Chapitre 38 *

Est-ce que la réEconciliation est vraiment la solutioN


"C'est une photo très réussie." Dit Simone avec un sourire alors qu'elle remettait à la femme son appareil photo tandis que Bill enlevait son bras autour de son épaule.

"Merci beaucoup, ma fille va être folle. Vous êtes si gentil !"

Bill inclina la tête en souriant et la femme leur fit un signe de la main en partant. Elle était gentille, mais elle avait prit au moins dix minutes pour raconter combien sa fille Anna était fan du groupe. C'était agréable à entendre, vraiment, mais ils n'avaient pas trop de temps et il voulait aller chercher quelque chose à manger avant de retourner à sa maison.

Sa maison.

Il savait que sa mère se demandait pourquoi il souriait de façon impromptue de temps à autre, mais elle le frapperait encore si il lui rappelait qu'il possédait une maison. Non, même le fait que Bill regrettait qu'elle ne soit pas à 'eux' ne pourrait entacher sa bonne humeur. Actuellement, Simone et lui étaient dans un magasin de meubles et Bill écrivait diverses références de meubles entreposés dans le magasin. Peu importe combien ça lui coûterait, il ferait tout livrer aujourd'hui.

Le bébé lui donna un coup de pied et Bill caressa son ventre doucement. Elle était si active en ce moment et elle ne voulait jamais dormir, surtout quand lui avait le temps pour le faire. Bill ravala un bâillement et regarda vers le haut pour voir sa mère le regarder étrangement. "Quoi ?"

"Je suis désolée." Dit Simone doucement en posant ses mains le long d'un fauteuil inclinable en velours côtelé. Elle n'avait pas vu quelque chose d'aussi laid de toute sa vie. "Je suis juste inquiète."

"En ce qui concerne ?" Bill ne lui prêtait pas vraiment attention, il jouait avec son collier et regardait une émission de divertissement. Voulait-il une télévision dans sa chambre ? Probablement ; l'escalier serait trop dur à descendre à chaque fois qu'il voudrait regarder quelque chose. Il tendit le bras et nota la référence puis continua.

"Je sais que Tom et toi passez par quelque chose en ce moment, mais je souhaite juste que tu ne fasses pas trop de déplacement, surtout depuis qu'il n'y a personne qui vit avec toi. Je suis inquiète que quelque chose arrive et que personne ne soit là." Simone fit une pause quand quelques jeunes filles s'approchèrent pour obtenir des autographes avant qu'elles ne passent leur chemin, satisfaites. "Je suis effrayée. Si je n'avais pas été à la maison lorsque tu as eu ton malaise la dernière fois alors qui sait ce qui serait arrivé ?"

"C'était une tumeur, elle est partie maintenant."

"Bill, tu sais bien ce que je veux dire."

"Oui, je le sais." Il s'arrêta et se retourna pour regarder sa mère. "Mais que veux-tu que je fasse ? Il faut bien que tout sois prêt avant que le bébé arrive."

"Je sais." Dit Simone en acquiesçant de la tête. "Je souhaite juste que ton frère et toi, vous vous réconciliez."

"Moi aussi." Dit-il doucement avant de pousser des cris aigus de bonheur. "C'est parfait !"

"Quoi ? Qu'est-ce qui est parfait ?" Simone regarda où il dirigeait son regard et leva les yeux au ciel. "Mon Dieu, toi et le cuir."

"C'est absolument étonnant." Bill roucoulait en marchant aussi rapidement qu'il le pouvait. C'était un magnifique canapé d'angle en cuir. Il se frotta le ventre avec un soupir heureux et nota rapidement la référence. C'était le plus beau canapé en cuir qu'il avait vu ; pendant un instant, il avait pensé qu'il ne le trouverait pas, mais Bill ne voulait pas d'une maison sans une salle de séjour meublée.

Maison.

Ça sonnait toujours aussi bizarrement dans sa tête mais il était totalement euphorique.

"Je suis heureuse que nous passions du temps ensemble, je commençais à penser que tu me détestais." Dit Simone au moment où Bill s'assit sur le divan en soupirant de soulagement. Ses pieds étaient morts et il était impossible de se masser les pieds quand on était enceinte de plus de cinq mois.

"Non, je ne te déteste pas maman. Je ne t'ai jamais détesté. Je … juste je suffoquais." Bill regarda autour de lui les meubles de la même collection que le canapé et essaya de l'imaginer dans sa salle de séjour. Il sourit et inclina la tête. Tout irait parfaitement bien avec la décoration qu'il avait prévu.

"Je sais, je suis désolée." Simone s'approcha de Bill et l'aida à se mettre sur pieds avec un sourire. "Tu n'as toujours pas trouvé le truc ?"

"Tu ne pourrais pas me le dire ? J'ai l'impression d'avoir une boule de bowling sous mon tee-shirt." Admit-il en posant ses mains dans son dos pour soulager un peu la pression. "Merde, tu peux me tenir ça ? Je dois aller aux toilettes."

"Tu sais où-"

"Je les ai vu en arrivant." L'interrompit Bill avant de se dandiner au loin. Simone sourit et secoua la tête. Tant de choses lui avaient manqué depuis qu'elle n'avait plus été enceinte.

Avoir une vessie de la taille d'une noix n'était pas l'une d'entre elles.

~*~*~*~

"…Alors, tu vas dire quelque chose ?" Demanda Andreas tranquillement alors que Tom le fixait de l'autre côté de la salle de séjour.

"Je suis venu ici parce que j'avais des choses à te dire et des questions auxquelles je voulais des réponses, mais maintenant je ne sais plus quoi dire." Tom respira à fond et essaya de ne pas courir vers la porte ou frapper son meilleur ami à nouveau.

Meilleur ami.

Stephen lui avait dit d'essayer de se rappeler de ça quand il parlerait à Andreas à nouveau. Tom respira à fond et essaya une nouvelle fois. "Tu m'as déjà dit pourquoi ; je ne le comprends pas mais c'est tout. Je ne peux pas être d'accord avec ça. Je suis venu parce que … je … ne sais pas." S'estompa t-il.

"Je suis désolé." La voix d'Andreas avait presque été engloutie par le silence régnant dans la pièce et Tom s'assit.

"Quoi ?"

Le blond platine soupira. "Tu m'as entendu, je suis désolé ; de tout. J'ai eu du temps pour réfléchir à ce que tu pouvais ressentir et je me suis rendu compte que je n'étais pas un très bon ami. J'ai arrêté de me mentir à moi-même à propos de ma motivation pour avoir fait ça."

"Comme l'aveu à mes parents que l'enfant était le tien ?"

"Oui." Andreas serra sa mâchoire, mais continua. "Je voulais vraiment aider et une partie de ce que je faisais était si attirante parce que ça me forcerait à être dans le contexte. J'ai juste tout foutu en l'air."

"Ouais, tu l'as fait." Tom n'était pas heureux; il ne pensait pas qu'il ressentirait ça. Il se sentait fatigué, triste et regrettait que ces sentiments ne soient pas partis.

"J'aimerai retirer tout ce que j'ai dit, juste dire la vérité."

"Tu passerais pour un menteur, pas seulement auprès de tes parents et les miens, mais aussi auprès de la presse. Et on verrait alors Bill comme un menteur. Non, pour le meilleur et pour le pire nous allons nous en tenir à cette version." Tom sourit et s'étonna de s'entendre dire ça. "Juste … avant que tu n'ais d'autres idées brillantes, vérifie avec nous que nous sommes d'accord, ok ?"

"Absolument." Andreas inclina la tête vigoureusement.

"Ta mâchoire s'est joliment guérie." Complimenta le guitariste avec un sourire et son meilleur ami se mit à éclater de rire.

"Oh s'il te plaît, tu m'as à peine touché." Brusquement l'ambiance devint un peu maladroite ; comme s'ils n'étaient pas sûrs qu'ils puissent encore à nouveau rire ensemble. "Ecoute, Tom, je sais que tout ne va pas revenir comme avant tout de suite, mais je voulais encore une fois te faire mes excuses. Je n'avais en aucun cas le droit d'embrasser Bill pendant qu'il dormait, peu importe ce que je pensais ressentir."

Tom redressa sa tête. "Attends, quoi ?"

"Quoi ?" Andreas cligna nerveusement des yeux.

"Tu as dit que Bill était endormi ?" Tom eut tout d'un coup mal au ventre et fut fortement tenté de frapper à nouveau le blond platine au visage.

"Oui, je pensais que tu le savais !"

"Comment tu voulais que je le sache ?" Hurla Tom en se mettant debout.

"Parce que Bill te l'aurait dit ; comment tu veux que ça soit autrement ?!"

"Oh merde … je ne lui ai pas donné une chance de s'expliquer." Gémit Tom en mettant sa tête dans ses mains. Il avait envie de vomir et crier en même temps. Tout était de sa faute.

"Oh merde."

"Il ne te l'a pas dit ?" Demanda Tom en relevant la tête, à nouveau en colère.

"Non, nous … nous venons juste d'arranger les choses et même maintenant nous ne nous parlons pas régulièrement. Et … nous n'avons pas parlé de toi du tout." Andreas observa Tom faire les cents pas, prendre son téléphone et composer le numéro de son jumeau. Directement, après qu'il l'ait mis à son oreille Tom hurla et jeta presque son téléphone contre le mur.

"Putain de répondeur !" Hurla-t-il en remettant son téléphone dans sa poche. "Bien sûr, il ne voudra pas me parler, la merde!" Tom courut jusqu'à la porte pour se libérer, Andreas juste derrière lui.

"Tom, calmes-toi, s'il te plaît!" Dit Andreas en se précipitant après lui.

Tom se retourna et secoua la tête. "Non, comment tu veux que j'y arrive ? J'étais furieux et fâché contre Bill et ce directement depuis que tu as quitté ma maison la dernière fois. Je ne lui ai pas donné de chance de dire quoi que ce soit! J'étais juste si sûr qu'il t'avait embrassé en retour, qu'il … Il doit penser que je suis un putain d'idiot et je le suis. Andreas, j'ai peut-être tout ruiné."

"Calmes-toi, tu n'as pas tout ruiné. Essayes juste de l'appeler à nouveau, ok ?" Tenta le blond platine, essayant de rassurer son meilleur ami. "Assures-toi juste que tu es calme d'abord."

"Ouais, je le ferais tout à l'heure." Tom se dirigea vers sa voiture et recomposa le numéro de Bill alors qu'il démarrait. Avant même qu'il ait le temps d'appuyer sur la touche ‘Appel', le numéro de David s'afficha. Que voulait-il maintenant ? "Salut !" Tom continua de conduire vers sa maison; il espérait que Bill serait là-bas et donc qu'ils pourraient parler de tout ça.

"Putain, où es-tu ?"

"Quoi ?" Tom tourna au coin en fronçant les sourcils. Il n'aimait pas conduire d'une main, mais il n'arrivait pas à trouver son kit mains-libres ; il l'avait laissé tomber un peu plus tôt cette semaine et n'avait pas eu assez de temps pour le chercher. D'accord, ce n'était pas vrai ; Tom était juste trop paresseux pour le chercher.

"Où es-tu ? Le van vient juste de passer chez toi et ta mère nous a dit que tu n'étais pas là."

"Pourquoi - MERDE!" Tom frappa le volant de frustration. Ils avaient prévu une séance photo à Londres. C'était un aller-retour rapide, mais la situation était déjà en train de déraper. "David, je ne peux pas aller en Angleterre tout de suite." Dit-il en essayant de ne pas crier devant le feu rouge.

"Que veux-tu dire par je ne peux pas aller à Londres ? Tu es dans ta voiture ?"

"…Oui …"

"Alors ramène ton cul maigrelet à Hambourg et maintenant. Tu arriveras probablement en même temps que nous, sinon j'espère que Dieu t'aidera. Si tu n'es pas dans cet avion, je ferai de ta vie un enfer, tu m'entends ?"

Tom pouvait pratiquement voir le filet de bave sortir de la bouche de leur manager et grinça des dents. "Génial." Geint-il avant de raccrocher son téléphone rapidement. Le feu passa au vert et il regarda brièvement les routes devant lui avant de prendre finalement la direction de l'autoroute. La séance photo ne pouvait pas être prévue à un plus mauvais moment, mais au moins, Bill serait là. Alors il lui ferait des excuses et le ferait jusqu'à ce que son jumeau et lui se réconcilient et qu'il lui pardonne d'avoir eu la tête dans le cul pendant un mois. "J'arrive Bill." Dit-il dans le vide en prenant l'autoroute.

~*~*~*~

"Bill, c'est moi. Réponds s'il te plaît. Je pensais que tu venais à la séance photo mais je viens juste de découvrir que non. Je voulais te faire mes excuses en personne, mais si je dois le faire je le ferai par téléphone. Juste appelles-moi s'il te plaît. S'il te plaît." Tom raccrocha et pour la vingtième fois il fixa la tête de David. Apparemment, il pouvait très bien sentir la chaleur de son regard fixe sur lui car il se retourna. A ce mouvement, Tom fronça les sourcils.

"Tu peux arrêter de me regarder comme ça maintenant. Ce n'est pas ma faute si tu as oublié que nous avions planifié quelque chose aujourd'hui." David se retourna juste à temps pour intercepter un appel du label.

Tom ne tenait pas en place, il avait chaud et était irrité ; il savait que son humeur ne serait pas favorable à l'affaire qu'ils avaient à Londres, mais il ne pouvait pas faire mieux. Le voyant indiquant qu'il ne pouvait plus passer d'appel s'alluma et Tom dû arrêter d'appeler son frère.

"On a fait du bon travail, tu ne trouves pas ?" Demanda-t-il à sa fille en se promenant dans la maison. Elle était toujours peu meublée mais ça changerait quand Bill rajouterait de la décoration supplémentaire qu'il aimait et que la peinture serait faite. Le mobilier de la salle de séjour qu'il avait choisi ce matin semblait sensationnel dans la pièce et tout ce qu'il avait besoin de rajouter était une télévision dans la salle de séjour, une dans sa chambre et il serait installé.

Sa mère rabâchait toujours la même chose sur la nécessité d'avoir des plats et des ustensiles de cuisines mais Bill ne voyait pas vraiment pourquoi, quelqu'un le ferait pour lui de toute façon. Mettez-le à côté d'une casserole avec un peu d'eau chaude et il trouverait bien une façon de la faire bouillir. Parfois. Il pourrait même faire du fromage grillé. À cette pensée le ventre de Bill gronda et il le frotta doucement en marchant vers la cuisine. C'était grand et parfait pour s'y distraire ; Bill était tout excité quand ils avaient vu l'endroit la première fois, mais sur sa vie, il ne pouvait pas trouver ce qu'il ferait dans cet endroit et surtout s'il devait agir à l'intérieur.

Peut-être que tout ça n'avait pas d'importance, c'était sa première maison et il arriverait bien finalement à utiliser chaque pièce. "N'est-ce pas, Rebecca ? Est-ce que tu es une Rebecca ?" Sa fille ne répondit pas et Bill haussa les épaules. "Je te trouverais un prénom plus tard et peut-être même un deuxième prénom puisque ta grand-mère a été trop paresseuse pour m'en donner un et à ton père aussi."

Le cœur de Bill se serra à la pensée de Tom et il réprima immédiatement l'émotion. Il se trouva devant la porte de derrière qui donnait sur le jardin et sourit. C'était agréable, la piscine prenait presque toute la place, mais là où il n'y avait pas de surface lisse colorée bleue, il y avait de l'herbe verte luxuriante, même au milieu de l'été. Il alluma les éclairages de la piscine puis les éteignit, pour ensuite allumer les éclairages du chemin qui donnait de la porte à l'espace détente à côté de la piscine puis les éteignit aussi.

Bill était tout content de jouer avec les éclairages, mais ce n'était pas aussi amusement que si Tom était là et levait les yeux au ciel en disant qu'il était un bébé alors qu'il attendait son tour. "Qu'est-ce que tu dis d'aller à l'étage ? Je n'ai pas faim et je pense que les grognements de tout à l'heure étaient juste des gaz." Bill se saisit quand même d'une boite venant du traiteur chinois et on ne sait comment, le poulet aigre-douce fut engloutit avant même qu'ils ne soient arrivés en haut.

Il marcha jusqu'à la plus grande chambre, la chambre principale et sourit. Son lit en baldaquin était de la taille de celui des empereurs, taillé dans un bois d'ébène sombre. Bill l'avait commandé il y a des semaines de ça en ligne et il était finalement arrivé ce matin. Tandis que lui et Simone étaient partis acheter d'autres meubles et diverses petites choses pour le reste de la maison. Gordon avait avec eu la bonté de prendre de son temps pour le réceptionner. C'était magnifique avec les nouveaux draps et housse de couette que sa mère et lui avaient choisi, dans des tons somptueux, brillants noirs.

Il était épuisé et tenta douloureusement d'aller se coucher ; il prendrait sa douche demain matin, mais la sueur des achats était partout sur Bill et il ne voulait pas ruiner ses nouveaux draps et sa housse de couette avec la poussière du magasin de meubles. Il s'aperçut que même ses cheveux avaient l'air recouvert de poussières, une fois qu'il eut ôté ses vêtements et en se regardant dans le miroir. La peau de son ventre semblait briller et s'étirer encore et encore ; il frotta son bas-ventre où il avait un peu mal. Sa fille était là, celle de Tom et lui bien sûr, et elle grandissait rapidement.

Bill soupira et marcha jusqu'à la spacieuse salle de bain et sourit. C'était plus beau que ce qu''il se souvenait. Après que Gordon et sa mère soient partis, Bill avait passé quelques minutes à juste fixer sa salle de bain. La baignoire était énorme, un monstre de marbre pouvant contenir presque quatre personnes assises. La douche était de l'autre côté de la salle de bain et avait un système audio intégré pour le nec plus ultra des expériences de lavage. Bill ne souhaitait pas prendre de douche, il voulait prendre un bain. Il se pencha, ouvrit le robinet d'eau chaude et observa comment la baignoire se remplissait rapidement. Quand c'était plus qu'assez haut il ferma le robinet et admira une fois de plus la vue.

Il n'y avait rien de meilleur que de prendre un bon bain dans une fabuleuse baignoire.

Bill aperçu rapidement son reflet dans le miroir et s'en détourna pour se tenir au bord de la baignoire et se laisser lentement tomber dedans. L'eau chaude lui faisait du bien pour ses courbatures, particulièrement celles aux pieds, et Bill ne put s'empêcher de gémir à haute voix. L'eau recouvrait son ventre et il se demanda oisivement si sa fille avait envie de nager à l'intérieur de lui. Bill était vraiment trop fatigué pour se mettre du savon partout sur le corps mais il se débrouilla ; il s'endormit bientôt alors que les nœuds de ses muscles se déliaient.

*

Bill se réveilla dans un frisson et regarda autour de lui, perplexe. Il ne reconnut pas son environnement jusqu'à ce que la mémoire lui revienne. Il était dans sa maison, sa première nuit chez lui et il était seul et nu dans l'eau froide de sa baignoire énorme. Bill gémit puis éternua, de la chair de poule apparaissant partout sur ses bras, au bout de ses seins, et dans presque toutes les parties qui n'était pas submergées dans l'eau. Combien de temps avait-il été endormi ? Bill éternua à nouveau et décida qu'il était temps de sortir du bain.

Il leva le bras pour s'accrocher au bord de la baignoire et essaya de se tirer vers le haut, mais il glissa et retomba dans l'eau dans un petit éclaboussement. Bill grinça des dents et essaya de nouveau mais même résultat. Merde. Il ne pouvait appeler personne pour venir l'aider à sortir de la baignoire, il mourrait probablement de froid avant que quelqu'un ne vienne et l'eau était de plus en plus inconfortable. La merde, peut-être que sa mère avait raison, ce n'était pas très sûr pour lui de rester tout seul dans sa maison. Si quelqu'un d'autre avait été ici, il aurait eu juste à hurler jusqu'à ce qu'il vienne.

Il était seul et à l'avenir il devrait se le rappeler.

Vingt minutes plus tard, Bill pleurait en essayant de trouver comment sortir de la baignoire. Le docteur Robert lui avait dit d'être prudent dans ses déplacements ; les femmes avaient un centre plus haut de gravité que les hommes, et c'est ce qu'il leur permettait de porter des enfants et de rester en équilibre assez facilement. Depuis que son centre de gravité s'était abaissé son ventre de plus en plus volumineux lui faisait perdre tout son équilibre et il était incapable de compenser ce handicap en raison de l'eau et de la surface glissante de la baignoire en marbre.

Finalement, Bill eu la brillante idée de se retourner sur les genoux. Bien que la position lui tirait sur le dos et lui faisait ressentir des choses bizarres dans le ventre, il se tient délicatement le bas du ventre et reposa son autre main sur le rebord de nouveau pour essayer de se tirer vers le haut. Ça ne marchait pas, Bill mit alors ses deux mains de chaque côté de la baignoire et poussa jusqu'à ce qu'il soit à peu près dans une position stable. Ses bras tremblaient et il eut le vertige mais Bill était tout fier de lui quand il sortit délicatement de la baignoire, dirigeant un pied sur le tapis de bain dont sa mère lui avait dit qu'il y en avait toujours besoin dans une salle de bains. Aussitôt que ses deux pieds furent sur le sol, Bill trembla de soulagement et regretta désespérément que Tom ne soit pas là avec lui.

~*~*~ *~

Tom mit sa main sur son torse et respira à fond. Un mauvais pré-sentiment l'avait tiré de son sommeil en plein milieu de la nuit. Ils étaient dans un hôtel et retourneraient en Allemagne demain après-midi ; Tom ne pouvait pas attendre, d'autant plus que Bill ignorait toujours ses appels. Il ne pouvait pas vraiment le blâmer; si les rôles avaient été complètement inversés jamais il ne referait l'amour avec lui à nouveau.

Mais peu importe, quelque chose l'avait réveillé dans son sommeil agité et Tom fronça les sourcils. La chambre était plongée dans le noir et il essaya de se rendormir. Peut-être que dans ses rêves lui apparaitrait la chose à dire qui soit si éloquent que Bill n'aurait aucun autre choix, que de le reprendre.

Il avait besoin de sa guitare.

~*~*~ *~

Bill ouvrit la porte à un Andreas fronçant les sourcils. "Quoi ?" Demanda-t-il sur la défensive.

"Pourquoi tu ne réponds pas au téléphone ?" Demanda-t-il de mauvaise humeur.

"Il n'a pas sonné!"

"Ça va directement sur ton répondeur." Rétorqua le blond platine.

"Oh merde, je pense que j'ai oublié de le rallumer." Dit Bill timidement en rougissant. "Je suis désolé, tu as essayé de m'appeler ?"

"Ouais, je l'ai fait, et quatre fois." Andreas respira à fond et essaya de se détendre. "Je m'inquiétais pour toi."

L'ironie qu'utilisait Andreas passait complètement au dessus de la tête de Bill et il haussa simplement les épaules puis sourit doucement. "Désolé." Il regarda par-dessus l'épaule de son meilleur ami et posa ses yeux sur la voiture dans l'allée, il vit qu'il y avait quelqu'un sur le siège passager. "Qui est-ce ?"

"Oh, oui c'est Marisa ; c'est quelqu'un que j'ai connu à l'école. Elle a toujours le béguin pour moi mais je n'étais pas vraiment intéressé, alors que maintenant, puisque tout a tellement changé, je pensais que je pouvais lui donner une chance." Le bout des oreilles d'Andreas devint rouge et Bill ne pouvait pas s'empêcher de sourire.

"Elle est vraiment belle." Dit-il sincèrement avant de faire entrer son ami. "Je suis vraiment heureux de te voir sortir et que tu ais des rencards."

"Oui, maman." L'adolescent leva les yeux au ciel et regarda autour de lui. "Oh, tu ne rigolais pas quand tu disais que c'était grand."

"Je voulais juste une grande maison ouverte, quelque chose où on ne se sentirait jamais étouffé. Je vis dans un bus et dans des chambres d'hôtel presque toute l'année ; je ne voulais pas que ma maison ressemble à ça aussi." Dit Bill fièrement en regardant Andreas toucher le canapé.

"Comment j'ai su que tu allais en prendre un en cuir ?" Demanda-t-il en rigolant.

"Probablement parce que tu m'as connu presque toute ma vie, voilà pourquoi."

Andreas acquiesça de la tête. "Ma mère n'arrête pas de rouspéter sur le fait que tu déménages à Berlin. Elle est furieuse et aurait eu envie d'être consultée avant le déménagement."

"Ne le prends pas mal, mais ta mère me met les nerfs à vif." Dit Bill en suivant Andreas dans la cuisine.

"… joli." Dit-il en ouvrant un placard vide. "Pas de soucis, mec, elle mets les nerfs à vif à tout le monde." Andreas referma le placard et sourit. "Je vais voir là-haut, ok ?"

"Ouais, je vais rester ici, mes jambes me font déjà mal et je ne veux plus monter ces marches de si tôt." Bill s'assit à la table de la cuisine et attendit le retour de son ami. Il ne dût pas attendre longtemps car quelques minutes plus tard Andreas réapparut dans la cuisine.

Bill leva les yeux au ciel et fit une grimace. "Ouais, je sais. Allez, viens voir la piscine !"
"Tu as aussi une piscine ?"

"Bien sûr, ma pendaison de crémaillère sera certainement une fête autour de la piscine." Bill emmena Andreas à la porte de derrière et d'une main manucurée l'ouvrit sur le jardin. "Est-ce que ce n'est pas magnifique ?"

"Putain, la piscine est énorme. Tu vas pouvoir faire pleins de fêtes démentes ici!" Dit-il tout excité avant de se reprendre et regarder Bill. "Je veux dire, tu sais-"

"Nous pouvons certainement faire quelques fêtes, c'est clair." Bill inclina de la tête vigoureusement. Il savait qu'il y aurait un certain temps avant que leur relation ne revienne comme elle l'était avant dans cette routine détendue, mais ça ne signifiait pas qu'il ne pouvait pas essayer de la rendre un peu plus facile. Andreas lui avait manqué ; au cours de ce dernier mois, ils n'avaient pas vraiment parlé l'un avec l'autre, mais malgré ça, Bill pensait toujours qu'Andreas serait un invité presque permanent chez lui.

Il n'avait pas non plus pensé qu'il tomberait enceint, donc rien ne se passait jamais vraiment comme prévu.

"Je pense que tout le monde aimerait vraiment une fête autour de la piscine. Ce serait trop cool."

"Oui, ça le serait."

"Bill, as-tu rallumé ton téléphone ?"

"Oups, j'ai totalement oublié. Je pense qu'il est sur le comptoir de la cuisine." Bill se retourna pour repartir dans la maison mais Andreas l'arrêta.

"Laisse, je vais te le chercher." Andreas sourit et courut jusque dans la cuisine. Il regarda sa montre et blanchit. Il avait promis à Marisa qu'ils iraient déjeuner et voir un film en ville mais s'il bougeait maintenant il serait en retard pour le dîner à la maison. Il attrapa à toute volée l'iPhone© de Bill sur le comptoir et revint en courant vers le chanteur avec un sourire. "Pas mal le téléphone." Dit Andreas en remettant son téléphone à Bill.

"Merci, c'est celui que Tom-" Bill hurla quand l'appareil fragile s'échappa de sa main et atterrit au sol. "Oh la merde, je venais juste d'avoir ce téléphone!"

"Merde." Gémit Andreas en se penchant pour ramasser l'appareil cassé. Il le prit dans ses mains et fit une prière rapide avant d'essayer de le rallumer. L'écran s'éclaircit brillamment et rapidement il s'éteignit à nouveau. Andreas essaya de le rallumer à nouveau mais le téléphone refusa de répondre. "Putain Bill, ton téléphone est mort."

"Fais-chier. Je ne peux pas garder quoi ce soit dans les mains en ce moment. Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi."

"Ça va aller, mais tu devrais utiliser mon téléphone pour appeler Tom." Andreas le chercha dans sa poche et le remit à l'adolescent aux cheveux noirs comme l'ébène.

"Pourquoi devrais-je appeler Tom ?" Demanda Bill catégoriquement alors que son meilleur ami essayait de pousser son téléphone dans ses mains.

"Parce qu'il a essayé de te joindre ; s'il te plaît, juste appelles-le."

Bill se saisit en vitesse du téléphone et composa aussi rapidement le numéro de Tom. Le téléphone sonna une fois avant d'aller directement sur le répondeur. "Vous savez quoi faire. Je suis juste …" Il secoua la tête et cligna des yeux pour faire partir les larmes qui menaçaient tomber. "Tu as tout vu ; je pense que je vais aller faire un petit somme."

"Et ton téléphone fixe ?" Proposa Andreas en se laissant gentiment reconduire vers la sortie.

"Oui, mais je n'ai pas encore de téléphone, va comprendre pourquoi. C'était sympa de te voir à nouveau, Andi, mais je suis épuisé et je pense que je vais aller me coucher."

"Oui, bien. Au revoir Bill." Dit Andreas en allant vers la sortie. Il traversa la salle de séjour et se dirigea vers la porte d'entrée. Bill était morose et sur le point de pleurer ; sans cérémonie, il poussa Andreas dehors et referma la porte derrière lui.

"Putain de Tomi." Chuchota-t-il alors que la première larme tombait. Bill avait eu tellement d'espoir quand le téléphone avait sonné, juste avant qu'ils ne se brisent tous quand il avait entendu le répondeur. Plus jamais ; si Tom voulait lui parler alors il devrait venir le voir en personne.

~*~*~ *~

Simone soupira de soulagement quand elle fut à nouveau dans un endroit climatisé et sourit tristement à la maison silencieuse. C'était un silence différent de quand les garçons étaient en tournée ; le simple silence qui attendait d'être brisé quand ses garçons seraient de retour. Mais maintenant, l'un était à Hambourg et l'autre à Berlin ; il ne restait que Gordon et elle à présent. Simone mit ses clés dans le tiroir et trébucha sur une valise noire. "Tom ?" Demanda-t-elle avec hésitation et son fils ainé la regarda d'un œil endormi depuis le sofa, ses dreadlocks empilées au-dessus de sa tête.

"Maman ?" Il se frotta les yeux et bailla.

"Quand es-tu rentré, mon chou ?" Demanda-t-elle en s'approchant et lui déposant un baiser sur la joue.

"Cette après-midi ; j'ai juste fermé mes yeux quelques temps, je voulais essayer de parler à Bill quand il rentrera. Où est-il ?" Tom frotta son visage et essaya de se réveiller. Le décalage horaire l'avait frappé tout à coup quand il était arrivé à la maison ; c'était les effets cumulés de ces derniers mois passés. Il avait l'impression d'avoir été dans une essoreuse quand il était dans l'avion et tout ce qu'il voulait faire était s'endormir dans les bras de Bill.

"Il … a déménagé. Bill vit à Berlin maintenant." Dit Simone doucement.

Tom cligna des yeux et fut entièrement éveillé. "As-tu bien dit qu'il avait déménagé ? Avec qui vit-il ?"

"Personne, juste lui-même. Je n'approuve pas, qui sait ce qui pourrait arriver alors qu'il n'y a personne à côté de lui mais ton frère n'a pas voulu m'écouter."

"Quelle est l'adresse ?" Tom enleva les croûtes qu'il avait dans les yeux et mit ses pieds dans ses chaussures avant de faire ses lacets, en colère. S'il avait su ça, il aurait écourté ce temps perdu et lui ne se serait pas effondré sur le divan. Il regarda autour de lui et se rendit compte qu'il était plus tard qu'il ne le pensait, le soleil était déjà en train de se coucher. "Merde, combien de temps ai-je dormi ?" Il se leva et s'étira.

"Tom, penses-tu que tu peux faire autant de route en voiture ce soir ? Je ne veux pas que quoi que ce soit t'arrive sur la route et Bill sera toujours là quand tu te réveilleras demain." Simone se rendit compte que son fils n'allait pas l'écouter et elle soupira regrettant de ne pas être rentrée plus tôt à la maison. "Attends ; laisses-moi te faire du café."

~*~*~ *~

Bill ouvrit ses yeux et essaya de voir s'il pouvait entendre le son une nouvelle fois. Il ne savait pas ce qui l'avait fait sursauter dans son sommeil. Le bébé lui avait donné des coups de pied toute la soirée et il était endolori et fatigué. Maintenant qu'il avait finalement réussit à s'endormir quelque chose l'avait réveillé. Bill soupira et referma les yeux puis s'assoupit.

De nouveau, le son le réveilla et cette fois il reconnue ce que c'était ; la sonnette. Il se glissa du lit soigneusement et mit son peignoir. Il avait aimé faire une brève promenade à l'intérieur de sa maison nu avant d'aller se coucher ; c'était quelque chose qu'il s'était dit de faire quand il était vraiment jeune quand il aurait sa propre maison et maintenant il était capable de le faire. Mais il ne pouvait pas aller ouvrir la porte comme ça. Il bailla de nouveau alors que la sonnette retentit encore une fois dans la maison vide et il bougonna. Ça avait intérêt à être un cas d'extrême urgence ou il n'allait pas être capable d'être tenu responsable de ses actes.

Bill se tenait fermement sur la rampe de l'escalier, facilitant sa descente des marches et espérant que le bébé resterait endormi s'il ne l'ébranlait pas trop. Il était arrivé au rez-de-chaussée et avec le verre opaque il ne pouvait distinguer quiconque, seulement une ombre avec les lumières de la rue. Rapidement, Bill pensa que peut-être il ne connaissait pas son visiteur de minuit et il vit un carton étiqueté ‘Récompenses'. Il se saisit d'un Écho et le brandit au dessus de lui. Ce n'était pas très lourd mais c'était assez aiguisé pour blesser quelqu'un pour qu'il puisse s'enfuir en peignoir.

Il tenait fermement la récompense et regarda par l'œil de bœuf. Il ne pouvait pas voir le visage de la personne, Bill avait oublié d'enlever le morceau de film sur le verre ; c'était un nouvel œil de bœuf qui venait d'être posé hier. Bill fronça les sourcils et dit : "Qui est-ce ?"

"Moi."

Bill reconnaitrait cette voix n'importe où. Il ouvrit violemment la porte et retint ses larmes.

"Tomi." Chuchota-t-il.

FIN CHAPITRE 38

 

 

 

 

 

 

NAVHAUT
MAKES TREE MENU