Chapitre 40 *
Est-ce que la tendresse est vraiment la solution ?
Tom grogna et trembla quand Bill se contracta en rythme autour de son sexe dur. Ils y étaient depuis des heures et après les trois premières fois, leur besoin l'un de l'autre était seulement devenu plus mauvais. Il resserra sa prise sur les hanches de Bill et fit descendre son jumeau sur son pénis dans un coup court et fort. L'adolescent aux cheveux noirs comme l'ébène empoigna une grande partie de la couverture et se mit à haleter à chaque mouvement brusque d'avant en arrière.
Ils avaient arrêté de parler après le deuxième orgasme mutuel ; réduit aux grognements et aux gémissements quand Tom prit Bill par derrière. C'était une de ses positions préférées bien que Bill ne l'aime pas car ils ne pouvaient pas se voir. Apparemment, ça n'avait plus d'importance après que le chanteur ait chevauché son pénis et se faisait plaisir lui-même. Tom avait été aussi enchanté ; arrivé à leur apogée, il retourna Bill sur le ventre et poussa à l'intérieur, complètement liquéfié.
Bill ne se débattait plus et maintenant Tom se sentait incandescent et assoiffé. Ils étaient restés dans cette position pendant presque quinze minutes avant qu'il ne commence à ressentir le resserrement révélateur d'un orgasme menaçant. "Merde." Réussit-il à sortir alors qu'il rejetait en arrière ses dreadlocks de sur son visage. Tom se pencha en avant et lécha une perle de sueur qui coulait le long du visage de Bill ce qui fit s'arquer le dos de celui-ci ; Tom descendit une main pour caresser doucement le pénis de son jumeau.
Il savait que les douces caresses détruiraient Bill plus que toutes autres sensations ; comme on pouvait s'y attendre Tom serra ses dents en sentant la pression autour de son sexe. Il prit le haut du sexe de Bill dans sa main et pressa l'extrémité ; Tom grogna sous la surprise quand Bill cria d'une voix rauque, se renfonçant sur Tom avant de jouir explosivement.
Tom frissonna et avec un cri, jouit à l'intérieur de son frère. Il avait l'impression que le monde entier s'écroulait sous lui et il oublia momentanément de respirer au moment où il se vida. Quand Tom jouit, il était toujours à l'intérieur de Bill et tous les deux gémirent lorsque celui-ci se retira. Il s'y prit à deux fois avant que le guitariste ne puisse retrouver sa voix. "Putain de merde." Dit-il en haletant avant de s'effondrer sur le lit. Bill était toujours sur ses genoux, ses yeux fermés et la couverture toujours enveloppée autour de ses mains. "Je ne sais pas si je peux me déplacer."
Bill rit, haletant aussi, avant de finalement se laisser retomber en arrière sur le lit. "Oh mon Dieu, c'était incroyable. Hum, j'en avais tellement besoin."
"Moi aussi; mes doigts me picotent toujours." Dit Tom en grimaçant lorsqu'il retira ses cheveux de son dos. Il s'installa contre les draps frais et regarda fixement le plafond. "Tu vas bien ?"
"Plus que bien ; bon Dieu, qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?"
"Si tu es mal, je ne veux pas aller bien."
"C'est vraiment gnian-gnian ce que tu viens de dire." Bill sourit en regardant Tom.
"Tu as l'apparence de quelqu'un qui vient ' juste de baiser '."
"Vraiment ? Tu penses que je viens juste de baiser." Dit Bill tristement avant d'éclater de rire. Tom réussit à se remonter dans le haut du lit et se rapprocha de son jumeau. Le chanteur ouvrit ses bras et Tom tomba à l'intérieur avec soulagement. Il ferma les yeux alors que Bill déposait de petits baisers sur sa tempe et Tom enveloppa ses bras autour de sa taille mince. "Promets-moi que nous serons toujours comme ça."
"Toujours ? Tu ne sais pas ce que tu demandes. Vieux et ridé le sexe n'est plus si attractif, peu importe ce que dit grand-mère."
"Idiot. Tu sais ce que je veux dire."
"Pour toujours, Bill. Comme j'ai dit."
Tom ouvrit les yeux et regarda sur le côté du lit. Bill n'était pas là et c'était vraiment sa faute. Il avait dit pour toujours et avait totalement oublié sa promesse. Tom s'assit et essuya la sueur qui coulait le long de son sourcil avant de retirer sa couverture de sur lui ; soudainement la température glaciale de la climatisation sembla lui souffler directement sur la peau. L'excitation restante s'effaça pour se transformer en mélancolie. Il respira à fond et se résigna à ne pas pouvoir retrouver le sommeil pour le reste de la nuit.
Spoiler: | |
Pour toutes celles qui se sont comme moi posées la question de la position dans laquelle ils faisaient l'amour, ça ressemblerait à ça du moins au début... ![]() |
~*~*~*~
Tom releva les yeux et sourit d'un air fatigué quand Bill entra dans la pièce. Il avait attaché ses cheveux en une queue basse et semblait irrité alors qu'il jetait des coups d'œil partout dans la salle de séjour. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"
"Je n'arrive pas à trouver une de mes paires de chaussures. Je pensais que j'avais mis toutes mes chaussures dans le même carton. J'ai déballé ce carton et mes santiags en argent n'étaient pas à l'intérieur. Merde !" Dit-en continuant à tourner en rond.
"Peut-être les as-tu laissé chez maman." Dit Tom prudemment pour essayer de calmer son jumeau.
"Putain ! C'est les seules qui vont avec à peu près toutes mes putains de tenue. Pourquoi les aurais-je laissées ? Ça n'a pas de sens." Bill leva les mains au ciel et retint un sanglot. Tom soupira et se leva. C'était parti pour un moment.
"Bill, calmes-toi." Dit-il en s'approchant et en posant ses mains sur les épaules de son petit frère. "Ça va aller, ok ?"
Bill serra sa mâchoire et se força à respirer à fond. "Ouais, tu as raison." Il soupira et laissa sa tête retomber en arrière brièvement. "Juste je …"
Tom inclina la tête pour acquiescer et caressa de haut en bas les bras de Bill avec ses mains. Il savait que Bill n'aimait pas ne pas savoir où ses affaires étaient ; Tom était pareil. "Tu veux que je t'aide ?" Demanda-t-il avec le sourire.
Bill secoua négativement la tête et tapota gentiment la main de Tom avant de s'éloigner. "Non, je vais les trouver. Merci, Tom." Dit-il avant de se diriger vers sa chambre.
Tom se mordit la lèvre et courut après son jumeau ; il le rattrapa avant même que Bill ait posé son pied sur la première marche. "Bill ?"
"Oui ?" Il se retourna dans l'attente.
"Tu sais, je peux toujours t'aider avec tes affaires, tu sais que c'est vrai ?"
Bill cligna des yeux et inclina la tête lentement. "En théorie."
"En théorie ? Qu'est-ce que ça veux dire ?" Tom se gratta la tête et essaya de garder à l'intérieur de lui son irritation.
"Je ne veux pas vraiment en parler tout de suite. Je veux trouver mes chaussures."
Tom leva les yeux au ciel et repartit dans la salle de séjour avant de se laisser tomber lourdement sur le canapé. Il regarda autour de lui puis s'éloigna et jura.
Ils n'avaient pas de télévision.
Putain, Tom perdrait la raison sans ça. Comment a-t-il réussi à ne pas le voir ? Déballer des cartons ; c'est ça, le temps semblait s'envoler quand vous faites quelque chose de terriblement ennuyeux. Il n'avait pas eu beaucoup d'énergie pour faire quoi que ce soit d'autre que manger avec Bill et s'effondrer sur son lit.
Tom soupira et se frotta le visage brièvement. Il détestait quand Bill était d'une humeur de chien. Il avait même réussit à entacher sa bonne humeur et son merveilleux somme qu'il avait envie de retrouver. Il devait bien admettre, le canapé était confortable. Personne ne pourrait nier que Bill avait bon goût, mais tout devait-il être en cuir ? C'est bien fait pour lui, si Tom avait été là pour choisir des meubles alors il aurait eu son mot à dire.
Il se leva, s'étira et se réjouit en entendant ses articulations craquer. Tom avait envie de faire des courses. Il se dirigea vers l'entrée et courut en haut des escaliers ; arrivé devant la porte de sa chambre, il regarda derrière lui et vit la porte de Bill fermée. Tom débattit intérieurement s'il devait demander à Bill si celui-ci voulait venir mais il finit par secouer la tête. Il n'avait qu'à continuer de faire la tête.
~*~*~*~
"Ouais, venez. Un dîner semble bien ; particulièrement si c'est vous qui l'apportez." Bill sourit au téléphone ; il l'avait coincé entre sa joue et son épaule et pouvait donc avoir ses deux mains de libres. La fouille du réfrigérateur exigeait que ses mains soient libres. Il se rappelait qu'il restait la moitié d'un sandwich du traiteur du coin de la rue et c'était la seule chose qu'il voulait manger maintenant sur cette planète.
Il était coincé au fond, à côté d'un bocal de cornichons et Bill finit par pousser des petits cris aigus de bonheur. "Quoi ? Désolé, Gustav. J'ai trouvé ce que je cherchais. Non, je vais bien. Demain, pour le dîner. Ok. Je vous vois tous les deux plus tard."
"Qui était-ce ?"
Bill sursauta et jura en raccrochant. Il se retourna pour voir Tom et rougit. "Putain, tu m'as fait peur."
"Désolé. Je vois que tu n'as toujours pas retrouvé tes bottes." Dit-il en regardant vers le sol en voyant Bill en chaussette.
"Oui, et bien j'ai renoncé." Bill se saisit du sandwich et des cornichons avant de donner un coup de pied pour refermer la porte. "Je suis désolé de t'avoir crié dessus. Ce n'était pas ta faute et tu essayais juste d'aider."
Tom savait qu'il y a quelques mois il aurait juste haussé les épaules, envoyant les excuses au loin et aurait dit que ce n'était pas grave, mais ça l'était. "Merci ; si tu veux toujours ces chaussures je pourrais toujours t'aider à les chercher."
"Peut-être plus tard. Maintenant, tout ce que je veux c'est ce sandwich." Dit Bill avant de directement mettre la moitié du sandwich dans sa bouche. Tom fit tourner ses clés autour de son doigt et plissa son nez devant l'enthousiasme dans lequel était consommé l'aliment.
"J'ai acheté deux ou trois télévisions." Dit Tom négligemment et Bill s'étrangla légèrement.
"Tu as acheté une télévision ?"
"Tu as l'air ennuyé ?"
Bill s'arrêta de manger et haussa les épaules. "Non, mais pour le moment, j'ai juste regardé des films que j'avais téléchargé sur mon ordinateur."
"Bien, mais je voulais voir quelque chose que je n'aurais pas été obligé de télécharger."
"Une ou deux ?"
"Oui, une pour la salle de séjour, une pour chaque chambre d'ami et une pour … notre chambre." Finit Tom doucement.
Bill déglutit et expira par le nez. "Hum … bien. Qui va les installer ?"
"Quelqu'un vient demain." Tom voulait sauter de joie ; Bill ne l'avait pas corrigé quand il avait dit 'leur' chambre. Les progrès étaient lents et pénibles.
"Oh, bien bien ; tant que tu ne fais pas des projets qui font des trous dans mon mur, ça me va." Dit Bill avant de prendre une autre bouchée et Tom se dit qu'il était très mignon. Apparemment, il le regardait fixement parce que Bill redressa sa tête et avala rapidement. "Quoi ?"
"Rien." Tom se sentit soudainement timide et maudit les rougeurs qu'il pouvait sentir arriver du haut de son cou. "Alors, as-tu récemment réfléchi aux noms du bébé ?"
"Mon Dieu, nous n'avons pas parlé de ça depuis longtemps. J'ai un peu réfléchit à quelques-uns d'entre eux, mais aucun ne m'a vraiment convaincu qu'il était le bon, tu vois ce que je veux dire ?" Bill soupira et prit place sur une chaise. Il avait eu si faim qu'il n'avait pas prit le temps de s'asseoir avant d'être rassasié. "Tu as des idées ?"
"Tu veux les entendre ?"
"Oui." Dit Bill doucement en souriant. "Quelles sont-elles ?"
"Charlotte."
"…Je n'aime pas."
"Pourquoi pas ?"
"Je ne sais pas. Juste, je n'aime pas. Et qu'est-ce que tu penses de Sarah ?"
"Ça semble ennuyeux."
"Et Bill et Tom alors." Répliqua Bill alors que son jumeau haussa les épaules et inclina la tête.
"Ok, au moins ça signifie que nous savons ce que nous ne voulons pas pour notre fille, maintenant on peut réfléchir à ce qu'on veut ?"
"C'est vrai." Bill rit et secoua la tête. "Allons-nous jamais réussir à trouver un nom ?"
"Tu es seulement à six mois de grossesse. Nous trouverons quelque chose avant la fin, ne t'inquiètes pas."
"Oui, tu as raison. Oh, avant que je n'oublie, les G' viennent demain." Bill sourit joyeusement. "Ils n'ont pas encore vu la maison et je voulais l'exhiber. Ils apportent le dîner aussi."
"Génial ! Je suppose que je dois ranger le reste de la merde qui se trouve dans la salle de séjour, hein ?"
"De préférence." Bill sauta sur ses jambes et sourit. Il allait recevoir des invités et s'amuser dans sa nouvelle maison.
Leur nouvelle maison.
Gustav s'appuya contre Georg et regarda fixement vers le ciel les étoiles. "C'est agréable ici ; en quelque sorte calme mais vous pouvez toujours voir une partie de la ville."
"Ouais, l'entendre même. C'est juste en quelque sorte assourdi." Dit Tom avant de prendre une petite gorgée de sa bière. Ils étaient actuellement dans le jardin, le clapotement des remouds calmes de l'eau contre la paroi de la piscine gardait chacun dans une humeur détendue. Tom était à côté de Bill dans des chaises de jardin séparées tandis que Georg et Gustav partageaient la dernière.
"J'aime. Je n'ai pas été beaucoup ici car il fait vite chaud, mais quand le soleil descend ça devient juste la bonne température et j'aime le fait d'avoir un jardin."
"C'est vraiment trop effrayant." S'exclama Georg et Tom leva un sourcil, intrigué. "Les gars vous êtres propriétaires. C'est si adulte."
"Nous savons que tu as la maturité d'une personne de deux ans, mais de quoi tu parles ?"
"Je ne peux même pas imaginer posséder ma propre propriété et être loin de ma maman."
"Oh, le hobbit aime sa maman." Le cassa Tom et Bill gloussa à côté de lui.
"Non, ma mère n'a que moi. Elle est seule et je m'inquiète assez pour elle quand je suis en tournée. ça la blesserait si j'achetais ma propre maison, même si elle était située à Magdeburg. Elle a déjà été abandonné par un homme ; je ne veux pas être le deuxième."
"C'est compréhensible Georg ; je trouve ça bien que tu veuilles t'occuper de ta mère." Dit Gustav avant de se retourner vers lui et ainsi pouvoir embrasser le bassiste sur la bouche.
Tom baissa les yeux vers sa bière et il savait que Bill était un peu inconfortable aussi. Ce n'était pas l'affection que leurs amis se portaient qui leur faisait sentir le besoin de prendre une douche l'un l'autre, mais c'était le bien-être dans lequel ils étaient ; l'assurance douce qui émanaient d'eux. Tom déglutit et se sentit comme une midinette quand ses yeux commencèrent à le piquer.
"Alors, à quand la pendaison de crémaillère ?"
Bill releva les yeux et fut reconnaissant de la distraction."La pendaison de crémaillère ?"
"Ouais, montrer à tout le monde votre maison et obtenir de beaux cadeaux et de la merde aussi. Tu pourrais être la star du jour, Bill." Plaisanta Gustav et Tom rit sans conviction.
"Nous n'y avions pas vraiment pensé." Dit-il.
"Pensez-y ! Mais en attendant, nous devons y aller." Gustav releva Georg avec lui et bailla. "Si nous ne prenons pas la route maintenant nous profiterons de votre chambre d'ami."
"Si vous voulez, vous pouvez. Sérieusement." Bill essaya de se mettre sur pieds et renonça presque avant que Tom ne prenne ses mains et le hisse vers le haut. "Merci." Chuchota-t-il rapidement avant de suivre leurs amis à l'intérieur de la maison.
"Ouais, je sais, mais je préfère dormir dans mon propre lit." Gustav bailla à nouveau et sortit ses clés de sa poche. "Après réflexion, tu devrais conduire."
"Je voyais ça arriver." Georg leva les yeux au ciel et se saisit des clés de façon taquine. "On se voit plus tard les gars."
"Au revoir." Dit Tom en les libérant. Il se sentit quelque peu soulagé quand les G' les laissèrent ; il les aimait bien sûr, mais il était agréable d'avoir à nouveau du silence dans la maison. L'adolescent aux dreadlocks revint vers Bill et haussa les épaules. "Une pendaison de crémaillère ?"
"J'aime les fêtes. Nous ferons en sorte que ça reste petit." Bill avait déjà commencé à planifier. "Je vais trouver un traiteur et nous décorerons l'extérieur; nous devons juste nous assurer qu'il ne pleuvra pas."
"Ça sonne bien ; fais-moi savoir ce que je peux faire pour aider." Tom savait que Bill aimait planifier les fêtes tout seul ; il se rendrait juste disponible pour n'importe quoi si nécessaire.
"Bien, j'aurai probablement besoin de quelqu'un pour m'emmener voir quelques traiteurs après que je me sois renseigné sur eux sur Internet." Pour on ne sait quelle raison Bill regardait partout sauf vers Tom et il constata avec amusement que ça s'intensifiait.
"Bien, aucun problème." Bill ne le regardait toujours pas et Tom étendit son bras pour toucher celui de Bill. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"
"Je veux faire quelque chose de stupide."
"Pourquoi c'est stupide ?"
"Parce que ça l'est." Dit Bill d'un air impuissant avant de s'avancer et de capturer les lèvres de Tom. Tom fut étonné, mais lui rendit rapidement ; il prit délicatement la tête de Bill entre ses mains et ajusta le baiser. C'était tellement comme les baisers qu'ils avaient eu l'habitude de partager que ça fit mal au cœur de Tom ; bien vite, Bill se retira brusquement pour respirer et la bulle où ils étaient éclata. "Merde, stupide." Il se retira brusquement de Tom et se dirigea vers la salle de séjour.
~*~*~*~
"Est-ce que tu penses qu'ils ont réussi ?" Demanda Georg après un moment. Gustav se sortit de la somnolence dans laquelle il plongeait et bailla.
"Peut-être, je ne sais pas. Ils réussissent toujours tout." Le batteur s'assit du mieux qu'il put, s'attacha au siège et regarda le décor en clignant des yeux. "Pourquoi ?"
Georg haussa les épaules en changeant de direction. "Il y a quelque chose de différent chez eux, t'as pas remarqué ?"
"Je ne pense pas que ce soit nos affaires. Ils ont toujours été un peu bizarres."
"Ouais."
Gustav sentit qu'il se rendormait. "Réveille-moi quand on sera à mi-chemin." Georg leva les yeux et lui sourit légèrement ; le blond était vraiment out. Il pourrait conduire jusqu'à chez eux.
~*~*~*~
"Nous allons bien, maman." Tom ferma le réfrigérateur et mordit dans un morceau de pizza. "Et bien, j'allais te dire dès que nous aurions décidé de le faire. Comment tu as découvert ça ?" Il leva les yeux alors que Bill trainait des pieds dans la cuisine. Son jumeau bailla et cligna des yeux en caressant le bas de son abdomen. "Mrs Listing a une grande bouche. Tu le sais !" Tom leva les yeux au ciel et se força à avaler ce qu'il avait dans la bouche avant de marmonner ‘qu'est-ce qui va pas'. Bill haussa les épaules et fit un geste nonchalant de la main.
"Quoi ?" Tom entendit quelque chose grésiller alors que sa mère disait quelque chose d'intéressant. "Jamais ! Je te promets que dès que Bill et moi on saura ce qu'on va faire, tu seras la première au courant." Il fronça les sourcils et fit une grimace. "Oui. Ok. Non, il dort." Tom leva les yeux et vit le soulagement dans les yeux de Bill ; il sourit. "Bien sûr, je le lui dirai dès qu'il se réveillera. Bye maman. Je t'aime aussi." Il raccrocha le téléphone et grogna. "Mon Dieu, ta mère peut être si agaçante des fois."
"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" Bill s'approcha et piqua un pepperoni de la part de Tom. Tom le vit disparaitre entre les lèvres de son jumeau et rougit.
"Ce crétin de hobbit a dit à sa mère à propos de la crémaillère et elle l'a dit à maman. Elle est vexée qu'on ne lui ait rien dit."
"Oh mon Dieu, sérieux ? Georg devrait apprendre à garder sa bouche fermée." Soupira Bill avant de caresser encore son ventre.
"Qu'est-ce qui va pas ?" Demanda Tom inquiet. "Tu sembles avoir mal."
"C'est juste un peu douloureux. Robert a dit que c'était normal ; mes muscles s'étirent et ça fait mal comme si mon corps essayait de faire de la place pour le bébé." Bill traina des pieds pour se rapprocher et sortit un soupir de soulagement alors qu'il laissait tomber sa tête sur l'épaule de Tom.
Tom posa sa pizza sur la table, sans assiette, et essuya ses mains sur son tee-shirt avant de caresser le ventre tendu de Bill avec prudence. "As-tu bien dormi ?" Chuchota-t-il. Tom ne voulait pas ruiner le moment, il semblait fragile et incertain.
"Pas vraiment. Ta fille continuait de bouger."
"Je suis désolé." Tom le pensait vraiment et il pouvait sentir Bill sourire dans son cou.
"Je sais." La réponse fut plus ressentie qu'entendue et Tom réalisa qu'ils se balançaient gentiment. Ce n'était pas comme s'ils dansaient, aucun des deux ne semblait doué dans cette discipline, mais c'était une oscillation confortable. Il laissa sa joue contre le haut du crâne de son frère et ferma les yeux. Le temps semblait ne pas avoir de fin alors qu'ils se déplaçaient lentement dans leur cuisine. Tout semblait s'être arrêté et tout ce qui existait était Bill et sa fille dans ses bras. Il pourrait continuer ainsi pour toujours.
Mais, bien sûr, ça ne pouvait pas.
Bill cligna des yeux et enleva sa tête avec réticence. C'était le téléphone qui sonnait ; Tom prit le gadget sur la table et le lui donna. C'était un appel du docteur ; juste un rappel pour son rendez-vous, après tout ce temps, ils sentaient toujours le besoin d'appeler. Bill soupira et regarda son frère. "Merci, je me sens mieux."
"Pas de problème. Si tu te sens encore ainsi au milieu de la nuit, réveille-moi. Ça ne me dérange pas et je ne veux pas que tu souffres alors que je dors." Tom remit une mèche de cheveux derrière l'oreille de Bill avec un sourire.
"Je m'en souviendrai. Je vais aller me recoucher avant mon rendez-vous, ok ?"
"Tu n'as pas faim ?"
"Non plus vraiment." Bill haussa les épaules et leva les yeux au ciel. Dès fois, il avait l'impression que son corps n'était plus en phase avec son esprit. C'était assez déstabilisant de penser que son corps avait son propre esprit d'initiative.
"Ok, je viendrai vérifier que tu es levé." Bill sourit juste et quitta la pièce. Tom joua avec son piercing avant de décider de suivre son jumeau. "Hé, Bill ?"
"Oui ?" Demanda le chanteur en se tournant.
"Est-ce que tu voudrais que je te conduise au rendez-vous ?" Demanda-t-il avec espoir.
Bill mordit sa lèvre et pencha sa tête. "Si tu n'es pas trop occupé, ça serait génial."
"Je ne serai pas occupé." ça ne faisait rien s'il l'avait été, Tom aurait tout laissé tomber pour Bill s'il le demandait. C'était probablement pour ça qu'ils étaient dans cette situation maintenant.
"Ok."
"Ok." Tom hocha la tête et se força à revenir dans la cuisine ; s'il ne l'avait pas fait, il aurait suivi Bill dans sa chambre. L'adolescent au dreadlocks ne voulait pas le forcer, il voulait être invité.
Bill semblait vigilant en allant jusque dans la pièce et mit son sac sur le canapé. Stephen leva les yeux et sourit en essuyant la bouche de Nikolas. "Coucou Bill, dis coucou Nikolas." Nikolas gargouilla en réponse et essaya d'attraper le tissu que tenait son oncle devant son visage. "Vous semblez un peu fatigué aujourd'hui. Est-ce que tout va bien ?"
"Ouais." Dit Bill en secouant sa tête rapidement. "Je veux dire, je suis fatigué parce que c'était une nuit difficile hier soir. Elle ne voulait pas dormir quand j'étais endormi. J'ai mal." Il s'assit dans le canapé et s'y affala.
"J'en suis sûr. Malheureusement c'est normal, mais je suis sûr que Robert vous l'a déjà dit."
"Oui, ça ne rend pas ça plus facile à supporter."
Stephen hocha la tête et posa gentiment son neveu sur le sol. "Donc, à part ça, comment ça va ?"
Bill regarda l'enfant marcher à quatre pattes et réprima un sourire. "Rien vraiment ; on essaye juste de s'installer et tout ça."
"Les nouvelles maisons peuvent être drôles et exaltantes mais aussi drainantes."
"Ouais."
"… Et vous et Tom ?"
"C'est si bizarre." Bill bougea pour se mettre à l'aise et reposa sa tête contre la tête du canapé. "Je ne peux pas dire que ça va mieux mais les stupides petites choses que j'avais l'habitude de faire, je n'en ressens plus le besoin. Je suis fier."
"Donc vous commencez à ne plus avoir peur de tout ‘foutre en l'air' ?"
"Je ne sais pas."
"Bill, je ne veux pas que vous sabotiez votre propre bonheur." L'adolescent aux cheveux corbeau fit un son indescriptible et ne leva pas les yeux sur Stephen. "Oui, peu importe ce que ça veut dire. Je veux que vous essayiez et que vous fassiez des choses qui vous semblent juste. "
"Oui." La voix de Bill était hésitante, ça pourrait marcher mais peut-être était-il temps de laisser les choses derrière eux.
"Avez-vous demandé à Tom comment il ressent les choses ?"
"Pas récemment."
Nikolas gazouilla avec contentement et les deux hommes s'arrêtèrent pour voir la source de sa joie. Le bébé avait quelque chose dans sa bouche et essayait de rire avec. "Qu'est-ce qu'il y a dans sa bouche ?" Dt Stephen exaspéré en se levant et en prenant Nikolas. Le thérapeute entra ses doigts délicatement dans la bouche du petit ; Bill grimaça alors que Stephen sortait un bouton. "Où tu as eu ça ?" Ft-il calmement et en jetant le bout de plastique dans la poubelle.
Bill sourit doucement alors que Nikolas boudait et qu'il était remis sur le sol ; la mélancolie ne dura pas longtemps et il vit les bottes de Bill. Les yeux du chanteur s'écarquillèrent et il sentit un petit impact sur sa jambe gauche. Nikolas adorait le goût de ses chaussures pour quelques raisons que ce soit. Il attrapa le petit et lui sourit. "Nikolas, pourquoi tu insistes pour manger mes chaussures ?" Demanda Bill au petit bébé âgé de neuf mois.
Le bébé fit une petite bulle et gloussa alors qu'il attrapait l'anneau au sourcil de Bill. Bill hoqueta et essaya de faire lâcher Nikolas. Il voulait se mettre en colère parce que ça faisait mal, mais dès qu'il regarda dans les yeux du bébé, il soupira.
Comment pouvait-il se mettre en colère face à ça ?
"J'ai peur de bousiller mon bébé."
Stephen cligna des yeux et se concentra sur le visage de Bill qui fixait Nikolas. "Pourquoi dites-vous ça ?"
"J'ai peur de faire quelque chose comme au début de ma grossesse et que notre enfant naisse défiguré ou quelque chose comme ça. Comme cette tumeur, que se passerait-il si quelque chose lui arrivait une fois né ?" Bill laissa tomber sa tête contre la peau douce du front du bébé et ferma les yeux jusqu'à ce que Nikolas fasse un petit bruit et se plaça de telle sorte à être couché sur la poitrine de Bill.
"Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?"
"Les premiers mois, je n'ai pas pris ma grossesse au sérieux. J'ai peur qu'il y ait un retour des choses."
"Je pense que vous vous inquiétez de quelque chose qui ne va pas vous aider vous ou le bébé." Stephen soupira et fit jouer son stylo de façon absente. "A ce stade de grossesse, beaucoup de personnes font une introspection d'eux-mêmes. Des mois ont passé depuis le choc de l'apprentissage de la grossesse et les gens commencent à trop penser. Robert vous a dit que votre fille était en bonne santé. Concentrez-vous seulement sur ça."
"Je pense que vous avez raison."
"Avez-vous pensé à un prénom ?"
~*~*~*~
"Non." Tom mit Nikolas sur ses genoux et regarda le bébé glousser de façon incessante avant de tomber dans son tee-shirt. "Je ne sais pas si nous l'aurons un jour, honnêtement."
"Tous les parents en devenir se sentent ainsi, croyez-moi."
"Combien d'enfants avez-vous ?" Demanda Tom curieusement alors que Nikolas attrapait une dreadlocks et bavait dessus.
"Deux garçons et une fille en route." Dit Stephen fièrement.
"Félicitations."
"Vouliez-vous un garçon ?"
"Honnêtement, je ne voulais pas d'enfants du tout." Nikolas décida que Tom ne lui prêtait pas assez d'attention alors il se leva de sur ses genoux et retomba. Tom baissa les yeux sur lui amusé alors que Nikolas se frottait le visage. "T'as envie de dormir, petit bout ?" Demanda-t-il gentiment ; Nikolas s'installa contre le doux tee-shirt.
"Je devrais aller le coucher." Stephen posa son bloc note et son stylo et commença se lever mais Tom l'arrêta.
"C'est bon. Nous avons encore un peu de temps, vous pouvez le laisser dormir." Tom fit gentiment courir sa main sur le dos du bébé qui se battait pour garder les yeux ouverts.
"Vous avez la main naturelle avec les enfants."
"J'essaye juste de faire en sorte qu'ils ne me stressent pas. Ils peuvent ressentir la peur, vous savez." Tom rigola et berça l'enfant.
"C'est tellement vrai." Stephen regardait Tom avec son neveu jusqu'à ce que Nikolas s'endorme. "Donc, vous vouliez un garçon ou une fille ?"
"Je voulais un garçon. Je pense." Tom haussa les épaules et regarda le docteur. "Je n'aurais jamais pensé que les enfants feraient partis de cette équation. De plus, je suis trop jeune et je ne voulais pas penser à ce genre de choses."
"Mais maintenant ?"
"Des fois j'ai l'impression d'être si âgé. Ces derniers temps se sont alternés entre paradis et enfer."
"Je vois de quoi vous voulez parler. Que feriez-vous avec votre enfant si c'était un garçon ? L'emmener à des jeux de ballons, aller pêcher… ?"
"Tous les sports peuvent être fait à l'intérieur ; inutile d'emmener quelqu'un dehors." Dit Tom. "Et puis pécher, ce n'est pas mon style. Je voulais quelqu'un avec qui partager mes gouts musicaux. Je veux dire, j'aimerai mon enfant peu importe la musique qu'elle écoutera, mais ca serait bien d'avoir un fils à emmener à un concert de Samy Deluxe."
"Peut-être qu'elle aimera la même musique que vous. Vous ne pouvez pas le savoir, ma grande sœur adore le hip hop américain."
"Le hip hop américain c'est naze." Fit Tom avec un petit reniflement dédaigneux.
"Je vous crois sur parole. Etes-vous excité à l'idée d'être père ?"
"Excité et effrayé."
"Pourquoi êtes-vous effrayé ?"
"Qu'elle devienne comme moi ou Bill."
"C'est… intéressant."
"Sérieusement Stephen !"
"Vu de cette façon, elle ne pourra pas tomber amoureuse de son frère parce qu'elle n'en aura pas."
"… vous venez juste de faire une blague incestueuse ?" Demanda Tom incrédule.
"Il semblerait."
"Vous êtes trop bizarre."
"En effet." Dit Stephen en hochant la tête sérieusement. "Je pense que tous les thérapeutes le sont."
"Parce que vous vous asseyez ici et écoutez les problèmes de tout le monde ?"
"Non, parce que je peux voir les parties des gens qu'ils cachent habituellement et ils ne réalisent pas combien c'est beau."
Les yeux de Tom étaient dans la vague. "J'espère qu'elle ne grandira pas en devenant comme moi."
"C'est marrant, Bill a dit la même chose." Stephen regarda Nikolas dormir et sourit. "Personnellement, je pense qu'elle pourra apprendre comment être une bonne personne de vous deux."
Tom retint ses larmes et regarda Nikolas respirer sur lui. Pourrait-il le faire ? Pourrait-il être responsable de la petite vie qui grandissait sans la détruire ?
Tom déglutit de façon audible. Sa fille verrait sa vie détruite et ça serait de sa faute.
Et de celle de Bill.
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"Mais ils ont dit qu'ils pourraient le faire pour cent euros moins cher."
"C'est juste cent euros, Bill. Je pense que le problème est que tu ne pourras pas boire d'alcool." Taquina Tom.
"Et donc ?"
"Je veux avoir un joli petit bar et une fontaine. Je veux que notre première fête à la maison…" Tom s'arrêta alors que la sonnerie de la porte d'entrée retentissait. Ils étaient sous le patio près de la table dans le jardin sous un large parapluie noir que Bill avait acheté pour remplacer l'horrible parapluie orange. "Est-ce que tu attends quelqu'un ?"
"Non…" Bill accepta la main de Tom pour qu'il puisse le suivre dans la maison. Tom était plus rapide que lui et Bill entendit la porte s'ouvrir avant d'entrer dans le salon. Il tourna au coin et fronça les sourcils.
C'était Mara, et elle n'avait pas l'air très heureuse.
FIN CHAPITRE 40