Chapitre 30 *

Est-ce que la théErapie est vraiment la solution ?


Andreas savait que ce n'était pas bien. Il savait qu'il devait s'arrêter, mais honnêtement, il ne s'était pas attendu à ce que les lèvres de Bill soient si douces. Il succombait à la pression du chaste baiser, et il eu un temps de pause alors que les lèvres dont il rêvait s'entrouvraient légèrement. Andreas pouvait sentir la chaleur et fit courir sa langue le long de la lèvre inférieure de Bill. Le chanteur ne réagit pas et il prit confiance alors qu'il approfondissait le baiser.

Etait-ce réellement un baiser lorsque l'un des participants n'était pas conscient ?

Il ne voulait pas penser à ça, pas quand la bouche de Bill était si douce avec un arrière goût de dentifrice. Andreas ne pouvait pas croire qu'il tombait si bas ; même s'il se criait intérieurement d'arrêter ça et il frissonna involontairement. Bill bougea et bailla dans sa bouche et Andreas se recula. Il se sentait saoul et hors contrôle, mais il ne pouvait pas lâcher Bill et s'en éloigner.

Andreas avait réellement besoin de s'éloigner.

Il baissa les yeux sur Bill et son cœur rata un battement. C'était un amour profondément encré en lui et il était dur de s'en défaire. Avant qu'ils ne partent en tournée de promotion pour Scream, Andreas avait rassemblé son courage pour dire à Bill ce qu'il ressentait. Il était pratiquement sûr que le jumeau aux cheveux noirs corbeau ne lui retournerait pas ses sentiments mais à cet âge là, on savait juste qu'on pouvait mourir sous la pression de chaque émotion ressentie.

Andreas fit courir un doigt dans les cheveux de Bill jusqu'à sa tempe, traça le creux de sa joue et l'élégante ligne de sa mâchoire. Le blond autorisa sa main à voyager sur le cou de cygne de Bill et sentit le pouls du brun dans le bas de sa gorge. Il avait été si sûr d'être passé au-dessus de ça. Andreas ne s'était pas attaché à quelqu'un pendant des années, et puis Bill était revenu et semblait encore plus beau, encore plus brillant, encore plus tout. Il avait réussi à ébranler le mur qu'il s'était construit autour de son cœur.

Il baissa les yeux sur sa main et réalisa qu'elle n'était plus à la gorge de Bill mais qu'elle reposait légèrement contre sa poitrine. Andreas déglutit de façon audible et fixa sa main mais ne la bougea pas ; quelque part au fond de son esprit, il se demandait si c'était aussi doux que ça en avait l'air, aussi doux qu'il se l'imaginait ? Sa main décida de vérifier et Andreas prit gentiment un sein dans sa main. C'était doux mais ferme, et il vit avec horreur le visage de Bill se fendre d'une grimace.

Andreas enleva rapidement sa main ; il respirait lourdement alors qu'il attendait de voir si son monde allait s'effondrer. Bill bougea encore et soudainement la pire odeur atteignit son nez alors que le chanteur présentait comme d'habitude une expression sereine. Andreas voulait vomir et il se demandait si c'était l'univers qui le punissait. Il ne pouvait pas réveiller Bill parce qu'il venait juste de s'endormir et Andreas n'avait pas la prétention de pouvoir porter Bill ; s'il le faisait tomber il n'y aurait aucun endroit où il pourrait se cacher de Tom.

Tom .

Merde.

Andreas toussa doucement et essaya de faire partir l'odeur alors que ses yeux se remplissaient d'eau. Oui, il décida que l'univers le punissait et il réalisa qu'il se sentait malade et que ce n'était pas à cause du pet que son meilleur ami avait lâché. Ça le frappa littéralement de se rencontre compte que son premier baiser de Bill était quand ce dernier lui tombait dans les bras pour un peu de réconfort et s'endormait. Il reposa sa tête contre l'arrière du fauteuil et fixa le plafond, et maintenant ses yeux se mouillaient pour une raison entièrement différente.

~ * ~ * ~



Sa peau le démangeait. Georg lui envoya un sale regard. Tom bougea en sentant les papillons dans son ventre et exhala bruyamment quand le van tourna au coin. Ils avaient déjà déposé Gustav chez lui et il ne restait plus que Saki, Georg et lui-même dans le van. Tom était presque sûr qu'il serait plus rapide pour lui de courir jusqu'à chez lui.

Finalement, ils tournèrent dans la rue et il tomba sur l'expression étrange de Georg alors qu'il posait sa main sur la poignée de la portière avant que le van ne s'arrête complètement. "Hé mec, tout va bien ?"

"Ouais." Dit Tom de façon absente alors qu'il jouait avec son piercing. Le van se gara devant sa maison et il ouvrit la porte lui-même. Saki regarda par-dessus son épaule et fronça les sourcils alors que le guitariste se jetait hors du van et claquait la porte derrière lui. Tom leur fit un rapide geste de la main et ne regarda pas en arrière alors qu'il cherchait ses clés de voiture dans ses poches. Il trouva le trousseau de clés et appuya sur le bouton. Après avoir mis sa valise sur le siège arrière, il monta et alluma le moteur.

Tom sortit son téléphone et commença à composer le numéro de Bill mais pensa à mieux alors qu'il sortait de l'allée. Il préférait plutôt faire une surprise à son jumeau. Le chemin jusqu'au Bed and Breakfast sembla se passer en une seconde et il trouva une place sur le parking.

Il courut jusqu'à l'intérieur, fit un petit geste à Nikolai qui était au bureau et monta les marches deux par deux. Tom toqua à leur porte quand il réalisa qu'il avait oublié sa carte magnétique. Bill ouvrit la porte poussa un cri perçant alors que Tom le poussait à l'intérieur et l'embrassait fermement.

"Mami Lily va venir passer quelques jours ici bientôt." Dit Bill contre les lèvres de Tom alors qu'il fermait la porte.

"C'est tout ce que tu as à dire ?" Demanda Tom le souffle court, alors qu'il se reculait pour regarder le visage de son frère.

Bill baissa la tête. "Je t'ai manqué ?"

"Est-ce que je t'ai manqué ?" Demanda le blond indigné.

Le sourire de Bill se fana et il acquiesça sérieusement. "Tu n'as pas idée." Dit-il doucement. Tom brisa la petite distance entre eux et l'embrassa. Il mit dans le baiser tout ce qu'il avait ressenti durant leur séparation et bientôt Bill gémit dans le baiser, se pressant contre Tom alors qu'ils se dirigeaient lentement vers l'intérieur de la chambre.

Tom sentit comme si les mains de Bill étaient partout et ça le rendait fou alors qu'il brisait le baisait et léchait la peau chaude derrière l'oreille de son jumeau. Bill frissonna et Tom ferma ses yeux face aux émotions qui se succédaient en lui. "Je t'aime." Dit-il calmement, et il sentit le sourire de Bill dans son cou.

"Je t'aime aussi." Bill lui sourit lascivement. "Tomi ?"

"Ouais ?"

"Est-ce que tu veux que je le suce pour toi ?"

Tom cligna des yeux. " ... quoi ?" Son petit frère l'embrassa malgré son choc et il savait qu'il ne pouvait pas avoir entendu correctement avec tout le sang qui se dirigeait vers son sexe.

"Est-ce que... tu veux ... que je te suce ?" La langue rose de Bill fit une brève apparition alors qu'il humectait ses lèvres et les yeux de Tom se fixèrent dessus. Il rapprocha gentiment Bill contre lui et l'embrassa jusqu'à le sentir fondre dans ses bras. Quand Tom relâcha les lèvres de Bill, il le regarda et lui sourit. Il se sentait tellement mieux maintenant qu'il était revenu là où il appartenait.

"Autant que j'adorerais ça, et je veux dire adorerais ça, je veux te le faire en premier."

Bill fronça les sourcils. Ils étaient sur un terrain inhabituel maintenant ; Tom n'aurait jamais réellement volontairement fait une fellation avant. Il le faisait dès fois mais c'était seulement quand Bill le demandait. Il fixa son jumeau choqué alors que Tom bougeait lentement vers lui et vers le lit. "Es-tu sûr ?" Glapit-il alors qu'il essayait de ne pas faire transparaître trop d'espoir. Tom se contenta juste de le pousser jusqu'à ce qu'il tombe assis sur le lit et s'agenouilla entre ses jambes.

"Est-ce que j'ai l'air d'être sûr comme ça ?" Les yeux de Tom étaient noirs et son visage ne ressemblait à rien de ce qu'il avait déjà été. "Couche-toi." Dit-il d'une voix rauque.

"Non, je veux regarder. Laisse-moi aller à la tête du lit comme ça je pourrai être contre les oreillers. Ainsi je n'aurais pas à m'inquiéter de mon incision et tu pourras faire tout ce que tu veux." Suggéra Bill le souffle court.

Tom sourit et acquiesça. "Alors j'espère te voir nu." Grogna-t-il en aidant Bill.

"J'espère que t'espère !" Bill sentait qu'il y avait quelque chose de différent à propos de Tom, et ça l'excitait autant que ça le rendait confus. Il n'était pas repoussé par la dominance de son jumeau ; c'était quelque chose qui flottait entre eux à chaque fois. Tom était juste... différent.

Bill ne dit pas un mot alors que son tee-shirt était enlevé. Tom l'embrassa encore ; ça le rendait léger et excité et Bill enroula ses bras autour du cou de Tom et le rapprocha, autant que possible. Son jumeau fit courir ses mains dans le dos de Bill, la chair de poule apparaissant partout où il le touchait.

"Tu as froid ?" Demanda Tom inquiet après avoir casser le baiser avec réticence.

Bill secoua la tête. "Non. Juste..." Il haussa les épaules et rit en jouant avec une des dreadlocks de Tom. "Ça fait longtemps, tu sais ?"

"Ouais, je sais." Sourit Tom et il fit rapidement passer son tee-shirt par-dessus sa tête et l'envoya quelque part derrière lui. "Mon dieu, tu es magnifique." Dit-il le souffle court alors qu'il faisait jouer ses mains sur les bras de Bill jusqu'à ses épaules. Sous ses yeux, les seins de Bill durcirent et Tom sentit son sexe frémir d'anticipation.

"Tu dis juste ça comme ça." Bill détourna le regard alors que Tom glissait ses mains sur sa poitrine et prit ses seins tendrement. Il ferma involontairement ses yeux et siffla devant les sensations délicieuses qui courraient dans son corps et finissaient droit dans son sexe. Il ne s'était pas senti si excité depuis un moment et Bill ronronnait alors que tout son corps frémissait.

"Non, un jour tu me croiras." Dit Tom et il déposa ses mains sur un côté de son enfant pas encore né. Il regarda l'étoile à l'extrémité du ventre de son frère et réalisa qu'elle semblait un peu distendue. Tom était heureux et il rit de façon inaudible, et il se pencha et déposa un rapide baisé. "Mais pour le moment, je vais enlever ce pantalon." Dit-il avec une exaspération feinte.

"Si tu y arrives." Rit Bill à cause des chatouilles.

"Tu n'es pas si gros, bébé." Tom réussit à faire glisser le jean le long des jambes élancées de son frère. Bill aida son frère à retirer ses sous-vêtements. "Définitivement magnifique." Souffla Tom contre le ventre de Bill et il rebougea vers le lit gentiment. Il arrangea les oreillers rapidement et aida Bill à se repositionner bien qu'il se plaignit du fait qu'il n'avait pas besoin d'aide.

Tom grimpa sur le lit et sa tête se trouva entre les cuisses de Bill. Il put sentir son jumeau trembler et s'il n'avait pas l'érection rouge et droite devant lui il aurait pu penser que Bill avait peur. Il se pencha dessus et souffla sur le gland, et Bill hoqueta et froissa les draps.

"Oh Tomi." Gémit-il alors que Tom léchait la veine proéminente qui était visible sur le côté du sexe de Bill. Il savait que son jumeau adorait ça quand il prêtait une attention particulière à cette veine et Tom lécha le sexe turgescent de Bill alors qu'il massait gentiment ses testicules. Les hanches de Bill fit un mouvement involontaire et Tom se retrouva à fixer la cicatrice sur son estomac.

Il enroula ses bras autour des cuisses de Bill et le porta sur le lit. Bill baissa les yeux le souffle court et se tortilla embarrassé mais Tom n'était pas sur le point de relâcher sa prise. "Arrête de bouger." Murmura-t-il alors qu'il soufflait sur la fente, le pré-sperme s'en échappait déjà et Tom lécha ses lèvres inconsciemment avant de prendre une large respiration et avaler Bill jusqu'à la garde.

Bill cria de plaisir alors que Tom creusait ses joues et commençait à le sucer activement. Son corps voulait se tortiller mais il savait qu'il ne le pouvait pas, il avait déjà senti un tiraillement inconfortable au niveau de son incision et ne voulait pas la rouvrir. Il se força à ne pas bouger. Malheureusement ça augmentait les sensations et Bill gémit et ferma les yeux.

Tom savait qu'il n'était pas si bon que ça en fellation, mais il était enthousiaste et n'avait pas le réflexe du rejet, deux choses qui ne pouvait que plaire au partenaire. Il respirait par le nez. Bill gonfla dans sa bouche et miaula désespérément alors qu'il prenait dans chaque main quelques dreadlocks pour les tirer de côtés différents. Si sa bouche n'avait pas été prise, il se serait plaint mais en levant les yeux il vit le visage de Bill et vit le plaisir absolu et tout ce qu'il put faire était d'être fier de pouvoir faire ressentir ça à son jumeau.

Il déglutit fortement et Bill pressa sa tête avec ses cuisses signifiant sa délivrance proche. Il caressa la chair chaude avec son piercing et leva sa tête alors que le sexe de Bill sortit de sa bouche dans un petit « pop » audible, mais Tom le reprit entièrement en bouche jusqu'à la base arrachant un orgasme à Bill.

Bill ne pouvait rien entendre ni voir autre que ce blanc aveuglant comme si tous ses os glissaient hors de lui en passant par son sexe, le laissant hébété. Il s'étala contre les oreillers, les yeux fermés et son corps frétillait de bonheur.

Tom lutta pour avaler mais le fit. Il n'aimait pas ça d'habitude mais aujourd'hui c'était différent. Si Bill pouvait portait son bébé, le moins qu'il puisse faire était d'avaler. Il se sentit vainqueur et leva les yeux ; il cligna des yeux et fronça les sourcils.

Etait-il... Tom ne pouvait pas croire ce qu'il voyait. Il rampa jusqu'au corps de Bill, et il aurait rit si ça avait été drôle. Il palpa son érection dans son pantalon et siffla car très sensible ; Tom pouvait sentir la caresse rugueuse. "Bill ?" Essaya-t-il gentiment en secouant l'épaule de son frère. Pas de réponse. Tom essaya encore en se rendant compte des poches sous ses yeux. Presque instantanément, son érection disparut et Tom se coucha près de Bill en se rapprochant de lui et il le rejoignit dans son sommeil.

"Vous êtes des rockstars maintenant ; vous ne devez plus venir voir votre grand-mère, hein ?"

"Grand-mère !" Sourirent Bill et Tom en enveloppant la vieille femme dans une étreinte ferme. Grand-mère Lily y était habitué et sourit en leur embrassant les joues.

"Comment vont mes garçons chéris ?" Demanda-t-elle avec un large sourit. Elle était plus petite qu'eux depuis l'âge de dix ans. Les deux garçons auraient généralement essayé de se soustraire à son regard en noyant le poisson mais maintenant... Tom semblait perdu et Bill était sérieusement mal à l'aise. Ils savaient que leur grand-mère était au courant de la grossesse de Bill mais ils se sentaient vaguement embarrassés de ça maintenant qu'ils étaient en face de leur grand-mère Lily.

"Nous allons bien." Fit Tom en se balançant d'un pied à l'autre et en tenant ses bagages d'une main.

"Les garçons, laissez votre grand-mère entrer dans la maison entièrement avant de l'attaquer." Simone venait de derrière eux et regarda Bill. "As-tu pris tes vitamites ?"

"Oui." Dit Bill irrité.

"Sois pas ainsi, tu as oublié de les prendre hier." Simone lui envoya un regard noir.

"Simone, je suis sûre que ce n'était qu'un simple oubli. Allons les garçons ; montrez-moi la chambre d'amis." Lily enroula ses bras autour de Tom et Bill et les laissa la guider à la chambre qu'elle occuperait pour les prochains jours. Dès qu'ils furent hors de portée des oreilles trainantes, elle grogna. "Est-ce qu'elle a tout le temps été comme ça ?"

"Tout le temps, grand-mère. " Siffla Tom. "Elle n'arrête pas de le harceler et de le harceler encore et encore même si ce n'est pas bon pour Bill."

"Ah, mon chou." Elle prit son visage dans ses mains. "C'est probablement ma faute."

"Ta faute ?" Bill était incrédule. "Tu es la personne la plus douce que nous connaissons. " Ricana-t-il.

"Aujourd'hui. Quand ma fille chérie m'a appelée et m'a informée qu'elle allait avoir des jumeaux, je pense que j'ai grillé quelques neurones. J'appelais tous les jours et j'ai pratiquement déménagé." Lily grimaça en pensant à son ancien comportement. "Je voulais savoir tout ce qu'elle mangeait et je la forçais à se reposer plus que de nécessaire. Les docteurs disaient qu'une femme enceinte ne devait plus faire trop d'exercices donc à chaque fois que je la voyais hors du lit, j'essayais de l'y renvoyer. Mon Dieu, je pense que je la stressais tellement qu'elle commençait à en perdre ses cheveux."

Bill envoya un regard inquiet à son jumeau et toucha ses cheveux. "Grand-mère, je ne veux pas devenir chauve. Ça ne m'irait vraiment pas." Dit-il sérieusement.

"Peu de personnes le deviennent, chéri, et ne t'inquiète pas, tu n'es pas l'un d'eux." Lily regarda ses deux petits-enfants acquiesçaient. "Tu vas mieux que ce que je le pensais." Dit-elle à Bill.

"Il a juste beaucoup grossi dernièrement. Je suis sûr que maman t'a parlé de l'opération et de la tumeur bénigne. Maintenant il grossit." Dit Tom en caressant la zone concernée.

"Puis-je ?" Demanda-t-elle en mentionnant son ventre.

"Oui." Dit Bill en relevant son tee-shirt pour montrer son ventre. Les formes étaient définitivement plus prononcées ; les kilos gagnés commençaient à se montrer. Lily pressa sa paume contre son abdomen gentiment et essaya d'empêcher quelques larmes de sortir.

"C'est impressionnant. Je ne pensais pas voir ça un jour. Sincèrement, j'aurais voulu que votre grand-père sente ce que je sens, maintenant les hommes pourront comprendre combine une grossesse est difficile." Dit-elle calmement.

"Je le comprends, crois-moi." Tom vit l'une des mains de Bill se placer dans son dos.

"Pas de jumeaux ?"

"Oh mon Dieu non." Dit Bill en secouant sa tête. "Je pense que un c'est assez."

"J'en suis sûre." Elle leva les yeux sur sa poitrine et ravala son sourire. " Bill, tu vas devoir acheter un nouveau soutien-gorge, celui-là sera bientôt trop petit."

"Grand-mère..." Bill cacha son visage alors qu'il rougissait en passant par différents tons de rouge. "S'il te plait." Chuchota-t-il.

"Quoi ? Ta mère et moi ? Nos seins explosaient presque." Dit Lily en mettant ses mains devant elles pour montrer la taille de leurs poitrines, même si c'était un peu exagéré. Les yeux de Bill s'écarquillèrent et Tom se retourna en murmurant.

"Je ne voulais pas savoir ça !" Grogna-t-il en quittant la chambre.

"Oh mon Dieu." Etait tout ce que Bill pouvait dire.

Lily rit à la mortification absolue dessinée sur le visage de son petit-fils, elle massa gentiment son épaule. "Ne t'inquiète pas, chéri, grand-mère va s'occuper de tout."

~ * ~ * ~



"Je vais te tuer !"

"Tomi, ne cris pas."

"Désolé. Merde ! Comment t'as fait ça ?"

Andreas rit narquoisement et jubilait alors que son personnage dansait joyeusement en signe de victoire à l'écran. Cela faisait deux heures, qu'ils jouaient aux jeux vidéos et il pouvait presque dire qu'il se sentait normal ; presque normal. Il pouvait se concentrer sur le jeu alors qu'il riait et plaisantait et était bruyant comme il était supposé l'être. Simone leur avait fait des sandwichs qu'ils avaient engouffrés sans se détourner de la télé.

Tout allait bien.

C'était avant que Bill s'assoit entre eux au sol avec un bol de cerises et commence à rigoler et plaisanter avec Tom. Andreas se sentait comme un sale intrus alors que les jumeaux s'amusaient entre eux et la seule chose qu'il pouvait imaginer était le baiser qui le brûlait de l'intérieur. Il se trouva à regarder le chanteur alors qu'il mangeait le fruit, ce petit fruit rouge et sombre qui disparaissait dans sa succulente bouche et l'aine d'Andreas réagit et il appuya encore plus fortement sur les boutons de sa manette jusqu'à battre encore le personnage de Tom.

Il se sentait mal dans sa propre peau et ça devenait difficile à cacher. Andreas ne pouvait pas sourire normalement, il avait l'impression qu'il ne pouvait pas vraiment s'intégrer dans la plaisanterie, et au vu des regards étranges que lui envoyait Bill, il pouvait dire que quelque chose n'allait pas. C'était un sentiment étrange de vouloir s'enfuir aussi loin d'une personne mais de ne pas supporter de laisser cette personne plus de quelques secondes. "Quoi ?" Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

"J'ai dit que je ne voulais pas aller chez le thérapeute. Je me sens déjà fou, je n'ai pas besoin de quelqu'un d'autre pour me le dire." Rouspéta Bill en mangeant une autre cerise. Tom pausa la manette de jeu et regarda autour de lui prudemment avant de se pencher vers Bill et l'embrasser légèrement. Ils se séparèrent avec un sourire et Tom continua le jeu avec un sourire mutin.

"Mais je serai là, donc tout ira bien."

"Oui, de toute façon le docteur a dit que tu ne pouvais pas son patient sans voir un psychiatre, donc... " La seule raison pour laquelle Andreas disait ça était parce qu'il voulait enfoncer Tom. Il était là avec Bill pour son premier rendez-vous chez le nouveau docteur, et Tom était à Paris. Andreas vit l'expression légèrement troublée de Tom et la petite partie de lui qui était jalouse jubilait.

Si elle était si petite, pourquoi cela faisait-il écho dans sa tête ?

L'attention de Bill était sur Tom alors qu'il lui faisait manger une cerise et essayait de ne pas faire couler du jus sur son menton en riant. "Tout ce que tu as à faire Tom c'est apprendre à danser la valse, et je pense que ce sera bien." Il rit au visage de son frère et se tourna pour regarder l'écran et l'action. Andreas n'avait pas réalisé que Tom l'avait mis K.O depuis un moment.

~ * ~ * ~


Simone coupa le poulet en différente parties et sursauta en sentant quelqu'un à ses côtés. Elle s'essuya le front et regarda derrière elle et sourit à sa mère. "Coucou maman, tu as besoin de quelque chose ?"

"Non, j'étais venue pour voir si tu avais besoin d'aide. Je ne peux peut-être plus utiliser le couteau comme je le faisais avant, mais je peux peut-être assaisonner si tu veux ?" Lily baissa le regard sur le repas de sa fille et acquiesça.

"Je pensais faire une tarte à la pomme, et puisque j'ai déjà coupé les pommes peut-être... " Sa voix s'évanouit pour lui laisser imaginer la suite.

"Je pense que je viens d'être invitée à faire une tarte !"

Simone rit. "S'il te plaît maman. Gordon m'a promis de me jeter de la chambre si je n'arrive pas à te faire faire une tarte et puisque tu es là cette fois. Il salivait déjà et m'a appelée de son travail pour m'en parler. Je pense qu'il m'a épousé à cause de ta tarte." Dit-elle en enfonçant le couteau dans la poitrine du poulet et en grognant avec naturel.

Lily prit un morceau de pomme et le mangea. "Est-ce que tu fais autre chose pour le dessert ? Je sais que Bill y est allergique."

"Il y a un bol de cerises sur la table aussi, je suis en train de faire une tarte au cerises, ils aiment tellement ça." Dit Simone par-dessus son épaule. Lily regarda autour d'elle et secoua sa tête.

"Il n'y a pas de cerises ici." Dit-elle en regardant autour. Simone s'arrêta et se tourna pour regarder la cuisine.

"Ah les garçon piquent toujours les cerises ! Bill ! Tom !"

"Ouais ?! " Tom entra dans la cuisine. "Bill est en haut, qu'est-ce qu'il y a ?"

"Rien." Lily se mit entre sa fille et la porte où était Tom et sourit à son petit-fils jusqu'à ce qu'il hausse les épaules et remonte les escaliers en courant. "Pourrait-on parler un moment ?" Demanda-t-elle avec un sourire encourageant.

Simone fronça les sourcils mais se laissa conduire à la table et s'assit près de sa mère. "Dis-le, qu'est-ce qui ne va pas ? Ça fait des années que je n'ai pas vu ce sourire."

"J'ai parlé à Bill tout à l'heure et il m'a dit certaines choses." Commença Lily innocemment, mais l'expression de Simone s'assombrit.

"J'en suis sûr." Sa voix contrastait bien avec la tension que sa mère pouvait sentir dans sa mâchoire. "Je ne veux pas en parler maintenant." Dit-elle en se levant. La main de Lily attrapa le poignet de sa fille.

"Assieds-toi." Fut tout ce qu'elle dit et sa fille s'y soumit. "J'ai observé ce qu'il se passait. Tu envahis l'espace de Bill, il m'a parlé des marches à l'aube et tes plaintes et ton harcèlement incessant et ça doit arrêter maintenant sinon tu risques de perdre tes deux fils." Lily soupira et relâcha le poignet de Simone. "Depuis que je suis arrivée ce matin, je t'ai vu pousser Bill toujours plus loin, toujours plus fort. Et tu sais très bien que où va Bill, Tom y va aussi. Ils sont tous les deux stressés et ils n'ont pas besoin que tu rendes les choses plus difficiles."

"Autre chose ?" La voix de Simone était plate et elle fixait le clou à la surface de la table et se demandait pourquoi elle avait l'impression qu'il se moquait d'elle.

"Je veux m'excuser."

Simone releva les yeux, confuse de la tournure que prenait la conversation. "T'excuser pour ce que tu viens juste de dire ?" Lily haïssait admettre qu'elle avait tort, et le faire si vite après la transgression était impensable.

"Non, bien sûr que non."

Simone grinça des dents. Bien sûr que non.

"Alors pourquoi ?"

"Je voulais m'excuser de t'avoir conduite droit dans le mur quand tu étais enceinte jumeaux. Tout est de ma faute. Si je t'avais plus traitée comme un être humain plutôt que comme ma fille, je me serais restreinte et je t'aurais laissée respirer. J'étais juste... dominée par mon inquiétude et je ne pensais honnêtement pas que tu étais assez forte pour porter les jumeaux. Je voulais prendre les bébés et les porter moi-même."

"J'étais assez forte." Dit Simone calmement et Lily acquiesça.

"Je ne pense pas qu'il faille que je t'explique comment l'on se sent lorsque son enfant est enceinte. Je sais que c'est doublement dur parce que Bill est un homme et que ça n'aurait pas dû arriver. Mais tu ne vas réussir qu'à les faire fuir, je ne peux pas cautionner ça."

"Je ne sais pas quoi faire. Quand... quand je suis arrivée au coin de la pièce et que j'ai vu Bill au sol et inconscient... quelque chose au fond de moi a surgit. Je ne pense pas que je pourrais être de nouveau la même." Simone prit une profonde inspiration et les larmes vinrent. "J'espère juste que ça ne se soit jamais passé et puis je me sens coupable parce que je suis si heureuse d'être grand-mère."

"Je suis également très excitée à l'idée de devenir arrière grand-mère mais tu fourres ton nez dans des endroits où il ne lui appartient pas d'être. Tu as bien élevé Bill, s'il a besoin d'aide ou de conseils, il sait qu'il pourra te voir. Il l'a toujours su, non ?" Dit-elle en lui caressant l'épaule.

"Oui, tu as raison. Je deviens folle." Simone regarda sa mère penaude. "Pourquoi tu as arrêté ?"

"Arrêté quoi ?"

"Arrêté les appels à toutes heures de la nuit et les visites impromptus et me faire manger. Pourquoi tu as arrêté ?"

"Oh, je ne te l'ai jamais dit ?" Lily vit ses joues se colorer et elle détourna brièvement le regard.

"Non, jamais."

"La nuit avant que tes bébés se montrent, Jorg m'a prise à part et m'a dit que si je n'ouvrais pas les yeux et que je n'arrêtais pas de te stresser, il s'assurerait qu'il se passerait des années avant que je ne voie les jumeaux." La mâchoire de Simone tomba alors que sa mère acquiesçait lentement.

"Attends, Jorg a fait ça ?"

"Bien sûr qu'il l'a fait. Je n'arrivais pas à croire que cet homme me dise ça. Je voulais crier et hurler et pour quelconques raisons que se soient, je ne pouvais pas. Il n'était pas irrespectueux ; totalement l'opposé en fait. Jorg était vraiment réticent à venir vers moi. Je pense que je l'intimidais."

"J'imagine ça." Murmura Simone.

"Donc je me suis retirée." Finit Lily en enlevant une poussière imaginaire de sa chemise. "Fais en sorte que Tom ne te serve pas le même discours. Tu sais qu'ils ressemblent tant à leur père."

"C'est vrai." Sourit faiblement Simone. Elle devrait appeler Jorg pour avoir de ses nouvelles.

"Oh et autre chose, arrête d'essayer de mettre Bill et Andreas ensemble ; si tu ne l'as pas remarqué, Bill n'est pas gay."

Simone cligna des yeux. "Je n'essaye pas... "

"Arrête. S'il te plait arrête. Je t'ai vu faire. Quand ce garçon est arrivé aujourd'hui tu l'as pratiquement jeté sur Bill. Il a beaucoup de personnes qui le soutiennent, et il a Tom. Et arrête d'interférer entre Bill et Tom. Tu sais qu'ils deviennent extrêmement grincheux l'un sans l'autre et tout est assez stressant sans que tu ne viennes les séparer. Ok ?"

"Oui maman." Simone la regarda amusée. "Autre chose ?"

"Oui, Blondie." Dit Lily en utilisant le surnom affectueux de sa fille. "On doit aller faire des courses pour acheter plus de cerises."

Andreas toqua à la porte en l'ouvrant ; il sourit alors que Bill reculait de sa valise et lui envoyait un sourire par-dessus son épaule. "Hé, qu'est-ce que tu fais là ?"

"Je défais mes valises." Murmura Bill en ouvrant son armoire. Andreas regarda le lit et fronça les sourcils.

"Est-ce une nouvelle lubie ?"

"Je ne veux pas parler de ça !" Renifla Bill dédaigneusement en faisant claquer son tiroir. "Je ne veux pas me sentir étranger dans ma propre maison. Je ressens assez ça sur les routes. Je souhaite juste que Tom et moi repartions au Bed and Breakfast."

"Tu sais, à chaque fois que tu dis Bed and Breakfast, je pense à Jost dansant. " Rit le blond. Bill ricana et rit aussi en fixant son tiroir de sous vêtements. Il leva les yeux sur Andreas et le cœur de l'adolescent rata un battement. "Quoi ?" Demanda Andreas difficilement.

"Rien, je sais juste que quelque chose te gêne." Dit Bill en caressant son ventre rapidement.

"Ce n'est rien." Chuchota Andreas en espérant pouvoir y croire lui-même.

"Tu as toujours été un horrible menteur." Les deux garçons se tournèrent pour voir Tom adossé au battant de la porte. Andreas essaya de former un sourire normal et regarda Tom avancer jusqu'à Bill et déposer un baiser sur son épaule. "Donc qu'est-ce qui ne va pas ?"

"J'ai... cassé un truc et je ne veux que personne le sache." Dit-il lentement.

"C'est l'une des figurines en cristal de ta mère, non ?" Demanda Bill en s'adossant de tout son poids contre le torse de Tom.

Andreas se sentit comme un espion et hocha la tête, reconnaissant d'avoir une excuse toute servie. "Tu m'as eu." Dit-il faiblement. Tom gloussa contre la peau du cou de son frère et Bill, avec un petit sourire, se tourna et posa sa tête sur l'épaule de son frère.

~ * ~ * ~

"Je ne fais même plus ça." Cria Simone par-dessus en riant. "Prends juste mon porte-monnaie, on y va dans une minute !" Elle rit encore ouvrit la porte. "Bonjour, puis-je vous aider ?" Demanda-t-elle froidement à l'homme habillé d'un costard.

"Je suis Edward Lafontaine, et je suis avec DeutscheGesundheit." Il tendit sa carte et réajusta sa cravate. "Puis-je entrer ?"

"Oh, bien sûr, désolée." Simone se décala et lui proposa de prendre une place sur le canapé. "C'est à quel sujet ?"

"Je suis enquêteur pour la compagnie d'assurance ; nous avons remarqué des procédures et des factures de docteurs pour votre fils Bill Kaulitz qui sont normalement de nature féminine. Je... "

"Maman, es-tu sûre que ces travaux pour le cœur... " La voix de Bill s'évanouit arrivé à l'avant –avant-dernière marche et s'arrêta à la vue de l'homme. Il caressa sa poitrine par-dessus son tee-shirt et fronça les sourcils.

Monsieur Lafontaine renvoya le regard à Bill et balbutia en se levant abruptement. "Oh... je... peu importe..." Il secoua la tête et s'enfuit.

~ * ~ * ~



"Comment vous sentez-vous?"

"Qu'est-ce que vous croyez ? Je me sens comme si j'étais un monstre de foire."

"Mais ce n'était pas de la faute de votre mère s'il était là."

"Je n'ai pas dit ça." Répondit Bill en colère. Le docteur Mathews leva les yeux de son ordinateur et s'arrêta d'écrire.

"Donc qu'est-ce que vous dites ?"

"Elle aurait pu me le dire avant que je ne descende." Dit-il en bougeant mal à l'aise. Le bébé ne voulait pas rester calme aujourd'hui et ça énervait encore plus Bill.

"Comment aurait-elle pu faire ça ? Savait-elle que vous veniez ?"

"Non, je sais que ça semble fou quand vous le dites ainsi, mais ce n'est pas ce que je voulais vraiment dire. Elle aurait juste pu dire qu'on avait de la compagnie. J'aurais su qu'il fallait que je mette un des tee-shirts de Tom."

"Vous ne me voulez pas être ici." Dit calmement le docteur Mathews.

"Est-ce si évident ?"

"Donc, je ne vais pas vous garder ici." Le vieil homme écrivit une autre note sur son ordinateur portable et le referma en regardant directement Bill.

"Je dois avoir ces rendez-vous si je veux être le patient du docteur Anderson." La mâchoire de Bill se serra et il le regarda avec défiance.

"Je sais, j'ai construit cette pratique avec Robert parce que la grossesse ne concerne pas seulement le corps ; spécialement dans les grossesses à risques."

"Les risques sont-ils élevés dans mon cas ?"

"Je sais que vous avez compris ce que Robert vous a expliqué." Dit le docteur Mathews calmement. "Hauts risques ne veut pas dire que c'est mal."

"Je ne me sens pas bien." Bill joua avec son pantalon et se souvint du jour où ils étaient allés faire du shopping.

"Je comprend d'où viennent ces sentiments. Et vous ?"

"Parce que je suis un garçon et que je suis enceint ?" Demanda-t-il déprimé.

"En partie."

"Et quelle est l'autre partie ?"

"Bill, dites-moi, vous sentez vous heureux lorsque le bébé bouge ?"

Bill ouvrit la bouche pour répondre et la referma rapidement. "J'ignore comment répondre à ça." Dit-il honnêtement.

"Alors vous avez répondu à ma question. Vous êtes vous déjà senti heureux lorsque votre fille bouge en vous ?" Bill hocha lentement la tête et le docteur Mathews sourit. "C'est tout ce qui compte. Est-ce que vous vous êtes déjà senti triste ?"

"Pas triste. Plus irrité. Dès fois je peux vivre des heures en oubliant que je suis enceint, puis elle bouge et..."

"Tout s'effondre ?"

"Oui." Bill expira bruyamment et regarda la porte. Tom était de l'autre côté et tout ce qu'il voulait faire était de se fondre dans ses bras et dormir. "Docteur Mathews, je ne pense pas que cela m'aide." Il croisa les bras et essaya de ne pas bondir sur ses pieds.

"Je pense le contraire. Ce n'est que notre première consultation et nous sommes ici pour en apprendre plus l'un sur l'autre."

"Moi sur vous ?"

"Oui, tous les deux, pendant les quarante dernières minutes, je vous ai observe et vous m'avez observé. A quel type de conclusion en êtes-vous arrivé ? N'hésitez pas, je ne suis pas susceptible."

Bill leva les yeux au ciel. " Très bien. Vous êtes plus petit que moi, mais ce n'est pas quelque chose d'anormal puisque la plupart des gens le sont, vos cheveux deviennent gris et vous n'aimez pas votre main gauche parce que vous la gardez droite et bougez seulement la droite." Le docteur Mathews sourit et réouvrit son ordinateur. "Ai-je raison ?"

"Oui. J'ai récemment bloqué mon annulaire dans la porte et il y a du sang sous mon ongle et je hais de voir à quoi ça ressemble et j'essaie de la cacher jusqu'à ce que ça guérisse." Il jeta un coup d'œil amusé et attrapa l'expression fière sur le visage de Bill. "Donc vous refusez de m'appeler Stephen ?"

"Non."

"Je veux que vous vous sentiez à l'aise ici, Bill."

"Je ne sais pas si c'est possible." Admit-il. "Je ne sens mal à l'aise partout où je vais."

"Je ne pense pas que ça soit vrai. "

Bill croisa les jambes et caressa gentiment l'incision sur son estomac et se réajusta dans son siège. "Alors dites moi ce que vous pensez de moi. J'ai été interviewé et analysé sur papier et vidéo pleins de fois. J'ai l'habitude que les gens se fassent une opinion de moi."

"Ok, j'y vais puisque vous y êtes habitué. Depuis que vous vous êtes assis, vous avez regardé la porte au moins vingt fois, et je ne pense pas que vous réalisiez que vous le fassiez. Vous avez un lien très profond avec votre jumeau qui va au-delà de l'amour fraternel et vous n'arrivez pas à vous faire mentalement à votre grossesse. Alors ?"

Bill avait l'impression que ses veines se remplissaient d'eau gelée et il fixa le Docteur Mathews – Stephen, choqué. "Je ne pensais pas qu'il en parlerait, est-ce que le docteur Anderson vous en a parlé ?" Demanda-t-il dans un cri perçant.

"Bien sûr que non, vous l'avez vraiment fait. Je vous ai tous les deux regardés quand vous êtes arrivés, avant que je ne demande à Tom de partir et que l'on commence notre entretien. Votre langage du corps, vos mots doux, l'incapacité d'être près de l'autre sans se toucher m'a tout dit. Bill, je ne suis pas ici pour vous juger." Dit Stephen en voyant l'adolescent agripper son avant-bras jusqu'à le faire blanchir. "Bill, il faut que vous preniez une inspiration profonde et que vous vous calmiez."

Bill l'écouta bien sur, mais c'était infiniment plus dur d'obéir. Il se força à prendre une inspiration et soudainement cela devint plus facile à faire, et les blancs qui commençaient à se former dans la pièce reprirent leurs couleurs normales. "Je n'aurais pas dû faire ça." Chuchota-t-il.

"Faire quoi ?"

"Je..."

"Le bébé est de votre frère, je présume."

Bill ne put qu'hocher la tête. "Vous allez le dire, n'est-ce pas ?" Murmura-t-il en essayant de ravaler les larmes qu'il sentait venir. Bill était fatigué et ne voulait pas encore avoir à gérer un autre pot-de-vin. Il n'y avait aucun moyen qu'il puisse cacher ça à Tom cette fois et il devait lui dire à propos de Roberta et son pot-de-vin...

"Je suis lié par le secret médical. Je peux dire que vous deux vous vous aimez sincèrement. C'est dans tous vos mots, dans chaque geste. Votre secret est sûr avec moi." Stephen sourit alors que Bill se roulait en boule dans le fauteuil et pleurait jusqu'à ce que ça se tarisse. C'était un tel soulagement que quelqu'un le sache, et il commença à rire dans ses sanglots. Il ne s'était pas senti aussi bien depuis longtemps, avant la grossesse. "Vous vous sentez mieux ?" Demanda le vieil homme en tendant à Bill un mouchoir.

"Oh mon Dieu, oui. Je suis désolé d'avoir été si nul." Murmura Bill en acceptant le mouchoir et essuyant son visage. Il se foutait de ruiner son maquillage. "J'ai juste..." Il soupira et haussa les épaules.

"Je comprends. Pensez-vous pouvoir être heureux vis-à-vis du fait que vous soyez enceint ?" Bill détourna le regard et haussa une fois encore les épaules. "Je ne vais pas prétendre savoir comment vous vous sentez, mais je promets d'être là pour vous écouter, je serai objectif et n'émettrait pas de jugement. Pensez-vous que je dise la vérité ?"

"Stephen, je vis une vie où je suis constamment jugé. Je n'y croirai pas jusqu'à ce que je le vois de mes propres yeux. Ça n'a rien de personnel."

"Je ne le pensais pas." Dit-il gentiment en appuyant sur le bouton qui fit relever le fauteuil. "Beverly, pourriez-vous m'envoyer Tom ?"

Bill s'assit immédiatement et s'essuya le visage jusqu'à ce que toute trace de pleurs soient partis. Il n'avait pas le temps de se remaquiller mais Tom ne le remarquerait peut-être pas. La porte s'ouvrit et il leva les yeux avec un sourire, mais Tom le regarda avec inquiétude. "Que s'est-il passé ?" Demanda-t-il en traversant la pièce et en s'asseyant près de Bill. Tom toucha son visage et sentit les traces d'humidité. "Est-ce qu'il t'a fait pleurer ?"

"Avez-vous des questions qui me concernent directement, Tom ?" Demanda Stephen calmement. Tom se mit sur ses gardes et se tourna vers le docteur.

"Oui, pourquoi l'énervez-vous alors qu'il n'est pas en état ? J'aurais dû..." Le combat s'arrêta alors quand Bill mit sa main sur son avant-bras. Il respira profondément et soupira. "Je suis juste inquiet. Tout le monde stress Bill."

"Je suis ici pour m'assurer que ça n'arrive plus. Puis-je vous poser quelques questions Tom ? Si ça ne vous dérange pas ?"

Le blond le regarda suspicieusement mais Bill garda juste sa tête contre l'épaule de Tom et soupira. "Ouais, allez-y." Il ne regardait pas le docteur ; il regardait juste son jumeau avec inquiétude.

"Je ne parle pas seulement à la personne qui est ou qui veut être enceinte, mais aussi à l'époux ou à la personne le plus proche d'elle. Je pense que vous êtes une de ces personnes, non ?"

"Bien sûr." Tom acquiesça vigoureusement.

"Bien. Donc que pensez-vous de la grossesse ? Ça doit être dur de voir son jumeau être enceint du bébé de son meilleur ami." Bill ouvrit les yeux démesurément et fronça les sourcils en sentant Tom se raidir à côté de lui.

"Ça va." Marmonna Tom en regardant le sol. Il vit une tache sur sa chaussure et il jura que dès qu'ils seraient rentrés à la maison, il la nettoierait jusqu'à ce qu'elle brille.

"Je suis content d'entendre ça. Vous devez vraiment être très proches les uns des autres tous les trois." Dit Stephen de façon encourageante mais Tom ne le vit pas. Il ferma ses yeux face à l'arrivée d'un mal de tête. Il avait l'impression qu'une aiguille pointue le transperçait en haut de sa tête et Tom respira lentement.

"Oui." Bill regarda son jumeau et jeta un coup d'œil à Stephen avec un regard bizarre. Que faisait-il ?

"Je suis juste content d'entendre qu'il sera auprès de Bill et qu'il agira en homme ; prendre les responsabilités de ses actions. Trop d'hommes ne le font pas vous savez? "

Bill haleta alors qu'une goutte de sang toucha son bras. Tom se tint fortement la tête et respira aussi profondément que possible alors que le sang commençait à couler de son nez. Bill prit des mouchoirs et les mit sous le nez de Tom jusqu'à ce que ça s'arrête. "Qu'est-ce qui ne va pas ?" Demanda-t-il apeuré au-delà des mots.

"Rien, ce n'est pas grave. C'est déjà arrivé." Tom chercha toutes les excuses possibles pour calmer Bill. "Ne stresse pas." Le prévint-il.

"Ce n'est pas grave ou ça n'est jamais arrivé avant ? Parce que ça peut être les deux." Demanda Stephen pour aider. Tom lui envoya un regard noir mais ne dit pas un mot. "Hé Bill, pouvez-vous me laisser votre frère et moi parler seul pendant un instant ? La consultation est terminée et vous pouvez sortir et vous remaquillez. Je peux deviner que ça fait un petit moment que vous voulez le faire."

Bill semblait réticent à l'idée de quitter son jumeau mais il se leva et serra la main de Tom qui ne tenait pas les mouchoirs imbibés de sang. "Je serai juste derrière, Tomi, ok ?"

"Je vais bien, Bill, crois-moi. Je serai dehors dans un moment." Dit Tom sur un ton léger et regarda son frère partir jusqu'à ce que la porte se ferme.

"Depuis combien de temps ça dure ?" Demanda Stephen en prenant des notes.

"Que faites-vous ?"

"J'écris ce que vous allez me dire."

"Que vais-je vous dire ?" Tom s'assit et essuya son nez avant d'attraper toute la boite de mouchoir. Stephen le regarda et écrivit encore plus de choses.

"Oui. Vous allez me dire que c'est la première fois que ça arrive et nous deux savons tous les deux que ce n'est pas vrai, ou vous allez dire que ça arrive lorsque vous sentez quelque chose de spécial, mais encore une fois nous saurons tous les deux que ce n'est pas la vérité."

"Vous semblez tout savoir, n'est-ce pas ?" Rétorqua Tom furieux en prenant plus de mouchoirs et en les mettant sous son nez. Le sang avait ralenti et son mal de tête aussi.

"Non, je ne sais pas tout. Tom, vous devez comprendre que ce n'est pas seulement Bill qui est affecté par cette grossesse. Vous êtes son jumeau ; il vous a littéralement appelé son autre moitié. Et je vous ai tous les deux vus interagir. Comment quelque chose qui a totalement altéré sa vie et perception ne vous touche pas d'une façon profonde ? C'est impossible."

"Avons-nous fini ?" Tom essuya son nez et se rendit compte qu'il ne saignait plus. Il laissa tomber tous les mouchoirs dans la poubelle et regarda ses mains. Elles étaient teintées de rouge et il fut soudainement envahi par l'envie d'essuyer ses mains sur son ensemble blanc. Mais il ne le fit pas car sa casquette était blanche. Ça n'aurait pas marché.

"J'aimerais vous revoir."

"Je serai celui qui emmènera Bill aux rendez-vous."

"Ce n'était pas ce que je voulais dire et vous le savez."

"Ouais, je sais. Je ne veux pas vous voir. Je n'ai pas besoin d'un psy."

"Mais Bill oui ?"

Tom hésita. " Vous transformez mes paroles."

"Non, je remplis les blancs dont les gens refusent de parler. Si ce n'était pas ce que vous vouliez dire alors vous devez le dire."

"Non, vraiment. Je ne suis pas votre patient." Dit Tom en se levant.

"Très vrai ; je vous verrai plus tard alors, Tom." Stephen fixa l'adolescent partir sans un regard en arrière.

~ * ~ * ~



"Sale charlatan." Tom secoua sa tête en manœuvrant entre deux voitures. "Enculé."

"Est-ce que tu peux arrêter d'insulter Stephen ?" Demanda Bill fatigué sur le siège passager.

"Donc c'est Stephen maintenant ? Qu'est-il arrrivé au Docteur Mathews ?" Demanda-t-il en se tournant vers la route et en tentant de se calmer.

"Il m'a dit de l'appeler Stephen. Il était gentil."

"C'est un con."

"Je ne pense pas."

"Est-ce que tu peux juste laisser tomber ?" Demanda Tom irrité.

"Oui." Bill posa sa tête contre la fenêtre. Il resta calme jusqu'à la maison. Il ne se souvint pas s'être endormi, et essuya sa bouche. Ils étaient devant leur maison et il faisait sombre. Bill se tourna vers son jumeau et vit des poches sous ses yeux. "Coucou." Chuchota-t-il.

"Coucou. Désolé pour tout à l'heure. J'étais juste... " Il haussa les épaules. "Effrayé, je suppose."

"De quoi vous avez parlé ?"

"Rien, vraiment." Tom mentait et regardait leur maison à travers le pare-brise. "J'ai l'impression de suffoquer ici."

"Ouais, moi aussi." Bill se redressa et prit la main de Tom dans la sienne. "Mais t'avoir avec moi le rend supportable."

"Menteur." Dit Tom sans être méchant. Il regarda son jumeau et soupira. "Notre maison ne devrait pas être « supportable ». Nous devrions nous reposer à l'intérieur."

"Est-ce que tu vas demander à maman de partir ? " Plaisanta Bill, il ricana à sa propre hilarité jusqu'à ce qu'il voie le visage de Tom. " Tu es fou si tu penses que ça va marcher."

"Non, elle. Elle nous rend fous. Nous."

"Nous quoi ?" Glapit Bill.

"Déménager. Pourquoi on ne déménage pas ?"

"Où ? La seule raison pour laquelle je suis revenu ici c'est parce que maman et Gordon y sont."

"Non, pas ici à Magdebourg ; Berlin ou Hambourg. Allons à Berlin !"

"Tomi." Commença Bill en secouant sa tête.

"Non, écoute-moi. On ne peut pas avoir le bébé ici. En plus y'a pas de chambre. Je ne veux pas voir maman te conduire dans le mur, et tu sais que c'est ce qui va arriver, puisque tu es enceint. Le docteur est à Berlin, quand nous devront prendre l'avion, on pourra juste aller à l'aéroport puisque c'est la même ville. Allons, Bill, pourquoi pas ?" Gémit Tom.

"On en parlera plus tard. Maintenant je veux des cornichons et un massage aux pieds."

~ * ~ * ~



"Bonjour. Bravo Editorial."

"J'ai quelques informations sur quelqu'un d'intéressant pour votre magazine."

Arielle prit un bloc note et un stylo et attendit patiemment. Ils recevaient des appels pareils tous les jours. "Information sur qui ?"

"Je veux parler à votre supérieur."

"Monsieur, je suis qualifiée pour prendre votre information ; s'ils décident qu'ils veulent donner suite, alors ce sera un supérieur qui vous contactera." La voix digitalement modifiée commençait à lui porter sur les nerfs.

"Je pense que vous serez intéressé sur une information sur Bill Kaulitz."

Arielle marqua une pause. Les ordres étaient que si une information était donnée sur n'importe lequel des membres de Tokio Hotel, l'appel devait être transféré à un supérieur. "Attendez un instant Monsieur. Ou madame." Elle garda la ligne et appuya sur un bouton. Ça sonna une fois. "J'ai ce qui pourrait être une première page."

~ * ~ * ~



"N'oublie pas..."

"Ouais, je l'ai déjà pris." Tom montra la boîte de cornichon. "Hé, je veux la dernière version de Guitar World."

"Pourquoi tu me dis ça ?"

"Parce que tu es si charmant quand tu es prêt à partir."

"Mes pieds me font mal." Dit Bill. Tom sourit et acquiesça.

"Ok, je ne serai pas long."

"Hum..." Dit Bill en suivant son frère dans l'aile du magasin. Il regardait les magazines et ne remarqua pas que Tom s'était arrêté jusqu'à lui rentrer dedans. "Quoi ? Pas de Guitar World ?" Demanda-t-il en levant les yeux.

Toute l'aile était recouverte de la photo de Bill ou de son nom.

BILL KAULITZ VICTIME DE WILLPOWER

EST-CE QUE BILL KAULITZ EST GAY ? NOUS AVONS DES PREUVES !

LE CHANTEUR ADOLESCENT DE TOKIO HOTEL ENCEINT ? PARENTS ATTENTION AUX MAUVAIS MODELES ET LEURS IMPACTS SUR LES ENFANTS D'AUJOURD'HUI.

DU GLAMOUR A LA MATERNITE : BILL KAULITZ

BILL KAULITZ ENCEINT, COMMENT ETRE ENCEINT ET S'HABILLER POUR UN CONCERT ?

Bill regarda les rangées et les rangées de gros titres et il se demanda naïvement pourquoi il ne l'avait pas vu avant et le décor commença à tourner et il réalisa qu'il pouvait entendre Tom crier son prénom avant que tout ne devienne noir.

FIN CHAPITRE 30

 

 

 

 

 

 

NAVHAUT
MAKES TREE MENU