Chapitre 37 *

Est-ce que l'indéEpendance est vraiment la solution ?


"J'étais fou toute la journée." Dit Bill alors qu'il embrassait Tom dans la nuque. "Tu continuais de me regarder… " Gémit-il doucement.

"Que fait-on d'autre aux jolies choses " Tom fit jouer ses dents contre sa clavicule et continua plus bas. Bill rit puis rejeta sa tête en arrière et enroula ses jambes autour de la taille de Tom avant de glapir lorsqu'il fut jeté sur le lit.

"Des gens vont t'entendre." Prévint Bill en voyant le désir dans les yeux de Tom.

"Je suis pas vraiment en état de m'en inquiéter maintenant." Répondit le dreadeux en enlevant rapidement son tee-shirt.

"Je pense que tu devrais, la chambre de Gustav est celle qui est juste près de la tienne." Bill se tortilla jusqu'à enlever son jeans et rit alors que Tom l'aidait à enlever ses chaussures. Tom se laissa tomber au dessus de lui et ils grognèrent en sentant leurs érections se frotter ensemble, Bill en boxer et Tom portant toujours son pantalon.

"Mon Dieu, j'ai besoin de toi." Murmura Tom dans le cou de Bill. Bill haletait déjà aux sensations ; il enfonça ses ongles dans les omoplates de Tom et sourit dangereusement au grognement qu'il tira de son jumeau.

"Enlève tes vêtements." Balbutia avec contentement Bill à la perspective d'avoir son jumeau nu, et en lui. Son sexe lui faisait mal et il l'empoigna fermement. La chaleur dans son aine le fit soupirer de contentement.

"Putain, tu es si… " Tom l'embrassa encore. "Enlève tes vêtements." Il bougea et retira son pantalon alors que Bill lui retirait son tee-shirt. Les sous-vêtements furent jetés à la va vite et Bill poussa un petit cri alors que Tom le plaquait de nouveau au lit et attrapait ses jambes. "Je veux te goûter." Murmura-t-il et les yeux de Bill s'écarquillèrent.

"Quoi… oooh !" Les mains de Bill agrippèrent la couverture en sentant la langue de Tom taquiner son entrée. Tom n'avait jamais fait ça auparavant, ils en avaient parlé et en avaient conclu que c'était trop bizarre, même pour eux. Mais si Bill avait su qu'il ressentirait ça, il l'aurait réclamé plus tôt. "Oh mon Dieu, oh mon Dieu." Etait tout ce qu'il pouvait dire et juste en pensant qu'il ne pourrait se sentir mieux, Tom poussa sa langue plus loin en lui.

Bill vit un éclair blanc et commença à trembler alors que son dos se cambrait sans son accord. "Tomi, oh mon Dieu, Tomi…" Chuchota-t-il alors que son sexe se durcissait. Il était fou de plaisir alors que son corps se tendait, proche de l'orgasme. La langue de Tom en lui était si étrange et différente, c'était presque comme s'ils étaient en train de le faire pour la première fois, des années auparavant.

Tom gémit et la vibration remonta le long de son sexe et il explosa sans même avoir eu besoin de se toucher. Quand il se remit de cet orgasme, Tom était au-dessus de lui, portant un sourire satisfait sur son visage.

"Tu es magnifique."

"Pense pas que je vais t'embrasser avec cette bouche."Fit Bill alors que Tom essayait de l'embrasser. Il se tortilla et son jumeau réussit à embrasser sa nuque mais il s'arrêta. "Quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Combien de temps encore dois-tu porter ce truc ? J'adore embrasser ton tatouage." Marmonna Tom en touchant le patch couleur peau dans la nuque de Bill.

"Ça ne devrait plus être long." Dit Bill en haussant les épaules et en tournant la tête pour embrasser la joue de Tom. "J'ai encore plein de choses à embrasser, moi. Mon Dieu, c'était super." Croassa-t-il.

"J'en suis content. Maintenant je suis plus dur qu'un roc à force de t'avoir entendu crier et je veux qu'une chose, te baiser." Le sourire de Tom s'élargit et Bill écarta largement les jambes.

"Alors qu'est-ce que tu attends ?" Demanda-t-il lentement. Tom se pencha de l'autre côté du lit, attrapa le lubrifiant et en mit sur son sexe. Ils n'avaient pas été ensemble depuis janvier, on était maintenant à la mi-février et ils étaient tous les deux à la recherche du toucher de l'autre.

Bill ferma les yeux et soupira en sentant le sexe de Tom taquiner son entrée. "Mets-là moi !" Chuchota Bill impatiemment.

"Je veux le savourer." Dit Tom en poussant lentement. Les deux adolescents gémirent lentement au plaisir intense de la première pénétration, et Bill trembla jusqu'à ce que Tom soit entièrement en lui. Il ouvrit les yeux et tomba sur Tom qui le fixait. "Je t'aime." Dit-il sérieusement et Bill fondit.

"Je t'aime aussi, Tomi." Il contracta ses muscles autour du sexe de son frère et Tom ferma ses yeux en extase.

"Oh mon Dieu." Dit Tom en faisant des vas-et-viens profonds. Bill haleta et gémit alors que Tom tapait dans sa prostate. Il durcissait de nouveau et Bill commença à se masturber alors que Tom regardait ses mains. "Merde, continue ça." Réussit-il à dire.

"Je peux pas si tu continues de faire ça, je peux pas me concentrer." Bill secoua la tête et Tom éleva ses hanches pour pouvoir entrer plus profondément. Il frappa la prostate de Bill et frissonna alors que son jumeau se contractait autour de lui.

C'était la position favorite de Bill. Il avait l'impression que Tom était assez fort pour les supporter tous les deux alors qu'il le baisait avec des mouvements longs et sûrs. Aucun des deux ne durait longtemps alors que des baisers fiévreux étaient échangés ; Bill sentit toute la chaleur dans son corps et il rejeta sa tête en arrière alors que le sexe de Tom l'envoyait au septième ciel pour la deuxième fois de la soirée.

Tom ne put plus les retenir pendant l'orgasme, et en suivant Bill dans la libération, ils s'écroulèrent dans le lit, soudainement incapable de contrôler leurs muscles. Ils restèrent couchés pendant un moment jusqu'à ce que tout revienne à la normale. Bill regarda Tom et se pencha pour l'embrasser. Il aurait besoin de ça pendant un long moment, et il ne pouvait être plus heureux. Il gémit alors que Tom le rapprochait de lui. "Mon dieu, c'était super." Dit-il, essoufflé.

"Oui. Je ne comprends pas ce qui n'allait pas avec moi." Bill pouvait à peine s'asseoir, il avait éjaculé deux fois et son corps lui faisait mal. "Tomi… encore." Chuchota-t-il et le guitariste rit.

"Tu es sérieux ? J'ai sommeil, Bill !"

"Tomi…" Bill bouda alors que son jumeau prétendait être endormi. "Tom, je…"

Bill ouvrit les yeux et gémit calmement en réalisant qu'il avait rêvé. Mon Dieu, ça avait été si réel ! Il bougea légèrement et se rendit compte qu'il était tout transpirant. Bill mit sa paume à son érection et siffla. Il la sortit de son sous-vêtement et la massa doucement. Il se sentait chaud et il réprima un cri en passant son pouce sur sa fente. Bill commença à trembler en se masturbant doucement. Son corps avait d'autres plans et son réel orgasme fut tellement puissant que Bill le ressentit jusqu'au bout des doigts.

Il se cala dans son lit et se concentra sur sa respiration. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti quelque chose de si intense, et il se sentait même mieux qu'après son rêve. Lui et Tom avaient couché ensemble quatre fois et chaque fois était meilleur que la précédente.

Bill essuya son visage une fois encore et décida de dormir sans tee-shirt.
~*~*~*~

"Nous avons parlé."

"Et ?"

"Nous allons bien, tout est revenu à la normale."

"Revenu à la normale ?"

"Eh bien, non pas totalement. Nous avons des limites maintenant." Sourit Bill doucement.

"Je suis content d'entendre ça. Est-ce que vous êtes sortis ou quelque chose ?"

Bill secoua sa tête. "Non. Mais ça va arriver."

Stephen sourit et acquiesça. "Oui ; je suis content que vous ayez réalisé ça."

"Ça m'a juste pris dix-huit ans."

"C'est mieux dix-huit que trente."

"C'est vrai."

"Qu'est-ce que c'est ?" Demanda Stephen en montrant un trousseau de clé posée devant la machine à café.

"Et bien,…" La voix de Bill s'évanouit soudainement embarrassée. "J'ai acheté une maison." Murmura-t-il.

"Vous avez acheté une… maison ?"

"Oui."

"Vous seul ?"

"Oui." Acquiesça Bill en haussant les épaules.

"Qui vous l'a montrée ?"

"Ariel, notre agent immobilier, elle a dit que la maison que nous aimions vraiment était aussi prisée par un autre couple. J'aimais vraiment cette maison et Tom aussi."

"Donc vous avez déménagé. Qu'a dit Tom ?"

"Je ne l'ai pas dit à Tom." Admit-il.

"Donc vous avez pris une décision seul ?"

"Oui. "

"Qu'avez-vous ressenti ?"

"L'impression d'être un adulte pour la première fois de ma vie." Bill regarda Stephen et sourit. "C'était impressionnant. Je reviens juste de son bureau et j'ai signé les papiers et payé et c'est à moi. Totalement à moi."

"Félicitations. Pensez-vous que c'est aussi la maison de Tom ?"

Bill ne savait pas comment répondre à la question et se gratta la nuque. "Je ne suis pas sûr. Ça pourrait l'être s'il le veut."

"Je suis sûr que tout sera résolu pour toutes les parties impliquées."

"Je ne veux pas penser à ça. Je ne veux pas être un parent célibataire. Je ne veux pas qu'elle traverse ça." Dit Bill en baissant son regard sur son ventre et en le caressant gentiment. Il sentit un petit coup contre sa main et sourit. Elle était active aujourd'hui.

"Robert m'a dit que vous ne dormiez pas bien."

"J'ai été si occupé ces derniers temps, avec les voyages et interviews. Elle bouge tout le temps et c'est vraiment bizarre quand j'essaye de dormir. Je ne peux pas simplement me coucher quand elle fait ça, donc je me lève et je bouge. Malheureusement, il n'y a pas grand-chose à faire dans un hôtel donc je marche jusqu'à en être épuisé."

"Puis vous devez vous lever et faire ce que vous êtes venu faire." Stephen hocha la tête et fronça les sourcils. "Vous allez bientôt devoir arrêter tout ça, vous le savez n'est-ce pas ?"

"Je sais, Robert m'a dit la même chose." Bill leva les yeux au ciel. "J'ai juste besoin de me débarrasser de ces interviews et le label sera content."

"Bill, vous souvenez-vous de ce que je vous ai dit ?"

"Il n'y a rien de plus important que ma santé et la santé de mon bébé."

" …et ?"

Bill rit. "Et tout le reste peut bien aller se faire foutre."

"Nous y voilà." Fit Stephen. "Vous devez prendre la situation ainsi ; vous avez une maison vide à remplir de meubles, ce n'est pas aussi facile qu'une personne qui déménage simplement de maison, vous allez devoir acheter tout depuis le début. Ça prend du temps. Vous devez encore aller faire vos visites de contrôles pour tous les deux et par-dessus tout vous allez entrer dans votre sixième moi. La situation est stressante et sérieuse. Des risques de santé augmentent pour tout homme qui se rapproche de la date."

"Je sais."

"Ok, c'est tout ce que j'ai à dire sur le sujet." Le docteur leva les mains dans un signe de reddition amusé. "Donc, comment vous sentez vous de faire des choses sans Tom ?"

"Nous n'avons jamais été séparé si longtemps avant." Bill haussa les épaules. "Des fois je me tourne pour lui parler mais il n'est pas là. D'autres fois, je pourrais vous dire ce qu'il fait et… je pense à lui… beaucoup, mais plus autant. Je suis tellement occupé."

"Vous sentez-vous mal parce que vous pensez moins à lui ?"

"Triste, c'est plus ça."

"C'est normal."

"Rien me concernant est normal. Je suis enceint, et apparemment une petite diva gâtée."

"Ils n'ont pas juste dit oui vous êtes une diva selon eux, ils vous ont donné des raisons que vous-même avez assuré pouvoir voir."

"Oui, mais ça ne veut pas dire que je dois aimer."

"C'est vrai, mais ça veut aussi dire que vous ne devez pas remuer le passé. La chose importante est que vous en avez pris conscience. Ça s'appelle la croissance émotionnelle."

"La croissance émotionnelle ça pue."

Stephen acquiesça. "C'est douloureux, irritant, et nécessaire. Quelque chose comme ‘c'est la vie'."

"Arrêtez d'être raisonnable." Murmura Bill en expirant bruyamment. "Nous avons une interview à Milan dans quatre jours." Dit-il doucement.

"Nous, en tant que groupe ?"

"Oui."

"Vous saviez que ça arriverait."

"Oui."

"Quelle a été votre première pensée quand l'on vous a informé ?"

"Oh putain." Admit Bill.

"Etait-ce le fait de voyager ou de revoir Tom ?"

"De revoir Tom ; J'aime l'Italie." Il haussa les épaules et grogna. "Je ne sais pas comment je dois me sentir."

"Attendez juste de le voir alors."

"Quoi ?" Bill regarda le thérapeute comme si une autre tête lui était poussée.

"Tant de personnes perdent leur temps et énergie à se demander ce qu'ils ressentent au lieu de simplement l'expérimenter. Ne gâchez pas votre vie."

"J'essaierai."

~*~*~*~

"Je ne veux pas entendre ça." Dit Tom fortement en continuant à manger ses céréales. On était en milieu d'après-midi et il essayait vaillamment d'éviter de perdre son appétit au moment où Gustav avait attiré Georg vers lui pour lui donner un baiser sur la bouche. "Ou voir-ça! Merde, les mecs!" Il eut un haut-le-cœur.

"Tu es juste énervé." Dit Georg en donnant par espièglerie un coup de pied sous la table au batteur. "Je suis trop impatient de retourner en Italie et voir toutes ces belles filles."

"Ces filles à la poitrine généreuse." Gustav haussa ses sourcils et Tom secoua la tête, désespéré.

"Je ne veux pas de vous ici, les gars." Geint-il en faisant battre ses jambes contre le meuble. Le guitariste était assis sur le meuble de la cuisine, un de ses endroits préférés dans cette pièce.

"Nous serions blessés si on s'en souciait." Georg leva les yeux au ciel en continuant à manger ses pâtes. "Je ne voulais pas rentrer à la maison alors que nous repartions et en plus, c'est l'appartement du groupe. Et non le tien."

"Peu importe. J'étais là le premier."

"Je vois que tu utilises toujours de captivants et persuasifs arguments." Georg et Gustav rigolèrent et Tom leur asséna un petit coup.

"Est-ce que tu es prêt pour l'Italie ? Tu n'as pas été avec une fille depuis un moment, du coup je sais que tu es enthousiaste pour ce voyage. Ce n'est pas en Italie qu'il y avait cette fille salope ?" Dit Gustav en se rongeant les ongles. "C'était quoi son nom ?"

"Oh merde, je sais de qui tu parles ; je suis sûr de voir qui c'est sans aucune erreur possible …" Le visage de Georg se tordit sous l'effort au moment où il essayait de se souvenir de son prénom.

"Linda! Son nom c'est Linda putain!"

Tom leva les yeux au ciel. "Je pense que son nom c'était juste Linda."

"Dieu ce qu'elle était chaude." Georg poussa du coude Gustav avec impatience. "Nous devons trouver quelqu'un comme ça."

"Sérieusement ; elle avait semblé pouvoir t'épuiser, Tom." Rit Gustav alors que l'adolescent aux dreadlocks déposait le reste de ses céréales dans le lavabo avant de sauter du meuble.

"Je vais aller faire mes valises." Dit-il en sortant de la cuisine et en se dirigeant vers l'escalier. Tom ne savait pas ce qu'il ressentait par rapport au fait de n'avoir "été" avec quelqu'un depuis un moment comme les gars l'avaient mentionné. Pour être honnête, il n'y avait pas pensé. Tom n'avait aucune intention d'aller tromper Bill. Pour autant qu'il le sache, ils étaient toujours en couple jusqu'à ce que l'un d'entre eux ait dit à l'autre qu'il ne souhaitait plus être ensemble. Et ce jour ne viendrait jamais en ce qui le concernait.

Son estomac se noua à la pensée de revoir son jumeau. Bill lui manquait terriblement, mais il ne savait pas s'il était prêt à le revoir alors il retourna à ses bagages. C'était une pensée égoïste, il le savait, mais elle était là et Stephen lui avait dit de ne pas refuser ses pensées ou sentiments, juste réagir avec maturité face à eux. Donc il ferait ses bagages et attendrait la rencontre inévitable.

Tom avait envie de vomir.

~*~*~*~


"Hé Bill."

À ces mots, le cou de Tom le piqua et il le tourna presque péniblement pour observer son frère rejoindre leur groupe devant la porte d'embarquement. Leur avion devait partir dans quarante-cinq minutes et le guitariste avait passé les vingt dernières à se demander où Bill était et pourquoi il n'était pas dans le van avec Saki quand il prit les trois autres membres de Tokio Hotel.

Bill avait bonne mine; la poitrine de Tom se serra à la vague d'émotion pure qu'il ressentit quand il regarda son jumeau. Bill était plus gros que la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il se rappelait qu'il avait lu sur Internet que la grossesse progresse plus vite au cours des derniers mois et que les changements physiques sont considérables de semaines en semaines. Il n'y avait aucun doute que Bill était enceinte et de beaucoup.

Il avait ses cheveux coiffés en pique et un petit sourire orna ses lèvres quand il fit un signe de la main à Georg et Gustav avant que ses yeux ne se posent sur Tom. Le sourire ne faiblit pas autant que celui de Tom quand Bill lui fit également un signe de la main pour le saluer. La main de Tom réagit et il rendit cette étrange salutation. Il essaya de regarder au loin mais ses yeux ne pouvaient pas regarder autre chose que Bill, celui-ci accepta l'aide de Gustav pour s'assoir sur un de ces durs, mais cependant confortables, sièges pendant qu'ils attendaient d'embarquer pour leur vol.

Tom observa Bill sourire avec reconnaissance à Gustav alors que ses mains s'installèrent naturellement sur son ventre et commencèrent à le caresser doucement quand il rit à une quelconque plaisanterie que le batteur avait sortie. Bill se retourna vers lui et il observa le mouvement des lèvres de son jumeau jusqu'à se rendre compte que les mots étaient pour lui. "Quoi ?" Demanda-t-il avec hésitation.

"Je te demandais comment tu allais ?" Dit Bill légèrement et Tom eut un mouvement de recul.

Ce n'était qu'une putain de petite discussion.

Néanmoins, Bill faisait un effort et il aurait été le dernier des trous du cul s'il n'avait pas au moins essayé de faire de même.

Ça ne serait pas la première fois.

"Je vais bien." Dit-il rapidement. 'Non je ne vais pas bien.' Pensa-t-il. 'Tu me manques. Ton contact me manque, me réveiller et trouver ton nez contre le mien alors que tu respires dans ma bouche me manque. Tes cheveux sur mon épaule et ton rire dans mon oreille me manque, ta main dans la mienne. Tout ça me manque et je veux que tu reviennes, mais je suis effrayé.' "Et toi comment vas-tu ?"

"Très bien."

"Les mecs, c'est un peu maladroit comme discussion." Georg releva les yeux de son livre et sourit. Bill le tua du regard et haussa les épaules avant de se mettre à rire aussi.

"Merde, je dois à nouveau aller aux toilettes. Je reviens." Dit-il en faisait une grimace. Bill prit son temps pour mettre au point la meilleure façon de se lever après qu'il ait écarté d'un geste Georg et Gustav qui avait bondi pour l'aider. Tom le regarda se dandiner rapidement vers les toilettes avec Saki le suivant de près et ravala un rire. Il n'aurait jamais pensé qu'il verrait un jour Bill se dandiner comme ça.

"Mec, vous êtes toujours en froid ?" Tom cligna des yeux et retourna à la réalité pour voir Gustav le regarder fixement.

"Quoi ?"

"Vous êtes toujours en froid avec Bill ?"

"Nous ne nous parlons juste plus l'un à l'autre maintenant. On ne se dispute plus désormais." C'était la vérité ; Tom ne sentait plus fâché envers Bill, juste blessé et fatigué. C'était plus compliqué que ça et pas seulement une simple coupure. Il avait passé les deux dernières semaines si fâché contre Bill que Tom se demandait si ses sentiments l'avaient quitté. Apparemment, oui. Tom regarda autour de lui et se rendit compte qu'il ne pouvait plus voir Bill désormais.

"Quand allez-vous vous réconcilier ? On dirait deux étrangers, c'est ridicule." Dit Georg derrière son livre.

"Laissez-moi tranquille." Et il le pensait vraiment, ce n'était pas la meilleure insulte que Tom avait inventé, mais elle était efficace car le bassiste leva les yeux au ciel et retourna à son livre tandis que Gustav recommença à tapoter sur ses genoux. Tom gémit intérieurement et posa son regard sur la vue que la fenêtre pouvait lui offrir. Il se demanda si la vie n'essayait juste pas de le tuer lentement.

"Est-ce que je peux avoir deux, trois photos des jumeaux ensemble, juste tous les deux ?" Le photographe releva les yeux et Gustav était déjà hors de son champ de vision avant même que la phrase soit finie. L'interview prévue s'était métamorphosée en deux ou trois apparitions à la télévision et une séance photo. Tom ne savait pas s'il fallait gifler David ou l'enterrer vivant, l'un ou l'autre était de toute façon une éventualité agréable.

Sans y réfléchir, le corps de Tom obéit aux ordres du photographe et Bill et lui posèrent comme des poupées grandeur nature. Les flashs étincelèrent devant ses yeux comme un feu d'artifice et Tom se demanda si Bill s'agitait comme il le faisait parce qu'il pensait - "je dois aller faire pipi." Bill repoussa l'appareil photo de son visage et fila aux toilettes aussi rapidement qu'il pouvait. Tom ne pouvait pas s'empêcher de sourire au petit homme fâché devant lui. C'était la quatrième fois que Bill interrompait son "travail", mais il ne pouvait pas dire un mot car Bill était enceint.

Après quelques minutes, Bill se remit à nouveau tout près de lui, aussi près qu'il s'en sentait à l'aise et Tom garda son petit sourire satisfait habituel alors que pendant tout ce temps ce qu'il voulait faire était d'embrasser Bill jusqu'à ce qu'il entende les jolis petits bruits qui composaient la bande sonore de leurs expériences sexuelles. Même quand Tom ne pouvait pas être avec Bill, il imaginait sa voix gémir son nom, sa respiration dans l'extase et ses soupires de libération.

Merde.

Tom se sentait devenir dur et il décocha un regard à Bill du coin de l'œil. Lien gémellaire ou pas, Tom remarqua que Bill devait penser la même chose vu la rougeur qui remontait du cou du chanteur. Il se rendit compte que c'était aussi difficile pour son frère que ça ne l'était pour lui.

Pourquoi ça faisait se sentir Tom aussi mal que bien en même temps ?

~*~*~*~

"Clés, clés …" Saki leur remit à chacun leurs cartes magnétiques pour leurs chambres alors qu'ils regardaient tous le long couloir de chambres. Il était vide et tout l'étage était réservé pour eux et leur sécurité. Tom sourit à la pensée qu'il pourrait parcourir le couloir seulement habillé d'un boxer et que personne ne le verrait.

"Nous rentrons à la maison demain." Gustav poussa Georg avec son épaule puis rit quand le bassiste s'éloigna et tomba presque contre le mur. "Nous sortons ce soir."

"Lit ; je ne peux pas attendre plus longtemps avant d'aller me coucher. Après que j'ai mangé quelque chose." Ajouta Bill et Tom sourit. Ils étaient bien tant que quelqu'un d'autre était dans la conversation, mais aussitôt que c'était seulement eux deux, les mots semblaient se tarir et s'évaporer pour les laisser tous les deux se regarder fixement maladroitement.

"Et toi, Tom ; tu sors avec nous ?" [1] Demanda Georg en s'arrêtant devant le numéro de sa chambre. Tom se retourna et observa Bill rentrer sa carte et entrer dans sa chambre sans un regard derrière lui. ça signifiait que sa chambre était plus loin dans le couloir avec celle de Gustav.

"Je ne suis pas gay." Dit-il distraitement alors que Gustav grognait à sa mauvaise plaisanterie. "Donnez-moi une heure."

~*~*~*~

La musique n'était pas trop mal et le barman savait ce qu'il faisait. Tom pouvait même dire qu'il s'amusait. Presque. Son esprit ne s'arrêterait pas et tout ce qu'il pouvait faire était imaginer ce que Bill faisait. Est-ce qu'il était endormi ? Regardait-il un film ? Pensait-il à lui autant qu'il pensait à Bill ? Tom avala le reste de son whisky et fit signe au barman pour en avoir un autre. S'il ne ralentissait pas, Georg et Gustav finiraient probablement par le traîner dans sa chambre.

S'ils pouvaient s'occuper d'eux même loin l'un de l'autre ; actuellement ils étaient au milieu d'une conversation avec une blonde qui semblait ne pas vouloir être courtisée. Si la musique n'était pas si forte Tom rirait ; bien que si Georg n'était pas si ennuyé ça ne le valait pas vraiment.

Il revint juste à temps pour prendre sa boisson et une main douce se posa sur son avant-bras. Tom se retourna, espérant irrationnellement voir Bill, mais il se trouva face à face avec un joli sourire qui n'était certainement pas celui de son frère jumeau. "Hé, je suis Lela." Dit la brunette lorsqu'elle lui tendit sa main mince.

"Tom." Dit-il en lui rendant son geste par courtoisie.

"Je sais qui tu es." Dit-elle en se penchant en avant. La musique augmenta de deux ou trois décibels et les gens poussèrent des cris et affluèrent sur la piste de danse. Apparemment, c'était une chanson connue ici ; même les barmans rebondissaient derrière le comptoir. "J'ai vu que tu étais seul, veux-tu de la compagnie ?"

Tom joua avec son anneau à la lèvre pendant un instant avant de lui sourire et de secouer négativement la tête. "Non, j'ai quelqu'un à la maison, merci." Hurla-t-il par dessus le vacarme.

"Mais cette personne est à la maison et moi je suis ici." Dit Lela en appuyant sa poitrine généreuse contre son bras. Tom regarda vers le bas et soupira.

"Tu sais quoi, je suis avec quelqu'un. Tu semblerais être une fille sympa si ton décolleté était un peu plus important, mais je dois y aller." Tom posa de l'argent sur le bar et hocha la tête en direction du barman avant de s'extraire lui-même de sa groupie potentielle ; il décida qu'il voulait être dans les bras de Bill, peu importe ce qu'il devait dire pour que ça arrive.

~*~*~*~

David regarda la source du dérangement et soupira. "Tom, que fais-tu ici putain ?"

"Bill ne répond pas, as-tu le double de la clé de sa chambre ?"

"Tom, tu as bu ?" David bailla et se gratta la tête. Il était bien trop tôt pour gérer cette merde.

"Juste un peu, mais est-ce que ça a un rapport avec quoi que ce soit ?" Demanda Tom sur la défensive.

"Bill est retourné à la maison depuis quelques heures. Il a prit un vol il y a environ quatre heures. Tu te souviens ?"

"Je … je ne savais pas." Balbutia Tom alors que son visage flambait. Il se sentait embarrassé de ne pas avoir su que Bill ne voudrait pas rester aussi longtemps qu'il l'aurait souhaité. Leur vol n'était plus très tard demain mais dès ce soir ils avaient déjà achevé leur affaire ici.

"Vous êtes toujours en froid ?" Leur manager bailla de nouveau et essaya de sembler intéressé à presque trois heures du matin.

"Je ne sais pas." Dit Tom sincèrement. Il était revenu pour parler et Bill était déjà parti. Qu'est-ce que ça voulait dire? Est-ce que Bill était fâché ? Il ne devrait pas être fâché, il était celui qui avait embrassé Andreas. "ça n'a pas d'importance." Murmura-t-il et il repartit dans sa chambre pour avoir un peu plus de sommeil que David, maintenant bien réveillé. Peut-être que c'était mieux ainsi.

Il claqua sa porte et essaya de ne pas pleurer.

~*~*~*~

"Pourquoi vous étiez fâchés ?"

"Parce que j'avais l'impression que Bill venait de m'abandonner."

Stephen fit quelques notes et inclina la tête brièvement. "Parce qu'il ne vous avait pas dit qu'il partait plus tôt ?"

"Oui! Il est parti alors il pourrait prendre le dessus à nouveau ; il fait toujours des trucs comme ça." Tom souffla et tira sur une de ses dreadlocks avec irritation.

"Pensez-vous vraiment que Bill l'a fait pour vous vexer ?"

"Oui. Non. Je ne sais pas." L'adolescent se pencha en avant et mit sa tête dans ses mains. "Je pense que c'est ce que je voulais croire."

"Peut-être avez-vous pensé avec quelque chose d'autre que votre tête." Tom regarda Stephen et lui lança un regard furieux. "C'est complètement possible, aux vues de ce que vous m'avez dit qui est arrivé au club." Dit le médecin, sans faire d'arrêt.

"Peut-être." Admit Tom.

"Par conséquent, vous devriez considérer qu'il est tout à fait possible que vous ayez réussi à mal interpréter le comportement de Bill. Oui, il ne vous a pas dit qu'il allait partir plus tôt, mais vous n'êtes pas en meilleurs termes en ce moment. Et vous étiez au club lorsqu'il est partit. Peut-être n'avait-il pas décidé ça préalablement."

"Peut-être."

"Que pensez-vous maintenant ?"

"Que je suis un idiot."

Stephen ne mettait jamais en doute la réponse quand il posait une question ; c'était juste la chose à faire pour que la personne sorte sa tête de l'eau. Ou peut-être même tout son corps. "Est-ce qu'il était agréable de voir Bill à nouveau ?"

"Ouais, il était. J'ai senti … j'ai senti ce petit battement au fond de mon ventre, il semblait si beau." Dit Tom avec étonnement en se rasseyant contre le divan. "J'avais oublié combien il était beau."

"Alors peut-être que vous êtes prêt pour un appel téléphonique ? Vous ne devriez pas parler de ce qui se passe entre vous à l'heure actuelle, mais vous devriez commencer à faire un pas dans cette direction."

"Je vais aller parler à Andreas jeudi."

"Vous l'avez appelé ?"

"Non." Dit Tom en secouant la tête. "Je ne l'ai pas fait. Je vais juste y faire un saut. Je ne pense pas qu'il répondrait à mes appels de toute façon."

"Vous ne pouvez pas savoir tant que vous n'essayez pas."

"Je veux le faire en face à face."

"C'est bien ; au moins vous êtes enclins à faire face à la situation de front."

"Oh bon Dieu, avez-vous d'autres plaisanteries dans le genre ?"

"Je pensais en faire plus, mais j'en garde quelques-unes pour plus tard." Stephen leva les yeux de son bloc-notes et sourit. "Tom, vous saurez quand vous serez prêts à parler à Bill de nouveau ; ce conflit ne sera jamais entièrement résolu jusqu'à ce que vous le fassiez. Mais vous le savez."

"Je le sais." Tom inclina la tête.

"Parler à Andreas est une étape dans la bonne direction. Je suis fier de dire que vous êtes assez mûr pour avancer. J'espère juste que vous comprendrez que vous devez lui parler sans être en colère. Nous avons attaqué la racine de ce problème mais je sais que vous pouvez encore vous enflammer si vous ne vous y attendez pas." Tom inclina de la tête à nouveau. "Et souvenez-vous, juste parce que vous le pensez ne signifie pas que cette idée est la bonne."

"Ouais, je sais."

~*~*~*~



Andreas ouvrit la porte et fit une pause. "Je peux honnêtement dire que je ne m'attendais pas à ce que ce tu sois derrière la porte."

"Je peux entrer ?"

"ça dépend, tu vas essayer de me frapper à nouveau ? Mon visage vient juste de faire disparaître mes dernières ecchymoses." Dit-il sardoniquement. Tom tressaillit et soupira.

"Non. Je peux entrer ?"

CHAPITRE 37

 

 

 

 

 

 

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