C h a p i t r e * o7 -

Est-ce que fuir est vraiment la solution ?

Gustav regarda fixement les portes de l'ascenseur, voulant croire que Tom serait disposé à revenir, mais bien sûr il ne le fit pas. La situation lui avait explosé au visage et c'était sa faute. Il se retourna pour trouver Georg arrivant à côté de lui, le regardant embarrassé. "Est-il envisageable que l'un de vous deux informe le reste de l'étage de ce qu'il se passe ?"

"Où est Bill ?" Demanda Gustav, ignorant le commentaire du bassiste.

"Dans ta chambre, non ?"

"Non. Il se sentait tellement mal." Gustav expliqua ce qu'il avait vu, l'échange entre lui et le guitariste.

"Nous sommes sérieusement intervenus là. Bill est dans sa chambre ?"

"Je ne sais pas." Ils s'arrêtèrent devant celle-ci, Gustav frappa rapidement. Aucune réponse. "Je ne pense pas qu'il répondrait de toute façon même s'il était à l'intérieur." Dit Georg, hochant la tête lentement. "Que pouvons-nous faire ?" Il s'arrêta une minute et pensa. "Attends, la réception peux nous obtenir un double de la carte magnétique."

"Ou je peux utiliser la carte magnétique supplémentaire que j'ai de Bill, il laisse toujours tomber des choses." Georg la brandit fièrement et lui mit une pichenette. Les deux garçons rentrèrent à l'intérieur de la pièce sombre, regardant tout autour d'eux. Rien ne semblait avoir été cassé et toujours aucunes traces de Bill. Georg se retourna quand il reçut un coup de coude, la seule lumière que l'on apercevait dans la pièce était celle venant du dessous de la porte de la salle de bains fermée et ils pouvaient entendre quelqu'un avoir des haut-le-cœur d'où ils étaient.

"Bill ?" Gustav toqua à la porte, et les deux collèrent leurs oreilles contre celle-ci. "Bill, allez, tu va te rendre encore plus malade!"

"Non, je ne le ferais pas ; J'ai passé la meilleure partie de ces deux derniers mois à vomir et ça ne m'a pas encore tué! Allez au diable!"

Georg grogna, il se pinça le haut du nez tout en réfléchissant rapidement. "Qu'est-ce qu'il t'arrive Bill ?"

"Sortez de là putain !" Gustav regarda, en fronçant les sourcils, la porte, et secoua la tête.

"On ne peut pas faire ça Bill. On se fait du soucis pour toi !" Georg le frappa sur le bras, le regardant bizarrement. Il parlait comme un bénévole de la ligne ouverte 24 heures sur 24 contre le suicide. Ils s'arrêtèrent quand ils réalisèrent qu'aucun son ne leur provenait de l'autre côté, pas même un juron. "Georg ?" Gustav commença à s'affoler.

"Ouais, je vais le faire." Georg se recula légèrement et avec une épaule bien placée éclata le gon de la porte pour l'ouvrir, révélant Bill, pelotonné sur le côté, inconscient. "Merde. J'aurais pu le tuer." Dit-il, se penchant au sol et prenant Bill dans ses bras. Il semblait effrayé. "Il est léger comme une plume …"

"Je n'en ai pas besoin. Je vais avoir un ulcère avoir même mes vingt ans en traînant avec ces types …" Gustav les suivit jusqu'au lit et observa comment Georg regardait l'adolescent doucement. "Que devrions-nous faire ?"

"Tu sais très bien que nous devrions appeler une ambulance." Dit-il, poussant les cheveux de Bill de son visage. Son front était trempé de sueur et il semblait rouge.

"Mais nous ne pouvons pas." Compléta Gustav. Il avait un problème de conscience. Le secret de Bill était-il plus important que sa santé ou celle de son bébé ? Il secoua la tête. Ce n'était plus une question. Il se précipita vers la table de nuit pour se saisir du téléphone.

"Gustav! Il est réveillé!" Le batteur laissa tomber le téléphone et revint vers Bill ; celui-ci pleurait faiblement, le regard perdu, il fixait le plafond. "Bill, qu'est-ce qu'il est arrivé ?"

"Tout est ma faute … tout est ma faute et désormais il ne m'aime plus." S'étrangla le chanteur, fermant ses yeux de nouveau. "Tout est ma faute …" Continua t-il à murmurer.

"Bill!" S'exclama Gustav, essayant d'interrompre la litanie déchirante, mais Bill ne l'écoutait pas. Il était recroquevillé sur lui-même, couché, sa tête sur les genoux de Georg, chuchotant toujours les mêmes mots, refusant d'ouvrir les yeux au bassiste qui le cajolait. "Putain qu'est-ce qui a bien pu arriver ?" Demanda t-il en levant les yeux vers Gustav.

"Je …j'ai essayé de faire dire à Bill son secret à Tom." Il secoua la tête. "Je ne pense pas que ça se soit bien passé …"

"Tu crois ? Qu'allons-nous faire maintenant ? Je pourrais le tuer!" Cracha de nouveau Georg et Bill recommença à pleurer. Les deux hommes regardèrent Bill et Gustav voulu se donner une gifle. Pendant quelques minutes, les seuls sons dans la pièce furent les sanglots intermittents de Bill. "Qu'allons-nous faire Gustav ?"

"Je vais arranger ça." Il inclina la tête lentement.

"Comment ? Nous ne savons même pas si ça peut être arrangé." Dit Georg tristement ; il dirigea sa main sur le bas de la joue de Bill. Il aimait Bill comme son petit frère et Tom aussi, mais il ne savait pour quelles raisons c'était toujours Bill qui avait besoin d'attention. Il estimait que c'était son travail en tant qu'aîné du groupe de prendre soin d'eux, les protéger mais bien souvent Gustav le battait à ce jeu. Il avait vraiment foi en son ami, mais comment pourraient-ils arranger quelque chose quand ils n'avaient même pas toutes les pièces du puzzle ?

"Je le peux et je le ferais. J'ai fait une erreur mais je ne la ferai pas deux fois, je ferai en sorte de réussir." La bouche de Gustav se serra en une fine ligne puis il se retourna et partit brusquement. Sa colère grandissait et s'envenimait au moment où il attendait l'ascenseur pour descendre dans le hall de l'hôtel. Il prit une profonde inspiration, et sortit du vestibule quand il pensa tout un coup que Tom n'avait probablement pas quitté le bâtiment ; il devait certainement être au bar.

C'était presque sûr. Aussitôt, il se dirigea vers une zone obscurcie et pu voir une masse familière de dreadlocks au bar. Serrant ses poings, il marcha jusqu'à lui et s'assit tranquillement à côté, le regardant fixement, en colère. "Putain, ne commence pas Gustav. Que veux-tu ?" Pour Gustav ce n'était pas un problème que de se disputer en public avec l'aîné des Kaulitz ; en revanche ça l'était avec le plus jeune qui aimait élever la voix et par conséquent causer toujours des problèmes.

"Bill a besoin de toi." Dit-il simplement. Tom renifla et secoua son verre pour faire signe au barman de le resservir.

"Non, il n'a pas besoin de moi."

"Tom-"

"Gustav, tu le crois ? Je veux dire, il est évident que tu sais, alors comment as-tu réagi ?" Gustav ouvra la bouche puis la referma. Honnêtement, dans un premier temps, il ne l'avait pas cru …

"Ecoute, je sais que ça prend quelque temps pour réaliser que tout ceci est vrai, mais Bill est à l'étage, pleurant toutes les larmes de son corps et commence à s'en rendre malade." Il observa Tom faire un signe de remerciement avec la tête au barman quand sa boisson arriva. "L'alcool n'est pas la réponse." Essaya t-il de dire le moins sèchement possible.

"Alors laquelle est-ce, Oh puissant Gustav ? Monsieur je sais tout . Où sont les réponses putain ? Gustav, tu les as." Ironisa Tom, avalant d'une traite la moitié de sa boisson. "Laisse moi seul, je verrais ça en temps et en heure voulus."

Ok. Le bon sens et le raisonnement n'avaient pas marché. Quand les gens demanderont, Gustav pourrait honnêtement dire qu'il a essayé d'être civilisé.

Il mit sa paume par dessus le verre de Tom et refusa de bouger. L'aîné des jumeaux Kaulitz fixa la main avant de se tourner pour le regarder. Gustav sourit fermement et se pencha en avant, regardant autour de lui comme pour s'assurer que personne n'entende son secret. "Maintenant écoutes bien Kaulitz, parce que je ne te le dirais qu'une fois. Nous montons, toi et moi, ok ? Maintenant que tu le veuilles ou non, tu vas reprendre ta dignité, on fait ça entièrement pour ton bien." Cracha t-il. Tom se recula, étonné et sceptique. Gustav secoua la tête rapidement. "Non, je n'essayerais pas si j'étais toi, si tu pouvais m'avoir, je te fendrais en deux sans difficulté. Si j'étais de meilleure humeur, je pourrais te promettre de ne pas toucher à ton joli visage, mais si tu ne bouges pas ton cul pour venir avec moi je me battrais avec toi jusqu'à ce que tu arrêtes de bouger, soit sûr que je serais même prêt à te retirer ton piercing à la lèvre, tu me crois ? Et quand les gens demanderont ce qui est arrivé, je leur dirai volontiers que j'ai botté ton petit cul." Gustav tendit son bras, faisant signe à Tom de passer devant lui. Il y eu pendant une fraction de seconde un petit flottement dans l'air jusqu'à ce que Tom ait examiné les yeux du batteur et vu qu'il était plus que sérieux.

Bill regardait fixement le plafond, ses larmes ruisselant dans ses cheveux alors que Georg était assis près de sa tête, essayant de le réconforter. Ce n'est pas que le bassiste s'y prenait mal pour le réconforter, c'était juste que la personne dont il avait vraiment besoin l'avait abandonné. Il se sentait engourdi à l'intérieur et soupira en sentant un mal de tête menaçant d'arriver. Il avait pleuré pendant toute la demi-heure passée et s'étonna de constater qu'il y avait toujours du liquide qui quittait ses yeux. La porte s'ouvrit et il entendit des voix, mais Bill était enfermé dans sa bulle, jusqu'à ce qu'un visage familier apparaisse indistinctement au dessus du sien. Il se détourna, refermant ses yeux quand il se rendit compte que Georg lui parlait. "Quoi ?" Grommela t-il, essayant d'éviter de fondre en larmes une nouvelle fois.

"Dis-nous qui est le père. Il doit le savoir." Bill secoua la tête et se retourna de l'autre côté, regardant fixement Tom debout à côté du lit.

"Il ne vous a jamais dit qui était le père?" Demanda Tom, incapable de dissimuler cette apparence de soulagement sur son visage. A cette seconde, Bill détesta son jumeau. Gustav secoua négativement la tête.

"Non. Il refuse catégoriquement." Il croisa ses bras, se retenant de ne pas se jeter sur le lit et secouer Bill pour le faire parler. Le père devrait être dans cette pièce et tout de suite, se tourmentant au moins de moitié autant qu'eux.

"Ça n'a pas d'importance. De toute façon, il ne veut pas de moi et certainement pas non plus du bébé." Bill essuya ses yeux, reniflant. Les yeux de Tom se fermèrent un bref instant au moment où il essaya de reprendre une respiration normale.

"Peut-être que tu lui as sauté dessus ; et peut-être qu'il a besoin d'une minute pour comprendre ce qu'il ressent." Dit Tom, ne regardant toujours pas son frère dans les yeux. "Tu dois admettre que c'est plutôt la merde."

"Peut-être qu'il devrait se souvenir de qui porte ce foutu bébé et essayer d'avoir un peu de compassion!" Répondit-il vivement. Tom avait ouvert la bouche mais la referma brusquement, inclinant la tête lentement.

"Peut-être." Admit-il doucement. Georg pencha sa tête pour regarder Bill sur ses genoux et soupira, jetant un regard à Gustav, lui désignant la porte du menton. Le batteur inclina la tête lentement et les deux garçons quittèrent discrètement la pièce. Bill les regarda partir et se demanda s'il ne devait pas partir lui aussi. Il ne voulait être nul part où était son jumeau.

Merde, c'était sa chambre d'hôtel.

"Sort Tom." Exigea Bill avec lassitude. Il commençait à se relever pour s'asseoir et grogna quand il sentit le mal de tête arriver.

"Bill …"

"Non, je pense que tu m'as assez blessé aujourd'hui, n'est-ce pas ?" Tom se mordit la lèvre et inclina la tête, il se retourna puis se dirigea vers la porte de la chambre. Sa main tourna la poignée, et il commença à sortir quand il se sentit soudainement mal. Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas de nouveau tourner le dos à son frère, son âme sœur.

"Non." Il revint vers son jumeau, se rapprochant d'un pas mesuré vers lui. "Non, je ne te laisserais pas de nouveau." Bill se pelotonna sur lui-même posant sa joue sur ses genoux, ses bras étreignant ses jambes. "Bill, je ne peux pas faire semblant que tout va bien …" Finit par dire maladroitement Tom, ne sachant pas tout à fait quoi dire d'autre.

"Penses-tu vraiment que je pense que ça l'est ? Tu crois que lorsque j'ai découvert que j'étais enceinte, je me suis dit : "C'est ce que j'ai toujours voulu !" ?"

"Je devine que non." Tom traversa la chambre et s'assit sur le lit à côté de Bill. Tous les deux se mirent à regarder fixement le tapis au pied du lit dans un silence pesant. "Qu'est-ce que tu vas faire ?"

"Que veux-tu que je fasse Tomi ?" Demanda Bill avec lassitude. Il voulait que tout ça se termine, d'une façon ou d'une autre. Tom haussa les épaules, regardant toujours fixement le tapis.

"Tu veux avorter ?" Demanda t-il lentement, pas sûr de vouloir connaître la réponse, ou même essayer de penser aux sentiments qui l'envahissaient lorsqu'il fit cette demande.

Bill rigola d'un rire forcé, reniflant. "Oui".

"Mais quoi ?" Tom connaissait son jumeau et un énorme mais se pointait à l'horizon.

"Mais j'ai dépassé la période d'avortement légale." Le cœur de Tom s'arrêta pour la quatrième fois ce jour.

"À combien de mois es-tu ?!" S'exclama t-il sans réfléchir. Bill tressailli et soupira."Au milieu de mon troisième mois." Chuchota t-il. Tom examina le corps toujours très mince de son jumeau et leva un sourcil.

"Vraiment ?"

"Ouais. Le docteur Santoro a dit que les gens commençaient à le montrer à différents mois."

"Wow".

"Ouais". Un silence maladroit qu'ils n'avaient pas connu depuis des années s'installa, aucun des deux ne sachant où regarder.

"Alors, nous le faisons …" Tom inhala profondément pour repousser la panique menaçante. Bill le regarda finalement.

"Nous le faisons ?"

"Ecoute, je ne vais pas feindre que je flippe pas à propos de cette histoire, ou que je sois cent pour cent bien avec ça … mais je suis certain d'une chose, je t'aime et je veux te soutenir, particulièrement quand tu traverses quelque chose de difficile. Quand tu es blessé, je le suis aussi, tu te souviens ?" Tom s'approcha tout près et Bill ne se retira pas brusquement cette fois.

"Tomi, je ne suis pas bien avec ça non plus. Je suis bizarre tous les jours où j'essaye de ne pas crier ou j'essaye de ne pas pleurer." Bill osait à peine le regarder, des larmes commençant à se former de nouveau au coin de ses yeux. Tom le tira tout près de lui, enveloppant ses bras autour de son frère tremblant. "La moitié du temps, je me sens hors contrôle et seul."

"Tu n'es pas seul, je te le promets." Chuchota Tom dans ses cheveux, tenant son frère serré contre lui. "Je suis tellement désolé Bill … tu dois penser que je suis une merde par rapport à ce que j'ai dit dans la chambre." Dit-il en parlant du sale commentaire, ses yeux s'écarquillèrent alors qu'avec le recul il réalisait combien il avait été cruel.

Bill soupira dans le cou de Tom et inclina la tête. "Mais je sais que tu ne peux pas contrôler ta bouche quand tu es effrayé." Ajouta t-il, une réponse quelque peu assourdie par le tee-shirt épais de Tom. Tom rit ; un rire nerveux qui tranchait avec le silence de la chambre d'hôtel. "Qu'allons-nous faire Tomi ?"

"Je ne sais pas Bill. Je … je n'ai pas de réponse tout de suite." Tom essaya de repousser au plus loin la panique naissante et les craintes de son esprit pour ensuite pouvoir les supprimer, s'allongeant sur le lit, amenant Bill avec lui. D'un geste automatique, il commença à caresser le ventre de son jumeau, souriant au son et se détendant presque immédiatement.

"Mmm … Tomi, c'est tellement bon." Tom observa le visage de Bill, les yeux fermés et le front plissé laissant deviner un mal de tête léger. Il plaça un baiser sur son front et retourna à sa contemplation du plafond. Tom se sentait tendu, comprimé et libéré de ses obligations à maintes reprises ce jour-là, se sentant trop libre et instable. Son monde et tout ce qu'il connaissait de la science avaient volés en morceaux et Tom, en tant que frère aîné, était responsable de remettre tout ensemble.

D'autant plus qu'il avait une grosse part de responsabilité là dedans. Tom ôta sa main du ventre de Bill pour venir caresser son visage, mais la main de celui-ci l'attrapa avant même qu'elle ne soit arrivée à mi-chemin, la tirant et la reposant fermement sur son ventre. Tom ne pu s'empêcher de sourire quand il se rendit compte que Bill n'avait même pas ouvert les yeux une fois. Il soupira de bien être et continua à caresser doucement son ventre, fermant les yeux et essayant de contenir son rire. Il laissa échapper un petit gloussement qu'il n'arrivait pas à arrêter, se transformant bientôt en un rire franc. Bill força un sourire puis finit par suivre jusqu'à ce que les deux rient sottement. Il ouvrit les yeux pour voir le visage de Tom et arrêta de rire.

Son jumeau pleurait, incapable d'arrêter de rire ; de la démence pure. La panique qu'il avait contenu et essayé de repousser depuis l'annonce arrivait doucement ; il était assis et sa cage thoracique montait et descendait, pourtant il ne pouvait toujours pas arrêter de rire. Les larmes se formaient au coin de ses yeux et finirent par glisser le long de ses joues, tombant rapidement quand finalement il s'arrêta de rire, laissant seulement rester les pleurs. Bill soupira, se rapprocha tout près et l'enlaça, essayant de lui donner un peu de sa force mais il était surtout effrayé. Si Tom le lâchait, alors de qui pourrait-il dépendre ?

"Tomi, tout va bien aller, ok ?" Dit Bill, l'embrassant sur la joue, resserrant son bras autour de sa taille. Tom était pratiquement en train de s'étouffer, essayant de reprendre son souffle sans pleurer. "Tomi, calmes-toi, s'il te plaît, s'il te plaît. Tu me fais peur." Tom parcouru son frère de ses larges yeux, essayant de garder sa respiration sous contrôle. "Tomi, tout ira bien. Nous y arriverons." Promit Bill, le regardant droit dans les yeux. "Tant que nous sommes ensemble, tout ira bien."

"Ouais ?" Demanda son jumeau, le regard un peu perdu. Bill le considéra un instant et inclina la tête, se demandant si le fait qu'il n'y croit pas lui-même faisait de ce qu'il disait un mensonge.

"Ouais."

~*~*~*~

"Mais bordel où était le sens dans ce qu'il disait ?" Demanda Gustav, se resservant une autre boisson rapidement. Ils étaient de retour dans la chambre de Bill et apparemment les jumeaux avaient arrangés ça parce que Bill mangeait gaiement un plat de frite, les plongeant dans de la sauce au beurre avec délectation. Tom détourna le regard avec une grimace légère et se retourna vers lui.

"Sérieusement Gustav, comment pouvons-nous laisser quelqu'un d'autre l'apprendre ?" L'interrogea t-il, le regardant fixer la bière devant lui. "Nous allons gérer ça nous-mêmes."

"Mais tu as besoin d'aller chez le médecin, de repos et d'un régime équilibré. Penses-tu honnêtement que tu peux continuer la tournée ?" Demanda Georg avec scepticisme. Bill inclina la tête.

"Nous devons continuer de travailler d'une façon ou d'une autre."

"Tu devrais le dire à David."

"Putain non ! C'est de sa faute de toute façon." Répliqua Tom, secouant la tête. "Non, ça ne va pas plus loin."

"En plus, tu sais que nous ne sommes pas encore rentrés dans nos frais pour cette tournée. Nous ne pouvons pas annuler, nous devons encore répondre de nos actes face au label." Leur rappela Bill. Gustav grogna. Ecouter Bill parler avec tant de sagesse ressemblait à un paradoxe. Les mots atteignant vos oreilles avaient parfaitement un sens, mais votre cerveau vous dit que tout ça n'avait aucune logique. Vous ne pouvez juste pas comprendre ça.

"Merde." Dit-il à haute voix, sachant que tout ceci était une mauvaise idée. Il vivrait avec ça pour le moment, mais s'il y avait un problème, Gustav comprit qu'il n'aurait aucune difficulté à tirer la sonnette d'alarme, n'importe quelle sonnette qu'il pourrait trouver, et aussi fort qu'il pourrait la tirer. Georg haussa les épaules et se saisit d'une frite dans l'assiette de Bill, la plongeant dans la sauce au beurre et la mettant dans sa bouche. "Mec, qu'est ce que tu fais ?" Hurla t-il, blanchissant.

Tom frissonna. "Tu es si dégoûtant, Georg …" Il secoua la tête, le regardant désappointé. Bill, quand à lui, l'observa avec intérêt.

"Bon ?" Demanda t-il curieusement. Georg avala et inclina la tête dans les deux sens, réfléchissant à la saveur.

"Les gars, en réalité ce n'est pas si mal. Je pense qu'il pourrait utiliser plus de ketchup, mais autrement ce n'est pas si mal!" Dit-il, inclinant la tête lentement. Tom se pencha en avant vers lui et renifla. "Quoi ?" Demanda Georg, irrité. "Qu'est ce que tu fais ?"

"Je vérifiais juste que tu n'étais pas ivre." Dit Tom doucement et chacun éclata de rire.

FIN CHAPITRE 7

 

 

 

 

 

 

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