Chapitre * 28 -

Est-ce que le shopping est vraiment la solution ?


"Là ?" Sourit Tom alors que Bill lisait le haut de son bloc note en souriant béatement.

"Absolument." Murmura-t-il en mordillant le stylo et en regardant ce qu'il avait écrit. Bill s'installa mieux sur le divan et ronronna alors que les doigts de son frère massaient ses pieds. C'était la quatrième nuit dans le Bed and Breakfast, où ils trouvèrent une douce et reposante routine, ce dont ils avaient tous les deux besoin.

"Tes pieds commencent déjà à te faire mal ?" Le taquina son frère et Bill grogna.

"Ton gosse est lourd."

"Mon gosse ?" Demanda Tom incrédule.

"Oui, ton gosse." Bill posa le stylo et le bloc note et ferma ses yeux alors qu'il recommençait à ronronner et à caresser son ventre. Tom se souvint à peine de continuer le massage tandis que son jumeau caressait son abdomen et chantonnait le morceau de guitare qu'il venait de jouer. Après un moment, Bill s'arrêta et Tom pinça son gros orteil gentiment. "Quoi ?" Demanda-t-il.

"Ne t'arrête pas." Dit Tom doucement en rougissant un peu.

"Pourquoi ?"

"Parce que." Marmonna-t-il.

"Parce que quoi ?" Bill donna un petit coup à son frère avec le pied qui n'était pas dans la main de Tom et sourit largement.

"Parce que tu es vraiment beau." Dit Tom avant d'embrasser le pied de Bill. Il embrassa sa cheville et fit jouer son visage sur la douce peau de la jambe de Bill et déposa un baiser sur son genou. Bill rit jusqu'à ne plus avoir de souffle alors que Tom lui envoyait un sourire et remonta le bas de son tee-shirt pour embrasser le renflement présent. Il semblait grandir chaque jour.

Bill sourit et accepta le baiser sur ses lèvres alors qu'il enroulait ses bras autour du cou de Tom. Tout était bien et il n'était pas fatigué et lui et Tom pouvaient juste… apprécier les moments passés ensemble sans se préoccuper de leurs regards ou de faire trop de bruit. Il soupira tandis que Tom déposait une myriade de baisers sur son cou et juste au moment où il descendait sur sa poitrine tentatrice, son portable posé sur la table de nuit sonna.

" Merde." Grogna Tom en attrapant l'objet. Il regarda l'appelant et le reposa sur la table.

"C'était qui?" Demanda Bill en le repoussant.

"Juste Andreas." Dit Tom en se recouchant contre Bill.

Bill mit son doigt sur les lèvres de Tom et montra son portable. Tom soupira et le donna à son jumeau et s'assit sur le canapé aux pieds de Bill et le regarda rappeler leur ami. "Coucou Andreas ? Désolé, je n'ai pas décroché à temps."

"C'est cool. Je voulais juste savoir si tu avais besoin d'un moyen de transport demain matin."

"Ouais, ca serait super." Bill retira ses pieds des mains de Tom et ignora le regard que lui envoya son jumeau avant de s'asseoir. "Tu sais où on est, non ?"

"Ouais, je l'ai déjà vu avant. Tu vas bien sinon ? Tu te reposes ?" Bill pouvait entendre l'inquiétude dans la voix de son meilleur ami et ça le toucha.

"Ouais, je me repose. On se voit demain, ok ?"

"Oui."

Bill raccrocha le téléphone et se recoucha. Il sentit le regard fixe de Tom et se tourna pour regarder son frère. "Quoi ?"

"Rien. Qu'est-ce qu'il se passe demain matin ?" Demanda Tom nonchalamment.

"Pas grand-chose, je dois faire quelque chose avec Andreas, c'est tout." Bill détourna le regard et haussa les épaules. Tom acquiesça lentement.

"A quelle heure tu veux qu'on soit prêt ?"

"Oh… c'est juste quelque chose qu'Andreas doit faire, et il voulait que je sois présent. Ça t'ennuierait si tu venais, vraiment." Dit rapidement Bill en prenant le bloc note et le stylo et regarda les paroles à moitié écrites. Tom acquiesça encore et prit sa guitare.

"Ok, c'est cool."

"Génial." Bill regarda Tom et sourit avant d'attraper son tee-shirt et le rapprocher de lui pour un baiser torride. "Ne boude pas."

"Je ne boude pas, c'est ton job ça, Diva." Tom se pencha et embrassa Bill à son tour. Il posa sa guitare doucement sur la table de nuit et porta toute son attention sur l'adorable bouche de son frère. Tom prit tendrement le visage de Bill dans une main et le rapprocha dans ses bras avec l'autre. Bill avait ses mains dans les dreadlocks de Tom alors qu'il retraçait sa bouche de sa langue. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient rien fait d'une telle intensité et Tom réalisa combien ça lui avait manqué.

Bill fit un petit son venant du fond de sa gorge et l'aine de Tom se serra alors qu'il s'éloignait de la bouche de son jumeau avec réticente et inhala l'odeur de la peau derrière son oreille. "Tomi." Souffla Bill désespérément. Tom ferma ses yeux face à la ruée de sang qui venait du sud, et mordilla le lobe de Bill doucement.

"Tomi…"

"Oui, Bill ?" Dit-il d'une voix rauque comme s'il avait fumé un paquet entier de cigarette et était allé dormir aussitôt après.

"Si tu ne t'enlèves pas de sur moi maintenant, je vais te pisser dessus." Dit Bill désolé alors qu'il poussait son frère sur le côté et se levait aussi vite que possible. Tom le regarda courir jusqu'à la salle de bain et claquer la porte, et il frappa l'accoudoir du sofa furieusement.

Putain de vessie.

~*~*~*~

"Je n'arrive toujours pas à croire que vous m'avez entraîné dans ça."

"Docteur Addams, j'espère que vous ne pensez pas à annuler notre arrangement." Dit Bill fermement en la regardant ouvrir la valise. Elle hoqueta face à tout l'argent devant elle et la ferma rapidement semblant coupable.

"Je t'en prie, appelez-moi Roberta." Dit-elle d'un ton absent. "Et non, je ne l'annulerai pas. Je me sens juste…"

"Imaginez comment je me sens." Dit Bill en se retournant. Roberta le regarda et acquiesça.

"Oui." Il y eut un bref silence gêné alors que Roberta mettait la valise à l'arrière de sa voiture. Elle se retourna vers Bill et lui jeta un coup d'œil. "As-tu prit un rendez-vous ?"

"Non, pas encore. Mais je le ferai." La rassura-t-il.

"Je suis sérieuse, Bill. Tu dois faire une échographie le plus tôt possible. Toute grossesse nécessite des contrôles réguliers pour être sûr que la mère et l'enfant se portent bien." Roberta sortit une paire de gants de sa poche et s'approcha de lui. "J'aimerais examiner la cicatrice et m'assurer qu'il n'y a pas d'infection ou de décoloration."

"Tout est ok." Dit Bill en s'approchant, en remontant son tee-shirt et en abaissant la ceinture de son pantalon. Ils étaient dans un parking abandonné, personne ne venait dans le coin sauf les adolescents qui venaient la nuit pour coucher. Andreas était devant eux, positionné comme un guet, pendant que Bill et le docteur Addams finissaient leurs affaires.

"Je vais voir ça de moi-même." Elle pressa doucement la peau près de la cicatrice et leva les yeux pour voir la réaction de Bill. Il avait l'air mal à l'aise mais n'avait pas eu de réaction douloureuse. "Ça guérit très bien. J'ai oublié que plus on est jeune, et plus vite ça guérit."

"Quelle chance." Dit-il d'un ton sardonique en se dérobant à son toucher.

"Tu as grossi, je n'ai pas de balance pour savoir de combien, mais ça progresse vraiment très bien." Roberta ne pouvait pas s'empêcher d'être heureuse face à la bonne guérison de Bill. Il était un peu dangereux de pratiquer une opération abdominale sur un patient qui voulait continuer sa grossesse ; le risque était que la plaie se ré-ouvre, ça parmi d'autres complications. Heureusement, rien de cela ne semblait arriver à Bill.

"Ouais, j'ai remarqué. Les seules choses qui me vont maintenant sont ces pantalons hideux. J'avais l'habitude qu'ils me glissent sur les hanches et maintenant…"

"Serré ?" Offrit-elle avec un sourire.

"Oui." Bill baissa son tee-shirt et réajusta son pantalon. "Avons-nous fini ?"

"Oui, Bill, c'est fini. S'il te plait, appelle le Docteur Anderson et fait une échographie. Il est vraiment très bon et hautement demandé mais tu auras besoin de son expertise pour s'assurer que tout est en place pour toi."

"Je le ferai docteur ; je veux dire Roberta." Il lui fit un signe de la main et se tourna vers Andreas. Le temps qu'il revienne vers son ami et sa voiture, le Docteur Addams passa devant eux, leur fit un signe et partit dans la rue.

"Hey, le criminel, comment ça fait de briser les lois ?" Plaisanta le blond alors que Bill lui lançait un regard noir. Le sourire d'Andreas se fana et il leva les mains en signe de défense. "Hey, c'était juste une blague."

"C'est ma vie, Andi, ce n'est pas une farce." Bill attendit que son meilleur ami ouvre la porte et il monta dans la voiture.

"Tu veux qu'on aille chercher de la nourriture ?" Demanda Andreas en prenant le volant. Bill secoua la tête et soupira.

"Non, je veux Tomi."

"Oui, merci. Nous serons là." Tom acquiesça, bien que la personne à l'autre bout du fil ne puisse pas le voir. Il nota quelques informations supplémentaires et raccrocha immensément content de lui-même. Il venait juste d'avoir le bureau du Docteur Anderson ; Bill avait une échographie programmée dans deux jours. C'était juste avant qu'il ne doive prendre un avion pour Paris. C'était court, mais il dormirait dans l'avion.

Il se tourna alors que Bill arrivait, et entendit le rire de son jumeau et son meilleur ami de la cuisine avant qu'ils n'entrent. "Hey." Leur dit Tom en s'asseyant à table et en se servant des cornflakes. "Qu'est-ce que vous avez fait pour être debout si tôt ?"

"Des courses." Répondirent Bill et Andreas à l'unisson, et ils commencèrent tous les deux à glousser. Tom fronça les sourcils et essaya de rester impassible alors qu'il se servait du lait.

"Quel type de courses ?" Avant que Bill ne puisse répondre, Simone entra vite dans la cuisine en mettant ses bracelets à ses poignets.

"Bonjour les garçons, je ne pensais pas que vous seriez tous là." Dit-elle en se servant un verre de jus d'orange.

"Les cornflakes sont meilleures si on les prend à la maison." Expliqua Tom alors que Bill haussait les épaules.

"J'en suis sûre. J'irai à l'épicerie plus tard dans la journée. Bill, si tu veux quelque chose de special, peux-tu l'écrire sur la liste ?"

Bill cligna lentement des yeux et hocha la tête. Sa mère devenait-elle raisonnable et gentille tout d'un coup ? Peut-être que leur absence lui avait fait réaliser combien elle était nuisante. "Ouais, ça serait cool." Son estomac gargouilla et Bill réalisa qu'il n'avait pas mangé ce matin. Il s'était juste levé et était allé soudoyer un médecin. Il sortit de ses pensées pour voir Tom le fixer étrangement.

"Assieds-toi." Dit Tom en tirant une chaise et en lui tendant un bol. Bill se soumit à cet ordre et versa rapidement des céréales dans le bol alors qu'Andreas s'asseyait à côté de lui et se prenait un bol. Aussitôt que le lait et les cornflakes touchèrent sa langue, Bill gémit de contentement alors que le bébé faisait ce qui semblait être un mouvement extatique et engouffra le reste de ses céréales.

Le téléphone sonna et la seule personne de la pièce qui n'avait pas sa bouche pleine, fut Simone qui répondit. "Allô ? Oh… ok. Ce n'est pas un problème, je le leur dirai. Merci, au revoir." Elle reposa le téléphone sur son socle et se tourna vers Bill. "Tu as pris rendez-vous avec le docteur Anderson ?" Demanda-t-elle curieusement.

Avant que Bill ne puisse avaler, Tom secoua sa tête et avala. "Non, c'était moi. Je l'ai pris pour dans deux jours." Dit-il rapidement. "Juste avant que je doive aller en France." Avant que Bill ne puisse répondre, Simone continua.

"Bien, c'était quelqu'un de son bureau. Ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas prendre Bill jeudi à une heure, ils devront le repousser à vendredi à la même heure."

"Eh bien rappelle-les, je ne serai pas là." Tom regarda sa mère de façon intensive.

"Ils ont dit que le prochain rendez-vous possible était mardi. Bill a besoin de faire un check-up avant." Dit-elle fermement.

"Mais je ne serai pas là." Rétorqua Tom.

"Andreas peut l'y emmener. Il devrait, c'est son enfant." Elle regarda l'adolescent. "Donc, tu emmèneras Bill chez le docteur."

"Oui, m'dame." Répondit hâtivement Andreas et Simone acquiesça.

"Bien, c'est réglé."

Bill soupira et eut soudainement le besoin de vomir. Il n'avait jamais été chez le docteur sans Tom et la pensée le terrifiait légèrement. Il leva ses yeux et vit la douleur dans l'expression de son jumeau et une fois encore il maudit sa mère qui voulait faire prendre à Andreas sa « place légitime ».

"Ouais, pas de problème." Dit Andreas en envoyant des regards furtifs aux jumeaux. Il les connaissait depuis assez longtemps pour lire leurs humeurs presque autant que les siennes. Tom était frustré et irrité et Bill se sentait sûrement coupable.

"Je monte me changer." Dit Bill d'une voix sombre en se levant de sa chaise. Simone le regarda comme si elle voulait dire quelque chose mais ne le fit pas en voyant son fils s'enfuir de la pièce. Bill monta péniblement les marches et entra dans sa chambre, content d'être loin du regard interrogateur de sa mère. S'il restait trop longtemps dans la même pièce qu'elle, il se sentait jugé et il n'avait pas besoin de ça maintenant. Le début d'un mal de tête pointa derrière ses yeux et il regarda autour juste au moment où Tom ouvrit la porte.

"Hey." Dit-il calmement en fermant la porte derrière lui.

"Hey. Tu veux que je repousse le rendez-vous ? Parce que je le ferai, nous pouvons le faire après que tu sois revenu de Paris." Fit Bill très rapidement alors que Tom le prit dans ses bras pour le câliner. Il prit une large inspiration et expira lentement alors que son jumeau dessinait dans son dos des cercles concentriques rassurant.

"Non, tu as besoin de voir un docteur régulier et d'en garder un définitif. Andreas peut t'y emmener cette fois ; il y aura plein d'autres opportunités pour moi de t'y accompagner, ok ?"

"Très bien." Renifla Bill en essuyant ses yeux alors qu'il riait. "J'ai l'impression d'être une fontaine." Admit-il.

"Tu es magnifique." Tom embrassa son front puis ses lèvres. Bill sourit dans le baiser et hocha la tête.

"Une personne merveilleuse qui arrive à court de vêtements… je ne rentre plus dans mes tee-shirts et je ne veux pas les élargir, et mes pantalons ? Il n'y en a plus que quelques un que je peux porter maintenant." Fit Bill en tirant sur celui qu'il portait.

"C'est pas cool." Soupira Tom. "Je vais me détester pour suggérer ça, mais pourquoi n'irions-nous pas faire du shopping ?"

"Arrête." Dit Bill acidement en jetant un regard noir à son jumeau.

"Non, c'est vrai, je me suis renseigné pour savoir où on pouvait trouver des vêtements de maternité pour hommes et il y a quelques endroits online, et une boutique à Hambourg. Si ça ne te dérange pas, on peut y aller et aller te chercher des vêtements."

"Oh, Tomi !" Fit Bill joyeusement en claquant des mains. La simple pensée de shopping le rendait euphorique. "Je vais changer ma chemise et me maquiller et je suis là dans une seconde !" Il embrassa Tom avant de faire ce qu'il venait de dire. Tom regarda son frère bouger dans tous les sens jusqu'à ce qu'il se déclare lui-même prêt.

Simone n'était pas dans les environs et Andreas était toujours assis à la table de cuisine avec le journal du jour aux pages bandes dessinées. "Où est maman ?" Demanda Bill avec un froncement de sourcils; il voulait l'éviter pour que rien ne puisse ruiner sa bonne humeur.

"Elle est partie faire des courses." Dit le blond en relevant les yeux. Il remarqua alors les yeux brillants de Bill et son maquillage fraichement appliqué, son souffle se coupa. Il était injuste comment la beauté de Bill s'approcher sans bruit de vous au moment où vous vous y attendez le moins ; un rappel douloureux de comment il était et comment il ne serait jamais le sien. Mais il était pro et il garda un sourire collé sur son visage.

"Donc nous aussi." Gronda Tom de l'intérieur du réfrigérateur. Il sortit avec sa générosité, le dernier Coca-Cola© de la maison et claqua la porte en la refermant.

"Oh, alors je retournes chez moi." Andreas referma le journal et se saisit de son bol. Tom regarda leur ami se préparer à partir et quelque chose à l'intérieur de lui se tordit. Il y a juste quelques mois il l'aurait invité. Peut-être qu'il était temps d'arrêter de lui tenir rancune.

"Tu peux venir si tu veux." Dit Tom facilement, en essayant de faire paraître ça comme si ce n'était rien. Il attrapa le regard fixe de Bill sur lui et s'arc-bouta quand son jumeau le tira pour l'embrasser.

Andreas observa ses deux amis qui semblaient avoir oublié qu'il était là ; son cœur se serra mais il accepta de toute façon. Il ne pourrait jamais rejeter une occasion de passer plus de temps ave Bill.

~*~*~*~

"C'est vulgaire."

"Qu'est-ce que c'est que ça ?"

"Un veston".

"Tu aimes les vestons."

"Celui-là ressemble à un veston pour aliéné."

"Tu te rappelles ce costume ?"

"C'était à la mode. Ça ne compte pas."

"A la mode mon cul." Répliqua Andreas en se saisissant du pantalon dans la main de Tom pour le remettre sur l'étagère. Le guitariste renifla et se tourna sur lui-même pour regarder autour de lui le magasin. C'était petit, mais il y avait une large sélection pour divers clients parfois inattendus. « The Paternity Store » 1 , s'appelait-il, ce que quelqu'un considérait probablement le nom le plus intelligent.

Bill les avait poussé tous les deux à errer dans le magasin partit lui à la recherche de couleurs sombres et des pantalons serrés en laissant Tom et Andreas plaisantaient gentiment sur les pantalons de golf pour hommes enceints. Andreas tira un short de sur l'étagère qui ne pouvait pas être plus laid et Tom se retourna, hébété en attrapant le vêtement. "Putain de merde, qu'est-ce que c'est que ce truc ?"

"Un pantalon de golf chic pour homme enceint, ou ce qu'ils en disent." Il regarda le prix et siffla. "Quatre-vingts euros." Andreas grommela et le remit à sa place.

"Pour quatre-vingts euros, je préférais que cet affreux pantalon me suce que d'avoir à le porter." Plaisanta Tom et les deux garçons s'écroulèrent de rire.

"Tu peux imaginer ça ?" Réussit à sortir Andreas entre deux rires.

"Je ne l'enlèverais jamais." Haleta Tom et son aine lui fit mal et lui rappela la sensation qu'il ressentait quand Bill sur ses genoux relevait les yeux vers lui avec cette soif dans le regard qui faisait trembler ses genoux à chaque fois.

"Moi non plus."

Tom regarda de l'autre côté de la pièce et aperçu Bill en train de parler à un vendeur en lui que désignait un pantalon porté par un des mannequin dans la vitrine. "Je suppose que Bill a trouvé quelque chose qu'il aimait." Dit-il face au sourire heureux sur le visage de son jumeau.

"Je suis ravi ; les grands magasins n'aurait pas été une bonne idée." Andreas poussa oisivement quelques tee-shirt et regarda en fronçant les sourcils les fleurs noires et blanches sur l'un deux. "Qui porterait quelque chose comme ça ?" Il le mit contre son corps et son mince physique fut éclipsé. Tom regarda derrière lui et secoua la tête en signe de dégoût.

"Putain, si je savais. Mais il devrait être arrêté pour ça. Habiliter ou non."

"C'est agréable." Dit tranquillement Andreas et Tom fit pivoter son corps avec difficulté.

"Que veux-tu dire ?"

"Nous trois. Qui traînons ensemble. Quand la dernière fois est-ce arriver ? Et que nous nous sommes autant amuser ? Parce que je ne compte pas ce dîner horrible." Ajouta t-il.

"Moi non plus. Je ne sais pas, c'était y a quelque temps." Tom haussa les épaules.

"Je ne veux pas que tu me détestes, Tom ; j'ai juste… voulu aider. J'ai voulu faire ce que je pensais que tu aurais fait pour moi ; si je ne savais pas comment sortir de quelque chose. Je savais que si elle continuait, tu aurais fini par avouer et saurait été la fin de tout."

"Ouais, je sais." La peau de Tom l'irritée et il savait que son visage était rouge; il avait horreur d'en parler mais il ne voulait pas dire à Andreas de s'arrêter, il pouvait dire qu'il avait besoin que ça sorte de sa poitrine. "Je ne suis pas furieux contre toi, je suis en colère contre tout le reste."

"Parfois, je te regarde et juste …" Andreas haussa les épaules. "Je ne sais pas, peut-être que j'imagine des choses."

Le sourcil de Tom se releva quand il regarda fixement la tablette devant lui, soudainement consumé par le besoin de regarder fixement avec les yeux vides des pantalons laids. Il savait qu'Andreas n'avait rien imaginé. Récemment, chaque fois que Tom regardait Andreas, il imaginait des scénarios avec pour scène finale la mort douloureuse de leur ami. Dans cette franche conversation il se sentait quelque peu timide.

Quelque peu.

"Je ne sais pas, je suppose que j'ai été une vraie merde récemment."

"Récemment ?" Tom releva les yeux et Andreas se tût. Il se sentait assez bien pour ne pas vouloir tuer le blond et les deux adolescents dirigèrent leur regard vers Bill quand ils l'entendirent hurler de quelque part vers les cabines d'essayages.

"Je suis une grosse VACHE!"

Tom courra au lieu où il pensait que Bill était et tira violemment le rideau. Son jumeau était au milieu de la cabine vêtue de seulement un pantalon et son soutien-gorge pendant qu'il se regardait désespérément dans le miroir. "Quoi ?" Demanda Tom, irrité. Il détestait quand Bill criait au meurtre et qu'il n'y avait aucun meurtre.

"Putain, je suis énorme." Le chanteur tourna sur lui-même et continua à se regarder fixement dans le miroir. Dans ce pantalon à sa taille on ne pouvait pas contredire le fait que Bill était enceint. Ses jambes étaient aussi minces que d'habitude, mais sa taille s'était élargit pour laisser la place à son abdomen agrandi. Il pleurnicha pendant qu'il changeait de pose pour voir s'il pouvait réduire au minimum son ventre.

Tom regarda derrière lui Andreas et leva les yeux au ciel en refermant le rideau et soupira. "Ecoute Bill, tu savais que ce temps allait venir. Tu ne peux plus rentrer dans tes vêtements donc tu dois en acheter des plus grands, c'est naturel."

"Putain, ne me dit pas que c'est naturel ; cette situation entière n'est pas naturelle !" Hurla t-il en jetant méchamment un tee-shirt au sol.

"Bill, calmes-toi, ok ?"

"Que je me calme!" Bill venait de retourner sa colère contre son jumeau alors que celui-ci tournait déjà les talons. "Tout est de ta faute."

"Quoi ? De ma faute ?" Glapit Tom avec indignation.

"Oui, toi. Si tu n'avais pas une telle fascination à enfoncer ton sexe dans mon cu- Où vas-tu ?" Bill fronça les sourcils quand Tom quitta brusquement la cabine. Andreas l'esquiva et il put lire le mot : ‘souci' écrit partout sur son visage.

"Bill, mec, tu pourrais crier moins fort des mots comme ‘sexe', ‘cul' et les autres trucs du genre." Lui conseilla t-il en se saisissant d'un tee-shirt jeté au sol. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Je suis laid et je suis gros." Gémit Bill en s'apercevant une fois encore dans le miroir. "Et je pense que mon cul devient encore plus gros."

"Il faut y faire face ; il va devenir probablement encore plus gros."

"Putain, merci de ce discours d'encouragement Andreas." Bougonna Bill mais le blond secoua seulement la tête.

"Désolé, c'est tout ce que j'ai comme discours d'encouragement. Bill, tu sais savez que tu vas grossir et il va être de plus en plus dur pour toi de te regarder dans le miroir, mais tu dois te rappeler que tu as l'air bien. Même mieux qu'avant ta grossesse." Sourit Andreas.

Bill boudait, mais profondément à l'intérieur de lui, il était d'accord. Sa peau avait commencé à s'éclaircir joliment et ses cheveux étaient certainement plus épais et plus dissipés. "Je n'ai jamais été autre chose que maigrelet, ça m'effraie." Admit-il.

"Je sais, mais c'est pour une bonne cause. Je comprendrais de te voir énerver contre toi si tu étais assis sur ton cul toute la journée et mangeait de la pizza et de la glace, mais tu es enceint. Peut importe à qui est la faute, c'est juste comme ça. Donc diminue un peu la culpabilité de Tom, il est un peu stressé."

"Oh bon Dieu, j'ai dû passer pour un sérieux psychopathe en lui sautant dessus, n'est-ce pas ?" Demanda Bill avec horreur.

"Je t'ai entendu, plutôt brutal." Sourit Andreas. Son regard s'attarda sur le corps de Bill et soudainement l'adolescent comprit qu'il portait seulement un soutien-gorge et un pantalon. Il prit le tee-shirt dans les mains d'Andreas et l'enfila.

"Sérieusement merci."

"Aucun problème, ma tante a six enfants ; j'ai l'habitude des sautes d'humeur dû à la grossesse."

"Ouais, mais moi ça me gêne." Bill ferma ses yeux et regretta qu'il ne puisse pas frotter son visage, s'il le faisait alors son maquillage baverait et ça il ne le voulait juste pas.

"Ça va ?"

"Ouais, après que nous soyons sortis d'ici, nous devons faire quelque chose pour trouver à manger. Nous sommes affamés." Bill caressa son ventre tendrement.

"Puis on pourra revenir ici." Andreas sortit et une seconde plus tard, Tom tira le rideau furieux en voulant protester. Il se tourna et regarda Bill d'un ton maussade avant de repartir pour prendre congé à nouveau.

"Attends!" Bill le rattrapa et saisit son bras.

"Tu veux encore me hurler un peu plus dessus ?" Demande Tom, irrité alors qu'il consentit à se reculer. Bill se blottit alors contre son cou et Tom fronça les sourcils ; pas tout à fait prêt à pardonner à Bill.

"Je suis désolé, Tomi, je ne sais pas ce qui s'est passé." Chuchota Bill en se rapprochant tout près et entoura ses bras autour du cou de son frère.

"Tu m'as hurlé dessus et ce n'était pas ma faute." Tom ne se souciait pas si les gens lui hurlaient dessus ; juste il les écoutait et les ignorait. En revanche quand Bill hurlait après lui son monde s'anéantissait et malgré son apparence extérieure de gros dur, il avait toujours peur que son petit frère le rejette.

C'était pour ça que Bill acceptait de beaucoup souffrir pour s'assurer de ne jamais rejeter Tom à moins qu'il ne le faille ; son jumeau entra avec l'intention de l'aider et Bill le lui rejeta à la figure."Je suis vraiment désolé, Tomi." Chuchota-t-il à nouveau en se penchant en arrière pour l'embrasser sur les lèvres. Bill continua à l'embrasser jusqu'à ce qu'il ait estimé que Tom réponde à son baiser quand celui-ci enveloppa ses bras autour de sa taille. Quand ils se rapprochèrent encore plus il put sentir l'érection de son jumeau contre lui. "Je me trouve devant le besoin de m'en occuper plus tard." Ronronna Bill suggestivement.

Tom déglutit et cligna des yeux rapidement. "Vraiment ?"

"Oui. Nous ne pouvons pas faire l'amour mais je peux le sucer … Tu veux que je le suce, Tomi ?" Bill se mordit la lèvre et regarda son frère battre des cils. Tom déglutit difficilement et gémit.

"Ne le fais pas; si tu n'étais pas enceint je te pousserais contre le mur et te baiserais ici, comme la fois où nous l'avons fait dans ce magasin à Varsovie." Il se lécha les lèvres inconsciemment et Bill trembla.

"Je m'en souviens; je pouvais à peine marcher quand nous sommes repartis mais la douleur était tellement bonne."

"Tu as eu un sourire niais sur ton visage tout le reste de la journée." Se moqua gentiment Tom, fier de voir Bill rougir.

"Oui, peut importe. Donc tu me pardonnes ?"

"Oui, je suppose." Tom se pencha en avant et l'embrassa à nouveau. "Maintenant je dois sortir d'ici et penser à notre grand-mère en bikini."

"Yuck." Dirent les deux adolescents à l'unisson avant de se mettre à rire.

"Sors maintenant ainsi je pourrais finir l'essayage et détester mon corps." Dit Bill légèrement et Tom se saisi de son poignet et l'embrassé.

"Je te mets au défi d'oser le détester; j'aime chaque parcelle de toi, particulièrement en ce moment." Dit-il sérieusement. "Ok ?"

"Bien."

"Bien ?"

"Excellemment bien." Bill sourit sincèrement et le poussa hors de la cabine.

~*~*~*~

"C'est adorable."

"Et ça va avec ça!"

"… je ne l'ai pas vu dans le magasin!"

"Parce que j'ai demandé au vendeur s'il ne l'avait pas en réserve. Elle va être adorable."

"J'aime faire des courses pour-" La porte d'entrée s'ouvrit et Simone releva les yeux. Vu la quantité de bruit que c'était ça devait être très certainement ses fils, ils entrèrent dans la salle de séjour. Tom et Andreas portaient de nombreux sacs blancs et Bill les suivait directement après un bretzel dans une main et un hotdog dans l'autre. "Les garçons." Dit-elle avec difficulté alors que Mara se redressa à côté d'elle.

Bill fit une pause au milieu de sa bouchée et regarda au sol les papiers froissés et les sacs répandus partout dans la pièce. "Qu'est-ce qui se passe ?" Demanda t-il avant de mordre dans son bretzel.

"Nous avons fait des courses." Dit Mara nerveusement en observant le froncement de sourcils de son fils et lorsqu'il s'approcha tout près. Une fois que leur vision avait pu dépasser le divan ils voyaient du rose partout autant que l'œil pouvait en voir. Des vêtements pour bébé, des bavoirs, des bouteilles, des couvertures, des couches et des jouets étaient rangés par piles et par groupes.

Tom regarda rapidement Bill, mais son visage était impassible au moment où il se dirigea en regardant toujours au sol vers un monticule de bavoirs. Il regarda leur mère et Simone eu la bonne grâce de rougir. "Maman, qu'est-ce que c'est ?"

"Ne te fâche pas, Mara et moi avons juste fait un peu des achats. Juste un peu. Pour aider." Elle haussa les épaules et regarda la mère d'Andreas pour confirmation.

"Oui et tout était en solde ; nous étions presque obligé d'acheter maintenant." Fini par dire Mara sans conviction pendant qu'elle tordait une couche en tissu dans ses mains.

Bill ingéra une bouchée d'un de ses aliments et fronça les sourcils. "Pourquoi vous ne m'avez pas dit que vous alliez faire des courses pour acheter des vêtements pour bébé ?" Demanda t-il tranquillement.

"Nous ne l'avons pas fait-" Simone fit une pause au milieu de son mensonge et regarda à nouveau le visage de son fils. "Nous voulions rattraper un peu notre retard." Dit-elle lentement.

"C'est tout rose." Dit-il alors que Tom et Andreas prirent les sacs et allèrent examiner les achats.

"Est-ce que ce n'est pas adorable ?" Demanda mielleusement Mara. Andreas leva les yeux au ciel. Bill détestait le rose.

"Je déteste le rose." Dit Bill alors qu'il posait son bretzel en équilibre son sur hotdog pour pouvoir toucher un body rose fleuri plié sur le bras du divan. C'était plus doux qu'il ne le pensait et il retraça le contour du cou en broderie.

"C'est une fille, Bill et les autres couleurs n'étaient pas assez jolies." Mara secoua la tête de dégoût.

"Il y a plus qu'un magasin dans le monde et tout est rose. Mon Dieu, je vais tout jeter." Bill renversa une petite pile de vêtements et fronça les sourcils. "Vous y êtes allés et avez tout fait sans moi."

"Ne fais pas ça, Bill, nous essayions juste d'être utiles." Dit Simone en franchissant les boîtes abandonnées et les sacs du magasin de bébé et elle se dirigea vers son plus jeune fils. "S'il te plaît, accepte juste notre aide."

"L'aide est une chose; là vous y êtes juste allés et avez tout acheté vous-mêmes. Et tout est rose!" Bill ferma les yeux et respira à fond. "N'importe lequel d'entre vous savait que je voulais faire certains achats moi-même ? N'avez-vous pas pensé que j'avais une idée de comment je voulais habiller mon bébé ? C'est sûr se serait l'enfer n'est-ce pas !" Dit-il sèchement au moment où il renversa une autre pile soigneusement pliée de vêtements. Il ne souciait pas de voir que Simone était blessée; il était furieux, malade et très fatigué de devoir tout le temps répéter les choses.

Avant qu'il ne puisse les arrêter les larmes arrivèrent au creux de ses yeux et Bill donna son alimentation à Tom et couru dans l'escalier. Il fit une pause au milieu et se mordit la lèvre; tout le monde l'observait, il se retourna et couru en sens inverse vers la salle de bains.

FIN CHAPITRE 28

 

 

 

 

 

 

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