression indéchiffrable sur le visage. "Quoi ?" Il prit soudainement conscience du regard d'Andreas et retira sa main. "Pourquoi tu me regardes comme ça ?"
"Je voulais juste te faire savoir ce dont tu as besoin ... Je suis là pour toi. Je sais que tu as dit que le père est un connard qui ne va pas rester pour son enfant, mais-"
"Je n'ai jamais dit ça." Dit Bill en hochant la tête rapidement. "Je n'ai jamais dit ça."
"Mais tu ne peux dire à personne qui est le père." Précisa Andreas.
"Non."
"Est-ce que le père le sait ?"
"Oui."
"Alors, pourquoi n'est-il pas présent en ce moment ?"
"J'ai dit que c'était compliqué Andreas." Bill était soudainement très fatigué.
"Est-ce que c'est Bushido?"
"Quel est votre putain de problème avec lui ? Pourquoi est-ce que tout le monde demande si c'est lui ? "Hurla t-il en se levant rapidement. Un vertige le prit et si Andreas ne l'avait pas rattrapé, Bill aurait atterrit brutalement sur le sol de la cuisine. Il cligna des yeux pour éclaircir sa vision et éloigner l'envie de vomir au moment où il regarda son meilleur ami avec incertitude. "Ce n'est pas Bushido." Murmura t-il.
"Je sais, je disais juste ça pour te faire réagir. Je suis désolé. " Déclara honnêtement Andreas. Une fois convaincu que Bill allait un peu mieux, il l'aida à se relever et l'assit sur une chaise. "Merde, tu es réellement enceinte alors ?" Demanda-t-il tranquillement.
"Tu pensais vraiment que je te mentais depuis tout ce temps ?" Demanda Bill, ironiquement en repoussant sa pizza. Il n'avait plus faim.
"Non ... car je ne pouvais pas le voir là dessous, du moins jusqu'à ce qu'en parlant avec toi, je me rende compte que tu connais vraiment cette situation." Admit-il.
"Si seulement c'était vrai".
"Bill ?"
"Ouais ?"
"Es-tu heureux?"
Bill hésita. "Tu veux la vérité ?"
"Quand n'as-tu pas été en mesure de me dire la vérité ?" Demanda Andreas sérieusement. Bill acquiesça d'un signe de tête et avant de pouvoir répondre, Simone arriva avec deux sacs à la main.
"Bill, je t'ai acheté certaines choses et nous en avons d'autres à acheter." Dit-elle en se retournant et en apercevant les deux adolescents. "Andreas, je ne savais pas que tu étais ici."
"Salut. Je venais voir les jumeaux, vous savez, c'est le deuxième jour depuis leur retour." Dit-il en se levant précipitamment. "Bill, on en parlera plus tard, ok?"
"Oui." Bill lui fit un signe de tête. "Je vais te raccompagner."
"C'est pas la peine. Je connais la maison comme ma poche. Je reviendrais dans quelques jours, ça te va ? Nous pourrons alors parler." Le blond lui tapota l'épaule et quitta la salle.
Quelques secondes plus tard, Simone entendit la porte se refermer, et elle se tourna vers son fils.
"Qu'as-tu mangé aujourd'hui?" Demanda Simone. Elle posa son regard sur l'assiette de son fils. "J'espère que tu n'as pas mangé que ça toute la journée."
"Non, j'ai mangé aussi quelques frites." Bill se rassit quand il sentit une drôle de sensation dans son ventre. Il se sentait toujours mieux quand sa mère était dans les environs.
"Bill, il faut que tu manges sainement. Je veux dire, ce n'est pas seulement pour toi. " Elle se retourna vers ses achats et commença à les déballer. "J'ai acheté quelques vitamines prénatales et quelques livres sur ce qu'il faut manger pour avoir un bébé en bonne santé."
Bill fronça les sourcils. " Je ne sais pas cuisiner." Lui rappela t-il gentiment.
Simone ne se retourna pas et continua de ranger ses courses. "Je sais, mais tu dois mieux manger et je pensais que je pourrais t'aider ... c'est ... si tu le veux bien sûr." Ajouta tranquillement Simone. Bill observa sa mère bouger et soupira.
"Bien sûr." Dit-il tranquillement, et il se demanda s'il ne regretterait pas cette décision.
"Vraiment ?"
"Oui maman, vraiment." Bill se leva et se saisit de ce qu'il restait de sa pizza. "Je vais aller voir ce que fait Tom." Dit-il en sortant de la salle.
"Bon, je vais quand même commencer à préparer le dîner. Bill ? "
"Oui, maman ?" Il revint dans la salle, l'air fatigué.
"Tout va bien se passer." Sourit Simone pour rassurer son fils. Bill sourit quoiqu'un peu fragile et un peu hésitant, mais au moins elle était là.
FIN CHAPITRE 18