C h a p i t r e * 15 -
Est-ce que le courage est vraiment la solution ?
"Et elle ?"
"Vraiment ? Je ne pensais pas que c'était ton genre de type."
"Je n'ai pas vraiment de type."
"Oh, et elle ?"
"Sérieusement".
"Qu'est-ce qui ne va pas avec elle ?"
"Elle semble ennuyante."
"Tu veux juste quelqu'un qui crie au lit."
"Je serais scandalisé si ce n'était pas partiellement vrai. Ne me dis pas que tu veux une religieuse coincée dans ton lit ?!"
Gustav leva les yeux vers le ciel et bu un petit coup de sa Margarita. "Non." Dit-il soigneusement. "Je n'aime juste pas les poules qui font semblant de crier la chose."
"Oh. C'est compréhensible." Georg inclina la tête et recommença avec son ami à parcourir la pièce. Tom les regardait de l'autre bout de la table avec une expression bizarre sur le visage.
"J'essaye toujours de chasser tout ça de mon esprit." Dit-il, regardant soudainement n'importe où, que dans la direction de ses amis. Gustav haussa les épaules et rit.
"Qu'est-ce qui te dérange le plus, que nous regardions autour de nous pour trouver quelqu'un pour un trio ou que nous regardions ensemble ?"
"Je ne sais pas vraiment." Admit Tom, riant dans son verre. Il était difficile de s'habituer au fait que Gustav, plus hétéro qu'hétéro, aimait embrasser Georg... toujours sur un mode ‘je suis hétéro aujourd'hui aussi hein'. Ils venaient de tout confesser aux jumeaux, il y a deux ou trois jours, mais avec tout ce que la fin de la tournée impliquait, personne n'avait vraiment eu le temps de s'asseoir et d'en parler.
Maintenant, la tournée était officiellement finie et ils étaient assis dans un certain bar dernier cri à Rome, chacun ayant l'intention de célébrer ça. Bill était resté à l'hôtel et bien que Tom ait voulu rester avec lui, Bill avait insisté pour qu'il sorte et entretienne son personnage public. Il commençait vraiment à détester son "personnage public".
"Imagine ma surprise." Dit Gustav, narquois. "Et elle, comment tu la trouves ?" Demanda t-il en indiquant une rousse stupéfiante penchée en avant sur le bar.
"Très bon goût." Georg le poussa en avant, les faisant presque glisser tout les deux de la banquette. "Va la draguer."
"Tu pourrais utiliser cette voix avec les autres. Je te jure que ça pourrait être une arme." Gustav se repencha en arrière. "Allons le faire ensemble."
"Les G*G la double menace. Allez-y les gars." Tom se mit à rire quand les deux partirent traquer leur proie. La pauvre fille n'avait aucune chance de résister. Une ombre trébucha sur la table et il releva ses yeux dans de jolis yeux bruns.
"Hé, tu es Tom Kaulitz, pas vrai ?" Demanda-t-elle avec agitation.
"Oui, c'est moi." Acquiesça-t-il de la tête, lui tendant sa main et secouant la sienne.
"Oh. Je ne pensais vraiment pas tomber sur toi ici." Sourit-elle, tout en se glissant sur la banquette à côté de lui. "Mon nom est Zara, j'étais à ton concert ce soir. Vous avez fait un travail remarquable."
"Oh, c'est cool." Tom essaya de sembler intéressé mais c'était dur. Il voulait retourner à l'hôtel et être avec Bill ainsi il pourrait le tenir serré contre lui et ignorer le reste du monde pendant un temps. Cette façade commençait à lui donner mal à la tête.
~*~*~*~
Bill regarda son téléphone et soupira. Il l'ouvrit, rechercha le numéro de téléphone de leur mère et soupira de nouveau. Il n'y arrivait pas. Il referma son téléphone et recommença à arpenter la chambre. Bill n'avait jamais réfléchit à ce qu'il ferait quand ce serait fini ; finalement la tournée était arrivée à son terme et ils repartiraient de nouveau vers Magdeburg dans deux jours.
Il frotta son estomac pour essayer de se calmer. Ça ne marchait pas et la seule personne qui pouvait le calmer n'était pas ici. Bill prit la carte magnétique de Tom et la mis dans sa poche à côté de la sienne avant de sortir en courant dans le couloir. La chambre de Tom était juste en face de la sienne et il se saisit d'un geste vif de la carte pour entrer dans la pièce sombre. Ça sentait seulement faiblement l'odeur de son jumeau, mais le parfum familier fit ralentir les battements de son coeur et permit à ses nerfs de se tendre.
Bill jeta un coup d'oeil à la table de nuit et fronça les sourcils. Il était tard, Tom avait dit qu'il serait revenu dans peu de temps pour qu'il puisse tenir sa main pendant que Bill appelait leur mère. Il ne pensait même pas qu'il pouvait le faire sans lui et il se demanda brièvement depuis quand il était devenu aussi dépendant de son frère. Probablement quand toute cette histoire l'avait fouetté de plein fouet. Il se mit à rire de cette constatation pendant un instant puis finit par s'asseoir sur le lit. Sa main toucha quelque chose de doux et il se retourna pour voir un tee-shirt abandonné. Tom sortait toujours tous ses vêtements de sa valise et changeait d'avis dix fois avant de quitter sa chambre. Et on pensait que c'était lui le plus coquet ?
Il laissa ses doigts frôler le coton doux avant qu'il ne le tire vers lui, l'apportant à son nez. Ça sentait comme tous les vêtements de Tom ; l'intérieur de sa valise et l'odeur de sa peau qui subsistait pour toujours dans le tissu. Bill inspira profondément et sourit, souhaitant ne jamais avoir dit à Tom de sortir. Putain de médias et ce que tout le monde pense. Il s'allongea et se pelotonna sur le lit, gémissant en sentant un mal de tête arriver. Ils étaient vite arrivés à la fin et avec la fréquence accrue des concerts et autres, il savait qu'il était surmené; mais c'était un point discutable maintenant que la tournée était finie. Ils ne pourraient pas se produire en tournée dans l'immédiat, et cela soulageait Bill au delà des mots.
Juste penser à la pause le fit penser à leur mère et Bill soupira, souhaitant avoir le courage d'avoir enfin cette conversation inévitable avec elle. Son téléphone sonna et il retira de sa poche arrière son téléphone. Il le regarda fixement sans ciller, le numéro de téléphone apparaissant accroissant la vague de crainte qui montait en lui. La chanson de Green Day continuait à se faire entendre pendant qu'il débattait intérieurement sur le fait de répondre ou non au téléphone. Son pouce le trahit et appuya sur le bouton décrocher ; Bill déglutit difficilement avant d'apporter le téléphone jusqu'à son oreille. "Salut Maman."
~*~*~*~
La table était parsemée de verres de tous types de boissons et les cinq personnes sur la banquette riaient de manière extravagante de quelque chose qui était seulement accessoirement drôle. Georg et Gustav étaient ensorcelés par une brunette stupéfiante qui avait assez de charmes pour les tenir tous les deux occupés. Tous les trois buvaient des shooter de vodka comme s'ils buvaient du soda. Tom parcouru des yeux la fille à côté de lui qui ne voulait toujours pas partir. "Les chevaux ?" Demande-t-il avec le regard trouble. "Vraiment ?"
"Oui." Ricana-t-elle et Tom dû admettre qu'elle était assez mignonne. Le type qui lui irait s'il n'avait pas eu quelque chose de mieux qui l'attendait. "Je suis plutôt bonne. Tu devrais me voir en train de sauter."
"Je ne serais pas ici assez longtemps pour ça. Désolé." Tom essaya de garder assez de regret dans sa voix. Il ne se souciait pas particulièrement des chevaux et se sentait plus que mal. Zara faisait tout correctement. Elle ne pouffait pas de rire excessivement et n'était pas trop collante, ou n'essayait pas de l'impressionner à tout prix. La conversation n'était pas si nulle et elle avait un sourire agréable et des lèvres qui, malheureusement, rappelaient à Tom celles de Bill ; quoique ça, ce n'était pas sa faute.
"C'est pas grave." Répondit Zara l'air détaché, mais avant qu'il ne puisse avec tact s'excuser, Georg se retira brusquement des lèvres rouges de Carlotta ou quelque soit son nom et loucha vers lui.
"Nous retournons à l'hôtel. On y va." Il se pencha en avant et embrassa une dernière fois la fille, obligeant le regard de Gustav à quitter le décolleté de cette pauvre fille. Tom s'anima. L'hôtel signifiait Bill. Bill était quelque chose de bon. C'est là que ses pensées profondes devinèrent justes. "Tu viens, n'est-ce pas ?" Il oscilla et plissa les yeux vers Zara. Elle rougit et capta le regard de Tom.
Avant qu'il ne puisse répondre, Gustav rit et inclina la tête. "Qu'est-ce que tu dis ? Bien sûr qu'elle vient." Il lui sourit et leva ses sourcils en direction Tom. "Il n'a pas vu d'action depuis je ne sais pas combien de temps." Se moqua Gustav, se trouvant immensément hilarant. Carlotta, coincée entre les deux garçons bien bâtis, ne pouvait pas éloigner ses mains de l'un ou de l'autre, et elle regarda le visage du batteur, vaguement étonnée, quand elle trouva quelque chose de beaucoup plus intéressant à faire que de s'embrasser, ses bras étaient repliés vers elle et une partie n'était plus visible, ses mains travaillant sous la table.
Zara se retourna vers Tom et lui sourit, remettant ses cheveux couleur ébène derrière son oreille. "Je ne m'ennuie pas de ta compagnie." Lui souffla-t-elle, se penchant en avant et déposant un baiser rapide sur les lèvres de Tom. Tom voulu froncer les sourcils et dire que ce n'était pas bien, mais Georg le regardait, se réjouissant pour lui et elle qui semblait si douce…
Putain de personnage public.
Curieux. Il n'avait jamais pensé qu'il se sentirait comme ça, comme rien. "Ne pleure pas Maman ?" Dit-il doucement, essayant de ne pas ressembler à la dernière des merdes et faire pleurer sa mère. Elle renifla fort de l'autre côté du téléphone et il se sentit encore plus nul, des larmes menaçant de couler sur ses joues s'il n'arrivait pas garder ses émotions sous contrôle.
"Oh mon bébé, comment c'est arrivé ?" Demanda-t-elle et Bill pouvait la voir secouer sa tête avec lassitude. "Je croyais que tu n'étais pas gay ?"
"Je ne le suis pas. S'il te plaît Maman, ne parlons pas de ça tout de suite." Soupira t-il. Il secoua la tête, frottant son visage au-dessous de sa joue avec le tee-shirt de Tom. Bill était couché sur le lit de Tom pendant qu'il parlait à leur mère.
"Tu as raison, je suis désolée. Comment … te sens-tu ?"
"Je ne sais pas. La moitié du temps je me sens fou, l'autre affamé." Répondit-il sincèrement. Il se mit à sourire légèrement quand il entendit sa mère rire.
"Oh Bill … Je suis sûre que tu es effrayé à cet instant. Aussitôt que tu rentres à la maison, je prendrais soin de toi." Promit-elle et il ne pouvait pas s'empêcher de rayonner. Il n'y avait nulle part un endroit plus sûr que les bras de sa mère.
"Tu ne me détestes pas ?" Demanda t-il quand même, encore quelque peu incertain. La conversation était beaucoup plus facile qu'il ne l'avait imaginé.
"Bien sûr que non! Je suis juste … tu es si jeune et bien que je voulais des petits-enfants, je n'avais juste jamais pensé que ce serait comme ça." Admit-elle. "C'est drôle ; je pensais que je n'avais pas à m'inquiéter de ça vu que j'avais des jumeaux. Les temps et la science ont changé ; j'allume la télévision et j'entends parler d'hommes qui sont tombés enceints et je constate que l'un de mes fils est dans la même situation. J'ai toujours pensé que Tom mettrait quelqu'un enceinte … sur le nombre."
"Ouais." Marmonna t- il, rougissant bien qu'il n'y ait eu personne dans la chambre avec lui.
"Alors, qu'est-ce que le docteur a dit ?"
"Je n'y ais pas été depuis un moment." Admit Bill.
"Pourquoi ça ?"
"J'étais sur la route et j'ai été très occupé."
"Trop … occupé ? Ce n'est pas un jeu Bill. La naissance d'un enfant peut arriver plus rapidement que ce que tu imagines. Je vais prendre un rendez-vous pour toi avec un obstétricien. Quand l'as-tu découvert ?"
"Il y a un mois environ." Bill soupira quand il sentit son mal de tête refaire surface à nouveau et commencer à frapper autour de son crâne.
"Et tu n'as pas été voir un docteur depuis ? Bill, tu devrais faire des visites de contrôle régulièrement, toutes les deux semaines précisément."
"Ce n'est pas exactement faisable sur la route, non ?" Dit sèchement Bill. Le silence de l'autre côté de la ligne le fit se sentir mal et il soupira de nouveau. "Je suis désolé, je n'ai pas eu l'intention de te parler sèchement."
"Je comprends que les choses doivent être difficiles pour toi, plus que je ne peux l'imaginer. Je … Je dois y aller." Sa prise se resserra autour du téléphone et il sentit un vent de panique le parcourir.
"Tu me détestes pas ?" Chuchota Bill, clignant des yeux pour repousser ses larmes.
"Non! Non, ce n'est pas ça … il va juste me falloir du temps pour m'habituer à ça."Répondit-elle rapidement ; sa voix était lourde comme si elle avait recommencé à pleurer.
"Je suis désolé Maman. Je n'avais pas l'intention que tout ça arrive."
"Je sais mon chou. Je sais. Nous en reparlerons plus tard quand tu seras rentré à la maison, d'accord ?"
"Oui maman."
"Je t'aime." Bill baissa la tête et renifla.
"Je t'aime aussi." La communication prit fin et il jeta le téléphone par-dessus son épaule. Il entendit des personnes bien s'entendre à côté mais tout de suite, il ne s'en souciait pas le moins du monde. Bill se retourna et regarda fixement le plafond avant de se rasseoir et de jeter un coup d'oeil au plancher. Même dans cette chambre vide il se sentait jugé. Il regarda fixement le tapis, en colère. "Tu ne me connais pas." Siffla t-il. Il se mit debout et saisit le tee-shirt sur le lit. "Je me fiche de ce que tu penses."
Il partit comme un ouragan dans sa chambre et alluma la télévision. Bill ne prêtait pas vraiment attention aux chaînes et zappait rapidement jusqu'à ce qu'il s'aperçoive dans une de ses plus belles tenues de concert. Il revint sur la chaîne et fronça les sourcils, se déridant soudainement, heureux de voir les sous-titres anglais en bas de l'écran.
Les fans se demandent exactement ce qu'il cache en-dessous de ce large vêtement. Le style de Bill Kaulitz est habituellement plus serré et plus flatteur. Ce choix n'est pas très bon pour son image.
Bill éteignit la télévision ; ils discutaient de son choix vestimentaire comme si c'était un accident de la route. La télécommande tomba de ses mains et il se mit à pleurnicher, se pelotonnant sur le côté, essayant au maximum de s'envelopper avec le tee-shirt de Tom. Il frotta son ventre, mais renonça vite. Ça ne marchait que lorsque c'était Tom qui le faisait.
~*~*~*~
Tom observa Carlotta se percher sur Gustav, riant en embrassant Georg. Ils étaient bruyants et ne se souciaient pas d'être plus silencieux. Zara les regardait fixement par-dessus son épaule avec un petit sourire. "Les gars sont … tellement plein d'entrain." Dit-elle quand Tom se retourna vers elle.
"C'est une façon agréable de dire ça." Il leva les yeux au ciel et se mit à rire en essayant d'attraper sa carte magnétique encore une fois; cette chose stupide continuait à vouloir se faire la malle. Zara lui sourit en retour et monta sur ses orteils pour lui donner un baiser rapide.
"Pourquoi n'allons-nous pas à l'intérieur ?" Chuchota-t-elle, passant ses bras autour du cou de Tom. Elle lui prit la clef des mains et l'inséra d'un geste vif dans le mécanisme de la porte. Tom, appuyé contre celle-ci, en tomba presque à la renverse et trébucha dans la chambre, riant de bon cœur. "Tu n'as pas passé beaucoup de temps ici, n'est-ce pas ?" Zara regarda autour d'elle rapidement.
"Juste assez de temps pour poser mes affaires et mettre ma tête sous -" Tom fut coupé par les lèvres de Zara appuyées contre les siennes. Il gémit sous le baiser, ses grandes mains empoignant sa très petite taille quand elle continua à l'embrasser sans retenue. Quelque chose n'allait pas à propos de tout ça, quelque chose n'était pas bon. Les lèvres qu'il sentait sur les siennes n'étaient pas comme elles devraient être. Les sons qui lui parvenait étaient faux … Ils trébuchèrent sur le lit et Zara rit de nouveau ; elle roula sur elle-même et se détacha de Tom.
"Putain, ce que tu es attirant." Dit-elle en retenant son souffle, déposant sur son visage des petits baisers la laissant haletante. L'esprit de Tom nageait avec le trop d'alcool et il se sentait curieusement complètement détaché de la situation.
Il releva les yeux vers elle et sourit à son compliment ; elle se pencha alors en avant et l'attira dans un autre baiser torride… un téléphone sonna. Tom se détacha et fronça les sourcils au bruit. "Qu'est-ce que c'est que ça ?" Demanda-t-il, essayant d'empêcher la pièce de filer.
"Je pensais que c'était le tien." Zara haussa les épaules et se pencha à nouveau pour l'embrasser quand elle fût arrêtée.
"Non, ce n'est pas le mien." Tom la repoussa de sur lui et regarda autour de lui. On voyait une petite lumière clignoter en-dessous de la table basse ; il glissa du lit et saisit le téléphone. C'était celui de Bill… il avait du le jeter d'énervement et Tom se mit à pleurnicher.
"Qu'est-ce qui ne va pas?" Demanda Zara pendant qu'elle se mettait à genoux sur le lit, le voyant tomber en morceaux.
"Je ne peux pas le faire." Chuchota Tom alors qu'il fixait toujours le téléphone.
"Tom …"
"S'il te plaît."
Elle acquiesça silencieusement de la tête. "Je ne pensais même pas que ça puisse arriver de toute façon. Tu étais si réticent au début … et tendu … Je pensais que peut-être tu te détendrais arrivé là. C'est moi ?"
"Non, ce n'est pas toi." Il se retourna finalement vers elle. "Je ne suis juste pas à ma place ici et tout de suite."
Zara soupira et acquiesça de la tête à nouveau. "Je suppose que je peux le comprendre." Dit-elle quand Tom l'aida à se relever du lit. "Je me suis bien amusée."
"Je suis content." Sourit-il et il pouvait voir dans ses yeux le mal qu'il lui faisait quand il l'embrassa sur la joue. Zara retira sa main et partit, laissant Tom tout seul dans la chambre vide.
Il était toujours ivre ; mais assez sobre pour savoir qu'il avait beaucoup bu. Tom refusait d'aller voir Bill comme ça. Ça déclencherait un drame et il n'avait pas besoin de ça maintenant. Il alluma la lumière dans la salle de bain et regarda loin de son reflet. Il n'aimait pas ce qu'il voyait à l'instant.
~*~*~*~
"Hum, il est encore trop tôt." Bougonna Georg quand il sentit les rayons du soleil sur sa joue. "Qui dois-je tuer pour faire refermer ces rideaux ?"
"C'est le matin Georg, tu devrais déjà être réveillé."
"Gustav, referme ces rideaux et je te taille une pipe." Gloussa t-il ; il rechercha un corps chaud à tâtons sur le lit. Soudainement, la lumière qui frappait ses paupières partie et son visage était frais à nouveau. "Oh bon Dieu, pourquoi dois-tu être si matinale ?"
"Parce qu'il est agréable de commencer la journée quand il n'y a pas trop de personnes encore debout." Gustav se glissa sous les couvertures et s'appuya contre Georg. "Quand est-ce que tu me tailles ma pipe ?"
"Je pensais que tu serais épuisé par ‘ quel est son visage' ." Marmonna t-il quand il se retourna et fût prit au piège par son ami blond qui se positionna sous lui.
"La merde, tu es lourd." Sourit le batteur dans le creux du cou de Georg en inhalant son parfum. Il pouvait sentir sous sa poitrine le grondement du rire de l'autre homme ; ça le chatouilla légèrement ce qui élargit son propre sourire.
"Juschtel, c'est que du muscle. Ça ne compte pas."
"C'est vrai." Gustav leva les yeux au ciel et apprécia ces quelques minutes de silence. "Georg ?"
"Hum ?"
"Penses-tu que Tom nous trouves toujours bizarres ?" Georg bailla dans l'oreiller et retourna son visage de façon à ce qu'il puisse regarder l'autre homme d'un air endormi. "Un peu je pense." Grinça t-il, se raclant la gorge pour réveiller sa voix.
"Pourquoi ? Je veux dire, avec un frère comme Bill …" Les deux hommes se mirent à rire du commentaire et Georg haussa les épaules, tirant Gustav tout près de lui.
"Je pense que c'est juste une chose étrange en plus sur la liste de toutes les choses étranges. C'est devenu une habitude depuis ces deux dernières semaines."
"Et ne pas faire des excuses à David aussi." Gustav changea et trouva une position plus agréable; son début d'érection était maintenant appuyée contre la hanche du bassiste. Il jura que sa voix du matin devrait être catégorisée comme substance mortelle.
"Penses-tu vraiment qu'il devrait ?" Georg sourit au changement soudain de position et ce qu'elle révélait. Il bougea sa hanche, gagnant un gémissement silencieux.
"Non, non pas vraiment je suppose." Haleta Gustav. "C'est un idiot mais Tom n'aurait pas dû se battre avec lui."
"Il ne pouvait pas se contrôler. Je veux dire, comment agirions-nous dans la même position ? Il a proposé à Bill d'avorter." Georg se tourna vers lui et l'appuya dans le matelas avec son poids. "Je suppose qu'il avait le droit de devenir fou."
"Penses-tu que David devait lui proposer ?" Gustav gémit quand son aine se serra au moment où le sexe de Georg glissa contre le sien.
"Je pense que Bill devrait faire ce qu'il veut." Grogna Georg ; il sourit quand il vit comment sa voix affectait le batteur.
"Je pense que l'avortement n'est pas la solution." Réussit-il à sortir avant que son cerveau n'arrête de travailler complètement. Georg grogna juste en retour, trop concentré à faire déplacer leurs corps ensemble le plus délicieusement possible. C'était le matin et il n'en fallait pas beaucoup pour les emmener jusqu'au bout. Avec les pensées de Carlotta et tout ce qu'ils avaient fait hier dans la nuit, pour ne pas mentionner l'expression de bonheur qui radiait sur le visage de Georg, il cria en se libérant et frissonna contre son ami.
Georg gémit, les mains sur les hanches de Gustav il se libéra silencieusement. Ils étaient tous les deux haletant dans les bras l'un de l'autre et il se pencha en avant pour un bref baiser. "Maintenant je suis réveillé." Dit-il avant de se sortir des bras du blond et de se lever du lit. "Je vais prendre une douche."
Gustav souleva la tête pour observer Georg se diriger vers la salle de bain et il se demanda s'il gardait leurs substances sur lui parce qu'il était douloureusement tenté de retourner dormir. Il sourit quand il entendit la douche. À la réflexion, il avait de meilleures choses à faire que de dormir.
~*~*~*~
Tom comprit en se noyant sous la douche que ça n'allait pas soulager son mal de tête, ni l'aider à se réveiller entièrement. Après quarante-cinq minutes sous l'eau, il se résigna finalement à sortir, dégoulinant partout en se maudissant de ne pas avoir attaché ses cheveux avant d'entrer sous la douche. Ses cheveux ressemblaient à des longues cordes humides et il ajouta ça à sa liste, toujours croissante, de preuves que ce serait un jour difficile.
Il aurait du être enthousiaste; ils avaient encore un jour ici et ils retourneraient chez eux. Tout était plus simple à la maison.
Andreas était là et était leur … oh merde. Tom fini rapidement d'éponger ses cheveux et enfila une tenue avant de sortir en courant par la porte. Il se maudit et se retourna ; il avait oublié le téléphone de Bill sur la table de nuit. Une fois qu'il s'en saisit et qu'il ait changé de casquette, il alla frapper à la porte de son jumeau.
Il n'y eu aucune réponse et Tom fronça les sourcils, frappant de nouveau. Toujours rien ; il retira la carte magnétique supplémentaire et l'inséra pour rentrer. Tom marcha à l'intérieur et regarda autour de lui. Il n'y avait personne ici. Quelque chose de rouge capta son attention ; il avança jusqu'au lit et retira un de ses tee-shirt de sous le tas que formait la parure de lit. Que faisait-il ici ?
Tom soupira et haussa les épaules, quittant la pièce avec son tee-shirt à la main et composa le numéro de Georg. "Ouais ?"
"Georg, tu as vu Bill ?" Demanda t-il prudemment, passant à sa chambre pour jeter son tee-shirt à l'intérieur.
"Ouais, il est en bas dans le restaurant avec nous. Descends." Répondit Georg, riant à quelque chose que quelqu'un avait dit. "Ils ont d'assez bons pancakes ici."
"Je serai là dans une seconde." Tom referma son téléphone avec difficulté. De quoi parlaient-ils ? Il espérait qu'ils n'avaient rien dit à Bill avant qu'il n'ait une chance de lui parler seul à seul. Il était important qu'il sache qu'il ne s'était rien passé. D'accord, presque rien passé.
Bill était assit à table avec ses amis, mais n'avait pas envie de manger. Il était fatigué ; il s'étira, se sentant, en plus de tout le reste, inconfortable. Son sweat-shirt noir cachait beaucoup de chose mais il prenait conscience maintenant qu'une veste en cuir rendrait les choses plus mauvaises. Quand il s'habillait pour un concert, le cuir dissimulait sa nouvelle condition, mais c'était un peu plus dur dans la vie de tous les jours.
Gustav dit à nouveau quelque chose d'intelligent et Georg rit comme si c'était la plaisanterie la plus drôle dans le monde. "Les gars, vous êtes bizarres depuis que vous sortez ensemble." Dit-il, irrité. Les deux garçons se retournèrent vers lui, confus.
"Quoi ?"
"Nous ne sortons pas ensemble !"
"Ouais, c'est ça." Bill secoua la tête négativement et trifouilla encore ses céréales dans le lait.
"Je ne suis pas un expert ou quoi que ce soit, mais je pensais que tu voudrais manger tes céréales avant qu'ils ne se soient désagrégés." Suggéra Georg, fronçant les sourcils devant sa pile de pancakes.
"J'ai pas vraiment faim tout de suite." Expliqua Bill, tirant sur le bord de son sweat-shirt.
"Quoi ? Je ne pensais pas que ça arriverait un jour." Rit Gustav. Il remarqua très vite que Bill ne participait pas. "Tu vas bien ?" Bill haussa les épaules et se retourna pour regarder l'entrée. Après un court instant, Tom entra dans le restaurant en regardant autour de lui.
"C'est si bizarre. Comment ils font ? Même après toutes ces années." Georg observa avec perplexité l'approche de Tom. "Content de te voir à nouveau Kaulitz. Je pensais que tu serais trop fatigué pour venir nous rejoindre après cette meuf."
Tom se glaça et entreprit de s'asseoir à côté de Bill, le visage en feu, il jeta un mauvais regard au bassiste. "Je ne veux pas en parler." Dit-il à la hâte en secouant la tête rapidement et fila sur sa chaise.
"Quelle meuf ?" Demanda Bill, inclinant sa tête vers son frère. Tom déglutit difficilement et essaya de rester calme.
"Je suis-"
"Elle était belle." Interrompit Gustav. "Des cheveux longs noirs et un sourire qui disait qu'elle ne renoncerait pas. Elle était gentille aussi. "
"Comment tu le sais, tu étais pratiquement encloué au cou de cette rousse." Répliqua Tom, revenant à son frère. "Il ne s'est rien passé, crois-moi."
Bill se contenta de le regarder fixement, le mal transparaissait dans son regard. Georg ne prêtait pas attention, il était aussi trop emballé par la nuit dernière ; "Elle était chaude. Tu as eu son numéro ?"
"Non." Dit Tom vivement. "Laissez tomber, ok ?"
"Bien".
"Qu'est-ce que t'as dans le cul Tom ?"
"Peut-être qu'elle était crépue. Peut-être qu'elle était …" Gustav éclata de rire et la partie instrumentale de Tokio Hotel s'effondra de rires, des rires bébête très peu virils. Bill regarda les deux, l'un après l'autre, puis Tom.
"Je retourne dans ma chambre." Jetant sa serviette au sol, il se leva en trébuchant presque quand il sentit un nouveau vertige. En une seconde, Tom était à côté de lui, une main autour de sa taille et une autre sur son bras.
"Tu vas bien ?" Demanda t-il, un air soucieux gravé sur son visage. Bill ne voulait rien de plus, juste se laisser aller dans les bras de son jumeau et lui demander de le rassurer. Qu'il le tienne et lui dise que tout allait très bien. Qu'il lui explique pourquoi, bon sang de bordel, il avait ramené quelqu'un quand ils s'étaient mis d'accord sur le fait qu'il sortirait simplement et s'amuserait un peu avant de lui revenir.
La dernière pensée le fit tressaillir et il se retira brusquement de Tom, assez doucement cependant pour ne pas causer une scène. "Je vais bien. Je retourne juste dans ma chambre." Bill ne regarda pas derrière lui alors que Tom le fixait d'un air impuissant.
"Qu'est-ce qui ne va pas avec lui ?" Demanda Georg qui avait du mal à arrêter de rire. Tom haussa les épaules et se rassit.
"J'en ai aucune idée." Dit-il doucement. C'était un mensonge, il savait exactement ce qui n'allait pas, mais il ne pouvait pas expliquer la vérité à Georg et Gustav. Ils ne comprendraient pas.
~*~*~*~
Bill releva les yeux quand sa porte s'ouvrit. "Je pensais que tu resterais toujours en bas."
"Je voulais te donner un peu de temps pour te calmer." Dit Tom au moment où il refermait la porte derrière lui. "Je comprends pourquoi tu es énervé contre moi." Ajouta t-il en franchissant les valises ouvertes. Il y en avait partout ; pas un seul coin de la pièce n'était jonché des vêtements de son jumeau, il y en avait aussi pas mal d'accumulés sur le lit.
"Je ne suis pas énervé." Bill plia soigneusement un tee-shirt, le replaçant dans la valise juste devant lui. Tom le regarda plier d'autres affaires en silence.
"Je peux t'expliquer." Finit par dire Tom désespérément. Bill haussa les épaules, mais ne releva pas les yeux ; il continua juste à plier ses tee-shirts jusqu'à ce que la valise soit pleine. Alors il la referma rapidement et la poussa plus loin de son pied avant d'en tirer une autre à lui et commencer à faire de même avec ses pantalons.
"Je n'ai pas besoin d'explication." Dit-il, commençant à plier ses sous-vêtements.
"Bill, je suis désolé ! Je le suis, juste… regardes-moi." Tom tomba à genoux devant son frère et arrêta ses mouvements en se saisissant de ses mains. "S'il te plaît".
Bill releva les yeux et soupira. "Pourquoi tu ne me l'as pas dit Tomi ?"
"Il n'y avait rien à dire! J'ai ramené cette fille pour que les gars ne soient pas suspicieux et c'est tout. Une fois rentré à l'intérieur de ma chambre, je lui ai demandé de partir." Bafouilla Tom, essayant de capter son regard."Il ne s'est rien passé."
"Tu le promets?"
"Je te le promets." Tom se précipita en avant et l'embrassa doucement.
"Alors pourquoi tu n'es pas revenu hier dans la nuit ? Je n'arrivais pas à dormir." Bill frotta son nez et bougea pour trouver une meilleure position.
"J'étais ivre." Répondit sincèrement Tom.
"Oh Tomi." Bill secoua la tête. "Je ne suis pas énervé. Je ne sais juste pas quoi penser de beaucoup de choses. Je ne peux plus aller en boîte maintenant, et je me sens évincé." Admit-il.
"Mais tu n'allais jamais en boîte avant." Plaisanta Tom. Bill retira brusquement ses mains de celles de Tom et renifla.
"Bien, rigolons de mon sentiment d'abandon, c'est ça ? C'est une façon parfaite de le traiter." Bouillonna Bill ; il se détacha complètement de Tom.
"Bill, c'était pour -"
"Ne dis pas que c'était pour rire." Avertit Bill, enfonçant son doigt dans le torse de Tom. "Ne dis pas que c'était pour rire. C'est loin d'être drôle. Tu avais promit d'être là quand je parlerais à maman. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Tu étais trop ivre et trop occupé pour revenir! J'ai dû le faire seul!" Hurla t-il.
"Attends, tu as parlé à maman ?" Tom se remit sur pieds, choqué. "Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?"
"Quand aurais-je pu le faire ? Je ne trouvais pas mon téléphone-"
"Attends, ton téléphone était dans ma chambre." Interrompit-il avec un froncement de sourcils. "Qu'est-ce qu'il faisait là ?"
Bill ferma la bouche et rougit. "Je -"
"Et pourquoi avais-tu mon tee-shirt ?" Interrompit Tom à nouveau. Les yeux de Bill se plissèrent de colère.
"Et toi qu'est-ce que tu faisais ici ?" Il se recula.
"Pour te rendre ton stupide téléphone!" Hurla Tom. Bill croisa ses bras et râla. "On n'a plus le droit de rentrer dans ta chambre maintenant ?"
"Non!" Répliqua Bill sans réfléchir. Tom tressaillit en arrière comme s'il venait d'être frappé, il leva les mains au ciel pour dire qu'il laissait tombé.
"Putain, je ne peux pas faire quoi que ce soit de juste alors, hein ? C'est toujours la même chose et à maintes reprises." Il secoua la tête, dégoûté. "Je ne peux pas rester ici."
"Où vas-tu ?" Bill franchit les valises, essayant d'atteindre Tom avant qu'il ne claque la porte. "Pourquoi tu pars ?"
"Je ne veux pas me disputer avec toi Bill, et il est évident que c'est ce que tu veux faire." Dit-il calmement. "Je reviendrais quand tu auras changé d'humeur."
"Tu ne veux pas te disputer parce que tu sais que j'ai raison!" Bill se déplaçait vers lui, pointant du doigt son frère en essayant d'éviter soigneusement toutes les valises ouvertes. Qu'est-ce qui lui avait prit de toutes les ouvrir ?
"Peu importe Bill." Tom secoua la tête et fit claquer la porte derrière lui avant même que Bill n'ait fini de traverser la vallée des valises. Il s'arrêta, fixa la porte et fondit en larmes. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Il n'était pas censé commencer à contre argumenter mais une fois qu'il avait commencé, il se sentait bien alors il avait juste continué à pousser et pousser jusqu'à ce qu'il puisse se sentir mieux.
Pas étonnant que Tom ne veuille pas rester avec lui quand il était comme ça ; il était fou. Il sanglota bruyamment et repoussa tous les vêtements du lit, les fixant, malheureux en silence. Pourquoi ne pouvait-il pas garder sa bouche fermée ? Ce n'était pas comme s'il n'avait pas cru Tom. Il le croyait. Bill était juste ainsi. Si fâché que parfois il s'étonnait lui-même.
Il renifla et parcouru la pièce pour voir son téléphone sur la table de nuit. Bill s'assit sur le lit et s'en saisit, composant rapidement le numéro de Tom tout en mordant sa lèvre en attendant que son jumeau décroche. Samy Deluxe eu le temps de détruire son oreille avant que celle-ci soit brusquement coupé.
C'est Tom ; vous savez quoi faire après le signal sonore.
Bill regarda fixement le téléphone brièvement avant d'effacer des larmes fraîches. "Je suis désolé Tomi, je le suis vraiment. Je … je ne sais juste pas quoi dire. Arrête s'il te plaît de m'ignorer et revient. Je n'agirais plus comme un fou maintenant, ou au moins j'essaierais de ne pas le faire." Il renifla un peu plus. Il n'y avait rien d'autre qu'il pouvait dire alors Bill raccrocha, désespéré. Quelqu'un toqua à la porte et il rayonna, essuyant son visage et souhaitant ne pas être aussi rouge que le reflet qu'il avait aperçu dans le miroir. Il se précipita vers la porte et fronça les sourcils en l'ouvrant. "Oh, c'est toi."
FIN CHAPITRE 15