C h a p i t r e * o6 -

Est-ce que dissimuler est vraiment la solution ?

Il n'y avait que peu de choses que Gustav ne pouvait supporter. Quelqu'un touchant à ses affaires en était une. Quelqu'un touchant à ses baguettes en était une autre. La troisième chose qu'il ne tolérerait pas était d'être mis à l'écart. Ce trait de caractère était influencé par son calme. Les gens pensaient qu'il ne se souciait de rien, ils ne se donnaient donc pas la peine de l'informer. C'était tout à fait le contraire. Il n'avait juste jamais senti le besoin de s'immiscer si tout se déroulait selon le plan, mais il aimait être informé de la situation.

Et c'est pourquoi, ce soir, il ouvrit la porte de la pièce au fond du bus avec une bouteille de vodka dans une main et deux verres de shoot dans l'autre. C'est vrai, c'était un brin sournois et un peu manipulateur, mais il n'obtiendrait pas ses réponses autrement. "As-tu commencé le film ?"

Georg releva la tête, vit ce que Gustav tenait entre les mains et sourit. "Putain ouais. Tu as apporté des rafraîchissements. Extra. Je vais pouvoir boire."

"Il semble que les jumeaux se soient couchés plus tôt aujourd'hui." Dit-il d'un ton conventionnel, dévissant le bouchon de la bouteille et remplissant les deux petits verres au maximum. "À la paix!" Plaisanta Gustav.

Georg ne se força pas à sourire, et s'enfila d'un coup sec le contenu du verre ; il sentit à peine le petit picotement que pouvait provoquait cette boisson. Tout n'allait pas bien. Bill n'avait pas encore dû en parler à Tom ou même à quelqu'un d'autre et il commençait à penser que l'adolescent voulait vraiment ignorer la situation. Pourquoi devrait-il assumer ça seul ? Il leva les yeux vers ceux de son ami et fronça les sourcils. "Je suis désolé."

"Appuis sur Play. Idiot." Georg rougit et appuya sur le bouton, s'installant pour un peu de divertissement.


~*~*~*~

Ça n'a jamais été un mystère : Georg pouvait tenir l'alcool et qui plus est la vodka. Le garçon avait pratiquement grandi avec et avait une tolérance élevée à la substance. C'était un alcoolique de compétition même. Sachant ça, Gustav était face à un sérieux problème ; il savait qu'il allait devoir entraîner Georg dans son jeu sans que le bassiste ne s'en rende compte. Mais il savait aussi autre chose, c'était que Georg allait craquer ce soir, par tous les moyens nécessaires.

Il gardait ses yeux fixés sur l'écran et se mit à rire quand Will Smith et Martin Lawrence commencèrent à danser sur le toit d'un magasin en phase de démolition juste pour essayer d'obtenir des informations (1), sa main droite glissa dans sa poche et il en sortit une petite bouteille. Gustav tourna la tête vers Georg pour s'assurer que celui-ci était toujours absorbé par le film, mais c'était plus une formalité qu'autre chose car il savait que si Martin Lawrence était sur l'écran, les yeux de Georg l'étaient aussi.

Gustav saisit le verre de Georg pour le rapprocher tout prêt de lui et pria pour que son ami ait assez bu de vodka. Il leva les yeux quand la tête de Georg tomba brièvement en avant pour dans la seconde remonter et se fixer de nouveau sur l'écran. Il rit à gorge déployée devant les images. Ouais, il était plus que prêt. Il remplit le petit verre de shoot d'absinthe puis il se servit lui même, remplissant son propre verre de vodka. "Mec". Dit-il, en donnant un léger coup de coude à Georg pour lui indiquer qu'il était resservit.

Georg ne fit pas plus attention et, sans quitter l'écran des yeux, il se saisit juste du verre et le bu d'un trait. Gustav compta jusqu'à deux et Georg toussa, l'air essoufflé. "Putain, c'est fort."

"…Oui … Alors, qu'est-ce que tu penses qu'il se passe entre les jumeaux ?" Demanda t-il d'une voix nonchalante. Il observa le visage de son ami dans la lumière vacillante. Un petit air d'irritation apparu soudainement sur le visage de Georg et il secoua la tête légèrement.

"Je ne peux pas te le dire."

"Oh."

Quelques shoots plus tard et un peu plus d'absinthe : "Alors, qu'est-ce que tu penses qu'il se passe entre les jumeaux ?"

Georg était clairement éméché, le film était fini et tout ce qu'il voulait faire était la conversation. "Je veux dire, c'est sérieux!" Gustav inclina la tête avec compréhension.

"Je sais !"

"Je sais que tu sais ! Tu prends toujours les choses au sérieux. C'est ce que j'aime chez toi. Tu sais quoi faire et quand le faire et ensuite tu … juste …" Gustav se pencha en avant, fronçant les sourcils. "Vas-y !" Georg, le visage triomphant, trouva les mots qu'il recherchait.

"Merci mec. Alors, qu'est-ce qu'il se passe avec les jumeaux ?"

"Oh, tu penses que je suis fou. Va au diable, je pense que je suis fou et j'étais là!" Georg frotta son visage et soupira, mettant sa tête sur la table et levant les yeux vers le batteur. "Tu ressembles à un M&M©."

Merde. L'absinthe pouvait faire délirer. Il avait besoin de ses informations et il les obtiendrait maintenant ou jamais. Georg pouvait être un bavard ivre, mais il n'était pas bête et il ne tomberait pas à nouveau dans le panneau. "Quel goût ?" S'étonna t-il de demander. Il devait lui aussi avoir bu plus que de raison …

Georg haussa les épaules. "Je ne sais pas, ils sont tous assaisonnés au chocolat."

"Tu as raison. Alors, qu'est-ce qui ne va pas avec Tom ?" Essaya t-il de nouveau. Georg était assis, il secoua la tête.

"Rien pour le moment."

"Que veux-tu dire par là?"

"Il va vouloir tuer l'homme qui a fait ça à Bill …" Le cœur de Gustav s'arrêta de battre.

"Qu'est-ce qu'un homme a fait à Bill, Georg ?" Demanda t-il, essayant de garder le calme de sa voix. Le bassiste le fixa, le regard trouble.

"Il l'a mit enceinte." Chuchota t-il, ou du moins, il pensait qu'il le faisait. Gustav renifla. C'était trop tard, l'absinthe avait mit son cerveau en ébullition et il ne pouvait plus rien contrôler. "T'as vu, tu ne me crois pas. Putain, je n'y croirais pas non plus si je n'avais pas été là."

"Attends, tu étais là ?" Demanda t-il, fronçant les sourcils. Georg inclina la tête avec enthousiasme, tombant sur les coussins de la banquette.

"Je l'ai emmené voir un médecin, parce que tu sais, il était toujours malade ces derniers mois ? Il s'est avéré qu'il n'était pas malade, mais enceinte!" Gustav se retourna vers la porte pour s'assurer qu'elle était bien fermée.

Si la porte était bien fermée, personne ne pouvait entendre ce qui se passait à l'intérieur de la pièce, ce qui était pratique parce qu'ils aimaient regarder des films tard dans la nuit et ils ne dérangeaient ainsi personne.

"Donc tu l'as emmené chez un médecin et il a dit que Bill était … enceinte." Gustav était assez sobre pour savoir que Georg ne mentait pas. En plus, le bassiste ne mentait jamais qu'il soit ivre ou bien même sobre, le regard sur son visage était totalement désemparé. Il s'assit et se remémora ces derniers mois. Il ne s'était pas vraiment rendu compte que Bill était malade depuis longtemps, mais en y repensant il dû bien admettre que c'était vrai. Il se plaignait toujours d'un mal de ventre, il vomissait souvent et ses repas étaient de plus en plus étranges … Oh Mon Dieu. "Mais Bill est un garçon!" S'exclama Gustav plus fort qu'il ne le souhaitait. Georg tressailli et inclina la tête misérablement.

"Je sais ! Le docteur a dit quelque chose à propos du patch qu'il utilisait, ça l'a baisé d'une façon ou d'une autre. Je ne me souviens pas comment …" Georg gémit. "Et ce trou du cul essayait de l'ignorer!"

Gustav soupira. Ouais, ça ressemblait bien à Bill ça … Il parcouru des yeux Georg, qui ronflait maintenant doucement, et leva les yeux au ciel. Laissant la vodka mais prenant l'absinthe, il se dirigea vers sa couchette où le monde signifiait toujours quelque chose et ne pu s'empêcher de parcourir des yeux la couchette de Bill. Le rideau était fermé, mais une main ridiculement gracieuse passa d'un coup à travers, dévoilant Bill. Il se tenait là, seul. Il regarda le vernis sur les ongles bien manucurés et frissonna.

Bill était enceinte.

Putain de merde, Bill était enceinte.

S'il choisissait de croire que c'était la vérité. De qui se moquait-on ? Gustav croyait Georg, c'était définitif, clair et... normal. Mais ça, ce n'était pas normal. Il se frotta les yeux et tira son portable hors de sa housse, l'alluma, ses yeux clignant à cause de la soudaine lumière aveuglante. Georg avait dit quelque chose sur le patch que Bill utilisait pour arrêter de fumer ; logiquement ce serait le premier endroit pour commencer les recherches. Il saisit dans la barre de recherche de Google : effets défavorables des patchs anti-tabac , malheureusement il obtenu beaucoup, beaucoup trop de résultats. Bien, il devait rétrécir ses recherches.

Gustav réfléchit un instant, haussant les épaules, il essaya : grossesse masculine et patch anti-tabac , il ferma les yeux et espérât ne rien trouver. Putain, apparemment Google avait décidé de se moquer de lui. En ouvrant les yeux, sa mâchoire s'était décrochée. Apparemment, tout le monde le savait sur Internet … Comment se faisait-il qu'ils ne l'aient pas su plus tôt ?! Il cliqua sur deux ou trois liens et sa tête commença à lui faire mal. Ce produit a été retiré de la vente deux ou trois mois après son lancement en raison de certains produits chimiques non révélés qui le composaient … Le combat pour garder le produit dans les dépôts, des litiges en matière de brevet … Il y avait des réclamations légales déposées à l'encontre de SmithKline Beecham, le laboratoire pharmaceutique, et ce, par plus de cent hommes. Cent hommes enceintes …

Gustav retomba en arrière sur sa couchette et regarda fixement le plafond, abasourdi. Il entendit un bruissement à côté de lui et observa Bill se glisser doucement hors de sa couchette, jetant un coup d'œil autour de lui d'un air endormi avant de s'élancer en direction de la salle de bain. Son estomac se souleva ; Bill allait à la salle de bains tout le temps récemment. Gustav se souvint de la plaisanterie qu'il avait fait deux semaines plus tôt environ comme quoi Bill devait sûrement faire du diabète vu tous les ours gélifiés qu'il consommait et ils avaient tous ri aux éclats. Cela semblait tellement drôle sur le moment.

Non, tellement drôle maintenant.

Gustav se retourna pour observer Bill. Celui-ci bailla en retournant dans sa couchette et fit un signe de la main à Gustav avant de tirer son rideau pour le refermer. Pour la première fois depuis très longtemps, Gustav réalisa qu'il ne savait pas quoi faire.

Cela l'énerva.

Bill regarda fixement son reflet dans le miroir avec horreur. Ça ne pouvait pas arriver. Il refusait d'y croire. Il se tourna sur lui-même pour se regarder sous un autre angle dans le miroir mais la preuve ne partait pas. Ce n'était pas l'angle dans lequel il se regardait qui changeait quoi ce soit puisque le miroir disait toujours la même chose. Ce n'était pas les vêtements ou le t-shirt qu'il portait. Ce n'était pas sa position et ce n'était pas son imagination.

Il vérifia une seconde fois que la porte était correctement fermée et se remit à écouter la voix de l'autre côté du téléphone. "Mais Docteur … je juste … je veux dire, en plus de tout le reste ?"

"Je suis tellement désolé Bill, je le suis vraiment." Le docteur Santoro semblait vraiment désolé, bien que ce ne soit pas sa faute. "Ça fait partit du processus de grossesse. Si vous étiez une femme …"

"Vous avez du le voir Docteur. Je ne suis certainement pas une femme." Siffla Bill, essayant de contenir l'énervement dans sa voix. "Combien de temps ça durera ?"

"Jusqu'à ce que le bébé naisse et quelque temps après si vous…choisissez d'allaiter." Bill baissa les yeux sur sa poitrine et voulu taper dans quelque chose et crier. Il ressentit tout au fond de lui une vague de tendresse pendant un court instant, mais maintenant… il regardait fixement ce qui devait être le début de ses seins. "Mais Bill, nous ne sommes pas sûrs que ça marchera en réalité, si ça peut-être une consolation."

"Non, ce n'est pas une consolation. Je suis sur le point d'avoir des seins et je suis un garçon." Répliqua t-il, détournant son regard du miroir, incapable de regarder ça plus longtemps.

"A nouveau, je suis vraiment désolé, Bill. N'hésitez pas à m'appeler si vous avez d'autres questions."

"Merci Docteur." Il raccrocha et soupira, appuyant son poing contre son front, gémissant.

"Bill, tu vas bien ?" Il jeta un coup d'œil à la porte et secoua la tête.

"Ouais. Je serai dehors dans une minute." Répondit Bill.

"Bien." Il attendit jusqu'à ce qu'il puisse entendre Tom s'éloigner de la porte avant de s'affaler au sol. Il était fatigué, pendant la moitié du temps il voulait crier, pendant l'autre il se sentait juste engourdi. Bill regarda fixement la porte et regretta que Tom ne puisse pas entrer pour le porter au lit et le tenir dans ses bras jusqu'à ce qu'il se soit endormi. Mais ce n'était pas possible avec un autobus plein de gens. Qu'allait-il faire ?

Se levant, Bill se retourna vers le miroir et regarda la bande posée à côté du lavabo. Enlevant son t-shirt, il déroula une large bande élastique et l'entoura autour de son torse serrant autant qu'il le pouvait, encore et encore jusqu'à ce que sa poitrine soit fermement comprimée. Passant son tee-shirt par-dessus, il soupira de soulagement, regardant de nouveau son torse redevenu plat. La bande lui provoquait des démangeaisons et il allait être difficile de le cacher. De plus, les membres du groupe avaient l'habitude de se déshabiller les uns devant les autres. Bill se résolu juste à aller dorénavant à la salle de bains dès qu'il souhaiterait se changer. Il savait que tous penseraient qu'il était bien mystérieux en ce moment, mais il ne pouvait pas vraiment faire autrement pour essayer d'arranger les choses.

Arranger les choses. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Est-ce que c'était sa relation avec Tom ? C'est vrai que si Tom et lui n'avaient pas fait évoluer leur relation à un niveau supérieur, si on pouvait honnêtement parler de relation, il ne serait certainement pas tombé enceinte. Il n'éprouvait aucune attirance pour d'autres hommes et il était honnête lors des interviews quand il disait ne pas être gay. Est-ce que c'était sa punition ? Devait-il commencer à croire à Dieu et se repentir ?

Un reniflement sonore se fit entendre sans qu'il ne l'ait souhaité et Bill se mit à rire de façon incontrôlé. Ouais, peu importe. Il réajusta la bande dans son dos et se gratta fort sur le côté de la poitrine, commençant à se demander si la bande était une idée intelligente. De toute façon, il devrait faire avec ça, c'était tout ce qu'il avait comme idée pour le moment pour essayer de maîtriser au mieux cette situation. Bill regarda la carte sur le lavabo à côté de son téléphone et la fourra dans sa poche. C'était de la pure chance que cette chose stupide soit toujours dans son sac, vu qu'il souhaitait vraiment oublier toute cette histoire. Saisissant son téléphone et le reste de la bande, il ouvrit la porte et hoqueta de stupeur. Gustav était debout devant la porte, le regardant curieusement.

"Que faisais-tu ?" Demanda t-il, regardant la bande dans sa main. Le visage de Bill flamba et il essaya de trouver un mensonge.

"Rien." Répondit-il rapidement. Oh ouais, c'était intelligent ça…

"Rien ?" Répéta Gustav, son sourcil droit se soulevant, montrant son incrédulité.

"Rien." Affirma Bill en se dirigeant vers sa couchette. Il sentait toujours le regard fixe de Gustav à l'arrière de son cou et se demanda ce qui se passait avec le batteur. Pourquoi était-il soudain si curieux ? En y réfléchissant, il se souvenait vaguement avoir vu le batteur éveillé hier dans la nuit lors d'un de ses nombreux voyages à la salle de bains. Pourquoi l'observait-il ? Est-ce qu'il avait deviné que quelque chose n'allait pas ? La pensée tourna et retourna dans son esprit imbibé de désespoir et de peur. Il résista à la nécessité pressante de regarder si son ventre ressortait, mais ce n'était de toute façon sans doute pas le cas : son tee-shirt ne lui semblait pas plus étroit que d'habitude. Il baissa les yeux et fronça les sourcils. Il n'était PAS plus serré, n'est-ce pas ?


~*~*~*~

Ils venaient de faire leur salut final à la foule criante et Tom souriait largement. Il n'y avait rien de mieux qu'un grand concert et il en avait aimé chaque seconde. Derrière la scène, il sautillait partout, jusqu'à ce qu'il soit arrivé dans leur loge. Gustav et Georg se rabrouaient pour quelque raison et ils s'étaient même battus il y a quelques jours. C'était étrange parce qu'ils ne se battaient que rarement. Et Bill ? Bill essayait d'enlever son maquillage d'une main tremblante. Il semblait détruit, épuisé et malheureux. "Qu'est-ce qui ne vas pas?" Lui demanda son jumeau en s'approchant derrière lui, l'air frivole.

"Rien. Je suis juste fatigué." Répondit Bill. La réponse était arrivée toute seule mais sonnait fausse.

"Tu dis toujours ça. Ça ne signifie même plus rien maintenant." Ajouta Gustav à travers la pièce, essayant de s'étirer au mieux les jambes. Georg leva les yeux et lui lança un regard furieux, secouant la tête discrètement. Bill le regarda à travers le miroir et pâli.

"Que veux-tu dire ?" Demanda t-il, tremblant. Georg se redressa en fronçant les sourcils.

"Rien. Il ne voulait rien dire. Gustav, est-ce que je peux te parler une minute ?"

"Bien sûr, pourquoi pas ?" Répondit Gustav d'une voix sucrée, se levant pour suivre le bassiste en dehors de la pièce. Tom les regarda partir avec un froncement de sourcils.

"Qu'est ce qu'il voulait entendre par là ?" Demanda t-il à Bill, qui se contenta pour réponse de hausser les épaules et imbiba une autre boule de coton avec du démaquillant.

"Comment veux-tu que je le sache ?" Dit-il, en réprimant un bâillement.

"Nous sommes à l'hôtel durant les trois prochains jours. Au moins, tu pourras rester au lit." Dit Tom, passant ses doigts dans les cheveux de Bill. Ils n'étaient pas en crinière de lion comme à l'accoutumée et il ne pouvait jamais résister à jouer avec lorsqu'ils étaient juste tombant sur ses épaules. Bill le regarda à travers le miroir et sourit. "J'ai remarqué que tu avais arrêté de vomir ces derniers temps."

C'était vrai ; les vomissements avaient presque disparus. Ça arrivait toujours de temps en temps quand par exemple il sentait une odeur particulière, ou encore lorsqu'il voulait manger quelque chose que son estomac refusait d'ingurgiter mais en dehors de ça et de sa fatigue constante, il était bien. Mieux que bien. "Tu m'observes toujours." Le taquina Bill, soupirant de bien être quand Tom commença à masser ses épaules.

"Je ne peux pas m'en empêcher, tu es trop sexy." Chuchota Tom au creux de son oreille. Bill frissonna, le sourire aux lèvres. Il se tourna vers son frère et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule ; il pourrait embrasser son jumeau maintenant. Apparemment, il pouvait aussi lire les pensées de Tom parce que celui-ci sourit et ajouta. "On aura le temps pour ça plus tard. Si tu n'es pas trop fatigué."

"Nous verrons." Dit Bill honnêtement. Tom inclina la tête, ne comprenant pas tout à fait ce qui se passait, mais disposé à l'accepter. Il refusait désormais de se battre avec Bill ; il l'avait déjà trop blessé. "C'est bizarre où sont-ils tous allés ?" Tom regarda par dessus son épaule pour observer les gens qui passaient près de lui, et haussa les épaules. Ils n'avaient pas pu aller bien loin.


~*~*~*~

Ils étaient actuellement dans une minuscule remise à balai, se disputant aussi silencieusement qu'ils le pouvaient. "Je ne peux pas croire que tu m'ais fait un coup comme ça!" Cracha Georg, regardant fixement son ami. Gustav le regarda incrédule. "Je ne peux pas croire que tu m'ais rendu ivre juste pour que je te le dise. Ce n'était pas mon secret, je n'avais pas à te le dire!"

"J'avais besoin de savoir ce qu'il se passait. Je savais que c'était quelque chose de sérieux et pour l'amour de Dieu, j'avais raison!" Répliqua Gustav.

"Peu importe! Tu m'as violé!"

"T'es un peu mélodramatique là. En plus, ce n'est pas comme si tu n'avais jamais exploité mes faiblesses auparavant, toi aussi. Tu ne penses pas que je n'ai jamais remarqué le fait que tu me demandes toujours des choses quand je suis presque endormi ? Tu sais que je vais dire oui, n'est-ce pas ?" Georg avait l'air un peu coupable. "Ecoute mec, je suis désolé, je le suis vraiment ?"

"Si tu veux."

"Sérieusement Georg. Je ne veux pas que tu sois fâché contre moi. Tu es la seule personne encore saine d'esprit dans ce groupe."

"Je suis le seul qui ne soit pas un Kaulitz." Essaya de plaisanter Georg sans grande conviction. "Ecoute, j'ai promis Gustav. Tu sais que je sais garder un secret … quand je ne suis pas ivre." Ajouta t-il. Le batteur inclina la tête, regardant fixement un point imaginaire dans l'espace.

"Tu sais bien que ça ne sera jamais géré convenablement si on laisse Bill s'en charger. "

"Connaissant Bill, il ignorera la situation jusqu'à ce que le bébé arrive." Gémit Georg en secouant la tête. Le monde était devenu plus fou qu'il ne l'était déjà, et il n'était pas préparé pour ça. "Qu'allons-nous faire ?"

"D'une façon ou d'une autre, nous devons trouver une solution pour que Bill comprenne qu'il doit impérativement le dire à quelqu'un. Particulièrement à Tom. Il t'as dit qui était le père?"

"Non. Il a refusé de le faire." Georg haussa les épaules. "Ça n'a pas d'importance, si ?"

"Ça aura son importance pour Tom." Répondit Gustav, résistant à la forte envie de marcher à pas mesurés dans un si petit espace. "J'ai fait des recherches sur Internet ces derniers jours. Il y a plein de protestations et ce, dans plusieurs Etats en Amérique du Nord. Beaucoup d'hommes se sont manifestés."

"Pourquoi nous n'avons rien entendu en Europe ?"

"Probablement parce que le patch n'a pas été largement importé ici. En Suisse et en Albanie seulement."

"On dirait que ça a été choisi au hasard ?"

"Ils ont des lois sur les produits beaucoup moins stricts." L'informa Gustav. "Il s'est avéré que c'était toujours en attente partout ailleurs, Allemagne incluse" Georg frissonna. Il ne préférait pas penser à un pays plein d'hommes allemands, enceintes. "Ouais. Donc ce n'est pas la faute de Bill."

"Je ne sais pas s'il a même pensé à ça un jour."

"Il n'est pas exactement ce qu'on appelle un profond penseur." Constata dramatiquement Gustav, soupirant face à cette dure vérité. "Remercions Dieu que ça commence tout juste à se voir." La mâchoire de Georg faillit tomber au sol.

"Quoi ? Tu peux le voir juste en le regardant ?" Demanda t-il, alarmé.

"J'ai quatre tantes et deux d'entre elles sont aussi maigrelettes que Bill. J'ai appris à reconnaitre les signes, d'autant plus que je sais quoi regarder maintenant." Une part de Gustav regrettait qu'il ne puisse pas remonter le temps trois jours en arrière, avant qu'il n'ait découvert ce qu'il se passait avec son ami. Mais ce souhait était pour les perdants qui ne pouvaient pas faire face à la réalité. Il ferait face à la réalité jusqu'à ce qu'elle le tue.

"Nous devons le dire à Tom."

"Bill va nous détester pour le reste de sa vie et il est plus jeune que nous, ce sera donc pendant une longue période. Tu sais comment il est rancunier et il nous pourrira jusqu'à ce que ce soit nous qui décidions de nous tuer pour mettre fin à notre calvaire." Georg secoua la tête. "En plus, Tom me tuera aussi."

"Je m'en occuperais. Je n'ai peur d'aucun Kaulitz." Plaisanta t-il, arrivant même à faire rire un peu son ami.

"Mieux vaux toi que moi. J'ai déjà pris une balle en forçant Bill à aller chez le docteur. Il va être furieux que tu le saches."

"Bill a des problèmes plus sérieux que moi qui ait découvert son secret. Combien de temps pense-t-il qu'il peut vraiment cacher sa grossesse ?"

Bill haleta de façon désespéré, il se sentait étourdi de la meilleure façon qu'il soit. Ça lui avait manqué, vraiment manqué. Il arqua son dos et gémit, saisissant fort de ses poings l'oreiller en-dessous de lui. Il se sentait bien ainsi ; il regarda Tom, la tête rejetée en arrière et les yeux fermés, celui-ci grognait, poussant et sortant à l'intérieur de lui, ça le rendait complètement fou. "Oh Bon Dieu …"S'étrangla t-il de bonheur, en refermant les yeux.

"Bill …" Gémit Tom, le saisissant aux hanches et poussant de nouveau son sexe en tension à l'intérieur, pratiquement en train de se mordre la lèvre pour s'empêcher de gémir trop fort. Ils avaient réussi à retourner dans leur chambre d'hôtel et à réprimer leurs envies avant que Bill ne se soit effondré dans son lit, fatigué au-delà de ce qui était compréhensible. Tom le laissa seul pour dormir et retourna sagement dans sa chambre. Bill était agité et lui manquait, mais il savait que s'il était dans la même pièce que lui pendant une trop longue période de temps, ça deviendrait irritant pour lui.

Tom s'était donc résigné à un lit vide sans Bill. Imaginez sa surprise quand on toqua à sa porte ce matin, et que lorsqu'il alla ouvrir, il trouva Bill debout devant lui, souriant avec ce sourire dont il avait le secret. Celui qui lui donnait des frissons jusqu'aux orteils et qui faisait naître cette douce chaleur dans le bas de son ventre. Il observa son jumeau marcher d'un pas nonchalant à l'intérieur et refermer la porte doucement derrière lui avant de lui capturer ses lèvres pour un baiser violent.

Puis tout alla très vite ; les vêtements qu'ils portaient tombaient un peu partout sur le sol, ils se déshabillaient rapidement, se laissant à peine le temps de respirer. Mais les baisers sur leur peau nue étaient plus qu'un prix de consolation pour enlever ces couches désagréables. Bill se tordait partout et Tom pouvait à peine se retenir face au plaisir. Ils atterrirent sur le lit et Bill se laissa tomber en avant, se retrouvant ainsi tête enfouie dans l'oreiller. Il fit claquer sa langue et chuchota baise moi … d'un ton tellement désespéré que Tom avait implosé en un million de pièces.

Et c'était comme ça qu'il en était venu à avoir Bill haletant en-dessous de lui, serrant de ses poings les draps du lit, gémissant encore plus fort pendant qu'il faisait le mouvement spectaculairement étonnant où il roulait juste ses hanches parfaitement. Tom cria de façon guttural, se sentant comme aveuglé par cette vue. Sa poigne sur les hanches de Bill se raidie et soudainement il perdit peu à peu son rythme effréné, l'orgasme arrivant. Son jumeau s'étirait vers le haut, haletant dans l'oreille de Tom, et miaulant frénétiquement. "Oh Bon Dieu Tomi, s'il te plaît …" Tom gémit et frissonna, essayant de se retenir. Avec grand effort, il se saisit du sexe de Bill et passa son pouce sur le prépuce, glissant sur la fente moite, se sentant triomphant quand il sentit que Bill frissonnait sous lui et expulsait le liquide épais sur sa poitrine et son estomac dans un râle rauque. Tom poussa en lui encore deux fois avant d'entrer en collision avec sa prostate, jouissant à son tour, se laissant tomber d'épuisement en avant sur le lit.

Bill, en-dessous de lui, soupira, heureux, et tourna la tête sur le côté pour déposer pleins de petits baisers tout le long de sa mâchoire et de son cou. "Oh Bon Dieu, ce que j'en avais besoin." Il grogna quand il se sépara de Bill, pour s'allonger à côté. Bill sourit mais rapidement se mit à froncer les sourcils. "Qu'est-ce qui ne va pas?" Demanda Tom, d'un air fatigué.

"J'ai besoin de faire pipi!" Geint-il, roulant sur le lit et se précipitant dans la salle de bains. Il observa rapidement son frère pendant sa course et ferma la porte, souriant légèrement quand il apparut quelques minutes plus tard.

"Quoi ?" Demanda Bill, rougissant quand il prit conscience qu'il était toujours nu.

"Tu as prix du poids, t'as remarqué ?" Bill se statufia à l'observation de Tom. Son jumeau vit l'expression sur son visage, toujours assit sur le lit, il secoua la tête rapidement. "Oh pas que ce soit une mauvaise chose, crois-moi."

"Ça ne l'est pas ?" Demanda Bill avec hésitation, marchant jusqu'au lit, près des bras allongés de Tom. Il soupira de bien être quand il se sentit enveloppé, serré, et pencha sa joue sur le biceps de son frère.

"Non. Ça te vas bien." Tom dirigea sa main sur le côté du visage de Bill, content de l'avoir détendu. "Crois-moi, tu pourrais commencer une carrière de bodybuilder que je penserais probablement que c'est hot." Le taquina Tom, gagnant un petit pincement sur la jambe.

"En gros, tu me dis que je ne peux pas avoir confiance en ton jugement." Sourit Bill, les yeux toujours fermés. Tom embrassa sa tempe brièvement et chuchota dans son oreille.

"Je t'aime ; tu peux avoir confiance." Il l'embrassa de nouveau et se retira brusquement, ce qui inquiéta Bill.

"Où vas-tu ?" Bouda t-il, souriant face à la vue des muscles nus de son jumeau au moment où il se déplaça.

"Minibar; j'ai soif. Tu veux quelque chose ?" Demanda Tom, l'ouvrant et inspectant le contenu.

"Je prendrais ce que tu as." Bill se pencha en arrière et regarda fixement le plafond, baillant. Il sentit un affaissement sur le lit à côté de lui et il le parcouru pour se retrouver devant une bouteille brune foncé. Une bière. Tom l'agita devant son visage et il l'accepta à contrecœur.

"Tu m'as dit ce que j'avais." Lui rappela Tom, prenant une longue gorgée. Bill le regarda avec hésitation et inclina la tête, prenant une petite gorgée aussi. Ça le fit se sentir bien et il en prit une autre gorgée. Tout était bon, tout était bien. Son frère l'observait mystérieusement. "Pourquoi agis-tu comme si tu n'étais pas supposé boire ?"

Bill le regarda mystérieusement et rit. "Aucune raison."

Gustav ne pouvait plus le supporter. L'incapacité de Bill à parler à Tom mettait Georg dans une position gênante vis à vis du guitariste. Donc, il envoya des SMS aux deux jumeaux et leur dit qu'il voulait qu'ils se retrouvent dans sa chambre pour jouer à des jeux vidéo. Tom était entièrement d'accord, mais Bill ne s'en sentait pas l'envie ; il voulait faire un petit somme.

Bien sûr il le fit.

Mais Gustav n'accepterait pas de refus. Tom se montra le premier, se vantant d'avoir amené LE jeu et d'autres conneries habituelles, et Bill arriva quelques minutes plus tard, semblant lessivé. ‘'Je ne veux pas jouer Tomi…” Gémit-il alors que Tom plaçait une manette dans sa main.

‘'C'est amusant Bill. Tu as dormi tout le temps. Tu vas t'amuser un peu avec quelqu'un d'autre, maintenant assieds-toi.'' Tom tapota la place à côté de lui et Gustav sourit, désarmé. Bill s'affaissa finalement et commença à jouer au jeu de course avec lui. Vingt minutes et tout le monde riait et lançait des blagues, les défenses étaient tombées et tous étaient à l'aise.

Il était temps de briser tout ça.

Gustav crasha sa voiture exprès, et Bill frima alors qu'il passait enfin devant. Tom ricana et essaya de rattraper son jumeau et le batteur se creusait les méninges pour trouver la meilleure façon de faire ça. Il ne pouvait le dire à Tom lui-même, parce qu'il recevrait sûrement une droite dans la lèvre, à raison. Non, Bill devait lui dire, et il avait besoin d'être poussé doucement. ‘'Bill?''

“Hmm?” Demanda-t-il, se penchant inconsciemment alors que sa voiture prenait un tournant. Gustav se leva et se dirigea vers la porte. Il aurait besoin de faire une sortie rapide après avoir dit ce qu'il avait à dire.
“N'as-tu rien à dire à Tom?” Bill fronça les sourcils et leva accidentellement son doigt du bouton d'accélération, le regardant avec inquiétude.

“De quoi parles-tu?” Demanda-t-il lentement. Gustav lui sourit en retour.

“Tu as quelque chose que tu as besoin de dire à Tom, pas vrai?” Il le regarda de façon incisive alors que les couleurs quittaient son visage.

“Qu'est-ce que c'est?” Tom regarda alternativement les deux garçons avec curiosité en posant sa manette.

“Je pense que Gustav se trompe.”

“Non, tu étais chez le docteur, maintenant dis à Tom ce qui a été découvert.” Il fit un geste rapide de la tête et s'en alla, refermant très vite la porte. Bill jura et Tom se mit face à lui.

“De quoi parlait-il? Quand es-tu allé voir un médecin?” Demanda-t-il apeuré. Bill leva les yeux sur lui et soupira, en remettant une mèche de ses cheveux derrière l'oreille.

“Je… j'y suis allé à Lisbonne.”

“Attends… Quand toi et Georg aviez fait du shopping?!” La voix de Tom s'éleva alors qu'il réalisait ce qu'il s'était passé. “Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Je n'aurais pas été en colère contre toi ! Et pourquoi est-il allé avec toi et moi pas ?! Je suis ton jumeau !” Gueula Tom en se plaçant en tête de lit.

“Je suis désolé, je ne savais pas que j'y allais… Georg m'avait dit que nous irions faire du shopping alors qu'il m'a amené chez le docteur.” Bill éteignit sa manette dans sa main, l'agrippant comme si ça allait lui donner la force de soutenir le regard de son frère.

“Pourquoi tu ne me l'as pas seulement dit?”

“Je ne sais pas…” Murmura-t-il. Tom vint s'agenouiller devant lui.

“Pourquoi n'allais-tu rien me dire? Qu'a dit le docteur ?”

“Il a dit que ma fatigue était due à une anémie. Je dois prendre des suppléments de fer.” Tom acquiesça et laissa tomber sa tête sur les genoux de son frère.

“C'est bien. C'est facile d'y remédier. Les as-tu pris?” Bill secoua la tête.“Ugh, Bill… Comment es-tu supposé aller mieux si tu ne fais pas ce que dit le docteur? ” Bill haussa les épaules. “C'était ça ? La façon dont parlait Gustav, c'était comme si t'allais mourir ou quelque chose comme ça.”

“…Ou quelque chose comme ça…” marmonna-t-il en fuyant le regard de son frère. Tom fronça les sourcils.

“Qu'y a-t-il de plus Bill?” Demanda-t-il alors que ses cheveux se dressaient à l'arrière de sa tête. Tom pouvait dire que quelque chose n'allait toujours pas et il avait besoin de savoir quoi ; et vite. ‘'Bill !''

“Tomi, je vais retourner chez le docteur pour avoir un second avis, je préfèrerai te le dire à ce moment là. ”

“Un second avis ?!” Tom sauta sur ses pieds, paniqué. “Est-ce un cancer? Tu ne peux pas mourir Bill, parce que si tu meurs, je mourrai!” Il commença à faire les cents pas et Bill se leva, essayant de l'arrêter.

“Non Tomi, je ne suis pas mourant.” Le dreadé se stoppa et regarda son frère suspicieusement.

“Es-tu sûr?”

Non … “Oui. Ce n'était pas ce que le docteur me disait”

“Alors que t'a-t-il dit?”

“Tu te souviens de ce patch de nicotine que je portais pour arrêter de fumer ? ”

Tom acquiesça. “Oui…” Ses yeux s'écarquillèrent. “Oh! C'était ce stupide patch, n'est-ce pas? Il t'a rendu malade. Je savais qu'il y avait quelque chose avec ce truc, il l'a eu de c'te putain de Suisse.”

“Le patch avait quelques petites choses dedans qui n'étaient pas listées sur l'emballage.” Bill déglutit et s'intima de continuer. Il baissa les yeux sur ses mains tremblantes. Tom les regardait aussi, et commença à s'inquiéter encore plus.

“Juste, laisse-le sortir, je suis mort de trouille!”

“Je suis enceinte Tomi.” Laissa-t-il échapper, incapable de se retenir plus longtemps. Tom le regarda et rit.

“Ce que c'est drôle !” Rit-il encore mais il réalisa que Bill ne le rejoignait pas. ‘'Bill… tu déconnes. Je sais que tu déconnes. Malgré le maquillage que tu mets, malgré que tu sois beau, tu es toujours un gars.”

Bill soupira et massa ses tempes, et tout ce qu'il s'était passé chez le docteur, tout ce qu'il s'était passé entre Georg et lui, lui revinrent en tête. Il prit juste une longue inspiration, il devait le dire avant de perdre son sang froid. Quand il l'eut fait, il regarda le visage étonné de Tom. ‘'Je suis désolé Tomi… je…''

Tom s'affala dans une chaise et regarda le sol. Son petit frère, son jumeau… enceinte. Son frère jumeau enceinte. Enceinte ! Il haleta et commença à hyperventiler. Bill bougea vers lui et les yeux de Tom s'écarquillèrent, poussant à terre la chaise sans y croire. “Je ne te crois pas.”

“Je ne le crois pas non plus, mais je ne peux pas… je ne peux plus faire comme si de rien était.” Bill regarda son frère et supplia. “Dis quelque chose Tom, je t'en prie.”

“Je dois aller prendre l'air. C'est fou. Tu ne peux pas t'attendre à ce que je crois ça !”

“Tom, que puis-je dire de plus pour que tu me crois? Je veux dire… pourquoi crois-tu que j'ai grossi ?!” Implora Bill, essayant de lui faire comprendre mais Tom secoua sa tête.

“Parce que tu bouffais comme un porc récemment !” Dit-il franchement. Bill recula comme s'il avait été giflé. Sans un mot de plus, il s'enfuit de la salle en claquant la porte derrière lui. Tom se sentit incapable de respirer, courant dans le hall et regardant autour. Bill était nul part. Bien.

Il n'aurait pas besoin d'affronter son fou de frère. La tête de Tom lui faisait mal et son estomac se contractait comme à chaque fois qu'il recevait de mauvaises nouvelles. Ce… son frère croyait vraiment qu'il était enceinte…

Tom marcha dans le hall, dans la direction opposée de Bill et rentra presque dans Gustav. ‘'Tom !'' Le batteur fronça les sourcils. ‘'Bill et toi vous avez parlé?''

“Pas maintenant.” S'exclama Tom en passant devant son ami, courant jusqu'à l'ascenseur. Il se foutait d'être rude, il savait juste qu'il devait sortir de là.

FIN CHAPITRE 6

 

 

 

 

 

 

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