C h a p i t r e * o8 -
Est-ce que s'inquiéter est vraiment la solution ?
Georg pensait que c'était mignon. Gustav levait les yeux au ciel et essayait de ne pas rire. Bill … Bill quand à lui pensait que c'était désespérant au possible, pour la troisième fois en deux jours une tasse de café lui était saisie des mains. "Tu ne peux pas le boire. J'ai lu sur Internet que ce n'est pas sain." Siffla Tom, prenant la tasse de café et la buvant lui-même au moment où il fit glisser une bouteille d'eau sur la table. Bill le regarda avec des yeux vides en soulevant un sourcil.
"Tu veux me charrier là ?" Demanda t-il, prenant la bouteille et essayant de dévisser le bouchon. Il était encore tôt, ils avaient une interview dans quelques heures et Bill ne semblait toujours pas se réveiller. Toutes les 5 minutes, il bâillait, bien qu'il soit allé se coucher tôt.
"Bill, tu devrais manger plus sainement."
Bill inclina la tête, mais ne prêta pas vraiment attention. Ça faisait maintenant une semaine qu'il avait fait son annonce à Tom et il ne savait pas ce qui était le plus mauvais, le Tom alarmiste qui fumait ses cigarettes presque plus rapidement qu'il pouvait en acheter, ou le Tom concerné qui ne le quittait pas des yeux, et ne le laissait pas faire quoi que ce soit. Il grimaça ; aussitôt les yeux de Tom s'élargirent.
"Tu vas bien ?" Demanda t-il rapidement, Bill lui répondit d'un signe positif de tête.
"Tom, s'il te plaît. Tu vas me donner un ulcère si tu continues à me demander ça. Je vais bien."
"Si tu vas bien alors pourquoi sembles-tu fatigué ?" Interrogea t-il. Bill haussa les épaules.
"Je suis toujours fatigué." Il baissa la tête quand son estomac gronda. "Je vais me chercher un petit déjeuner." Il se leva au moment où David entra dans la pièce.
"Bill, où vas-tu ?" Demanda leur manager, le poussant doucement en arrière dans la pièce. "Je vous ais dit d'attendre ici."
"David, l'interview n'est pas avant encore deux heures, pourquoi tu ne veux pas que Bill aille se rechercher un petit déjeuner ?" Questionna Gustav, sa tête enfouit dans ses bras eux-mêmes reposant sur la longue table de conférence. Georg avait le regard perdu dans le vide, à demi endormi, et bougeait sur sa chaise pour trouver une position assise confortable.
"Parce que j'ai prévu une autre interview en attendant. Ils sont ici maintenant, prêts à commencer. C'est un magazine suédois très important et ce serait une bonne publicité." Les quatre garçons gémirent quand ils se rendirent compte que leur journée venait de débuter. "Ecoutez, vous connaissez les règles du jeu. Nous devons travaillons dur pour récolter les avantages plus tard. Assieds-toi Bill." Il indiqua la chaise à côté de Tom, qui semblait vouloir dire quelque chose.
Bill soupira et partit s'asseoir à côté de son frère, fantasmant sur des gaufres avec du caramel et de la chantilly. Et un cornichon, un gros cornichon avec du sucre par dessus. Simplement penser à ça le rendait béat et il libéra un soupir de contentement, gagnant des regards surpris de la part des membres du groupe. "Je pensais à la bouffe." Expliqua t-il.
"Bouffe bizarre probablement." Murmura Georg, refermant ses yeux et se penchant en arrière dans son siège. Les portes s'ouvrirent et tous se levèrent quand deux femmes rentrèrent dans la pièce ; la première personne, la journaliste, se présenta sous le nom de Charlotte et son interprète se nommait Mercedes. L'interview progressait assez rapidement, avec les questions standard comme ' Comment trouvez-vous Oslo ? ' et ' Comment avez-vous trouvé le nom Tokio l'Hotel ? ' Bill marchait pratiquement au radar, se pinçant le bras pour essayer de rester éveillé. Tom lui attribua un coup de coude doucement dans les côtes et il se redressa vivement.
"Je suis désolé, quoi ?" Demanda t-il, fronçant les sourcils. Charlotte fit une pause dans sa prise de note et releva les yeux.
"Je parlais des rumeurs récentes comme quoi vous étiez malades. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?"
Bill ouvrit la bouche pour réfuter quand Tom intervint. "Bill n'aime pas en parler, mais il n'est pas très en forme depuis quelques temps. Il se pousse parfois juste un peu trop à bout car il tient à donner la meilleure performance à chaque fois pour nos fans." Dit-il sans hésitation.
Elle hocha la tête en signe d'approbation une fois que l'interprète eu finit de répéter les mots de Tom dans sa langue et griffonna un peu plus sur son bloc. "Bill, comment va votre vie amoureuse ? Nous entendons souvent parler de celle de votre frère, mais pas de la votre. D'habitude ça signifie que les gens cachent quelque chose, ou qu'ils sont extrêmement malheureux en amour. Lequel est-ce ?"
Les yeux de Bill s'élargirent d'étonnement quand Mercedes traduisit les mots de Charlotte. Il bafouilla, essayant de formuler une réponse. "Je garde juste ma vie amoureuse très privée. Il n'y a … personne aujourd'hui, mais je ne dirais certainement pas que je suis malheureux en amour."
"Quand était-ce la dernière fois que vous avez eu un rencard ?" Demanda-t-elle. Bill leva les yeux au ciel et repoussa sa chaise de la table.
"Je suis désolé ; je dois aller aux toilettes." Dit-il en se levant, un sourire crispé sur les lèvres en direction de la journaliste. Lorsqu'il se dirigea vers la porte, Bill entendit un commentaire : ‘ … ne doit pas vouloir répondre à la question.' Il se retourna lentement, la mâchoire serrée. Les yeux de Tom s'écarquillèrent et il secoua la tête, essayant de faire comprendre à son jumeau qu'il fallait juste laisser tomber et l'ignorer, mais Bill n'avait jamais été particulièrement bon pour faire l'ignorant face à la stupidité des gens. "Excusez-moi ?" Les deux femmes levèrent les yeux vers lui d'un air coupable. "Je vous ai dit que je souhaitais garder ma vie privé privée. J'ai déjà répondu à votre question, ok ? Et ne pensez pas que mes fonctions physiques dépendent de vos questions ou remarques." Il lui jeta un sourire éblouissant et se remit promptement à marcher vers la sortie.
Tom regarda de nouveau les deux jeunes femmes avec un sourire forcé, incapable de savoir quoi dire pour apaiser la situation. Gustav releva les yeux, et sourit. "Vous avez un temps magnifique ici." Dit-il gêné.
~*~*~*~
Bill regarda fixement David et croisa les bras sur sa poitrine. "Je ne vois pas de quoi tu parles."
"Arrête ces enfantillages stupides Bill, ce n'est pas toi." Cingla David, qui faisait maintenant les cents pas dans la salle de conférence. La dernière interview venait juste de se finir quelques minutes avant et leur manager les avait renvoyés dans leurs chambres sauf Bill, poussant Tom dehors à coup de pieds aux fesses malgré ses objections. "Tu ne peux pas te permettre de perdre le soutien de la presse!"
"C'était tous des trous du cul!" Répondit Bill vivement, clignant des yeux pour se débarrasser d'un vertige qui arrivait de nulle part.
"Tu ne peux pas tout envoyer promener d'un simple geste à chaque fois que tu le désires, ok ? Tu es le leader et si tu ne penses pas à ta propre image, alors tu devrais au moins penser à celle du groupe. Arrête d'être aussi égoïste, compris ?"
Bill ne pouvait pas croire qu'il était sur le point de pleurer. Ça n'avait pas de sens. Il avait été réprimandé plus méchamment que ça auparavant. "Je suis désolé …" Dit-il doucement, ravalant ses larmes, et baissant les yeux vers le sol, piteux.
"Maintenant je suis dans l'obligation d'essayer d'arranger les choses pour éviter que l'on voit apparaître partout que tu agis comme une diva, même si déjà tu as parfois tendance à tirer sur la corde pour certains trucs. Qu'est-ce que ça va être maintenant ? D'abord c'était le tatouage sans permission de la part de l'équipe de management, ensuite c'était tes cheveux. Qu'est-ce que se sera ensuite Bill ? Tu me prépares pour un nouveau caprice ? Peut-être que tu veux juste passer en éclair à prochaine cérémonie des awards. "
"Arrête David, ok ? J'ai dit que j'étais désolé. Si tu veux que je fasse des excuses à ces gens ignobles alors je le ferais." Dit Bill avec lassitude.
"Je l'ai déjà fait." Rétorqua froidement David, secouant la tête de mécontentement. "J'ai invité les deux magazines à revenir et tu as intérêt à te comporter normalement, agréable et souriant peu importe les trucs stupides qu'ils disent, ok ?" Demanda t-il, regardant fixement le chanteur. "J'ai été clair ?"
"Oui David." Bill se sentait au plus mal et la seule chose qu'il voulait c'était ramper dans son lit et se couper du monde. Le mal de tête qu'il avait eu plus tôt dans la journée allait de mal en pis depuis qu'ils avaient sauté le petit déjeuner et travaillé pendant le déjeuner. Chaque fois que Tom essayait de partir pour lui chercher quelque chose à manger, on lui rappelait que l'interview n'était pas finie. Le groupe avait été enfermé dans la salle de conférence pendant plus de huit heures ; les deux horribles interviews s'étaient avérées n'être que les deux premières d'une longue série. Quand les deux premiers journalistes furent partis Bill garda pour ainsi dire le silence, Tom répondait à la plupart des questions et faisait un effort pour être engageant afin d'attirer toute leur attention sur lui et non sur son frère jumeau.
"Bien. Dis aux gars qu'ils ne peuvent pas sortir, je nous ai réservé un passage à la radio et nous devons être là à six heures."
"Du matin ?" La mâchoire de Bill se décrocha.
"Oui, du matin." David sortit, levant les yeux ciel. Le leader de Tokio Hotel était d'habitude si charismatique et très agréable pendant les interviews, mais récemment … quelque chose se passait et il avait décidé d'y mettre fin. En tournant au coin du couloir, il heurta pratiquement Tom ; brièvement, il intercepta son regard tellement identique à celui de son frère que sa colère déferla de nouveau. "Trouve ce qu'il se passe avec ton frère, entendu ?"
Tom inclina la tête pour acquiescer, fronçant les sourcils. "Ouais, ok … " Il observa leur manager se diriger vers les ascenseurs puis continua sa route vers la salle de conférence. Tom ne souhaitait pas revoir cet endroit au moins avant une année, mais Bill n'était pas revenu alors que sa conversation avec David venait juste de se finir.
Il ouvrit la porte de la salle et trouva Bill essuyant ses yeux furieusement avec une serviette de table. Tom n'avait pas le coeur de lui dire qu'il était supposé se maquiller que pour les concerts ou autres shows. "Bill, qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi pleures-tu ?"
"Il pense que j'agis comme un fou et il veut que j'arrête de tout envoyer valser." Sanglota le chanteur, s'enduisant la joue de son ombre à paupière formant un trait épais. "Je n'y peux rien ; désormais ma bouche n'écoute plus mon cerveau!" Pleura Bill, se laissant tirer dans une douce étreinte.
"Bill, tu vas juste devoir travailler sur ça. Je veux dire, je sais que tu en vois des vertes et des pas mûres, mais nous n'allons pas être capables de garder ce secret si tu continues à agir aussi étrangement." Bill se retira brusquement et le regarda droit dans les yeux.
"Excuses-moi ?"Demanda t-il, en colère. "J'agis étrangement ? Et bien je te prie d'avoir la bonté de m'en excuser. Je porte juste ton putain de bébé, traite avec des putains de bonnes femmes stupides, en plus de notre putain de manager stupide qui agit comme si j'étais la seule personne stupide dans cette équation. Et bien tu sais quoi ? Tu peux juste aller au diable et plus jamais tu me retoucheras !" Bill repoussa durement les mains de Tom loin de lui et s'écarta ; si son jumeau n'avait pas été là il aurait frappé dans le mur le plus proche. Une vague de vertige arriva et Bill prit une profonde inspiration, fermant ses yeux, il posa son front sur le torse de son frère. "Laisse-moi, je vais bien." Ses mots étaient déformés par la matière épaisse du tee-shirt de Tom.
"Non, tu ne vas pas bien. Tu n'as pas mangé de toute la journée. Pas étonnant que tu ais des vertiges." Murmura Tom, ignorant les derniers mots de Bill.
"Je vais bien." Se répéta Bill, détachant ses épaules de la poigne de Tom. "Je vais me coucher."
"Tu veux un peu de compagnie ?" Demanda t-il, regardant son frère partir. L'expression de Tom durcie quand son frère jumeau sortit, ne regardant pas une fois derrière lui. La porte se referma et soudainement Tom se sentit claustrophobe. Il essaya de respirer calmement mais la panique revenait et il ne pouvait pas l'arrêter. Se baissant, il entoura ses genoux de ses bras et s'efforça de continuer à respirer malgré la douleur lancinante dans sa poitrine.
Comment allaient-ils pouvoir traverser ça si rien n'allait correctement ? Il ne pouvait pas y arriver avec la malchance qu'il se traînait. Ou il ne prêtait pas assez d'attention ou il en prêtait trop et à chaque fois Bill était le seul qui décidait de ça. Son comportement allait les trahir. Qu'est-ce qu'ils diraient ensuite ? Mon frère jumeau est enceint de mon enfant ? À cette pensée, ses genoux flanchèrent ; ils tremblaient si durement qu'il se demanda vraiment si ça passerait de nouveau.
La semaine passée avait été difficile et Tom n'avait pas su quoi faire ou comment se sentir ; chaque moment où il était éveillé était consacré à penser comment sa vie changerait, comment ils pourraient se faire attraper et ce que chacun ferait s'ils savaient qui était le père. Ils les sépareraient et il n'arriverait jamais à voir son gosse, s'ils les laissaient le garder … c'était la dernière pensée qu'il avait eu quand il se réveilla, regardant fixement le plafond de sa chambre d'hôtel à Bruxelles.
Au moins ils n'avaient pas été mal depuis ce temps-là, mais de temps à autre il constatait qu'il ne pouvait pas respirer, ou alors la paranoïa commençait à s'infiltrer en lui et il se sentait le besoin de courir. Tom était encerclé sans nul part où aller. Combien de temps encore tout ça durerait jusqu'à ce que Bill ne sente le besoin de le dire à quelqu'un ? Que dirait Georg, ou Gustav ? Son souffle se coupa une nouvelle fois tandis qu'il se battait contre sa nervosité face à cette vision d'horreur. Son corps essayait d'arrêter tout ça.
Il ne pouvait pas le faire maintenant, ni maintenant ni même jamais. Il ne laisserait pas Bill et c'était ainsi. Sa respiration commença à redevenir normale et son étourdissement à partir. Tom inhala profondément de nouveau et constata que c'était plus facile chaque fois. Il revenait. Le téléphone dans sa poche sonna, il l'en retira. Ses muscles le faisaient se sentir comme s'il venait de courir un marathon. "Allo !" Répondit-il en retenant son souffle.
"Tu veux sortir avec nous ?" C'était Gustav, essayant de faire amende honorable pour l'avoir menacé de le frapper. Tom n'avait pas envie d'y aller, mais s'il ne le faisait pas, il était sûr de refaire une autre crise d'angoisse.
"Ouais, je viens." Tom devait sortir d'ici.
Georg regarda Tom boire cul sec un verre entier de Jack Daniels sans tressaillir. "Kaulitz, qu'essayes-tu de faire ?" Demanda t-il, hurlant par dessus la musique.
"Oublier pour un temps." Tom jeta un coup d'śil à son téléphone portable et fixa l'écran. Quatre appels manqués, quatre messages vocaux et dix sms. Il regarda au loin et fit un signe au serveur pour qu'il envoie la prochaine tournée.
"Je sais que tu veux oublier, mais tu voudrais pas garder quelques neurones pour demain ?!" Averti Gustav."Nous n'essayons pas de nous tuer ici, juste de décompresser un peu."
"Et bien, tu ne m'as pas invité à sortir pour vous saouler, mais moi, c'est définitivement mon but."
"Tom …" Commença Georg, mais le plus jeune leva sa main et secoua la tête pour l'arrêter.
"Non. J'ai laissé les emmerdements à l'hôtel." Dit-il, souriant vers la serveuse au moment où elle apporta les boissons. Georg allait rajouter quelque chose quand Gustav saisit son poignet, secouant à son tour la tête rapidement.
"Que fais-tu ? Il va être K.O. demain matin." Conspua Georg, faisant un geste en direction du guitariste qui regardait fixement son verre dans l'intention évidente de le vider rapidement.
"Nous allons obtenir quelques informations." Dit Gustav pendant qu'ils observaient soigneusement Tom. Celui-ci ne remarqua même pas le silence de ses camarades de travail. Tout ce qui existait pour lui était le besoin urgent d'être engourdi pour un temps. Georg était gêné et il commença à s'agiter.
"Ce n'est pas juste."
"Dit qui ?"
"Dis-moi Gustav. Vraiment ? Nous allons exploiter sa faiblesse maintenant juste parce que nous voulons quelques informations ? Je suis effrayé de voir comme tu fais ça facilement. Combien de fois tu me l'as fait ?" Georg se tourna vers le batteur le sourcil levé.
"Intentionnellement…une fois." Admit-il.
"Et je suis supposé te croire ?"
"Je ne te mentirais pas." Dit doucement Gustav. Georg allait répliquer mais le regard se son ami l'en dissuada.
"Oh."
~*~*~*~
"Tu ne penses pas que tu en as eu assez Tom ?" Demanda Gustav, retirant brusquement le verre de devant lui. Ce dernier ne répondit pas, se contentant de hausser les épaules et rire sinistrement.
"C'est important ?"
"Oui, c'est important."
Georg se sentait comme un voyeur en observant Gustav faire ça. Il trembla et finit son verre. Il en avait eu assez aussi.
"Bien, ce n'est pas important pour moi." La tête de Tom tomba en arrière contre la banquette et il regarda fixement devant lui avec une expression vide.
"Tom, tu sais qui est le père de l'enfant de Bill ?" Gustav posa sa question de la même façon qu'il demanderait à Tom l'une de ses casquettes. Tom pencha la tête sur le côté, le regard trouble, essayant de comprendre où la serveuse était car il avait besoin d'un autre verre. Ce type de question était exactement ce pourquoi il buvait. "Tu peux nous le dire ?"
Maintenant, même Georg se penchait en avant lui aussi.
Tom hocha la tête. "Non, vous ne comprendriez pas."
"Nous comprendrons Tom, ait confiance." Gustav inclina la tête, poussant du coude Georg qui fit de même. Tom secoua la tête de nouveau, essuyant son visage. "…Et … il pleure ?" Interrogea la blonde du bout des lèvres. Georg se pencha un peu plus en avant et cligna des yeux. Effectivement, Tom pleurait.
"Qu'est-ce qui ne va pas Tom ?" Demanda t-il, légèrement affolé. Il n'avait jamais vu Tom dans cet état auparavant.
"Je ne peux pas éteindre mon cerveau. Ça va être horrible, nous ne pouvons pas être parents! Je suis tout le temps inquiet pour Bill et je ne peux pas arrêter tout ça …" Tom s'arrêta, son regard fixé au plafond. Si maintenant, les deux garçons se penchaient encore un peu plus ils seraient presque allongés sur la table. Quelques secondes de silence tendu défilèrent et Gustav fit claquer son verre sur la table.
"Reste concentré Tom!" Dit-il fort, juste assez pour que le plus vieux des Kaulitz sursaute et soit de nouveau attentif. Il baissa la tête et les regarda fixement comme si c'était la première fois qui les voyait. "Qui est le père du bébé de Bill ?"
"Je pensais vous l'avoir dit." Dit Tom, d'une voix chancelante, saisissant fermement la bouteille vide de Jack Daniels dans sa main. Georg lui fit non d'un signe de tête et ajouta : "Non, tu ne l'as pas dit."
"Oh. Je ne peux pas."
"Si, tu peux. Ait confiance en nous." Gustav se pencha vers lui, essayant de garder son calme.
"J'ai vraiment confiance en vous, mais vous penserez que c'est dégoûtant, vous ne comprendrez pas. Personne ne peux comprendre, on n'avait pas prévu que ça arrive …" Chuchota Tom.
"… C'est Bushido ?" Demanda Gustav précautionneusement. Tom releva les yeux vers lui, sous le choc.
"Tu as encore prit du crack ?" Demanda t-il sur le ton de la colère. Georg grogna quand le batteur se mit en colère.
"Je t'ai déjà dit que c'était du talc et on avait tous promis que nous n'en parlerions plus!" S'énerva t-il au moment où Tom se mit à rire. "Maintenant qui est le père ?"
Tom soupira. "Vous promettez que vous ne vous fâcherez pas?"
"Pourquoi on se fâcherait ?" Demanda Georg. Tom haussa les épaules, baissant les yeux vers la bouteille dans sa main. "Je suis sûr que ce n'est pas aussi grave que ce que tu penses."
"C'est tellement pire …" Lâchant la bouteille, il posa doucement sa tête entre ses bras sur la table. Georg regarda Gustav, qui haussa les épaules, poussant Tom sur le bras. Aucune réponse.
"Tom!" Georg le poussa d'un coup de coude aussi, et un lourd ronflement se fit entendre.
"Merde!" Gustav frappa de son poing la table et soupira. "Nous étions si proches."
"Je ne veux plus jamais faire ça, ok ?" Demanda Georg, se sentant toujours gêné de tout ça. "Moi aussi, je veux maintenant le savoir. S'ils veulent nous le dire excellent. D'ici là …" Il secoua la tête.
"Je ne l'ai jamais vu raide aussi rapidement."
"D'habitude il ne boit que de l'alcool coupé avec autre chose. Le boire pur l'a complètement achevé." Il regarda Gustav vérifier sa montre. "Quelle heure est-il ?"
"Deux heures cinquante-six. Nous devrions rentrer."
~*~*~*~
"Putain de poches …" Georg fouillait dans le pantalon de Tom, essayant de trouver sa clef d'hôtel. Gustav essayait de le tenir vers le haut, l'adolescent plus grand, le drapait pratiquement entièrement. Merci mon Dieu, c'était un poids plume, sinon ils auraient dû appeler Saki et bien évidement, personne ne voulait que David vienne à savoir où ils étaient allés.
"Si tu n'arrives pas à trouver sa clef alors il dort dans ta chambre." Bailla Gustav, réajustant sa prise.
"Putain … Je l'ai!" Georg la souleva triomphalement dans les airs, envoyant du bout des doigts une petite pichenette dans la carte et appuya d'un petit coup sur l'interrupteur. Tom ne remua même pas quand les deux comparses le soulevèrent et le jetèrent pratiquement sur le lit. Il se retourna, pleurant doucement. "Que dit-il ?" Gustav haussa les épaules et ils s'approchèrent tout près, observant Tom tendre les bras pour essayer de toucher quelqu'un qui n'était définitivement pas là.
"…Bill." Tom pleurait, ses muscles faciaux se détendant quand il commença à tomber dans un sommeil plus profond, effaçant son agonie de son visage. Georg soupira et ôta les chaussures de son ami, le faisant rouler sur lui-même pour qu'il puisse l'envelopper dans les couvertures. Gustav observa la scène un sourire léger au coin des lèvres. Il avait toujours aimé le fait que Georg se souciait des gens et qu'il n'avait aucune difficulté à exprimer ses inquiétudes pour les autres. Ils partirent aussi tranquillement qu'ils pouvaient, éteignant les lumières et refermant la porte derrière eux.
"Il est presque quatre heures, nous devrions aussi aller dormir." Murmura Gustav, en marchant lentement vers sa chambre ; Georg était juste à côté de lui. "Tu veux entrer ?"
"Pendant quelques minutes." Sourit Georg, et il suivit le batteur dans sa chambre. "Tu sais, bien que tu sois un peu sournois, je suis heureux que tu le saches. Je pense que je serais devenu fou si j'avais été le seul à savoir." Admit-il, en s'asseyant sur le sol devant le lit. Gustav se saisit d'un Coca-Cola© dans le minibar et le servit dans deux verres, versant de la vodka pour les remplir jusqu'au bord.
"Considère-le comme une offre de paix." Il tendit un verre à Georg et s'assit à côté de lui sur le sol. Ils burent tranquillement pendant quelques minutes, à l'aise dans le silence de la chambre sans ressentir le besoin de le casser. C'était surprenant. Gustav finit par parler le premier, c'était loin de ce qu'il avait l'habitude faire. "Je suis désolé." Dit-il, finissant sa boisson pendant qu'il regardait fixement le plafond.
"Désolé pour quoi ?"
"Te faire boire pour te faire cracher le morceau."
"Tu me l'as déjà dit, tu te souviens ?" Georg tourna sa tête pour le regarder. "Dans le bus l'autre jour."
"Ouais, mais d'une façon ou d'une autre je ne savais pas si tu m'avais cru."
Il haussa les épaules. "Je ne pensais pas que tu m'avais mentit."
"Ce n'est pas la même chose." Gustav se tourna lui faisant maintenant face. "Je … n'aime pas parler aux gens d'habitude et tu sais comme je suis timide."
"Mec, je te connais depuis bien plus longtemps que je connais les jumeaux. Comment peux-tu toujours être timide avec moi ?" Sourit-il, regardant derrière lui.
Gustav haussa les épaules avec difficulté. "Parce que ce que tu penses de moi signifie beaucoup."
Georg se mit à rire. "De quoi parles-tu ?" Le batteur regarda au plafond, résigné. "Est-ce que tu es ivre ?"
"Non pas assez." Il essaya de nouveau. "Georg, je-" Il fût coupé par les lèvres de Georg sur les siennes. Gustav était gelé, mais dégela rapidement quand le baiser s'approfondi.
Georg devait admettre qu'il était curieux depuis un moment, et ce n'était pas un secret qu'il était bisexuel. Le problème était que Gustav était, lui, indéniablement ‘hétéro' et il avait toujours pensé que les poules auraient des dents avant qu'il n'arrive ne serait-ce qu'à un baiser comme celui-là … là c'était la langue de son ami qui faisait la guerre pour avoir le dessus. C'était Gustav, soit il se sentait responsable soit il ne participait pas du tout. En sachant cela, volontairement, il se laissa aller et se retrouva poussé en arrière sur le sol. C'était vrai, le fantasme était génial, mais la réalité était tellement mieux.
Ils se séparèrent brusquement et Georg regarda fixement le batteur, qui ressemblait à un cerf éblouit par des phares. Gustav se releva tant bien que mal de sur lui et s'enfuit directement de la chambre.
Georg regarda la porte, stupéfié. "C'est …ta…chambre …" Dit-il, se levant du sol et frottant son visage. "Merde. Je ne boirais plus jamais." Le silence dans la pièce se moqua de lui.
FIN CHAPITRE 8