C h a p i t r e * o3 -

Est-ce que fuir est vraiment la solution ?


Bill regarda fixement vers le plafond de la salle de bain et soupira. C'était un putain de plus. Il avait passé les deux dernières heures couché sur le carrelage, alternant entre rire à s'en décrocher la mâchoire, et regard confus sur le bâton incriminé. La boîte n'indiquait rien d'autre que ce qu'il savait déjà. Un plus signifiait qu'on était enceinte, un moins signifiait qu'on ne l'était pas.



C'était un putain de plus.



Sa tête commençait à lui faire mal et ça signifiait qu'il était temps d'arrêter de regarder la lumière au plafond et de se relever. Il se remit sur ses pieds et rit encore une fois, glissant le test utilisé dans sa boîte et la laissant tomber dans la poubelle. C'était complètement fou et il n'arrivait pas à croire que la situation était réelle. Il rit à nouveau, retourna dans sa chambre et s'assit sur le lit, regardant fixement l'ordinateur portable qu'il avait laissé sur la table. “Tout est de ta faute.” Il pointa son doigt vers la machine. “Si je n'avais pas regardé ce truc, je ne serais pas assis là à perdre les pédales à force de penser à une chose qui n'est de toute façon pas possible.”



L'ordinateur sembla blessé et Bill hocha la tête, conforté dans son opinion. C'était juste un virus.



Juste un virus.



Juste un virus.



Juste un virus.



…Devait-il encore aller aux toilettes ?



~*~



Tom voulait fondre sous sa douche. Il se sentait toujours ainsi après ça. Il était presque midi et Anna ou quel que soit son nom avait été assez intelligente pour partir avant qu'il ne se réveille. S'il n'avait pas été aussi fatigué elle ne serait jamais restée dans son lit la nuit dernière. Il soupira et coupa l'eau. Il se sécha et s'habilla avec ce qui lui tombait sous la main, se demandant combien de chances il avait de se précipiter à travers le couloir sans chapeau ni rien sans se faire repérer. Etant donné qu'ils n'avaient pas pu réserver l'étage en entier pour eux seuls, les choses n'allaient pas en sa faveur.



Il finit de se sécher et de s'habiller rapidement, ne se préoccupant pas d'attacher ses cheveux alors qu'il enfonçait une casquette assortie à sa tenue sur sa tête et quittait la pièce. Tom jura et arrêta la porte avec son pied avant qu'elle ne se referme ; il se précipita à nouveau dans la pièce et attrapa la carte qui ouvrait sa chambre, plus le double de celle de Bill. Il entra sans faire de bruit dans la chambre de ce dernier, souriant lorsqu'il réalisa que les rideaux de la pièce étaient toujours fermés. Les couvertures étaient remontées jusqu'en haut du lit et il ne pouvait apercevoir qu'une tête noire comme l'ébène, au milieu de tous ces draps blancs.



Tom sourit, ôta sa casquette et se déshabilla. Ils n'avaient aucune obligation aujourd'hui, et juste le fait de regarder Bill dormir le rendait somnolent. Il laissa ses vêtements là où ils étaient tombés, et se glissa dans le lit à côté de lui, se terrant sous les couvertures et tirant l'amour de sa vie dans ses bras. Bill remua et se retourna, souriant d'un air endormi. “Hey.” Chuchota-t-il.



“Hey, je ne voulais pas te réveiller.” Lui murmura Tom en retour, l'embrassant sur les lèvres. Bill haussa les épaules et tira Tom plus près de lui.



“C'est pas grave. Vous vous êtes bien amusés ?” Demanda-t-il, refermant les yeux. Tom secoua la tête.



“Je ne veux pas parler de ma nuit.” Il parcourut la table du regard et vit trois assiettes vides ainsi que l'ordinateur portable. “Tu avais de la compagnie ?” Tom gloussa.



“Non.” Bill rit une fois, bâillant alors que son jumeau frottait son ventre.



“Alors tu devais avoir faim. Pourquoi est-ce que l'ordinateur portable de Georg est ici ?” Bill se réveilla complètement à la question posée et il réfléchit à toutes les excuses possibles et inimaginables aussi rapidement que possible. “Il voulait me montrer un porno.”



“Vraiment ?” Tom rit, embrassant le petit morceau de peau derrière l'oreille de Bill. “Je veux le voir.”



Merde. “Uh, c'était un porno avec des femmes poilues. Des années soixante-dix. Bizarre et tout.” Bill se tourna de façon à ce qu'il puisse jeter un regard malicieux à Tom. “Enfin, si tu veux que-”



“Un porno des années soixante-dix ? Non merci.” Tom en profita pour l'embrasser de nouveau. Bill sourit contre ses lèvres et soupira.



“J'espère que tu n'es pas en train d'essayer de commencer quelque chose. Je suis trop fatigué.” Dit-il l'air désolé. Tom se retira pour vraiment le regarder.



“Bill, tu es toujours fatigué. Tu es sûr que tout va bien ?” Demanda-t-il de nouveau, faisant courir ses mains le long des bras pâles de son frère. Bill regarda fixement le mur, son esprit tournant à cent à l'heure, mais il ne dit rien. “Bill ?”



“Est-ce qu'on ne peut pas juste dormir ? Est-ce qu'on ne peut pas juste apprécier le fait que cet hôtel ait de super rideaux et que l'on puisse donc ignorer la lumière du soleil ? S'il te plaît ?” Chuchota-t-il. La prise de Tom autour de sa taille se serra un peu, et il sentit une douce expiration contre son cou.



“Bien.” Tom embrassa son cou de nouveau, déplaçant un peu ses cheveux pour observer le patch que Bill portait. “Combien de temps tu dois le porter ?” Demanda-t-il, essayant de masquer l'irritation dans sa voix. Ce stupide truc occupait un de ses endroits préférés pour l'embrasser.



“Encore deux ou trois mois. La boîte dit qu'il faut six mois au minimum pour des résultats garantis.”



“Donc tu en as encore pour trois autres mois…” Tom était exaspéré. Il inhala le parfum des cheveux de Bill.



“Oui. Tu vas devoir te contenter du reste de ma peau pour m'embrasser.”



“Si tu me laisses faire.” Bill fronça les sourcils. Tant pis ; de toute façon, il était bien trop fatigué, même pour faire semblant. Se retournant, Bill enroula ses bras autour du cou de Tom et soupira. Son jumeau vit les cernes sous ses yeux et fronça les sourcils. “Quand est-ce que tu es allé te coucher ?”



“Vers quatre heures.”



“Pas étonnant que tu sois fatigué.” Tom embrassa son front et sourit. “On va rester ici. Qu'est-ce que t'en dis ?” Bill hocha la tête, se pelotonnant dans les bras de son frère.



“J'en dis que c'est génial.” Bill bâilla et se laissa promptement tomber dans le sommeil, posant son front contre la poitrine de son jumeau.

“Hey !”



“Hey.” Tom sourit à Georg. “Qu'est-ce qu'il y a ?”



“Je viens pour mon ordinateur portable.” Tom essaya de ne pas rire.



“Ah oui. Entre.” Georg suivit l'adolescent à dreadlocks dans la pièce et repéra son ordinateur.



“Alors, porno des années soixante-dix ? Je pensais que tu avais meilleur goût que ça.” Plaisanta Tom, observant Georg qui prenait sa machine. Celui-ci s'arrêta et le regarda avec confusion.



“Porno des années soixante-dix ?” Demanda-t-il, fronçant les sourcils.



“C'est ce que tu voulais que Bill voie, non ?” Tom le regarda bizarrement. Georg réfléchit un instant et feignit de se souvenir.



“Ah oui, c'est vrai. Tu sais comment je suis après une nuit de beuverie. Je ne reconnaîtrais pas ma main droite si elle n'était pas attachée à mon corps.” Plaisanta-t-il.



“Je pense qu'elle serait blessée si elle t'entendait. La plupart des gens n'oublient pas leur unique et véritable amour.” Tom rit alors que Georg, bon enfant, lui donnait un petit coup. “Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ?”



“Rien du tout. Je vais pincer quelques cordes à la basse et mater des films, rien de bien folichon.”



“Pincer quelques cordes ? Est-ce que c'est un code pour te tripoter ?” Tom rit de nouveau alors qu'il recevait un doigt d'honneur.



“Où est Bill ?”



“Sous la douche.” Georg tripota la courroie du sac contenant l'ordinateur portable et débattit mentalement pour savoir s'il devait attendre que le chanteur sorte ou non. Il décida que la discrétion serait la plus belle partie de sa bravoure, pour le moment en tout cas. “Pourquoi ?”



“Pour rien. Je voulais juste savoir ce qu'il avait pensé du porno.” Dit-il naturellement, se dirigeant vers la porte. “Quand il aura fini, dis-lui de m'appeler, okay ?”



“Ouais, sûr.” Tom ramassa la télécommande et s'installa sur le lit alors que Georg quittait la pièce, et alluma la télévision. Il essaya de trouver quelque chose avec des sous-titres mais le choix était limité. Alors qu'il réfléchissait aux éventuels mérites de regarder La Mémoire dans la Peau pour la centième fois, Bill émergea de la salle de bain, se séchant les cheveux avec une serviette.



“C'était qui ?” Demanda-t-il en jetant la serviette au sol.



“Oh, c'était juste Georg. Il voulait récupérer son ordinateur portable.” Bill hocha la tête. Il avait supprimé l'historique du navigateur après avoir décidé que la situation était une débâcle totale.



“Oh, okay. Qu'est-ce que tu regardes ?” Il s'approcha et s'assit à côté de Tom sur le lit.



“Toi.” Dit Tom honnêtement, observant une longue jambe découverte par le peignoir qui s'écartait. Bill sourit d'un air satisfait et saisit la télécommande.



“Tant que tu regardes et que tu ne touches pas, tout va bien.” Tom fit la moue.



“Depuis quand tu refuses un peu de sexe ?” Demanda-t-il, blottissant son nez contre le cou de Bill. Le chanteur rit et le repoussa doucement.



“Je suis juste pas d'humeur maintenant, okay ? Rien de grave.”



“Tu vas me rendre dingue, je te jure.” Bougonna Tom. Bill s'immobilisa et regarda son jumeau avec une petite étincelle dans le regard.



“La groupie que tu as baisée hier ne savait pas ce qu'elle faisait ?” Demanda-t-il d'une manière significative. Tom fronça les sourcils.



“Whoa, c'est quoi le problème là ?” Demanda-t-il, énervé.



“Tout ce que je dis c'est que tu viens juste d'avoir ta dose de sexe la nuit dernière. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Quel est ton problème plutôt ?” Demanda Bill en colère.



“Attends, laisse-moi mettre les choses à plat. Tu es fâché que j'aie fait ce que tu m'avais demandé de faire ? Tu disais que c'était la meilleure chose à faire et j'ai accepté à contrecœur. Pourquoi est-ce que tu es en colère après moi ?”



“Parce que tu n'aurais pas dû accepter aussi rapidement !” Bill sentit les larmes qui commençaient à le piquer derrière ses paupières et il ferma les yeux, essayant de contenir ses émotions. Quand il les rouvrit, Tom le regardait fixement, l'air incrédule.



“Donc, si j'ai bien compris, j'ai raison quand je ne t'écoute pas, parce que tu dis que je ne t'écoute jamais. Alors que quand j'écoute vraiment j'ai tort parce que j'accepte les choses trop rapidement ?”



“Un petit malin dis donc ; je savais bien que tu finirais par comprendre.” Même pour Bill ses mots n'avaient pas de sens, mais sa bouche fonctionnait en pilotage automatique et il n'était qu'un passager vaguement intéressé.



“Tu sais quoi ? Je sors.” Dit Tom brusquement, se levant du lit. Bill se redressa alors que Tom traversait la chambre.



“Je croyais que tu avais dis qu'on restait ici aujourd'hui !” Hurla-t-il, fâché de se faire lâcher.



“Et bien je ne compte pas rester dans le coin si c'est pour qu'on se dispute. Je ne veux pas passer une journée libre comme ça.”



“Donc tu ne veux pas la passer avec moi ?!” Tom ouvrit la bouche puis la referma, essayant de comprendre ce qu'il venait de dire.



“Non, ce n'est pas-”



“Très bien.” Dit Bill froidement, le coupant. Tom bouillit à l'intérieur. Il savait très bien que l'une de ses bêtes noires était d'être interrompu.



“Très bien !” Répliqua-t-il, et il fit claquer la porte lorsqu'il sortit. Bill regarda fixement la porte, sous le choc ; il se recroquevilla et fondit en larmes.



“Qu'est-ce qui se passe bordel ?” Demanda-t-il dans la pièce à haute voix. Mais l'ordinateur de Georg n'était plus là pour lui répondre.

"Mec, t'as l'air d'avoir une sacrée gueule de bois."



Tom secoua la tête pensivement, le regard dans le vide, fixant la rue passante tout en prenant une gorgée de sa boisson. "Je te rappelle que j'ai bu moins que toi hier soir." Gustav hocha la tête pour acquiescer, s'asseyant sur le siège à côté de lui.



"C'est vrai. Tu regardes quoi?" Demanda-t-il, appelant d'un geste de la main le serveur.



"Tout. Rien."



"Tom : les Pensées Profondes." Ironisa Gustav, Tom rit doucement. "Où est Bill ?"



"Probablement dans sa chambre en en train de faire un putain de caca nerveux." Dit-il, levant les yeux au ciel. Le batteur haussa un sourcil.



"Vous vous êtes disputés ?"



"Je ne sais pas." Répondit honnêtement Tom.



"Je pense que tu le saurais si tu t'étais vraiment disputé avec lui. Bordel, tout le monde sait s'il s'est disputé avec Bill parce qu'il ne te laisse pas l'oublier." Gustav leva les yeux vers le serveur et sourit, commandant rapidement un Panini à la dinde. "Alors, qu'est-ce qui ne va pas?"



Tom haussa les épaules. "Comme je te l'ai dit, je ne sais pas. Je ne veux pas en parler, quoique ce soit." Gustav inclina la tête.



"Bien." Ca faisait deux ou trois minutes qu'ils étaient assis en silence, observant le trafic dans la rue du patio du restaurant de l'hôtel.



"C'est juste …" Bafouilla Tom, devenant soudainement agité. "Il est vexé par rapport à quelque chose que j'ai fait… enfin il me l'a suggéré!"



"Qu'est-ce que t'as fait ?"



"Je ne peux pas te le dire." Dit-il rapidement, baissant les yeux sur sa boisson. Gustav inclina la tête. Il était habitué à ce que les jumeaux aient leurs petits secrets. Une fois qu'on les connaissait, tout le monde savait ça. "Mais il joue les connards."



"Bien, tu sais que tu es probablement le seul à pouvoir arranger les choses. Je veux dire, Georg a le temps de devenir ivre avant que Bill n'ait fini de faire la gueule."



"Et c'est une longue période." Plaisanta Tom sans grand enthousiasme.



"Ecoute, je ne vais pas te dire que tout ira bien, parce que ça tu le sais déjà. Vous deux vous parvenez toujours à vous réconcilier qu'importe le motif. C'est juste qu'il faut que tu te décides à allez essayer d'arranger les choses." Tom but le reste de sa boisson et hocha la tête, jetant un coup d'œil à Gustav.



"Je ne veux pas tout arranger. Peut-être que c'est à son tour d'arranger les choses." Dit-il, boudant toujours.



"Peut-être." Répondit Gustav en haussant les épaules. Tom remua sur son siège quand il sentit quelque chose à l'intérieur de lui …. Il n'avait jamais voulu se battre avec son frère, jamais, mais parfois il y avait des choses sur lesquelles ils n'étaient tout simplement pas d'accord. Comme le fait que Tom continue à voir d'autres personnes. Il avait refusé de capituler et avait tenu bon pendant deux heures entières. Bill s'assit juste sur ses genoux et lui dit patiemment que s'ils ne conservaient pas les apparences, alors ils ne seraient pas capables de cacher ce qu'était devenue leur relation.

Cette relation était plus importante pour Tom que sa merveilleuse Gibson.



Mais il savait que les mots de son jumeau étaient vrais et il était d'accord avec, et c'est donc à contrecœur qu'il continuait de prétendre qu'il était un homme à femmes. Ca lui fait toujours mal et maintenant Bill est vexé parce qu'il a osé se plaindre ? Il n'avait pas besoin de plus de folie dans sa vie, elle en avait déjà assez.

"Tu fais quoi aujourd'hui ?" Tom releva les yeux vers Gustav à la question.



Tom haussa les épaules. "Je pourrais retourner dormir." Il était toujours fatigué, mais il ne voulait pas dormir dans son lit. La groupie avait dormi dedans. Il voulait vraiment dormir dans le lit de Bill de nouveau, mais c'était probablement hors de question maintenant.



"Tu pourrais dormir pour toujours." Gustav secoua la tête.



"Les matins sont pour les perdants."



~*~



Bill ouvrit la porte et fronça les sourcils. "Pourquoi me regardes-tu comme ça ?" Georg fit irruption, son ordinateur portable dans les mains. Il pâlit, le fixant. Il voulait l'accuser de trahison, mais Bill le regarderait probablement de manière étrange s'il osait le dire à haute voix. Il l'imaginait déjà tout penaud.



"Je suppose que tu as recherché ce qui n'allait pas chez toi." Dit Georg, indiquant son ordinateur portable. Bill acquiesça de la tête.



"Oui ?"



"Qu'est-ce que t'as trouvé?" Dit-il froidement.



"Rien de sérieux."



"Menteur." S'emporta Georg. S'il y avait une chose qu'il détestait, c'était qu'on lui mente. "J'ai vu tes recherches." Il jeta un coup d'œil à Bill et rit piteusement. "Ouais, tu as supprimé l'historique, mais tu as oublié d'effacer les fichiers Internet provisoires."



Bill se mordit hargneusement les doigts. "Merde. Je savais que j'ai oublié quelque chose."



"Pourquoi cherchais-tu des trucs sur la grossesse ?" Demanda Georg, clairement agacé. "T'as fait ça au hasard ?"



"Non, j'ai saisi mes symptômes et c'est ce qui en est ressorti." Répondit Bill honnêtement. Le bassiste le regarda brièvement et éclata de rire.



"Oh wow. C'est très drôle." Il exulta, mort de rire. Bill l'observa amèrement.



"Ouais, très drôle." répéta Bill.



"Pas étonnant que tu ne me l'aies pas dit." Georg rit de nouveau haussant les épaules. "Ecoute, évidemment qu'un site web ne peut pas t'aider. Va consulter un vrai docteur."



"Georg …" Bill commença à secouer la tête.



"Va consulter un vrai docteur." Il n'avait pas envie de plaisanter. "Tu vomis toujours n'est-ce pas ? "



"Pas aujourd'hui." Répliqua Bill fièrement.



"Pas encore." Georg fronça les sourcils et secoua la tête. "Je te jure, si je ne te connaissais pas je penserais que tu es boulimique. Tu manges des trucs surprenants en grande quantité, tu ne prends jamais de poids et tu vomis presque tous les jours." Georg s'arrêta, le regardant sérieusement. "Bill, est-ce que tu es boulimique ?"



"Non!"Répondit-il avec exaspération. "Comment peux-tu penser une chose pareille ?"



"C'est ce que les gens font quand ils ne savent pas ce qu'il se passe. Ecoute, je suis juste inquiet."



"Je vais bien." Bill croisa ses bras sur sa poitrine et regarda au loin.



"Bien. Je pars faire les magasins, tu veux venir ?"



Bill secoua la tête. "Je suis fatigué. Je retourne au lit." La mâchoire de Georg se décrocha.



"Est-ce que tu viens juste de refuser d'aller faire du shopping ?!" Demanda-t-il, n'en croyant pas ses oreilles. Bill n'avait pas l'énergie de faire semblant de toute manière.



"Je suis juste fatigué, ok ? Rien de sérieux, rien de tragique, rien d'étrange. Certainement rien d'étrange." Dit-il, s'effondrant sur le lit.



"… je pense que je vais y aller. Va au lit ; tu es bizarre quand tu es fatigué." Rit Georg, il lui fit un signe de la main quittant la pièce avant que Bill ne se mette en colère.



Aussitôt que la porte fut fermée, Bill se roula sur le lit pour atteindre sa table de nuit et se saisir de son téléphone, recherchant le numéro de Tom et appuyant sur la touche appel. Il patienta avec Samy Deluxe en fond sonore jusqu'à ce qu'une voix grognon lui réponde. "Allo ?"



"Tomi."



"Bill." Il prit une profonde inspiration et respira doucement .



"Je suis désolé."



"Désolé pour quoi ?" Bill grinça des dents et s'obligea à continuer.



"Je suis désolé de mettre emporté comme ça. Je sais que je peux ressembler à une sorte de fou."



"Une sorte ?"



"Ok, je ressemble vraiment à un fou." Il y eut une pause de l'autre côté du téléphone et Bill pouvait entendre le son du trafic routier.



"Je serai en haut dans une minute." Bill devait arrêter de pousser des cris aigus.



"Ok. Où es-tu ?"



"En bas dans le restaurant."



"T'es pas allé loin hein?" Demanda Bill, se retournant sur le dos. Tom gloussa dans son oreille.



"Non. Non, je n'ai pas été loin. Je n'ai jamais voulu aller quelque part de toute façon."



"Je sais. Je te promets d'être sympa si tu remontes." jura-il.



"Ok. Je te vois dans une minute."



"Ok." Bill raccrocha le téléphone et sourit, se retournant encore et inhalant le parfum des draps où Tom s'était allongé avec lui un peu plus tôt dans la journée, pour un des meilleurs petits sommes qu'il ait eu depuis quelque temps. Son estomac grogna et il se saisit de nouveau du téléphone, recomposant le numéro.



"Allo ?"



"Tomi ? Tu peux m'apporter un hamburger ?"



"Uh … bien sûr."



"Merci."



"Pas de problème." Tom raccrocha le téléphone et Bill sourit comme un bienheureux juste à la pensée d'un hamburger. Mais ce ne sera pas assez. Il composa de nouveau le numéro de téléphone.



"Ouais Bill ?"



"Et des frites. Avec de la sauce au beurre."



"C'est immonde."



"Tomi." Geint-il, donnant des coups de pied dans le matelas.



"Ok. Des frites dégueulasses et un hamburger."



"Merci Tomi!"



"Ouais ouais. Au revoir Bill."



"Au revoir!" Bill se tortilla sur le lit, vraiment ravi à l'idée de manger ce qu'il avait commandé. Son estomac devait l'être aussi car il donna un petit coup. Son repas allait être délicieux.



Délicieux.



Il regarda fixement le téléphone quand, à contrecœur, il recomposa le numéro. "Putain Bill, qu'est-ce qu'il y a ?"



"Et le plus grand Coca-Cola© qu'ils aient. S'il te plaît." Demanda-t-il d'une petite voix. Tom râla.



"Ok, Bill." Il raccrocha une énième fois le téléphone alors que dans sa chambre Bill couina, se sentant mal de le déranger. Quelques minutes plus tard, il regarda de nouveau fixement le téléphone et avant qu'il ne puisse s'en empêcher, Bill composa encore une fois le numéro de son frère. "Jésus, Marie, Joseph, qu'est ce que tu veux cette fois encore ?"



"Du gâteau au fromage." Tom leva les yeux au ciel et raccrocha, exaspéré, claquant pratiquement son téléphone sur la table. Gustav le regarda mystérieusement, tout en continuant à savourer son sandwich. Il regarda Tom lever la main pour prévenir leur serveur et ainsi de nouveau modifier la commande.



"Quoi ?"Demanda Tom avec humeur. Gustav secoua la tête, capitulant.



"Ton frère est bizarre." Dit-il simplement.



"Tu crois ?"

FIN CHAPITRE 3

 

 

 

 

 

 

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