C h a p i t r e * o2 -

Est-ce que nier est vraiment la solution ?


Bill cracha dans la cuvette des toilettes et fronça les sourcils, il tira la chasse d'eau rapidement et s'essuya encore la bouche. Ça devenait vraiment ridicule.
Il posa sa tête contre la porte de la cabine et soupira, attendant que son estomac ait décidé de se calmer.

Même l'idée du pudding n'arrivait pas à le détendre. A cette pensée, il se retrouva plié en deux au dessus des toilettes, son ventre se contractant, bien qu'il doute sérieusement qu'il puisse encore y avoir quelque chose dans son estomac. Quand le dernier spasme prit fin, il gémit misérablement, se plaignant.

“Bill ?”

Il attrapa brusquement un mouchoir en papier, s'essuya la bouche, le jeta dans la cuvette et tira à nouveau la chasse d'eau.

“Ouais ?” croassa Bill.

Il avala sa salive et grimaça en sentant le goût de bile.

“Tu vas bien ?”

“Oui, Georg. Qu'est ce qu'il y a ?”

“Tu es encore là-dedans, voilà c'qu'il y a. Allez, sors.”

Bill soupira et frotta son visage avec ses mains, ne se souciant pas du fait qu'il étalait son maquillage. Il déverrouilla la porte et sortit, jetant un bref regard à son ami avant de se diriger vers les lavabos. “Qu'est ce qui ne va pas chez toi en ce moment ?”

“J'sais pas.”

“Bill ...”

Georg avait horreur de voir quelqu'un qu'il aimait être malade, et Bill ne faisait pas exception. Il savait que s'il continuait à l'interroger sur sa santé, il continuerait à nier et à ignorer les faits jusqu'à ce que ... Georg ne trouve de quoi il s'agisse. “Quand est ce que tu vas chez le médecin ?”

Bill gémit et ouvrit le robinet, se passa de l'eau froide sur le visage puis bafouilla contre l'eau dégoulinante alors qu'il cherchait des serviettes en papier autour de lui. “Bordel !” dit-il en sentant le distributeur de serviettes vide. “Qu'est ce que c'est que cette putain de salle de bain sans foutues serviettes ?”

“Calme toi. Attends.” Georg quitta le mur contre lequel il était appuyé, entra dans une autre cabine, apporta une serviette à Bill et sourit lorsque celui-ci la lui arracha impatiemment des mains pour la frotter contre son visage. “Mieux ?”

“Ouais.” avoua-t-il, alors qu'il jetait le mouchoir trempé et sortait de la salle de bain. Georg l'empêcha d'aller plus loin et le tira vers lui, le regardant dans les yeux.

“Tu n'as pas répondu à ma question.”

“Si. J'ai dis que c'était mieux.”

Bill ne regardait pas Georg car il savait que ce n'était pas de cette question là dont il parlait.

“Ouais, essaye encore.” dit-il, en essayant de paraître le plus sévère possible.

Bill le regarda et craqua, il ne pourrait rien faire tant que son ami n'en aurait pas finit avec lui.

“Bien, je ne veux pas avoir le rôle du parent concerné et agaçant, mais je le prends. Quand est ce que tu vas chez le médecin ?”

“Je n'y vais pas Georg. On n'a pas le temps.” Bill ne voulait pas avoir cette conversation maintenant, et même à n'importe quel autre moment d'ailleurs.

“C'est des conneries Bill. Si n'importe lequel d'entre nous va mal, David s'en occupera. Tu as juste à lui dire que tu ne te sens pas bien, il ralentira le rythme et on aura un docteur rapidement.”

“Tu sais que je déteste les médecins.”

“Et c'est pour ça que tu fais tout ce cinéma ?” Bill ouvrit la bouche pour répliquer mais il n'avait aucun argument. “Je suis sérieux Bill, tu es tout le temps fatigué et tu manges des trucs vraiment bizarres. D'abord le pudding et maintenant les frites avec du beurre ?”

Il blanchit.

“Hey, c'est meilleur que ce que tu penses.” se défendit Bill, se demandant quelles chances il avait d'obtenir à nouveau des frites avant d'arriver à l'hôtel. Ils venaient de finir de jouer dans une arène à Lisbonne et il avait attendu avec impatience ces deux jours de repos. Tout ce qu'il aura à faire, il le fera à l'hôtel.

“Ouais, je te prends au mot. Sérieusement Bill, fais quelque chose, ce n'est pas normal.”

“Je sais que ce n'est pas normal.” dit-il à contrecœur. “Si tu veux, j'irais regarder mes symptômes en ligne et s'ils sont sérieux, j'irais chez le docteur, okay ?”

“Et tu me le diras s'ils le sont ?” demanda Georg, fronçant les sourcils. La définition du mot 'sérieux' de Bill différait quelque peu de celle des gens raisonnables.

“Peut-être. Si c'est assez sérieux.”

“Bill ...”

“Georg... ” Il sourit et haussa les épaules. “Qu'est ce que tu veux de moi ?”

“Que tu te sentes mieux.” dit sérieusement Georg. Bill soupira et sourit.

“Merci Georg.”

“Ouais, bref. On ne peut pas se permettre que notre seul chanteur soit malade, n'est-ce-pas ? Sinon Gustav et moi serions obligés d'aller seuls aux interviews et ça personne ne le veut.”

Il roula des yeux et ouvrit la porte de la salle de bains. Bill rie en sortant derrière lui, puis fut surpris de trouver Tom appuyé contre le mur opposé.

“Qu'est ce qui s'est passé ?” demanda-t-il, se penchant vers l'avant alors qu'il décroisait les bras et s'approchait. “Ton maquillage a coulé.”

“Il me parlait de la fin de Titanic, et il a commencé à pleurer.” dit Georg sans hésitation, contrant la curiosité du blond. Tom roula des yeux.

“Pas encore.”

Bill bouda et haussa des épaules. “C'est un film triste.”

“Oui, c'est un film très triste.” Tom roula encore des yeux et sourit. “Allez, Saki est dans le van.”

Bill le suivit, cherchant à attraper le regard de Georg puis marcha à côté de lui alors que Tom était plus loin devant.

“Merci.” chuchota-t-il, et Georg haussa les épaules.

“Ouais, j'ai pensé que tu n'aurais pas besoin de Tom en Mode SuperProtectif.”

Bill rit.

“Tu n'imagines même pas. Qu'est ce que vous avez prévu de faire ce soir ?”

“On va en boîte !” Georg poussa des cris de joie et regretta immédiatement quand il vit que Bill grimaçait. “Désolée, montée d'adrénaline. J'ai besoin d'un peu d'action, et une jolie fille bien roulée saurait vraiment me divertir.”

“Est-ce que ...Tom vient avec vous ?” demanda Bill avec hésitation, sortant un stylo et se préparant à sortir.

“Il a dit qu'il viendrait peut-être.” Il haussa les épaules, fouillant dans ses poches. “Tu as un autre marqueur ?”

“Bien sûr.” Bill en sortit un de sa poche arrière et soupira de nouveau. “Georg ?”

“Hmm ?”

“Ca te dérangerais si je demandais à Tom de rester avec moi ce soir ?” Georg leva les yeux et hocha la tête vers Saki alors qu'il les conduisait tout près de la porte. Gustav et Tom attendaient déjà, parlant avec vivacité de la soirée qui s'annonçait.

“Et bien, je suppose que non. Enfin, même s'il attend cette soirée avec impatience. Mais je lui dirais que tu es malade et il restera, j'en suis sûr.”

“Non !”

Gustav et Tom le regardèrent et il rougit, secouant rapidement la tête.

“Non, je ne veux pas que tu le fasses. Tu sais quoi, c'est okay. J'ai juste agi comme un idiot pendant quelques secondes. Tu me connais.”

“C'est bon Bill, parce que tu es malade ...” Georg leva les mains au ciel face au regard qu'il recevait et sourit. “Me regarde pas comme ça. J'arrête.”

“Merci.” Saki fit signe à deux autres personnes de l'équipe de sécurité et les portes s'ouvrirent.
Que la fête commence ...


~ * ~ * ~ * ~ * ~

Bill leva les yeux et sourit. “Hey.”

“Hey.” Tom lui sourit en retour et ferma la porte derrière lui. Il détestait devoir passer par le couloir, une porte liant les deux chambres était bien plus pratique. “Qu'est ce que tu as prévu de faire ce soir ?”

“Je vais bientôt aller me coucher.” Bill bailla comme pour illustrer les faits. “Et toi, tu vas t'amuser.” dit-il, tendant les bras pendant que Tom s'asseyait à ses côtés sur le lit. Bill rie alors que Tom le tirait sur ses genoux et enfouissait son nez dans son cou.

“Tu te sens comment ?” Sa voix était étouffée, mais Bill comprit.

“Juste un peu fatigué ...”

“Tu veux que je reste ici ce soir ?” Bill secoua la tête, faisant glisser ses mains le long des joues de Tom. “Tu sais que je pourrais le faire, hein ?”

“Bien sûr.” dit il sérieusement, se penchant pour l'embrasser brièvement. “Mais tu sais ce qu'on a dit.”

“Ouais ...” Tom regardait au loin alors qu'il frottait ses mains contre les hanches de Bill. “Ouais, je sais.”

“Okay, bon. Allez maintenant va t'en, avant que je ne change d'avis.” Il tourna le visage de Tom vers le sien et l'embrassa de nouveau.

“Je ne partirais pas longtemps. Je crois que je suis aussi très fatigué.” Bill regarda suspicieusement son jumeau alors qu'il l'allongeait sur le lit.

“Vraiment ... ?”

“Tu en doutes ?” dit Tom par derrière son épaule alors qu'il faisait un signe de la main, partant sans aucun autre regard derrière lui.

Bill rie, mais dès qu'il entendit la porte se refermer, sa bonne humeur retomba. Il se pencha en arrière et regarda fixement le plafond, se demandant pourquoi tout à coup, il n'avait plus sommeil. Avant qu'il ne puisse se lever et s'habiller, il entendit un coup frappé à la porte et Bill la regarda, fronçant les sourcils.
Tom ne frappait jamais et c'était la même chose pour Gustav s'il savait qu'il était éveillé.

“Entrez !” hurla t'il en espérant qu'il l'ait fait assez fort pour que la personne de l'autre côté puisse entendre.

La porte s'ouvrit sur Georg qui cala sa tête dans l'entrebâillement, prêt à rentrer. “Hey.”

“Hey. Est-ce que tu l'as fait ?”

Bill fronça les sourcils.

“Quoi ?”

“Est-ce que tu as cherché tes symptômes ?”

“Oh ...” Bill tressaillit et secoua la tête. “Non, j'ai laissé mon ordinateur portable dans le bus. Et non, je n'irais pas le chercher.” dit-il.

Georg sourit et avança dans la pièce avec sa sacoche d'ordinateur portable accroché à l'épaule. “Tu vas le prendre en boîte ?” demanda Bill de manière significative, partagé entre le désir de rire et d'être irrité.

“Ouais, parce que j'adore faire ça, vérifier mes mails pendant qu'une jolie fille me chuchote des trucs à l'oreille.” Il le retira de son épaule et s'assit sur une chaise. “Tu as promis Bill.”

“J'ai fais ça ?” Il bouda, tripotant l'édredon en dessous de lui.

“Ouais tu l'as fais, et cette mimique que tu prends quand tu boudes ne marche qu'avec Tom et le reste du monde.” Georg rit et partit, laissant Bill, encore vexé. Il se retourna et regarda méchamment le sac qui contenait l'ordinateur, se demandant pourquoi il ne s'était pas juste levé et n'était pas parti sans regarder. Georg le harcèlerait jusqu'à ce qu'il sache la cause de tous ses ennuis ... En plus, il aimerait bien pouvoir mettre un nom sur ce qu'il sentait.

"Bien …" Dit-il en soufflant, s'étirant et roulant sur le lit pour trouver une position confortable. Il voulait aller de l'avant et le faire maintenant, avant que "Drôle de Dames" ne commence et qu'il ne s'endorme. Bill alluma l'ordinateur portable rapidement et alla sur un site web médical largement utilisé. Avant de commencer, il s'était préalablement brossé les dents, pas la peine de se brosser les cheveux de nouveau, puis s'était installé sur le lit, l'ordinateur posé sur ses jambes. Bien, qu'est ce qui ne vas pas …"Je ne veux plus devoir me précipiter dans la salle de bains encore une fois." Il leva les yeux au ciel, posa précipitamment l'ordinateur à côté de lui sur le lit et couru dans la salle de bain. Quand Bill revint, ce fut la première chose qu'il saisit dans la barre d'outils.

"Nausée … Vomissements … Sensibilité aux odeurs … Maux de tête … Envie fréquente d'uriner …" Bill parlait à voix haute pendant qu'il saisissait les mots. "Alors?" Son ventre grogna, il se frotta l'estomac jusqu'à ce que la nausée indésirable soit passée. "Ugh, ça suffit pas ?" Il cliqua sur entrée et attendit que le site fasse le reste. Il regarda les résultats et un premier sourcil se releva.

Puis le second.

Un petit rire nerveux sorti de lui-même pendant qu'il continuait de fixer l'écran. Cela ne pouvait pas être vrai. Ca devait être une erreur ; il devait sûrement avoir obtenu le résultat de quelqu'un d'autre. Mais il savait que ce n'était techniquement pas possible. Un mal de tête s'empara de lui et il referma aussitôt l'ordinateur portable, le poussant de ses genoux et se pelotonnant sur le lit. Il rie de nouveau et secoua frénétiquement la tête ; il devait être fou, ne serait-ce que d'y avoir pensé un instant. C'était une erreur, une erreur stupide.



Bill ferma les yeux et se débattit avec la couverture pour qu'elle le recouvre entièrement quand quelqu'un vint à frapper à la porte encore et encore. "Ouais ?!" Demanda-t-il, essayant de ne pas sembler aussi irrité qu'il l'était en réalité.



"Service de chambre!" Son estomac gronda et il bondit pratiquement à la porte. "Eh ! J'avais oublié que j'avais commandé quelque chose !"



Bill sourit quand il ouvrit la porte, sortant du chemin pour laisser passer le plateau.



"Vous le voulez toujours monsieur ?" demanda l'homme, révélant le repas dessous le couvercle en forme de dôme. Bill sourit en coin quand il vu les frites et le récipient emplit de sauce au beurre posé à côté.



"Bien sûr." Il inhala l'odeur, essayant de ne pas sauter partout. L'homme contenu un petit rire amusé, faisant rouler le plateau près de la petite table à côté du balcon, arrangeant le plat avec les couverts et les fleurs. Bill commença à vraiment danser, retirant un billet de dix euros de sa poche et le remettant à l'homme. S'il en avait eu un de cent sur lui, il le lui aurait probablement donné. L'homme inclina la tête, le remerciant et sorti rapidement. Bill déposa le beurre sur les frites et mâcha joyeusement quand il s'arrêta pour regarder ce qu'il mangeait. Le site Internet qui lui avait incontestablement donné un faux résultat, avait également mentionné des envies alimentaires étranges.



Il parcoura des yeux le lit et fronça les sourcils. L'ordinateur portable était là où il l'avait laissé. Enfournant dans sa bouche une grosse poignée de frites, Bill se retourna et prit l'ordinateur, ouvrant l'appareil pour refaire la même recherche. Il l'apporta à la table et lu tandis qu'il mangeait, des cheveux se levant sur sa nuque. C'était insensé, ça ne pouvait pas être vrai et … il allait encore devoir retourner à la salle de bains. Bill s'essuya la bouche sur la serviette et se précipita dans la salle de bain.



Quand il en sortit, il couru à son sac et en retira son téléphone, composant le numéro de Saki. Il sonna seulement deux fois et Bill dû avaler rapidement l'énième poignée de frites qu'il venait de fourrer dans sa bouche en attendant que quelqu'un réponde à l'autre bout du fil. "Saki, je dois aller à la pharmacie … non, ça va. J'ai juste besoin de plus de démaquillant … non, je veux aller l'acheter moi-même … Bien, je serai prêt." Il raccrocha le téléphone et inclina la tête en direction de l'ordinateur portable. "C'est totalement stupide et je le fais juste pour te prouver que tu as tort." dit Bill à l'ordinateur. Il se senti inexplicablement mieux en imaginant l'engin outré.



~*~



"J'en suis sûr." sourit Tom à la blonde en face de lui, prenant une autre gorgée de sa boisson. Elle rie jovialement et Georg donna à Tom un coup de poing dans l'épaule. Il siffla, la douleur était telle qu'il avait eu l'impression d'être frappé avec une brique. Gustav, assis diagonalement à lui, semblait compatir. Georg devenait toujours très amical et énergique quand il était presque ivre.



"Mec, j'attendais avec impatience ces jours de congé." grogna Gustav, s'enfonçant plus dans la banquette et regardant fixement le plafond. La rousse à côté de lui le tira à elle pour un baiser torride. Quand ils se séparèrent, Georg et Tom applaudissant, Gustav respirait difficilement. "J'ai hâte de te voir nue." dit-il.



"Je ne te pensais pas comme ça." dit-elle, se mordillant la lèvre et rougissant. Georg exulta.



"Comme le dit si bien Gustav, il faut se méfier de l'eau qui dort." La table entière rie, le batteur donna un petit coup à Georg, plus par principe qu'autre chose, avant d'être de nouveau tiré dans un autre cercle de baisers. Georg avait sa blonde qui se pelotonnait contre lui ; son occupation actuelle était beaucoup plus silencieuse que les leurs.



Tom reporta son attention sur son rencard et sourit. "Alors …" Il porta son regard vers la table et son verre. "Ton verre est vide. Qu'est ce que tu veux ?"



"Ce que tu bois." gazouilla-t-elle. Seul le gin qu'il avait dans l'estomac lui permit de ne pas lever les yeux ciel d'exaspération. ‘Comme c'était original.' se dit-il.



"Ok, aucun problème." Tom attira l'attention d'une serveuse et leva son verre, en indiquant la même chose et pour deux. Elle acquiesça d'un signe de tête et il reporta une fois encore son attention sur la fille qui riait sottement à côté de lui. "Alors, qu'est-ce tu fabriques à Lisbonne ?" demanda-t-il.



"Je vous suis depuis la maison. Je vis à Berlin." Elle se rapprocha, frottant son nez contre le sien. Tom savait que c'était supposé être mignon, mais ça lui faisait seulement penser à Bill quand elle le fit. Ce n'était pas bon, ils étaient d'accord.



"Agréable d'avoir quelques fans du pays dans la foule." sourit-il. Elle était vraiment jolie, même s'il ne se pas rappelait pas de son nom.



"Anna, t'as mon porte-monnaie ?" Son amie blonde, actuellement assise sur les genoux de Gustav, la regardait fixement, fronçant les sourcils et l'écarta brusquement un peu de Tom.



"Il est dans ta poche." dit-elle, revenant à Tom.



"Alors, Anna, tu as aimé le concert ?" demanda-t-il, souriant à sa bonne fortune. Elle inclina la tête, se rapprochant un peu plus.



"J'aime toujours tes concerts."



"Mes concerts ?"



"Oui, tu es le seul que j'observe sur scène." chuchota Anna. Tom observa le mouvement rapide de sa langue qui passait d'une façon aguicheuse entre ses lèvres pulpeuses et décida que ça ferait l'affaire. Ils étaient d'accord que c'était mieux ainsi. Il pressa ses lèvres aux siennes et la trouva très douée, tirant Anna tout près, elle posa ses mains sur ses épaules, se détachant un peu. Quand ils se séparèrent, il savait qu'elle était prête ; il soupira, se demandant pourquoi il se sentait ainsi dans un moment pareil. 'Encore plus à côté de la plaque qu'à la normale.' raisonna-t-il.



"Pourquoi ne montons nous pas dans ma chambre d'hôtel, on pourra parler ?" demanda Tom, passant un doigt le long de son visage se dirigeant dans le bas de son cou. Son frisson était différent de celui de Bill. Pas satisfaisant.



"Sûr …" haleta Anna, jetant un coup d'œil à ses amies. "Ca va aller pour elles, pas vrai ?"



"Il me semble que nous terminerons tous au même endroit de toute façon." la rassura t-il, la tirant de la banquette sans un autre regard derrière lui. Il était temps de durcir un peu son cœur.



~*~



"Y a-t-il un problème ?"



Bill fit la moue derrière ses grandes lunettes de soleil de marque et croisa les bras. Il y avait une raison pour laquelle Saki ne parlait jamais beaucoup mais était toujours écouté quand il le faisait. Tout le monde s'arrêtait toujours pour observer cette armoire à glace parler. C'était inconscient et personne n'était immunisé. Personne, sauf Gustav. Gustav avait toujours fait ce qu'il voulait, quand il le voulait. "Je peux entrer seul."



"Il est presque minuit."



"Ca va aller."



"Il est presque minuit."



"Je peux faire mes propres achats." sourit Bill, levant d'un petit coup sec la tête, espérant faire fondre le plus grand des hommes. Saki le regarda de bas en haut et fronça les sourcils, réfléchissant un instant.



"Il est presque minuit."



Bill était à deux doigts de crier.



"J'ai compris, mais tu ne peux pas rester à l'extérieur du magasin ? Juste … près de la porte ou quelque chose dans ce style ? Je veux un peu de vie privée."



"Bien." Saki s'éloigna de la porte de la voiture et Bill en sorti, regardant autour de lui, le parking était pratiquement désert. En réalité, il n'y avait personne, juste une voiture, certainement celle de la seule personne travaillant dans le magasin à cette heure, le propriétaire. Bill soupira alors qu'il se dirigeait vers l'entrée, puis pâlit quand il sentit l'air conditionné souffler sur lui. Saki était resté à la porte comme il le lui avait demandé, penchant quand même la tête vers l'intérieur pour regarder sévèrement la femme au guichet en avertissement.



Bill arpenta les allées, prenant au passage un quelconque démaquillant, se saisissant d'un quelconque dissolvant supplémentaire pendant qu'il se dirigeait vers le bon rayon. Il regarda au loin, sur les étagères, les différents tests de grossesse, essayant de prendre son courage à deux mains pour se diriger là-bas. Sa tête lui fit mal juste en pensant à ça, il la baissa vivement et continua regardant toujours ces étagères du coin de l'œil. L'allée des confiseries modifia son humeur et distraitement il se saisit de quatre barres de Snickers© avant de, finalement, se rappeler pourquoi il était venu.



Ses yeux s'élargirent comme des soucoupes quand il se rendit compte qu'ils proposaient plusieurs modèles. Lequel choisir ? Il jeta un coup d'œil derrière son épaule et vit Saki regarder derrière lui. Bill savait qu'il rougissait, mais il n'allait pas repartir les mains vides. De combien de façons différentes une personne pouvait-elle apprendre qu'elle était enceinte ? La plupart avaient un minuteur intégré, certains donnaient la réponse en couleur, d'autres en musique. Musique. Il sourit et en prit un, fronçant les sourcils quand il lu la chanson. William Tell Overture ? Non merci … Bill le remit sur l'étagère et se déplaça, s'arrêtant devant une boîte toute simple. Plus (+) si vous êtes enceinte, moins (-) si vous ne l'êtes pas. Simple et au point.



Il avait besoin de simplicité en ce moment.



S'en saisissant, Bill le fourra au milieu de tous ses achats et se dirigea vers la caisse, s'accoudant sur le comptoir de façon à ce que Saki ne puisse pas voir ses achats. La femme lui sourit brièvement et commença à passer ses articles. Il se demanda une énième fois comment pourrait-il oublier toutes ces pensées. "C'est pour votre petite amie ?"



Il cligna des yeux. "Je suis désolé … pardon ?"



"C'est pour votre petite amie ?" La femme souleva la boîte et sourit franchement de nouveau. "Vous êtes un peu jeune, non ?"



"Non, vous êtes juste trop vieille." dit-il hargneusement, saisissant la boîte de sa main et la jetant dans le sac. La femme le regarda fixement et ils n'échangèrent plus un mot. Il finit de payer ses achats, heureux de pouvoir sortir de là. Bill ne prononça pas un mot non plus jusqu'à ce qu'ils soient arrivés. Il remercia Saki en sortant de la voiture, se saisissant de son sac et le tenant fortement contre son torse jusqu'à ce qu'il soit revenu dans sa chambre.



Il jeta le sac sur le lit comme s'il lui brûlait les mains puis se moquer de lui-même et de cette situation complètement stupide. C'était fou. Bill secoua la tête et commença à s'éloigner du lit, mais à cet instant, il se souvint des barres de Snickers© à l'intérieur du sac et tout son corps en réclama une. Ou deux. Au diable, peut-être même les quatre. Il fouilla dans le sac, s'arrêtant net quand sa main frappa la boîte.



Bill la retira du sachet, la détaillant, lisant les instructions distraitement comme s'il s'agissait des barres de Snickers©. Est-ce que ça pouvait faire de mal ? Il rie et l'instabilité de son estomac se calma ; peu importe à quel point c'était fou. Et ça l'était.



Fou.




Il sourit, haussant les épaules, mordant à pleines dents dans la barre chocolatée, se dirigeant vers la salle de bains. Cinq minutes plus tard, si quelqu'un d'autre avait été dans la chambre, il aurait entendu un cri d'étonnement. "PUTAIN C'EST SÉRIEUX ?!"

FIN CHAPITRE 3

 

 

 

 

 

 

NAVHAUT
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