Chapitre 29 *

Est-ce que la jalousie est vraiment la solution ?


Bill leva les yeux et fronça les sourcils. "Tu en as mis du temps." Marmonna t-il au moment où Tom referma la porte.

"Je voulais te donner une chance de te calmer." Dit-il dans un haussement d'épaules. "Qu'est-ce que tu fais ?"

"Je fais un câlin à un nounours." Marmonna Bill à nouveau.

"Pourquoi ?"

"Parce que tu n'étais pas ici et que je voulais t'étreindre." L'adolescent aux cheveux noir comme l'ébène se tourna vers son jumeau et soupira. Tom s'assit sur le lit à côté de Bill et le prit dans ses bras. "Tomi, je suis si furieux contre elle." Chuchota Bill en enterrant son nez dans le tee-shirt de Tom. Le parfum de son jumeau était la chose qui le calmait le plus dans le monde.

"Je sais ; je lui ai dit de tout ramener." Tom embrassa le dessus de la tête de Bill et ferma ses yeux. "Elle n'aurait pas dû t'avoir exclu."

"Je ne pense pas qu'elle l'ait fait exprès, c'est pour ça que je suis si fâché. Je ne peux pas vraiment être furieux contre elle ; tu sais comment est maman quand elle est enthousiasmée par quelque chose."

"Tout à fait."

"Tomi ?"

"Ouais ?"

Bill se déplaça de sorte à pouvoir regarder son frère dans les yeux. "Quel type de parents allons-nous être ?" Demanda t-il doucement.

"De bons parents." C'était une question facile pour Tom, mais le regard que Bill lui renvoyait lui faisait penser que peut-être il n'avait pas réfléchi assez longtemps à la réponse. "À quoi penses-tu ?"

"Beaucoup de choses; je me suis juste rendu compte que nous n'avons pas parlé de ce qui à rapport avec la façon d'élever un enfant. Sommes-nous pour ou contre la fessée ?" S'interrogea Bill.

"Pour. Certainement pour." Tom inclina la tête fermement.

"Peut-être que je suis contre."

"Mais non tu ne l'es pas. Tu es toujours d'accord avec moi quand nous voyons des enfants mal se conduire et que les parents sont juste là debout, embarrassé. Putain, ce n'est certainement pas nous." Dit Tom de manière évidente.

"Nous en reparlerons plus tard. Il y a juste tellement de choses sur lesquelles nous ne nous sommes pas décidés ou même y avons pensé, ne serait-ce que parler même. Je connais personne pour nous aider et je ne peux pas m'empêcher de penser que maman pourrait si elle n'était pas aussi …"

"Folle ?" Proposa Tom.

"Oui, folle. Mais nous pourrions quand même lui poser ces quelques questions et voir ce qu'elle en pense. Je veux dire, elle nous a élevé et je ne pense pas qu'elle ait fait un si mauvais travail." Bill bougea dans les bras de son jumeau et posa sa tête sur les genoux de Tom. "Tu vas me manquer à Paris." Dit-il brusquement.

"Tu vas me manquer, aussi. Je regrette de devoir y aller." Murmura Tom en dirigeant ses doigts dans les cheveux de Bill. Il savait que son petit frère aimait toutes ses attentions et il essayait de les faire autant que possible ; Tom était inquiet par rapport au stress que Bill subissait et comment ça compliquait la grossesse. Il était irrité de ne pas pouvoir faire quelque chose pour combattre les inquiétudes de son magnifique frère.

"Mais tu dois et c'est ainsi." Bill soupira et leva les yeux vers Tom.

"J'ai payé la chambre pour une autre semaine ; je ne veux pas que tu restes ici pendant que je ne suis pas là." Dit-il très sérieusement.

Bill renifla. "Maman insiste lourdement tous les jours sur le fait que nous ne m'avons toujours pas acheté de nouveau lit."

"Laisse la s'agiter, tu ne seras pas là pour l'entendre de toute façon. Je suis sérieux Bill, je veux que tu restes à l'hôtel." Tom caressa la joue de Bill et sourit. "Je sais que tu te sentiras un peu seul mais c'est pour le mieux."

"Bien Tomi, j'irai à l'hôtel. En plus, ils ont une carte des menus plus que complètes et tout ça en chambre." Bill bailla. "Tomi ?"

"Oui Bill ?" Tom aimait les temps calmes qu'ils pouvaient obtenir ; c'était extrêmement rare à la maison.

"Qu'as-tu fait de mon hotdog et du bretzel ?"


~*~*~*~


"Tu devrais voir la vue, c'est étonnant." Dit Tom en tenant son rideau ouvert. La rue parisienne en-dessous était si différente de la vue extérieur de leur chambre. "Je regrette que tu ne sois pas ici."

"Moi aussi." Soupira Bill avant d'éclater de rire.

"Qu'est-ce qui se passe ?" Demanda Tom en se détournant de la fenêtre. "Que fais-tu ?"

"Désolé." S'excusa rapidement Bill. "Andreas est là et il apportait du pouding et des cornichons, Tomi. Je voulais des cornichons comme un fou avant qu'il ne monte."

"C'est bien." Dit Tom en essayant de garder un peu de gaité dans la voix. "Pourquoi riez-vous ?"

"Il a apporté « Fous d'Irène » , aussi."

"Mais tu n'aimes pas ce film." Tom fronça les sourcils.

"Je ne l'aime pas." Grommela Bill avant de rire à nouveau. "Mais Andi fait des commentaires stupides et je ne peux pas m'arrêter de rire ."

"Oh." Tom regarda la valise sur son lit et se détourna. Il n'avait pas vraiment envie de déballer quoi que ce soit tout de suite. "Bref … je regrette de ne pas pouvoir être là pour le rendez-vous demain." Il frotta son front et décida d'enlever sa casquette.

"Ouais." La voix de Bill changea ; Tom se sentit un peu coupable de ce changement d'émotion. Il y avait peut-être quelque chose de mal en lui; Tom n'aimait pas particulièrement l'idée que Bill soit heureux sans lui. Bien que ce n'était pas entièrement vrai.

Ça ne le dérangeait pas que Bill soit heureux sans lui, ça le dérangeait que ce soit avec Andreas.

"Je regrette que tu ne sois pas ici." Dit Tom à nouveau car il se sentait comme une merde et qu'il avait besoin de le compenser. Bill fit un bruit étrange et il entendit un grattement dans son oreille. "Qu'est-ce que c'était ?"

"Oh, Andreas me demandait juste pourquoi je semblais contrarié, c'est tout."

C'est tout ? Tom déglutit et se rendit compte qu'il se sentait mal dans cette pièce vide. "Je ne veux pas vous déranger dans votre film; j'ai juste appelé pour te dire que nous avions bien atterri et les G's te passent le bonjour."

"Dis-leur aussi bonjour de ma part." Bill avait le ton de quelqu'un qui venait de se faire battre et Tom voulait vraiment se donner un coup de pied car il était le seul à blâmer pour ça.

"Je le ferai; je t'aime."

"Je t‘aime aussi."

Tom raccrocha le téléphone et le jeta sur le lit, en colère. Il n'était pas supposé se sentir comme ça ; impuissant et que tout soit hors de son contrôle. Et si quelque chose arrivait à Bill pendant qu'il était parti ? Il était revenu à la maison après une interview et il avait découvert que son jumeau était à l'hôpital. Et si quelque chose de plus mauvais arrivait cette fois ?

Ça ne dérangerait personne, parce que pour les parents, la personne qui devrait être là le serait. Un jour, Andreas arriverait, serait là et sauverait avec son sourire Bill et son bébé. Putain, c'était le bébé de Tom! Tom secoua la tête pour chasser la sensation de vertige et respira à fond. Il n'avait pas ressentit ça depuis deux ou trois mois; le resserrement involontaire de ses muscles l'obligea à s'asseoir et il essaya de respirer calmement. Tom sentit quelque chose de mouillé sur son visage et il fut obligé de se saisir d'un mouchoir.


~*~*~*~


Andreas entra dans la chambre et l'examina du coin de l'œil. Les lumières étaient toujours éteintes et le monticule sur le lit suggérait que peut-être son meilleur ami avait besoin d'un peu d'aide pour se préparer ce matin. "Bill, allez, mon vieux. Réveilles-toi." Dit-il en se penchant au-dessus de la couette chiffonnée et essayant de secouer Bill doucement. Ses mains échouèrent sur de doux oreillers, il repoussa la couette et fronça les sourcils.

"Je suis ici, j'ai presque fini." Dit Bill avant de réintroduire sa brosse à dents dans sa bouche. Andreas sourit et alluma la lumière quand Bill retourna dans la salle de bain. Quelques légères petites minutes plus tard, ils étaient sur la route, dans un silence absolu.

"Je pense que je suis prêt pour un peu de musique ce matin, et comment ça va toi ?" Andreas alluma la radio et commença à rechercher une bonne station de rock. Il s'arrêta quand la main de Bill se posa sur la sienne.

"S'il te plaît, j'apprécierais un peu de calme." Bill lui sourit du siège passager.

"Tu n'as pas bien dormi hier ?" Bill secoua négativement de la tête. "Tu sais, j'ai remarqué que tu étais triste depuis qu'il t'a appelé." Mentionna doucement Andreas.

"Il me manque." Dit Bill d'un air abattu.

"Oui, je sais ça, mais tu peux rire et sourire même quand quelqu'un te manque. Je veux dire, si tu ne le savais pas déjà." Le taquina Andreas. "C'est une longue route pour aller jusqu'à Berlin et le voyage tout en silence pourrait être un peu trop pesant."

Bill sourit et posa sa main sur celle d'Andreas au moment où celui-ci changeait de vitesse. Le blond regarda vers le bas la main puis releva la tête pour regarder son meilleur ami, mais la sensation brûlante se dissipa vite ; Bill s'endormait à nouveau. Il n'avait pas le cœur, ni le désir de déplacer sa main.


~*~*~*~


"Glace."

"Non merci, j'en ai déjà."

"Non, trou du cul, c'est le nom de ce nouveau club. On suppose que c'est vraiment tout frais." [1] Sourit Georg.

"J'avais pas l'intention de faire de jeux de mots." Ajouta Georg lorsque Tom grogna.

"J'en suis sûr."

"Donc tu viens avec nous ce soir ?" Demanda Gustav.

"Probablement pas."

"Pourquoi pas ? Tu t'es enlisé dans une routine depuis que Bill est tombé enceint." Tout le monde était finalement arrivé au point où ils pouvaient parler de Bill et sa grossesse sans se sentir bizarre, même David.

"Peut-être que je n'ai simplement pas envie." Dit Tom avec lassitude.

"Mais tu n'as pas pris de filles depuis des mois. Je pense même que c'est un record pour toi." Fit Georg avec un large sourire. "Peut-être que tu as besoin de retrouver le groove qui est en toi comme dans le film qu'a loué Gustav." Pouffa-t-il de rire.

"Ecoute, je t'ai déjà dit que le loueur avait placé le mauvais dvd à l'intérieur. J'essayais de louer Fight Club."

"Comment Gustav lui a rendu son Groove ?" [2] Haleta Tom entre deux rires. Il avait presque oublié ce petit incident. Au début de la tournée, ils avaient demandé au blond de choisir un film et quand chacun s'était installé pour un peu de violence Angela Basset était apparue à l'écran. Même l'équipage l'avait découvert et personne ne laisse plus Gustav choisir de film depuis ce temps là.

"Taisez-vous, putain." Dit Gustav avec naturel en levant les yeux au ciel. "Où est David ? Pourquoi ça prend autant de temps ?"

"Stupide séance photo ; je pense que le photographe doit toujours se préparer." Bougonna Georg en grattant le tissu du divan.

"Je pensais que ça devait être juste une interview." Demanda Tom en relâchant sa tête en arrière et fixant le plafond.

"Ouais, ça l'était, mais ils ont fait des démarches auprès de David pour plus et il a accepté. Tu sais qu'elle pute médiatique il est." Gustav commença à faire du tambour sur ses genoux. "Alors messieurs, club ce soir ?"

"Compte sur moi. A nous les parisiennes."

"Compte pas sur moi. Je vais m'effondrer dans ma chambre et dormir pour le reste de ce stupide voyage injustifié. Nous n'avons rien à faire demain, non ?"

Gustav et Georg secouèrent négativement de la tête. "C'est pourquoi tu dois sortir avec nous. Merde, d'habitude tu te gênais pas pour venir avec nous." Georg jeta un coussin au visage de Tom. "Qu'est-ce qui ne va pas, Kaulitz ? C'est Bill qui est enceint, pas toi."

"Ouais, je sais. Je ne suis juste pas d'humeur. On peut laisser tomber ?" Gronda pratiquement Tom et Gustav envoya un coup d'œil d'avertissement au bassiste. Il était le temps de le laisser seul.

La porte s'ouvrit et Tobi glissa sa tête à l'intérieur de la pièce. "Les garçons, ils sont prêts pour vous." Leur sourit-il en leur faisant signe d'avancer. Tom soupira et se demanda ce que Bill faisait.

Bill devait admettre que le bureau du Docteur Eisner ressemblait à l'enfer à côté de celui-là. Il y avait des couleurs douces sur le mur et tout semblait de bon goût et calme. Même l'infirmière, derrière la banque d'accueil en verre, leva les yeux et lui sourit pour lui souhaiter la bienvenue. Merde, il ne pouvait pas trouver quelque chose à dire sur l'endroit. "ça semble bien ici." Dit Andreas, debout à côté de Bill et regardant aussi autour de lui.

"Ouais." Bill fronça les sourcils et se dirigea jusqu'à la plateforme d'accueil. "J'avais pris rendez-vous."

L'infirmière regarda l'agenda sur son ordinateur et inclina la tête. "Bill Kaulitz ?"

"C'est ça." Répondit Bill tranquillement.

"Bien, vous devez remplir quelques paperasseries et j'aurai besoin de votre carte vitale. Les formulaires sont à peu près évidents, mais si vous avez des questions, s'il vous plaît faites le moi savoir, mon nom est Jessica." Sourit-elle et elle lui remit un formulaire avec un stylo attaché.

"Merci, Jessica." Dit Bill authentiquement. La jolie femme ne le fit pas se sentir comme une bizarrerie et il y avait seulement deux autres personnes dans la salle d'attente en plus de lui et Andreas. Il s'assit à côté de son ami et soupira.

"Ça va ?" Demanda Andreas en frottant doucement le dos de Bill.

"Ouais, je regrette juste que Tom ne soit pas là." Bill respira à fond et finit de remplir les papiers rapidement. Il était facile de comprendre les formulaires du Docteur Eisner et il se rendit compte que son stress été presque parti. Bien que Tom ne soit pas là avec lui, Andreas faisait de son mieux pour être un bon soutien. Quand il eut tout fini, il rendit le tout à Jessica et elle répondit à quelques questions ; quand tout fut dit et fait, Bill remarqua qu'il avait encore presque quarante minutes avant qu'il ne soit appelé.

Le temps tirait à sa fin et Andreas pouvait voir la mélancolie s'emparer à nouveau du visage de Bill ; ça émanait de tout son corps et il ne pouvait pas supporter de le voir si triste. Il regrettait que Tom ne soit pas là, même si ça signifiait qu'Andreas serait à la maison, seul. Dans un dernier effort, il se leva et prit la main de Bill. "Viens." Dit-il à son ami qui, à contrecœur, mit sa main dans la sienne.

"Quoi ? Pourquoi ?" Grinça Bill en se mettant sur ses pieds. Andreas le rapprocha plus près et enveloppa un bras autour de sa taille et commença à valser. "Est-ce que tu es fou ?" Ricana t-il quand ils commencèrent à tournoyer dans de la pièce vide.

"Non, je veux que tu arrêtes de te morfondre." Andreas croisa son regard brièvement et leur fit faire un tour autour d'une chaise puis descendre à reculons un couloir.

"Je ne me morfonds pas." Murmura Bill en donnant du repos à son menton sur l'épaule du blond.

"Si tu le fais. Il sera de retour demain, ait confiance en moi." Andreas le bascula en arrière et Bill grogna, mais rit quand même.

"Tu sais, je suis heureux que tu sois là." Bill sourit encore une fois lorsqu'il fut à nouveau droit, debout.

"Vraiment ?"

"Tu sembles étonné." Dit Bill sèchement.

Andreas haussa les épaules en continuant à les faire se déplacer la pièce. "Je pensais juste que j'étais là parce que tu avais besoin d'un moyen de transport et que ta mère nous a eu." Dit-il nonchalamment.

Bill regarda Andreas et soupira. "Andi, je ne veux pas que tu penses que je t'utilise. Ce n'est pas ça. Ouais, j'avais besoin d'un moyen de transport mais j'aurais pu appeler un taxi. J'avais besoin d'un certain soutien moral avec Tom parti et tu as non seulement pu ignorer mon attitude désagréable, mais tu as eu aussi la gentillesse de ne rien dire après mes demandes constantes de nous arrêter parce que je devais faire pipi, et en plus tu me fais rire et j'en ai vraiment besoin. Comme je t'ai dit, je suis heureux que tu sois là."

Andreas sourit et regarda au loin. Il ne pouvait pas continuer à regarder fixement Bill, il n'avait toujours pas confiance en lui pour ne pas être sur de ne pas faire quelque chose d'idiot. "Hum … tu voudrais que je revienne avec toi ? Pour le soutien moral, bien sûr." Ajouta-t-il à la hâte en se rabattant vers Bill.

"Je ne sais pas si ce serait approprié." Dit le chanteur lentement.

"C'est vrai, bien sûr." Andreas essaya de ne pas laisser paraître la déception dans sa voix.

"Laisse tomber, j'ai besoin de quelqu'un." Bill ne se faisait pas d'illusion, il ne pourrait pas passer ce rendez-vous seul. "Peut-être que je ne peux plus me passer de toi." Le taquina-t-il.

"Ça alors ! Merci." Dit Andreas en les faisant tournoyer encore.

"Andi ?"

"Ouais, Bill ?"

"Je dois faire pipi."


~*~*~*~


La pièce ressemblait à la personne qui y travaillait, elle devait avoir le sens de l'humour. Il y avait beaucoup d'images sur les murs de parents avec des enfants et chacun avait un sourire fier sur le visage. Bill regarda du coin de l'œil quelques images et se rendit compte qu'il y avait un ou deux hommes avec des estomacs gonflés et un sourire aussi sur le visage. Il toucha son ventre et se demanda ce qu'il arriverait s'il grossissait encore. Il se renverserait probablement.

"Monsieur Kaulitz." Bill se retourna et sourit timidement à un homme avec les cheveux roux coupé court qui entrait vivement dans la pièce. "Je suis désolé mais mon dernier patient a duré un peu plus longtemps que prévu. Veuillez m'excuser." Le docteur Anderson sourit et lui fit un signe vers la chaise en cuir vide à côté d'Andreas. Il se tourna vers le blond avec une expression curieuse. "Et qui pourriez-vous être ?"

"C'est un ami." Interrompit Bill avant qu'Andreas ne puisse répondre. "De quoi le Docteur Addams vous a-t-elle parlé exactement?" Demanda t-il en se rabaissant dans sa chaise.

"De tout." Dit simplement l'homme en faisant pivoter son dossier de chaise et s'avançant légèrement.

"De tout ?"

"Que vous portiez actuellement l'enfant de votre frère jumeau. Oui, tout."

Bill tressaillit à la formulation. Ça semblait si … clinique et exempt d'amour quand c'était dit comme ça. "Oui, c'est vrai. Je ne sais pas quoi dire à ça, vraiment." Admit Bill.

"Je ne vais pas tourner autour du pot ; les circonstances de la conception m'ont étonné. J'ai seulement eu six patients masculins et tout en raison du patch ‘Willpower'. Mais je n'ai jamais dû traiter avec de l'inceste en plus de ça."

"Je suis sûr que non, mais le Docteur Addams a dit que vous étiez le meilleur. Elle a dit que vous comprendriez."

Le docteur Anderson fit quelques notes sur le diagramme devant lui et sourit doucement. "Les sœurs sont toujours votre meilleur supporteur." Dit-il tendrement.

"Attendez, c'est votre sœur ?" Grinça Bill.

"Elle ne vous l'a pas dit ? Jumeau. Deux minutes plus vieille que moi et la raison du pourquoi je suis entré dans la médecine au début. Techniquement on pourrait voir sa référence comme un conflit d'intérêt mais nous l'oublierons en raison de votre situation particulière et c'est tout ce que je vais dire sur la question si vous voulez me permettre d'être votre docteur."

"Vous êtes vraiment mieux que le Docteur Eisner." C'était tout ce que Bill pouvait dire.

"Eisner est un trou du cul."

"C'est drôle, le Docteur Addams a dit la même chose."

"Normal ; ils sont allés à l'école ensemble. Il était déjà un trou du cul avant et c'est toujours un trou du cul maintenant, mais au moins il perd ses cheveux. Le karma rattrape tout le monde." Le docteur Anderson sourit doucement. "J'ai une condition avant que je ne puisse vous accepter comme patient."

"Attendez, je pensais que j'étais déjà accepté ?" Bill fronça les sourcils et se rassit en avant.

"Non, je ne vous ais fait passer que l'examen préliminaire, nous avons pu créer un dossier dans l'attente de la confirmation que vous seriez mon patient. Comme je l'ai dit auparavant, vous n'êtes pas mon premier patient masculin et j'ai remarqué que vous étiez pas mal déprimé ; honnêtement, ça doit être traité. J'exige que tous mes patients qui sont enceints voient un thérapeute."

La mâchoire d'Andreas tomba et Bill se mit à rire. "Vous rigolez. Un thérapeute ?"

"Oui, et je vais vous dire pourquoi. On n'a jamais étudié comment le cerveau d'un homme gère le fait de créer et développer dans son propre corps une vie. La quantité pure d'hormones qui sont dans le corps d'une femme estropierait la plupart des hommes et d'habitude la dépression postpartum est encore plus sévère que chez une femme. J'ai adopté cette facette particulière dans ma pratique pour que je puisse mieux aider les hommes à traiter avec la vie à l'intérieur d'eux."

"Je peux le traiter seul." Dit Bill fermement. Le docteur Anderson inclina la tête.

"Je laisserai le Docteur Mathews le décider. C'est ma seule condition, si c'est trop pour vous, n'hésitez pas à partir sans aucun regrets et je ne facturerais pas votre mutuelle. Si vous êtes prêts à le faire, nous pouvons commencer."

Bill regardait fixement ses genoux et respira à fond. Un thérapeute ? Il n'avait jamais eu l'idée d'aller voir un psy, particulièrement avec les secrets qu'il gardait. "Demandera-t-il qui est le père ?"

"Je serai honnête, je ne suis pas sûr. Vous aurez le droit de ne pas répondre à cette question ou aucunes autres qui vous feraient sentir inconfortable. C'est pour votre santé mentale."

"Bien, je le ferai." Bill espérait qu'il ne regretterait pas toute sa vie cette décision.

"Bien. Je suis content de vous avoir." Dit le Docteur Addams en se levant et lui tendant sa main. Bill se mit debout et trembla rapidement. "Et s'il vous plaît, tous mes patients m'appellent Robert."

"Robert, je ne mentirai pas. Je suis effrayé ; particulièrement en ce qui concerne la chirurgie. Il peut y avoir des complications à cause de ça ?" Demanda Bill pour répondre à la question qu'il se posait depuis qu'il était revenu de l'hôpital.

"Je suis sûr que Roberta vous a dit que n'importe quelle chirurgie abdominale quand vous êtes enceint porte un risque d'erreur. Malheureusement, les chances sont contre nous mais nous allons faire du mieux que nous pouvons pour nous assurer que votre petite fille et vous soyez en bonne santé. Heureusement, vous avez votre âge en votre faveur. Tout guérit joliment et je vais regarder votre poids et votre taille tout de suite." Robert se leva et fit le tour de son bureau. "Vous êtes un peu maigre mais ça doit être normal. Vous grossirez un peu plus vite dans les prochaines semaines. Le bébé et votre corps essayeront de compenser le temps perdu ; je ne veux pas penser à ce qui serait arrivé si cette croissance ne s'était pas vue."

"Moi non plus." Murmura Andreas en jetant un regard meurtrier à Bill.

"J'ai une vitamine prénatale conçue parfaitement pour vous, je veux que vous commenciez à la prendre à raison d'une fois par jour." Le docteur regarda Bill sévèrement. "Tous les jours, compris ?"

"Oui, compris." Bill avait l'impression d'être un enfant de deux ans et il n'aimait pas ça.

"Bon. Ces vitamines sont spécialement faites pour les hommes et leurs besoins biologiques uniques, en gardant le fait qu'elle donne ce qui est nécessaire au bébé. Vous êtes au milieu de votre quatrième mois et tout va remarquablement bien. Le bébé est dans une bonne position et devrait arrêter d'appuyer sur votre vessie bientôt."

"Ce serait merveilleux." Dit Bill en se frottant distraitement le ventre. Il sentit un coup de pied contre sa main et sourit. "Elle se déplace beaucoup en ce moment."

"Elle obtient finalement ses substances nutritives et maintenant comme tous les bébés, elle donne des coups de pied, ils utilisent leur environnement pour se construire et apprendre à contrôler leurs muscles. Sur le plan du développement elle est en bonne voie, nous devons juste surveiller son poids et le vôtre."

"J'ai un métabolisme qui fait que je suis naturellement maigre, peu importe ce que je mange je ne semble juste jamais gagner quoi que ce soit." Bill ne voulait pas dire que profondément en lui il était heureux de ça ; quand la pensée traversa son esprit il se sentit coupable.

"J'ai quelque chose qui pourrait aider. C'est à la vanille et ça favorise la prise de poids. Ça vous aidera à prendre des kilos de façon saine." Bill tressaillit à l'expression et essaya de ne pas y penser. "Jessica a pris un échantillon d'urine et nous avons évalué votre diabète gestationnel et heureusement nous n'avons rien trouvé d'anormal ; il arrive qu'il soit plus élevé que la normale chez les hommes que chez les femmes enceintes. C'est au moins une chose dont nous ne devons pas nous inquiéter."

"C'est bien." Bill inclina la tête en se sentant quelque peu fier. Peu importe s'il n'avait aucun contrôle des résultats.

"Oui, assurément. J'espère que vous ne devez pas aller quelque part pendant les prochaines heures, parce que nous sommes sur le point d'entrer dans le reste de vos examens. Roberta m'a envoyé les résultats des tests que vous avez faits ensemble mais je dois encore faire une échographie pour suivre à la trace le développement du fœtus et je dois aussi vous présenter au Docteur Mathews. Il est psychiatre dans mon cabinet. Il voit les patients qui ont des problèmes de fertilité et d'autres complications de grossesse. Prêts pour commencer ?" Le docteur Anderson sourit à Bill et il s'aperçut que son stress revenait

Il regarda Andreas et sourit rapidement. Il savait que son ami était là pour lui, mais tout de suite la seule personne qu'il voulait dans ce siège était Tom. "Oui." Dit Bill en acquiesçant de la tête. "Prêt à commencer."

Tom fronça les sourcils et composa le numéro à nouveau ; il ne pouvait pas se rappeler la dernière fois où il était tombé sur le répondeur quand il appelait son frère. Il était sur le point de raccrocher quand la voix somnolente de Bill se fit entendre à son oreille. "Salut ?"

"Hé." Dit-il doucement, les muscles dans le bas de sa nuque se desserrant au son de la voix de son jumeau. "Je suis désolé de t'appeler si tard, mais je n'arrive pas dormir car je me languis de toi." Ce n'était pas si dur pour Tom de devenir sentimental au téléphone, spécialement quand il devait faire en sorte que Bill ne retombe pas dans le sommeil à nouveau.

"Hé Tomi." Bill bailla en marmonnant quelque chose d'intelligible.

"Comment s'est passé le rendez-vous ?"

"Bien …"

Tom attendit pendant quelques secondes que Bill continu mais le ronflement léger qu'il entendait indiquait que le chanteur s'était rendormi. "Non Bill, ne t'endors pas encore s'il te plaît, je dois entendre ta voix." Plaida-t-il avec inquiétude. Tom s'était senti à fleur de peau toute la journée, d'ailleurs la séance photo avait prit plus de temps car le photographe lui reprochait que son visage était trop marqué. Relevant des choses évidentes. Comment pouvait-il regarder fixement un appareil photo avec les yeux vides quand son esprit était si occupé ?

"Tomi, je suis désolé." Bailla de nouveau Bill et il semblait plus éveillée d'à peine un micron plus que la première fois. "Qu'as-tu fait aujourd'hui ?"

"J'avais une stupide séance photo et deux ou trois interviews." Tom se coucha sur le lit et regarda le côté vide à côté de lui. La conversation serait tellement plus facile si Bill était réellement à côté de lui. Son jumeau aimait parler avant de s'endormir ; c'était une habitude qu'il avait eu pendant des années et encore maintenant, Tom devait entendre la voix de Bill avant d'aller se coucher où il ne dormait pas bien.

"Mmmmmm …" Le son se fit entendre jusqu'à ce que Tom n'entende plus rien, il savait que Bill s'était encore endormi.

"Bill ! Allez, bébé, s'il te plaît. Juste un petit peu plus longtemps." Demanda Tom à nouveau. Il se sentait coupable de garder Bill au téléphone bien qu'il ait été évidemment fatigué mais il n'arrivait pas à dormir et il ne pouvait pas contrôler ce besoin accablant de parler à son frère. "Je suis désolé de ne pas avoir pu venir avec toi au rendez-vous chez le docteur."

À cette phrase, Bill sembla se réveiller un peu plus. "C'est bon Tomi. Andreas était là et il était formidable."

"Vraiment ?" Tom déglutit difficilement et était soudainement même plus éveillé qu'avant qu'il n'ait passé cet appel.

"Hum … Il était bien. Tomi, je ne veux pas parler de ça tout de suite, je m'endors." Avant que Tom ne puisse répondre, Bill avait raccroché.

Des pensées irrationnelles commenceraient à entrer au milieu de la nuit dans sa tête, Tom le savait. Il détestait les scénarios qui flottaient dans son esprit et c'est avec un poids lourd sur le cœur qu'il éteint la lampe pour essayer de trouver le sommeil.


~*~*~*~


Tom rit et embrassa Bill à nouveau. "Dis-le encore." Dit-il heureux quand ils se couchèrent sous un ciel étoilé.

"Tu es le meilleur Tomi, l'unique." Bill le regarda avec une telle adoration dans ses yeux que Tom pensait vraiment que son cœur éclaterait.

"Tu es si beau." Tom se sentait maladroit et gauche à côté de Bill, son jumeau était tout sourire pendant qu'ils se balançaient dans le hamac. Le jumeau portant des dreadlocks n'aimait même pas les hamacs, mais si Bill voulait se balancer dans un hamac, il le ferait jusqu'à la fin des temps.

Soudainement, il commença à pleuvoir et Bill grinça des dents en essayant d'échapper à l'eau qui tombait à grandes gouttelettes. Tom essaya de se hisser hors du hamac mais ses pieds étaient emmêlés dans le filet. Bill commença à pleurer et Tom ne pouvait toujours pas se déplacer. Rapidement, ils purent voir que quelqu'un se diriger vers eux du haut de la plage et Tom se rendit compte que c'était Andreas.

"Andreas, aide-moi à sortir de cette chose. Je dois emmener Bill à l'intérieur." Dit-il désespérément en se battant avec les cordes maintenant tordues autour de ses jambes arrivant presque à ses genoux. Bill était à côté de lui et entoura ses bras d'un geste protecteur autour de son ventre rond.

Leur ami blond se pencha en avant et souleva précautionneusement Bill du danger des bras de Tom et l'étreint tout près. "Andreas." Roucoula Bill dans sa poigne au moment où il donna du repos à sa tête sur l'épaule d'Andreas.

"Andi, mec, qu'est-ce qui se passe putain ?" Grogna Tom quand il se rendit compte que les cordes étaient maintenant autour de sa taille. Il se tordit et tira dessus mais il semblait qu'il ne pourrait pas y arriver. La pluie s'était brusquement arrêtée et Tom secoua sa tête pour enlever l'eau de ses cheveux ; Bill et Andreas commençaient à s'éloigner. "Bill ? Où allez-vous ? Andreas, où l'emmènes-tu ?"

Il regarda un peu plus loin et vit sa mère, son père et son beau-père qui les attendaient sur la plage. Chacun était habillé de blanc et avait un sourire serein sur le visage. Quand Andreas et Bill s'approchèrent, ils commencèrent à applaudir et à les accueillir à bras ouverts. Personne n'entendait ses cris et ne venait à son sauvetage quand les cordes commencèrent à se raidir autour de son cou. Il se débattait quand il sentit son dernier souffle arriver -

Le corps de Tom se secoua par saccades et il se réveilla en se rendant compte qu'il avait hurlé pendant tout ce temps. Le téléphone sur la table de nuit sonna, ses bras et ses jambes étaient tendus ; la sensation de corde l'avait suivi au-delà de son rêve. Il essaya de se calmer mais il ne pouvait pas penser à autre chose. Dans son esprit, il pouvait encore voir Bill et l'expression affectueuse quand il regardait Andreas lorsque celui-ci soulevait Bill du hamac sur la plage. Ça lui faisait déjà mal pendant son sommeil mais c'était encore plus mauvais maintenant. Les larmes sortirent de nulle part et Tom sentit son corps se raidir péniblement; il se retourna pour ainsi pouvoir respirer plus facilement mais ça n'aidait pas beaucoup. Sa seule consolation était que ce n'était rien comparée à certaines des ses attaques de panique qu'il avait eu auparavant.

Tom regarda fixement son oreiller pendant que les larmes continuaient à couler le long de son visage et il se répéta mentalement que c'était juste un rêve. C'était juste un rêve.

C'était juste un rêve.


~*~*~*~


"Tu ressembles à rien."

" Est-ce que la nana que tu baisais hier soir ne savait pas quand il était temps de partir ?" Plaisanta Georg en choisissant ses gaufres. Tom le regarda fixement et recracha sa fumée de cigarette dans l'air, il espérait que la nicotine garderait ses soucis loin. Après le rêve et sa conséquence horrible, Tom n'avait pas réussit à se rendormir et avait fini par aller voir la concierge pour découvrir où il pouvait acheter plus de cigarettes. Au moment où Gustav avait toqué à sa porte, il était déjà à la moitié d'une cartouche. Tom avait essayé de manger un peu plus tôt, mais il avait tout vomi ; il persévérait alors sur les cigarettes.

Il leva les yeux et vit David pratiquement bondir sur eux. "Messieurs, bonjour."

"Quand partons-nous ?" Le coupa Tom brusquement. Il voulait juste monter dans un avion et revenir vers Bill. La séparation physique ne devrait pas être aussi difficile mais il ne pouvait plus l'ignorer.

"Demain soir." Sourit David.

"Quoi ?" S'exclamèrent toutes les personnes autour de la table à l'unisson.

"Oui, nous avons juste accepté une nouvelle interview et une séance photo. Un magazine très prestigieux veut faire un article et ils sont enclins à le faire sans Bill, ils utiliseront juste quelques réponses standard d'autres interviews et certaines photos que nous fournirons. C'est une grande nouvelle ; le label est très heureux que la frénésie médiatique ne soit pas morte depuis que Bill est … indisposé." Dit David à la hâte en jetant un coup d'œil à Tom.

Le guitariste écrasa sa cigarette dans le cendrier et souffla la fumée par ses narines. Il ne pouvait pas le croire, un autre jour ? Tom avait déjà fait sa valise et était fin prêt à y aller mais maintenant il devait rester plus longtemps? "Je serai dans ma putain de chambre." Grogna t-il en prenant sa canette de soda sur la table et partant sans regarder derrière lui.


~*~*~*~


Andreas se dirigea dans la chambre d'hôtel et fronça les sourcils. Bill était assez énervé quand il l'avait appelé et il n'était même pas dix heures du matin quand il avait reçu l'appel de son ami. Il était vraiment étonné parce que Bill pouvait souvent dormir jusqu'à ce qu'il soit l'heure d'aller au lit à nouveau, mais quand Andreas avait répondu au téléphone, Bill avait l'air démoli. Il salua de la tête l'homme à l'accueil et monta l'escalier jusqu'au deuxième étage. Il tourna à deux angles et il se trouva finalement devant la porte de Bill. Il toqua avant d'entrer et Andreas se retrouva les bras pris par une moitié de Bill en train de divaguer. "Qu'est-ce qui ne va pas?" Demanda t-il en refermant la porte.

"Je n'arrive pas à dormir depuis dix heures hier soir." Bill renifla et respira profondément au moment où Andreas marcha avec lui vers l'intérieur de la chambre.

"Tu t'endormais quand je t'ai raccompagné ici. Tu étais dans ton lit quand je suis parti. Qu'est-ce qui est arrivé ?"

"Tomi a appelé et j'ai voulu lui parler mais je ne pouvais pas, j'étais trop somnolant." Bill frotta son visage sur le tee-shirt d'Andreas et exhala bruyamment. "J'étais trop somnolant …"

"Et alors qu'est-ce qui est arrivé ?"

"Je suis presque sûr de lui avoir raccroché au nez, mais après je pensais que j'avais juste fait un mauvais rêve." Bill bailla à nouveau quand Andreas les assis tous les deux sur le divan. Tous les rideaux étaient toujours tirés et la chambre était baignée dans une lumière bleu foncé, les rideaux ne laissant pas totalement rentrer le soleil.

"Tu penses que c'était un mauvais rêve ?"

"Ouais." Bill remua sa tête et gémit. Andreas savait que Bill ne se rappelait pas souvent ses rêves, mais avait toujours su comment ça le faisait se sentir et même avant la grossesse, un manque extrême de sommeil faisait que le chanteur semblait ivre. D'habitude, Tom serait à côté de Bill, celui-ci s'accrocherait à son jumeau et s'endormirait, mais Tom n'était pas là.

"Tom sera de retour bientôt. Son vol arrive dans deux heures environs." Rappela doucement le blond à Bill. D'habitude la simple mention de Tom quand il était dans cet état suffisait à ce qu'il se rendorme.

"Non." Bill pleurnicha et secoua la tête en se mettant pratiquement sur les genoux d'Andreas. "Il ne va pas arriver bientôt. Il doit rester un autre jour. Andi, je dois dormir et je ne peux pas." Marmonna t-il en donnant du repos à sa tête contre la poitrine d'Andreas. Andreas ajusta sa prise jusqu'à ce que l'adolescent aux cheveux noir soit mieux installé dans ses bras et il le regarda tendrement. Personne ne pouvait régresser comme Bill quand il était somnolent.

"Je suis désolé, Bill." Dit-il sincèrement. C'est la première fois qu'Andreas le voyait comme ça, d'habitude il ne pouvait pas car il était debout. Il n'avait jamais fait ça auparavant ; Tom chassait toutes les personnes et s'occupait de Bill lui-même. La plupart du temps, il voyait seulement la mauvaise humeur, Tom intervenait pour le reste et absorbait le mal-être de Bill jusqu'à ce qu'il s'endorme, épuisé.

"Tomi Tomi Tomi." Bill chuchota en empoignant le tee-shirt d'Andreas avec sa main gauche et frottant son ventre avec la droite. "Le bébé n'arrête pas de se déplacer." Marmonna t-il en appuyant son visage contre le cou du blond.

Andreas frissonna quand il sentit le souffle de Bill contre son cou, une réaction qu'il ne devrait pas avoir à ce moment précis. Il déglutit et essaya de bouger mais Bill gémit et s'endormit. Andreas le regarda sous le choc quand il se rendit compte que non seulement il n'arriverait pas à soulever Bill et à le mettre au lit, mais qu'en plus il avait une érection qui n'était pas décidée à partir.

Merde. Ça ne pouvait pas être pire que ça. Andreas regarda le visage endormi de Bill et le fixa, regardant chaque caractéristique délicate. Il n'y avait rien pour l'arrêter maintenant et avant qu'il n'ait comprit ce qu'il se passait Andreas se pencha en avant et appuya ses lèvres doucement sur celles de Bill.

FIN CHAPITRE 29

 

 

 

 

 

 

NAVHAUT
MAKES TREE MENU