C h a p i t r e * 26 -
Est-ce que la distraction est vraiment la solution ?
"Tu dois te moquer de moi." Tom observa son frère sauter sur sa valise pour essayer de fermer son bagage. "Qu'essayes-tu de prendre, tout ?"
"Non." Répondit Bill en retenant son souffle en essayant de forcer la fermeture éclair. Finalement, il réussit à la déplacer et soudainement, tout était empaqueté. "Oh bon Dieu, je ne pensais pas que ce serait si difficile." Dit-il à bout de souffle. "As-tu fait tes bagages ?"
"Hier." Dit Tom d'un air suffisant.
"C'est parce qu'Andreas t'a aidé. Il a refusé de faire la même chose pour moi pour je ne sais quelles raisons." Bill tira la langue et Tom l'attira tout près avant de l'embrasser rapidement.
"Tu lui avais hurlé dessus car il avait laissé tomber ton mascara, c'est pour ça." Le taquina-t-il quand Bill se mit à bouder et regarder au loin.
"Il l'a laissé tomber! Après que je lui ai dit ne pas le faire. En plus, il jouait avec."
"Ouais, soit gentil avec Andreas. Nous n'avons qu'un seul meilleur ami et nous devons le partager." Tom laissa son frère partir et l'observa regarder autour de lui dans la chambre. "Quoi ?"
"J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose." Bill parcourra la chambre et essaya de penser à autre chose que de vouloir partir en tournée. Le Schrei Tour commencerait dans tout juste deux semaines, leurs bagages étaient maintenant prêts, ils pouvaient donc passer le reste du temps dans l'appartement au-dessus du studio. Gustav et Georg étaient déjà partis et les jumeaux seraient emmenés plus tard dans la nuit. L'excitation était présente comme une boule au fond de leurs estomacs et ils pouvaient à peine rester assis et immobiles.
"Tu as toujours cette l'impression." Dit Tom doucement en grimpant sur le lit de Bill avec ses chaussures. "As-tu emmené tes sous-vêtements ?"
"Hum." Bill fixa son frère.
"Bien, combien as-tu pris de tee-shirt ? Beaucoup ?"
"En abondance. Une valise entière que de ça."
"Bijoux ?"
"Tout ceux que je possède."
"Maquillage ?"
"Ouais."
"Tout ?"
"Oui Tomi."
"Bien, j'essayais juste d'aider." Tom leva les mains au ciel et se remit sur pied. "Je vais m'assurer que mes casquettes ne sont pas mal rangées."
"Tu as une valise que pour tes casquettes ?" Demanda Bill d'un air incrédule. Tom n'avait pas vraiment pensé qu'il y avait quoi que ce soit de drôle à ça et hocha de la tête.
"Ouais, et alors ?"
"Peu importe."
"Peu importe." Répéta Tom en levant les yeux au ciel tout en regagnant sa chambre. Il vit que la porte de salle de bain était ouverte et un sac noir de taille moyenne était sur le bord de l'évier. Tom regarda derrière lui la chambre de son frère et sourit. "Bill, tu as oublié quelque chose dans la salle de bain!" Il sortit juste à temps pour entendre un gémissement torturé et bientôt la boule frénétique d'énergie connue sous le nom de Bill fit irruption dans sa chambre avec une expression affolée.
"Tomi! Tu peux la mettre dans une de tes valises ? Je pensais que j'avais rangé tout mon maquillage, mais je ne l'ai pas fait."
"Je suis désolé Bill, mes valises sont pleines." Dit-il en ouvrant sa valise avec ses casquettes en les ajustant affectueusement. Bill baissa les yeux vers le bagage à moitié vide et leva un sourcil.
"Mais Tomi, tu pourrais juste la mettre ici." Indiqua t-il en pointant l'intérieur de la valise. Tom leva les yeux vers lui en le regardant comme s'il était fou.
"Bill je ne peux pas mettre ça sur mes casquettes. Je refuse."
"Tu ne le feras pas. Tous mes bagages sont fermement fermés et il y a de la place dans cette valise pour l'amour de Dieu." Bill commença à bouder. Tom soupira et redirigea sa main le long de ses casquettes.
"Arrête de bouder." Dit-il.
"Tu vas me laisser mettre ma trousse de maquillage à l'intérieur ?"
"Je ne pense pas non." Tom sourit d'un air satisfait et referma sa valise. Bill se mit à genoux devant lui et resta immobile.
"Je suis sûr que nous pouvons penser à quelque chose d'autre." Ronronna-t-il de cette voix qui n'arrivait jamais au cerveau de Tom mais descendait directement dans son sexe. Tom pleurnichait et remuait sur ses genoux au moment où il se sentait durcir.
"Qu'entends-tu par là ?" La perspective de plaisanter excitait Tom, d'autant plus qu'ils n'étaient pas sûrs qu'ils soient à nouveau capables de le faire.
"Je le sucerai." Offrit Bill.
"Tu te fous de moi ?" À seize ans, Bill était finalement prêt pour essayer de faire la meilleure fellation. La simple pensée de la bouche de son jumeau sur son sexe était suffisante pour le faire trembler. Il y a quelques temps, Tom lui avait juré que c'était la meilleure chose de tout les temps, mais Bill n'était jamais d'humeur pour ça. Et maintenant son jumeau lui offrait ?
"Je la sucerai jusqu'à ce que tu viennes et ça deux fois." Promit Bill avec insolence. C'est la phrase qui brisa la résolution de Tom et il ouvrit sa valise à nouveau et jeta la trousse à maquillage à l'intérieur.
"Ferme la porte." Haleta Tom en se relevant et soulevant sa chemise.
Bill fronça les sourcils et regarda encore une fois autour de lui dans la chambre. "Tu sais que j'ai toujours l'impression d'avoir oublié quelque chose." Dit-il, irrité, ce qui tira encore un autre soupir à son jumeau.
"Je sais, mais c'est un hôpital. Il n'y a pas beaucoup d'endroits où tu pourrais cacher quelque chose." Dit Tom raisonnablement.
"Arrête ça."
"Arrêter quoi ?"
"D'être calme et raisonnable." Bill ajusta sa casquette et regarda encore une fois autour de lui dans la chambre. Il dû admettre que Tom avait raison. Il n'y avait pas beaucoup de rangement où il pouvait se cacher quelque chose et bien qu'il sache qu'il avait tout, il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il lui manquait quelque chose.
"Bien. Laisse-moi faire le tour de la pièce et crier dans ma tête." Répondit Tom sans expression en faisant battre ses bras. Bill intercepta un regard et s'effondra.
"Génial, c'est moi. Je suis bizarre."
"Tu deviens contagieux." Tom se rapprocha de lui et lui donna un baiser. "Calmes-toi, ok ? Quelque chose ne va pas ? Tu n'as pas l'air bien depuis que je suis revenu de l'interview."
Bill secoua la tête et retira ses épaules de la poigne de son frère. "Non, tout va bien. J'ai juste horreur de faire mes bagages." Dit-il évasivement.
"Bien." Tom fronça les sourcils, mais le laisser aller. Il observa son frère s'agiter autour de lui encore pendant quelques minutes avant de dire autre chose. "Bill, allons-y. Tu as tout."
"Parfait." Dit-il en sortant de la salle de bain et en regardant le vide à nouveau. Bill joua avec l'ourlet de son sweat-shirt noir et soupira. "Allons-y." Il ne pouvait pas dire à Tom la raison pour laquelle il se sentait si étourdi. Il avait peur que le Docteur Addams entre et brise son monde d'un seul coup. Elle n'arrivait toujours pas et Bill se sentait encore plus énervé que lorsqu'il s'était habillé. Il ne pouvait pas attendre pour sortir de cet endroit.
La porte s'ouvrit et la forme qu'il redoutait marcha vers eux. Le docteur Addams avait un sourire sur le visage, mais elle hésita quand elle vit Tom par la fenêtre. "Oh, Tom. Bonjour."
"Bonjour, Docteur Addams, j'espérais que vous vous arrêteriez en passant avant que nous partions. Je voulais juste vous remercier pour vous être occupé de Bill. Vous n'avez aucune idée de combien je vous suis reconnaissant." Dit-il en marchant vers elle et lui tendant la main. Le docteur Addams examina ses yeux et inclina la tête après un moment.
"Je vous crois. Merci." Elle se retourna vers Bill et manqua le regard mystérieux que Tom lui donna. "Bill, je voulais juste revoir quelques choses avec toi avant que tu ne partes. Ta cicatrice guérit proprement et les fils vont bientôt se détacher. Je te demande juste de ne pas faire n'importe quel exercice trop intense, car tu pourrais rouvrir la blessure en te déchirant à nouveau."
"J'éprouve des démangeaisons." Avoua Bill en remuant.
"C'est normal malheureusement. Utilise la lotion que je t'ai donnée et assure-toi de ne pas la presser trop durement. La chirurgie abdominale est très sérieuse et tout doit bien guérir, d'autant plus que dans quelques mois nous nous trouverons dans le besoin de rouvrir la blessure pour la césarienne. Tu pourrais trouver ça facilement fatigant. Ne te bats pas quand tu sens le sommeil arriver ; c'est la façon dont ton corps te dit de récupérer et avec ta grossesse, il essaye de te fournir assez d'énergie pour guérir et assez d'énergie pour faire grandir le bébé. De temps en temps, il n'aura pas assez pour tout, mais c'est normal."
"Je m'assurerai qu'il se repose bien." Promit Tom. Le docteur Addams hésita avant de lui sourire.
"Je suis sûr que vous le ferez. Je t'ai prescrits quelques médicaments contre la douleur. Évidemment avec ta grossesse, je ne peux pas te donner quelque chose de fort, mais les médicaments te soulageront. Assure-toi de bien suivre les instructions à la lettre." Dit-elle sévèrement.
"Oui madame. Tom, pourrais-je parler au Docteur Addams seul ?" Demanda Bill brusquement à son frère. Tom fronça les sourcils, mais acquiesça de la tête et les laissa tout les deux seuls.
"Qu'est-ce qui se passe Bill ?" Demanda-t-elle d'un ton neutre.
"Je me mettrai bientôt en contact avec vous, j'ai donc besoin de votre téléphone portable. Je ne veux pas appeler l'hôpital avec notre affaire …" Finit-il de dire à la hâte.
Le docteur Addams tira un petit bloc de papier et un stylo de sa blouse et griffonna son numéro. "Voilà, appelle-moi à n'importe quel moment."
"Merci Doc."
"Et n'oublie pas de prendre un rendez-vous. Le docteur Anderson devra vérifier la blessure pour s'assurer qu'elle guérit bien. Le mur abdominal est différent entre les hommes et les femmes et nous ne sommes pas sûrs qu'il guérira de la même façon et avec les points de suture nous nous trouvons devant le besoin de nous assurer que tu ne fais rien de trop excessif."
"Je ne le ferai pas, ayez confiance en moi. Je viens juste de sortir du lit et je veux déjà me rendormir." Admit Bill en bâillant contre sa volonté.
"C'est parfaitement normal. Si tu as tout tu peux y aller, je vais signer la décharge et tu as déjà signé tes papiers."
"Merci beaucoup Docteur Addams."
"…Oui." Elle soupira et quitta la chambre. Bill prit encore un temps pour regarder autour de lui la pièce et décida qu'il était temps pour lui de partir aussi.
"Andrea ?"
"Non, c'est trop proche de Andreas. Mélanie ?"
"Non, absolument pas, je déteste ce nom."
"Tu as refusé tout le reste."
"Et alors, toi aussi."
"Mais sérieusement, Sammy ?"
"C'est le nom d'une fille aussi." Dit Tom sur la défensive en tournant dans leur rue. Bill le regarda et renifla. "Ça pourrait être une contraction pour Samantha."
"S'il te plaît. Je ne peux pas l'appeler Nena et tu ne peux pas l'appeler Sammy, marché conclu ?"
"Marché conclu."Tom sourit au moment où ils arrivèrent dans l'allée. Bill leva les yeux vers la maison et soupira. "Crois-moi, il n'y a personne ici. J'ai dit à maman que j'allais vous ramener pour sept heures ; nous avons en tout encore trois heures avant qu'elle ne rentre à la maison."
"Bien. Je ne pense pas que je pourrais entendre n'importe quel scandale familiale tout de suite." Tom regarda son frère en fronçant les sourcils en entendant la fatigue dans sa voix ; il sortit et courut autour de la voiture pour lui ouvrir la porte et l'aider à sortir. "Tomi, je n'ai pas besoin d'aide pour sortir." Dit Bill à Tom lorsqu'il déboucla sa ceinture de sécurité. Il s'appuya lourdement sur lui malgré ses mots contraires. Au moment où ils arrivèrent à la porte, Bill était presque endormi.
Ils entrèrent dans la salle de séjour et Bill pleurnicha doucement quand ils commencèrent à monter les escaliers. Il n'avait pas pensé qu'il ne pourrait pas le faire, mais Tom si. Il prit son jumeau dans les bras et se mit à monter les escaliers. Bill sourit dans son cou et Tom gloussa. "Ne t'y habitue pas, morveux gâté." Dit-il avec un certain naturel lorsqu'ils atteignirent l'étage.
"Tu aimes me gâter." Chuchota Bill en se penchant pour tourner la poignée de sa porte. La lumière dans sa chambre était assez vive et il détourna son visage pour se cacher dans le tee-shirt volumineux de Tom. "Les rideaux Tomi."
"Attends. Je te pose." Dit Tom en déposant son frère doucement sur le lit avant de se tourner pour tirer les rideaux. La chambre refroidie immédiatement et il retourna vers le lit pour aider Bill avec son sweat-shirt ; il l'aida à soulever ses bras au-dessus de sa tête pour éviter te tirer sur son ventre. Tom regarda la cicatrice dans le bas de l'abdomen de Bill et l'embrassa doucement. Bill tira sur sa fermeture éclair et sourit.
"À quoi penses-tu ?"
Tom haussa les épaules. "Je suis juste heureux que tu ailles bien et que notre fille aussi. Je suis aussi certainement heureux de t'avoir à la maison. Je n'aime pas les hôpitaux." Murmura-t-il.
"Moi non plus." Soupira Bill et changeant de position sur le lit.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?"
"Je pensais que je voulais dormir, mais mon corps ne veut pas être dans un lit tout de suite." Dit-il en tendant ses bras pour que Tom l'aide à se lever. Son jumeau se soumit à sa volonté et Bill lui donna un baiser rapide sur les lèvres avant de se diriger vers son miroir au mur. "Tu trouves que j'ai pris du poids ?"
Tom se figea comme un cerf prit dans les phares d'une voiture. Tout ce qui lui venait à l'esprit c'était d'éviter une des colères tristement célèbres et inévitables de Bill. Il décida de s'aligner sur ce que des millions d'hommes faisaient depuis des millénaires. "Qu'est-ce qui te fais dire ça ?" Demanda-t-il avec difficulté.
"J'ai été pesé à l'hôpital avant de partir. J'ai pris un kilo et demi en quatre jours. Quatre jours, Tom. Je vais ressembler à une vache."
"Mais tu ne l'es pas." Tom offrit son opinion. Bill le regarda brièvement par le miroir avant de hausser ses épaules. "Regarde-le, le bébé obtient finalement les substances nutritives dont elle a besoin."
"Ouais." Dit-il doucement en frottant son ventre, en évitant prudemment la cicatrice en bas. S'il y touchait trop, ça lui donnait des démangeaisons et Bill ne voulait pas se griffer. Pas avec Tom à côté de lui de toute façon. Bill tourna son corps sous un autre angle et le regarda à nouveau dans le miroir en fronçant les sourcils. "Tomi ?"
"Ouais ?" Il se dit qu'il était prêt pour le coup, mais Tom se demandait dans combien temps ça pouvait éclater. Il ne savait pas ce qu'il ferait si Bill commençait à jeter des choses.
"Je pense que mes seins ont grossis." Dit Bill lugubrement en se détournant du miroir. Il les tenait un coupe dans ses mains à travers son tee-shirt et Tom déglutit difficilement quand Bill monta volontairement vers le haut les deux bouts de chairs. "Et toi ?"
"Uhf …" Tom était embarrassé, surtout au moment où Bill commença à les faire rebondir.
"Tu vois ? Je ne me rappelle pas qu'ils aient été si lourd auparavant." Dit-il pensivement quand il regarda vers le bas sa poitrine se déplacer.
Tom ne pouvait rien dire et il se dirigea droit sur Bill et captura ses lèvres pour un baiser. Sa bouche était aussi douce qu'il s'en souvenait et il demanda doucement l'entrée. Bill répondit et avant qu'il ne s'en soit rendu compte dans son enthousiasme, il resserra son étreinte autour de son jumeau.
Bill cessa le baiser avec un halètement de douleur. "Oh merde, Bill, je suis désolé!" Dit Tom à la hâte en le laissant aller. Bill inclina la tête et tressaillit.
"C'est bon, mais je pense que je vais m'allonger maintenant."
"Je suis vraiment désolé!" Dit Tom à nouveau en aidant Bill à s'allonger sur le lit. "J'ai oublié que tu ne pouvais rien faire pendant au moins six semaines. Je suis désolé." Avant que son jumeau ne puisse aller ouvrir la porte la sonnette retentit et Tom fronça les sourcils. Il n'attendait personne. Il regarda Bill et il haussa les épaules. "Je reviens."
Il courut dans les escaliers et arriva essoufflé à la porte ; quand il l'ouvrit, il fût quelque peu étonné. "Hé, Andreas. Qu'est-ce qu'il y a ?"
"Bill est de retour ?"
"Il vient juste de rentrer."
"Mec, je dois lui parler." Andreas le poussa légèrement sur le côté et entra. Tom referma la porte et suivit son ami dans l'escalier puis jusqu'à la chambre de Bill.
"Mais il était sur le point de faire un petit somme." Dit Tom tranquillement.
"Ça ne prendra pas longtemps, en plus il sait que je viens." Dit-il rapidement en toquant une fois sur la porte de Bill avant de l'ouvrir. Tom était sur le point de le suivre à l'intérieur mais la main du blond sur sa poitrine l'arrêta. "Désolé, c'est privé." Tom bafouilla quand la porte se referma sur son visage.
~*~*~*~
Andreas se tourna dos à la porte avec un sentiment suprême de satisfaction et vit Bill sur son lit, le dos contre le mur. Il avait l'air fatigué, et Andreas devait passer entre les valises toujours faites pour l'approcher. "Hey, comment tu vas ?"
"Fatigué. Et toi ?"
"Content que tu sois sorti de l'hôpital." Dit-il en s'asseyant doucement au bord du lit.
"Moi aussi." Bill sourit à son ami et bâilla. "As-tu parlé à ton ami ?"
"Oh ouais. Je lui ai parlé. Tu seras content de savoir que le patch ‘Willpower' est à un prix très intéressant sur le marché noir. Le gouvernement essaye de le rendre illégal, et les prix explosent. Un paquet seul vaut soixante-sept mille d'euros et ça augmente."
"Soixante-sept mille ? Ouah…" Haleta Bill. Il y en aurait plus qu'assez pour couvrir le pot-de-vin. Le téléphone d'Andreas sonna et il l'ouvrit.
"Attends, les prix ont changé. Soixante et onze mille euros pour un paquet entier ; les gays les plus riches du monde sont prêts à payer ce prix pour une seule boîte. Tu es assis sur une mine d'or." Dit-il en éloignant son téléphone.
Bill sourit avec soulagement. "Donc quand l'argent sera-t-il prêt ?"
"Quand je livrerai les paquets, j'ai demandé du liquide comme ça tu pourras rapidement faire le transfert au docteur Addams."
"Tu es brillant Andreas, sérieusement." Sourit Bill alors qu'il lui tendait la main pour que son ami l'aide à se lever du lit. Une fois qu'ils furent tous les deux sur pied, il rechercha son portable dans son sac Prada et sortit le numéro du docteur de sa poche arrière. Il composa le numéro et attendit qu'elle décroche. "Docteur Addams ? C'est Bill…"
Andreas regarda son meilleur ami faire les cent pas pendant qu'il parlait au docteur. Bill mit sa main dans son dos et il semblait évident d'en comprendre la raison ; son visage était l'image même de l'inconfort. Il se demanda comme c'était de porter vraiment un bébé, et il décida de ne jamais avoir à le savoir. La conversation se finit et Bill regarda une fois encore son reflet dans le miroir. Il se tourna sur le côté pour examiner son profil. "Tu n'es pas gros, arrête d'essayer de trouver des raisons de le penser." Sourit narquoisement Andreas alors que Bill lui tirait la langue en le regardant à travers le miroir.
"Ouais, Tom a dit la même chose, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je n'ai jamais été autre chose que mince, et maintenant certaines parties de mon corps semblent juste… sur le point d'exploser."
"Je te le dis, tu es magnifique." Dit-il en riant. Bill le regarda et sourit.
"Tu dois dire ça parce que t'es mon ami."
"Ouais…" Andreas le fuit du regard et Bill fronça légèrement les sourcils. L'atmosphère devint lourde et il poussa sa valise du pied.
"Peux-tu mettre ça sur le lit ?" Son meilleur ami accepta et Bill dézippa la valise et l'ouvrit. Il y avait des chaussures jetées au hasard et entremêlé à elles se trouvaient les paquets de couleur rouge pâle des ‘Willpower'. Bill lança ses chaussures dans un coin de la chambre et sourit. "Je suppose que j'ai plus de boites que je ne le pensais. Six !"
"Merveilleux !" Andreas sourit alors que Bill referma le sac. "Est-ce que je dois tout prendre ?"
"Oui, de cette façon tu peux virer toutes ces choses d'ici et personne ne posera de questions." Dit-il en haussant les épaules. "Fais attention à ce que personne ne te prête attention."
"Bien, au moins j'ai quelque chose pour faire de l'argent, même mieux." Lui rappela Andreas.
"Merde, j'ai totalement oublié ça. A quoi je m'attendais, à ce que tu le mettes dans ta poche ?" Bill secoua sa tête. "Je ne sais pas où se trouvait mon esprit. J'oublie la moitié des choses que je veux dire et l'autre moitié… " Il leva les yeux au ciel.
"Ça ira bien, je m'occupe de tout." Dit Andreas de façon rassurante.
"Je suis si content que tu sois mon ami, notre ami." Corrigea-t-il. "Je n'aurais pas pu faire tout ça sans toi."
Andreas rougit et haussa les épaules. "Tu sais, je ferai tout pour toi Bill, j'espère au moins que tu le sais après toutes ces années."
Bill lui fit un sourire éclatant. "Allons voir ce que Tom fait." Dit-il en avançant vers la porte. Le sourire d'Andreas s'éteignit ; il soupira puis suivit l'adolescent aux cheveux corbeaux hors de la chambre et ils descendirent lentement les escaliers. Tom était en bas, et attendit jusqu'à ce que Bill atteigne la dernière marche pour attraper brièvement sa main.
Il y avait de l'agitation dans la cuisine et Bill haussa un sourcil à son jumeau. "Maman est à la maison." Fut tout ce que dit Tom alors qu'il levait les yeux au ciel.
"Génial…" Bill se renfrogna alors que leur mère entrait dans la pièce.
"Bill, je suis si contente de te voir à la maison !" Dit-elle en se rapprochant et en le câlinant. Bill siffla puis la repoussa et elle porta sa main à sa bouche. "Je suis désolée, j'ai oublié !" Glapit-elle.
"Ouais, moi non." Dit-il en caressant son ventre.
"Bien, en signe de paix, je fais des spaghetti ce soir. Qu'en penses-tu ?"
Bill se ragaillardit. "Oh, c'est génial. Mais je dois aller à la salle de bain." Il grimaça et alla jusqu'à la salle d'eau. Simone le regarda y aller avec amusement et se tourna pour voir Andreas, toujours dans les escaliers.
"Bonjour Andreas." Dit-elle chaleureusement.
"Bonjour Simone."
"Est-ce que tu veux rester pour dîner ?"
Andreas savait que Tom voudrait sûrement Bill pour lui tout seul quelques jours maintenant qu'il était sorti de l'hôpital, mais quelque chose au fond de lui ne voulait pas être charitable et compréhensible. Il pouvait même sentir le dreadeux le regarder, mais il l'ignora.
"J'adorerai." Sourit-il.
"Génial ! Ça fait un moment que tu n'as pas goûté à mes célèbres spaghettis." Elle repartit dans la cuisine pour finir de préparer le repas.
"Qu'est-ce qu'il y a dans le sac ?" Demanda Tom nonchalamment alors qu'il allumait la Playstation3©.
"Rien, des trucs que Bill me laisse utiliser pendant un moment. Je vais le mettre dans ma voiture." Andreas se tourna inconfortablement et passa devant Tom sur le chemin de la porte. Il retint sa respiration jusqu'à ce qu'il ferme son coffre avec le sac maintenant à l'intérieur, en sécurité.
Tom rit et la voiture d'Andreas cogna la rambarde alors qu'il tournait à un coin. "Je t'ai eu Kaulitz." S'exclama Andreas en appuyant sur un bouton et en envoyant le côté de sa voiture contre celle de Tom.
"Enculé." Dit-il naturellement alors qu'Andreas prenait la tête après sa petite cascade. "Je vais te niquer !"
"Non tu ne vas pas le faire. C'est le dernier…" Andreas tira la langue alors qu'il enclenchait le turbo de sa voiture pour la dernière ligne droite. "…tour."
"Merde !" Grogna Tom et il lança sa manette à terre. "T'as triché." Dit-il tristement.
"Oui, parce que c'est le seul moyen de battre le grand Tom Kaulitz, tricher. Ouais, ok Monsieur la Rock Star." Dit Andreas avec affection alors que Tom lui tirait la langue. "Avec la maturité et la grâce de Bill."
Les deux garçons se tournèrent pour voir Bill se rouler en boule sur le canapé, crevé alors qu'il ronflait doucement. Tom sourit et Andreas ne put s'empêcher de rire à la façon dont il ressemblait à un petit chat roulé en boule avec la main sur son ventre. La porte s'ouvrit et Gordon entra, et soupira de soulagement en sentant l'air conditionné. "Mon dieu ce qu'il fait chaud !" Dit-il en défaisant sa cravate. Simone sortit de la cuisine et sourit à son mari.
"Je suis si contente que tu sois à la maison. J'avais peur que tu rates le dîner." Dit-elle en l'embrassant rapidement.
"Et miss spaghetti ? Jamais ! J'y ai pensé toute la journée." Rit-il en posant sa mallette au sol près de la porte. "Les garçons." Gordon fit un signe de tête à Tom et Andreas puis regarda Bill sur le canapé. "Oh, il a froid."
"Oui, il est resté comme ça depuis qu'il est à la maison." Simone baissa les yeux sur son fils et sourit. "Mais maintenant que le repas est prêt, je me sens coupable de devoir le réveiller."
"Je le ferai, et nous te rejoindrons dans la cuisine dans une minute." Dit Tom rapidement alors qu'il se mettait sur ses pieds. Il savait que son jumeau n'aimait pas être réveillé, et il serait dans une humeur de chien si leur mère le faisait. Simone eut un air surpris mais acquiesça et permit à Gordon de la conduire dans la cuisine. Tom marcha sur ses genoux jusqu'à Bill et enleva gentiment quelques cheveux de son visage qui y étaient tombés pendant son sommeil.
Il se pencha en avant puis caressa sa joue contre celle de Bill et soupira à la douceur de sa joue. Ça avait toujours impressionné Tom de sentir combien son jumeau était hautement doux alors qu'il fourrait son nez contre lui. Il sentit Bill se réveiller lentement et il se poussa juste assez pour voir son visage entier. "Coucou."
"Hé." Bâilla Bill mais il ne bougea pas.
"Tout va bien ?"
"Nous allons bien Tomi." Bill bâilla encore. "Nous avons juste un peu faim."
"Maman a dit que le dîner était prêt." Tom fit jouer un doigt sur la joue de Bill et sourit alors que Bill recherchait plus de contact.
"Hum… Spaghetti. Attends…" Bill ouvrit un peu plus ses yeux et renifla. "C'est du pain à l'ail !" Il se leva avec précaution et poussa Tom hors de son chemin dans ses efforts pour se lever avant de se ruer dans la cuisine. Tom le regarda partir avec un léger amusement, et se tourna pour voir Andreas le fixer.
Le blond ne pouvait se rappeler la dernière fois qu'il avait vu Tom traiter quelqu'un si gentiment sans qu'il n'y ait écrit ‘Gibson' quelque part. Ils se regardèrent et Tom lui sourit. "Je suis content que tu le saches Andreas. Je sais que tu n'y crois peut-être pas, mais ça fait mal d'avoir eu à te le cacher."
"Vraiment ?" Demanda-t-il incertain. Tom avait raison, c'était dur à croire.
"Il y a tellement de fois où j'aurais voulu te le dire, et voulu un conseil." Tom secoua sa tête en se levant et en enlevant la poussière imaginaire sur sa main alors qu'il se raidissait. "Peut-être que nous aurions dû te le dire avant, mais je ne pouvais pas supporter de te perdre."
Andreas regarda Tom alors qu'il allait dans la cuisine et soupira. Ca l'irritait cette façon qu'il avait de faire croire qu'on était la personne la plus importante du monde ; la confession du guitariste aurait dû le faire se sentir mieux, mais à la place son estomac lui fit mal.
~*~*~*~
"Et donc tout le monde s'est levé maladroitement et Marshall dit, j'espère que la souris ne t'a pas réveillé avant que toute la bougie ne soit consumée !" Gordon retint un rire. Tout le monde à table éclata de rire. Bill sourit alors qu'il se resservait plus de sauce spaghetti avec du vinaigre d'une main et des pains beurrés à l'ail de l'autre. Il était au paradis ; Bill avait oublié comme les pains à l'ail de sa mère étaient bons, et c'était la troisième fois qu'il reprenait de tout.
Une fois de temps en temps, il levait les yeux et voyait Tom qui le fixait alors qu'il enfournait de la nourriture dans sa bouche mais le bébé voulait du ketchup et elle en voulait maintenant. Qui pouvait lui donner tort ? Il était définitivement à des kilomètres de la nourriture de l'hôpital donc il était content d'en prendre.
"Donc, Tom, as-tu des interviews à l'horizon ?" Demanda Simone alors qu'elle mettait plus de salade dans son assiette.
Tom avala son thé et hocha la tête. "Malheureusement, j'ai quatre interviews dans deux jours. Je pense que deux d'entre elles seront dans la nuit." Il regarda Bill et haussa les épaules, impuissant. Bill n'était pas exactement inquiet mais il n'était pas heureux non plus.
"Oh, je pensais que David vous aurait donné un break avant que vous ne recommenciez à bosser à nouveau." Dit Simone en fronçant les sourcils.
"Ouais, nous aussi." Dit Tom sèchement.
"Bien au moins tu es toujours ‘in'. C'est ainsi que disent les jeunes de nos jours, non ?" Demanda Gordon, joueur, alors que Simone cachait le verre de son mari derrière elle.
"Oh mon dieu, il y a un âge requis si tu veux essayer d'utiliser des mots ‘cool'." Tom grogna alors que Bill s'enfonçait dans sa chaise. Andreas sourit et finalement Simone ne put s'empêcher et le rejoignit, les jumeaux suivant peu après.
"Bon dieu, tout le monde est idiot ce soir." Bill sourit en prenant son thé. Simone le regarda brièvement avant de jeter un regard à son assiette.
"Donc, tu ne m'as jamais dit où se trouvait ce nouveau docteur." Dit-elle facilement.
"Berlin." Bill roula des yeux en reposant son verre. "Tom devra jouer mon chauffeur." Rit-il.
"Je l'ai fait jusque là." Rétorqua Tom dans un sourire. Ils savaient qu'il ne le pensait pas, et ça leur donnait juste… du temps ensemble. C'était toujours si relaxant quand il conduisait, spécialement quand Bill était sur le siège passager.
"As-tu déjà eu un rendez-vous ?" Bill regarda sa mère et secoua sa tête. "Bien, tu devras le faire bientôt, comme ça il pourra garder un œil sur ta santé."
"Je le ferai." Soudainement son appétit s'était envolé. Tom remarqua le changement d'humeur et leva les yeux au ciel. Leur mère ne pouvait jamais les laisser se débrouiller seuls très longtemps.
"Qu'est-ce qu'ont donné les tests génétiques ? Tu ne nous as jamais rien dit." Simone ignora le regard que Gordon lui lança de derrière son verre de vin.
"Ils sont bons. Pas d'anormalités." Dit Bill d'une voix atone.
"De ce qu'ils en savent." Clarifia Simone.
" … c'est pour ça que les tests sont faits." Dit Tom légèrement alors qu'il essayait de détendre la situation qui s'amorçait. Il regarda Andreas et son ami semblait pétrifié par tout ce qu'il se passait.
"Ouais, nous avons un bon et relaxant dîner de famille." Dit Gordon fermement. "Une petite fête pour souhaiter un bon retour à Bill. Je suis sûr que tu détestais la nourriture là-bas." Dit-il en créant une sortie de secours.
Bill acquiesça et sourit doucement. "C'était horrible. Je pense que certains trucs n'étaient même pas de la nourriture." Plaisanta-t-il.
"Quand on m'a enlevé les amygdales, ils m'ont donné une délicieuse glace, mais quand ma sœur est allée se faire enlever les siennes, j'ai essayé sa glace et c'était horrible. Je ne sais pas si c'est parce qu'ils ont changé la glace ou ma pauvre gorge qui a goûté à meilleur." Ronchonna Andreas.
Tom rit. "Probablement les deux. Tu pourrais manger de la colle quand t'es malade."
"Moi non." Rit-il en secouant sa tête.
"Moi si." Plaisanta Bill.
Simone s'impatienta dans son siège et soupira. "Je suis désolée, je sais que c'était supposé être relaxant mais Bill, je veux vraiment que tu réfléchisses et que tu dises au docteur qui est le père. Tu as besoin de connaître le passé médical du père et de sa famille, et ainsi on pourra prévenir les anormalités qui pourraient surgir plus tard."
"Maman…"
"Non, il y a des choses auxquelles des adultes responsables pensent et s'inquiètent !" Dit-elle urgemment.
"Simone laisse tomber pour ça. Je sais que tu es inquiète et franchement moi aussi, mais nous ne sommes pas censés stresser Bill, tu te souviens ?" Gordon caressa son épaule alors qu'elle hochait la tête. "Donc nous n'allons rien dire de plus à ce propos, n'est-ce pas ?"
"C'est vrai." Acquiesça-t-elle.
Tom se lamenterait plus tard sur la rapidité de sa mère à oublier sa promesse.
~*~*~*~
Tout le monde était dans le salon et regardait un film, ce qu'ils n'avaient pas fait ensemble comme une famille depuis longtemps. Andreas était toujours là, sur le sol, près de Tom, avec un bol de popcorn entre eux. Bill était sur le siège avec un tabouret sous ses pieds alors que sa tête reposait sur le côté en regardant le film. Il n'était pas capable de dire ce que c'était parce qu'il somnolait et se réveillait depuis le début. Il ne voulait pas aller au lit si tôt dans la soirée mais il n'aurait peut-être pas d'autre choix.
Il bâilla et capta le regard de Tom qui disait ‘va au lit'. C'était bien quelque chose qui le fit vouloir rester plus longtemps et il se força à maintenir son attention. Simone et Gordon étaient sur le sofa ; Simone se roula sous le menton de Gordon, comme Bill quand il était câliné par Tom. Elle non plus n'avait pas beaucoup regardé le film ; elle était trop occupée à regarder Bill alors qu'il remuait d'inconfort ou bâillait faiblement.
Simone se sentait littéralement comme si le manque d'information à propos du père de son petit enfant était sur le point de la dévorer vivante. Elle se tortilla et essaya de regarder le film mais elle ne pouvait comprendre pourquoi personne ne voyait combien c'était important de savoir. Ils agissaient comme si elle était indiscrète sans raison. "Bill ?" Demanda-t-elle, hésitante. Son fils la regarda. "Tu sais que tu peux me dire qui est le père, et que je ne te jugerai pas, non ? Je veux dire, nous avons, certes, nos problèmes mais je t'aime et je veux juste que toi et le bébé soyez en sécurité."
"Maman, ce n'est pas si simple." Dit Bill sincèrement. Il n'avait pas pensé en dire autant mais ses arguments étaient faibles et soudainement, tout ce qu'il voulait c'était d'aller au lit.
"Maman, tu le fais encore." Dit Tom, irrité, de là où il était. Il jeta un regard implorant à sa mère.
"Je suis désolée Tom, je le suis vraiment, mais ce n'est pas juste. Je suis votre mère, et je mérite le droit de savoir." Dit-elle en se levant, sortant de l'étreinte de Gordon.
"Simone…"
"Non, qui est le père Bill ?"
"C'est moi."Dit Andreas calmement. "Le bébé est de moi."
Simone cligna des yeux. "… Quoi ?"
CHAPITRE 26