Chapitre 33 *

Est-ce qu'accepter est vraiment la solution ?


Cela lui prit deux heures pour éclater en sanglots ; deux heures pendant lesquelles Bill était pressé contre Andreas et faisait de jolis petits bruits du fond de sa gorge. Chaque fois qu'il voulait bouger ou s'ajuster, Bill rendait le mouvement orgasmique. Le sexe d'Andreas frétillait au rythme de la respiration de Bill et il se tourna pour voir son ami dormir. Ils n'avaient jamais été dans cette position avant, tous les deux à l'horizontal du lit. Cela lui donnait mal à la tête et ses paumes suintaient ; comment une personne était-elle supposée dormir ainsi ?

C'était une mauvaise idée. Il aurait dû insister pour dormir sur le canapé ; ca aurait été inconfortable mais mieux pour lui. Putain, il avait déjà dormi par terre après une fête et il avait réussi à rentrer le lendemain. Andreas se sentait comme un lâche et un voleur parce que ce qu'il voulait et ce qu'il avait pris n'avait pas été donné volontairement.

Putain, Bill ne savait même pas qu'il lui avait donné quoi que ce soit.

Andreas bougea et glissa son bras sous le corps de Bill et s'émerveilla de voir que Bill s'y callait parfaitement. Il fit courir sa main sur les nouvelles formes de Bill et mordit sa lèvre, il remercia quiconque l'entendait que Bill ait un sommeil si lourd. Cela rendrait Tom fou de savoir que son jumeau pouvait dormir sans sentir ce qu'il se passait mais pour l'instant c'était la seule chose qui permettait à Andreas de l'avoir près de lui... il ne savait plus comment appeler ça. Rêve. Fantasme. Cauchemar. Il pressa ses lèvres doucement contre celles de Bill et se perdit.


~ * ~ * ~ * ~ * ~


"Il aurait déjà dû atterrir."

"Tu sais aussi bien que moi que les avions atterrissent quand ils le veulent. Il sera bientôt là, arrête de t'inquiéter."

"Je ne peux pas m'en empêcher, je n'arrive pas à être à l'aise."

"Tu as été insupportable toute la journée."

"Parce que Tomi ne m'a pas appelé. Il m'appelle tous les jours normalement et il ne m'a pas appelé hier. Je ne m'en suis même pas rendu compte avant aujourd'hui." Bill regarda son meilleur ami sur le siège conducteur et sourit. "Je me suis bien amusé."

"J'en suis content. Tu as l'air tellement stressé parfois ; ça fait du bien de sortir un peu de temps en temps." Andreas jeta un rapide coup d'œil à Bill via le rétroviseur. "Tu devrais t'en souvenir pourtant."

"Je sais, les choses changent." Bill haussa les épaules et caressa son ventre inconsciemment.

Andreas était sur le point de répondre quand il baissa ses lunettes de soleil en souriant. "Le voilà." Dit-il en le pointant du doigt.

Bill sourit et les papillons dans son estomac s'intensifièrent alors qu'il voyait Tom pour la première fois depuis plusieurs jours ; son sourire s'élargit lorsque son jumeau atteignit la voiture. "Tomi !" L'accueillit-il joyeusement alors que le guitariste fermait la porte, mais alors que Tom se tournait vers lui, son sourire s'effaça. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Es-tu en colère contre moi ?" Demanda Tom alors qu'Andreas démarrait.

Bill fronça les sourcils et secoua sa tête lentement. "De quoi tu parles ?"

"Es-tu en colère contre moi ?"

"Non !"

"Alors pourquoi tu n'as pas décroché le téléphone ? J'étais inquiet à en mourir !" Tom s'approcha de Bill et mit son nez dans sa nuque et inhala profondément. L'odeur calma son cœur de la colère dans laquelle il avait précédemment été.

Bill fronça les sourcils contre l'épaule de Tom et secoua sa tête. "Je n'ai reçu aucun appel, rien ! Je pensais que tu dormais ou que tu étais occupé ou autre..."

"Ai-je déjà été trop occupé pour t'appeler ou t'envoyer un message ?" Tom recula pour regarder entièrement le visage de Bill.

"Non. Mais je te jure que je n'ai rien reçu." Dit Bill en attrapant son sac. Il fouilla à l'intérieur et sortit son portable. "Tu peux vérifier ; il n'y a rien."

Tom ouvrit le gadget incriminé et vérifia la liste d'appel. Il n'y avait rien. Il savait qu'il avait appelé et envoyé des messages, mais s'il ne l'avait pas fait lui-même il ne l'aurait jamais cru. Un poids s'enleva de sa poitrine de savoir que Bill ne l'avait pas ignoré. "Des fois ça allait directement sur ta boite vocale. As-tu éteint ton portable ?"

"Seulement quand nous étions au cinéma ; Bill, tu l'as éteint avant que nous n'allions dîner, non ?" Rappela Andreas de devant. Tom regarda Bill qui eut la décence de rougir.

"Désolé, Tomi, je ne pensais pas que je l'avais avec moi en allant faire du shopping. Maman m'avait tellement énervé que je ne voulais plus l'entendre. Donc j'avais peut-être le portable éteint presque toute... la journée." Bill ne pouvait pas supporter la façon dont Tom le regardait et il mit ses bras autour du cou de son jumeau. "Je suis désolé, Tomi, sois pas en colère."

"Je ne suis pas en colère, Bill." Marmonna Tom en regardant Andreas du coin de l'œil. "Mais tu ne peux plus faire ça. Et si quelque chose s'était passé ? Tu dois garder ton portable allumé. Et puis même, ça n'explique pas pourquoi tu n'as pas reçu mes appels ni mes messages... "

Les mains d'Andreas se crispèrent sur le volant alors qu'il regardait les jumeaux dans le rétroviseur. Bill haussa les épaules et s'approcha de Tom pour un baiser et il eut l'impression qu'il allait lâcher le volant. Il força ses yeux à revenir sur la route et se souvint de la nuit dernière. La douce chaleur de Bill autour de lui et ses douces lèvres et sa peau tout aussi douce et...

Quelqu'un klaxonna derrière lui et dépassa Andreas furieusement. Il soupira et alluma la radio. Il ne voulait pas entendre les jumeaux se réconcilier.


~ * ~ * ~ * ~ * ~


"Merci Andi, à demain." Dit Bill alors que Tom l'aidait à descendre de la voiture. Tom fit un rapide mouvement de la tête au blond et le remercia d'être venu le chercher. Ils firent tous les deux des gestes de la main alors qu'il partait et Tom se tourna vers sa voiture et sortit les clés. "Où tu vas ? Tu viens juste de revenir." Dit Bill. Son frère avait agi étrangement tout au long du voyage retour et il était évident qu'il était épuisé. La seule solution était de dormir et il voulait sortir ?

"Entre." Tom désactiva l'alarme et jeta la valise dans la voiture. Bill fronça les sourcils puis s'assit sur le siège passager et attendit. Ils démarrèrent et Bill réalisa que le chemin lui était familier. Le « Bed and breakfast ». Il se tourna vers Tom. "J'ai besoin d'être avec toi ce soir. Je... je ne veux pas me battre avec maman ou Gordon, je ne veux pas dormir dans mon lit seul ; je ne veux que toi."

"...Ok." Dit Bill lentement alors que Tom exprimait son soulagement. Il permit à son frère de l'aider à sortir de la voiture pour entrer dans le bâtiment. Ils avaient été là si souvent les dernières semaines qu'ils passèrent aisément tous les points de check-in.

Tom était tout content en fermant la porte derrière lui. Il savait que son cerveau était en mode court-circuit et qu'il ne pensait plus normalement. Il n'avait pas réellement dormi depuis qu'il avait quitté Bill et maintenant son jumeau était en face de lui avec un petit sourire sur le visage. "Tomi, ça va ?" S'inquiéta-t-il alors que Tom s'avançait vers lui.

"Je vais bien maintenant." Répondit Tom honnêtement en sentant ses muscles se décontracter. La seule proximité de Bill le calmait et il l'embrassa gentiment. Son cerveau lui disait qu'il était chez lui et il voulait rire et pleurer en même temps ; il embrassa Bill une fois encore et enroula ses bras à son cou pour le rapprocher. Les mains de Tom glissèrent jusqu'à l'abdomen de son jumeau qu'il caressa gentiment.

Bill le conduisit vers le lit, le déshabilla prudemment et le poussa dans le lit. Après s'être lui-même dévêtu, il monta doucement sur le lit et se colla à Tom. Il effaça la tension qu'il pouvait sentir émaner de son jumeau jusqu'à ce que Tom s'endorme ; Bill le suivit rapidement.

Quelques heures plus tard, Bill fut tiré du sommeil par le son de pleurs. Il ouvrit les yeux, sentit de l'humidité sur son épaule et réalisa que c'était Tom. Bill caressa la joue de son frère et retraça les lignes de son visage ; quelque soit son rêve, ça réduisait les larmes et Tom se rapprocha encore. Bill n'aurait jamais pensé que Tom lui cacherait quelque chose ; s'il avait un souci, l'adolescent aux dreadlocks n'avait aucun problème pour le dire à voix haute. Maintenant Bill n'en était plus sûr.


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"Allo ?"

"C'est moi."

"Oh, salut Andi. Je n'ai pas encore enregistré ton numéro dans mon nouveau portable." Dit Bill en se mettant du gloss. Le bébé bougeait et il rota. "Désolé."

"Tom m'a acheté un nouveau portable. Il a dit qu'il ne voulait pas penser à si quelque chose se passait et que mon téléphone ne marchait pas."

"Ouais, je suppose qu'il a raison. Donc, qu'est-ce que vous faites aujourd'hui ?"

"Malheureusement, nous allons à Berlin ; nous devons voir un agent immobilier. Il me tarde que nous soyons installés. Je déteste la route ; si ça continue je vais devenir malade en voiture."

"Mais non, tu iras bien. Vous voulez de la compagnie ?"

"Non, merci. Tomi veut que nous profitions du temps que l'on a à notre disposition. Nous ne nous sommes pas vu réellement depuis longtemps. Ou peut-être qu'il n'y a que moi qui le ressent ainsi." Bill haussa les épaules même si Andreas ne pouvait pas le voir.

"Ok. Je suis content que vous passiez du temps ensemble."

"Ouais." Bill sourit et leva les yeux sur Tom qui le regardait du miroir de la salle de bain. "Coucou." Dit-il par-dessus son épaule.

"Tu es prêt ?" Demanda-t-il avec un petit sourire craquant.

"Presque ; je dois finir de mettre le fard à paupière."

"Tu es assez beau sans, viens. Je ne veux pas qu'on soit en retard." Tom lui mit une petite tape sur les fesses et descendit dans le salon.

Bill renifla de dédain et se retourna vers son portable. "Quoi ?" Demanda-t-il avec distraction alors qu'il se penchait en avant pour avoir une meilleure vue dans le miroir. Il était gêné par son ventre et finit par abandonner en se disant lui-même présentable.

"Je demandais, est-ce que vous êtes toujours à l'hôtel ou chez vous ?"

"A la maison maintenant, nous ne sommes restés qu'une nuit. Je te reparlerai quand on rentrera Andi. Je dois y aller. Je te dirai tout ce qu'il s'est passé."

"Ok, on se verra plus tard." Andreas éloigna son téléphone et se rendit compte que son meilleur ami avait déjà raccroché.


~ * ~ * ~ * ~ * ~


"L'argent n'est réellement pas une inquiétude." Dit Bill rapidement.

"Mais nous ne voulons vraiment rien de trop luxueux. Ou énorme." Ajouta Tom.

"Je comprends." La femme s'appelait Ariel Khan et elle était l'une des plus grands agents immobiliers de Berlin. Elle avait plusieurs célébrités comme clients à son actif et quand la rumeur disant que Bill et Tom Kaulitz cherchaient à déménager à Berlin lui était parvenu, elle avait sauté sur l'occasion.

Les jeunes célébrités dépensaient l'argent comme si demain n'existait pas. Ariel pouvait juste imaginer la commission qu'elle aurait.

"Nous avons parlé budget, qu'en est-il du voisinage ? Quelles personnes voulez-vous autour ?" Demanda-t-elle en prenant des notes en plus.

"Nous ne voulons pas de quartier branché, juste un quartier calme." Tom acquiesça.

"Avez-vous considéré Lichterfelde West ?"

Bill sourit. "J'adore les villas là-bas." Il se tourna vers son jumeau avec une expression d'espoir sur son visage.

"Aussi longtemps que ça rentre dans le budget, je m'en fous réellement." Répondit Tom.

"Eh bien, je ne mentirai pas, je pense que vous pourriez prendre un peu de recul pour avoir une plus grande marge de manœuvre et peut-être trouverez-vous quelque chose que vous aimerez vraiment." Dit Ariel gentiment.

"Ouais..." Le sourcil de Tom se haussa et Bill lui donna un petit coup de coude.

"Combien vous faut-il de chambres ?"

"Deux." Répondit Bill sans penser.

Tom le regarda étrangement et Ariel rit en regardant son ventre. Il lui avait fallu du temps pour s'habituer au fait que l'homme en face de lui était enceint mais elle pensait à l'argent qu'elle se ferait et son sourire s'élargit. "Puisque vous achetez, je vous suggère d'avoir trois chambres, l'enfant ne restera pas dans votre chambre pour toujours." Plaisanta-t-elle.

"Trois ou quatre chambres c'est bien, au final nous aurons sûrement du monde là-bas." Dit Tom en regardant Bill d'une façon entendue. Bill rougit et se frappa mentalement. Comment avait-il pu faire une erreur aussi sérieuse ? Au moins, les suppositions de l'agent immobilier allaient complètement à l'opposé de la vérité.

"C'est bon à entendre. Je suis sûre que les personnes de votre profession s'amusent beaucoup. Je garde ça à l'esprit. J'ai quelques propriétés que je voudrais que vous regardiez et ça m'aidera à savoir ce que vous recherchez. J'ai préparé quelques diapos dans la salle de conférence." Ariel se leva et mentionna la porte. Bill la suivit, gêné, et soupira fortement avec une main dans le bas de son dos.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?" Demanda Tom inquiet.

Bill secoua sa tête et se tourna vers Ariel. "Où sont les toilettes ?"

"Ça ne pourrait pas avoir été manipulé sur le téléphone ?" Demanda Georg, irrité, en se remettant au fond de sa chaise. Gustav posa un doigt sur l'avant-bras du bassiste et gagna un discret petit sourire sensuel.

"Ouais ... vous pouvez arrêter de faire ça ? J'essaye toujours de m'y habituer." David frissonna et leva un disque dans les airs.

"Qu'est-ce que c'est que ça ?" Demanda Bill de façon désintéressée. Le bébé lui avait donné des coups de pied toute la nuit et il était encore fatigué. Tom avait sa tête appuyée contre le divan et tout le monde s'était entassé dans la salle de séjour de l'appartement du groupe à Hambourg ; David avait appelé la veille au soir pour une réunion et même si personne n'avait vraiment voulu venir, leur manager pensait que c'était important. Ils étaient donc tous venus pour voir ce que l'homme voulait.

"C'est quelque chose que vous voudriez sûrement voir." David sourit et mit le disque dans le lecteur DVD avant d'appuyer sur démarrer. Immédiatement une femme furieuse, rouge apparue à l'écran ; elle et deux ou trois autres personnes dans la même tranche d'âge tenaient des pancartes et se contentaient essentiellement de crier devant un bâtiment.

"Qu'est-ce que c'est ? Pourquoi hurlent-ils devant ce bâtiment, que leur a-t-il fait ?" Tom avait relevé la tête et regardait le reportage avec un intérêt léger. David lui désigna juste l'écran du menton et la voix du journaliste résonna.

Cette histoire a polarisé beaucoup de personnes et même des fans. Bill Kaulitz, un garçon, enceint. Les parents sont outragés et ils ont organisé une manifestation devant le siège social du label Universal, où le groupe Tokio Hotel a signé. Maintenant, le label ne pourra plus ignorer leur colère.

"Éteint cette merde." Murmura Tom en se levant pour le faire lui-même. "Pourquoi tu nous fais regarder ça ?" Tout le monde se retourna pour voir que Bill avait les yeux baissés vers son ventre, honteux.

"Parce qu'il doit le voir, assis-toi." David repoussa Tom en arrière et sauta en avant vers le lecteur pour le protéger tandis qu'apparaissait à l'écran un autre groupe de personnes.

"Je suis une grande fan du groupe." Dit une fille habillée avec un tee-shirt à l'effigie du groupe devant les caméras d'Universal. "Je ne pense pas qu'ils devraient être traités comme ça, Bill particulièrement. Il ne voulait pas de ce qui est arrivé. Ce n'est pas comme d'autres personnes qui on tenté l'expérience. Je suis sûre qu'il ne voulait pas non plus être enceint!" Hurla-t-elle aux parents qui manifestaient à côté d'elle. Ils ne l'épargnèrent pas d'un méchant coup d'œil.

Le journaliste derrière la caméra demanda : "Alors, vous n'êtes pas vexés qu'il ait menti sur sa sexualité ?"

"Je connais beaucoup de personnes qui ont expérimenté les garçons et les filles et qui ne se considèrent pas pour autant homosexuel. Et alors quoi ? C'était avec son meilleur ami de toute façon, ça ne compte même pas."


Tout le monde dans la pièce était abasourdi et Bill essuya les larmes sur ses joues. Il ne pouvait pas le croire. Et le reportage continua sur les fans qui proclamaient leur amour pour le groupe et insistaient sur le fait que tout le monde devrait laisser Bill tranquille. Au moment où le DVD s'arrêta, Bill s'effondra contre Tom avec soulagement et sanglota dans son tee-shirt Ecko. "C'est ce que je voulais que vous voyez. Le label ? Ils se sont trompés sur les réactions. Ouais, nous avons quelques groupes comme ces idiots qui manifestent mais Universal a été étonné de constater que nos ventes d'album sont en hausse. EN HAUSSE !" Dit David avec agitation.

"Les fans sont derrière vous à cent pour cent. Bill, des sites web sont juste consacrés au nom que tu donneras à ton enfant! Ils ont un site avec le décompte de ta grossesse et je n'ai aucune idée de ce que c'est mais apparemment, la plus grosse partie du site est consacré à toi et tes meilleurs vêtements de grossesse, adaptés à ton style. Tout le monde veut t'interviewer et j'ai bien dit tout le monde. Dans tous les pays, Oprah veut t'avoir dans son émission avec deux ou trois autres hommes enceints. Comprends-tu l'ampleur de la publicité qui nous tombe juste devant les pieds ? "

Tout le monde regarda Bill, logé dans les bras de Tom, et Gustav sourit. "Bill, qu'en penses-tu ? "

~ * ~ * ~ * ~ * ~


"Je suis bouleversé. Je ne sais pas quoi penser." Admit Bill en expirant bruyamment.

"Mais il doit être content de voir que vos fans vous soutiennent à cent pour cent." Sourit Stephen avant que Bill lâche un gros rot en essayant tout de même de le cacher de sa main manucurée.

"Excusez-moi. Il l'est, il l'est vraiment. Je suis moi-même enthousiasmé! C'est un poids en moins. Je ne voulais pas voir nos fans déçus, mais ils se sont rassemblés et ont soutenu le groupe comme ils le font toujours." Bill rayonna et s'agita dans son siège.

"Vous êtes de bonne humeur."

"Je le suis! Je me suis réveillé avec une énergie débordante ce matin et notre père est passé pour nous voir. Nous sommes sortis pour le petit déjeuner."

"Comment était-ce ?"

Bill haussa les épaules. "La routine. Nous avons eu une agréable conversation et Claire était là donc nous avons essayé de la connaître."

"Comment vous sentiriez-vous si votre père se remariait ?" Stephen leva les yeux quand il entendit Bill renifler. "Vous ne pensez pas qu'il le fera ?"

"Non, pas dans un avenir proche. Il est amoureux de son travail et il est très chicaneur quand il s'agit des femmes. Il est très regardant sur le physique c'est vrai, mais si elle n'a aucune personnalité, alors il jette. Claire est maladroite et pas très brillante. Il sera fatigué d'elle assez vite."

"Vous semblez sûr." Stephen écrit deux ou trois lignes.

"Je l'ai vu faire auparavant." Bill haussa les épaules.

"Pensez-vous que c'est ce qui est arrivé entre votre mère et votre père ?"

L'adolescent aux cheveux noirs comme l'ébène caressa son ventre et renifla. "Non. Ils se sont beaucoup battus. Beaucoup ; à la fin ni Tom, ni moi ne les voulions encore ensemble. Je veux dire, c'était douloureux, mais la maison était calme au moins. Et nous arrivions toujours à voir notre père à chaque fois qu'il était en ville."

"Vous ne semblez pas mal accommodé de la situation."

"J'ai écrit une chanson sur ça si un jour vous voulez l'écouter." Bill bailla et secoua la tête. "Pourrions-nous finir plus tôt aujourd'hui, Stephen ? Je suis épuisé et j'ai été pas mal occupé ces derniers jours."

"Bien sûr. Je peux voir Tom avec vous ?"

"Oui." Dit Bill affectueusement en regardant la porte. Il ne pouvait pas le voir mais Bill savait que son jumeau serait avachi sur son siège, essayant de s'occuper avec les magazines expirés qui finissent toujours dans les salles d'attente des cabinets médicaux.

Stephen appuya sur le bouton de l'interphone et demanda à sa secrétaire de dire à Tom d'entrer. L'adolescent rentra à contrecœur et le docteur lui sourit de manière encourageante. "Tom, comment allez-vous ?"

"Très bien." Sa réponse était courte et brève.

"Je suis heureux de l'entendre. Avez-vous réfléchit sur le fait qu'on se voit ?" Stephen essaya de garder un ton léger, mais les signes d'alarme étaient clairs. Tom semblait quelque peu exténué et tendu ; le fait que Bill ne semblait pas le remarquer signifiait que c'était quelque chose qui devait durer depuis un moment. Il pouvait seulement imaginer ce qui se passait dans l'esprit de l'adolescent aux dreadlocks, en plus de la vie stressante qu'il vivait au quotidien. "Je ne veux pas que vous pensiez à moi comme étant juste le médecin de Bill. Je suis ici pour vous aussi."

"Merci doc, mais je vais bien. Viens Bill, tu sembles fatigué." Tom tendit sa main pour aider Bill à se lever du divan. Bill regarda Stephen en s'excusant et lui fit un signe d'au revoir de la main. Stephen espérait qu'il serait capable de laisser Tom s'ouvrir avant que son stress ne le fasse craquer.


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"Je ne peux pas le croire." Tom regarda en-dessous du coussin sur le canapé et fronça les sourcils. "Tu les avais juste pour quelques minutes. Je devais juste aller à la salle de bain!"

"Je suis désolé ; je sais que je les avais mais je n'arrive pas à me souvenir où je les ai mises." Bill se tordait les mains en regardant tout autour de lui dans la pièce. Il avait les clés dans sa main il y a encore une minute et quand Tom les lui avait demandé, il s'était rendu compte qu'il ne les avait plus. Ils avaient passé la dernière demi-heure à fouiller le rez-de-chaussée de leur maison pour retrouver les clés de la voiture et Tom devenait de plus en plus fâché au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient.

"Tu avais juste à les garder!" S'énerva le guitariste et Bill commença à renifler. "Sont-elles dans ton sac à main ?"

"Ce n'est pas un putain de sac à main, Tomi, et non, pourquoi seraient-elles là ?" Répliqua Bill en clignant des yeux pour chasser les larmes qui menaçaient de tomber.

"J'en ai aucune idée, mais elles ne sont pas ici. Es-tu sûr que tu n'es pas allé en haut ?" Tom leva les yeux au ciel, une expression plus qu'irritée sur le visage. Ils avaient une réunion avec Ariel à Berlin et ils n'étaient pas encore sur la route. Tom détestait être en retard et donc Bill aussi, même s'il agissait autrement parfois.
"Non! Je m'en serais rappelé." Renifla Bill.

"Pourquoi ? Tu ne peux même pas te souvenir d'où tu as mis mes clés, alors pourquoi serais-tu où tu es allé, quelle différence ? Les deux sont aussi simples." Gémit Tom en donnant un coup de pied au canapé, de colère.

"Va te faire foutre, Tomi." Bill serra les dents et essaya de contourner son jumeau pour aller à la salle de bain mais Tom l'attrapa par le bras et le tira en arrière doucement.

"Je suis désolé, Bill. Je ... je dois juste apprendre à contrôler mon humeur. Ce sont juste des clés." Il se pencha en avant et embrassa Bill doucement. La maison était vide toute la journée et les jumeaux pouvaient être tendres sans se faire de souci.

"Je suis désolé ; je ne sais pas ce qui a pu arriver. Je les avais dans la main et ensuite quand tu m'as demandé les clés ... elles n'étaient plus là."

"C'est bon; ça va aller. Je vais vérifier à nouveau en haut pour voir si tu ne les as pas laissés là-bas par erreur. Si je ne peux pas les retrouver alors nous reprogrammerons, ok ? Je suis désolé d'avoir crié." Tom calma les larmes de Bill avec de doux et légers baisers pendant que celui-ci caressait son ventre. Il ne pouvait pas croire comment le ventre de Bill était maintenant ; il venait d'entrer dans son cinquième mois et il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il était enceint. Leur enfant grandissait remarquablement bien chaque semaine.

"Bien." Dit Bill d'une petite voix quand il regarda son jumeau monter l'escalier. Son dos lui faisait mal et il commençait à avoir mal à la tête ; il ne pouvait pas croire qu'il avait perdu les clés. Quel genre d'idiot il était pour les avoir perdu pendant un laps de temps de deux minutes ? Stephen lui avait dit que lorsque ça lui arrivait, il devait calmement revenir sur ses pas.

Tom lui avait remis les clés et lui avait dit qu'il devait aller à la salle de bain ... Il avait prit sa vitamine prénatale ... Il s'était saisit d'une pomme et l'avait mise dans son sac ... Ensuite Tom lui avait demandé ses clés. Bill ouvrit son sac et là, à côté de la pomme verte, étaient les clés.


~ * ~ * ~ * ~ * ~



Bill ouvrit son téléphone et rit. "Qu'est-ce qui est si drôle ?" Demanda Tom pendant qu'ils descendaient dans leur rue.

"C'est juste Andreas qui m'a envoyé une image affreuse qu'il a trouvée sur Internet." Rit Bill sottement.

"Il ne m'a rien envoyé ..." Tom fronça les sourcils et il se gara dans l'allée.

"Je suppose qu'il te l'enverra dans une seconde." Bill referma son téléphone et regarda Tom. "Tu as été grossier avec Ariel aujourd'hui." Dit-il doucement.

Tom haussa les épaules et arrêta la voiture. "Je commence à penser qu'elle est idiote."

"Pourquoi ?"

"La maison était laide! Tu as vu cette couleur ?"

"Tomi."

"Quoi ?"

"Nous l'aurions repeint."

"Tu ne l'aimais pas non plus." Riposta Tom et Bill haussa les épaules. Il ne pouvait pas mentir, il n'avait pas aimé la maison et il n'avait rien aimé de ce qu'il y avait sur la liste. "Les pièces étaient trop petites."

"Oui, mais tu t'attendais vraiment à ce qu'elle nous trouve quelque chose sur le champ ?" Bill tressaillit quand il sentit le bébé se déplacer. Ce n'était pas un coup de pied, c'était différent de ce qu'il avait déjà ressenti auparavant, bizarre. En même temps, il n'avait jamais été enceint non plus.

"Non, je m'attendais à ce qu'elle nous ait écouté." Tom se pinça l'arrête du nez et essaya de repousser mentalement le mal de tête qui menaçait de lui tomber dessus. "Je suis juste fatigué et je veux dormir."

"Nous sommes à la maison, tu vas pouvoir le faire." Le rassura Bill.

"Je veux dormir avec toi."

"Oui ça nous ne pouvons pas le faire. Mais je peux te border dès que tu m'aura aidé à sortir de la voiture." Tom regarda Bill et sourit en ouvrant sa portière. Il se rendit compte que ni leur mère, ni Gordon n'étaient à la maison et il en était quelque peu heureux.

"Je me demande où ils sont ?" Demanda Tom en contournant la voiture pour ouvrir la portière de Bill et l'aider à sortir de la voiture. Il était assez maladroit mais Bill finit par toucher le sol et Tom regarda brièvement autour de lui avant de placer un baiser sur la joue de son jumeau.

Bill rougit et haussa les épaules. "Quelle importance est-ce que ça a ? Bientôt nous aurons notre propre maison et personne ne sera là quand nous reviendrons chez nous parce que nous vivrons seuls." Il sourit et suivit Tom jusqu'à la porte d'entrée. C'était agréable et frais à l'intérieur et Tom saisit l'ourlet de son tee-shirt et ôta le deuxième tee-shirt qu'il portait. Juste le temps de passer de sa Cadillac Escalade© climatisée à ici et il suait déjà comme un cochon. "Je ne pouvais pas attendre."

"Tomi ?"

"Hum ?"

"Je vais faire quelques une de ces interviews." David avait dit à Bill qu'il n'était pas obligé de les faire s'il ne le voulait pas, mais Bill pensait aux fans qui s'étaient révoltés et l'avait fait savoir, qui se souciaient toujours de lui et soutenaient le groupe. La moindre chose qu'il pouvait faire était de s'asseoir devant une caméra et remercier tous ces fans.

Tom essuya l'arrière de son cou avec le tee-shirt qu'il venait de retirer et fronça les sourcils. Il n'aimait pas la façon dont David avait présenté les choses ; il avait fait en sorte que Bill pense qu'il était responsable. Le guitariste savait que David montrerait les choses de telle sorte que Bill le voie de ce point de vue. "Tu es sûr ?"

Bill hocha positivement de la tête. "J'y ai réfléchit ces derniers jours, quand nous ne courrions pas partout et nous le devons aux fans. Je le dois aux fans." Corrigea-t-il.

"Je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit que tu ne veux pas." Tom regarda son jumeau s'approcher de lui et l'embrasser doucement en surface.

"Je sais." Bill se pencha en avant et l'embrassa à nouveau, cette fois longtemps, avec la langue et avant que Tom ne le réalise, il tenait son petit frère contre le mur. Bill rompit le baiser dans un couinement et repoussa Tom en arrière pour rependre son souffle.

"Désolé, désolé." Il secoua la tête et essaya de se retenir. Juste un baiser et sa libido en colère grondait en lui alors qu'il était juste debout devant Bill.

"Non, ça va, je vais bien ; nous allons bien." Il attira Tom tout près et l'embrassa à nouveau. Bill n'avait jamais assez des baisers de Tom. Ils le réconfortaient et simplifiaient tout, il fut tout d'un coup écrasé par le poids des sentiments qu'il avait pour son frère, le père de son enfant. Il gémit dans le baiser et soudainement la chose qu'il voulait le plus était avoir Tom à l'intérieur de lui. "Tomi, Tomi." Dit-il avec impatience alors que Tom lui assénait une succession de baisers chauds dans le cou.

"Oui, Bill ?" Sa voix était tendue car il essayait de résister à la forte envie de prendre Bill et de l'écraser contre lui. Il ne s'était pas senti aussi excité depuis qu'ils s'étaient tournés autour les premières fois, il y a des années.

"Je pense ... je pense que je suis prêt."

Tom cligna des yeux et regarda Bill soupçonneusement. "Tu parles de sexe ? Tu penses que tu es prêt à faire l'amour à nouveau ?" Bill inclina la tête en se mordant la lèvre et Tom referma ses yeux remerciant n'importe quelle divinité qui l'avait écouté ; il embrassa son jumeau jusqu'à ce qu'ils soient tous les deux à bout de souffle. "Allez, je vais te porter jusqu'en haut." Grogna t-il et il disait vrai, il prit Bill dans ses bras aisément.

"Je pense que quelqu'un est vraiment excité." Rit Bill de manière inaudible quand Tom commença à prendre l'escalier lentement. "Tomi, je suis trop lourd pour que tu puisses me porter maintenant." Dit-il en l'embrassant sur la joue.

"Tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu auparavant. Tu n'as aucune idée de combien de temps j'ai attendu ça. Bon Dieu, je dois me branler deux ou trois fois chaque nuit." Grogna Tom quand ils arrivèrent sur le palier.
Bill rit sottement. "J'ai entendu." Chuchota-t-il avant de grignoter le lobe d'oreille de son jumeau.

Les jambes de Tom cédèrent presque et il protesta. "Ne fais pas ça ! Je t'ai presque laissé tomber!" Il rit et posa Bill doucement. Son petit frère l'attira tout près pour un autre baiser torride quand, alors qu'ils entraient dans la chambre de Bill, ils entendirent la porte d'entrée s'ouvrir et des rires.

"Bill ? Tom ? Je sais que vous êtes à la maison! Bill, Mara voudrait te dire bonjour, elle était dans le voisinage. Descendez et venez dire bonjour !" Cria Simone du rez-de-chaussée.

La mâchoire de Tom s'abaissa et il gémit doucement contre l'épaule de Bill. Ça ne pouvait pas lui arriver tout de suite. Il était sur le point d'obtenir du sexe! Il pleurnicha et secoua la tête. "Peut-être que si nous sommes vraiment calmes, elle pensera que nous ne sommes pas ici." Chuchota-t-il dans l'oreille de Bill en se mordant la lèvre quand un délicieux frisson parcouru le corps de Bill.

"Tom! Viens enlever ton tee-shirt puant de la salle à manger ! Nous avons une arrière cuisine, merci." Hurla Simone.

"Merde." Tom voulait pleurer et tout ce que pouvait faire Bill c'était éclater de rire doucement. "Ce n'est pas drôle. Tu n'as aucune idée de combien je te veux, combien je veux te rappeler que tu es mien." Chuchota t-il en embrassant le cou de Bill.

"Je sais, mais bientôt. Je te promets, très bientôt."

FIN CHAPITRE 33

 

 

 

 

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